Rien n’aurait laisser penser qu’un volcan réveillé se trouvait à seulement quelques pas. La végétation ne souffrait d’aucuns changements par rapport au reste du royaume et le froid mordant était toujours maître des lieux. Malgré cela, Olrik voyait déjà naître le dôme de la grotte où sommeillait l’armure de Beta.
Daudr trottinait à quelques pas devant lui, ouvrant la marche à travers la neige dense. L’Ase ressentait une grande pointe d’excitation : il espérait que la vérité sur la fatalité de son enfance lui serait bientôt révélée. D’après Garm, il trouverait un guide sur place. Une guide pour où ? Ca Olrik ne parvenait pas à l’imaginer. Si le chemin passait par les portes du royaume des nains, peut être était ce un guide pour parvenir à se diriger dans ce vaste royaume. Si c’était le cas, les nains avaient donc un rapport avec le massacre de sa famille. L’héritier de Surt avait du mal à l’imaginer, il n’avait jamais fréquenté de nain et ne connaissait aucuns liens en eux et sa famille. Quoi qu’il en soit, s’ils étaient responsables de près ou de loin de ses malheurs, ils le paieraient de la manière la plus violente possible.
Les deux compagnons continuèrent de marcher, sans apercevoir la moindre âme qui vive. Si un guide les attendait, il devait soit se trouver dans la grotte, soit bien se cacher. Ce ne fut que lorsqu’il arriva à quelques mètres seulement de l’entrée, qu’il aperçut une petite forme assise sur une pierre. Un enfant ? La longue barbe que la personne les attendant arborait le détrompa vite. Le nain l’interpella d’une voix caverneuse, Olrik ne put s’empêcher de noter la ressemblance avec un crissement de gravier.
- « Hey ! T’as pris ton temps pour arriver toi ! »
A peine avait il fini sa phrase que Daudr se jeta sur lui. Elle plaqua au sol et le maintint en place avec sa lourde patte.
- * Je peux le manger dis ? *
Olrik ne put s’empêcher de pouffer de rire en entendant la chienne lui poser la question.
- * Je pense qu’il s’agit de notre guide donc il ne vaudrait mieux pas. *
L’animal releva sa patte et Olrik se dirigea vers le nain pour l’aider à se relever.
- * Il a qu’à être plus poli quand il te parle le nabot ! *
L’Ase attrapa le nain par le bras pour le soutenir. Ce dernier grommelait à n’en plus pouvoir respirer dans une langue inconnue d’Olrik.
- « Excuse la, l’ami. Elle ne souhaite que me protéger. Je m’appelle Olrik de Surtr, es tu mon guide ? »
Le nain jeta un regard noir à Daudr, qui léchait délicatement son pelage.
- « Une sale bête pareille devrait être piquée ! »
La chienne grogna en dégageant ses canines de derrière ses lourdes babines.
- * Suffit Daudr ! Il n’est pas là pour nous nuir. *
L’être de petite taille recula pour se placer derrière Olrik.
- « Oui je suis celui qui a eu la malchance d’être envoyé pour te guider. Fais en sorte que ton animal se tienne loin de moi surtout. »
Sans plus en dire, il prit la direction de la grotte.
- « Et tu as un nom l’ami ? »
Sans prendre la peine de se retourner, le nain beugla.
- « Durilin, Gardien de la caverne. »
Olrik et sa chienne se mirent à le suivre et pénétrèrent par la bouche de la grotte. L’air y était plus chaud mais rien ne laissa présager ce qu’ils allaient découvrir…
Il ne fallut que peu de temps à Olrik pour se rendre compte de la différence qui régnait dans la grotte par rapport à l’extérieur. Au bout de seulement quelques pas, la chaleur étouffante le saisie. Heureusement pour lui, il n’était en rien dérangé par un tel climat : son propre sang dégageait bien plus de chaleur que la lave du volcan. Daudr en souffrait un peu plus mais sa nature divine lui permettait de ne pas être trop en peine. Le nain, lui, suait abondamment. Bien qu’il s’était lui-même nommé « gardien de la caverne », il était évident qu’il ne passait pas beaucoup de temps en son sein.
L’humain et la chienne continuèrent de suivre Durilin, qui avançait d’un pas rapide, sans échanger une parole. Ils arrivèrent au cœur de la grotte, là où la chaleur était la plus vive. Un lac de magna d’une envergure conséquente éclairait les alentours d’une aura écarlate glauque. Au bout milieu de l’étendu en ébullition, siégeait l’étoile divine de Bêta. Ainsi protégée, l’armure attendait un nouvel élu qui aurait le droit et le pouvoir de la revêtir. Le nain n’y jeta même pas un coup d’œil et Olrik dut accélérer légèrement le pas pour le rattraper. Durilin fit le tour du lac de feu et s’approcha d’une paroi. Il s’arrêta devant et attendit le guerrier divin.
- « Elle, elle va pas plus loin. »
Daudr se mit immédiatement à grogner, prête à sauter, enfin plutôt prête à se baisser, à la gorge du nain. Le petit être se colla à la paroi rectifia rapidement.
- « Non pas ta chienne, ton armure. Pas d’armure de guerrier divin dans notre royaume, c’est la règle. »
La chienne se calma et cessa de montrer les crocs. Le nain soupira d’aise, sa barbe était littéralement détrempée de sueur.
- « Pourquoi ne puis-je pas conserver mon armure ? Si je voulais vous nuire, que je la porte ou non n’y changerait rien. »
- « J’ai pas de raison à donner. Si tu veux que je te guide, tu suis la règle c’est tout. »
Olrik hésita un instant sur la marche à suivre. Il voyait bien qu’il était inutile de parlementer avec le nain, surtout connaissant leur réputation de tête de pierre. Il lui déplaisait de quitter son armure alors qu’il allait pénétrer dans un royaume inconnu mais, tant qu’il conservait Surtal et que Daudr l’accompagnait, il ne craignait pas grand-chose.
- « Ok, t’as gagné le nain. »
L’Ase se concentra un instant et l’armure sembla exploser de son corps. Les morceaux voltèrent un instant avant de prendre la forme d’un homme accroupi un genou à terre. L’armure se posa sur le sol à côté d’Olrik et ses vibrations stoppèrent.
- « Mon armure restera ici. Mais sache qu’elle pourra me rejoindre dès que je le voudrais et ce, où que je me trouve. »
Durilin renifla bruyamment.
- « Ouais, il parait. »
Le nain glissa une main contre la pierre et Olrik eut la surprise de voir un porte se révéler. Il ne se serait jamais douté de son existence si le nain n’avait pas activé le mécanisme d’ouverture.
- * Alors ça c’est fort. Tu l’avais repérée toi ? *
La chienne s’approcha de l’ouverture nouvellement née et renifla les effluves qui en provenaient.
- * Non, j’avais rien remarqué. Ils sont doués les nabots. *
Leur guide passa la porte et leur fit signe de le suivre.
- « Attention. A partir de maintenant vous pénétrez sur les terres des nains, vos règles et vos lois n’ont plus court ici. Et surtout, faites attention à vos têtes…»
Il partit alors d’un rire dont Olrik ne comprit pas la nature, sûrement de l’humour nain. Il emboîta le pas au petit être, Daudr sur ses propres talons.
La descente n’en finissait pas… Olrik avait du mal à évaluer combien de temps ils avaient passé à avancer dans la pénombre des galeries souterraines mais, il avait l’impression que cela faisait de nombreuses heures. Il avait vite compris que le « Attention à vos têtes » du nain n’était pas un plaisanterie. Son cuir chevelu le brûlait d’avoir trop souvent cogné contre la voûte bien trop basse pour un humain. A chaque choc, Durilin gloussait de son rire gras et à chaque fois que l’Ase lui demandait s’ils étaient proches de leur destination, il lui répondait par un hochement d’épaule et un « oui plus très loin ». Et tout ça continuait depuis des heures.
Daudr marchait elle aussi péniblement. Son physique massif n’était nullement adapté à la taille des cavernes et elle avançait la queue basse, faisant attention à ne pas abîmer sa dense fourrure sur les angles saillants des roches. Le corps douloureux, les deux partenaires n’aspiraient qu’à arriver à destination et à pouvoir s’asseoir un instant mais, ils étaient tout deux bien trop fier pour demander une pause au nain.
Ils marchèrent tous trois en silence pendant environ une demi heure encore avant d’apercevoir une lueur.
- « Tu vois on arrive. C’était pas la peine d’être pressé comme ça ! *
Olrik dut faire un violent effort pour ne pas cuir le nain sur place et il sentait que Daudr était sur le point de lui sauter dessus. Fort heureusement, elle s’en abstint seule. Le petit couloir où ils se trouvaient finit donc par déboucher dans un vaste espace où l’éclairage, pour seulement dispensé par de hauts flambeaux, les ébloui un instant. Daudr n’attendit pas et s’allongea sur le ventre, tandis qu’Olrik cherchait un endroit où s’asseoir. Le nain, lui, ne chercha pas et s’assis sur le sol en tailleur. Il sorti une longue pipe de sa besace qu’il commença à bourrer avec un assortiment de feuilles sombres.
- « On va faire un pause ici avant de continuer à avancer. »
L’héritier de Surt l’imita et s’assit donc sur le sol. Il regarda le nain s’acharner à rentrer plus de tabac que nécessaire dans sa pipe avant de parler.
- « Hey, tu viens pas de dire qu’on était arrivé ? Où tu vas nous emmener encore ? »
Durilin émit un rire bref.
- « Ben on est arrivé quelque part donc oui on est arrivé. Mais on est pas encore arrivé à notre destination finale. »
Les yeux d’Olrik se retrécirent et ses pupilles prirent une couleur orangée sous l’effet de la colère. Le nain glapit de surprise en voyant cela.
- « Depuis le début tu te moques de moi n’est ce pas ? »
Olrik se releva et sa main glissa en direction du pommeau de son épée.
- « Maintenant tu vas me dire où tu nous emmènes. J’ai été plus que patient avec toi, parles où je te découpe sur le champ ! »
Durilin se releva à son tour, affolé. Il fouilla de nouveau dans sa besace et en sortit une courte hache, qu’il tendit devant lui. Olrik afficha un sourire cruel devant la résistance du nain.
- « Nnnnoonn, jte jure je me moque pas de toi. Je te guide vraiment, là où tu obtiendras des réponses. »
Les paroles du nain ne semblèrent pas convenir à Olrik. Ce dernier fit lentement glisser la lame de son épée de son fourreau et continua d’avancer vers Durilin. Son avancée ne fut stopper que lorsque retentit un profond rugissement. Le guide afficha alors un visage déconfit et baissa son arme. Ses paroles ne furent qu’un murmure.
- « Merde… ton cosmos les a attiré…»
Daudr se releva et huma l’air environnant.
- * Ca sent pas bon du tout Olrik. C’est une odeur maléfique… *
Olrik cessa de menacer le nain et se tourna vers la provenance du cri. Il percevoir de nombreux mouvements le long des parois ainsi que des cris aigues.
Olrik n’en croyait pas ses oreilles. Des Orcs ? Il avait déjà du mal à croire qu’un royaume nain existait mais alors là, ça dépassait tout. Où se trouvait-il réellement ? Dans un roman de Tolkien ?
- « Des orcs ? Ouais c’est ça et après tu me sors quoi des elfes ? »
Le nain semblait trop perturber pour répondre quoi que se soit. Ses traits étaient déformés pas la peur et il ne faisait que grommeler des mots incompréhensibles.
- « Non, non… Ils sont trop nombreux… Il faut fuir…»
Daudr avait le poil hérissé et son regard perçant parvenait à voir ce qu’Olrik ne pouvait pas.
- * Il a raison Olrik. Il faut fuir, on ne pourra pas vaincre autant d’être, quel qu’ils soient. *
- * Tu vois à quoi ils ressemblent ? *
- * Pas encore clairement mais ils sont monstrueux. J’ignore si ce sont vraiment des orcs mais en tout cas, ça y ressemblerait. *
L’Ase décelait la crainte dans la voie de sa compagne et ne pouvait pas, ne pas y prêter attention. Il s’avança vers le nain et l’attrapa par les épaules pour le secouer.
- « Hey ! Comment on fait pour s’enfuir d’ici ? Tu connais les lieux et tu les connais eux alors réagit ! »
Soit les mots, soit les mains d’Olrik provoquèrent un effet sur Durilin. Une lumière s’alluma dans les yeux du nains tandis qu’il semblait recouvrer conscience.
- « Ouais, ouais… Il faut pas rester là, on pourra pas les vaincre. Si on parvient à attendre les grottes là-bas, ils n’oseront pas nous y suivre. Mes frères y rodent. »
Le guide indiqua d’un geste vague une entrée sombre de l’autre côté de la vaste salle de pierre. Olrik analysa la distance qui les en séparaient et fit la grimace.
- « Pas de temps à perdre alors. Cours le nain ! »
Daudr fut la première à s’élancer, vite suivit par Durilin à moitié lancé par Olrik. L’Ase jeta un dernier regard en arrière et vit que les premières formes étaient réellement proches et qu’il pouvait voir leur faciès monstrueux. Ils avaient tous un crane chauve, doté de protubérances osseuses marquées. Leurs corps étaient noueux et musculeux et leurs mâchoires garnies de crocs aiguisés. L’héritier de Surt n’avait jamais vu de telles créatures. Il se mit lui aussi à courir, faisant de son mieux pour garder un regard sur l’avancée de leurs ennemis.
- * Olrik, ils vont trop vite. On n’y arrivera pas. *
L’humain ne pouvait qu’arriver à la même conclusion. Seul avec Daudr, il aurait pu arriver assez vite pour être sauf mais le nain était trop lent. Ses petites jambes ne parvenaient pas à suivre le rythme imposé par la chienne et il les ralentissait.
- * Si on veut s’en sortir, il faut l’abandonner ! *
Olrik envisagea cette solution un instant et regarde Durilin. Le guide transpirait à grosse goute et il avait manifestement peur. Ses mains serraient sa hache.
- * On ne peut pas. Sans lui on risque de se perdre dans les dédales de couloirs. *
Le guerrier divin arrêta de courir et son arrêt provoqua celui de la chienne. Le nain ne put stopper assez rapidement et heurta le gros corps poilu.
- « Pourquoi on s’arrête ? Vous êtes fou ? »
Le regard d’Olrik avait changé. On ne pouvait plus y lire qu’une profonde détermination. La lame de son épée commençait à s’entourer de flammes brulantes.
- « Continuez, je vais les retenir le temps que vous arriviez aux grottes. »
Daudr aboya. Son cri résonna sous la voute.
- * Hors de question ! Ils vont te massacrer. *
- * Aie confiance en moi. Je ne mourrais pas tant que je n’aurais pas mes réponses, tu le sais. Allez, files c’est la seule solution ! *
La chienne hésita encore un instant mais se décida à repartir. Le nain, lui, ne fit aucunes remarques et fuit à son tour. Olrik fit face seul aux êtres qui approchaient en hurlant…
Les cris des créatures redoublèrent lorsqu’Olrik passa à l’attaque. D’un ample geste de son bras armé de Surtal, il créa un mur de feu qui écarta les premiers assaillants. Suivant les flammes pour se retrouver au cœur de la mêlée, l’Ase frappa tous les orcs qui étaient à sa portée de sa lame embrasée. Deux monstres furent littéralement tranchés en deux, trois autres prirent feu par le biais de simples blessures. Malheureusement pour l’humain, le nombre d’adversaire était bien trop important pour qu’il puisse combattre de cette manière longtemps. S’il avait eu son armure, il aurait pu résister aux griffes et aux lames des orcs mais là, son corps était sans défense.
- « BURNING DESTRUCTION ! »
Olrik sembla prendre feu alors qu’il fonçait de nouveau dans le tas. Son attaque éclaircie momentanément les rangs ennemis, tuant plusieurs orcs sur le coup et en en faisant tomber encore plus dans le vide du gouffre au dessous d’eux. L’héritier du brasier noir en profita pour continuer d’avancer dans la meute. Il força des coudes et des épaules pour pouvoir grimper sur un léger promontoire afin de dominer ses adversaires. Il tranchait tout ce qui passait à sa portée sans prendre le temps de voir s’il tuait ou seulement mutilait.
A ce rythme, il ne pourrait pas tenir longtemps. Plus il repoussait d’ennemis et plus leur nombre semblait grossir. Il ignorait d’où sortaient ces créatures immondes et il préférait l’ignorer. Malgré les efforts pour combattre, il tentait d’apercevoir Daudr et le nain, afin de s’assurer s’ils parvenaient à se mettre en sécurité. Olrik aperçut la grande masse de la chienne juste au moment où elle disparaissait à l’intérieur d’une galerie. Le guide, lui, se trouvait encore loin. Ses courtes jambes ne lui permettaient pas de courir aussi vite que l’animal et elle n’avait fait aucuns efforts pour l’attendre. Déjà, des orcs commençaient à se diriger vers lui.
- * Et merde. Daudr, aide le nain ! *
Tout en lançant l’appel mentale à sa compagne, le guerrier s’entoura de flammes de nouveau afin de se frayer un passage le plus rapidement. * Surtal, prêtes-moi ta force ! * Un mur de feu devança la course de l’Ase tandis qu’il tendait son épée en avant. Il put voir au travers des flammes que les orcs avaient rattrapé le nain et que ce dernier luttait comme il le pouvait avec sa hache. Contre toute attente, Durillon se débrouillait bien et les corps de ses adversaires commençaient déjà à s’entasser à ses pieds. Mais, le petit guide avait le souffle court et suait à grandes eaux, il ne pourrait pas lutter longtemps.
Daudr surgit de la caverne en rugissant. Les orcs eurent un moment d’arrêt lorsqu’ils virent la massive créature les charger. D’un puissant coup de pattes, elle en faucha deux tandis que ses crocs en dépeçaient un autre. Elle fit rapidement place nette autour du nain, effrayant les créatures autant qu’elle ravagea leurs rangs. Durillon ne perdit pas de temps et se remit à courir vers la galerie proche. Daudr sembla fatiguée de sa lenteur et l’attrapa par le col afin d’aller plus vite. Le nain fut littéralement soulevé du sol par les crocs de la chienne. Olrik fut soulagé de les voir reprendre leur course mais son cas demeurait critique. Il était désormais positionné entre les orcs et la sortie qu’avaient empruntés le nain et Daudr. S’il tombait, les assaillants auraient vite fait de les rattraper. Il planta violemment son épée au sol et leva les bras au-dessus de sa tête. Son corps s’entoura une nouvelle fois de flammes tandis qu’il concentra son énergie dans une boule de feu semblable à un soleil entre ses mains. Il jouait le tout pour le tout avec cette attaque. Il abaissa vivement ses mains, projetant la boule de feu vers les orcs.
L’attaque de l’Ase fit du vide dans les rangs ennemis mais pas suffisamment pour qu’il puisse espérer s’en sortir sain et sauf. La première blessure vint du dessous. Occupé avec les ennemis qui se rapprochaient de lui, Olrik oublia qu’il se trouvait sur un pont de pierre. L’un des orcs parvint à passer par en dessous et le frappa en traitre avec son cimeterre. Le sang gicla immédiatement et l’humain sentit sa jambe lâcher sous son poids. Instinctivement, il planta son épée dans le sol afin de stopper sa chute et immédiatement, un autre orc se jeta sur lui. L’Ase chuta et lâcha son épée sous le choc. Le voyant dépourvu d’arme, les assaillants virent l’opportunité de vaincre.
Olrik sentit les griffes et les coups de ses adversaires marteler son corps. Il fit appel aux flammes de son cosmos pour tenter de les repousser mais, ils ne semblèrent guère inquiéter par les blessures auxquelles ils s’exposaient. L’héritier de Surt résista au désir d’appeler Daudr à l’aide. Il ne souhaitait pas qu’elle se mette en danger pour lui, il devait s’en sortir seul. Il concentra son cosmos aussi fortement qu’il le pouvait et fit jaillir des colonnes de feu du sol. Les orcs reculèrent, apeurés devant l’apparition, mais ce ne fut qu’un faible répit. Les créatures comprirent vite que le feu trouvait sa source en Olrik et se ruèrent de nouveau sur lui. Le combat se faisait maintenant à coups de poings ou de pieds, perdant toute la splendeur d’un combat à l’épée ou entre deux chevaliers. L’Ase était ramené à son état le plus animal, à l’instar des monstres qu’il combattait.
Son salut, vint aussi vite que la mort aurait pu le cueillir. Une première flèche se ficha dans le crane d’un orc qui allait le frapper à l’aide d’une masse. Un son de cor, puissant, retentit et résonna dans la caverne. Les Orcs stoppèrent leurs coups et eurent l’air apeuré. La flèche salutaire fut suivie d’une nuée de traits mortels qui décimèrent les rangs des monstres assoiffés de sang. Olrik regarda en direction du tunnel qu’avaient emprunté la chienne et le nain, et vit une escouade entière de guerrier en armure surgir et foncer sur les orcs.
- « Par le marteau de Thor…»
L’humain n’en croyait pas ses yeux. Des dizaines de nains en armure et armés jusqu’aux dents surgissaient des couloirs obscurs creusés dans la pierre. Ils se jetaient comme des pierres sur les orcs, faisant fuir les survivants. Une ombre s’arrêta devant le guerrier encore allongé sur le sol. Olrik leva la tête et vit la haute silhouette de Daudr se pencher vers lui.
- * Olrik ! Dans quel état tu es ! *
Il tenta de sourire mais se ravisa en sentant la douleur dans son visage. Durilin vint à ses côtés et lui offrit son bras pour l’aider à se relever. Avec l’aide du nain, et surtout l’appui de la chienne, Olrik parvint à se remettre sur ses jambes. Le nain lui tendit alors son épée, qu’il avait ramassé à l’endroit où elle était tombé.
- « Tu as perdu ça, il me semble. »
Les guerriers de petites tailles, finissaient d’achever les derniers survivants orcs tandis que l’un d’entre eux, la longue barbe parsemé de pierres précieuses, vint à la rencontre de l’humain.
- « Affronter ces créatures seul, relève d’une folie que peu d’êtres peuvent se vanter de posséder ! Merci d’avoir sauvé mon fils, longue jambe. »
Le nain frappa vigoureusement le bras d’Olrik, lui arrachant une grimace de douleur.
- « Tu as besoin de soins. Viens, on s’occupera de toi dans la cité. »
Olrik avait du mal à marcher. Il s’appuyait sur Daudr pour parvenir à avancer, la chienne le portant quasiment. Tout son corps le faisait souffrir, il était couvert de plaies et d’hématomes. Tout autour d’eux, grouillaient des nains de toutes sortes, piaillant et riant. L’humain n’aurait jamais cru qu’ils pouvaient être aussi nombreux.
Ils continuèrent d’avancer, suivant un petit groupe au sein duquel se trouvait leur guide. Ils l’entrainèrent vers un grand bâtiment devant lequel se tenait un duo de nains lourdement armés. Ils dévisagèrent autant Olrik que la chienne lorsqu’ils passèrent devant eux. L’un des deux baissa son hallebarde afin de les empêcher de continuer.
- « Halte là ! Le chien reste dehors ! »
Olrik crut que Daudr allait arracher la tête du nain qui avait parlé. Il sentit sa colère augmenter immédiatement après le mot chien. La chienne grognait en montrant les crocs. Les guerriers caparaçonnés abaissèrent tous leurs armes devant le danger qu’elle représentait.
- « Doucement tout le monde ! Daudr m’accompagne partout. »
La tension était plus que palpable. Durilin eut l’intelligence d’intervenir pour calmer les choses.
- « Ils sont les invités du roi, écartez-vous ! »
Les nains semblèrent tiqués mais ils obéirent. Ils jetèrent des regards noirs à Daudr quand elle passa en se pavanant devant eux.
- * Bien fait ! *
Olrik ne put se retenir de pouffer de rire en l’entendant.
- * Sois pas méchante. *
- * Je suis pas méchante, c’est eux qui n’avaient pas me considérer comme un vulgaire toutou. *
L’humain lui tapota l’encolure tandis qu’il continuait de s’appuyait sur elle pour avancer. Il était impressionné par ce qu’il voyait autour de lui, il ne se serait jamais douté que les nains avaient un tel luxe décoratif dans leur palais. Ils avancèrent le long d’un interminable couloir recouvert de marbre. Durilin se trouvait devant eux, tandis que deux autres nains avaient pris place à l’arrière. Ainsi encadré, Olrik aurait pu se penser prisonnier. Il espérait qu’il n’en était rien mais glissa néanmoins la main sous sa tunique, caressant le pendentif en forme de rune qui lui servirait à appeler son armure si besoin. Le petit guide s’arrêta devant une porte, qu’il ouvrit prestement.
- « Entrez là ! Vous y serez soigné et nourrit. Je reviendrais vous chercher un peu plus tard pour voir le roi. »
Le nain s’écarta pour laisser passer l’humain et la chienne et il referma la porte avant de partir.
Dans la pièce, se trouvait déjà une jeune naine. D’aspect un peu ridicule dans sa blouse qui semblait trop grande pour elle, la jeune fille surpris Olrik par la beauté de ses traits. Depuis qu’il avait pénétré dans le royaume nain, il n’avait essentiellement vu que des hommes aux traits rugueux et durs. Les rares femmes qu’il avait entraperçues étaient âgées et plutôt laides. Il ne s’était vraiment pas attendu à cela.
La jeune fille s’approcha de lui affichant un air plutôt timide. Daudr la surveillait étroitement, la chienne semblait n’avoir aucune confiance en les nains.
- « Bonjour messire, j’ai reçu l’ordre de m’occuper de vous. »
Sans même prendre la peine d’attendre une réponse d’Olrik, elle commença à le défaire de la ceinture qui maintenait son épée en place. Daudr se mit aussitôt à grogner et la naine fit un petit bon en arrière.
- * Non mais elle se croit où celle-là ? *
L’Ase attrapa la petite jeune fille par le bras afin de la rassurer.
- « Ne crains rien, Daudr ne te fera pas de mal. Elle est juste très protectrice. »
- * Daudr enfin, ce ne sont pas des manières ça ! Elle n’est pas là pour nous faire du mal mais pour me soigner. *
- * Ouais c’est ça, et toi t’es trop confiant. Qui te dit qu’elle ne va pas te priver de ton arme pour faciliter une attaque ? *
- * Et tu crois que sans Surtal, je ne saurais pas me defender ? Et surtout tu es là pour me protéger. *
L’humain passa sa main dans la crinière de la chienne pour renforcer sa taquinerie. Daudr feula faiblement et s’éloigna un peu. La naine sembla rassurée mais ne tenta pas de nouvelle approche pour prendre l’épée de l’humain.
- « Excuse la. Tu es là pour me soigner ? Quel est ton nom ? »
De lui-même, Olrik se défit du fourreau de son épée et le déposa contre une chaise à proximité de la chienne. Sous le regard suspicieux de l’animal, la naine commença à aider l’Ase et se défaire de sa tunique, ce qui révéla l’étendu des blessures qui le recouvrait. Sa peau avait une teinte violacée en de multiples endroits et de nombreuses plaies encore saignantes étaient visibles.
- * Olrik…*
Daudr ne finit pas sa phrase. Toute sa tendresse était contenue dans l’évocation du nom de son compagnon. L’infirmière fit une grimace en voyant l’étendue des dégâts mais continua comme si de rien n’était.
- « Je m’appelle Orrena et oui, je suis ici pour vous soigner messire. Ce sont les ordres du roi. Asseyez-vous là-bas, je vais préparer les onguents. *
Olrik obéit mais Daudr ne bougea pas, continuant de surveiller Surtal et la porte. L’humain alla donc s’asseoir sur une banquette basse posée dans un coin de la pièce et observa Orrena préparer ce qu’elle avait besoin pour le soigner. Elle mélangea un tas d’herbes et de substances dont il ignorait tout, et finit par imbiber des linges du produit ainsi obtenu. Elle se dirigea ensuite vers l’Ase et déposa ses affaires à même le sol.
- « Ça risque de vous faire un peu mal mais vos plaies guériront très vite avec ça. »
- « D’accord, je devrais survivre. »
Olrik sourit en disant cela. Vu la douleur qu’il ressentait déjà, il ne craignait plus grand-chose de ce côté.
La douleur fut plus important que ce qu’il prévoyait mais elle ne dura pas longtemps. Bien vite, il ressentit une chaleur intense se répandre sur ses chairs et la souffrance qu’il ressentait jusqu’alors disparu aussitôt. Il demeurait ébahit en voyant les plaies se refermer et les rougeurs sur sa peau s’estomper jusqu’à presque disparaitre totalement. Le produit qu’avait utilisé la naine était d’une efficacité incroyable. Elle prit soin de recouvrir chaque blessure de bandages imbibés dans la mixture avant de stopper ses soins.
- « Voilà, évitez de faire trop d’effort et vos plaies seront vite guéries. Ce n’était pas bien méchant. »
Daudr releva la tête lorsque l’infirmière retourna vers la table afin de déposer son plateau. La naine la regarda d’un air mauvais mais la chienne s’en moqua.
- * Alors, c’est vraiment efficace ? *
L’Ase se releva et souleva un bandage qui reposa sur sa cuisse. La peau ne révélait plus qu’une fine ligne blanche comme toute trace de la blessure qu’il avait reçu.
- * Un peu que c’est efficace. Il nous en faudrait en permanence de ce produit. *
- * Je doute que les nains soient très partageurs sur leur produit secret. *
- * Probable mais je demanderais quand même à Durilin au cas où. *
La chienne grogna une sorte de ricanement qui fit sursauter la naine. La jeune fille s’empressa de ranger ses affaires et sorties aussi prestement que possible.
- * Bravo ! Tu lui as encore fait peur ! *
- * Pfff… tu parles d’une naine toi, elle a peur d’un rien. *
Olrik sourit devant la réflexion de sa compagne. Maintenant qu’il avait été soigné, il se demandait ce qu’il devait faire. Durilin lui avait dit qu’il reviendrait le chercher mais il ne lui avait pas précisé quand et l’Ase n’était pas réputé pour sa patience. Déjà, il se levait et rajustait sa tunique et son baudrier. Il n’était pas là pour lambiner mais pour avoir des réponses. Il s’avança vers la porte et tenta de l’ouvrir. Comme il s’y attendait, celle-ci était verrouillée. S’ils pensaient qu’une porte l’empêcherait de sortir, il se trompait fortement. Olrik se saisissait déjà du pommeau de son épée lorsque Daudr l’interrompit.
La poignée de la porte tourna et la porte s’ouvrit lentement. Elle révéla Durilin. Olrik vit immédiatement que quelque chose n’allait pas dans l’expression du nain. Outre son air courroucé habituel, il semblait ressentir un malaise. Olrik recula de quelques pas mais conserva sa main sur son épée.
- « Tu sembles aller mieux, c’est bien. »
Le ton se voulait courtois mais l’Ase ressentait un réel malaise.
- * Qu’est ce qu’il a ? *
Apparemment, Daudr ressentait la même chose que l’humain mais aucuns des deux n’avaient de réponses à fournir à ce qu’il ressentait.
- « Oui, les soins ont été parfait. Merci. »
Le guide pénétra dans la pièce et avança de quelques pas vers Olrik. Il ne semblait pas armé et sa tenue était plus légère que celle que lui connaissait l’héritier de Surt.
- « Tant mieux. Le roi veut te voir… »
Le nain fit une pause durant laquelle Olrik n’osa pas intervenir. L’humain tenait toujours sa main sur la garde de son épée, de manière discrète semblant presque naturelle.
- « … mais je ne suis pas sur que ce soit pour t’aider dans ta quête. »
Nouvelle pause. Cette fois-ci Olrik posa la question qui lui brûlait les lèvres.
- « Que t’arrives t-il nain ? »
Durilin grimaça en entendant les mots d’Olrik. Utiliser le terme « nain » de cette manière pouvait sembler insultant mais, le guide fit en sorte de ne pas en tenir compte.
- « Je ne suis pas sensé te dire ça… mais, mon père a reçu des ordres de la part de Hèl. »
- « Ton père ? »
Le nain réalisa son erreur mais il était trop tard.
- « Le roi… je suis son fils. Mais c’est pas important. Ce qui compte c’est qu’il ne t’aidera pas, au contraire. Si tu veux obtenir tes réponses, il te faudra avancer seul. Sans guide. »
Olrik accusa les mots du nain. Il n’était pas particulièrement surpris, Hèl n’avait accepté de l’orienter que pour mieux le piéger.
- * Seul ? Non ça je ne crois pas, je te suivrais partout. *
Olrik sourit.
- * Oui je sais bien. *
Il posa une main sur l’épaule de la chienne et fourragea dans sa fourrure.
- « Montre moi le chemin Durilin et après, tu pourras m’oublier. »
Le nain baisa la tête.
- « Tu ne sembles pas réaliser par où tu vas devoir passer. Il n’y aucunes chances que tu y survives. »
L’humain n’hésita pas.
- « Peu m’importe les risques, je veux mes réponses ! »
- « Très bien, suis moi. »
Le nain ne rajouta rien et sortit de la pièce où Olrik avait été soigné. Le guerrier et la chienne se mirent à le suivre, toujours sur leurs gardes. Durilin les conduisit aux travers des dédales de couloirs et de ruelles sombres. Ils arrivèrent à ce qui sembla être la sortie du royaume des nains après plusieurs heures de marches. Un long corridor creusé à même la roche s’ouvrait devant eux.
- « Voilà, c’est là que je m’arrête. Continuez tout droit… vous saurez quand vous serez arrivés. »
- « Très bien, merci de nous avoir guidé jusqu’ici. »
Le nain avait déjà commencé à se détourner, alors Olrik ne perdit pas plus de temps et s’engagea dans le tunnel sombre, Daudr sur les talons…
Durilin s’arrêta au bout de quelques mètres et se retourna pour regarder le dos d’Olrik dans le lointain.
- « C’est presque trop facile… »
Le visage du nain s’illumina et son corps sembla se fondre dans l’environnement. En quelques instants, le nain laissa place à la stature si particulière de la déesse Hèl.
- « … tout se déroule comme nous le voulions père. Bientôt, vous posséderez la puissance du roi des géants du feu. »
La route n’en finissait pas. Olrik suivait toujours le chemin que lui avait indiqué Durilin des heures auparavant. Il n’aurait jamais cru qu’il devrait marcher aussi longtemps. Dans la noirceur des ses couloirs, il avait perdu la notion du temps et s’apercevait maintenant qu’il n’avait pas prévu que son chemin serait si long. Il n’avait aucune vivre avec lui et la faim, ainsi que la soif, commençait à se faire sentir. Daudr aussi devait ressentir la faim, mais son ascendance divine lui permettait de mieux contenir le manque.
Malgré cette gène, Olrik continua d’avancer, puisant toujours plus dans ses réserves. Le couloir n’en finissait toujours pas alors que l’Ase se voyait déjà erré jusqu’à s’écrouler sans forces. Il sentait la chienne qui le soutenait moralement en lui murmurant des paroles d’encouragements à l’esprit. Il lui fallait tenir coute que coute. Alors il continua d’avancer, un pied devant l’autre, tel un zombie. Il marcha ainsi pendant des heures durant. Daudr le rattrapait lorsqu’il manquait de tomber. Ils firent quelques pauses durant lesquelles, ils ne parvinrent à trouver qu’un sommeil agité et un faible repos. Leurs corps souffraient de la faim et de la soif.
Depuis combien de temps marchaient ils ainsi ? Des jours ? Oui certainement. Durilin ne leur avait pas dit combien de temps il le faudrait pour atteindre leur but. Il ne leur avait même pas dit quel serait leur but. Alors l’homme et l’animal continuait de marcher tant que le couloir continuait, espérant à chaque virage que quelque chose leur serait révélé.
Enfin, alors qu’ils n’espéraient plus, un son les remplis d’espoir. Il y avait de l’eau toute proche ! Leur inspirant l’espoir d’enfin éponger leur soif, ils sentirent des forces qu’ils ne pensaient pas posséder s’éveiller. C’est au petit trot qu’ils arrivèrent devant une cascade d’eau vive. Ils se précipitèrent et burent jusqu’à plus soif durant de longues minutes. Au moins, leur soif serait rassasiée même si leur estomac criait toujours famine. Les deux compagnons s’accordèrent un long moment de repos à proximité de la cascade et cette fois-ci, ils trouvèrent un véritable sommeil bercés par le clapotis de l’eau.
Au bout d’un temps dont il ne saurait dire la longueur, Olrik s’éveilla. Daudr dormait encore, les pattes légèrement agitées de tremblements trahissant ses rêves. L’humain se leva et passa de nouveau une main dans l’eau afin de se rafraichir le visage pour finir de se réveiller. Il regarda son reflet dans la surface liquide et se trouva un air plus que fatigué. Il ne ressemblait plus à grand-chose aves sa peau noircie par la terre et ses cheveux emmêlés. Laissant Daudr à son sommeil, il s’avança un petit peu pour voir comment continuait le chemin et il eut la surprise de découvrir qu’ils étaient en réalité arrivés à une immense porte. Il passa sa main sur celle-ci et ne parvint pas à en identifier la structure. Elle semblait être faite d’un mélange de bois et de métal, le tout fortifié par de la pierre. Il se servit de leur lien mentale pour réveiller la chienne afin qu’elle vienne voir ça et tenta de décrypter les écritures qui parsemaient la porte.
- * T’as trouvé un truc ? *
La chienne était encore toute endormi et avançait d’un pas pataud.
- * Oui, regarde. On est arrivé à une immense porte mais je n’arrive pas à lire ce qu’il y a d’écrit dessus. *
Daudr s’approcha et tenta de décrypter un texte qui se trouvait sur une sorte de serrure.
- * Le sang… du brasier noir… sera la clef. Oui c’est ça : le sang du brasier noir sera la clef ! Tu y comprends quelque chose toi ? *
Olrik se repassa la phrase dans la tête pour tenter de la décrypter et eut une sorte d’illumination.
- * Le sang du brasier noir sera la clef. Le Brasier Noir était le surnom de Surt. Mon sang est la clef ! *
Le guerrier se recula de quelques pas et sortit son épée. Il plaça sa paume sur la lame et trancha la peau. Le sang se mit à couler immédiatement.
- * Bon sang Olrik, t’aurais pu y aller plus doucement ! *
Sans écouter sa compagne, l’Héritier de Surt plaça sa main ensanglantée sur la porte au niveau de l’inscription et attendit. Il s’écoula un temps semblant infini avant qu’un crissement se fasse entendre. Doucement, comme si elle avait oublié comment faire, la porte tourna sur ses gonds usés par les années. Olrik sentait son cœur tambouriner dans son torse, l’émotion était à son comble.
- « Enfin… »
Trop occupé par ce qu’il se passait, Olrik ne vit pas la forme sombre qui se dirigeait vers eux. Elle semblait flotter au dessus du sol et il émanait d’elle une aura d’une puissance sans limite…
Lorsque la porte commença à s’ouvrir, un air brulant irradia la peau d’Olrik. Daudr fit un petit bond en arrière tellement elle fut surprise de la sensation. L’Ase était pourtant habitué à générer lui-même une chaleur qui en faisait souffrir plus d’un et ne craignait généralement aucune températures élevées mais là, même lui suffoqua un instant devant la soudaineté du changement de température. Il adapta aussitôt la chaleur de son sang pour ne plus en souffrir et Daudr dut faire de lourd effort pour parvenir à s’adapter.
- * Bon sang ! Y’a quoi la dedans ? Un volcan en éruption ? *
- * Aucune idée mais c’est violent, même pour moi. Ca ira si on y rentre ? *
- * Ouais, mais peut être pas si on y reste trop longtemps. *
L’humain acquiesça de la tête et commença à avancer. Derrière eux, la forme humanoïde continuait d’avancer sans se faire remarquer. Elle ne désirait pas révéler sa présence tout de suite.
Dès que l’héritier passa la porte, il comprit d’où provenait la chaleur. Il n’y avait aucun doute, ils venaient de pénétrer au sein du véritable royaume de Muspellheim. Partout où il portait les yeux, il n’y avait que fleuve de lave et mur de feu. Les flammes étaient maitre de tout ce qui se trouvait là, glissant le long des parois jusqu’à lécher le plafond pourtant à une hauteur bien plus qu’impressionnante. Olrik restait un instant aux arrêts tellement le spectacle lui paraissait irréel.
- * Ouha !!!!! J’aurais jamais cru qu’un truc de ce genre existe quelque part en Asgard. C’est impressionnant ! *
Impressionnant ? Le mot était faible. L’humain ne parvenait pas à trouver les mots pour exprimer ce qu’il ressentait. Malgré la chaleur étouffante de l’endroit, qui le mettait lui aussi mal à l’aise, il se sentait chez lui. En tant qu’héritier de Surt, il était dans son royaume. Il se remit à avancer. Une large forme se trouvait au centre de la vaste salle dévorée par les flammes et elle l’attirait. Daudr lui emboîta la pas sans parler, se concentrant pour supporter la chaleur.
Olrik commençait à avoir du mal à avancer. Plus il se rapprochait du centre de la salle, plus la chaleur semblait augmenter. Il ne distinguait pas encore ce qu’était la forme vers laquelle il se dirigeait mais il ne comptait pas faire marche arrière maintenant. Cette chose semblait presque l’appeler. Daudr avait du mal à continuer mais elle ne se plaignait pas.
Le chemin ne contenait pas d’embuche, ainsi le duo parvint à atteindre assez facilement le centre de la salle. Et ce que vit alors Olrik le laissa bouche bée. La forme qu’il avait aperçut n’était rien d’autre qu’une immense masse de lave en mouvement verticale, oui verticale, au sein de laquelle se trouvait un être à forme humanoïde. Il n’était pas humain mais possédait les caractéristiques élémentaires d’un homme.
- * Qui sait ? *
Olrik approcha sa main de la coulée de lave et la retira aussitôt. La chaleur y était tellement concentrée, que même protégée avec son cosmos il y aurait laissé sa peau.
- * Comment veux-tu que je le sache ? Je suis pas devin. *
Daudr grogna son mécontentement devant le ton employé mais ne rajouta rien. Olrik commença à faire le tour de la masse de lave lorsqu’une sensation étrange le saisit aux tripes. Une voix retentit dans son esprit.
- * Enfin… je t’attendais, viens à moi… *
- * Que ?!?! *
L’humain n’eut pas le temps de chercher d’où provenait la voix, qu’il vit Daudr voler à ses côtés.
- * Attention ! *
Olrik réagit rapidement. Il dégaina son épée et se retourna juste au moment où une décharge d’énergie venait à sa rencontre. Il para le coup avec sa lame enflammée.
- « Tu as enfin réalisé ta mission Héritier. »
Les mots sortirent des lèvres d’Olrik comme une insulte.
- « Hèl… maudite. Que fais-tu là ? »
La déesse se tenait devant le guerrier du nord, un air arrogant sur la partie éclairée de son visage comme à son habitude. Elle rabaissa la main qui avait lancé l’attaque et contempla un instant la masse contenue dans la lave derrière Olrik.
- « Depuis le temps que nous attendions cet instant… »
Sans répondre à la question d’Olrik, il tendit ses deux bras devant elle et créa une intense lumière. Comme en réponse à l’action de la Déesse, la lave s’arrêta de circuler dans la colonne et commença à se solidifier.
- * C’est quoi encore ça ??? *
Ni la chienne, ni son compagnon n’eurent le temps de comprendre ce qu’il se passait. La lave solidifiée explosa en un instant.
- * Attention Daudr ! *
Olrik enflamma son épée au maximum et dévia la majorité des morceaux de laves qui fusèrent sur eux. Lorsque le calme revint, il put constater que seule la forme humanoïde restait en lieu et place de la colonne de lave. Elle était tout bonnement impressionnante. D’une taille gigantesque et la peau semblant entièrement composée de roche, la créature possédait deux cornes immenses de chaque côté de son crâne.
- « Contemple la puissance Héritier. Voici Surt, ton ancêtre ! »
Olrik en resta muet.
- * Non pas possible ?!? *
L’Ase ne savait toujours pas quoi dire. Devant lui se tenait-il réellement son ancêtre le roi des géants du feu ? Il ne pouvait pas y croire. Soudainement, un grondement sourd se fit entendre dans la caverne en provenance de Surt. Même Hèl semblait abasourdie de ce qu’il se passait devant eux. Le corps du géant se fissurait de partout et la peau, pourtant d’apparence dure comme de la roche, sembla se liquéfier. L’être s’écroulait devant eux. Le feu que contenait le corps du géant jaillit soudainement en terminant de détruire ce qu’il restait de la carapace et tournoya dans la salle géante.
- « Non, comment est ce possible ? Surt ! »
Les flammes semblèrent vivantes et se dirigèrent vers un autre endroit de la pièce. Elles sombrèrent de la manière la plus violente possible sur une sorte de rocher grossièrement taillé.
- « Alors c’était ça Surt ? Tes délires sont impressionnants Hèl ! »
La déesse le foudroya du regard et s’apprêtait à répliquer lorsqu’une voix d’une puissance inouïe retentit.
- « Qui oses éveiller le brasier noir ? »
Olrik tenta de voir de qui provenait la voix et vit de nouveau une forme. Cette fois-ci, elle était assise sur un trône qui venait d’apparaître dans la roche et elle était d’apparence humaine. Deux bras, deux jambes, une tête sans cornes et une taille visiblement normale. Cette fois-ci il en était certain, devant lui se tenait Surt…
La voix avait fait vibrer les parois de la vaste salle. La puissance que dégageait l’être qui venait d’apparaitre était tout bonnement écrasante. Il se tenait au milieu des flammes comme si de rien n’était. Hèl semblait surexcité, Olrik ne l’avait jamais vu comme cela. La Déesse s’avança vers Surt, bravant la chaleur immense qui régnait.
- « Ô divin Surt, vous voir me ravit. Je suis Hèl, fille de Loki et Déesse des morts. J’ai longtemps œuvré pour espérer voir votre liberté arrivée. »
Olrik n’osait pas bouger. Il demeurait à proximité de l’endroit où le roi des géants avaient vécu prisonnier de la roche. Daudr se tenait près de lui, la queue basse.
Elle était aussi incrédule que son compagnon. L’Ase avait toujours cru que son ancêtre était mort des siècles auparavant, il ne pouvait pas croire qu’Odin l’ai laissé vivre, même prisonnier comme il l’était.
- « Mon père et moi-même attendions votre retour depuis longtemps déjà. Nous avons besoin d’unir nos puissances pour abattre… »
La Déesse ne finit pas sa phrase. Surt venait de poser ses pupilles de feu sur elle et, elle semblait avoir perdu toute sa superbe. Olrik n’en revenait pas de voir celle qu’il considérait comme le deuxième être le plus sournois se comporter de la sorte. Le brasier noir ne disait ne dit pas un mot et se contenta de glisser son regard vers son héritier. Olrik sentit tout le poids de la puissance de l’être et ne put lutter pour soutenir son regard.
- * Toi… Mon sang coule en toi…*
De nouveau, la voix résonna dans l’esprit d’Olrik. Suintant la puissance, elle brisait toutes les défenses du guerrier du nord. Surt reporta son attention sur Hèl. La Déesse se tenait toujours près de lui mais semblait ne plus oser parler.
- « Hèl… Fille maudite du perfide. Ton nom ne m’est pas inconnu. »
Le géant prit le temps avant de continuer. Il semblait avoir du mal à s’exprimer avec des mots simples.
- « Je n’ai que faire de ton aide et du travail que t’as valu ma libération. Ce n’est que le devoir des êtres inférieurs, de soutenir les puissants. »
Cette fois-ci, la Déesse sembla retrouver ses esprits. L’insulte avait fait mouche.
- « Inférieur ? Vous me considérez comme une inférieure ? Ce n’est pas moi qui suis resté prisonnier de la roche durant des siècles, il me semble. Le seul être qui a eu besoin d’aide ici, c’est vous. »
Sans prévenir, Surt généra une immense masse de feu devant lui et la projeta sur Hèl. Un être normal serait mort sur le coup mais la Déesse créa en un rien de temps une barrière suffisamment solide pour bloquer l’attaque du Brasier.
- « Silence maudite ! Tu n’es rien compare à moi. Tu n’es rien pour moi. Que tu vives ou que tu meurs m’importe peu, lui est le seul à m’intéresser. »
Disant cela, Surt regarda de nouveau Olrik. L’Ase aurait préféré ne pas attirer autant l’attention de son ancêtre. Il commençait à comprendre pourquoi Hèl avait tant voulu qu’il se rende ici…
Hèl ne répliqua rien. Elle semblait avoir été secouée par l’attaque de Surt. Ce dernier l’ignorait désormais totalement et ne cessait de fixer Olrik.
- « Je suis prisonnier ici depuis bien trop longtemps. Ce corps ne peut quitter les terres de Muspelheim sans que je ne me condamne à une mort certaine. Pour que je puisse de nouveau ériger mon pouvoir sur Asgard, il me faut un autre corps. Un corps issu de ma lignée. »
Daudr grogna en entendant les paroles du géant.
- * Olrik, c’était donc ça, il veut ton corps ! *
L’humain l’avait compris depuis un petit moment déjà. Hèl et Loki avait tenu à ce qu’il vienne ici pour servir de réceptacle à Surt et que le Géant les assiste de son pouvoir. Jamais ils n’avaient compté lui révéler la vérité. Olrik en ressentit aussitôt une violente colère à l’encontre de Hèl, qui se tenait toujours en retrait, dévisageant Surt.
- « Je ne suis pas ici pour te libérer. Je ne suis là que parce qu’on m’a promis la vérité sur ce qui est arrivé à ma famille… à notre famille. »
Un rire caverneux retentit sous la roche en feu. Surt riait des paroles de son descendant.
- « Notre famille ? Je n’ai que faire des gens que tu appelles familles. Quand à cette vérité que tu recherches, tu la connais déjà. Tu sais très bien qui sont les véritables coupables du massacre des tiens et qui sont les êtres qui se sont servi de toi et de tes pouvoirs. Leur seul but était ce jour, Hèl l’a dit elle-même. N’est-ce pas fille du maudit ? »
Le fait qu’il s’adresse à elle directement, sembla ranimé le Déesse. Elle regarda à tout de rôle Surt et Olrik avant de s’adresse à l’humain.
- « Oui. Seul l’héritage de ton sang nous intéressait, il fallait que tu haïsses Polaris pour rejoindre nos rangs. Nous avons massacré ta famille et je t’ai recueilli pour que tu puisses réaliser nos desseins. Et alors ? Grâce à nous tu as obtenu une puissance que tu n’aurais jamais pu posséder au sein d’une famille. Tu es devenu l’être que tu es aujourd’hui grâce à tout cela. Et maintenant, ton corps va servir de réceptacle…»
Hèl eut tout juste le temps de réaliser ce qu’il se passait lorsqu’elle fut assaillit par une gigantesque nuée de flammes. L’attaque ne lui fit pas le moindre effet, hormis de l’irriter encore plus. Olrik avait encore les bras tendus en avant lorsque la fumée se calma.
- « Maudite ! Tu vas payer pour tout ça ! »
L’Ase se mit à courir vers la Déesse tout en intensifiant sa cosmo-énergie. Un vrombissement se fit entendre dans la caverne tandis que le corps d’Olrik s’entourait de flammes. L’espace-temps sembla se déchirer alors que la Rune de Surt jaillissait du néant. Elle vint recouvrir le corps d’Olrik alors qu’il se saisissait déjà de son épée ardente pour frapper la Déesse. Cette dernière ne semblait nullement inquiète et se contenta de tendre un doigt pour parer la lame du guerrier.
- « Misérable, après tout ce que j’ai fait pour toi tu oses lever la main sur moi. »
Un éclair passa dans ses yeux et Olrik fut projeté au loin. S’il n’avait pas pris soin d’appeler son armure, ses os se seraient brisés sous le choc.
- * Olrik ! Elle est trop forte ! *
L’Ase se releva en prenant appui sur son épée.
- « Peu m’importe ! Elle paiera et ensuite, ce sera le tour de Loki ! »
Olrik appela de nouveau le feu qui résidait dans son sang et il se retrouva entouré de flamme.
Olrik s’élança de nouveau à l’encontre de Hèl. Les flammes s’échappaient de son corps comme autant de volutes d’énergie qui menaçaient de submerger son adversaire. La Déesse n’était pas du tout impressionner ou inquiéter par la puissance du guerrier. En un simple revers de main, elle repoussa de nouveau l’Ase comme s’il s’agissait d’une vulgaire brindile.
- « Abandonne ! Tu ne peux rien contre moi. Je ne veux pas ta mort mais simplement ton corps pour nos projets. »
Les mots de la Déesse ne firent qu’augmenter la rage du guerrier. Il rebondit littéralement sur le sol, accusant l’impact en serrant les dents et se lança, épée en avant, de nouveau sur Hèl. Il fut arrêté en pleine course par une gigantesque colonne de feu qui se dressa subitement sur son chemin. L’Ase parvint à s’arrêter juste avant de la percuter.
- « Assez ! »
La voix résonna comme elle l’avait faite précédemment. Surt était toujours assit sur son espèce de trône et il regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux avec un air aussi las que possible.
- « Je n’ai que faire de ton désir de vengeance et je ne peux te laisser l’affronter. Elle risquerait d’abimer ton corps et j’en ai trop besoin pour le permettre. »
En un saut, Daudr se retrouva aux côtés de son compagnon.
- * Ça va ? *
Olrik était un peu essoufflé mais ne souffrait pas de blessure.
- * Oui ça va. J’ai eu un peu chaud avec le mur de feu mais c’est bon. *
- * On fait quoi ? Faut qu’on arrive à fuir d’ici mais avec ces deux-là, c’est pas gagné. *
L’humain regarda rapidement autour d’eux. Il n’y avait effectivement aucune issue de visible, hormis la porte qu’ils avaient passé auparavant. Mais il doutait de pouvoir l’atteindre sans que Surt ou Hèl ne l’intercepte. Son inspection fut interrompue par une nouvelle cascade de feu qui se manifesta. Il n’en était pas la cible, la masse de magma s’éleva et se dirigea vers la Déesse. Le feu l’entoura, créant une sorte de cellule autour d’elle.
- « Tu te tiendras tranquille comme ça. »
Hèl fulminait. Elle ne pouvait risquer de toucher les parois de feu sans prendre le risque de se blesser et elle savait qu’elle n’aurait pas le pouvoir de briser une création du Géant. Le magma bloquait même les sons qu’elle pouvait tenter d’émettre.
- « Bon, on sera plus au calme comme cela Héritier. »
Il ne se levait toujours pas, Olrik finissait pas penser qu’il ne le pouvait peut être pas.
- « Il est plus que temps que je prenne possession de ce qui me reviens. »
Surt leva une mais. En son creux, il tenait une massive épée crépitant comme la braise.
En un simple geste, Surt généra une langue de feu surgissant de la lame de l’épée. Olrik en fut tellement surpris, qu’il manqua de ne pas parvenir à se défendre. Plus par réflexe qu’autre chose, il irradia son cosmos pour fortifier sa propre lame et la mit en opposition. L’attaque de Surt fut tellement puissante que l’épée ardente d’Olrik fut fissurée immédiatement. L’Ase fut projeté sur plusieurs mètres en arrière et ne dut sa survie qu’au port de son armure.
- * Olrik ?!? *
La chienne hurla et courut vers son compagnon. Celui-ci avait lourdement atterrit et y avait laissé une épaulette de son armure.
- * Bon sang ! C’est quoi cette puissance ? Même les attaques de Garm ou de Hèl sont faiblardes à côté. *
Il se releva péniblement, évitant de s’appuyer sur son épée abimée. En un seul coup, pourtant paré, il avait l’impression d’avoir été brisé. Il n’aurait jamais pensé qu’une telle puissance puisse exister.
- * Bordel, comment je vais faire pour l’empêcher de m’utiliser ? Je ne sais pas si je pourrais lutter contre lui. *
- *Nous lutterons ensemble ! Nous vaincrons ou nous mourrons ! *
Olrik caressa le flanc de l’animal et resserra sa prise sur son épée.
- « Allons-y alors ! »
Il s’élancèrent ensemble, fonçant droit sur Surt. Olrik intensifia son cosmos et le transmis à sa lame. Il fit un geste tranchant de bas en haut et un mur de feu fut créé qui le précéda à l’encontre de Surt.
- « Gouttes à ton tour à mon épée ! »
Daudr avait profité de cette première attaque pour courir vers un côté du géant. Elle ouvrit grand la gueule et poussa un hurlement strident. L’énergie vibra entre ses crocs et vint frapper Surt à l’opposé des flammes d’Olrik. L’Ase courrait toujours, attendant de voir si leur attaque combinée avait touché son ancêtre. Il se doutait bien qu’il n’aurait que peu de dégâts en subissant de telles attaques mais au moins, cela lui montrera qu’il ne se laisserait pas utiliser facilement. Dès que le mur de feu toucha Surt, Olrik décida d’effectuer une seconde charge. Il enflamma son corps et accéléra sa course.
- « BURNING DESTRUCTION ! »
Tel un missile enflammé, il fusa vers Surt et le percuta de plein fouet. N’importe quel adversaire aurait été mis à mal par un tel déchainement de puissance mais, Olrik découvrit vite que le brasier noir n’avait rien subit de l’attaque. Il était parvenu à façonner une sorte de bouclier impénétrable autour de lui, sans même se lever de son espèce de trône.
- « Ce n’est que ça ta puissance ? C’est assez pathétique. Comment as-tu fait pour vivre jusqu’à aujourd’hui en étant aussi faible ? »
Faible ? Surt le trouvait faible. Olrik était pourtant connu comme étant un guerrier puissant mais face à un être tel que son ancêtre, il n’était rien de plus qu’une feuille au vent.
Le géant souriait. Il sentait la peur de son descendant devant l’étendu de sa puissance. Et il n’avait encore rien vu.
- « Tu sembles aimer jouer avec les animaux. Ça tombe bien, moi aussi. »
Il partit dans un grand rire et fit un geste de la main. L’air se mit à vibrer, la terre frémit et l’espace-temps sembla se briser. Du néant, une forme surgit. Encore plus massive que Daudr, le corps hérissé de piquant et la gueule crachant du feu, une sorte de canidé venait de faire son apparition. Olrik pouvait voir que même Hèl était surprise. La déesse demeurait toujours dans sa cellule de feu, elle ne semblait même pas tenter de se libérer.
- * Qu’est-ce que c’est que ça encore ? *
- *Aucune idée mais c’est terrifiant. *
La creature vint près de Surt et s’accroupie à ses pieds.
- « Tu vois, moi aussi j’ai un compagnon à quatre pattes. Il va s’occuper de ta chienne tandis que moi, je vais me charger de toi. »
La bête partit au quart de tour. Dès que Surt eut fini de parler, elle s’élança directement vers Daudr.
- * Attention ! *
L’avertissement d’Olrik se perdit dans le brouhaha de la cavalcade de l’animal. Daudr avait réagi rapidement sans même avoir besoin d’être avertie. Elle s’était déjà placée en position d’esquive, prête à se soustraire de l’assaut. Elle esquiva vivement la bête et se lança à son tour dans le combat. Les griffes et les crocs furent mit à contribution autant que ses cris perçants. Olrik commençait déjà à vouloir aller l’aider mais Surt ne comptait pas le laisser faire.
- « Pas si vite, toi c’est avec moi que tu vas jouer. »
Le brasier se leva enfin de son trône. Il avait la taille d’un être humain normal mais la puissance qu’il projetait fut encore plus importante. Il fit un moulinet avec son épée et la lame se retrouva totalement entourée de flammes. Il semblait transmettre sa puissance à son épée.
- « Finissons-en ! »
Il planta violement sa lame dans le sol et sans qu’Olrik ne comprenne comment, le feu surgit tout autour de lui, l’engloutissant. Le monde autour de lui ne fut plus qu’un amas de flamme et de roche fondu et il se retrouva totalement engloutit par l’attaque…
Le cri avait été audible cette fois-ci. Daudr avait senti l’énergie de son compagnon disparaitre un instant et avait paniqué. La créature qu’elle affrontait en avait profité pour lancer une attaque violente à laquelle, elle n’avait pu échapper que grâce à ses réflexes. Elle s’inquiétait trop pour Olrik pour parvenir à se concentrer suffisamment sur son propre combat. La créature revenait déjà à la charge. Elle était rapide et son corps, parsemé de piquant, était une arme terrible. Si Daudr voulait aider Olrik, il lui fallait se débarrasser de la bête au plus vite.
Olrik était mal en point. Il n’aurait jamais imaginé que l’attaque de Surt allait si puissante. Son armure était en miette, elle n’avait offert que peu de résistance face à l’énergie déployée. L’Ase se retrouvait maintenant ensevelie sous une montagne de roche et il n’avait dû sa survie qu’au fait que son ancêtre le veuille vivant. Avoir conscience de ça ne faisait que lui exposer sa faiblesse. Il ne faisait pas le poids contre Surt. Rien de ce qu’il pourrait entreprendre ne lui permettrait de l’empêcher de prendre possession de son corps. Le mieux serait certainement de mourir durant l’affrontement mais il était persuadé que le géant ferait tout pour l’en empêcher.
Non ! Il ne pouvait pas abandonner maintenant. Le combat ne faisait que commencer et même avec ses lambeaux d’armures il se battrait. Olrik se concentra, appelant à lui tous l’énergie qu’il pouvait trouver. Dans une explosion de cosmos impressionnante, il se dégagea des décombres de roches qui l’ensevelissaient.
- « Tu ne m’auras pas si facilement ! »
Enfin debout, l’Ase empoigna fermement son épée et commença à y insuffler son énergie et le drame continua. Devant ses yeux ébahis, son épée se brisa dès que l’énergie et afflua. L’épée ardente, dernier héritage de sa famille, venant d’être détruite une nouvelle fois. La dernière fois, elle avait été brisé durant un combat alors qu’Olrik n’était encore que le guerrier de Garm, servant aveuglément Loki. Elle avait été restaurée lorsqu’il avait reçu la Rune de Surt des flammes du brasier de celle qu’il avait aimé. Aujourd’hui, l’épée était brisée par son propre ancêtre. Olrik entendit un rire tonitruant.
- « Alors, tu as perdu ton cure dent ? Tu ne pensais tout de même pas qu’il s’agissait de la véritable épée ardente hein ? »
Olrik ne savait quoi répondre et se contentait de regarder les tronçons de son armes.
- « Il n’existe qu’une seule véritable épée ardente et c’est celle-ci ! »
Surt brandit haut sa propre épée et la lame s’entoura de flamme. Il se réjouissait de voir son descendant se noyer dans son désespoir.
- « Je n’abandonnerais pas ! »
Olrik ne voulait pas se laisser vaincre aussi facilement mais sans arme et sans armure, ses chances étaient nulles.
L’affrontement prenait une mauvaise tournure pour l’Ase. D’un côté Daudr était au prise avec une créature monstrueuse et d’un autre il se retrouvait sans armure ni armure. Ses chances de vaincre étaient pour ainsi dire nulles. Surt jubilait toujours. Sa puissance écrasante faisait vibrer l’air dans la vaste grotte, le magma qui circulait un peu partout réagissait à son cosmos en créant de hauts geysers de feu. La chaleur faisait du bien à l’Ase, il s’en sentait un peu revigoré. En y réfléchissant, il se trouvait sur le territoire de Muspeillheim, le monde de son ancêtre, la source de son sang. Ici, il était dans son élément. Peut-être pouvait-il en tirer bénéfice ?
Encore une fois, il tenta l’impossible. Il intensifia son cosmos, aspirant l’énergie qui circulait dans la grotte. Il ne pourrait tenter qu’une seule attaque avant que son corps ne le lâche et il faudrait donc qu’elle soit la plus puissante qu’il n’est jamais réalisé. Il réfléchit un instant et une seule technique lui semblait d’envergure pour réussir à se dégager de cette situation. Même s’il ne parvenait pas à vaincre Surt, il comptait bien lui infliger au moins une blessure.
- * Le tout pour le tout ! *
Daudr entendit les pensées d’Olrik. Il allait tenter quelque chose de dangereux, elle le sentait. La créature qu’elle affrontait était forte, trop forte pour qu’elle puisse la vaincre seule. Elle avait un temps espéré que son compagnon aurait pu l’aider mais lui-même affrontait un Dieu. Son salut ne viendrait pas de lui. Si elle voulait gagner, elle devrait tout tenter. Une ultime attaque, mettant sa vie en jeu. Elle concentra son cosmos, dégageant des volutes de ténèbres autour d’elle. Elle n’avait vu qu’une fois cette attaque réalisé par son père alors qu’elle était enfant et elle espérait être en mesure de la faire elle-même.
- * Pour l’honneur et la victoire *
La puissance des deux alliés augmentait dangereusement. Hèl la ressentait au travers de la barrière de feu dans laquelle Surt l’avait enfermé. Depuis le début, la Déesse observait les affrontements sans faire d’effort pour se libérer. Le brasier noir était puissant mais, avec des efforts conséquents, elle serait parvenue à briser la barrière qu’il avait érigée. En le voyant agir, elle commençait à douter de l’utilité de lui permettre de s’incarner en Olrik. Tant qu’il restait dans ce corps illusoire, il ne pourrait quitter la grotte. Loki désirait qu’il le rejoigne dans son combat pour le pouvoir mais, Hèl doutait que Surt accepterait. Il avait clairement exprimé qu’il n’avait rien à faire de son père ou d’elle-même et elle commençait à penser qu’il représenterait une menace plutôt qu’autre chose.
Son choix était fait, elle ne permettrait plus que Surt soit libre. Tant qu’à s’opposer au géant, elle estimait qu’il serait préférable de garder Olrik en vie. Il s’était souvent montré utile et il le serait certainement dans le futur, même s’il souhaiterait se venger d’elle ou de Loki. Ses tentatives ne feraient qu’augmenter sa puissance. Hèl se concentra et augmenta sa puissance pour parvenir à briser la barrière de feu.
Olrik continua d’intensifier son cosmos, il atteignait ses limites. Son sang s’écoulait de multiples plaies et il utilisa le feu qui le composait pour augmenter son énergie. Son corps était entouré d’une aura de feu plus intense que celle qu’il n’avait jamais constitué. Il sentait qu’il atteignait un niveau de puissance que jamais il aurait espéré posséder (éveil au 7ème sens).
- « Surt ! Je vais mettre tout ce que j’ai dans cette attaque et tu ne pourras pas l’arrêter ! »
Le brasier noir riait, il était persuadé qu’aucunes attaques de son descendant ne pourrait l’atteindre.
- « Viens, montres moi ce que tu peux faire ! »
Il intensifia son propre cosmos et écarta les bras, offrant ainsi son corps à l’attaque qu’il mésestimait.
Daudr avait continué de générer un cosmos sombre, issu du monde des morts. La bête adverse n’avait pas osé attaquer, craignant l’obscurité qu’elle avait créée. Son attaque était issue du Niflheim et personne ne pourrait y résister. Elle s’appuya fermement sur ses quatre pattes et ouvrit large la gueule. Ses pensées s’envolèrent vers Olrik.
- * Pour toi mon ami… *
La barrière qui entourait Hèl avait cédé rapidement. Le cosmos de la Déesse irradiait autour d’elle comme une aura de ténèbres. Elle ressentait l’énergie sombre que la chienne avait rassemblé et était impressionnée qu’elle puisse réaliser une attaque de son père avec son niveau. La bête n’y survivrait pas, la déesse en était persuadée. Mais la puissance qu’Olrik avait emmagasinée était encore bien plus impressionnante. Jamais elle n’aurait imaginé qu’il aurait pu devenir si puissant même si pour y arriver, il y engageait sa propre vie. Même un être tel que Surt ne pourrait subir une telle attaque sans en subir de conséquence. Elle-même, ne pourrait le faire. Ca y était, le moment était venu. Hèl se concentra, prête à intervenir dès que l’attaque d’Olrik aurait fait mouche. Il ne pourrait vaincre Surt, et ce malgré sa nouvelle puissance, mais elle, elle pourrait. En même temps, les attaques d’Olrik et de Daudr fusèrent.
- « BURNING BLOOD ! »
- « THE DARKNESS CRY ! »
L’atmosphère de la grotte changea. L’énergie bouleversa l’équilibre des lieux…
Lorsqu’Olrik rouvrit les yeux, il crut que sa tête allait exploser. Après avoir lancé son attaque, il n’était parvenu à rester conscient, l’énergie utilisée avait été trop puissante. Il sentait la masse de Daudr collée contre lui. La chienne avait la tête posée au sol et semblait épuisée elle aussi. Dès qu’elle sentit Olrik bouger, elle releva la tête et vint coller son museau sur la joue du garçon.
- * Ca y est, tu reviens à toi. *
L’Ase ne comprenait pas tout. La dernière chose qu’il se souvenait était le sentiment de puissance qu’il avait ressenti en emmagasinant l’énergie pour sa nouvelle attaque. Etait-il possible que son attaque est vaincu Surt ? Il l’avait lancé en dernier chance mais sans aucuns espoirs de réussite.
- * Que s’est-il passé ? *
La chienne ne répondit pas tout de suite. Elle ôta sa tête du crane d’Olrik et regarda devant eux.
- * Regarde. *
L’Ase se releva en s’appuyant sur un coude tant bien que mal et ce qu’il vit le médusa. Hèl et Surt étaient debout l’un près de l’autre. Le géant tenait son épée au-dessus de sa tête, prête à frapper mais ne faisait aucun geste. Son corps semblait brûlé bien au-delà de ce qu’il était habituellement, certainement les effets de l’attaque d’Olrik. Hèl, avait les bras tendus devant elle en direction de Surt. Sa robe noire était en lambeau, des morceaux de tissus semblaient imprégnés à sa peau sous l’effet de la chaleur. Une longue coupure ensanglantée était présente à son côté. Olrik ne comprenait pas pourquoi la Déesse avait décidé de se battre conte celui dont elle voulait la libération.
- * Quoi ? Mais je ne comprends pas… *
Daudr avança de quelques pas, humant l’air.
- * Hèl a attaqué Surt dès que ton attaque l’a touché. Elle semblait attendre le bon moment mais j’ignore pourquoi elle a fini par nous aider. *
Le sol se mit à trembler. Hèl était entourée d’une aura sombre, cumul d’un cosmos plus gigantesque que tous ce qu’Olrik avait pu ressentir. Surt demeurait toujours immobile mais en se concentrant, l’Ase pouvait sentir que le géant luttait toujours.
- « Dehors ! Vite ! »
L’ordre était bref et n’appelait à aucunes discussions. De toute façon, ni Olrik, ni Daudr ne souhaitait rester ici plus longtemps. Le guerrier s’appuya sur la chienne pour se relever et il fut plus trainer qu’en état de marcher jusqu’à la lourde porte qu’ils avaient passé auparavant. Mais le temps qu’ils mettaient à avancer énerva Hèl. La Déesse ne fit pourtant aucun geste en leur direction, qu’ils se sentirent projeter en avant et crurent heurter la porte encore close.
- « Plus vite ! »
La porte s’ouvrit au moment où ils allaient la percuter et se referma aussitôt qu’ils furent à l’extérieur de la salle. Les deux comparses atterrirent lourdement sur le sol de terre et perdirent tout contact avec ce qu’il se passait entre Hèl et Surt. Inutile, ils se trainèrent jusqu’au point d’eau où ils s’étaient abreuvés auparavant et attendirent de retrouver leurs forces où de savoir ce qu’il s’était passé. Le temps leur parut interminable mais une présence finit pas se faire ressentir. Hèl apparut devant eux, sa robe déchirée avait recouvré son apparence d’origine et ses blessures semblaient s’être guérit d’elles-mêmes. Seule l’une de ses mains demeurait ensanglantée.
- « Hèl… »
La Déesse s’avança vers eux sans prononcé une seule parole. Lorsqu’elle se considéra assez proche, elle stoppa sa marche et observa Olrik un instant.
- « Tout est fini, les sceaux de Surt sont de nouveau actif. »
Olrik eut l’impression de respirer de nouveau. Il n’avait jamais affronté d’être aussi puissant que son ancêtre et n’aurait jamais cru parvenir à survivre à l’affrontement.
- « Pourquoi nous as-tu aidé ? Je croyais que tu voulais le retour de Surt ? »
Elle soupira profondément avant de répondre.
- « Mon père était persuadé que Surt nous serait utile comme il l’avait été jadis mais, je me suis rendu compte que jamais il ne nous aiderait. Le Brasier ne désire que consumer pour son propre profit. »
La Déesse sourit un instant et tendit violemment le bras en direction d’Olrik. Le sang qui recouvrait sa main fut propulser sur le torse du guerrier qui en fut aussi surprit qu’écœuré.
- « Et puis, j’ai jugé que tu pouvais certainement nous être plus utile que lui. Considère ceci comme un cadeau en compensation de la perte de ta famille. »
Le rire de Hèl disparut en même temps qu’elle disparut dans les ténèbres. Le corps d’Olrik s’illumina aussitôt et il ressentit la puissance l’envahir comme lorsqu’il revêtait son armure. Lorsque la lumière se dissipa, le guerrier se vit recouvert d’une nouvelle armure écarlate. Sa Rune de Surt avait été restauré par le biais du sang de Hèl. Même son épée avait été réparée. Olrik ressentait une puissance plus grande que jamais au cœur de l’armure, elle semblait aussi puissante que les armures des conquérants.
- « Ne crois pas que cela efface ce que tu as fait Hèl ! Réparer mon armure ne sera jamais une compensation pour le massacre que toi et Loki avez fait ! »
Il hurla dans le vide, certain qu’où qu’elle se trouve la Déesse l’entendrait. Il savait dorénavant la vérité. Toutes ses années passées auprès de Loki dans l’espoir de se venger de Polaris avaient été vaines. On lui avait menti depuis presque toujours et il lui avait fallu passer à deux doigts de la mort pour découvrir la vérité. Il avait un nouveau but dorénavant : se venger de Loki. Il n’aurait de cesse avant d’y arriver.
La réparation de son armure lui avait aussi restauré ses forces. Olrik était désormais en mesure de refaire la longue route qui le mènerait hors de ces cavernes. Daudr avait moins récupéré que lui, ils avanceraient dont assez doucement. Les deux compagnons tournèrent le dos pour la dernière fois à la salle où reposait Surt, en espérant ne jamais y revenir. Une voix s’éleva alors dans l’esprit de l’héritier.
- * Ce n’est pas fini Olrik. Les scellés ne me retiendront pas éternellement et tu ne pourras me résister…*
L’Ase frissonna en entendant les dernières paroles de Surt…
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