Les esprits tournaient autour d'Amarok, les gardes le regardaient de haut, se demandant s'ils devaient le laisser passer ou pas. Un troisième arriva enfin, le dévisageant avant de s'adresser aux deux autres.

- On a besoin de vous ailleurs, deux autres gardes vont venir vous remplacer dans cinq minutes. Et... c'est qui lui ?

- Je suis Amarok, comme je viens de leur dire. Les esprits m'ont conduit jusqu'ici.

Pour appuyer ses dires, le jeune homme laissa les esprits prendre leur forme animal et ainsi montrer qu'ils n'étaient pas agressif. Même si le soldat n'avait pas l'air très disposé à le laisser passer, il accepta de lui ouvrir les portes de la cité. Cependant, il lui demanda de se rendre avec les deux gardes jusqu'à Sovngarde avec les deux gardes. De là, on lui fournirait une escorte, jusqu'à ce qu'il soit confié à un guerrier d'Odin. Les gardes se regardèrent, avant de reposer leurs yeux sur le nouveau venu.

- On est vraiment obligé ?

Le second garde se dépêcha de rajouter.

- Ce n'est pas contre toi hein, c'est juste que... Sovngarde quoi... c'est pas le meilleur coin d'Asgard...

Le troisième homme gronda, avant de reprendre la parole.

- Vous n'avez pas le choix, c'est une demande qui vient de plus haut. Ils n'ont pas encore de guerrier pour protéger la zone, alors ils ont décidé de mettre le plus de monde possible.

Puisqu'ils n'avaient pas le choix, les deux gardes attendirent la relève, avant de partir pour Sovngarde. Ils encadrèrent Amarok et ses esprits, le guidant doucement dans les rues. Ils essayèrent de discuter avec lui, mais le jeune homme préféra garder le silence. La zone qu'ils rejoignirent été immense et dominé par une tour tellement haute, que le jeune homme pensait qu'elle touchait le ciel. La vérité était autre, car elle était encore plus haute que ce qu'il pensait. Les gardes n'étaient pas très rassuré en voyant l'édifice, alors qu'Amarok lui la trouvait magnifique. Il sentait même un lien se créant entre elle et lui, un lien formait des âmes guerrières se trouvant dans la tour.

- Je le trouve super bien ce coin moi... je vois pas de quoi vous avez peur.

Le jeune homme admirait la tour, voulant s'en approcher plus prêt encore. Malheureusement pour lui, les gardes n'avaient pas prévu d'approcher plus l'édifice. Ils se dirigèrent vers un autre bâtiment, juste à côté, où se trouvait d'autres hommes et femmes. À l'intérieur, la température y était chaude, la même chaleur que dans la demeure du vieux couple l'ayant recueilli. Installée à une table, une femme plus grande que les autres était en train de boire une bière. Du moins, c'est ce que pensait le jeune homme, avant de passer à côté d'elle et de se rendre compte que le breuvage n'avait pas la couleur habituelle de la bière. En arrivant prêt d'un grand tonneau, les deux gardes se servirent des chopes avant de se tourner vers Amarok.

- Tu veux un peu d'hydromel ? Ça réchauffe.

D'un hochement de tête, l'Inuit accepta, sans savoir de quoi il s'agissait. Après une gorgée, le jeune homme toussa un peu, non habitué au goût de la boisson. Les esprits apparurent autour de lui, montrant les crocs aux gardes comme s'ils avaient été menaçant.

- Vous pouvez vous calmer, ce n'est pas du poison... je dois juste m'habituer au goût.

Toute la garnison s'était mise sur la défensive, avant de ranger les armes quand les esprits disparurent. La seule personne n'ayant pas bougé était la femme, assise seule à sa table. Elle leva brièvement la tête pour regarder le nouveau venu, révélant des cicatrices en forme de griffures sur le visage. La femme bu quelques gorgées, avant que les deux gardes du début ne prennent la parole.

- Mes amis... comme vous avez pu le voir, on a un invité. Ce spiritueux va devoir se rendre à un guerrier d'Odin, afin qu'il puisse... être jugé digne ou non de rester ici. Y a t-il un volontaire ?

La phrase n'avait pas été fini que tous retournèrent à leur occupation, faisant comme si de rien été. Amarok comprit vite que ses esprits dérangeaient énormément et ce depuis qu'il était dans son village. Alors demander à des inconnus de lui faire confiance, même s'ils étaient habitué aux choses étranges, n'était pas pour tout de suite.

- Je vais m'en occuper...

La voix était grave et douce à la fois. La personne ayant prononcé ces mots se leva afin de bien se montrer. Il s'agissait de la femme, qui avoisinait les deux mètres de haut. Sa tenue était principalement constitué de peau de bête. Amarok y reconnu surtout celle d'un ours noir, qui avait surement était imposant de son vivant. À sa ceinture, se trouvait une hachette, qu'elle pouvait manipuler rapidement, et dans son dos était rangé une grande hache à deux mains, suffisamment lourde pour trancher casque et crâne en un coup. La femme s'avança vers le jeune homme, les deux gardes se plaçant devant elle.

- Hors de question... tu serais capable de le tuer à tout moment...

La femme s'apprêtait à se mettre en colère, quand Amarok intervint.

- Ça me va... elle est la seule ici à ne pas avoir peur des esprits, donc on n'a pas vraiment le choix. Et si je dois mourir, c'est que le temps sera venu pour moi.

La femme hocha la tête à l'intention du jeune homme, avant de sortir du bâtiment. Amarok fini rapidement son hydromel et se dépêcha de la rejoindre, se demandant si elle savait où trouver un des Ase.

- Je pense savoir qui peut t'aider... elle m'a déjà aidé par le passé... mais avant ça, on va te faire faire un petit tour de notre royaume. Tu as déjà pu visiter une grande partie d'Asgard en venant jusqu'ici, on va donc passer à Vanaheim, le pays des dieux Vanes.

La femme commença à marcher vers leur destination, avant de rajouter.

- Tu peux m'appeler Frida...

- Et moi c'est Amarok.

La géante se dirigea d'abord vers les écuries, afin d'y chercher deux montures. Le première animal, un cheval de trait robuste et à la haute carrure. Sa robe noire était tellement sombre que les flocons de neige tombant sur lui ne se voyait pas. Sur la selle se trouvait un nouveau jeu de haches, faisant comprendre au jeune homme que la monture était celle de la géante. La seconde monture était plus petite, mais tout aussi robuste que la première. Sa robe blanc comme la neige pourrait lui permettre de se camoufler dans l'immensité enneigé de la cité. Amarok grimpa sur le cheval et se laissa guider par Frida.

- Tu es sur de pouvoir lui faire confiance ?

La voix venait du loup se trouvant au côté du jeune homme. Une voix grave et caverneuse, montrant qu'il était l'alpha de la bande. Le groupe d'esprits avait beau contenir toute sorte de canidés, le grand loup était le plus vieux d'entre eux. Il avait été le premier à venir à Amarok et devint rapidement le leader de la protection spirituelle du jeune homme.

- Oui, je peux lui faire confiance, je suis prêt à risquer ma vie.

La femme s'arrêta un moment, montrant un groupe d'arbres au loin.

- C'est la limite du royaume d'Asgard. En prenant cette direction, on va pouvoir se rendre à Vanaheim, le territoire des dieux Vanes. Freyja, la leader des Vanes est une amie d'Odin et son frère, Freyr a même un siège en Asgard.

La femme regarda ensuite le loup tourner autour de la monture d'Amarok, avant de l'interroger.

- Comment se fait-il que les montures n'aient pas peur de lui ? Ou d'eux ?

L'Inuit caressa la tête d'un renard venant se mettre devant lui.

- Tout simplement parce qu'ils ne sont pas agressif avec eux. Contrairement aux animaux véritables, les esprits ne donnent pas d'impression de danger en permanence. Cela vient surement du fait que rien de physique ne peut les toucher...

Le duo pu enfin reprendre la route et ainsi passer la frontière pour entrer dans le royaume de Vanaheim.