Ils étaient partis depuis un moment. Ils devaient d’ailleurs être surement en train de converser avec les habitants du monde sous-marin. Las, Sapâna s’était assis sur le siège, le regard posé sur la harpe mystique dont elle n’avait pas l’autorisation de toucher. Ce rôle qu’elle pensait si simple, était au contraire bien trop dur. Si cela ne tenait qu’à elle, elle se serait déjà retirée. Mais la danseuse était avant tout une spectre, et se devait de respecter la volonté de sa Maîtresse.
Elle se leva ensuite pour regarder au travers une fenêtre l’avancée des travaux de reconstruction du palais. Ceux-ci étaient d’ailleurs bientôt terminés. Mohana ouvrit une sacoche sur le coté de sa ceinture, à l’intérieur elle y attrapa le poignard mystique de Shiva remporté lors d’un concours annuel de danse en l’honneur du divin. Elle ne pouvait plus voir, mais ressentait bien mieux cette énergie, ce pouvoir qui s’en dégageait. Malgré sa cécité, elle parvenait à avancer, et agir sans contraintes. La jeune fille avait beaucoup appris. C’est alors qu’étrangement alors qu’elle dansait majestueusement, elle sentit une aura familière s’approcher.
-« Tu danses toujours merveilleusement bien ! Cependant, j’ai l’impression que la couronne que l’on t’a confiée te fait plus de mal que de bien. » Un rire malicieux acheva la phrase dite d’une façon badine. Une silhouette se dessina devant l’Apsara qui lentement récupéra également la vue. Mais la simple voix lui avait suffit pour savoir qui était là. Cela faisait si longtemps ! Pensa-t-elle, le regard maquillé de larme. Il s’agissait de l’ancienne étoile céleste de la sagesse ; Naga, qui depuis avoir atteint le statut de sage divin se baladait de par le monde. Il fit une seule exception quand il décida d’entrainer cette petite qui était digne de lui succéder. Un visage illuminé, une tunique sombre accompagnée d’une cape assortie, une aura à l’éclat divine. Mohana s’arrêta, et se jeta sur lui pour malicieusement essuyer ses larmes sur le tissu de son vêtement. -« Où étais-tu pendant tout ce temps ? Tu devais pourtant savoir ce qu’il était en train d’arriver ici non ? Et pourquoi ce n’est pas toi qui remplace Maîtresse Pandore ?! » En parlant, elle lui donna des coups de poings sur une épaule qu’il n’essaya pas d’esquiver. Non ! Il posa sa main sur le crâne de l’enfant et la décoiffa. Oui, il était au courant, et malheureusement pour elle, il ne pouvait pas tout lui dire. Un sourire aux lèvres, il se recula, posa ses mains sur les épaules de Mohana, et posa ses genoux au sol pour que son regard soit à la même hauteur que celui de la spectre. -« Simplement parce qu’elle t’a jugée plus apte que moi ! Je suis incapable de remplacer Dame Pandore. C’est un don que de savoir diriger. Encore plus dans une armée aussi admirable et puissante que celle du Seigneur des Enfers.»
Le sage se releva ensuite, et s’approcha de la fenêtre, croisant ses bras l’air préoccupé parce qu’il sentait bien qu’il y avait un autre élément étrange qui flottait autour d’elle. Mais il ne voulait pas l’inquiéter plus qu’elle ne l’était déjà. -« Tu as remarquablement géré l’arrivée du seigneur Hadès, son éveil suit à la perfection le tempo qu’il faut ! Cependant, son retour est le signe d’une rude bataille pour la protection du monde. »
La ballerine était malgré tout inquiète. Et si sa décision d’envoyer Minos, Rogos et Wolgorn chez Poséidon était une erreur ? Non Non ! S’exclama-t-elle intérieurement ; non, elle continuait à croire que le rôle était bien trop lourd pour ses frêles épaules. Elle était totalement perdue, cependant elle ne pouvait pas nier qu’elle était parvenue à bien recevoir la personne possédant le pendentif. Mohana restait muette, mélangé par l’émotion de retrouver Naga, mais aussi par l’angoisse de son nouveau rôle. Elle posa son regard sur la porte qui menait à l’escalier en escargot qui s’acheva à la porte des Enfers. Comme souvent, la jeune fille pouvait changer de visage en peu de temps. Et c’est bien ce qu’il se passa. -« Maintenant que tu es là, tu pourrais poursuivre mon entrainement ? » Elle ne pouvait pas le remarquer, mais Naga était en train de sourire en l’écoutant. En effet, cela faisait déjà des mois qu’ils ne s’étaient pas vus. Malgré tout il avait pu suivre son évolution au fil des jours. Il savait par conséquent ce qu’il devait pour l’aider à progresser.
-« Je ne peux plus rien t’apprendre maintenant, tu le sais également, tu dois seulement essayer d’atteindre un niveau de concentration supérieur… » Naga s’approcha de son élève, et lui emprunta la dague, cadeau du Dieu Shiva. Il inspecta un long moment sous le regard interrogateur de la jeune fille. -« Tu ne sais toujours pas t’en servir ? » Lui demanda-t-il d’un air sérieux, ce qui donna l’impression à Mohana qu’elle avoir droit à un sermon, mais aussi car elle le connaissait bien, elle savait qu’il allait à sa façon l’aider à avancer. -« A vrai dire, non, je dois aussi t’avouer que je n’ai jamais vraiment essayé de m’en servir… Tu sais bien que je ne sais pas vraiment manier les armes. Alors, je le garde comme porte-bonheur, comme symbole protecteur du Dieu de la danse. » Répondit-elle avec un ton jovial, d’ailleurs elle se mit à danser autour de son professeur pour accentuer son état actuel. Celui-ci se disait que sa réponse était la preuve qu’elle possédait déjà pouvoir incroyable pour son âge, et qu’en activant le pouvoir de la dague, elle pourrait détenir une conscience et une énergie encore plus fabuleuse, et mystique. Rien qu’en l’imaginant, le sage se disait qu’elle était drôlement étonnante, et se revoyait à son âge, encore en train de chercher comment maitriser simplement la perte des sens.
D’un coup sec, il jeta le poignard au sol qui se planta dans un sifflement court et merveilleux dégageant quelques étincelles mystérieuses. -« Ne te fie pas à son apparence, son utilité est bien plus spirituelle… Si tu souhaites atteindre un niveau de conscience supérieur, il va te falloir te concentrer encore plus pour toucher une sérénité qui te fera danser encore mieux, te permettant ainsi de progresser. Tu as obtenu cet artefact, cela signifie que le Dieu Shiva te protège, mais sa protection se gagne jour après jour. »
Sapâna fronça les sourcils et arrêta sa danse, elle s’accroupit devant la dague, essayant de comprendre. Ainsi il s’agirait d’un lien qui devait lui permettre d’atteindre un stade supérieur de conscience. -« Je ne pense pas pouvoir faire mieux qu’actuellement, cependant, je vais faire de mon mieux réussir. »
Le sourire sur les lèvres de son maître la rassurait, et lui permettait également de faire le rapport avec ce qu’il venait de lui dire, du fait qu’il ne pouvait plus vraiment l’aider à progresser, que le niveau suivant passait par autre chose ; plus concrètement par Shiva lui-même.
Sans un mot, alors que Naga fit venir un petit orchestre qui se mit à jouer et à chanter, l’ensorceleuse s’exécuta et dansa autour du cadeau du Dieu. Concentrée comme jamais elle laissa flotter son aura de plus en plus intensément… Mais rien n’y faisait, et rien ne se passait. Le pauvre sage au bout de quelques jours se disait qu’il avait finalement mal jugé, il s’était allongé tranquillement, pendant que de plus en plus de monde venait de sa terre s’approchait, attiré par la rumeur d’une venue divine. Un jour, la danseuse au milieu parfaitement en accord avec son style, extenuée, s’écroula… La chute éveilla Naga qui derrière la jeune fille vit une fumée blanche, une énergie dont il était incapable de déterminer la fin. Elle y était parvenue ! D’ailleurs la silhouette de Mohana devint encore plus gracieuse, et plus charismatique.
Spoiler:
Après avoir laissé Shiva jauger son potentiel dans le regard, et l’ayant certainement jugé digne, lui offrit une leçon, durant cet instant l’Apsara avait pu toucher un état de sérénité étonnant. Lorsque Shiva quitta la salle, sans doute parce qu’il venait de finir sa leçon la jeune enfant retrouva un état « normal »… Epuisée comme tout, elle fût rapidement entourée par la foule qui l’aida à se relever. Impressionné Naga s’approcha, les bras toujours croisés. -« C’est incroyable, effrayant même ! Néanmoins tu as su atteindre cet état de sérénité et de conscience, le plus rude sera de confirmé. D’ailleurs regardes derrière toi. » Il termina sa phrase en indiquant l’endroit avec sa tête. -« Un sitar offert par le Seigneur Shiva… » Mohana l’observa, si elle voulait être franche, elle avouerait qu’elle avait du mal à saisir tout ça, et surtout pourquoi la présence de Shiva fût si éphémère, et pourquoi il ne lui a pas adressé un seul mot ! A vrai dire, tout cela était trop compliqué pour l’instant. Vacillante, elle s’approcha de la dague qui devint plus brillante. En manque de force, elle ne parvint pas à l’ôter du sol, heureusement on lui vint en aide, et on l’installa sur un canapé. Ensuite tout naturellement, tous se retirèrent de la salle, Mohana leur offrit l’hospitalité. La jeune fille rangea la dague, et s’allongea lentement. Elle se restaura en regardant Naga qui était en train d’analyser le sitar. Etrange, se disait-elle en souriant…
Andréa fut réveillée quand on la força à avaler une mixture au goût immonde, improbable mélange de plantes médicinales et d'alcool à un bien trop haut degré. Toussant et crachant autant qu'elle pouvait pour se débarrasser du tord-boyaux, elle avait engueulé copieusement le Squelette qui l'avait ranimée dans l'infirmerie surchargée de la cité de Dité.
« Non mais ça va pas, vous essayez de m'achever ou quoi ? C'est du napalm votre truc ! Et puis c'est quoi ces manières ? »
« Navré mademoiselle, mais il faut faire de la place pour ceux en plus mauvais état que vous. On a des cas d'hypothermie sévère à soigner. »
Elle s'était calmée, et était sortie du bâtiment en ronchonnant. En sortant, le Spectre qui avait pris le commandement des opérations dans le Cocyte lui avait demandé d'aller voir la Prêtresse au Château d'Heinstein pour lui faire un rapport de vive voix. Ils auraient pu se contenter d'envoyer une Fée, mais enchaîner questions et réponses par le biais des papillons infernaux prendrait inutilement du temps. Il serait plus pratique d'avoir une véritable conversation.
Andréa était donc remontée à la surface grâce au pouvoir de son Surplis, débouchant à l'intérieur du Palais, à la sortie du Puits reliant l'édifice aux Enfers.
En marchant vers la salle d'audience de la Prêtresse, la Liche évalua l'étendue des dégâts sur son armure, dus à son propre cosmos. Les Spectres avaient vraiment tout donné pour s'opposer à cette étrange lumière divine, jusqu'à endommager eux-mêmes leurs protections. Ces fissures étaient les marques de leur lutte acharnée, elle ne devrait pas en avoir honte, et pourtant elle n'aimait pas l'idée de se présenter dans cet état pitoyable devant leur supérieure à tous. Enfin, des dommages de ce niveau se répareraient tout seul, nul besoin de perdre du temps à déranger le forgeron juste pour pouvoir être présentable...
En parlant de présentable, Andréa se demanda si par le plus grand des hasards le Palais n'avait pas aussi été restauré par le même phénomène qui avait effacé les conséquences en Enfer de l'attaque des Dieux Hindous. Pas le temps d'aller vérifier cependant. La Liche était arrivée devant la salle d'audience. Elle fut invitée à entrer, et poussa donc la porte. Une fois à l'intérieur, elle s'inclina immédiatement devant la Prêtresse, et se présenta :
« Mes respects, Ma Dame. Je suis le Spectre de la Liche, venue vous faire le rapport du phénomène anormal qui vient de se dérouler en Enfer, et répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir. »
Relevant les yeux à la fin de son introduction, elle resta interdite devant l'apparence de la Prêtresse. Était-ce là la Pandore dont on lui avait parlé ? Certes, elle avait le trident, mais pour le reste, il y avait assez peu de correspondances avec la description qu'on lui avait faite.
« Ce n'est qu'une gamine... Et pourtant, quel cosmos écrasant. » pensa-t-elle.
Mais elle n'était pas au bout de ses surprises... qui était cet homme étrange avec elle, vêtu simplement mais dont l'aura surpassait encore celle de la jeune Indienne ? Et pourquoi regardait-il fixement cet instrument de musique que la Liche ne connaissait pas ?
-« Je me demande pourquoi le Seigneur Shiva a laissé ça ici. Je suis incapable d’en jouer correctement. » Demanda la jeune fille l’air sérieux comme si elle se plongeait dans une profonde réflexion qui allait de toute façon vite s’incliner devant l’humeur plutôt festive de son Maître qui touchait les cordes sans rien y connaître.
D’ailleurs, Sapâna du reposer son verre, et se boucher les oreilles en suppliant son interlocuteur d’arrêter. -« Arrêtes s’il te plait, toi non plus tu ne sais pas en jouer. » -« Non, mais j’ai rarement vu un sitar aussi luxueux. On dirait que ton lien avec le dieu Shiva se confirme. » Répliqua Naga qui cessa ses gamineries en se relevant et croisant les bras. De son coté celle qui fût désignée par la Prêtresse pour la remplacer durant son absence soupira, se noyant dans se flot d’interrogations qui s’ajoutait en plus à ce nouveau rôle. Bien que les raisons que venaient de lui donner flatter son orgueil, elle avait bien du mal à s’imaginer que cela soit la réalité. Pourquoi ne pas avoir confié ce trident à l’un des Juges, ou même à Sylphide qui avaient largement plus d’expériences qu’elle.
Malheureusement, ou plutôt heureusement, elle n’avait pas le temps de penser à ses craintes, elle se leva, et s’approcha du cadeau. Mais alors qu’elle s’apprêtait à discuter à ce sujet, que Devika ; une jeune femme, à peine plus âgé que la danseuse entra dans la pièce. Il s’agissait de sa confidente, une personne qui avait également d’étranges pouvoirs. Elle déclara à Mohana qu’une spectre était ici pour la rencontrer. Les yeux gros, l’Apsara avait le cœur qui battait fort, c’était la première audience qu’elle allait donner.
-« Tu peux annoncer aux gardes qu’elle peut passer. » Répondit-elle un sourire crispé sur les lèvres. L’angoisse était tellement lisible que sa suivante lui attrapa la main qu’elle serra entres les siennes. D’une voix hypnotique, elle récita des phrases mystiques comme des prières qui rassurèrent petit à petit Mohana. -« Merci Devika ! Ca va mieux. » Sa voix douce suivait les caresses qu’elle lui prodigua sur son front. -« Tu pourrais nous préparer deux boissons s’il te plait. Je ne peux pas gérer le Royaume comme le fait Maitresse Pandore. » Un regard tendre, et la suivante acquiesça d’un geste de la tête, elles étaient amies depuis longtemps, et Devika partager les peines et les joies de Sapanâ. L’inverse était également une réalité.
Elle se retourna ensuite vers Naga qui s’était placé un peu plus loin, appuyant son dos contre le mur. La danseuse arrangea son sari rouge, et or. Ses colliers aussi. Les cheveux détachés, son maquillage léger. La porte d’entrée s’ouvrit, le regard de la Prêtresse se posa sur la jeune femme qui s’avança avant de s’incliner. Ce qui marqua de suite Mohana fût l’état peu présentable de la spectre, elle se demandait ce qui lui était arrivée. La spectre présenta ses respects et annonça qu’un étrange phénomène avait lieu dans le Royaume. Sapana se disait que c’était sans doute là, la raison de l’apparence de son interlocutrice. Un instant elle regarda Naga qui lui semblait ne rien vouloir savoir. De toute façon il avait annoncé, il n’interviendrait pas dans ses affaires.
L’ensorceleuse descendit les quelques marches et arriva à hauteur de la spectre. -« Avant de commencer, sache que notre Maîtresse, Dame Pandore est absente, et elle m’a confié sa place en attendant son retour. Je me nomme Mohana. » Lorsqu’elle acheva, Devika entra dans la pièce, et posa deux tasses de thé sur une table basse, au sol des coussins, et de quoi s’assoir correctement dans une ambiance apaisante. -« Et lui c’est Naga, c’est un ancien spectre. Mais ne perdons pas de temps, prends place, je suis prête à écouter ton rapport. »
L’Apsara s’installa sur le sol, et d’un geste de la main, invita son interlocutrice à prendre place et à boire. Vu son état elle devant en avoir besoin. Au fond d’elle, elle voulait vraiment que le phénomène ne soit pas d’une ampleur trop importante.
Andréa vit bien que la remplaçante de la Prêtresse s'attardait sur l'état de son Surplis. Elle se sentait gênée, mais la jeune fille se présentant sous le nom de Mohana eut la courtoisie de ne pas faire de remarque. Malgré son aura imposante, elle ne semblait ni hautaine ni menaçante, contrairement à la Pandore qu'on lui avait décrite... Elle l'invitait même à prendre une tasse de thé, servie par une autre jeune fille qui ne semblait être ni une Spectre, ni un Squelette, ni même une servante... étrange.
Quant à celui qui se nommait Naga... la Liche ne savait qu'en penser, vu que celui-ci semblait faire semblant de ne rien voir. Mais comment pouvait-on être un « ancien » Spectre ? Dans le cas particulier de Kochtcheï, elle pouvait comprendre, mais pour Naga... Enfin, ce n'était pas le moment de se poser des questions.
Elle prit maladroitement place sur un des coussins au sol, peu familière avec cette manière de s'asseoir, et suivit l'invitation de la Prêtresse. Elle la remercia, prit poliment une gorgée de thé, mais l'arrière-goût de l'abject « remontant » que les Squelettes lui avaient donné quelques minutes plus tôt l'empêchait de dire si le breuvage était bon ou mauvais, malgré son odeur exquise. Dommage, mais elle n'était pas là pour savourer un thé après tout.
Ne sachant pas s'il y avait une manière précise de s'adresser à une Prêtresse remplaçante, Andréa choisit de parler comme elle le ferait devant Pandore, même s'il était bizarre d'appeler une fille de six ans de moins qu'elle « Ma Dame ». La jeune Indienne semblait ignorer ce qu'il venait d'arriver en Enfer. Peut-être parce que la Liche elle-même ne savait pas que Pandore était absente, et qu'en conséquence la Fée qu'elle avait envoyé à son intention s'était égarée...
« Ma Dame, il s'est passé quelque chose d'extrêmement grave, une violation sans précédent des lois du Seigneur Hadès. Aucune intrusion en Enfer n'a été détectée, et pourtant une lumière inconnue est tout à coup apparue de nulle part. Au même moment, tous les défunts morts par la faute des Dieux Hindous ont commencé à quitter notre royaume pour ressusciter ensuite sur Terre, comme si de rien n'était. Peu importe s'ils patientaient sur la rive de l'Achéron, s'ils étaient submergés dans le fleuve, ou s'ils avaient déjà été jugés et envoyés dans l'une des Prisons. Tous nos efforts pour arrêter cette fuite se sont révélés vains, et il a été décidé de nous regrouper dans le Cocyte afin de tenter d'empêcher le retour à la vie des guerriers d'autres factions tombés au combat contre les Hindous. »
Andréa fit une pause afin de laisser le temps à Mohana de digérer ces informations, avant de reprendre :
« J'ai envoyé des Fées à l'intention du Palais et de nos camarades sur Terre à ce moment, mais vous n'avez apparemment pas reçu le message. Tous les Spectres présents en Enfer se sont donc rassemblés dans la dernière Prison et ont uni leurs forces afin d'éviter la résurrection des chevaliers damnés, dont la puissance aurait pu causer de gros problèmes s'ils nous avaient échappé. Nous avons réussi, au prix d'un effort qui, comme vous pouvez le voir, nous a laissés en fort mauvais état. La puissance de ce phénomène nous a stupéfaits, il devait sûrement être d'origine divine. La plupart des Spectres en Enfer sont en récupération, à l'heure actuelle... Nous ne savons pas combien de morts précisément ont ressuscité, le massacre de La Havane avait fait tellement de victimes que nous n'avions toujours pas fini de leur faire traverser le fleuve, et encore moins de les compter... Mais nous pensons qu'au moins deux millions d'âmes ont regagné le monde des vivants. Jamais les Enfers n'avaient subi une telle déconvenue, et nous ignorons toujours ce qui a bien pu causer cela. »
La Liche se tut, et attendit la réaction de la jeune Indienne... et peut-être aussi celle de Naga. Resterait-il aussi impassible après ça ? En tout cas, Andréa était sûre d'une chose : elle détestait être porteuse de mauvaises nouvelles, l'atmosphère était devenue réellement pesante.
Les pas du spectre du Basilic claquèrent à l'approche du château de la Prêtresse des Enfers. Elle se dressait à nouveau de tout son séant comme si l'attaque des divinités hindouistes n'avait jamais existée.
Néanmoins, on pouvais quand même apercevoir ça et là des outils et des briques qui étaient posés au alentour du château, témoignant que la reconstruction de la Demeure de la Prêtresse n'était pas totalement terminée.
L'aura du spectre semblait être devenu plus puissante après son épopée face au Panthéon dirigé par Vishnou. Son cosmos vibre encore comme marqué par les émanations spirituelles des épées-doubles des jumeaux nés des Ashvins.
Bien que n'étant pas obligé de le porter en ces lieux, Sylphide avait endossé sa surplis. Plus par simple respect que pour se défendre d'une quelconque attaque en ces lieux. Il faut dire que l'assaut subite de Kali et Skanda sur le château des Heinstein avaient ébranlé les fondations même du Royaume de Hadès.
Son ombre touche à peine le perron de la bâtisse que les gardes-squelettes baissèrent la tête et laissèrent le spectre pénétrer dans les lieux.
Il pouvait clairement le sentir dès à présent. Derrière cette porte se situant tout au bout d'un long couloir richement orné se tenait trois puissants personnes. Le spectre identifia également d'autres émanations cosmiques de faibles éclats qu'il assimila à ceux des spectres-gardiens. Parmi ces trois auras, il ne put s’empêcher d'esquisser un sourire de joie lorsqu'il reconnut celle de son ancien compagnon et maitre de l'Apsara qu'est Naga.
La dernière fois qu'il l'avait rencontré fut en Inde au coté de la déesse Manasa où ils harmonisèrent leur art du combat comme au bon vieux temps. Et dire que beaucoup ont cru voir qu'une simple danse ! Pfff ! Et fur et à mesure qu'il avançait dans ce couloir, il put entendre des musiques et des sonorités indiennisantes. L'espace d'un instant, il crut a la résurrection des divinités hindouistes ! Mais fort et de constaté qu'aucun cosmos "étranger" n’arpentait les lieux.
Le spectre s'arrêta quelques secondes. Il connaissait cette autre aura. Mais oui ! Il s'agissait de la jeune spectre qui l'avait guidé en Inde et qui avait succédé à son frère d'arme : Mohana de l’Étoile de la sagesse.
La musique s'emballa brusquement, des bruits de clochettes comme celles fixées au pied des danseuses indiennes retentissaient et battaient au rythme d'un instrument que le spectre ne reconnut pas.
Quelle étrange événement se déroulait donc derrière cette porte ?
L'atmosphère devenait de plus en plus chargé en un cosmos mystérieux et mystique. Le spectre accéléra alors le pas. Non pas qu'il craignait qu'un danger grandisse en ces lieux. Non, il accéléra le pas car cela attisa sa curiosité et désirait savoir ce qui se tramait dans la salle de réception de la prêtresse Pandore. Pandore dont d'ailleurs il ne ressentit pas la présence bien que ces arcanes soient toujours en ces lieux.
Lorsque le Basilic arriva au niveau de la salle de reception, il plaça ses deux mains sur les battants de la porte qui était donc fermée. Les deux gardes-squelettes n'osèrent l'interrompre. Sylphide remarqua que la musique s'était tut. Les décharges cosmiques qu'il avait ressenti s'étaient apaisées.
Prenant appui sur ces jambes et jouant de sa musculature, le spectre ouvrit l'immense et lourde porte qui le séparait des trois cosmos qu'il avait ressenti.
Se tenant à l'entrée de la salle, il vit Naga adossé contre un mur, ainsi que Mohana et une spectre dont il ne connaissait pas le nom être assises en tailleur avec une tasse de thé dans la main.
Ces ombres lui avaient indiqués que des spectres s'étaient éveillé à l'Hadès durant l’avènement des avatars de Vishnou. Ainsi, cette jeune guerrière brune et à l'armure quelque peu abimée devait surement être de ceux-là. Avec son flegme légendaire et de manière presque protocolaire, il se présenta :
-"Sylphide. Spectre du Basilic de l’Étoile céleste de la Victoire" Puis reprenant d'un ton plus chaleureux, il reprit :
-"Naga ! Mohana ! Quel plaisir de vous retrouver...même si ces derniers temps j'en ai abusé de musique et de culture indienne"
Puis se tournant vers la spectre se tenant aux cotés de Mohana :
-"Oh ! Enchanté également même si nous nous connaissons pas encore" dit-il en souriant bien que ces ombres lui avaient signalées la naissance de la spectre de la Liche.
Mohana était plutôt satisfaite de son intervention, elle savait bien qu’elle était loin de posséder la légitimité de la véritable représentante d’Hadès et qu’il ne s’agissait pas d’une phrase de celle-ci pour que l’armée puisse lui faire confiance comme cela était le cas avec Pandore. Il n’y avait là que le message de Pandore pour soutenir sa place. Et puis elle était incapable d’agir comme elle pouvait le faire, avec une dureté implacable. Sapâna préférait de toute façon faire à sa façon, une atmosphère plus sereine et apaisée. Heureuse aussi de voir que son interlocutrice accepta de prendre place et de prendre la tasse qui lui était proposée. De son coté Naga restait immobile, un petit sourire malicieux venait cependant orner son visage. En effet, elle ne le savait pas, mais Mohana agissait maladroitement, l’angoisse sans doute. Malgré tout cela ne gâchait pas son envie de bien faire. Et il était certain qu’elle serait parfaite dans ce rôle en attendant le retour de Dame Pandore.
Mais pour elle les choses sérieuses commençait, attentivement elle écoutait les paroles de la Liche qui se lança dans un monologue en deux temps. Elle conta l’étrange événement qui s’était produit en enfer, avec le retour à la vie d’un nombre incroyable d’esprit. Tous avec pour point commun d’avoir succombé à la bataille contre les dieux Hindous. Sur le visage de la jeune fille se lisait un sentiment de tristesse et d’incompréhension. Il s’agissait aussi là de ses racines, elle avait eu à faire à un terrible combat contre Kalî. Que s’était-il passé après sa visite chez la Déesse Manasa ? La danseuse n’avait pas de renseignement pouvant l’aider. Avaient-ils agis de la sorte pour donner un avertissement qui fut entendu par les dieux de l’Olympe ? Une promesse ? En tout cas elle comprenait pourquoi la spectre en face d’elle se trouvait dans cet état ; ce souci n’était pas à prendre à la légère. Le Seigneur Hadès n’était pas du genre à accepté l’offrande d’une nouvelle vie lorsqu’une âme arrivait sur ses terres. Posant son verre, elle répondit. -« Je te remercie pour ce rapport détaillé. En effet la situation est étrange, mais aussi grave, nous devons en savoir plus sur ce qu’il s’est passé sur terre. En attendant je ne peux que vous féliciter de vous être battu de toutes vos forces. » Son regard se voila d’un sentiment d’inquiétude, car savoir la plupart des spectres épuisés n’étaient pas fait pour la rassurer. L’ensorceleuse jeta un coup d’œil sur Naga qui avait entendu le discours, peut-être en savait-il plus ? De toute façon, il lui fallait en savoir plus sur la fin de l’histoire et de la bataille contre Kalî et les autres. C’est alors que Sylphide arriva, il était le dernier spectre qu’elle avait croisé, lui avait participé à la bataille contre les dieux Hindous, alors, il devait connaître les événements, et aussi pourrait certainement donner à Mohana, et à la Liche les détails qui expliqueraient le malheur qui avait touché le Royaume de leur empereur.
-« Bonjour Sylphide, tu peux te joindre à nous ! » Répondit-elle simplement, en balayant de son regard la salle à l’allure bien différente comparé à d’habitude. Puis elle rigola en l’écoutant dire qu’il avait assez écouté de musique de sa culture. Cela confirmait aussi qu’il n’avait pas eu à s’occuper d’une autre affaire depuis tout ce temps. Naga le salua également.
-« Nous avons un problème, sais-tu qu’une immense partie des âmes venues ici par la faute de ceux que tu as combattu sont revenu à la vie, là encore par la volonté des dieux Hindous. La bataille en enfer fût rude, regarde dans quel état se trouve les spectres ? » Elle désigna d’un geste de la tête son interlocutrice. -« Tu pourrais nous renseigner, que s’est-il passé après notre séparation du Domaine de la Déesse Manasa ? » Hélas, il faudrait attendre avant d’en savoir plus, ou alors cela serait pendant le chemin car un cosmos divin se fit sentir à l’extérieur, et semblait ne pas être ici en paix. Sapâna ne pouvait pas dire que ce cosmos était aussi sanguinaire que celui de la Déesse Kali, mais d’une puissance incroyable tout de même.
Dévika arriva dans la salle, et déclara qu’une personne souhaitait parler au seigneur des enfers. Il dit qu’il serait son frère. -« Comment ? » Clama Mohana. Il s’agirait de Poséidon ? Elle avait envoyée Minos, Rogos et Wolgorn là-bas. Encore une fois elle n’avait pas eu de nouvelles. De toute façon elle n’avait pas le choix. L’Apsara se leva d’un geste élégant, pensant au fait qu’elle n’était pas certaine que le seigneur des enfers se soit totalement éveillé, et qu’il était peut-être encore trop tôt. -« Andréa ; je sais que tu es fatiguée, je suis navrée de devoir encore te solliciter… Mais pourrais-tu te rendre au palais de Guidecca. Là-bas, tu t’arrêteras devant le rideau de soie, et tu diras à notre Seigneur que nous avons besoin de lui, que Poséidon le cherche. Ensuite… » Mohana baissa la tête, elle craignait évidemment que l’heure n’était pas encore venue pour le réveil du dieu des ténèbres. -« Nous prendrons acte de sa décision. Il est impossible de savoir s’il est totalement de retour, prends soin de ne pas le brusquer. Ne lui parle pas du problème pour lequel tu es venue jusqu’ici, nous devons en savoir plus, je te tiendrai au courant au plus vite. »
Quant à elle, elle devait assumer, et se montrer forte, sans un regard en direction de son Maître elle s’approcha de Sylphide. -« Cette fois nous changeons d’ambiance, j’imagine que tu es plus adapté à cela, si tu le souhaite tu peux m’accompagner dehors, nous allons faire patienter le dieu des mers. »
Sans un mot de plus, elle attrapa le trident, et sortie de la pièce, pour aller à la rencontre de ce puissant visiteur.
Alors que la Liche finissait son rapport, un autre Spectre entra dans la salle. Sûrement une Étoile Céleste, au vu de sa prestance... Ses soupçons furent vite confirmés quand le nouvel arrivant se présenta comme étant Sylphide du Basilic. Il saluait Naga et Mohana comme s'il retrouvait de vieux amis, malgré leur rang, se permettait même une plaisanterie... Lui aussi devait ignorer ce qu'il s'était passé en Enfer, sans quoi il n'aurait sans doute pas été aussi joyeux. Andréa commençait vraiment à se demander si ne serait-ce qu'un seul de ses camarades avait reçu son message... Mais bon, considérant la puissance du phénomène et sa nature... contre-nature, on pouvait raisonnablement penser que le passage entre les mondes avait été déstabilisé, ce qui expliquait tout. En attendant, elle se contenta de rendre la politesse au Basilic, se présentant brièvement à son tour.
Mohana fit part à Sylphide de leur problème, lui demandant des explications comme si elle pensait que l’Étoile de la Victoire pouvait lui fournir des réponses. La Liche était bien loin de se douter que des Spectres avaient pris part à cette hérésie, même sans connaître à l'avance les conséquences de leurs actes.
Et puis il y eut ce cosmos divin. Un instant, Andréa éprouva à nouveau l'horrible impression d'être sous les feux de la lumière de vie, mais elle se rendait compte que cette aura, quoique également divine, était bien différente. Cela fut confirmé lorsque la suivante de Mohana vint les trouver pour signaler que le frère de leur Seigneur se trouvait à leur porte. Ainsi donc, Poséidon se trouvait ici ? Son esprit fit le lien avec un autre événement qui s'était déroulé en Enfer quelques heures plus tôt... Et dont Mohana n'était apparemment pas au courant non plus. Mais qui donc s'occupait des communications dans l'armée infernale ? Ces personnes, quelles qu'elles soient, faisaient bien mal leur travail.
« Ma Dame, il y a une rumeur qui court à Dité, propagée par les Squelettes. Deux Étoiles Terrestres seraient revenues de New-Atlantis, d'une mission diplomatique apparemment. Toujours selon les Squelettes, ces deux Spectres étaient tellement frustrés de l'échec cuisant de leur ambassade qu'ils ont passé leurs nerfs en se battant l'un contre l'autre dans la cité... Peut-être que la visite du Seigneur Poséidon a une relation avec cet événement... »
Les Squelettes étaient de vraies pipelettes, et on pouvait compter sur eux pour se plaindre à longueur de journée en racontant leurs malheurs à qui voulait l'entendre... ou non. Un passage par Dité suffisait généralement pour apprendre tout ce qui faisait grogner les sbires infernaux à ce moment, dans le cas présent le fait de devoir rebâtir une cour et divers bâtiments plus la charge de travail supplémentaire représentée par les soins et la réparation des Surplis. En tout cas, l'irritation palpable dans le cosmos du Dieu apportait du crédit à sa théorie. Pour elle-même, elle ajouta :
« Et quoi encore, après ça ? C'est la Journée Mondiale pour faire chier les Spectres ou quoi ? »
La remplaçante de la Prêtresse chargea la Liche d'aller quérir le Seigneur Hadès, tout en lui prodiguant plusieurs avertissements. Leur Dieu n'était peut-être pas entièrement éveillé ? Voilà qui avait le mérite d'expliquer pourquoi nulle divinité infernale n'avait riposté face à l'évasion... Elle se résigna à devoir jouer les pigeons voyageurs, ou plutôt les corbeaux de mauvais augure. L'idée de devoir retourner en Enfer et retraverser le Cocyte pour aller au Temple du Giudecca ne l'enthousiasmait guère, mais bon... Et puis Mohana se disait « navrée », c'était déjà ça, au moins elle était polie quand elle donnait ses ordres.
Andréa promit de s'acquitter de sa tâche dans les plus brefs délais, sans rien révéler à Hadès à propos de l'évasion. Une mauvaise nouvelle à la fois. En repartant diligemment vers le Puits reliant les mondes, elle profita d'avoir enfin récupéré l'acuité de ses sens pour faire l'inventaire des auras cosmiques dans le Palais, afin de savoir si celui-ci pourrait faire face à un second assaut divin en cas de coup de colère de l'irascible Seigneur des Océans. En plus de Naga, Sylphide et Mohana, il y avait Phantasos, qu'elle n'appréciait pas des masses mais dont elle connaissait la puissance, un autre Spectre et... des visiteurs ? Ni Spectres ni Marinas en plus, un cosmos qui lui était inconnu. Décidément, ce Palais devenait un peu trop « vivant » pour un avant-poste du royaume des ombres...
Andréa plongea dans le Puits sur cette pensée, retournant vers les Enfers.
Sylphide écouta les paroles de Mohana. Il resta dans ses pensées et ne dit mot. Ainsi donc les avatars n'avaient donc pas menti, les hommes morts durant leur assaut ont retrouvé la vie et reprenne leur labeur quotidien comme si de rien n'était.
Le spectre ferma les yeux comme pour mieux visualiser le parcours qu'il a eut après avoir quitté l'Apsara du Temple cachée de Manasa. Beaucoup d’événement s'étaient en réalité passé et il ne voulait tout raconter faute de temps mais il ne voulait par la même occasion ne rien omettre. Le spectre avait effacé son masque de flegme et de légèreté pour laisser paraitre des sentiments moins triviaux pendant l'espace de quelques petites secondes.
-" Après notre départ des Indes, j'ai suivi le juge Minos à Florence où nous avons pu récupérer une des armes divines indiennes. Ceci a été détaillé dans le rapport que j'ai fais et que Rune doit probablement conserver quelques part dans ses archives. Par contre...la suite... "
Prenant une grande inspiration, il poursuivit :
-" Des dizaines de guerriers de toute faction se sont réunis autour de la Stèle de la vérité à Bombay. Nous étions quatre guerrier à détenir les quatre armes divines dont le spectre de l'Asura. J'épargnerai les détails mais ces armes permirent à un archer divin du faction des divinités hindouistes dénommé Arjuna de revêtir une armure divine. Il utilisa son arc et détruisit la stèle. Vishnou, le dieu primordial de l'Hindouisme, donna des instructions aux hommes et aux dieux et ressuscita les hommes tombés lors de l'assaut de Kali et de Skanda "
Alors que le spectre continua à exposer les événements qui s'étaient passés à Bombay que le spectre ressentit un puissant cosmos pénétrer les lieux sacrés et protégés du Château des Heinstein. Un cosmos terriblement dominant et qui était comparable dans une moindre mesure à celui du Monarque des Enfers se diffusa dans les lieux.
Mohana, qui semblait douter de ses capacités à assurer la fonction de Prêtresse, agit rapidement et avec intelligence et diplomatie en envoyant la spectre de la Liche prévenir le Monarque Infernal.
-« Cette fois nous changeons d’ambiance, j’imagine que tu es plus adapté à cela, si tu le souhaite tu peux m’accompagner dehors, nous allons faire patienter le dieu des mers. » lui dit alors l'Apsara
Le Basilic s'étira longuement avec une moue de satisfaction et avec une certaine malice dans son doux regard. Décidément, Mohana l'avait bien cerné et semblait vouloir utiliser les forces de chacun à bon escient.
-"J'en suis...jeune prêtresse" dit-il en taquinant respectueusement celle qui fut son compagnon d'arme et guide des Indes.
Lorsque la Liche avait disparu, le spectre fit éclater sa surplis qui reprit sa forme de totem et rentra dans sa Pandora Box. Afin d'expliquer ce geste, le spectre dit alors à Mohana :
-"Le Dieu est sur notre terre, dans un lieu qui ne lui ait pas familier. Ne lui donnons pas plus de repaire ou d'indice sur nos forces..." expliqua le spectre en se dirigeant vers un des gardes-squelettes. Pour être plus précis, il se dirigea vers l'un des Intendants des spectres-squelettes qui gardaient le Palais de la Prêtresse des Enfers. Ces Intendants étaient facilement reconnaissables à leur surplis de teinte plutôt rougeâtre et paraissant à une pale copie des surplis de spectre terrestre.
-"Et j'ai un tempérament faisant que je n'aime me dévoiler de prime abord. ".
L'Intendant compris alors et retira sa surplis qui vient de poser sur le corps du Basilic. un gigantesque casque représentant une chimère squelettique recouvra alors sa tête. Son regard était masqué par une visière qui lui cerclait son champs de vision. Sylphide avait la faculté de dissimuler totalement la nature cosmique de son aura pourtant fort empoisonné. Ajustant sa puissance à celle d'un garde-squelette, il en modifiant également la résonnant et la signature cosmique. Nul personne ne pouvait douter de sa véritable nature cosmique.
Claquant des bottes, il se saisit de l'hallebarde qui était associé à la surplis de l'Intendant et attendit les ordres de Mohana. Il allait escorter la Pretresse jusqu'à Poséidon. Il n'était pas dupe, même à pleine puissance, surtout après son éveil, il ne pourrait à peine faire fléchir le dieu des Mers. Sa force n'était en rien comparable. La présence de son vieu frère d'arme, Naga le rassura. Bien que se voulant être neutre et hors d'une quelconque lutte intestine entre les différentes factions divines, il pouvait renverser le cours de l'Histoire s'il le désirait.
Sylphide marcha jusqu'à la porte, fit signe aux spectres-squelettes de la sortie de l'Apsara qui formèrent les rangs et formaient un corridor de sécurité. Mais une chose était certaine, Sylphide allait utiliser tout ces dons pour permettre d'avorter toute offensive contre la Prêtresse.
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