Saint Seiya
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J'étais adossée contre l'un des piliers soutenant l'une des façades du douzième temple. Le regard posé sur le champ de rose, je ne pouvais m'empêcher de m'imaginer tout ce que ce dernier avait pu voir depuis le début de son «existence», qui ne datait pas d'hier … Il avait dû voir de nombreuses choses, certaines plus positives que d'autres : des débuts d'amitié, voir d’idylles amoureuses, des trahisons, des apprentis toujours plus téméraires les uns que les autres, des combats et des Guerres Saintes, jusqu'aux chevaliers des générations précédant la notre. Si le champ avait-eu le droit à la parole, qu'aurait-il réellement à nous raconter ?

Je m’imaginais également mes prédécesseurs s'entraîner, certain y perdre la vie à cause de leur faiblesse face au poison … Puis prendre soin de cette étendue pour ceux qui réussissaient à gagner l'armure du Poisson …

Comme souvent lorsque je me perdais dans mes pensées, je n'avais aucune conscience du temps, et le soleil qui se levait petit à petit ne fit pas comprendre tout de suite que le petit monde qui vivaient dans mon temple, allaient bientôt se réveiller. Je restais encore quelques instants à contempler l'étendue de roses qui s'étalait jusqu'au temple suivant.

J'entendais alors un bruit d'objet qui tombe au sol qui me fit sortir de mes pensées soudainement, et je soupirais en me redressant et me dirigeais vers l'intérieur du temple pour voir ce qu'il se passait. Je cherchais dans plusieurs pièces pour chercher l'objet tombé, et le fautif. J'ouvrais les portes des premières pièces qui venaient, dans les chambres d'apprenti et la cuisine il n'y avait aucun signe étrange, je continuais donc la recherche. Je voyais mon apprenti passer tranquillement devant moi pour vaquer à ses occupations de la journée, je me demandais donc si c'était lui ou Roman, le peintre que j'avais rapporté d'Italie lors d'une de mes missions, qui aurait fait tomber quelque chose ?

J'allais ensuite dans la salle principale, le salon et y trouvait enfin ce que je cherchais, une des nombreuses statues du temple avait terminé sa course au sol, mais heureusement pour celui qui l'avait fait tomber, cette dernière était intacte. Mais comme par hasard, aucun des deux autres habitants du temple des poissons n'était présent à ce moment-là dans la pièce … C'était obligé que ce soit l'un d'eux puisqu'il n'y avait aucun autre moyen qu'elle soit tombée par elle-même ou par une action extérieure … Je soupirais, il ne me restais plus qu'à trouver l'un d'eux ...
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    Cela faisait quelques jours qu’il était là, dans ce temple. A vrai dire, il n’était pas déçu du voyage… Afin de ne pas poser problème, il fût engager comme serviteur ici ; dans le centre de ceux protégeant la justice. Il accepta son rôle, et puis, il pouvait surtout exercer en tant que peintre. Ceci dit il n’avait pas encore pu commencer la commande que lui avait demandée la jeune femme qui venait de l’employer.

    Mais ce jour-ci allait être le grand jour ! Oui, le matin même alors qu’il se réveilla il vit à coté de lui, tout le nécessaire pour peindre, et en plus du luxe. Les yeux grands ouverts, il attrapa un pinceau et se précipita vers une salle, la grande salle… Et dans le vide mima de dessiner jusqu’à ce qu’il effleure une statue qui tomba.

    Une moue déconfite et il décida de sortir d’ici, d’ailleurs il n’osa pas regarder la propriétaire des lieux quand il put la croiser, faisant mine de penser, et de travailler, trop heureux du matériel qui était en sa possession. Il fallait aussi penser à l’œuvre. Où ? Comment ? Il observa les pièces avec grand soin, c’est alors lorsqu’il arriva devant la sortie du temple un tapis de roses rouges. C’était là !

    -« Quel endroit magnifique ! Cela sera parfait pour réaliser un tableau représentant Dame Calissa. »

    Les yeux du jeune Andalou brillaient de bonheur, de tendresse aussi… Jamais auparavant il n’avait pu admirer un lieu si sublime, pourtant une étrange sensation planait, comme un parfum empoisonné. Un sentiment qui fit briller le pendentif du Seigneur des Enfers caché sous sa tunique. Hypnotisé, il lui fallut un peu de temps pour sortir de sa douce rêverie pour se dire qu’il devait au plus vite retrouver la maîtresse du temple afin de lui annoncer la nouvelle, et qu’il allait pouvoir commencer à travailler sur le projet.
    Avant cela, il se rendit dans la cuisine, il y prépara une tasse de thé… Le jeune garçon devait malgré tout assumer son costume pour pouvoir rester ici. C’était là peut-être son plus beau travail, sauf si l’avenir lui offrait de plus belles occasions… Cependant il n’y pensait pas vraiment. Préférant profiter de l’instant présent.

    Posant la tasse sur le plateau, avec quelques biscuits comme le souhaitait la jeune Dame chaque matin, il prit la direction de la salle où elle se trouvait. Devant elle il prit la parole.
    -« Dame Calissa ! Voici votre thé… » Respectueusement, il montra le plateau à son interlocutrice et poursuivit.
    -« Je viens de recevoir le matériel pour peindre, et l’inspiration est venu en voyant un endroit en particulier… »
    Roman respira un moment, comme ému par sa découverte, et cette vision qui avait étrangement exalté ses sens.
    -« A la sortie de votre temple, devant ce tapis de rose… Cela sera formidable… » Il termina d’une voix jovial en attendant la réaction de Calissa, tout en observant la statue toujours au sol.
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Le bruit d'un objet tombant au sol, mais sans se briser m'avait sortie brusquement de ma contemplation du champ de rose. Je m'étais mise en route pour trouver l'objet en question et m'assurer qu'il était intacte … Il m'avait fallu cinq bonnes minutes, et ouvrir un bon nombre de portes pour enfin trouver ce que je recherchais. Une des nombreuses statues héritées de mes prédécesseurs se retrouvait en plein milieu de la pièce principale, face contre le sol. J’inspectais les environs à la recherche du moindre morceau de la statue, aussi infime soit-il, si un morceau s'en était détaché, il fallait le retrouver pour le ressouder à la statue.

N'en ayant pas trouvé le moindre morceau, je devais à présent rechercher le fautif, le responsable de ceci … Il n'y avait que deux possibilités, soit c'était Jahel, mon élève, ou alors il s'agissait de Roman, le jeune peintre … Je supposais qu'il ne pouvait s'agir que du second, puisque le premier était tellement énergique que la statue se serait sans aucun doute retrouvée brisée en milles morceaux … De plus, je retrouvais un cheveux châtain sur la statue, et jusqu'à preuve du contraire mon apprenti avait les cheveux turquoises, le seul à les avoir châtain était Roman …

Soupirant une nouvelle fois, J'allais me retourner pour ensuite aller chercher Roman, mais c'est ce dernier qui venait à moi. Ce dernier annonçait que le matériel dont il avait besoin pour peindre était enfin arrivé, et que l'inspiration lui était revenue par la même occasion. Il annonçait également qu'il avait trouvé le lieu idéal selon lui pour le tableau … Devant le champ de rose … Attendez deux minutes … cela voulait-il dire qu'il s'était approché de ce dernier ?

Je t'interdis de t'approcher du champ, à moins de l'observer de l'intérieur du temple. C'est compris ?»

J'avais trouvé un jeune homme au talent exceptionnel, il était hors de question qu'un tel prodige meurt aussi simplement qu'en respirant le parfum empoisonné de mes roses. Mais je ne comptais pas révéler le secret du Poison à une personne ne faisant pas partie des chevaliers ou apprentis d'Athéna, si bien que je ne donnais pas de justification supplémentaires.

Je remarquais alors que le jeune peintre portait un plateau contenant une tasse, surement de thé comme toujours. Je lui faisais signe de poser ce dernier sur la petite table basse pour le débarrasser. Je me penchais et ramassais la statue pour la remettre à sa place, sur son petit support. Pourquoi avait-il fallu que l'un des précédents chevaliers des poissons soit aussi intéressé par les statues d'hommes ? Ça ne faisait que prendre de la place supplémentaire …

Je revenais ensuite au tableau, la raison de la présence de Roman. N'ayant jamais posé, et encore moins été le modèle pour une peinture, le jeune peintre allait devoir me diriger pour mener à bien sa tâche …

- « Je préfère te prévenir avant, mais je n'ai jamais pris la moindre pose, donc je compte sur toi pour m'y aider ... »
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    Roman était heureux, il avait enfin trouvé l’inspiration pour accomplir la commande de Dame Calissa qui l’avait engagé ici comme serviteur. C’était apparemment la seule solution pour lui de pouvoir vivre ici, au sein de ce sanctuaire. Heureux aussi d’avoir enfin le matériel, d’ailleurs il avait déjà tout installé sur à la sortie.
    Et c’était heureux qu’il ait annoncé tout cela à sa cheffe. Un plateau sur lequel était posé tout ce qu’elle appréciait. Mais ses yeux montraient une surprise étonnante, lorsqu’elle lui annonça d’une voix sévère de ne pas s’approcher du champ de roses. Roman ne comprenait pas pourquoi, et n’eut guère le droit à une explication.

    Il s’exécuta quand la Dame lui fit un geste pour qu’il pose le plateau sur la table basse pendant qu’elle était en train de remettre sur pied la statue. Craignant une réprimande, il fut soulagé en constatant qu’elle n’allait pas en parler.

    -« Très bien Madame ! » Se contenta-t-il de répondre à l’interdiction lancé par la propriétaire de la Maison.
    Celle-ci lui annonça également que le fait d’être modèle lui était inconnu. Cela faisait légèrement sourire le jeune Andalou qui se disait que le problème était minime vu la silhouette de son interlocutrice et sa terrible sévérité concernant la beauté et l’élégance.

    -« Ce n’est pas très compliqué, vous verrez ! Si vous le souhaitez nous pouvons commencer après que vous ayez bu votre thé ? »
    Le jeune garçon s’approcha du fauteuil qui se trouvé derrière la table basse, mais il ne s’y installa pas du tout. Il préférait laisser la place à la Dame, même s’il ne lui avait pas vraiment dit, mais posé n’était pas si simple que cela, il fallait de la patience surtout.
    Mais tout se passerait bien, puis, il faisait confiance en son talent inné qu’on lui prêtait depuis toujours.
    Immobile le jeune garçon croisa les bras, il pensa en attendant la réaction de Calissa sur comment il allait confectionner l’œuvre, à vrai dire il ne savait pas s’il serait capable de reporter le charisme de la Dame sur la toile, mais ce défi lui plaisait énormément. Ainsi que ce travail à Athènes.
    Rêveur comme souvent Roman avait cette âme d’artiste, ce drôle d’air sur le visage qui le rendait parfois étrange et mystérieux.

    -« Vous pourrez tenir une rose entre vos doigts pour accroitre l’élégance du tableau… » Déclara soudainement le jeune peintre qui retomba dans un mutisme en attendant les décisions de la sainte des poissons.
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Nous allions enfin pouvoir commencer le tableau et je trouvais important de préciser au peintre que je ne savais nullement poser, ce à quoi il répondait que ce n'était pas très dur. J’acquiesçais lorsqu'il disait que nous pourrions commencer une fois que j'eus bu mon thé. J'en profiterais pour lui toucher deux mots pour la statue. Je m'asseyais dans un des fauteuils et sirotais tranquillement mon thé, avant de m'adresser à lui, d'un ton nettement froid :

- « Roman …»J'insistais sur le R de son prénom. « Pourrait-tu m'expliquer pourquoi cette statue » Je désignais cette dernière d'un mouvement de tête « Était-elle au sol lorsque je suis rentrée dans cette pièce ? »

Je regardais l'intérieur de la tasse dont je finissais le contenu rapidement, avant de la poser silencieusement contre la petite table basse. Je levais alors les yeux vers le jeune italien qui allait devoir me donner des instructions pour le bon déroulement de la peinture. C'est ce qu'il fit, en me proposant de tenir une rose entre mes doigts … Et bien, le décor serait le champ de rose, et un élément le rappellerait dans ma main, pourquoi pas. Je me levais, toujours silencieusement, pour ne plus avoir le sentiment d'être inférieure à Roman puisqu'il était debout donc plus haut que moi. Je me déplaçais dans la pièce et remarquais un détail qui nous ferait perdre du temps. Nous en avions déjà perdu assez en attendant que son matériel n'arrive, et si en plus il y avait un nouveau un temps d'attente pour installer ce dernier, ça allait nous ralentir de nouveau …

- « Et bien Roman, pourrait-tu m'expliquer pourquoi ton matériel n'est toujours pas installé ? »


Décidément, j'allais devoir recadrer le jeune homme avant qu'il ne m'insupporte. Je fis apparaître une rose blanche entre mes doigts et attendait que l'italien ne remédie à ce que je venais de remarquer.
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    -« Oui Madame ! » Répliqua Roman lorsqu’elle interpella pendant qu’elle regardait la tasse de thé qu’il venait de lui servir. Ravalant sa salive, il jeta un œil sur la statue que lui désigna sa Maîtresse, c’était cella là même qu’il avait fait tomber par maladresse tout à l’heure à cause de son euphorie. Honteux, le jeune peintre baissa la tête, certainement aurait-il du le dire directement.
    Le serviteur était confus, les brais le long de son corps, son regard balayait le sol, inquiet… Il souhaitait de ton cœur ne pas attiser la colère de la Dame, et encore moins ne pas la décevoir. Cela lui faisait mal. Terriblement mal.

    -« C’est de ma faute ! Lorsque je remarquai que les affaires pour peindre étaient là, je n’ai pu contenir ma joie. En venait vous le dire, j’ai heurté par mégarde la statue… Je suis confus…»
    Le ton de sa voix était bas, et masquait à peine le bruit de la cuillère qui remuait le thé et heurtait la tasse faiblement. Lorsqu’elle acheva elle posa la tasse sur la table et se releva lentement, toujours gêné, le jeune Italien n’osa pas esquisser le moindre geste, les yeux vers le sol.
    Il entendait seulement le bruit des pas de la Dame qi marchait dans la salle.

    Roman sursauta un peu quand Calissa lui fit une nouvelle remarque quant à l’installation du matériel. En effet il n’eut guère le temps de tout mettre en place. Levant légèrement ses yeux vers le pilier sur lequel il avait tout posé à son pied, le peintre se précipita en silence pour tout installer.

    -« Je m’en occupe de suite Madame ! » Il attrapa le chevalet qu’il déplia pour poser au bon endroit à quelque mètre du champ de roses. Il posa la toile de grande taille, et à coté les couleurs, les pinceaux.
    Roman était paniqué, le ton froid de son employeuse lui avait glacé le sang, mais il n’avait pas le choix. Et devait vaincre cette peur, et faire confiance à cette femme, qui en l’engageant comme serviteur lui apprenait pas mal de choses sur la vie, et l’art. Et cela lui plaisait.
    Soufflant un coup, il prit la parole.

    -« Tout est prêt ! » Annonça Roman la voix fluette en posant son regard sur le modèle. Il voyait là l’ampleur de la tâche, il ne lui serait pas simple d’égaler le charisme, et le charme de la réalité.

    -« Nous travaillerons le temps qu’il vous conviendra. Je vous demande simplement de prendre la pose qui vous plait, et qui vous permettra d’être à l’aise. »
    Il commença à prendre un pinceau et acheva.

    -« Lorsque vous serez prête, dites le moi. »

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Après avoir fait remarquer que le matériel de peinture n'était toujours pas installé, j'avais attrapé entre mes doigts ma tasse qui avait contenu le thé, afin de la déposer dans l'évier prévu à cet effet, je revenais ensuite dans la pièce principale et constatait avec plaisir que Roman avait été rapide et efficace pour installer le nécessaire à peinture.

-"Eh bien Roman, rapide, efficace, je te félicites."

Ma voix s'était faite un peu moins froide à son égard, j'estimais qu'une erreur se devait d'être soulignée, et une bonne chose d'être féliciter : C'est ainsi que fonctionnait le mieux, à mon sens, l'enseignement de n'importe quel chose.

A présent ne restait plus qu'une chose à accomplir puisque les préparatifs étaient terminés : le portrait. Je me déplaçais pour attraper un petit tabouret dans un  des nombreux placards et le plaçais devant le décor que je trouvais qui rendrais le mieux sur une peinture. Je m'isolais quelques instants dans la petite salle d'eau attenante à ma chambre à coucher pour un raccord maquillage, et relever mes lèvres d'une teinte rouge plus marquée, ainsi que pour passer une tenue plus adéquate, autre que ma tenue d'entrainement ... 

Une fois la chose faite, je ressortais et me plaçais devant Roman, qui tenait déjà son pinceau en main, et lui annonçais que j'étais fin prête à commencer. Je m'asseyais en croisant les jambes aussi majestueusement que j'en avais l'habitude, et fis apparaître une rose avec mon cosmos, entre mes doigts, dont la couleur était égale à celle de mes lèvres. Je la portais à mes lèvres afin d'en sentir la douce fragrance, et me trouvais rapidement dans la position la plus confortable que je pouvais trouver, que je pourrais tenir assez longtemps.

Le plus gros du travail à réaliser était désormais pour Roman, à lui de réussir au mieux la tâche que je lui avais confier.
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