Saint Seiya
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[FB ENTRAINEMENT] Delad sorg är halv sorg
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Plus vite. Toujours plus vite.
 
Mon pied glisse sur une plaque de glace et je tombe par terre. En gémissant, je me relève, puis tourne lentement mes chevilles pour m’assurer que je ne suis pas blessée avant de reprendre la course. Je parcours ce trajet tous les jours, deux fois, et ce depuis que je suis arrivé ici, et je n’arrive toujours pas à le terminer sans être couverte d’ecchymoses et de coupures. En effet, c’est un parcours où le sol est recouvert de glace et le chemin étroit est entouré de murs gelés et sertis de pieux de glace jaillissant d’un peu partout. C’est long, tortueux et surtout dangereux, mais ça reste un bon entraînement. Si seulement je pouvais éviter de me blesser…
 
Un peu plus vite. Dans un geste désespéré, j’attrape un pieu de glace et m’y agrippe avec force, me servant de l’élan occasionné pour tourner et ainsi ne pas rater le tournant, mais encore une fois le terrain semble être contre moi : le pieu me casse dans les mains, je glisse et mon dos frappe le mur avec violence. Je n’arrive pas à retenir un cri de douleur quand d’autres pieux s’enfoncent dans ma chair et me transpercent le dos, le sang gicle alors que j’arrive à m’en extirper dans un bruit de succion écœurant, et cette fois en courant bien plus lentement, je termine le trajet, laissant derrière moi un long tracé rouge. C’est toujours la même chose.
 
À l’infirmerie, l’éveillé qui me soigne me sermonne pour la millionième fois en s’occupant de moi.
 
-Beaucoup de guerriers trop ambitieux sont morts en essayant la même chose que toi. Tu n’y arriveras pas comme ça.
 
-Je ne suis pas comme eux.
 
Une fois les cicatrices complètement disparues, je me rhabille et me relève sans en mot de plus. Je n’ai que faire des combats, mais je suis une fille des glaces, si je ne suis pas à l’aise dans mon propre élément je mourrai aussi. Pas besoin d’être une guerrière pour comprendre : ce pouvoir est une partie intégrale de moi, je me dois de la perfectionner le plus possible jusqu’à ce qu’elle ne me soit plus étrangère. Le soigneur soupire.
 
-Tu n’es pas un cas unique, Wanda. Tu vas te faire tuer.
 
-Regarde bien. Je vais te prouver le contraire.
 
Il me rappelle, m’ordonne de ne pas y retourner, mais je fais la sourde oreille et quitte l’endroit. Je lui prouverai que je peux y arriver, je ne suis pas comme ces faibles apprentis guerriers, je sais ce que je fais et j’y arriverai.
 
À l’extérieur, je croise deux garçons qui traversent le temple de Fafnir en discutant. L’un d’eux dérape soudainement et tombe par terre, son ami rigole et l’aide à se relever. Je retiens un soupir de dédain en poursuivant ma route, en me souvenant du temps où j’ai commencé le patinage artistique. Ça fait bien longtemps que je ne tombe plus…
 
Il y a comme un déclic dans ma tête et je poursuis ma route avec un sourire mystérieux. Le patinage… pourquoi pas? Je vais avoir besoin de patins. D’une main habile, je sors mon téléphone de mon sac.
 
-Allô, Zach? Tu pourrais me rendre un petit service?
 
Mon manager arrive le lendemain avec ma chère paire de patins. Étrange, que je n’aie pas pensé à les emmener avec moi avant, mais maintenant que je les ai, je m’en souviendrai. Courir sur la glace, ce n’est pas mon genre, mais patiner? Là je suis dans mon élément. Pourquoi ne pas y aller jusqu’au bout?
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Je me sens d’abords mal à l’aise, voire même ridicule à me promener en patins comme ça, surtout aux vues des regards qu’on me lance, mais en en voyant certains avoir du mal à rester en équilibre sur la glace du domaine, j’arrive à forcer un sourire et à me laisser glisser plus librement. Qui est le plus ridicule entre celui qui fait comme tout le monde et celle qui parvient à rester debout? Ce n’est évidemment pas bien pratique vu l’irrégularité du terrain, mais ça pourrait être bien pire. Utilisant mes pouvoirs pour rendre le sol plus lisse sous la lame de patins en ignorant avec superbe les autres apprentis qui galèrent encore plus pour ne pas perdre l’équilibre.
 
Le Glömt döden, la Passe de la Mort comme l’appellent certains, est une ancienne ruine placée comme une ruelle entre deux bâtiments où la glace s’est accumulée de façon presque surnaturelle entre les pans de mur et blocs de pierre et a formé de grands pieu et des lames de glaces aussi tranchantes que des épées. Il parait que lorsque l’endroit a été remis à la disposition des Asgardiens, une (ou plusieurs) équipe a été envoyée pour « nettoyer le terrain » et en faire un lieu d’entraînement pour les recrues, je suppose que ça pourrait faire un bon parcours à obstacle, mais le sol plus que glissant en permanence, le froid assez glacial pour empêcher la glace de fondre, les tournants toujours aussi inattendus et surtout, encore une fois, ces lames qui semblent avoir été placées spécialement là pour poignarder le cœur, les poumons, le ventre… plusieurs sont morts en passant par là. Les Guerriers Divins capables de se débarrasser de ce problème ne s’y intéressent pas. La rumeur court que l’endroit est hanté, et que ceux qui y ont perdu la vie s’arrangent pour que ceux qui y passent connaissent le même sort.
 
N’importe quoi. J’ai survécu, non? Personne ne veut ma mort.
 
Reste à le prouver. J’en ressors, mais de justesse, et jamais avec un sentiment de réussite : si je ne peux pas survivre à ça sans finir en victime, alors je ne vaux pas mieux que les autres. C’est une considération des plus frustrantes, surtout quand je sais que je suis mieux que les autres. C’est tout ce qu’il faudra pour le prouver. Qui sait, peut-être même que je pourrais tenter de rendre l’endroit plus sécuritaire pour les prochains entraînements? Très drôle. Ma réussite, c’est moi que ça regarde, tant pis pour ceux qui ne savent pas garder le rythme.
 
Même pour moi, l’entrée du Glömt me donne froid dans le dos. Je délaisse mon sac à l’entrée, refais rapidement ma queue de cheval en prenant une grande inspiration pour garder contenance, regarde le sentier obscur et me donne un élan pour m’y engouffrer.
Dès que j’y entre, je suis accueillie par une dizaine de lames placées comme des dents prêtes à me déchiqueter et je dois me tourner sur le côté pour pouvoir me faufiler et passer. Normalement, il faut passer lentement, mais ça augmente les chances de perdre l’équilibre ou de ne pas rester parfaitement droit. Les premières fois, je rebroussais chemin juste à cause de ça, ce qui s’est toujours avéré être une mauvaise idée puisque je devais y repasser une deuxième fois. Mais maintenant? C’est rapide. Je n’ai même pas le temps d’y penser que j’ai passé, sans une seule égratignure. Ma constitution doit être un avantage : les femmes sont rares à Asgard, et je suis assez menue, je me faufile assez facilement.
Je continue de glisser, perdue dans mes pensées. J’ai un mauvais pressentiment, je me retourne pour regarder en avant. Freine. Une lame reste figée à quelques millimètres de moi, pointant impitoyablement entre mes deux yeux. En ravalant ma salive, je recule un peu. Le chemin se poursuit à droite, je le suis en me courbant pour esquiver une lame prête à me déchirer la hanche. Pendant ce qui semble être une éternité, je continue comme ça, avançant, glissant, slalomant, esquivant, freinant. À un moment, je m’appuie trop fort sur un pieu de glace et trois autres me tombent dessus. J’ai à peine le temps de m’écarter. Une fois de temps en temps, je pense à respirer.
 
Pour l’instant, la vitesse n’est pas la priorité. En patins, j’ai l’impression d’être une toute autre personne, mes yeux ne voient plus la même chose, je dois tout réapprendre, alors je dois tâter le terrain et ne pas me blesser. M’établir des repères pour ne pas me tromper. Quand je revois enfin la lumière du soleil à la toute fin, je suis trempée de sueur et je dois sûrement être pâle comme un fantôme. J’enlève mes patins pour reposer un peu mes pieds et entreprend la marche pieds nus pour retourner à l’entrée, en passant par un des bâtiments du domaine, mais finissant quand même les deux pieds dans la neige. Maintenant, on peut se concentrer sur la vitesse. Je me penche vers mon sac et en sors un chronomètre.
 

 
J’ai oublié un des tournants où une lame m’a blessée à la jambe. J’ai accroché un pieu et j’ai failli causer une avalanche et une chute a failli m’être mortelle. Mais rien de plus, et je suis vivante.
 
Je regarde mon chronomètre. Quatorze minutes et dix-sept secondes. Pas mal, je suppose, mais je peux faire mieux. Cet endroit, c’est mon élément, je suis chez moi, alors la moindre des choses est de ne pas y agir comme une étrangère. Alors que recommence. Encore. Et encore. Et ce, jusqu’à ce que le soleil se couche. Je tente une seule fois d’y aller de nuit, mais déjà que la lumière pénètre très dans la Passe, de nuit on y voit rien et j’ai bien failli y laisser ma peau. Ça m’a pris trente minutes pour en ressortir et j’étais couverte de blessures. Un jour, peut-être. Je ne suis pas faite pour rester dans la noirceur, ma place est au milieu de la lumière. Je me fais soigner, je vais me reposer, et le lendemain j’y retourne. Certains parient que je vais mourir en faisant ça, d’autres croient que je vais abandonner. Je n’en ferai rien. J’y retourne, encore et toujours, je passe mes journées là. Et enfin, le miracle : j’en ressors sans aucune blessure ni de difficulté. Mais ce n’est pas suffisant, ce n’est pas ce que je recherche.
 
   
Il faut aller plus vite. Toujours plus vite.
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Les jours passent, et avec eux ma volonté ne cesse de croitre.  Jour et nuit, désormais, je file à toute allure en esquivant les pieux et les lames, tournoyant et sautant, sans aucune peur pour ma vie. Je connais trop bien cet endroit pour m’y blesser désormais, et ce même si j’en ressors encore en sueur et épuisée. Le plus dur, en fait, c’est de ne pas détruire les lames : si je le fais, le reste risque de s’écrouler et ce serait un danger impossible à éviter. Pour l’instant, mieux vaut rester prudente.  Un guerrier divin pourrait s’en protéger, et ouvrir le chemin pour le traverser de façon sécuritaire, mais il n’y a que moi qui arrive à traverser la passe aussi rapidement et avec autant d’agilité.

 
Je crois que je suis prête. Il ne reste qu’à le prouver. Le matin du jour que j’ai choisi, je me présente devant le soigneur, les bras croisés, le regard froid. Il me demande d’un ton méfiant ce que je veux et je lui réponds de ma voix la plus neutre.
 
-Viens me rejoindre à la Passe de la Mort cette nuit, après le coucher du soleil.
 
Il soupire, proteste, me dit que je n’ai rien à prouver, mais je lui rappelle seulement de ne pas être en retard et quitte l’endroit. Je passe le reste de la journée à me reposer et à reprendre des forces. Cette nuit sera la dernière. Ensuite, il ne restera qu’une chose à faire.
 
Le soir tombe, je me dirige vers le point de rendez-vous. Le soigneur y est déjà, les bras croisés, observant l’entrée d’un air inquiet. Je lui tends mon chronomètre et lui dit de le démarrer à mon signal, puis de traverser la bâtisse tout près pour contourner la Passe et m’attendre à la sortie. Il soupire à nouveau.
 
-Il n’est pas trop tard pour abandonner, Wanda. Dans le noir complet, tu ne verras rien, et on ne prendra même pas la peine de récupérer ton cadavre empalé par la glace.
 
-Aucune glace ne peut me tuer. Je la contrôle.
 
Je suis une fille des glaces, après tout. Je lui crie « maintenant! » il démarre le chronomètre et la course commence.
 
Je me laisse pivoter sur la droite pour me faufiler dans l’entrée, puis me décale légèrement pour éviter le premier mur de lame. Je me penche pour éviter le pieu jaillissant du mur puis mets tout mon poids sur mon pied droit pour virer brusquement et poursuivre à reculons pour quelques secondes. Je me retourne, saute par dessus une lame et me redresse pleinement. Ce n’est qu’une danse, une autre danse parmi toutes les autres que j’ai déjà fait, tout ce qu’il y a à faire c’est de rendre la chorégraphie mienne et alors je pourrai me rendre à la fin de ce spectacle.
 
En me redressant complètement, je place un pied devant l’autre pour prendre moins de place et me faufiler sans grande difficulté,  me penchant légèrement à gauche et à droite pour éviter les lames. Je ne vois presque rien, et je ne suis plus trop certaine du chemin à partir d’ici… mais impossible de m’arrêter, sinon c’est mon temps qui va écoper. Et si… ?

Sans arrêter ma course, j’effleure un pieu du bout de mon doigt, m’éraflant légèrement. Mon cosmos se propage dans la glace, d’abords uniquement sur les pieux, puis continuant jusque sur les murs, illuminant le passage d’une belle lumière azurée. On dirait une aurore boréale, la façon dont la lumière miroite sur la glace… difficile de croire que je me trouve toujours dans la Passe de la Mort. Mais l’avantage est évident : je vois très bien le chemin à suivre.
 
J’esquive, tournoie, me penche, saute,  sans jamais perdre de ma vitesse, et ce jusqu’à ce que j’aperçoive la sortie. Elle est très étroite et une rangé de lames jaillissent du sol, trop haut pour sauter facilement par dessus. J’ai toujours dû m’arrêter et prendre appui sur les dites lames pour passer par dessus, même si ça me coupait assez profondément les mains. Pas cette fois. La finale doit toujours être de qualité.
 
Je me penche pour prendre mon élan. À cette vitesse, si je rate mon coup c’est la mort assurée, mais il suffit de sauter au bon moment et…
 
Shlac.
 
Au moment du saut, je pivote pour gagner un peu plus en hauteur. Une lame me frôle le dos en déchirant mes vêtements, mais je ne suis pas touchée. J’atterris violemment sur le dos, juste à côté d’un dernier pieu dépassant bizarrement du reste du sentier, en reprenant mon souffle. C’était moins une. La prochaine fois je devrais me contenter de m’appuyer sur le truc…
 
J’entends le soigneur s’approcher et quelques secondes plus tard, il m’aide à me relever.
 
-Ça va Wanda!?
 
-Oui… alors, combien de temps?
 
-On s’en fout de ça! Tu aurais pu te faire tuer, qu’est-ce qui t’as pris?!
 
-Tais-toi et donne moi ce chronomètre.
 
Avant même qu’il ne puisse le faire, je lui arrache des mains. Au moins cet idiot à penser à le démarrer, et le résultat fait naitre un fin sourire sur mes lèvres. Quatre minutes pile. Une nette amélioration depuis la première fois que j’ai tenté ma chance.  Je m’étire, prenant garde à ne pas perdre ce qui reste de mes vêtements en lambeaux pendant le processus. Le soigneur me regarde d’un œil inquiet avant de regarder la passe, qui perd maintenant de son éclat.
 
-Je me demandais bien ce que c’était, quand la glace s’est mise à briller. En tout cas félicitations, je ne croyais pas que tu y arriverais. Ça devrais motiver les Asgardiens à y retourner, on devrait pouvoir le déblayer en moins de temps que ça t’a pris pour le traverser.
 
-Je ne crois pas non.
 
Je me concentre et fais apparaitre une grosse sphère de glace dans le creux de ma paume. Sans attendre la réaction du soigneur, je la lance avec force en direction de la Passe.  La boule frappe un pieu avec force et celui-ci s’écroule dans un bruit de verre qui se casse. L’instant suivant frôle presque le surnaturel alors que dans un grondement digne d’un tonnerre, le reste de la passe s’écroule. Le soigneur me regarde d’un air ridiculement choqué et je le toise avec mépris.
 
-Alla hagel Wanda, championne incontestée de la Glömt döden.
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