Une Promesse est une promesse : la merveilleuse Reine des Ombres aime jouer et elle en accepte pleinement les conditions les plus élémentaires. Dont la plus simple conclusion à toute forme de chose en ce monde : la réussite ou l’échec. On introduit un évènement, on le crée, on le met en place, on la gère et à la fin, soit on parvient à ses fins, soit on ne réussit pas à accomplir ses desseins. Cela ne la perturbe pas plus que cela dans le sens où le monde ne cessera jamais d’avancer quel que soit le résultat. Mais, la persévérance paye toujours… Et les aléas du destin que l’on nomme Occasion… Ajouté à des « coups de folies », aussi bien nommés « Coup de Poker », subtile mélange d’une interaction astucieuse entre la chance et les circonstances. Les Âmes Observatrices trouvent la Reine Noire froide et impassible. Distante, elle l’est très certainement et elle aime se revendiquer ainsi. Toute situation est toujours une bonne et belle opportunité qui peut profiter aux intérêts de l’Incarnation de la Justice Noire. Pour autant, le monde serait-il étonné de savoir que la Délicieuse Perfide au cœur obscur sait, par moment, profiter de quelques instants de joies et de bonnes humeurs ? À trop mentir, on n’est plus soi-même : alors, de temps en temps, il lui arrive de fréquenter les bars de l’Île de la Mort, en compagnie de ses Mirmillons. Et, aujourd’hui, après une matinée passée à avoir négocié avec une instruction très prisée dans le monde, elle avait réussi à obtenir ce qu’elle souhaitait. Du moins, en apparence… Mais cela n’a que peu d’importance : en vérité, elle avait réussi à vendre des armes pour un pays qui en profiterait pour détruire un autre pays. Elle avait obtenu une juteuse récompense, assortie d’un contrat en or qui lui garantissait biens des avantages officieux et officiels. Mais… Il y a toujours un « mais »… Elle avait perdu un petit pari. Qu’importe… Les Âmes Observatrices seraient-elles abasourdis de savoir que le plaisir de ses Mirmillons est aussi source de sa joie ? Elle ne s’en cache pas mais personne ne l’avait encore jamais vu prendre du bon temps en compagnie de ses plus fidèles sujets.



Et là, lorsqu’elle ouvrit la porte d’un de ses bars préférés, synonyme d’un très long début d’une folle nuit faite de joies et de beuveries, vêtu d’un mini short blanc dévoilant de longues jambes affolantes soutenant un fessier bien formé, portant un débardeur blanc peinant à dissimuler sa poitrine mais montrant un ventre sensuel, arborant ses longs cheveux marrons volant au gré de ses pas délicats, elle embrasse la foule de ce merveilleux regard hypnotique alors que le silence s’imposa soudain. Tout le monde cessa de faire la fête: plus de danses, les verres se posent, tout le monde se lève puis ne bougent plus. Ils observent la Splendeur Incarnée qui ferait passer Aphrodite pour l’Éternelle Seconde.



Neuf Millions…

Annonça-t-elle en soupirant tout en secouant la tête, cachant un petit sourire malgré tout satisfait alors qu’elle leva légèrement les bras puis les laissa retomber le long de ses cuisses tandis que la foule explosa et hurla sa joie. Une nouvelle musique apparut alors que tout le monde cria à plusieurs reprises « La Tournée ».







J’ai perdu mon pari. Vous avez bien travaillé mes Mirmillons. Faisons la Fête!

Promit-elle alors qu’elle s’avança en souriant, se mêlant aux hommes et aux femmes, en embrassant certains sur la joue et en le serrant rapidement dans les bras pour d’autres. Elle s’avança vers le bar puis s’adossa au comptoir alors que le barman commençait à sortir les verres et à faire « tomber la boisson » comme on dit. Aryen se saisit d’un verre de whisky, le leva en l’air avant de le porter à ses lèvres désirables et à descendre ce délicieux nectar d’une seule traite. Bien entendu, comme à son habitude, dans la plus grande des indifférences, elle avait remarqué cette nouvelle inconnue qui se profilait en cet endroit qu’elle connaissait par cœur. Mais, il fallait récompenser ses Mirmillons : c’était sa priorité en ce moment. Puis, la foule se mit à hurler « Feu d’Artifice » à plusieurs reprises. Aryen demeura silencieuse un long moment puis…



Et… Si on faisait exploser le volcan… Oui… Voilà une bonne idée ! Mais avant ça, mes loyaux et admirables Mirmillons, profitez de cette soirée ! Chantez ! Dansez ! Hurlez ! Abandonnez-vous dans la luxure de la joie car demain est toujours un autre jour !

Déclara-t-elle avec un sourire malicieux tandis qu’elle posa son verre sur place alors qu’elle se tourna vers un homme qui se trouvait à côté d’elle. Elle se saisit de son col et l’embrassa fougueusement sous les applaudissements de la foule. L'idée d'avoir fait exploser le volcan avait provoqué un nouvel éclat de joie dans la salle.


La fête battait son plein tandis que la Belle Demoiselle se joignait volontiers à la fête, dévoilant un charisme ahurissant et donnant un bonheur incommensurable à de simples humains sans aucune importance. Volontairement, et pour une fois, elle avait laissé son aura calme se révéler. Que penserait les Âmes Observatrices du comportement troublant de la Reine des Ombres qui parait si froide, si distante, parfois hautaine. Mais, Aryen sait prendre soin de ceux et celles qui la servent : elle châtie sans pitié les incapables, elle protège les capables. Pour autant, dans ce début de fête, jamais elle ne laissera son regard abandonner l’Inconnue…

La fête battait son plein et la Belle Demoiselle ne se privait pas pour se joindre à cette fiesta à la fois impromptue et bienheureuse. Elle buvait sans retenue, dansait sans ménagement, attirant des hommes bien chanceux dans son giron. Elle récompensait chaque homme et femme avec tendresse et félicité, leur accordant les souhaits qu’ils désiraient. Elle avait une tendresse particulière pour ses Mirmillons, ses hommes de l’ombre sans pouvoir mais qui étaient prêts à donner leurs vies pour elles. Aryen était à la fois Reine Crainte et respectée et Mère tendre et Protectrice. Elle jouait avec eux avec toute l’innocence et la folie qu’elle pouvait se permettre et ses Mirmillons lui répondaient avec les mêmes intentions.



Quand la Reine des Ombres évoqua la possibilité de faire exploser le volcan en guise de feu d’artifice, deux réactions se produisirent : la foule émit un « oh » de surprise amusée puis, après un hochement de la tête de la Belle Demoiselle en guise de confirmation, ils éclatèrent toutes et tous de rire en hurlant « Faisons-le » dans une joyeuse cacophonie.


Puis, l’intruse se dévoila : elle l’avait observé, d’ailleurs, elle n’était pas la seule puisque tout le monde la surveillait du coin dans l’œil, dissimulant parfaitement leur attention devant l’extravagance, la joie et la bonne humeur. Elle joua des coudes et semblait plus qu’intéressée par cette explosion de volcan. Elle était totalement excitée, elle avait du mal à le dissimuler et, de toute façon, Aryen l’aurait tout de suite remarquée. Des yeux qui étincelaient de joie lorsque l’inconnue lui demanda le type d’explosions que cela produirait, son débit vocal s’accélérant rapidement, symbole de son excitation actuel. S’interrompant, elle révéla que voir un tel phénomène était son rêve et qu’elle s’était rendue sur l’île pour voir un tel évènement. Elle se présenta comme étant Nathalia et lui assura une reconnaissance éternelle, déclarant qu’elle ne saurait pas comment la remercier. Elle lui offrit même un sourire plein de sympathie et de gratitude. Pauvre Nathalia, savait-elle qu’elle venait de faire une proposition au Diable ? Alors qu’elle buvait son verre de whisky, la Belle Demoiselle ne cessait de l’observer, un sourire amical se dessinant sur un visage accueillant.


Enchanté de faire votre connaissance Nathalia, je me nomme Aryen. Je vous souhaite la bienvenue sur notre île. Profitez de la fête, vous êtes mon invitée. Je vous le confirme : je vais vraiment faire entrer le volcan en éruption. De base, l’éruption est de type explosif. Néanmoins, aujourd’hui, pour féliciter mes Mirmillons, j’ai prévu de faire une éruption cataclysmique : cela sera pour eux un souvenir qui resteront gravé dans leurs mémoires jusqu’à la fin de leurs vies…

Annonça-t-elle alors qu’elle termina son verre et qu’elle le posa délicatement sur le comptoir. Le Barman revint la servir alors qu’elle commanda une bouteille pour elle toute seule et qu’elle proposa à Nathalia une bouteille de vodka pour elle toute seule aussi. Puis…




Visiblement, cela sera aussi pour vous un souvenir qui restera gravé dans votre cœur pour très longtemps également. C’est avec plaisir que je consens à vous inviter à vous joindre à notre petite fête. Cela aurait été fort dommage que vous nous quittiez ainsi.

Ajouta-t-elle tout sourire alors qu’elle se versa un verre de whisky et tendit son verre en direction de la Jolie Demoiselle afin de trinquer ensemble.


Et pourtant, les rouages de la manigance se mettaient en place tels des mécanismes d’horloges s’imbriquant lentement et tournant doucement dans son esprit. Nathalia ne saurait pas comment la remercier ? Aryen en avait une petite idée. Nathalia lui serait éternellement reconnaissante ? Aryen y comptait bien. L’Araignée commençait à tisser silencieusement sa toile : la porte n’était pas entrouverte, elle était grande ouverte et la Dame Noire ne se priva pas pour y entrer. La question n’était plus « quand » mais, à ce stade « comment ». Pourtant, on ne pouvait se douter de rien à ce moment-là tellement Aryen transpirait la bonne humeur. Cette femme était une éveillée, Aryen prendrait bien son temps pour la sonder et la décortiquer dans les moindres recoins : si elle était utile, elle se servirait d’elle. Si elle était inutile, elle l’oublierait. Les choses sont simples mais elle pouvait être aussi très complexes : qu’importe après tout, Aryen aime aussi bien nager en eau trouble que de plonger en eau clair car, au bout du compte, elle s’y retrouve toujours…

Ce fut à se demander si la Belle Demoiselle avait connu, un jour, la sincérité du bonheur et l’authenticité de l’honnêteté : elle se posait encore la question. Pourtant, elle connaît la nature humaine dans ses moindres recoins et elle sait en jouer pour atteindre ses buts. C’est un cadeau empoisonné : aucun être humain ne pourrit la comprendre, c’est une certitude. Elle n’est pas faite pour servir une divinité quelconque. Il fut un temps où elle l’avait souhaité. Pourtant, le réel sens de la vie est une vérité bien insupportable à mener pour quiconque rêve. Nathalia est encore un exemple de cette humanité faible et innocente. Pourtant, quel que soit la divinité qu’elle sert, il est plus que probable qu’elle demeure une guerrière qui donnerait sa vie pour son dieu ou sa déesse. Voilà ce qui fait la grande différence entre ses deux femmes : l’une est soumise, l’autre est insoumise. En d’autre temps, elles auraient pu, peut-être devenir, de véritables « Sœurs de combats ». En l’état, cette divergence est bien trop grande. Mais, peu importe : les choses ainsi et la Dame Noire est destinée à ne jamais être comprise. Certains nomment cela un fardeau, Aryen préfère appeler cela un cadeau.



Alors, elle joue la comédie, elle se cache derrière une demi vérité : le refus de toute forme sentiment véritable. De toute façon, le bonheur de Nathalia est un acte si futile : faire exploser un volcan est un rêve pour elle ? Cela serait sa porte d’entrée ? Les Non Éveillés sont bien plus suspicieux que cela : elle a eu plus de mal à pénétrer dans le Domaine des Indigents que d’ouvrir les Portes des Dieux. Son regard, au demeurant neutre mais calme, observe encore une fois l’innocence qui trahit le cœur de cette jeune demoiselle. Personne n’a jamais su pénétrer dans l’Antre de la Reine des Ombres sinon il deviendrait fou. La vodka du Tavernier n’est pas le Trésor es Glaces mais il suffit à convenir à ses Mirmillons. C’était comme si le Destin les avait amené à se rencontrer : il faut espérer que cette Ingénue ne suive pas le même Chemin que la Belle Demoiselle. Mais pourquoi « espérer » ? Bien au contraire, si elle a une quelconque utilité, elle peut servir les intérêts de la Futur Vierge Noire. Après tout, tout le monde sert les intérêts de tout le monde. En effet, Nathalia était une inconnue pour Aryen : un assemblage de tissu et d’organe relié par des fils qui se connectent les uns aux autres symbolisant l’intégralité d’un flux informatif. Ni plus, ni moins. De toute manière, Aryen ne connaîtra plus jamais la Candeur des Émotions.





La musique continue : le Tenancier est un vieil homme qui ne jure que par le vieux rock. Aryen boit son verre de vodka avec la délicatesse d’une reine sombre qui pose son regard partout, d’une prédatrice qui observe sa proie. Pourtant, son visage est si apaisé et si heureux : un regard à la fois amusé et serein, un sourire vraie, une posture décontractée alors qu’elle est adossée au comptoir, ne cessant jamais de poser ses merveilleuses émeraudes dans les yeux de la jeune demoiselle. De longs cheveux marron qui se baladent au gré des mouvements gracieux de sa tête, des jambes dénudées qui affolent le cœur des hommes, remontant à un postérieur, promesse non tenue d’une soirée de fantasme hormonal masculin… Et même féminin. Nathalia lui demandait si le tutoiement la dérangeait : aucunement à vrai dire. Elle accepta la demande d’un simple hochement de tête. Elle écoutait attentivement les paroles de l’Éveillée : Nathalia lui demandait comment elle allait agir. Première information : « passionnée par les volcans, elle pourrait difficilement le faire entrer seul en éruption. ». Cela tendait à signifier qu’elle avait peut-être une aptitude à maîtriser l’élément de feu. Aryen était-elle géomancienne ? L’innocence de cette jeune ingénue dissimulait-il une intelligence roublarde lorsqu’elle lia la Géomancie à la possibilité de faire exploser un volcan ? Ou bien n’était-ce rien de plus que le fruit d’une méconnaissance du terme ? À moins qu’elle considère que l’Esprit de Gaïa peut tout accomplir ? Comme à son habitude, tout tournait si vide et de manière si fluide dans son esprit. Et, pourtant, elle ne disait mot, se contentant de boire son verre et de plonger encore et encore son regard dans les yeux de la Belle Excitée quad elle n’était pas interrompu par un de ses Mirmillons qui souhaitait la prendre dans ses bras, ce qu’elle ne refusait pas. En même temps que peut-être Nathalia, La « Marchande des Ténèbres » refusa un verre et se contenta de jeter un coup d’œil aux diverses manifestations de joies et de bonheurs qui s’offraient à elle. La Candide lui avoua qu’elle avait songé à la crainte des Mirmillons dès son entrée. Respect par la terreur et la force ? Peut-être cela fut-il le cas au début pour certains. Si elle savait la vérité. Nathalia était ravie de la rencontrer, Aryen aussi… Mais peut-être pas pour les même raisons… Car il était gravé dans le marbre que la Dame Noire ne pourrait jamais connaître la joie de connaître de tels sentiments : elle pouvait apprécier la compagnie de certaines personnes mais cela était comme se tenir au début d’un très long sentier, menant à une forêt immense : avancer, c’était se perdre et mourir.


Tout le plaisir est pour moi Nathalia. Je n’ai pas la prétention d’être une experte dans la Science de la Divination de la Terre. De ce que j’en sais, faire appel à l’Esprit de la Terre-Mère pour un savoir quelconque ou précis n’est pas vraiment compatible avec l’explosion d’un volcan. Mais, une Pyromancienne pourrait accomplir cet acte avec une certaine aisance. Ou alors, la connaissance du Flux du Cosmos qui traverse l’Univers, serait à même d’accomplir cet acte que certains considérerait comme insignifiant…

Déclara la Belle Demoiselle alors qu’elle croisa les bras, les décroisant de temps en temps pour saluer quelques Mirmillons qui lui souriaient, leur rendant au passage un agréable rictus agréable.



D’ailleurs, je tiens à préciser que je n’ai jamais promis que je ferais exploser le volcan qui se trouve sur notre île. Cependant, il y a une petite île volcanique non loin de là où nous nous trouvons. Vous pourriez nous aider à illuminer le ciel d’une couleur jaune orangée bien étincelante… Je suis persuadée que tu en serais capable…

Poursuivit Aryen en souriant calmement avant de reprendre la parole.



Je n’exige rien d’eux, je souhaite simplement qu’ils accomplissent ce que je demande. Ils sont libres d’accepter ou de refuser : c’est un contrat honorable où tout le monde s’y retrouve. Mes Mirmillons sont des Rejetés de la Société, des Exclus des Dieux et des Êtres qui cherchent une Rédemption. Abandonnés par les Hommes qui les considéraient comme des déchets, ignorés ou méprisés par les Dieux en qui ils croyaient, cherchant un salut que nul être au monde ne leur accordait, ils sont venus à moi ou je les ai accueilli et je leur ai offert ce qu’ils ont toujours rêvé: la Liberté sans aucune oppression par le choix de leur seule et unique volonté et conscience. Et toi, Nathalia ? Qui sers-tu ? En quoi crois-tu ? Mes Mirmillons sont-ils des pauvres âmes égarés indignes de vivre ou des humains qui méritent un tant soit peu de respect ?

Demanda la Belle Demoiselle d’une voix tout à fait égale en posant son regard sur sa très jolie invitée qui commençait à intéresser bien des hommes d’ailleurs.

Tu n’as jamais pensé à te mettre en symbiose avec ton élément de prédilection ? Les Maîtres Pyromanciens étaient capable de ce genre d’acte et il disposait d’un flux moins puissant que le tien. En vérité, tu n’as pas besoin de conducteur pour amplifier ton élément, il te faut simplement entrer en contact avec le Ki de la Terre. En d’autres termes, et à la condition unique que tu saches te maîtriser, une éruption volcanique serait chose fort aisée pour toi…

Expliqua Aryen alors qu’elle avait tout enregistré toutes les paroles et les gestes de Nathalia dans sa tête. Elle nota ses changements d’attitudes : elle servait aveuglément une divinité mais aussi elle respectait le souvenir d’un défunt qui lui était chère. Lentement, se mettait en place diverses réflexions dans son esprit à mesure que l’autre jeune femme se confiait. Aryen avait le don de faire parler les autres pour qu’ils s’expriment.



Et quel est cet héritage que tu défends si ardemment et avec tant de conviction ? Si je comprends bien ce que tu dis, s’ils sont des traîtres aux idéaux de la divinité que tu sembles servir loyalement, tu serais prête à attenter à la vie de n’importe qui. D’ailleurs, qui peut considérer qu’un être humain est un traître envers son prochain si on considère la trahison comme une divergence d’opinion ?

Demanda Aryen alors que la vocalise de sa voix n’évoluait pas d’un seul pouce. Le contrôle total de son âme et de son corps était une science pour elle : là, elle avait décidé d’explorer les limites de la Servante du Dieu tout en récoltant des informations sur elle. Plus exactement, elle voulait savoir quelles étaient les limites à ne pas dépasser : elle en avait eu un bref aperçu il y a quelques instants. Est-ce que Nathalia pouvait avoir un intérêt pour elle ? Force était de constater que, de prime abord, cette jeune femme serait difficile à manipuler car elle paraissait servir aveuglément cette divinité. Pour autant, cette « Nathalia » avait un petit quelque chose de rafraîchissant et d’innocent.



À la différence des Élus qui servent les Dieux par foi ou par une quelconque voie, mes Mirmillons et moi-même sommes avant tout une famille. J’ai autant besoin d’eux qu’ils ont besoin de moi. Personne ne domine l’autre car chacun de nous est sur un même pied d’égalité que son prochain. Ils m’ont auto proclamé « Reine » non pas à cause de mon titre mais par la grâce des liens indestructibles qui nous lient les uns aux autres.

Révéla la Belle Demoiselle alors qu’elle sauta gracieusement sur le comptoir et qu’elle s’y assit pour prendre un peu plus de hauteur. Elle baissa la tête en direction de Nathalia et sourit tendrement un court instant. Il y avait une expression qu’elle avait bien connue auparavant : « Qu’il est dommage que nous ne nous soyons pas connu en d’autres circonstances. ». Cette jeune femme lui plaisait bien mais elle savait bien que son appartenance à cette divinité était un sérieux frein à cette ambition si saine. Pour autant, au point où en était la Belle Demoiselle, ce genre de contact n’était plus possible. La fête battait son plein et elle comptait bien se distraire avec tous ses « compagnons » jusqu’au lendemain. Après, les évènements reprendraient le cour de son existence.






Le Tenancier changea de musique et adressa un sourire malicieux à Aryen. En réponse, elle montra son contentement en hochant la tête. ZZ Top, la Grange : uns de ses morceaux favoris. Elle contemplait les autres danser et boire, affichant une mine décontractée alors que le Vieux Barman posa un cocktail à côté de Nathalia et d’Aryen.



JJe t’apprendrai à manipuler les secrets de ton élément si tu le désires. Faisons donc un petit pari Nathalia : si tu parviens à faire exploser ce volcan, alors j’aurais gagné notre petit challenge, tu me devras une petite compensation. Et si tu échoues, c’est moi qui te devrais une récompense. Ça pourrait être amusant d’autant qu’en plus de réaliser ton rêve, tu accomplirais une bonne action en faisant plaisir à d’illustres inconnus.

Proposa la Dame Noire en souriant amicalement alors qu’elle balançait très légèrement la tête en rythme avec la musique tout en envoyant un clin d’œil complice alors que des hommes bien courageux invitèrent Nathalia à danser avec eux.

La Belle Demoiselle observait le comportement de l’Éveillée. Elle parvenait à lire en Nathalia comme un livre ouvert : elle pouvait en déduire tellement de chose et elle était si simple à décrypter que cela en devenait attristant. Ses interrogations, ses conflits intérieurs se dévoilaient si aisément qu’elle pourrait en jouer avec elle avec une telle désinvolture que cela en deviendrait presque choquant. Aryen saisissait de mieux en mieux la conception, à la fois simpliste et dangereuse, de la trahison selon la Protectrice d’un Dieu Inconnu. C’était la seule chose qu’elle ne savait pas encore de Nathalia mais cela ne saurait tarder : comme à son habitude, elle saurait tôt ou tard.



Une façon de se parler, de se donner un air classe pour dissimuler une gêne. Elle secouait la tête pour chasser chaque fois des pensées bien dérangeantes ou tristes. En un sens, son innocence la rendait si « mignonne » : quelque part, elle lui renvoyait ce qu’Aryen ne serait jamais. La chaleur et la vérité des sentiments étaient une sensation que la Dame Noire avait peut-être connu il y a fort longtemps mais cela n’était plus qu’un lointain souvenir. La vérité était bien plus évidente et effrayante: Aryen maîtrisait tellement la signification de chaque sentiment et elle en jouait si parfaitement qu’il ne lui était plus possible de les vivre véritablement. Le commun des mortels et des immortels trouveraient ça d’une tristesse affligeante ou d’un arrangement réconfortant : Aryen n’en éprouvait aucune émotion puisque, de toute manière, elle était insensible. Voilà pourquoi la Vierge Noire voyait le monde en gris avec une telle facilité alors que les autres, du moins ceux et celles qu’elle avait rencontrés, percevait les évènements avec des notions de blancs ou de noirs. Nathalia considérait la traîtrise comme un acte répugnant alors qu’Aryen pouvait comprendre les raisons d’une trahison et l’accepter sans n’en éprouver aucune forme de sentiment particulier. Dans tous les cas, Nathalia n’avait rien contre le fait de jouer avec la belle Demoiselle mais sans gage car les notions de compensations et de récompenses lui paraissaient trop vagues. Et elle arracha un franc sourire lorsque les courageux mirmillons furent envoyés sur les roses par la « méchante » Nathalia qui affirmait, dans un beau sourire après un regard bien vide, préférer les gens avec plus de poitrine… Ce qui arracha un sourire sur le visage du Tavernier, des Plaqués et des gens qui l’entouraient, accompagné d’un clin d’œil gentiment moqueur…








Le pari, il est simple mes Petites Demoiselles : Aryen gagne son pari, elle nous fait une danse sexy sur la table. La Jolie Demoiselle, qui préfère les gens avec plus de poitrine, perd son pari : c’est elle qui nous fait une danse sexy sur la table.

Annonça le Tavernier alors que les Mirmillons, qui étaient près du comptoir, approuvèrent en hurlant et en levant leurs verres.



Je suis d’accord, les paris sont donc ouverts : je parie que Nathalia sera capable de faire exploser le volcan. Donc, le Vieux Tavernier parie qu’elle n’en sera pas capable. Les paris sont ouverts ! Début des festivités dans une demi-heure : je veux que tous mes Mirmillons, présents, dans cette île, se retrouvent sur le port.

Ajouta Aryen en souriant alors qu’une corbeille s’installa sur le comptoir et que les hommes et les femmes commencèrent à mettre de l’argent dedans en annonçant leurs paris. Certains quittèrent le bar pour annoncer la bonne nouvelle.



Tout va bien se passer Nathalia : tu n’auras rien à craindre car je te guiderai… Ton rêve sera réalisé et tu accompliras toi-même ce désir qui est si cher à ton cœur. Après tout, quel plus beau cadeau que de parvenir à ce que l’on a toujours ardemment souhaité par ses propres moyens et son unique volonté…

Murmura la Belle Demoiselle à l’oreille de Nathalia en approchant sa bouche de son oreille, sa voix se faisant à la fois complice et sereine.



Un jour, il y a très longtemps de cela, quelqu’un avait dit à la Future Vierge Noire qu’il n’existait aucun mur qu’on ne pouvait détruire. La patience est un art, elle peut aussi être un fardeau qu’un cadeau. Alors qu’elle continuait de parler de choses et d’autres avec l’Éveillée et les autres, à mesure que le clou du spectacle se préparait, cette pensée ressurgit timidement dans l’esprit de la Belle Demoiselle puis disparut l’instant d’après…

Il n’y a aucune raison que tu échoues Nathalia. Donc, tu réussiras et tu éprouveras une satisfaction que tu n’auras peut-être jamais connue. Maintenant, allons-y…

Déclara chaleureusement la Belle Demoiselle alors qu’elle prit la main de son interlocutrice et qu’elle l’attira dehors non sans se mouvoir sensuellement et patiemment tandis que…


Alors, tu es comme ça ma Petite ? Je vois le genre ! Quand tu en auras finis, crois-moi, tu auras tellement d’alcool dans le gosier que tu risqueras de t’en souvenir jusqu’à la fin de tes jours !

Annonça le Tavernier en éclatant de rire, n’hésitant pas à se moquer gentiment de la Jolie Brune alors qu’il déposa toute une série de bouteille.



Aryen partit d’un rire joyeux et éclatant alors que tout le monde quitta le bar, le Tavernier y compris, fermant la marche et le local par la même occasion. Aryen et Nathalia en tête, elles furent suivies par les hommes et les femmes qui s’amusaient dans le bar. Puis, elles furent rejointes par un nombre impressionnant d’autres civils jusqu’à ce que quatre chevaliers noirs fassent leurs apparitions : deux arrivèrent par la gauche et deux autres par la droite. Deux hommes, deux femmes. Ils ne portèrent pas leurs armures mais on pouvait facilement deviner qu’ils avaient un rang « argent ». Toutes et tous se dirigèrent à travers le port jusqu’à en arriver à son extrémité. Au loin, on pouvait deviner le contour d’une île volcanique. Sans aucun geste particulier, comme si les quatre chevaliers avaient deviné les intentions de la Dame Noire, ils se postèrent devant les deux jeunes femmes alors que la masse prit position pour observer le début du spectacle. Aryen s’avança lentement de quelques pas alors qu’elle imposa un silence religieux.


Mes très chers Mirmillons… Vous avez excellé dans vos tâches respectives, vous méritez amplement cette récompense. Ce n’est peut-être pas grand-chose mais vous pouvez me croire : un avenir radieux s’offrira à nous… Il est déjà en marche et rien ne peut l’arrêter…

Annonça la Reine des Ténèbres alors qu’elle faisait face au volcan, dissimulant aux yeux de toutes et de tous, un sourire à la fois inquiétant et prophétique. Ses yeux s’étaient froncés, notant un air assuré que personne ne pouvait contempler, pas même Nathalia. Sa voix était normale, comme d’habitude : elle n’exprimait aucune émotion particulière, se contentant d’une parfaite neutralité. Puis, elle se tourna vers eux et la jeune femme.


Nathalia… Il est temps d’y aller…

Poursuivit La Belle Demoiselle alors qu’elle lui montra un bateau, un vieil homme l’attendant cérémonieusement sur l’embarcadère. Puis, elle se rapprocha d’elle jusqu’à ce que les deux femmes soient presque front contre front. Aryen prit délicatement la main de Nathalia et l’emmena sur le bateau tandis que les quatre chevaliers se placèrent en position entre les Mirmillons et le bord du port, s’apprêtant à défendre l’île au cas où.


Quelques minutes plus tard, elles étaient à bord du bateau qui se dirigeait vers l’île volcanique. Plus elles se rapprochaient, plus elles pouvaient contempler la grandeur du volcan qui s’offraient à elle.


Je vais venir avec toi, Nathalia. Ouvre ton esprit, ôte toute forme de doute de ton esprit, apaises ton âme et libères ton véritable potentiel. Accomplis ce qui doit être réalisé. Écoute la Voix du Feu, empares toi de son existence et fais en tien. Réveille le véritable pouvoir qui sommeille dans ton cosmos. Rien ne doit plus exister autour de toi : tu te retrouveras alors face à ton désir et toi-même.

Conseilla la Dame Noire alors qu’elle observait sereinement tout en souriant calmement.


Lorsqu’elles arrivèrent sur l’île et que le bateau était en train de partir, elles se mirent à gravir le sommet du volcan jusqu’à arriver devant l’immense cratère. Aryen recula de quelques pas pour laisser Nathalia seule. Jusque-là, la Belle Demoiselle avait pris soin de masquer son pouvoir : lentement, elle dégagea son aura, démontrant sa véritable puissance, prouvant par la démonstration de son pouvoir qu’elle faisait partie de la caste de ceux et celles qui pouvait rivaliser avec les plus grandes puissances de ce monde, hormis les divinités bien sûr. C’était une manière de rassurer la Jolie Brune : à part quelques vêtements brûlés, elle ne risquerait absolument rien du tout. Maintenant, c’était à Nathalia de jouer.

Elle aurait des questions à poser à la Belle Demoiselle : la voilà sa porte d’entrée. Silencieusement, elle acquiesça puis se réfugia dans un profond mutisme. Pour l’heure, il était temps de laisser Nathalia accomplir son désir : encore une fois, il s’avérait être un pari osé et risqué basé sur la compétence d’une femme qui ne croyait pas vraiment en ses capacités. La Dame Noire n’avait fait que l’encourager à croire en elle mais cela n’était pas un acte gratuit car, au bout du compte, elle y trouverait assurément une conclusion satisfaisante pour ses desseins. Amplifiant son cosmos, elle se dissimula pour se mettre en position de défense : assise en position de lotus, les mains posés sur ses genoux, elle murmura quelques paroles et dressa une puissante bulle de protection autour d’elle. Maintenant, il était temps de continuer l’observation méthodique de sa « nouvelle amie ».Très restrictive, cela ne faisait que confirmer le potentiel de Nathalia. Comme elle se doutait, elle pouvait lire l’immense plaisir, la grande délectation, l’accomplissement d’un rêve se dessiner sur le visage de Nathalia. Elle la laissa profiter des ultimes instants avant de la téléporter sur le port où tout le monde l’attendait, l’applaudissant et la congratulant joyeusement. Aryen passa à côté d’elle en tapant amicalement sur son épaule avant de retourner au bar, laissant son invitée se faisant porter jusqu’au bar.


D'ailleurs, les tables avaient été disposées en cercle rapprochés autour de la piste de danse. Le Tavernier avait tenu parole puisque deux gros barils d’un alcool avec une grande paille étaient placés sur le côté gauche du bar, non loin de la piste de danse. Aryen gloussa et répondit au clin d’œil du Barman : c’était le fameux « Last Chapter of The Night ». Le cocktail spécial dégageait une odeur délicieuse et agréable mais qu’on ne s’y trompe point : il suffisait généralement d’un ou deux verres pour que la soirée s’achève pour le buveur. Là, très clairement, le Tavernier lançait un défi amusant à Nathalia : non seulement elle tenait très bien l’alcool selon ses propres dires mais elle voulait oublier ce qui allait se dérouler. Ce serait chose faite. Lorsque celle-ci fut amenée en triomphe au bar, Aryen, assise au comptoir du bar, souriait malicieusement.



Félicitation Mamzelle et pari gagné pour nous. Chose promise, chose due : tu vas nous faire une danse sexy qui devra rester dans les mémoires. Avant tout ça, amuses-toi à finir les deux barils de mon cocktail spécial ! Je te garantis que tu vas vite oublier !

Déclara-t-il en lui offrant un regard de défi amusé alors qu’Aryen tapotait sur l’un des deux barils en souriant puis en riant, échangeant un clin d’œil complice avec le Barman.





La soirée se déroula dans une très bonne ambiance, mélange de beuveries incessantes et d’humeurs très agréables. Lorsqu’il fut le temps pour Nathalia d’offrir une danse sexy, tout le monde se demandait si Aryen allait la rejoindre. Quelques heures se déroulèrent jusqu’au petit matin. Le soleil s’était levé et Aryen observait sagement le paysage se dévoiler sous ses yeux lorsqu’elle sentit l’aura de Nathalia. Elle se tourna vers elle et l’interrogea du regard. Il était temps que les deux femmes discutent…

Qui était-elle vraiment ? Qui était cette Belle Demoiselle qui observait le lever du soleil avec un regard si inexpressif, assise sur une bite d’amarrage, ses prunelles d’une beauté presque divine se posant sur le visage de Nathalia. Se dessina un mince sourire qui fut bercé par la lumière du soleil alors que cette expression disparut pour se tourner vers la naissance d’un nouveau jour… D’un nouveau cycle.


Personne… Je ne suis personne Nathalia…

Répondit-elle d’une voix calme alors qu’elle posa une jambe sur l’autre et que sa main gauche supporta son menton, le coude gauche en appui sur le genou replié. Le vent se mit à naître et caressa son visage, faisant soulever légèrement ses magnifiques cheveux de son dos.


Je ne suis seulement qu’un miroir. Pour certains, je ne suis que « Aryen ». Et, pour d’autres, je ne suis qu’une « Dame Noire ». Quelques rares privilégiés ont eu la chance de me percevoir autrement. Et d’autres ont amèrement regretté d’avoir croisé ma route. Oui Nathalia, je suis le « Miroir de ce Monde »…

Poursuivit la Belle Demoiselle, entretenant un peu plus le mystère sur sa personne. Tout le monde cherche toujours à savoir qui est autrui : l’inconnu fait peur, le mystère est craint quand on se retrouve devant ce qui est inaccessible.


Mais toi… Ton âme et ton cœur appartiennent à un Dieu… Aussi resplendissante que ce soleil qui va trôner fièrement dans le ciel, tu demeures si naïve. Aussi ardente que l’élément que tu maîtrises si bien, tu es capable de rayonner d’une furie sans nom lorsqu’on te trompe. En vérité, tu donnes sans compter mais reprends avec férocité si on te trahit. Et pourtant, tu voudrais donner une image si forte de toi pour cacher ta faiblesse…

Évoqua-t-elle dans un murmure ses yeux se perdant dans l’incarnation d’une merveilleuse journée qui s’annonçait.


Tu regardes ce monde avec un air si candide. Si je me hasardais à une hypothèse en fonction de ce que j’ai vu, tu as un pêché ma foi très lourd à supporter. Regret… Remords… Je dirais que tu as perdu un être cher à ton cœur suite à un évènement bien traumatisant…

Suggéra la Dame Noire de sa voix merveilleusement éthérée alors qu’elle décroisa la jambe et qu’elle se releva pour apprécier cette brise marine qui circulait sur son visage et sur son corps, les rayons du soleil couvrant de sa lumière bénéfique le corps d’une Splendeur qui tutoyait la Beauté Suprême. Une vénusté, naturelle en somme, se tourna vers Nathalia et l’observa paisiblement, son attitude se révélant si neutre que cela dépassait le cadre même de l’agressivité ou de la bienfaisance.


J’espère que mes divagations ne t’ont point courroucé ma chère amie. Quel Dieu sers-tu ? Plutôt… Quelle Divinité servait ce cœur disparu dans le fleuve du destin et qui ont fait naître en toi cette nécessité de le servir en guise d’honneur d’une mémoire perdue ?

Demanda Aryen en souriant calmement, son visage devenant doucement mais sûrement un peu plus agréable. Et, quand le soleil rayonne derrière elle, c’était comme si une merveilleuse déesse s’entretenait avec l’Ingénue.

Il m’arrive des fois de parler toute seule et d’évoquer certaines choses assez pénible à entendre à haute voix. Cela m’arrive, généralement le matin après une soirée bien divertissante. Je m’excuse de t’avoir offensé Nathalia…

Déclara la Belle Demoiselle en souriant paisiblement.


Mais, puisque tu me dis ne pas être courroucée par mes propos, je suis rassurée.

Poursuivit la Dame Noire en faisant signe à son invitée de venir s’asseoir à côté d’elle.


Pour ce que ça vaut, je te présente toutes mes condoléances les plus sincères pour la personne que tu as perdue. Certains disent que la Mort est la fin de tout. D’autres pensent qu’elle n’est qu’un éternel recommencement. Le Trépas n’est que la conséquence logique de notre existence : nous naissons, nous vivons, nous mourrons. D’anciennes légendes évoquent, malgré tout, l’Immortalité de l’Âme et donc, le Cercle Infini de l’Essence Spirituelle. Personne, même pas les Divinités qui régissent notre monde, ne pourraient en garantir la véracité. Alors, tout simplement, pour eux, la Mort est synonyme d’achèvement… Qu’en penses-tu ?

Demanda-t-elle calmement, instaurant un profond moment de silence contemplatif.


Et en plus, tu es poète…

Rétorqua en accompagnant sa petite boutade d’un rire amusée avant de reprendre son sérieux.


Que voulais-tu savoir d’autre Nathalia ?

Interrogea-t-elle paisiblement.