Saint Seiya
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Rencontre dans la Cité des Anges déchue [PV Aryen]
Andréa
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Pas bon. Pas bon du tout même.

Assise sur un banc à quelque distance de la mairie de Los Angeles, Andréa relisait pour la cinquième fois les documents obtenus de l'édile et de ses proches collaborateurs terrifiés. Qu'importe la manière dont elle appréhendait les informations contenues dans ces papiers elle arrivait toujours à la même conclusion : les choses allaient de mal en pis dans la métropole et elle ne pourrait jamais régler seule cette situation. Qu'on la traite de blasphématrice mais elle n'était même pas sûre que Thanatos pourrait ramener les choses à un état acceptable, digne de la seconde plus grande ville des États-Unis, cœur culturel de la nation la plus influente au monde.

Il faut dire que quand la fermeture subite de deux gigantesques ports de commerce ainsi que de plusieurs ports de plaisance et de pêche mettait d'un coup plus d'1,2 million de personnes au chômage dans la ville et ses environs, l'économie en prenait forcément un coup. Autre effet de la terreur inspirée par le courroux de Poséidon, les plages étaient à présent désertées et le tourisme avait dégringolé, rares étant les personnes à encore oser s'approcher de l'océan. Compréhensible après la démonstration de puissance d'un Dieu caractériel adepte de la destruction de grandes villes qui se trouvait être Empereur des Mers. La peur ancestrale des tremblements de terre avait été pareillement ravivée ; c'était une chose que de tenter le diable en bâtissant une métropole au-dessus d'une faille sismique active, c'en était une autre que de rester ici quand un Ébranleur des Sols activement hostile à l'humanité pouvait à tout moment s'inviter, déclencher le Big One et réduire la ville en poussière.

La beauté de Los Angeles n'avait pas suffi à retenir ici les habitants craignant pour leur vie. Les plus fortunés étaient partis les premiers s'établir sous des cieux plus cléments – ou plutôt sur une terre qui ne risquait pas de s'ouvrir sous leurs pieds et en restant aussi loin que possible d'un océan qui n'avait guère mérité son nom de « Pacifique » au vu de ce qu'il s'était passé à Tokyo. Les classes moyennes avaient suivi, plus lentement et dans une bien moindre mesure, résultat du manque de moyens – difficile de trouver l'argent pour aller s'établir ailleurs quand il était impossible de vendre sa maison sur un marché immobilier saturé en même temps que des centaines de milliers d'autres familles. Les plus pauvres étaient coincés, purement et simplement. La Cité des Anges se vidait progressivement, son tissu social tombait en pièces, son économie s'effondrait...

Le Faucheur avait beau être riche à milliards, la Liche voyait difficilement comment Il pourrait redresser la barre sans faire usage de Ses divins pouvoirs. Et dire que les Spectres avaient tant trimé pour plier cet endroit à leur volonté : ils avaient purgé la police et la classe politique locales de leurs éléments corrompus, avaient estropié les réseaux criminels petits et grands, avaient œuvré à l'établissement et à l'application de lois en accord avec la Cause des Enfers... Ils auraient pu évangéliser cet endroit et à travers le formidable instrument que représentait Hollywood rallier peu à peu la majorité des peuples de cette planète à leurs idéaux...

Tant d'espoirs foulés au pied. Et dire que Poséidon n'avait sans doute même pas prévu cette conséquence de ses actions. Dégoûtée, l’Étoile Terrestre de l'Immortalité se leva de son banc en laissant à son escorte le soin de rassembler et ranger les différents documents. Les Squelettes déguisés en civils s'exécutèrent en faisant mine de ne rien remarquer lorsque ce mouvement provoqua en elle une souffrance intense qui la fit tituber et lui arracha une grimace.

Malgré tous les traitements, les potions, les sutures et les pansements, les blessures infligées par le Grand Pope ne s'étaient pas encore totalement refermées. Cela faisait pourtant déjà plusieurs jours mais même avec les facultés de récupération accélérée d'une éveillée, le moindre faux mouvement, le moindre effort un peu trop violent s'accompagnait d'une vive douleur. Elle avait dû dissimuler les cicatrices et bandages à l'aide de gants et de ses longs vêtements noirs, inconfortables avec ce soleil et arborait encore un teint pâle malsain dû à la perte de sang massive qu'elle avait subie. Au moins pouvait-elle s'estimer heureuse de ne pas avoir été défigurée en plus du reste ; cela dit, une longue balafre remontait depuis sa clavicule tout le long de son cou et jusqu'à sa joue gauche, justifiant le port d'une capuche. Les désagréments physiques ne faisaient rien pour égayer les mauvaises nouvelles de cette journée.

« "T'as de la chance qu'on ait réussi à faire repousser et reconnecter les nerfs"... "On est en guerre, bien sûr que ça fait mal"... "Tu dois t'habituer aux déconvenues, ça fait partie du job"... Ah ça c'est sûr qu'il s'y connaît en défaites ce crétin de Rogos, il croit vraiment que ça va m'aider ces conneries ? » maugréa la jeune fille. Elle ne cherchait pas réellement à prendre à témoin ses accompagnateurs ; ceux-ci l'avaient bien compris et firent de nouveau semblant d'ignorer l'état de leur supérieure.

« Et bien quoi, aurais-tu préféré finir paralysée, dépendante de l'intervention de Sa Seigneurie pour pouvoir remarcher un jour ? Aurais-tu préféré mourir et ressusciter comme le Bourreau et le Dullahan l'ont fait tant de fois ? Le don du retour à la vie est une bénédiction dont nous ne devons user qu'en cas d'absolue nécessité. Réjouis-toi de ne pas avoir imposé au Seigneur Thanatos de devoir ranimer ta misérable carcasse et profite des leçons de cette douleur. Que chaque instant de cette souffrance te pousse à te dépasser et à éviter de reproduire tes erreurs passées. »

La Liche étouffa la fin du sermon mental de Kochtcheï sous un déluge d'injures. Elle n'avait vraiment pas besoin qu'on lui fasse la morale en plus du reste. C'était déjà bien assez humiliant de devoir rester derrière à faire le bilan des dégâts causés par Poséidon à cause de sa faiblesse physique alors que les autres s'étaient vus confier des missions qui feraient progresser leur Cause. Dire qu'elle considérait comme un progrès le fait d'arriver à tenir une feuille de papier sans trembler avec ses mains mal assurées !

« Nous partons. » lança-t-elle à son escorte. « Nous avons donné nos instructions au maire et au gouverneur, il n'y a rien de plus que nous puissions faire ici pour le moment. »

Pas d'autre choix que de rentrer faire leur rapport à la Mort, qui aviserait ensuite de la marche à suivre. Ils n'allaient certainement pas agir de leur propre chef dans ces conditions, pas quand un problème aussi large risquait de se compliquer davantage s'ils s'y prenaient mal pour tenter de le résoudre. Andréa et ses séides se mirent en route, les Squelettes se fondant parmi les passants afin d'assurer plus discrètement la protection de leur supérieure. Ils chercheraient un lieu isolé où ils ne seraient pas vus, enfileraient leurs Surplis et quitteraient promptement cette ville en pleine déliquescence.
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Votre cœur est mort, votre âme erre dans les ténèbres. Le démon qui vous accompagne a le sourire, parce que vous êtes entré dans le jeu qu'il a réglé.





QUELQUES JOURS AUPARAVANT À NEW YORK


À part l’incident relaté par nos confrères, en l’occurrence de celui établi par Monsieur Takeya Oni, la situation de la ville est sous contrôle. Les mesures, que vous avez établies, fonctionnent à merveille. Le chômage ne fait que baisser de manière non seulement progressive mais bien plus rapide que je ne l’aurais estimé. Les indices tendent à prouver que la ville possède un pourcentage très élevé de devenir la nouvelle place forte de ce monde. Comme vous aimez si bien le dire, la lumière et les ténèbres sont en parfaite harmonie. Ce qui n’était pas gagné suite à ce que vous savez. Monsieur le maire a fait voter la loi que vous lui avez indiquée : la fonction publique s’engage à aider les entreprises privées à hauteur de 20% et tous les nouveaux entrepreneurs reçoivent une aide de l’état de 100 000 dollars sur cinq ans. Les impôts ont été revus à la baisse pour le premier tiers du semestre et ils augmenteront à hauteur de 1% dans le troisième semestre de l’année prochaine. Bien entendu, les Grandes Entreprises ont accepté la loi finance que vous avez proposé : échelonné sur une période de cinq ans, ils devront payer une taxe de 5% de leur capitale bénéficiaire tous les quatre mois, soit une perte de 10 malheureux millions tous les quatre mois qui viendra assurer la valeur d’une somme complémentaire et avantageuse pour tout retraité qui accepterait un bénévolat arrangé comme vous aimez à le dire. L’utilisation à votre avantage de la vanité et l’orgueil des puissants est toujours votre arme de prédilection : les arrangements, qui ont été convenus avec eux, leur procurent un certain plaisir. Le marché noir bat son plein mais nous en revenons toujours au même problème majeur : Los Angeles. L’Axe des Anges et des Démons doit être réinitialisé et placés sous notre contrôle. En l’état, vos finances sont au beau fixe et vous demeurez officiellement millionnaire…


La Belle Demoiselle avait écouté le rapport de son Général sur la ville de New York. La Nouvelle place centrale du monde… On pourrait croire qu’elle n’en aurait que faire mais cela serait se tromper : cette ville était un gigantesque et important laboratoire à ses yeux. Elle ramassait de l’argent instantanément tout en la contrôlant selon ce mode de fonctionnement à la fois si simple et si machiavélique : le parfait échange équivalent où tout le monde trouve son compte. Si d’aventure, quelqu’un devait trouver la supercherie, il était sous l’influence « bienveillante » de la Marchande des Ténèbres. Sans compter que la ville était, également, sous la domination de ses Mirmillons : en somme, dans ce petit coin de terre, rien ne lui échappait elle contrôlait absolument toute la ville à sa guise. Mais, depuis quelques temps, Los Angeles revenait toujours sur le tapis : Aryen savait l’importance stratégique de la ville et elle en connaissait la situation globale et générale. Poséidon avait causé de très nombreux torts à ce monde et cela influait sur les ressources de la Reine Noire. Los Angeles faisait partie de ces dommages collatéraux. À part cela, de très nombreuses zones d’ombres subsistaient et son intuition lui criait que cette ville était dangereuse. Mais sa petite voix rationnelle lui disait que le jeu pouvait en valoir le coup.


Assise au dernier étage de son appartement dans un immeuble de haut standing, elle sirotait son chardonnay en regardant son Général. Dans son esprit, deux hypothèses toute simple et toute logique : la ville était conquise ou pas. Virtuellement, de ce qu’elle en savait et de ce qu’elle pouvait conclure, dans tous les cas, la reconstruction de la ville était plus que problématique. Toute la question était de savoir à quel point la difficulté serait grande. Les intérêts de la Cité des Anges étaient très grands. Mais, pour revenir à la situation concrète et actuelle : si la ville était conquise, il était fort à parier que le Domaine, qui en a la charge, éprouve de grandes difficultés à la remettre à flot. De même, si le territoire n’était pas conquis, la remise à niveau structurelle de la ville s’avérerait très compliquée. Et, si la ville était conquise, à qui aurait-elle affaire ? Les Saints d’Athéna ? Les Ases d’Odin ? Les Marinas de Poséidon ? Les Spectres d’Hadès ? Dans tous les cas, le jeu pouvait en valoir la chandelle mais la marge de manœuvre demeurerait plus que mince.



Bien Mon Général… Je vais me rendre à Los Angeles. Je compte sur toi pour surveiller mes arrières et mes intérêts officiels. À qui penses-tu ?

Demanda-t-elle alors qu’elle terminait ce délicieux nectar avant de le poser délicatement sur la table en verre.


Aux dernières nouvelles, bien que tous nos amis soient portés disparus depuis un long moment, Mike Garland entretient toujours des nouvelles avec moi. Propriétaire d’une épicerie, âgé de 35 ans, ancien membre des forces spéciales, reconverti dans l’unité stratégique de la Section Fantôme X72, spécialement affilié dans la protection de certains témoins, sa couverture n’a jamais été grillée. Il est un anonyme parmi les anonymes qui paie ses factures et qui a survécu à ce que vous savez. Il viendra vous chercher : malgré votre talent, il est de ceux et celles qui ne se montrent que s’ils le désirent.


Répondit-il de cette voix complice que la Reine des Ombres aimait par-dessus-tout et qui lui rappelait si bien qu’il n’était pas son penchant masculin pour rien.


**********
*****


AUJOURD'HUI À LOS ANGELES


Deux jours plus tard, elle s’était retrouvée à Los Angeles. La situation était catastrophique, il avait fallu qu’elle se promène dans la ville pour s’en rendre compte. Aryen Kalyana sait être parfaitement incognito et elle sait effacer sa présence pour n’être qu’une anonyme parmi les anonymes. Elle avait pu rencontrer son interlocuteur infiltré : effectivement, il était venu à elle sans qu’elle ne s’en rende véritablement compte et elle appréciait ce talent rare. Ils discutèrent brièvement et elle put apprendre la situation de la ville. Juste ce qu’il voulait bien dire et juste ce dont elle avait besoin de savoir. Malheureusement, elle n’avait toujours pas la réponse à cette question qui l’intriguait fortement : cette ville était-elle conquise ou pas ? Tant qu’elle n’aurait pas la réponse à cette question, elle devrait être prudente et continuer à se dissimuler pour observer… Ce qui ne la dérangeait pas. Elle prit ses précautions en invitant l’Infiltré à quitter Los Angeles pour se rendre à New York. La compétence de cet homme lui serait fort utile.


Elle était logeait dans un hôtel à tendance deux trois étoiles dans le centre de la ville. Elle avait profité de cet endroit somme toute normale et avait réglé en espèce une chambre pour trois jours, renouvelable. Pour unique bagage, elle avait une valise avec des affaires et son attaché case qui contenait un ordinateur portable. Ajoutez à cela un sac bon marché et elle passait pour n’importe quel quidam : qui pourrait se douter qu’une Dame Noire était en train de poser pied dans cette ville ?


Alors qu’elle venait de renouveler la location de la chambre pour quatre jours supplémentaire, elle se promenait dans la ville tout en posant son regard attentif à tout ce qui l’entourait. La Folie de Poséidon était passée par là et la ville semblait souffrir des conséquences désastreuses de l’action apocalyptique du Dieu des Océans. Vêtue d’un pantalon de ville et d’une chemisette aux couleurs grises et blanches, elle portait des chaussures de villes féminines et laissait sa beauté attirer le regard des civils. Longs cheveux marrons qui flottaient au vent, ses yeux verts semblaient, à la fois, scruter tout et n’importe quoi dans le plus grand art du détachement. Elle observait, elle réfléchissait, elle évoquait. Le cheminement classique d’une merveilleuse beauté, reflet exact d’un fantasme que l’on ne peut toucher, cachait parfaitement une grande malice et un certain esprit d’analyse qui faisait sa réputation au sein des Chevaliers Noirs.



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À n'en pas douter, tout cela risquait fort de Lui déplaire. Andréa savait que Thanatos ne reporterait pas Son irritation sur Ses subordonnés tant qu'ils n'avaient commis de faute – aussi impitoyable et terrifiant soit-Il, le Faucheur était juste, à Sa manière – mais ce n'était pas la peur d'une punition qui provoquait ce malaise. Les plans de son Dieu souffraient d'un contretemps, la grandeur de Son domaine se retrouvait amoindrie et malgré tous ses efforts elle ne pouvait y remédier. Un désir irrépressible d'offrir le meilleur service à son Seigneur et Maître, d'excéder Ses attentes quitte à se fixer des objectifs irréalistes et finir déçue de ne pas les avoir atteints... Cette culpabilité irrationnelle, d'où pouvait-elle bien provenir, quelle était sa source ?

« C'est ce qu'on appelle la loyauté, bécasse. La vraie, celle qui transcende l'égoïsme, la raison et n'a pas de bornes, qui pousse le serviteur à tout abandonner et à consacrer tout son être à son Maître et à sa Cause. En d'autres termes c'est le métier qui rentre, même s'il te reste bien du chemin à faire de côté. » répondit Kochtcheï sur le ton d'un vieux sage.

La Liche aurait bien adressé une réplique cinglante à l'esprit de son prédécesseur mais se retrouva à considérer ses paroles à la place. Se pourrait-il que ce soit vrai, qu'elle ait abandonné ses dernières réserves inconscientes quant à son rôle de Spectre suite aux événements du Sanctuaire ?

Quand sa « carrière » avait débuté, elle n'avait pas eu le choix. Le parasite la menaçait sans cesse pour la forcer à obéir et ses missions l'avaient emmenée partout autour du monde, dans l'objectif de lui ouvrir les yeux sur la laideur de l'humanité et sur le bien-fondé de sa mission. Il n'avait pas fallu bien longtemps pour l'en convaincre, les visions de charniers et de gens abandonnés à une misère abjecte comparées au luxe et à la richesse des plus belles métropoles ayant vite fait fondre ses objections. Cela ne signifiait pas pour autant qu'elle était devenue une guerrière d'Hadès digne de ce nom : elle s'était stupidement cramponnée à l'identité visuelle la rattachant à son ancienne vie, s'entendait mal avec certains de ses coreligionnaires, doutait de sa capacité à tuer de sang-froid un innocent si son devoir le commandait et pire que tout, ne croyait guère aux chances de sa propre faction. Elle avait tremblé comme une feuille face à Poséidon, était allée se perdre dans les terres nordiques plutôt que de combattre durant la Guerre Sainte... Elle aurait changé ? Hypothèse séduisante mais qui, après quelques instants d’introspection, ne semblait pas reposer sur grand-chose. Cela dit Kochtcheï avait accès à l'intégralité de l'esprit de son hôte, y compris les recoins cachés dont elle n'était pas elle-même consciente ; elle lui demanderait lorsqu'elle aurait le temps.

Un grand bruit tira la jeune fille de sa rêverie, le son du crâne d'un de ses accompagnateurs entrant en collision avec quelque chose de métallique sur le trottoir avant de tomber à terre dans un spectacle des plus ridicules. Allons bon, ce Squelette était censé la surveiller et il n'était pas fichu de regarder où il mettait les pieds quand même sa supérieure en pilote automatique arrivait à éviter les obstacles ?

« Heureusement qu'il est pas en uniforme parce que sinon bonjour la perte de crédibilité... » pensa la polonaise agacée en se dirigeant vers son soi-disant garde du corps. D'après la disposition de la scène, il avait été distrait par la vue d'une belle jeune femme et avait foncé droit dans un poteau, tombant ainsi sur le chemin de ladite demoiselle. S'il comptait l'impressionner, c'était raté.

Avec le retour au monde réel, la douleur revint également : la Liche avança vers son subordonné en réprimant une nouvelle grimace et le releva brusquement tout en lui adressant son regard le plus réprobateur, dégageant du même coup le passage de la jeune femme. À y regarder de plus près, l'air qui se dégageait de cette personne détonait singulièrement avec la morosité ambiante, toute en vive insouciance et en style naturel au milieu des figures mornes et fatiguées des habitants de la cité dégradée. Comme quoi, cette part-là de l'identité angeline se révélait plus résistante qu'on ne l'aurait cru... Enfin, il ne faisait pas bon s'attarder, aussi Andréa présenta-t-elle ses excuses histoire de régler au plus vite cette histoire stupide :

« Pardonnez mon ami, il est un peu maladroit. Il ne vous est pas tombé dessus j'espère ? »
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Au temps de sa splendeur, cette ville était le synonyme d’un rêve. Aujourd’hui, cette cité ne cesse de révéler son introduction à sa dépravation : une lente agonie apparaît et des fantômes, ou ce qui pourrait être considéré comme êtres humains, traversent comme des âmes en peine ce souvenir du Rêve Américain. La Belle Demoiselle, à ce stade, ne faisait qu’envisager les possibilités que pouvait offrir cette ville que l’on pourrait, à présent, nommer Los Demonios à la place de Los Angeles… Belle image : Ce n’était plus la Cité des anges mais la Cité des Démons. Poséidon était passé par là : son activité avait été plus que problématique mais Aryen avait su en tirer avantage. Néanmoins, force était de constater que l’acte de folie du Dieu de la Mer posait encore des soucis qu’elle devait régler. La conquête de Los Angeles était une nécessité car elle devait faire fonctionner cet axe est-ouest qui était crucial. Seul ombre au tableau : après les informations qu’elle avait récoltées, Aryen eut la certitude que cette ville était sous la domination d’un camp. Mais lequel ? Les hypothèses étaient nombreuses et s’accumulaient à la vitesse de la lumière dans son esprit. Mettant ses réflexions dans un coin de son esprit, alors qu’elle traversait la ville, elle récapitulait son plan d’action dans son esprit: de prime abord, dans le cas où la ville n’aurait été sous aucune influence, elle aurait procédé de la même manière qu’à New York. Pourtant, assurée qu’elle était sous domination, elle réfléchit à l’autre option : la plupart des grandes multinationales de la Cité des Anges étaient assurées par des Sociétés d’Assurance à New York. La Belle Demoiselle avait été mandaté pour faire un audit de la ville et décider s’il y avait une possibilité d’apporter un soutien financier de la ville. C’était la base d’un plan avec de multiples ramifications. D’ores et déjà, un rendez-vous avait été notifié avec un proche de la mairie de la ville. Pourquoi ne pas avoir visé plus haut ? Car si la ville était déjà sous domination, la présence d’une Dame Noire pourrait être mal perçue. Au bout du compte, elle devait marcher sur le fil d’un rasoir avec comme seule et unique certitude qu’elle avait une puissance financière insoupçonnée. D’ailleurs, elle n’oubliait pas le coup que lui avait fait Takeya Oni : elle se réservait, dans un coin de sa tête, l’idée de véritablement lui montrer que son influence, au sein du monde des Non Éveillés, était bien plus importante que la sienne. La Belle Demoiselle serait-elle rancunière ?


Les Hommes tombent comme les feuilles automnales sur l’asphalte des sentiments : la nature a donné à la Belle Demoiselle une incomparable beauté qu’elle entretient avec charme et mystère. Cela a toujours été et elle sait parfaitement en jouer. Il n’est donc point étonnant que la distraction d’un homme entraîne un moment de solitude bien dérangeant pour sa part lorsque celui-ci se cogna contre un poteau pour tomber pitoyablement sur le sol. La Somptueuse cessa ses pas pour aller aider le malheureux à se relever et s’inquiéter faussement de son état lorsqu’apparut une jeune femme à l’air fort mécontent. Vite ! Le cerveau de la Belle Demoiselle se mit instinctivement et instantanément en marche. Petit retour en arrière dans le temps. Quelques secondes, quelques minutes auparavant. Lorsqu’il aperçut la Brune, elle se souvint immédiatement de cette jeune femme marchant non loin d’elle, entouré d’hommes qui l’accompagnaient. Un petit détail, comme un autre en somme… D’un regard, elle l’avait observé très rapidement et avait noté que le faciès de son visage semblait bien ennuyé. Rien de bien étonnant lorsque l’on mettait cela dans le contexte désolant et global de la ville. Elle avait détourné les yeux. La Brunette semblait être quelqu’un d’important car plus qu’un accompagnateur, cet homme, qui était tombé, semblait être un garde du corps. Si ce n’était pas autre chose d’ailleurs… Elle rangea cette réflexion dans un coin de son esprit… La jeune femme s’excusa et lui demanda si le malheureux ne lui était pas tombé dessus. Ce à quoi, Aryen répondit par la négative en secouant la tête, offrant un sourire amical mais qui passerait pour un rayon de lumière dans ce monde de ténèbres.


Non, ne vous en faites pas cela n’est pas grave mais j’espère que Monsieur, ici présent, va bien tout de même.

S’inquiéta faussement Aryen, simulant à la perfection une légère appréhension teintée d’une gêne dans la voix alors qu’en vérité, elle n’en avait strictement rien à faire. Elle aida la Brunette à relever l’homme pour s’apercevoir que la partie du corps qu’elle tenait était anormalement froide. Trop glaciale pour la température corporelle d’un être humain normal. Elle pensa à quelque chose rapidement, ne se départissant pas de son sourire. Puis, lorsque tout sembla être sous contrôle, elle décida de faire confiance à son instinct.


En fait, pourriez-vous me renseigner s’il vous plaît Mademoiselle ? Je cherche la Mairie de Los Angeles. J’ai un rendez-vous professionnel demain et je souhaiterais repérer le lieu afin de ne pas me perdre.

Ajouta la Belle Demoiselle en s’adressant poliment à son interlocutrice. Ceci faisant, elle ne manquerait pas de l’observer attentivement afin de constater toute forme d’indice sur la gestuelle de son corps. Son instinct lui susurrait que cette rencontre n’était pas le fruit du hasard : comme à son habitude, les hypothèses s’accumulaient rapidement dans son esprit. Soit, cette jeune femme n’était rien de plus qu’une personnalité parmi les personnalités de cette ville, être anonyme dans ce grand univers avec seulement un peu plus d’importance que la moyenne. Soit, elle était autre chose… Comme, par exemple, une porte d’entrée…



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Pas de casse mais les mirettes baladeuses de cet imbécile valaient à la jeune fille et à ses autres accompagnateurs une attention dont ils se seraient bien passés. Ce n'était pas comme si les angelins étaient au courant de l'identité de leurs véritables maîtres ou quoi que ce soit mais on n'était jamais trop prudent. En tout cas le responsable de l'incident aurait droit à un beau remontage de bretelles une fois le groupe rentré au bercail.

Andréa aurait préféré que les choses s'arrêtent là cependant l'inconnue n'en avait pas terminé : elle voulait qu'on lui indique le chemin. Saleté, la Liche n'avait vraiment pas envie de passer une seconde de plus que nécessaire dans le monde des vivants, premièrement parce qu'on ne faisait pas attendre Thanatos pour qui chaque minute comptait et deuxièmement parce que rester debout était une torture et qu'elle avait besoin de se reposer. Mais soit, ils seraient plus vite débarrassés s'ils donnaient ce renseignement...

« La mairie ? Vous n'êtes plus très loin, prenez la première à droite puis la deuxième à gauche pour déboucher sur West Temple Street, suivez-la vers la gauche et vous finirez par tomber dessus. C'est le gros bâtiment blanc phallique à l'extrémité du grand parc, vous ne pouvez pas vous tromper. »

Voilà, fait, avec un hommage à la vulgarité du défunt Custodio pour faire bonne mesure. La polonaise n'allait sûrement pas pleurer sa disparition, cela dit c'était un peu triste de se dire que ses camarades ne garderaient de lui que le souvenir de son machisme, de ses rodomontades, de sa méchanceté et de sa paillardise. Un imbécile de plus, qu'est-ce qu'il lui avait pris de se faire tuer ? Malgré le manque de subtilité de ses méthodes, son concours n'aurait pas été de trop pour aider à redresser cette ville qui aurait dû être le joyau de la couronne des Enfers mais dont le rayonnement était aujourd'hui terni et affaibli.

À bien y réfléchir... cette femme disait avoir un entretien à la mairie ? Avec le bazar actuel le personnel de l'hôtel de ville était surchargé de travail. Le sous-effectif n'arrangeait rien, pas plus que les désertions provoquées par la peur de Poséidon : les Squelettes sous le commandement de la Liche avaient même dû ramener par la peau des fesses quelques hauts fonctionnaires qui avaient déguerpi tels les rats d'un navire en plein naufrage. Ils avaient hélas besoin de ces hommes et femmes pour maintenir un semblant d'ordre à Los Angeles et coordonner les actions d'aide publique, autrement elle leur aurait infligé un châtiment exemplaire. Tout ça pour dire...

« J'espère que vous êtes patiente, la mairie est prise d'assaut en ce moment. Un millier de problèmes à régler et pas assez de temps. Enfin, bonne chance. »

Ils allaient pouvoir se remettre en route. Cette femme était peut-être la représentante de l'un des organismes cherchant à enrayer le déclin de la Cité des Anges, elle n'aurait sans doute pas pu obtenir de rendez-vous dans le climat actuel si elle avait été quelqu'un d'autre. Cela faisait donc d'elle une ressource pour les Spectres... mais elle n'avait pas forcément à s'en préoccuper : le bureau de l'édile devait rendre compte aux infernaux de l'ensemble de ses activités et des mouvements de personnel. Pas une décision n'était prise sans que les serviteurs de Thanatos soient au courant, jusqu'aux choix de cravate de l'élu.
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Votre cœur est mort, votre âme erre dans les ténèbres. Le démon qui vous accompagne a le sourire, parce que vous êtes entré dans le jeu qu'il a réglé.






Je vous remercie pour le renseignement. Du reste, je suis très patiente de nature…

Déclara la Belle Demoiselle d’une voix égale, calme et assurée. Pendant un court instant qui paraissait être une éternité, elle observa son interlocutrice, dessinant une mine avenante et confiante. Cette jeune femme cachait bien son jeu et semblait bien pressée de s’en aller. Dans l’esprit d’un simple quidam ou d’une personne simple d’esprit, rien ne se verrait. Néanmoins, Aryen analysait rapidement la situation car dans ce monde, il y avait trois types de personnalités : les Civils, les Éveillées et les Divinités. Elle émit rapidement des hypothèses basée sur ce qu’elle observait et percevait : soit une simple humaine avec un rôle essentielle dans la ville, soit une Protectrice qui contrôlait ce lieu, soit une divinité tapie dans les ténèbres de ce monde. Dans tous les cas, il était exclu qu’elle ne soit rien d’autre qu’une personnalité de très bas étage. Elle était accompagnée, elle surveillait, elle dirigeait. La Belle Demoiselle continuait de réfléchir quand…


Je ne voudrais pas vous déranger davantage…

Commença-t-elle alors qu’elle inclina la tête en guise de salutation, son sourire incarnant une sorte de lumière éclatant dans ce monde de noirceur. Première option, première analyse rapide. Si elle était une simple humaine avec un certain rôle bien important, si la ville n’était pas conquise par un domaine, elle représentait une certaine forme d’autorité très facilement manipulable. Si elle était une innocente contrôlée par des forces bien puissantes, les moindres de ses faits et de ses gestes seraient, à plus ou moins court, moyen ou long terme, connus car observés, notifiés, retranscrits et donc actés.


Malgré les derniers évènements, la ville possède toujours un certain attrait…

Poursuivit-elle en se retirant de quelques pas, sa démarche sensuellement maîtrisée se mariant élégamment avec une attitude calme et courtoise. Deuxième option, deuxième analyse rapide. Si elle était une Éveillée, cela ne pouvait signifier qu’une chose : New York était sous domination d’un Domaine. Dans ce cas-là, avait-elle un rôle de pion ou de dirigeant par annexe ? Dans tous les cas, elle n’était pas un membre de la Congrégation de l’Ordre Noire. Donc, elle devait rendre des comptes à son véritable supérieur qui ne pouvait être qu’une Divinité. Mais qui ? Quelque soit son rang ou sa hiérarchie, la véritable cible ne serait, éventuellement dans cette situation, pas elle mais l’entité qui était au sommet de la chaîne. Pour autant, dans cette hypothèse précise, elle se révélerait être une porte d’entrée.



Si vous me le permettez, je vais prendre congé de vous….

Annonça-t-elle de sa voix à la fois si douce et si neutre. Troisième option, troisième analyse rapide. Si son interlocutrice était une divinité, elle représentait l’être au sommet de la chaîne. Elle serait la cible, l’interlocutrice ultime pour sa démarche. Dans tous les cas, une extrême prudence alliée au développement de son intelligence serait sa meilleure arme… Si l’on puisse dire les choses ainsi… Mais, dans tous les cas… Alors qu’elle passait à côté de la Brune, elle murmura très discrètement des mots que seule elle pouvait entendre.


À demain…

Conclut-elle en lançant un regard bien mystérieux et intrigant à la Demoiselle, souriant paisiblement avant de reprendre son chemin comme si de rien n’était.


Le lendemain, Aryen se rendit à son rendez-vous. Tout au long de la journée d’hier, elle avait passé son temps à flâner dans la ville, entre distraction et observation méticuleuse de la situation. Surtout, elle avait réfléchi au contexte de la situation de la rencontre avec la Brune. Elle avait fait en sorte d’instiller le doute, de piquer la curiosité de son interlocutrice. Est-ce que sa tentative fonctionnerait ? Deux hypothèses s’étaient formées dans son esprit : puisqu’elle partait du principe que cette jeune femme avait un certain rôle dans cette ville, soit elle participerait directement à ce rendez-vous, soit elle y participerait indirectement. Dans tous les cas, la Dame Noire savait qu’elle serait au courant de la situation d’une manière ou d’une autre. Toute la question était de savoir comment tout cela allait se dérouler, comment cette petite graine plantée dans le sol allait grandir. Armée de ces nombreuses hypothèses, entre convictions et incertitudes, elle se rendit à son rendez-vous à la mairie. Vêtue d’une tenue professionnelle couleur gris clair, pantalon de ville et chemise blanche encadré par une veste de la même couleur, tenant une sacoche noir en cuir véritable, elle allait un charme à la fois discret et pourtant si affriolant pour les hommes et les femmes éblouis par sa beauté naturelle. À l’accueil, elle se présenta comme étant « Barbara Calloway » envoyé par une grande société d’assurance new yorkaise. C’était un demi mensonge ou une demi vérité : effectivement, ce nom existait bien mais rares étaient les personnes qui avaient vu cette identité. On la fit patienter en salle d’attente où elle attendit d’être reçue…



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Il y avait quelque chose qui ne collait pas chez cette femme. Peut-être était-ce dû à sa tenue et à son attitude, tranchant avec la morosité de cette Cité des Anges économiquement et socialement sinistrée, se vidant de sa population comme une bête blessée se vide de son sang. Avec son élégance et son insouciance, l'inconnue ne semblait pas y avoir sa place... ou plutôt ne semblait plus y avoir sa place, comme si elle débarquait de la mauvaise époque. Ce n'était pas le seul point gênant mais la Liche n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Et elle était en retard.

Andréa crut enfin s'arracher à cette situation embarrassante lorsque la dernière réplique de son interlocutrice lui parvint. Elle fit semblant de ne rien entendre, cependant la certitude avec laquelle ces mots avaient été prononcés était dérangeante, au moins autant que leurs implications.

« Elle n'est pas ce qu'elle semble être, son laisser-aller n'est qu'apparence. Son regard était bien trop alerte, inquisiteur dirais-je même. » rapporta Kochtcheï, toujours prompt à relever les éléments que la jeune fille n'avait pas su saisir consciemment... et à les mettre en perspective. Il avait vécu des siècles et s'était nourri de l'expérience de nombreux hôtes alors qu'elle ne restait après tout qu'une jeune fille à peine sortie du lycée .

Elle acquiesça intérieurement. Savoir que cette femme n'était pas qu'une belle ingénue ne les éclairait pas tant que cela tant qu'ils ne connaissaient pas sa réelle nature. Peut-être était-elle une personnalité qu'il valait le coup de surveiller, peut-être que non... les choses ne se rapportaient pas toujours nécessairement à la mission des Spectres après tout. Thanatos en jugerait, la polonaise mentionnerait cette rencontre dans son rapport...

***

De retour à Los Angeles, Andréa patientait dans l'un des salons de la mairie réservés aux visiteurs de marque. Son humeur ne s'était guère arrangée depuis la journée précédente : il avait fallu rentrer en quatrième vitesse pour ne pas faire attendre le Faucheur – ce qui ne lui avait pas laissé le temps de rabrouer comme il se devait son soi-disant garde du corps – avant de passer un moment très inconfortable à Lui rapporter les difficultés de la métropole californienne. Le fait que la Liche soit l'une des deux Spectres ayant pris part à cette conquête n'avait rendu la chose que plus désagréable : elle avait cru Lui ramener une gemme mais celle-ci s'était soudain changée en simple tesson de verre.

Le Dieu avait beau avoir accueilli la nouvelle avec Son calme et Son impassibilité habituelles, Son déplaisir n'en était pas moins manifeste. Et puis la cerise sur le gâteau : il se trouvait que cette personne que l’Étoile Terrestre de l'Immortalité avait si fortuitement croisée à Los Angeles était connue des infernaux. Plus précisément elle était connue de Takeya avec qui les gardiens de l'Au-delà conservaient une entente malgré quelques récents impairs. La jeune fille avait donc reçu ses nouveaux ordres : retourner sur Terre et voir ce que cette envoyée de l'Ordre Noir voulait faire sur leur territoire.

La Liche attendait donc dans cette pièce que le thé qu'elle avait mis à infuser soit prêt. Si elle ne s'était pas trompée, cela devrait coïncider avec l'arrivée de la femme qui avait pris rendez-vous sous le pseudonyme de Barbara Calloway. La polonaise n'aimait pas se retrouver ici, elle avait mal, elle avait dû enfiler à nouveau de longs vêtements noirs pour cacher ses blessures et surtout sa présence donnait raison à leur visiteuse. Elle avait prévu qu'elles se recroiseraient...

« Nous pouvons bien lui accorder cette petite satisfaction. » tempéra le parasite. « Concentre-toi plutôt sur cette entrevue, essaye de découvrir les raisons de cette visite alors qu'il serait plus pratique pour le Lion Noir de nous contacter directement. »

« Je doute que ça ait quoi que ce soit à voir avec Takeya. Nous n'intervenons pas à New-York ou sur ses autres territoires et il ne se mêle pas non plus de ce que nous faisons chez nous, c'est notre accord. L'ennui c'est que l'Ordre Noir n'est pas une faction unie : au final, il ne parle que pour lui-même et ses subordonnés directs mais en aucun cas pour l'intégralité de ses congénères. Tout ce que nous savons de cette femme c'est son nom et le fait qu'elle porte une armure noire, je ne suis donc pas sûre qu'elle fasse partie de l'accord. »

Le téléphone d'Andréa sonna, transmettant un message de l'accueil : Mademoiselle Calloway était arrivée. La Spectre répondit en demandant à la réceptionniste d'envoyer la visiteuse la rejoindre puis s'empara de la théière qu'elle posa au centre de la table en compagnie de deux tasses et d'un assortiment de biscuits et autres ingrédients. Qu'on ne l'accuse pas d'être mauvaise hôtesse après ça. Elle prit finalement place dans l'un des deux fauteuils confortables du petit salon, face à la porte, laissant l'autre à son invitée qui devrait faire son entrée d'une seconde à l'autre.
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Votre cœur est mort, votre âme erre dans les ténèbres. Le démon qui vous accompagne a le sourire, parce que vous êtes entré dans le jeu qu'il a réglé.





Lorsqu’elle fut conviée à se rendre à on rendez-vous, qu’elle ne fut sa fausse demi surprise surprise de se rendre compte que se dressait devant elle la Jeune Femme qu’elle avait rencontré hier. Elle savait jouer la comédie avec la perfection et n’hésita pas à hausser un sourcil, montrant un feint étonnement. Rapidement, le visage se mua en un cercueil de glace impassible où plus rien ne se lisait. Encore une fois, on dit « tromper pour surprendre ». Pour Aryen, c’était aussi « berner pour décontenancer ». Elle observa très rapidement la scène et tout se mit en place : une disposition simple et classique s’offrait à elle avec une inconnue qui ne pouvait lui masquer ni sa fatigue ni ses blessures. Qu’importe, c’était une information comme une autre dont elle pourrait s’en servir à sa convenance. Elle s’avança sereinement vers la Brune tout en posant un regard à la fois profond et impassible sur elle. Sa réflexion s’était affinée depuis hier jusqu’à atteindre une quasi-certitude sur l’importance de son interlocutrice. Désormais, était-il temps de tenter un petit coup de bluff ? Oui et non…. Oui ou non… Allez savoir.


En tout cas, Aryen comptait bien utiliser son pseudonyme à son avantage. Peu de personne connaissait encore sa réelle identité. En tout cas, elle ne l’avait révélé qu’à de très rares personnalités appartenant à des camps bien spécifiques. Cela lui permettrait donc d’en savoir un peu plus sur la Silencieuse. Rien ne changeait en définitive : ils commettaient toujours une erreur, genre petit trou de souris dans la lequel la Dame Noire pouvait s’infiltrer en toute légitimité. Elle n’avait donc qu’à se montrer patiente et attentive comme toujours. Elle se dirigea paisiblement devant l’Inconnu puis cessa ses pas à mi distances, prêt du fauteuil bien confortable qui était à sa disposition.


Bonjour Mademoiselle, c’est un plaisir de vous revoir. Comment allez-vous depuis hier ? Me permettez-vous de m’asseoir ?

Demanda Aryen d’une voix agréable, masquant à la perfection toute forme de trouble. Attitude bien étrange comme si elle s’était attendu à revoir cette jeune femme, même si, au bout du compte, elle l’avait invité à la rejoindre pour cet entretien. Ce n’était rien de plus qu’un petit test pour en savoir plus, comme une perche qu’on tendait. C’était comme un chemin dressé devant la Merveilleuse avec de nombreuses ramifications, ayant comme conclusion de nombreuses portes, dévoilant de nouvelles entrées, à l’image d’une poupée russe.



Elle s’assit calmement sur le fauteuil, attendant au préalable la permission de son étrange interlocutrice, posa sa sacoche sur ses genoux et sortit un ordinateur portable qu’elle posa devant elle sur la table. Puis, elle posa la sacoche supposément vide sur le sol à côté d’elle. L’écran, face à elle, elle pianota rapidement sur les touches de son ordinateur puis celui-ci s’ouvrit sur toute une série de documents et de statistiques officielles concernant la ville de New York et celle de Los Angeles. Aryen disposa l’écran de telle manière que toutes les informations puissent, également, être visibles de la Brunette. Très lentement, un silence s’instaura, moment particulier qu’affectionne la Belle Demoiselle. Puis…


Je sais tout ce qu’il y a à savoir sur cette ville de manière purement officielle. Néanmoins, les mystères de la Cité des Anges me sont inconnus. Devrions-nous ouvrir les Portes de la Vérité ou sommes-nous contraintes de rester devant le Parvis des Secrets ?

Invita Aryen en une forme d’interrogation à la fois simple et complexe. Le visage, qu’elle offrait, n’avait rien de désagréable ou de dangereux. Il n’avait rien, non plus, de véritablement réconfortant. Un sourire professionnel, sans aucune signification, s’accompagnait d’un regard neutre. On ne pouvait rien y lire : la Dame Noire n’offrait que la possibilité de supposer ou d’inviter sa mystérieuse interlocutrice à avancer ses pions à l’aveuglette.




Jouer la comédie était comme une seconde nature chez Aryen : volontairement, elle entretenait le doute dans l’esprit de son interlocutrice. Pour autant, égale à elle-même, Aryen avait prévu une autre option : celle qui se dressait devant la Marchande des Ténèbres connaissait, peut-être, sa véritable identité. Dans son esprit, se mettait en place les rouages de la réflexion pour aboutir à une conclusion: seuls les Éveillés savaient pour sa véritable identité et ils étaient peu nombreux. Il y avait ceux de sa caste, Nathalia et Alessa. En tout et pour tout, si l’information devait venir de quelqu’un, cela ne pouvait venir que de ces personnes-là. Très vite, offrant une totale imperturbabilité à son interlocutrice, elle établit toute une série d’hypothèse qui entraînait de multiples et hypothétiques conclusions. Pour autant, deux s’en dégageaient rapidement dans son esprit : soit une alliance ou un pacte avec échange d’informations. Soit la révélation des renseignements par des méthodes plus ou moins violentes. Dans tous les cas, cela pourrait tourner à son avantage…


Bien entendu, la Belle Demoiselle se montrait polie et courtoise en toute circonstance: elle avait attendu que la Mystérieuse lui propose du thé et elle ne se serait pas permis de ses servir en première. En somme, pour ce premier échange, volontairement, elle tendait une perche.



Car quiconque possède une révélation ne peut s’empêcher de la garder pour soi surtout si cela sert son intérêt ou si cela peut lui apporter un avantage lors d’un échange professionnel. L’aveu de cette confidence ne peut se dévoiler qu’avec le temps ou avec la volonté de savoir. Et tout ça conduit inexorablement vers le principe de vie fondamentale de la Vierge des Ténèbres : un échange parfaitement équivalent qui arrange tout le monde… Ou pas… Qui pourrait véritablement le savoir ?



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La fameuse Aryen avait troqué ses atours de la journée précédente contre une tenue seyant davantage au cadre dans lequel elles se trouvaient. De nouveau un contraste s'établissait entre la jeune femme élégante et assurée et l’Étoile Terrestre tout de noir vêtue, courbée sur elle-même dans son fauteuil. Maintenant qu'elle avait une idée sommaire d'à qui elle avait affaire, les deux Liches commençaient à comprendre pourquoi elle leur inspirait une telle impression. Sa voix était chaleureuse mais ses expressions n'étaient qu'un masque, la grâce de ses mouvements était presque surnaturelle, faite pour charmer et distraire. Elle ne devait avoir aucun mal à s'attirer les faveurs de pauvres humains inconscients de sa réelle nature...

Pour une fois, la jeune fille était contente de partager ses pensées avec le parasite. Vieux et amer, Kochtcheï avait cessé depuis bien longtemps de prêter attention à l'apparence d'une personne. Il n'avait peut-être jamais eu la puissance d'un grand Spectre mais il avait au moins la mentalité d'un véritable serviteur des Enfers : pour lui, un humain n'était rien de plus qu'un cadavre en sursis. Avec le passage du temps, même la plus grande beauté ne pouvait que se flétrir et se putréfier, et à ce moment-là il ne resterait plus que l'âme à juger. Andréa soupçonnait que tous ses coreligionnaires adopteraient tôt ou tard ce point de vue, si ce n'était pas déjà fait. Ce n'était pas la perspective la plus réjouissante – et cela expliquait sans doute la morosité permanente de certains – mais si cela pouvait lui permettre de rester lucide face à ce type de manipulations inconscientes, la polonaise acceptait le prix à payer.

Il y avait de plus un second avantage à la présence de son prédécesseur, résidant dans la capacité du parasite à contrôler le système nerveux de son hôte. Il s'en était servi pour la menacer dans les premiers temps de leur relation, puis plus récemment pour diminuer la douleur occasionnée par ses blessures... et maintenant pour empêcher complètement tout mouvement involontaire du corps comme du visage de la jeune fille ainsi que toute inflexion indésirable de sa voix. Ce n'était pas sans répercussions désagréables mais elle devrait au moins éviter de se trahir comme elle avait pu le faire par le passé ; ce n'était pas comme si elle pouvait égaler les talents d'actrice de la Black Knight qui lui faisait face après tout. Ainsi préparée, elle échangea les politesses d'usage avec la nouvelle arrivante, lui souhaitant la bienvenue, l'invitant à s'asseoir...

Aryen dégaina vite un ordinateur portable sur l'écran duquel s'afficha une série d'informations concernant Los Angeles et New York. Était-ce de là qu'elle venait ? Ce n'était guère surprenant sachant les projets que l'Ordre Noir avait pour la Grosse Pomme. Les statistiques angelines... dataient légèrement, n'incluant bien sûr pas les informations qui n'avaient pas encore été rendues publiques mais correspondaient sinon à celles que la Liche elle-même avait vu sortir des différentes institutions de la ville – après manipulation par leurs agents bien sûr, il ne serait pas bon par exemple que les contacts gouvernementaux des Saints s'aperçoivent de certains changements un peu trop radicaux (et anormaux) dans la métropole et fassent passer le mot aux paladins. L'envoyée de l'Île de la Reine Morte devait s'en douter au vu de son emploi du terme « officiel ».

La Spectre servit une tasse de thé à son interlocutrice avant de remplir un second récipient pour elle-même. Ce ne fut qu'alors qu'elle prit la parole d'un ton monocorde.

« Je choisis la première option, mademoiselle Aryen. Cartes sur table, nous sommes trop occupés en ce moment pour perdre notre temps en jeux d'esprit et autres faux semblants. Mon nom est Andréa de la Liche, Spectre d'Hadès. Cette cité nous appartient. Que nous vaut le plaisir de votre visite ? Il y a des canaux plus discrets pour ce genre de choses. »

Pour sûr il existait des approches plus subtiles, seulement Andréa n'avait aucune envie de s'engager sur ce terrain-là. Elle n'allait pas remporter un duel de dissimulation et de belles paroles (surtout dans son état actuel), elle ne ferait que se ridiculiser ce faisant et de toute façon il serait arrivé un moment où il lui aurait fallu dévoiler son identité à l'émissaire de l'Ordre Noir. Autant couper court à toutes ces simagrées inutiles et aborder de suite le vif du sujet.
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Votre cœur est mort, votre âme erre dans les ténèbres. Le démon qui vous accompagne a le sourire, parce que vous êtes entré dans le jeu qu'il a réglé.





Bien… Jouons donc carte sur table si tel est votre souhait Mademoiselle Andréa…

Annonça une Aryen au sourire imperturbable inscrit sur un visage à la fois neutre et mystérieux. S’avançant avec la grâce majestueuse d’une déesse, elle se courba en avant pour se saisir délicatement de la tasse du thé que lui avait offert la Spectre. Elle but une gorgée du délicieux nectar puis posa doucement la tasse. Puis, la Dame Noire reprit sa position tout en regardant calmement la Liche de son regard émeraude d’une beauté hypnotique. Un très long silence s’installa symbolisé par un immobilisme de la part de la Belle Demoiselle. Des secondes ? Des minutes ? Même le temps semblait s’était semblé arrêté avant que la Vierge Obscure s’empara de l’ordinateur portable puis pianota très rapidement sur quelques touches du clavier avant que ne s’affiche un autre diagramme. Il y avait deux courbes : une bleue et une rouge. La rouge présentait une ligne qui descendait de manière vertigineuse pour tutoyer les profondeurs abyssales d’une certaine forme de réalité. Bien au contraire, la bleue dominait les sommets et ne semblaient jamais vouloir redescendre. La rouge représentait Los Angeles et la Bleue, New York.


Votre Cité ne se porte pas trop mal si l’on considère les évènements liés aux Dieu des Océans. Ma promenade d’hier a été fort instructive d’ailleurs et les informations, que j’ai pu obtenir, ont corroboré, en grande parties, mes estimations. Hélas, c’est, à peu, près partout pareil ailleurs sauf à New York…


Déclara la Belle Demoiselle alors qu’elle continua de poser un regard inéluctable sur les prunelles de la Spectre. Puis, elle instaura un nouveau silence, seulement rompu partiellement par le claquement de ses ongles les uns sur les autres.



Des stocks, vous appartenant, ont été retrouvés chez moi. Je suppose que cela doit être le fruit d'un ancien trafic ou d'une entente entre les hommes de l'ombre. En vérité, j’ai eu la présence d’esprit de garder vos intérêts dans ma ville afin de vous les restituer en temps et en heure, le moment venu. Grand bien m’en a été pris puisque je n’aurais pas souhaité mettre en péril le traité qui vous lie avec nous… Même si le comportement de Takeya, dernièrement, a semblé posé quelques problèmes…

Évoqua-t-elle alors que le ton de sa voix se muait en une certaine forme d’assurance alors que tout se mit lentement en place dans son esprit. Takeya Oni lui avait bien caché certaines choses, heureusement que les paroles de la Spectre s’était montré révélatrices. Le phrasé de la question, les termes utilisés avaient mis la puce à l’oreille de la Belle Demoiselle. Ajouté à la notion des canaux secrets, il n’existait qu’un seul homme qui avait pu nouer un pacte avec les Spectres : le Lion Noir avait ses défauts, son caractère était un problème permanent mais il avait l’autorité et la légitimité pour passer un contrat avec les Spectres. S‘il y en avait bien un parmi les autres mâles de la Congrégation des Ombres, c’était bien lui.



Si tel est votre souhait, d’ailleurs, et si vous me le permettez, je n’ai qu’un coup de fil à passer et vos biens vous seront immédiatement restitués. Votre cité m’intéresse au plus haut point mais je me doute que la céder ainsi pour le plaisir de mes beaux yeux est un acte bien impensable. Aussi, suis-je en mesure de vous proposer quelques compensations susceptibles peut-être d’intéresser votre Seigneur et Maître… Du moins de vous éviter bien des ennuis avec vos rivaux éternels que sont Athéna et ses Saints…

Proposa la Belle Demoiselle de sa voix envoûtante. Après tout, si la Belle Demoiselle en appelait à sa perception des choses, notamment à son raisonnement psychologique sur la façon d’agir du Camp des Spectres, elle estimait ses chances de se fourvoyer à 3 ou 4 %. En l’état, il y avait très fort à parier que la domination d’une cité par le Maître de la Mort se faisait par le biais de la Dictature de l’Invisible : tout contrôler pour tout savoir. Faire disparaître les comportements rebelles au profit d’attitudes bien plus soumises. L’architecture de la Mafia à grande échelle si l’on pouvait dire les choses ainsi. Ce n’était que des suppositions, des hypothèses fondés ou infondés, des corrélations, des études… Pourtant, sans mot dire, Aryen avait réussi à faire entrer quelques-uns de ses Mirmillons qui se mettaient lentement en place… Des agents dormants en quelques sortes…


Avec la récupération immédiate de vos biens, selon mes premières estimations, vous devriez bénéficier d’un délai confortable de survie augmenté de 5 ou 6 %. Si nous parvenons à un début d’entente, j’injecterais la somme de 1,5 milliards de dollars dans vos deux ports. Rénovation, Mise en place d’un nouveau personnel compétent et dévoué à votre cause choisi par mes soins, retour d’un échange commercial fort et solide sur les échanges maritimes d’abord entre nos deux villes respectives puis avec certaines de mes relations privilégiées. Cela accompli, au bout d’un mois, Los Angeles devrait connaître une embellie plus ou moins spectaculaire. Et, ceci n’est que le début de la proposition que je vous offre…

Poursuivit la Vierge Noire d’une voix, cette fois-ci, totalement maître d’elle-même et assurée.



Je me doute que vous devez en référer à votre supérieur… Après tout, si je ne m’abuse, vous avez dû être envoyé à ma rencontre pour vous renseigner sur la raison de ma visite dans votre cité et faire un rapport détaillé à votre Divinité. En l’état des choses, si vous acceptez cette première proposition, vous ne le regretteriez pas et cela serait une preuve de mon honnêteté à votre égard. Je vous laisse réfléchir, je ne voudrais pas non plus vous brusquer…

Conclut la Belle Demoiselle au terme de ce premier échange alors que se dessina sur son visage un bien étrange sourire à la signification insondable, un rictus qui pouvait signifier tout et rien. Elle se resservit de ce délicieux nectar qui lui avait été offert et en but une gorgée en émettant un petit bruit de satisfaction. Comme on a tendance, parfois, à le penser, la simplicité est mère de délectation. Pour Aryen, la complexité est aussi parente de satisfaction.




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Plus les choses avançaient, plus la disposition de la Liche à l'égard de son interlocutrice se dégradait. Le fait qu'Aryen soit infiniment mieux fagotée y était pour quelque chose, inutile de le nier. Ce n'était toutefois pas la seule raison : ses sourires et son ton mielleux, la façon qu'elle avait de mettre tout naturellement la jeune fille en face des insuffisances de la gestion des Spectres, tout cela l'horripilait.

« Contrôle ta mauvaise foi, elle expose seulement les faits, aussi durs à entendre soient-ils. » sermonna le parasite. Cela arracha un ricanement mental à la polonaise : « Et c'est toi qui parles de mauvaise foi ? Enfin, elle en a aussi : elle essaye de nous rabaisser mais New-York n'est pas Los Angeles, les conditions ne sont pas du tout les mêmes. Tu sais aussi bien que moi que nous avons perdu du temps à empêcher la fuite des responsables qui font marcher cette cité. Les gens à New-York n'ont pas peur que le sol sous leurs pieds ne les avale du jour au lendemain, le fonctionnement de l'économie est différent... Nous sommes peut-être légèrement en retard par-rapport à sa ville mais il s'agit après tout d'une crise mondiale sans précédent : peut-on blâmer un cul de jatte de n'avoir pas remporté un marathon ? »

Enfin, au moins les motifs de la Dame Noire semblaient-ils s'éclaircir en même temps que les raisons de sa bonne humeur de la journée précédente. Sous son visage avenant se cachait un vautour qui se trouvait à présent au milieu d'un charnier, pourquoi ne serait-elle pas heureuse ? Non pas que cela soit forcément une mauvaise chose, les charognards avaient leur utilité dans tout écosystème, seulement voilà ce territoire était chasse gardée pour un autre genre de nécrophage qui s'était déjà mis à la tâche. « Dans toute crise se cache une opportunité », disait-on à Wall Street : les infernaux n'avaient pas attendu l'arrivée d'Aryen pour appliquer cet adage et commencer à s'engraisser en dévorant le moindre lambeau de chair s'accrochant aux os de cette cité, allant même jusqu'à briser lesdits os pour sucer la moelle se cachant à l'intérieur.

Conséquence des vulnérabilités d'une économie interconnectée en flux tendu et d'un modèle qui poussait les entreprises à emprunter au-delà du raisonnable, l'attaque de Poséidon avait été fatale pour tout le secteur maritime à Los Angeles. Un mois d'inactivité totale et forcée, sans compter la suite, c'était intenable : d'innombrables compagnies avaient mis la clé sous la porte face à l'impossibilité de rembourser des dettes excédant le montant de leurs capitaux et donc de leurs assurances – lesquelles en étaient d'ailleurs réduites à invoquer la force majeure pour ne pas avoir à payer et ainsi connaître le même sort, l'expression anglo-saxonne « act of God » n'ayant jamais été aussi appropriée. Celles qui étaient parvenues à survivre avaient vu la valeur de leurs actions dégringoler jusqu'à ne plus représenter qu'une infime fraction de leur prix d'origine et bradaient leurs possessions pour limiter leurs pertes.

Thanatos ne S'était pas privé de prendre le contrôle de ce secteur économique moribond, rachetant entreprises, dettes, terrains, édifices, stocks et équipements pour une bouchée de pain – ou S'arrangeant pour que le maire et le gouverneur, tous deux à la botte de l'outre-tombe, ne les sauvent en les faisant passer sous l'égide de l'état de Californie. L'envoyée de l'Île de la Reine Morte parlait de les aider à s'emparer du port ? C'était déjà fait et le peu qui ne leur appartenait pas encore directement ou indirectement rejoindrait l'ensemble à la fin de transactions déjà en cours à l'issue plus que certaine. Les propriétés essentielles avaient en tout cas changé de mains depuis longtemps : elles ne rapporteraient pas grand-chose aux gardiens de l'Au-delà pour le moment mais il fallait penser au long terme, même si cette métamorphose serait sans doute lente et désagréable.

Andréa but une gorgée de thé avant de se décider à répondre aux arguments et propositions d'Aryen. Par où commencer ? Spectre ou pas, elle n'était qu'une fille de dix-huit ans et à ce titre peu susceptible de prendre l'ascendant dans une joute oratoire face à une manipulatrice confirmée. Kochtcheï pouvait bien délivrer quelques conseils glanés au cours de sa longue existence mais les affrontements en paroles n'avaient jamais été son domaine de compétence... L’Étoile Terrestre se décida finalement et se lança :

« Les... écarts de comportement de Takeya n'ont rien à voir avec cette conversation, nous savons qu'il ne représente pas l'ensemble des Chevaliers Noirs. » C'était d'ailleurs à double-tranchant : si l'on ne saurait blâmer tous les renégats pour les agissements déplacés du Lion Noir, cela signifiait également que sa parole ne valait que pour lui-même et ses propres subordonnés. Ces mercenaires qui n'avaient de faction que le nom valaient-ils la peine d'entamer de longues négociations avec chacun de leurs courants, au risque de s'aliéner l'un en tentant de rallier l'autre ? Le Faucheur seul pouvait en décider.

« Je dois toutefois vous contredire sur le sujet de l'état de notre ville : si elle ne se porte pas aussi bien que New-York, il n'en reste pas moins que la situation y est très différente de celle d'autres métropoles de ce pays. Bien que nous dissimulions ces informations afin de ne pas attirer certaines attentions malvenues, le crime organisé y a pour ainsi dire disparu et l'action publique y est coordonnée de manière bien plus efficace qu'ailleurs. Il y a d'autres exemples mais au final, la réelle courbe angeline n'accuse pas une inclinaison aussi sévère que celle que vous me montrez ; il faut de plus considérer certaines autres particularités dans le calcul. Ajoutez une bombe à retardement sous nos pieds, une configuration géographique rendant notre ville bien plus vulnérable face aux tsunamis, une communauté nippo-américaine traumatisée et nous en reparlerons. »

Andréa avait parlé d'une voix parfaitement neutre, aidée en cela par son prédécesseur. Aucune agressivité mais il fallait bien montrer à Aryen que les infernaux ne se laisseraient pas marcher sur les pieds, aussi courtoises et voilées que soient ses insinuations. Il y avait toutefois encore beaucoup à dire...

« Quant aux biens que vous vous proposez de rendre, j'espère que vous ne pensez pas nous convaincre que vous nous faites une faveur. Ces marchandises ont été payées, restituer ce qui appartient à d'autres et ne devrait pas se trouver en votre possession ne constitue pas une bonne action. Un gage de bonne volonté peut-être, mais rien de plus. »

En écoutant la fin du discours de la Dame Noire, la Liche se fit la réflexion que certains sujets de la conversation ne valaient pas le coup de s'y attarder plus avant. Il ne s'agissait après tout que d'un premier contact et l'envoyée de la Reine Morte aurait tout le loisir d'en reparler aux supérieurs de la jeune fille s'il était décidé que ces discussions devraient se poursuivre. En attendant et comme le pointait fort justement la fausse Barbara Calloway, il serait sans doute temps de mettre fin à celle-ci.

« Ce que je pense n'a aucune pertinence. » poursuivit la servante de Thanatos. « Nos Maîtres seuls sont habilités à décider de tels sujets. Soyez assurée que les détails de votre offre seront transmis fidèlement et dans les plus brefs délais ; en attendant, je pense que nous en avons terminé pour le moment. »

La polonaise acheva de boire le contenu de sa tasse avant de se lever en prenant bien soin de ne pas trop forcer sur ses blessures. Elle tendit la main vers Aryen, se proposant de la raccompagner...
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Votre cœur est mort, votre âme erre dans les ténèbres. Le démon qui vous accompagne a le sourire, parce que vous êtes entré dans le jeu qu'il a réglé.





Andréa… Tout à l’heure, j’ai bien mentionné que ce n’était qu’un début : je n’ai guère eu le temps de vous exposer toutes mes propositions. En outre, de votre propre volonté, vous avez choisi d’ouvrir les portes de la Vérité, nous n’avons donc pas terminé notre conversation.

Annonça une Dame Noire au visage bien moins agréable qu’auparavant. Le visage se fermait pour devenir un peu moins impassible : non que la splendeur demeure inquiétante mais, pour ce court instant, elle apparaît comme un peu plus glaciale. Les yeux expriment une assurance déconcertante qui n’aurait rien à envier au regard d’un dieu, le sourire disparaît pour demeurer une barre intransigeante, les sourcils se froncent mais la posture ne bouge pas, la voix se fait plus intransigeante. La Belle Demoiselle est-elle en colère ? Non, absolument pas. Est-elle déçue ? Pas le moindre du monde. Ressent-elle l’expression d’un moindre sentiment à l’égard de la Spectre ? Encore faudrait-il que ces formes de démonstrations soient en accord avec la réalité tangible des émotions…


En remerciement des informations que vous m’avez fournies sur votre cité, il me faut vous offrir des renseignements égaux à la valeur de vos éclaircissements. Pourquoi ne pas vous rassoir à votre place et me permettre de mieux clarifier la situation et mes engagements envers votre domaine ? Vous vous rendrez compte que vous y aurez tout à y gagner et rien à y perdre.

Invita Aryen d’une voix désormais détendue alors que son faciès à faire damner un Démon retrouva sa merveilleuse impassibilité. La Dame Noire se pencha un peu en avant afin de se resservir de ce délicieux nectar puis elle posa la tasse en face d’elle. Attendant que la Liche reprenne place, non sans l’observer scrupuleusement avec tout le détachement qui fait de la Belle Demoiselle une insoupçonnable observatrice, elle impose un silence sans signification apparente. Puis…



Les paroles ne sont que des mots sans aucune signification tant qu’elles ne s’accompagnent de preuves incontestables. Aussi, puis-je me permettre de vous inviter dans notre ville afin que vous puissiez constater, par vous-même, New York dans toute sa splendeur ainsi que certains de ses secrets cachés. Ainsi, vous pourriez rendre compte à votre Maître des bienfaits d’un arrangement entre votre Domaine et moi-même

Déclara la Belle Demoiselle d’une voix exempte de toute forme de sentiment. Elle but une gorgée de café, déposa la tasse sur la table et se réinstalla confortablement, observant ses ongles d’un regard indubitablement neutre. Ses yeux se posèrent dans ceux de la Spectre alors qu’elle remit une mèche rebelle de côté, un geste subtilement sensuel. Lorsque la Liche sembla s’offusquer des révélations au sujet de la marchandise que la Reine des Ombres gardaient au sein de cette ville, celle-ci demeura comme une statue de marbre puis acquiesça silencieusement la tête.



Mais bien entendu, considérez donc que tout ce qui vous appartient vous sera restitué dans le délai que je vous ai annoncé. Si vous prenez la peine de me suivre, vous pourrez même les prendre avec vous : je vous offrirais un service de transport afin d’acheminer toute vos possessions en toute discrétion et toute légitimité. Après tout, comme vous le précisez, ces biens ne m’appartiennent pas, ils vous reviennent de droit en toute logique. D’ailleurs, tant que j’y pense, peut-être pourriez-vous avoir l’amabilité de me rendre un menu service sans importance aucune pour le bon fonctionnement de ma ville ?

Demanda Aryen en croisant une jambe sur l’autre alors que son regard se fit plus profond qu’à l’accoutumée. Elle dirigea l’écran de son portable, pianota rapidement sur quelques touches puis tourna l’écran en direction d’Andréa alors que douze photos, composés de six hommes et six femmes d’origines ethniques différentes apparurent avec leurs identités complètes et tous les renseignements à la fois officiels et officieux.


Vous venez de préciser que le crime organisé y avait pour ainsi disparu. Mes amis sont quelques peu ennuyés car ils accusent un déficit problématique dans leurs échanges avec votre cité. Plus exactement, il y avait une connexion tacite et secrète entre la mafia new yorkaise et ces douze personnes. Chacun d’entre eux leur devait la modique somme de 250 millions de dollars et la somme n’a pas été versée, ce qui fait un manque à gagner de 3 milliards de dollars pour ma ville. Je m’interroge donc : sont-ils toujours vivants ou sont-ils morts ? Dans le cas où ils seraient vivants, seraient-ils possibles de m’entretenir avec eux afin de régler ce petit contentieux ? Et s’ils sont morts, puisque cette ville est sous votre juridiction, comment envisageriez-vous de nous dédommager ?

Interrogea la Vierge Noire, énonçant simplement des faits, ne se montrant aucunement agressive.


D’ailleurs, en écoutant vos remarques fortes intéressantes au démurant et non dénué de sens, je m’interroge juste sur une chose. Pourquoi ne pas avoir achevé totalement le travail ? Pourquoi avoir effectué la moitié de vos entreprises pour votre ville ? Cela doit être certainement parce que votre Domaine est très occupé et que votre Seigneur et Maître doit être très pris par les derniers évènements. Dans ce cas-là, je peux imaginer que la sécurisation de la configuration géographique est un problème qui peut attendre. De même, et si vous le désirez, me permettriez-vous de rencontrer votre communauté nippo-américaine afin de voir comment je pourrais leur apporter une aide ? En un sens, la communauté japonaise de New York aimerait rapatrier certains membres de leurs familles : l’expansion, le développement pluri multi culturelles et les accords entre les sino-américains et les nippo-américains dans la nouvelle Chinatown de Manhattan ont permis une extension de ce quartier qui permettraient d’accueillir ces gens-là. Si vous le souhaitez, je pourrais aussi vous montrer nos installations déjà existantes qui garantissent une protection optimale de la ville…

Proposa sereinement Aryen alors qu’elle décroisa lentement ses jambes, se rasseyant mieux confortablement sur son fauteuil, offrant un sourire calme et professionnel.





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La jeune fille retomba mollement sur son séant lorsque la Dame Noire refusa de partir. C'était fâcheux mais au moins Aryen s'était départie pour un court instant du gant de velours, laissant entrevoir la poigne ferme qui se cachait en-dessous. De quel métal était forgée ladite serre ? Une question qui ne trouverait pas immédiatement sa réponse mais n'en restait pas moins cruciale. En tout cas sa réaction permettait à Andréa de se faire une petite idée du niveau d'importance que lui accordait son interlocutrice, ainsi que du degré de confiance qu'elle avait dans ses propres capacités – martiales ou autres. Il était également pertinent de noter que là où Marinas ou Saints auraient d'entrée de jeu recouru aux menaces, la jeune femme avait préféré faire miroiter une opportunité aux Spectres.

Prenant son mal en patience, la polonaise se saisit d'un biscuit à grignoter pendant qu'elle écoutait attentivement et sans l'interrompre la suite du discours de la consœur de Takeya. Plusieurs objections lui vinrent à l'esprit mais elle les mit de côté, attendant de pouvoir les déverser en bloc ; de toute façon, il était peu probable que la discussion avance davantage. Même si elle avait été investie de responsabilités supplémentaires en raison du sous-effectif infernal, la Liche n'était à la base qu'une Étoile Terrestre dépourvue de l'autorité nécessaire pour répondre de son propre chef aux demandes et propositions d'Aryen.

Lorsque ce fut finalement son tour de reprendre la parole, Andréa fit appel à toute l'étendue de son sens de l'obstruction bureaucratique, éprouvant la même satisfaction perverse que des générations de fonctionnaires et guichetiers bornés et tatillons avaient éprouvé avant elle en condamnant de pauvres hères à retourner dans les limbes de files d'attente interminables d'où ils venaient à peine d'émerger au motif que leur requête n'était pas adressée au bon service ou qu'il leur manquait un sésame.

« Je suis navrée mais aucune de ces décisions n'est de mon ressort, pas même en ce qui concerne un éventuel déplacement à New-York. Je dois en référer à ma hiérarchie. La supervision d'un simple transport de marchandises n'est de toute façon pas la manière la plus productive de faire usage du temps d'un Spectre, aussi devrez-vous très certainement vous contenter de la présence de nos subalternes. »

Elle ne mentait pas ni ne faisait preuve de mauvaise foi en exprimant ces faits. Les Étoiles Maléfiques avaient mieux à faire que d'aller inspecter des entrepôts et surveiller le ballet des camions, leurs compétences particulières n'étaient aucunement requises pour une telle tâche. Elle ne pouvait pas non plus suivre la Dame Noire à l'autre bout du pays en offrant au passage une première acceptation de ses propositions, d'autant plus qu'elle s'était déjà rendue coupable de tels agissements dans le passé : Thanatos lui avait bien fait comprendre après sa petite escapade nordique que cela ne devait en aucun cas se reproduire. Et encore, le doute restait permis quant au degré de clémence dont Il aurait pu (ne pas) faire preuve si elle en était revenue avec des résultats moins positifs.

Ce point à nouveau précisé, la Liche poursuivit : « Un "menu service sans importance" ? Vous nous offrez un milliard et demi de dollars mais vous nous demandez trois milliards en retour... non, au préalable ? Et pour rembourser des emprunts d'argent sale à des criminels en plus, contractés par les mêmes rats dont nous avons purgé cette cité. Vous devez pourtant savoir ce que nous faisons, ce que nous représentons. Ni le gouvernement ni les assurances ne sont censés couvrir les pertes de ces parasites lors de leurs transactions illégales, qu'est-ce qui vous fait penser que nous serons plus accommodants, surtout en ces temps de crise où cet argent serait indubitablement mieux utilisé ailleurs ? Et ne parlez pas de manque à gagner pour votre ville quand cette somme n'aurait servi qu'à remplir les poches de vermines mafieuses, à alimenter trafics, corruption et autres activités douteuses sans jamais être déclarée au fisc ou bénéficier au contribuable. »

Grâce au contrôle exercé par Kochtcheï sur son système nerveux, la voix comme la posture de la jeune fille restèrent exemptes de toute trace de chaleur ou d'émotion. À l'intérieur toutefois, cette conversation l'irritait de plus en plus. Le Faucheur déciderait de la suite à donner à ces négociations, certes, cependant Aryen semblait faire bien peu de cas des idéaux des Spectres. Penser qu'ils allaient se compromettre aussi facilement, c'était mal les connaître ; déjà que Takeya testait les limites de leur patience...

« Quant à la communauté nippo-américaine, nous vous prierons de bien vouloir attendre notre éventuel accord avant de prendre contact. Ces gens sont sous notre protection et toute interférence dans cette relation de votre part ou de celle des séides que je ne doute pas que vous avez amenés ici dans vos bagages affectera notre disposition à votre égard. »

Le parasite apportait également son aide en matière rhétorique, suppléant aux capacités oratoires de son hôte lorsque son éloquence était insuffisante. Heureusement sinon Andréa aurait réagi de manière fort peu courtoise à « l'offre » de l'envoyée de l'île de la Reine Morte qui se proposait de saigner encore un peu plus une Cité des Anges déjà en train de se vider de ses habitants. Venait-elle colmater la coque d'un navire en train de prendre l'eau ou bien l'envoyer définitivement par le fond ? Difficile à dire ; en tout cas la Liche ne prit même pas la peine de répondre au commentaire de son interlocutrice concernant les mesures de protection mises en place à New-York. Quoi que les locaux aient pu bricoler en quelque mois, cela ne rassurerait que des humains naïfs et ne tiendrait pas une minute face à la colère d'un Dieu : après tout Tokyo avait été ravagée alors même qu'il s'agissait de la capitale d'un pays accoutumé aux catastrophes naturelles. Certes, Poséidon n'était plus en état de nuire pour le moment mais cela, les autres factions n'avaient pas besoin de le savoir ; la terrifiante silhouette du croque-mitaine pouvait toujours servir à dissimuler les activités des Spectres...

« Notre Seigneur jugera de la pertinence de ces fameuses "preuves incontestables" dont vous parlez. En attendant et comme vous le dites si bien nous n'avons que vos belles paroles, lesquelles sont desservies par la réputation de votre faction qui n'inspire pas exactement la confiance, plus encore lorsque vous nous demandez de trahir nos idéaux. Quand vous parlez d'alliance, vous vous trompez en disant que nous n'aurions rien à y perdre et tout à y gagner : nous y perdrions notre intégrité et avec les responsabilités qui sont les nôtres, il n'y a rien de plus important. »

Sur cette conclusion, la polonaise se saisit d'un nouveau biscuit. Ne pas se laisser marcher sur les pieds tout en restant civile, cela lui donnait faim. Et puis ils étaient très bons ces biscuits, la mairie de Los Angeles savait recevoir... surtout lorsqu'il s'agissait de mettre les puissants de bonne humeur. Combien de marchés officieux s'étaient conclus dans le calme de ce salon à l'abri des regards, combien de fois le simple contentement procuré par l'ingestion d'une de ces petites douceurs avait-il fait pencher une balance en équilibre précaire lors d'une négociation ? Il suffisait parfois de si peu... mais pas dans ce cas-ci : la Liche n'était pas Thanatos, jamais elle n'aurait prétendu comprendre Ses divines pensées et préoccupations, cela dit même une sous-fifre comme elle pouvait dire que la Dame Noire risquait d'avoir besoin de réviser son argumentaire. Elle avait toutefois eu de la chance de ne pas tomber sur Wolgorn, le Bourreau aurait sans nul doute exprimé sa désapprobation face à certaines paroles de manière bien moins civilisée. À moins qu'il ne choisisse de la noyer sous le flot d'un de ses verbeux sermons, ce qui était peut-être pire.
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Je crois que nous ne nous comprenons pas aussi bien que cela. Cela est regrettable en un sens mais il ne s’agit rien de plus que mon quotidien. J’espère que vous comprenez aisément que je recherche l’équilibre parfait, consensuel, juste et honnête dans notre discussion.

Déclara la Belle Demoiselle en hochant la tête professionnelle alors que son attitude impassible se mua légèrement en un comportement plus confidentiel.


Tout d’abord, je tiens à vous préciser une nouvelle fois que ce sont vos biens et non les miens. Que vous souhaitiez envoyer des subalternes ou des élus ne me concernent nullement. Une fois qu’ils vous seront restitués en mains propres, ils seront sous votre seule et unique responsabilité. L’acheminement de vos produits, vers sa destination finale, ne sera aucunement de mon ressort mais strictement du vôtre. En conséquence, s’il devait arriver quoique ce soit, vous ne pourrez en aucun cas m’en tenir rigueur. Mon rôle de Conseillère s’arrête là si vous le souhaitez. Toutefois, qu’il soit entendu que vos possessions ne vous seront rendues qu’à la condition unique d’un cadre légal : que ce soit un spectre ou un quelconque subalterne, il devra signer un papier officiel de restitution de richesses. Après quoi, cela ne sera plus mes affaires. Je pense que vous devrez en référer à votre supérieur hiérarchique afin que le contrat soit certifié et homologué et qu’aucun reproche ne naisse d’une quelconque situation.

Poursuivit la Dame Noire d’une voix assurée. La Vierge Noire passait à la phase numéro deux de son entretien… Si tant est que cela pouvait être considéré ainsi. Ses yeux devenaient plus profonds, comme si elle commençait à placer une pièce stratégique sur un échiquier.


Encore une fois, nous ne nous comprenons pas très bien. La somme, que je vous propose, est une offre. Elle n’est pas un investissement. Si vous la refusez, ce qui est votre droit le plus stricte, les bénéfices de votre ville ne vous seront pas garantis immédiatement. Vous m’assurez avoir purgé la criminalité dans votre ville. Néanmoins, permettez-moi de vous garantir que votre effort ne sera que temporaire. Je suis très bien placée pour affirmer que ces parasites sont comme des herbes sales qui jaillissent à l’ombre du soleil. En somme, détruisez-en dix, cent reviendront. Pour ma part, je ne suis que la porte-parole de ces hommes qui ne réclament que ce qui leur reviennent de droit. La loi des Ombres ne sera jamais le Précepte de la Lumière et la Logique Bienfaitrice ne s’accommodera jamais avec les Profits des Ténèbres.

Ajouta Aryen alors qu’elle posa se mains sur ses cuisses, ses bras ouverts symbole de son ouverture d’esprit.


Concernant mes « Séides », si tant est qu’ils fussent présents ou qu’ils soient toujours là, sachez bien qu’il s’agit d’une demande d’un processus de transfert de la population de votre communauté. Je peux très bien aller à leur rencontre comme je peux très bien ne pas y aller. Si vous souhaitez que je ne m’y rende pas, je n’irais pas. D’ailleurs, je m’étonne que vous n’ayez point connaissance de cet acte car une demande écrite a été transmise au service de votre ville. J’imagine que la demande officielle a du se perdre dans les méandres de votre administration.

Déclara la Belle Demoiselle d’une voix encore plus impassible, semant volontairement le doute dans l’esprit de la Liche. En vérité, les Mirmillons n’étaient plus présents dans la ville car ils avaient accompli leurs missions.


Comprenez-moi bien Andréa. La réputation de notre camp ne m’importe guère et, pour être tout à fait franche, elle sert plutôt parfaitement mes intérêts. Plus nous sommes considérés comme des gens indigne de confiance, plus mon potentiel se révèle. À la différence des autres membres de ma communauté, je vois les choses sous un angle profondément différent et c’est un avantage qui me sied complètement. Et, pour être tout à fait claire, je ne vous demande pas de trahir vos idéaux : au contraire, je souhaite que vous les respectiez profondément. Et, au cas où vous en douteriez encore, je considère essentiel que vous gardiez votre intégrité et vos responsabilités quoique vous pensez ou imaginez. Si vous estimez qu’il s’agit d’un pacte unilatéral, vous vous trompez largement. Bien au contraire, je vous propose un contrat bilatéral basé sur le principe de l’échange équivalent: une somme de service rendu pour une somme de service rendu strictement de même valeur.

Expliqua Aryen d’une voix assurée et déterminée. Puis, elle imprima un long silence, reculant pour mieux s’installer sur son fauteuil.


Je prolongerai la discussion avec votre supérieur hiérarchique. Je comprends très bien que vous n’ayez aucun pouvoir de décision : tout au plus, pouvez-vous reporter mes paroles à votre Seigneur et, certainement, donner vos impressions sur ma personne. C’est pour cela que je vous propose un arrangement : je vous soumets l’idée de rester dans votre ville, sous la surveillance stricte et constante de vos subordonnées ou de vos subalternes jusqu’à ce que je puisse rencontrer votre maître dans un lieu neutre. Surveillez-moi autant que vous le souhaitez et constatez par vous-même mon intégrité et mon respect à votre égard.

Proposa la Belle Demoiselle d’une voix tout à fait convaincante sûre d’elle-même alors qu’elle instaura un autre silence profond tout en ne cessant d’observer le visage et l’attitude de son interlocutrice. Puis, ayant décidé de changer de conversation…


En fait, vous m’avez bien dit que vous étiez la Spectre de la Liche n’est-ce pas ? Plus exactement, le titre ne serait-il pas étoile terrestre de l'immortalité ? Il paraît que les Détenteurs de ce titre possèderaient une certaine spécificité… Il semblerait que, d’après les légendes obscures de ce monde, des parasites se seraient liés au corps et à l’esprit du Titulaire de ce Titre. Juste par curiosité, est-ce vrai ?

Demanda La Dame Noire en croisant une jambe l’une sur l’autre tout en observant faussement ses ongles magnifiquement manucurés, ne cessant d’observer la scène en souriant paisiblement.


Et, comment se porte le Seigneur Thanatos ? Est-ce bien lui qui dirige toujours votre Domaine ? Cela fait très longtemps que nous n’avons pas conversé ensemble…

Annonça-t-elle d’une voix calme où on pouvait sentir une certaine forme de sincérité. En vérité, elle bluffait mais, annoncé avec une telle vocalise, cela résonnait comme si réel. Lâchant son attitude désinvolte, elle se servit d’un petit gâteau qu’elle croqua dans sa bouche avec une grande classe. Ses yeux, qui ne possédaient aucune signification, observaient le regard de la Liche telle deux pairs de lumières insondables. Que pouvait donc signifier ce mensonge ? D’ailleurs était-ce vraiment mensonge ? Peut-être une vérité ? Ou une demi-vérité ? Le mystère planait toujours autour de la Belle Demoiselle dont on ne savait strictement rien. Elle était une inconnue pour tout le monde, même les Dieux ne savaient rien sur elle Et elle en jouait délicieusement bien…




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Alors que la parole repassait à Aryen, la jeune fille se demanda combien de temps allait encore durer le va-et-vient de leur conversation. La Dame Noire avait déjà transmis ses propositions et elle n'avancerait guère sa cause en prolongeant cette rencontre, quand bien même déploierait-elle des trésors d'éloquence pour convaincre son interlocutrice de chanter ses louanges auprès du Faucheur. En supposant qu'elle y parvienne, cela ne lui serait de toute façon pas d'une grande utilité : les impressions de Ses subordonnés avaient leur place dans l'esprit de Thanatos mais la décision finale était Sienne dans son entièreté.

La Liche étouffa un soupir lorsque la Dame Noire mit en doute la capacité des Spectres à faire régner l'ordre dans leur cité. Bien sûr qu'ils savaient que la criminalité allait resurgir, ils n'étaient pas idiots au point de croire qu'ils pouvaient définitivement débarrasser les rues de Los Angeles de l'intégralité de leurs mauvaises herbes. La consœur de Takeya se méprenait sur ce point : les infernaux n'avaient que faire des petites voyous et des faits divers, leur but était de tuer dans l’œuf toute résurgence du crime organisé qui pourrait remettre en cause leur autorité ou réintroduire la corruption dans la ville. À ceux-là l'ombre, domaine de prédilection des soldats de l'Au-delà, n'offrirait aucune protection. Mais elle n'allait pas perdre son temps à lui expliquer cela, ce n'était pas l'objet de leur discussion.

Les « précisions » que son invitée livra ensuite n'éveillèrent pas davantage l'intérêt de la polonaise. Une demande de transfert de population ? Évidemment qu'elle n'en avait pas entendu parler, ils étaient aux États-Unis au vingt-et-unième siècle, pas en Corée du Nord ou pendant la Seconde Guerre Mondiale, le gouvernement angelin ou californien n'avait pas à se mêler de ce genre de relocalisations à moins qu'une catastrophe naturelle ne frappe ; le papier avait dû finir au fond d'une poubelle. Quant à son offre de rester ici sous leur surveillance pour prouver sa bonne foi, c'était tout bonnement risible. Le fait qu'elle soit capable de se tenir tranquille pendant quelques jours était-il censé leur prouver qu'elle ne leur jouerait pas un tour plus tard ? Espérait-elle les convaincre en recourant à la tactique du fonctionnaire travaillant avec zèle le jour de l'inspection avant de retourner tirer au flanc le lendemain, une fois sa note attribuée ? Il n'était peut-être pas très charitable de douter ainsi des bonnes intentions de la jeune femme, cependant les récentes trahisons dont les Spectres avaient été victimes ne créaient pas exactement un climat propice à la confiance aveugle.

Une question inattendue succéda toutefois à cette litanie. La référence à la présence de son prédécesseur surprit Andréa sans pour autant perturber son attitude impassible – du fait de ses nerfs anesthésiés par l'intéressé d'une part et d'autre part parce qu'Aryen n'était après tout que la troisième personne et la seconde Black Knight à connaître son secret. Elle était redoutablement bien renseignée, à n'en pas douter, mais ce n'était rien comparé à la méthode que le Lion Noir avait employé pour rentrer dans sa tête ou à la pression d'une entrevue avec la Mort.

En fait, le plus étonnant dans cette histoire c'était la réaction de Kochtcheï. Tandis que leur invitée concluait son discours, l'âme parasite prenait activement le contrôle du système nerveux de son hôte. La jeune fille le laissa faire (elle n'aurait pas pu l'en empêcher de toute façon), à la fois contente de passer le relais et curieuse de voir ce qu'il allait se passer ensuite. Elle pouvait compter sur les doigts d'une main les fois où l'antique Spectre avait surmonté son dégoût pour prendre directement le contrôle...

« Mes excuses pour ne pas m'être présenté plus tôt, Dame Aryen. » fit le parasite maintenant installé aux commandes. L'accent et l'intonation de la voix d'Andréa avaient changé, de même que sa gestuelle, devenant plus affirmés, plus masculins, plus désuets... « Vous êtes remarquablement bien informée. Je suis Kochtcheï de la Liche, enchanté de faire votre connaissance. C'est regrettable mais je ne participe que très rarement aux conversations ; merci de m'en donner l'occasion. »

À la différence de sa colocataire, l'esprit ancestral s'exprimait avec une courtoisie qu'on aurait presque pu qualifier d'affable et non avec une politesse froide et formelle. Il se mouvait également avec plus de fluidité mais c'était sans doute dû au fait qu'il ignorait les signaux de douleur en provenance de son réceptacle – ce pourquoi elle se promit d'admonester le vieux décrépit à la fin de cette conversation.

Le numéro de charme ne dura pas longtemps. Affectant une tristesse toute feinte, Kochtcheï poursuivit : « Quel dommage qu'il faille déjà mettre un terme à cette entrevue. Vous me décevez beaucoup, Ma Dame ; par deux fois vous en avez appelé à la vérité et à l'honnêteté afin que nos pourparlers se déroulent sous les meilleurs auspices... Vous ne cessez pourtant de jouer sur les mots afin d'enjoliver vos demandes. Peu importe la manière dont vous le présentez, ces criminels auxquels vous vous associez n'ont aucun droit sur la somme à laquelle ils prétendent, que ce soit du point de vue des lois humaines ou des lois infernales. Peu importe que nous recevions une aide financière de votre part si celle-ci ne représente que la moitié de ce que notre trésorerie devra débourser. Peu importent vos élans lyriques quand il s'agit de bafouer nos principes en prenant au pauvre et à l'innocent pour donner au riche et au corrompu. Trêve de faux-semblants, cessez de travestir vos propos. »

L'aura pestilentielle du parasite commençait à filtrer faiblement. L'énergie mortifère ne véhiculait encore aucune agressivité mais elle ponctuait le sérieux des paroles de l'ancienne Liche ; les plantes qui décoraient le petit salon perdirent subitement leurs couleurs et fanèrent en quelques secondes. La nourriture sur la table était à présent tout sauf comestible et l'odeur atroce devait être en train de transformer l'expérience gustative d'Aryen en quelque chose de très déplaisant.

« Et enfin, j'ignore si vous pensiez nous impressionner ou rentrer dans nos bonnes grâces en prononçant le nom de Sa Seigneurie mais vous perdez votre temps. Nous n'avons plus rien à nous dire, nous vous recontacterons et vous vous expliquerez avec nos supérieurs. Bon vent, parjure. » termina Kochtcheï en mettant fin à l'émission de son cosmos.

La Dame Noire avait promis la vérité et elle avait choisi de mentir. Elle avait prétendu connaître Thanatos, ce qui était manifestement faux : Il n'aurait pas envoyé l'Étoile Terrestre mener cet entretien sans mentionner l'existence d'un passif Le liant à son interlocutrice, fût-ce une simple conversation. Andréa était toutefois surprise par l'importance que son prédécesseur attachait à la seule évocation du Faucheur ; cela ne lui échappa pas, aussi offrit-il une question en guise de réponse.

« Toi qui était bonne catholique, peux-tu me citer l'Exode, chapitre 20, verset 7 ? »

« "Tu n'invoqueras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain ; car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui invoque son nom en vain". »

« C'est cela-même. Ce n'est pas parce que le dieu chrétien n'existe pas que nous ne partageons pas certains de ses principes. »
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Votre cœur est mort, votre âme erre dans les ténèbres. Le démon qui vous accompagne a le sourire, parce que vous êtes entré dans le jeu qu'il a réglé.





Parvenir à ses fins grâce à de nombreux moyens détournés. Dans le Royaume du Mensonge et de l’Illusion, traîne souvent une petite parcelle que l’on nomme Vérité. C’est un trésor enfoui bien profondément dans les Souterrains Abyssales de ce monde. Alors, il faut explorer, chercher, creuser et plonger dans un univers de vices et de vrais-faux semblants pour obtenir le pouvoir que l’on convoite. C’est alors qu’elle se révèle comme une lumière évidente baignant dans un monde obscur contestable et discutable. On dit, des fois, qu’elle éclaire les prunelles d’un homme qui trompa un autre…


Cette lumière ne se matérialisa pas dans les yeux de la Belle Demoiselle comme un reflet bien réaliste. Cet instant, où les murs adverses s’abattent devant la Froideur Angélique de la Dame Noire, se dessina par la grâce d’un étrange sourire non malveillant mais dérangeant et troublant. Les émeraudes magnifiques, qui se posent sur le visage d’Andréa, semblent si déroutantes: comme si un évènement, bien précis, était apparu et qu’il avait été provoqué par le comportement de la Belle Demoiselle. Et, c’est là qu’elle installe le doute dans l’esprit des Gens. Le doute, il y était toujours mais toute la question résidait dans son intensité et dans son pouvoir. Lorsque le Parasite cesse sa parole, le sourire de l’Ensorceleuse s’élargit. L’attitude de la Belle Demoiselle devint subitement et momentanément plus ténébreuse : un malaise naquit dans la salle pendant un très long moment, accompagné par un profond silence alors que la Dame Noire observait Andréa… Comme lorsque quelqu’un observe les noirceurs de l’âme humaine avec un délice à la fois contemplatif et malsain. Puis, l’instant d’après, cela disparut alors qu’elle demeura satisfaite. Redevenant neutre et agréable, elle commença à ranger lentement et méthodiquement ses affaires.


Je me doutais bien que vous refuserez leurs demandes. Fort heureusement, il ne s’agissait pas d’une exigence. Ce n’est pas grave : s’ils ne peuvent se débrouiller, ils me seront redevables… Encore une fois de plus… Finalement, cela m’arrange que vous ayez refusé leurs revendications et ils le savent. Si vous aviez accepté leurs réclamations, j’aurais été quelques peu ennuyé. La morale de cette histoire est que, sans vous en douter, votre aide m’a été fort précieuse. Sur ce point, je vous en remercie…

Déclara la Dame Noire en appuyant sur le bouton « Power » de l’ordinateur portable qu’elle avait amené, imprimant un nouveau silence.



N’ai-je pas précisé antérieurement que les paroles n’étaient que des mots sans signification tant qu’elles ne s’accompagnaient point de preuves incontestables ? Tout porte à croire que je suis parvenu à obtenir ce que je désirais de cet entretien. J’en conclus donc que tout s’est déroulé comme je le souhaitais et à votre insu. Pourtant, force est de constater qu’à aucun moment, durant notre conversation, je ne vous ai dissimulé aucune information. En conséquence, je ne vous ai jamais menti. Ce qui n’a pas été votre cas.

Poursuivit la Belle Demoiselle, d’une voix calme, accompagnant des gestes à la signification insensible. Alors qu’elle se penchait pour attraper la sacoche, elle le disposait silencieusement sur la table tout en levant un regard paisible sur la Spectre.




En même temps, je disposais déjà de nombreuses informations vous concernant tandis que vous ne saviez absolument rien de moi, hormis les renseignements dont vous avez pu disposer grâce à votre réseau avec le Lion Noir. Lui-même ne sait rien de moi mais comme cela ne le dérange pas, nous nous en accommodons parfaitement. De plus, vous sembliez bien pressé de terminer notre conversation. Cela vous a desservi, je dois bien vous l’avouer car vous n’avez pas pris le temps de poser les bonnes questions. D’ailleurs, en y repensant, vous n’avez posé qu’une seule interrogation à mon propos. Puis plus rien. Vous n’avez fait qu’écouter et renseigner sans aller jusqu’au bout de ce que vous aurez pu accomplir. Ce qui me fait dire que soit, vous ne souhaitiez n’être rien de plus qu’une simple ambassadrice ou bien, soit, vous avez déjà connu des échecs par le passé et que, par sécurité si je puis dire les choses ainsi, vous ne désiriez pas vous montrer audacieuse afin de ne pas froisser votre Seigneur au risque de subir un éventuel mécontentement de sa part.

Renchérit la Belle Demoiselle alors qu’elle mit l’ordinateur dans la sacoche et qu’elle le renferma doucement.


Mais peut-être me trompe-je…

Ajouta la Belle Demoiselle en observant de son étrange regard la Spectre.



En vérité, je devais confirmer trois théories que j’avais, au préalable, émises dès le départ. Premièrement, je devais m’assurer avec certitude que vous n’étiez pas l’avatar d’une divinité infernale… Que vous n’étiez, en vérité, ni Thanatos, ni Hypnos, ni Hadès. En réponse, vous m’avez présenté votre nom et votre titre. Vous avez, de plus, mentionné vouloir en référer à vos supérieurs. Si tant est que vous ayez pu mentir et, habilement dissimuler une tout autre vérité, la présence de votre « ami » était une autre preuve de ma théorie. Aucun Dieu n’a besoin d’un Parasite comme Kochtcheï car une divinité se suffit à elle-même par définition. Il peut arriver qu'une divinité se matérialise par un support extérieur. Mais votre ami s'est présenté avec son nom et son titre. De plus, la tournure de sa parole révélait un mécontentement bien significatif à mes yeux. Comme quoi, la colère l'emporte souvent sur la raison. Pour autant, je voulais savoir s’il existait vraiment. On dirait que j’ai réussi à parvenir à confirmer sa présence. Je ne pensais pas que j’y arriverais si rapidement et si aisément. Ainsi, mes deux premières théories furent confirmées.

Enchaîna Aryen alors qu’elle se leva doucement, tenant la sacoche par la main gauche alors que son visage inexpressif se posait, non seulement, sur la Spectre mais aussi sur son compagnon.


Enfin, je devais m’assurer que c’était bien le Dieu de la Mort, Thanatos, qui régnait sur les Enfers. Peut-être, vous demandez-vous comment j’en suis désormais certaine ? Par l’utilisation du terme « Sa Seigneurie » prononcé par votre ami Andréa ? La sémantique, à travers les âges, a toujours été si cruciale car elle nous révèle tant de chose. En conclusion, je dévoilerais mes véritables propositions à votre Seigneur et Supérieur, Thanatos. Pour autant, et en guise de bonne foi, permettez-moi de vous garantir trois promesses.

Indiqua la Belle Demoiselle alors que son visage s’adoucit par un sourire, certes de convenance, mais exprimant une sérénité douce et franche.


Premièrement, d’ici, cinq jours, à compter de mon départ de votre cité qui se fera dans une heure et demi, vos biens vous seront restitués en parfait état. Deuxièmement, la somme de deux milliards de dollars vous sera gracieusement offerte comme je vous l’ai proposé au dépôt des biens : bien entendu, je vous laisse maître de cette somme. J’ajoute un petit bonus de 500 millions de dollars aux 1.5 milliards initiales. Troisièmement, je vous garantis que je ne divulguerais pas votre secret tant que nous continuerons à entretenir une relation de bonne entente professionnelle, à défaut d’un lien amical.

Promis Aryen en souriant amicalement alors qu’elle se dirigea vers Andréa et lui serra la main doucement mais fermement.




Au revoir Andréa. Salutation Kochtcheï. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Je suis persuadé que nous nous reverrons plus tard. Je vous souhaite une bonne journée et… Un prompt rétablissement…

Puis, elle recula de quelques pas, laissa Andréa lui ouvrir la porte comme le voulait la bienséance et partit.


Une fois avoir quitté la Mairie, elle se dirigea vers l’hôtel, régla la somme qu’elle devait et donna une enveloppe au propriétaire. Puis, elle prit congé en saluant et remerciant le Maître d’Hôtel avant de prendre un taxi direction l’aéroport. Prenant l’avion, elle s’assit à sa place lorsqu’un homme s’assit à côté d’elle. D’un regard, elle estima que celui-ci était charmé par son apparence. D’ailleurs, cela se confirma lorsqu’il la salua et entama la conversation. À un moment, il lui demanda si son séjour à Los Angeles s’était bien déroulé. Elle imprima un petit silence avant de répondre par l’affirmative en souriant calmement…





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Le visage de la Dame Noire était indéchiffrable ou, pour être plus précis, il était difficile de déterminer précisément ce que signifiait son expression. Toujours égale à elle-même, Andréa était encline à y voir une condescendance amusée qui lui donnait envie de raccompagner son invitée par la fenêtre. Une attitude aussi puérile constituerait toutefois un manquement impardonnable aux règles de l'hospitalité qui ne manquerait pas de rejaillir sur le Faucheur, aussi s'abstint-elle.

Son calvaire n'était hélas pas tout à fait terminé, il lui restait à endurer le discours d'adieu d'Aryen. Là encore elle dut faire un effort surhumain pour ne pas interrompre les exultations de son interlocutrice d'une remarque désobligeante. Mais elle n'en pensait pas moins...

Avec un aplomb inébranlable, la jeune femme commença en transformant l'échec de sa tentative de faire cracher de l'argent aux Spectres en victoire personnelle. Nul doute qu'elle se serait tout autant vantée si l’Étoile Terrestre avait cédé à ses demandes ; en vérité l'une comme l'autre réponse n'aurait fait que renforcer son ascendant sur ses petits protégés. Soit elle les liait à sa personne en leur prêtant de l'argent, soit elle leur faisait payer le prix de ses talents de négociatrice. Elle n'avait guère de mérite à sortir gagnante d'une telle situation. Enfin, si elle était contente et que dans le même temps les infernaux évitaient de débourser trois milliards...

La suite ne s'annonçait pas plus brillante. Se présenter ostensiblement à cet entretien sous la bannière de la Vérité pour ensuite affirmer que les mots n'étaient que du vent, tout en renvoyant à la Liche les accusations concernant sa propre duplicité, la Dame Noire ne manquait pas de culot. Andréa avait peut-être omis de mentionner certaines informations que son invitée n'avait pas à connaître mais elle n'avait pas prononcé de paroles mensongères. De plus, Aryen non plus n'avait pas posé beaucoup de questions. Aurait-elle voulu que son hôtesse prenne l'initiative de la mettre au courant de tous les tenants et aboutissants de la politique infernale ? Aurait-elle elle-même daigné répondre si la jeune fille s'était montrée plus curieuse à son égard ? Peu probable.

Quant à ses déductions concernant la polonaise et l'Au-delà en général... Les conclusions étaient correctes, le raisonnement qui y menait l'était moins. Et souvent superflu quand on considérait les autres renseignements dont semblait disposer Aryen. L'incarnation d'une divinité ? Mais bien sûr, les avatars divins se baladaient souvent dans la rue escortés par de simples Squelettes pour aller papoter ensuite avec la première Black Knight venue, sans même savoir si la discussion serait d'une importance suffisante pour mériter qu'Ils y investissent Leur temps si précieux. Pour ce qui était des raisons qui poussaient la Liche à ne pas vouloir trop s'impliquer par contre, elle avait mis dans le mille, il fallait bien lui accorder cela. La pertinence de l'information restait toutefois limitée dans la mesure où tout autre Spectre se serait pareillement refusé à outrepasser ses prérogatives et que cela ne lui serait guère utile pour négocier avec le fils de Nyx – à supposer qu'Il trouve un intérêt à ses propositions.

Enfin, la question de l'identité de l'actuel dirigeant des Enfers... La Dame Noire avait deviné correctement mais c'était davantage dû à la chance qu'à la justesse de ses réflexions alambiquées. Elle avait elle-même mentionné Thanatos, bien sûr qu'Andréa avait répondu en faisant usage de Son titre protocolaire ; le terme utilisé aurait été le même si le nom prononcé avait été celui d'Hypnos tandis qu'une tentative d'en appeler à l'un des Juges aurait donné du « Son Excellence » et que l'évocation du Souverain Abyssal ou de Son Épouse aurait appelé un « Sa Majesté ». Quoi qu'il en soit, l'envoyée de l'Île de la Reine Morte n'avait au final percé qu'un secret de polichinelle : les Marinas étaient au courant, les Ases étaient au courant, les Saints étaient au courant, Takeya était au courant – et aurait pu l'en informer, lui épargnant ainsi la nécessité de cuisiner son hôtesse si seulement les Chevaliers Noirs formaient une faction digne de ce nom – et les Spectres étaient au courant, cela allait sans dire.

Sachant cela, les airs supérieurs de son invitée devenaient d'un coup beaucoup plus supportables. Kochtcheï repassa les commandes de son corps à sa partenaire pour qu'elle puisse conclure à son tour leur entretien.

« Et moi j'en déduis que vous ne devez pas être en très bons termes avec le Lion Noir, autrement vous auriez su qui était à notre tête avant même de venir nous voir. Maintenant que vous avez fini de prouver à quel point vous êtes plus rusée qu'une lycéenne, je vais vous laisser réfléchir aux arguments que vous pourrez employer pour convaincre un Dieu. »

Sur ces mots, Andréa se leva et ouvrit la porte pour laisser sortir Aryen. Une fois la Dame Noire hors du bâtiment, le parasite relâcha les derniers vestiges du contrôle exercé sur le système nerveux de son réceptacle. La douleur revint, cuisante, et la jeune fille s'effondra en retenant un cri. Haletante, elle ne put que s'asseoir laborieusement dos au mur en attendant de calmer sa respiration. Pour la distraire de l'état de son corps, l'ancienne Liche ne perdit pas de temps à se rappeler à son attention.

« Que devrions-nous faire de cet argent ? »

« Les deux milliards ? Sa Seigneurie en décidera, en attendant on y touche pas. Pourquoi ça ? »

« Parce que c'est insultant. Qu'elle appelle cela un gage de bonne volonté autant que ça lui chante, nous sommes des Spectres et nous n'avons pas besoin que l'on nous fasse la charité. Surtout quand cela vient d'un Chevalier Noir. »

« Thanatos en décidera... » répéta la polonaise.

Les négociations seraient-elles fructueuses ? Bonne question, rien n'était certain mais les gardiens de l'Au-delà ne se laisseraient pas amadouer si facilement. L’Étoile Terrestre de l'Immortalité n'avait pas été très charitable au cours de cette première rencontre, laissant sa mauvaise foi – et il faut bien l'admettre, son hostilité envers une femme autrement mieux fagotée qu'elle-même – prendre le dessus. Peut-être la prochaine se déroulerait-elle mieux... Ou peut-être pas. L'argent n'avait que peu d'importance pour les Spectres, ils accordaient bien plus de crédit à la puissance et à l'influence. Seulement, que pouvait-elle bien leur apporter en la matière ? Son expertise en matière de corruption, menaces et chantages ? Ce serait sans doute insuffisant, leurs compétences dans ce domaine étant difficiles, voire impossibles à égaler : qui d'autre en effet pouvait promettre l'Enfer ou le Paradis, qui d'autre possédait un registre exhaustif de tous les sales petits secrets de l'Histoire de l'humanité, aussi bien gardés soient-ils ? Dans un registre plus terre-à-terre, qu'avait-elle à proposer à un Faucheur qui en sus de Sa fortune personnelle pouvait compter sur l'appui du lobby du pétrole, du complexe militaro-industriel, de l'appareil diplomatique de plusieurs nations proches et moyen-orientales ainsi que du lobby juif depuis la conquête d’Israël ?

« Elle a remporté la confrontation avec un simple soldat, la suite ne sera pas aussi facile. » affirma Kochtcheï à son hôte grimaçante.
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