Après s’être occupé des forces de Hèl à Vanaheim, Wulf et Reiner s’étaient rendu à Noatunn pour faire un rapport de la situation au Vaeringjar, le seigneur de la ville et accessoirement aussi le souverain de Vànaheim. Fait unique dans les Royaumes du Nords, il s’agissait d’un souverain élu (à vie) parmi les membres de l’aristocratie Vanes, il en allait ainsi depuis la disparition de l’ancienne famille royale. L’actuel n’était clairement pas connu pour être un foudre de guerre, au contraire, il préférait de loin se consacrer aux affaires commercial et à l’agrandissement de sa citée, l’une des plus grande des neufs royaumes, délaissant parfois un peu ses autres obligations.
 
-  Je vous remercie pour ce que vous avez fait pour nous et rend grâces au Père de Tout et au divin Freyr pour notre alliance avec le royaume d’Asgard. Depuis la fin de la guerre contre les fléaux, il ne se passait pas un jour sans que nos patrouilles accrochent une bande de pillard, mais nous étions loin de nous douter que la situation était aussi grave. La présence de ce Jotunn est inquiétante, car cela fait de plus plusieurs jours que le thrudvanguar, la puissante forteresse de Jotunheim ne donne plus la moindre nouvelle, nous craignons que les forces de Hèl puissent être venu à bout de ses fortifications, ouvrant donc la route à de possible raid des créatures résidant dans ce royaume. Pourriez-vous vous assurez du sort de la forteresse ?
 
Avant de partir, Wulf observa bien la ville de Noatunn, son port naturel avait été agrandi au fil des siècles et à présent l’essentiel de la flottes des Royaume du nord y étaient à quai. Des Snekkjars, rapide et agile, des Knorrs plus massif destiné au transport de marchandise et les puissants DrakeSkib, des navires dépassant les autres navires en termes de taille, d’une bonne centaine de mètre de long et à la coque couverte de rune leur permettant de naviguer sans risque sur les mers gelée du nord. Un pan entier du port était réservé aux chantiers-navales qui faisaient la fierté de la ville par leur savoir-faire. La ville elle-même était constitué de nombreux bâtiments entouré d’une grande palissade de bois, les places étaient occupés par les marchés et de nombreuses statues acéphales représentants les Vanes tel Njord, Aegir,Freyr ou Freyja se dressaient un peu partout. De nombreux quartier artisans étaient affairé en permanence, prouvant que Noatunn était probablement le cœur économique du Nord. Cependant tout étant si traditionaliste, on pouvait se demander si cette ville survivrait à l’introduction de technologie de l’extérieur.
 
Une fois qu’ils furent sortis de la ville, Wulf prit Reiner à partit pour lui montrer le médaillon d’ivoire qu’il avait arraché du cou du chef des pillards, il devait lui communiquer cette information.
 
- J’ai pris cela sur le chef du groupe que j’ai neutralisé. J’ai déjà vu ce médaillon auparavant, au cou d’une sorte de prédicateur membre d’une secte, « les Fils du Fimbulvetr » comme ils se font appeler. Ces mecs sont prédits une sorte de délire de la « supériorité des Asgardiens » et estiment aussi que les Polaris ont perdu tout droit de gouverner suite à notre défaite face à Athéna il y a 30 ans. Jusque-là tout le monde les prenait pour un groupuscule d’illuminé à moitié fou, mais ils semblent décider à profiter du chaos pour radicaliser notre peuple. Je suis presque sûr qu’il devait avoir des complices dans les murs de la ville pour leur ouvrir les portes, mais notre arrivée à dut les poussées à se mettre au vert.
 
Une fois cela dit, Wulf augmenta alors son cosmos pour se rendre sur les terres montagneuses de Jotunheim. Ils atterrirent en plein milieu d’un des blizzards les plus costaud qui lui avait été donnée de subir. Wulf aurait bien aimé directement se rendre dans la forteresse, mais il ignorait totalement sa localisation exacte et ce brouillard empêchaient sa localisation. Les blessures que Wulf avait subi lors du précédent combat se réveillèrent au contact du froid ce qui lui donna un moment de faiblesse. Il s’appuya donc contre un rocher le temps que sa tête arrête de tourner. Il sortit alors l’une des flèches qui l’avait blessé et qu’il avait conservé. Le métal ne correspondait à rien de ce qu’il connaissait et il n’en revenait toujours pas de la facilité avec laquelle ce trait avait percé ses protections. L’espace d’un instant, il se demanda si la pointe n’avait pas été enduite de poison, cela expliquerait les vertiges qu’il ressentait en ce moment, mais cela pouvait tout aussi bien être dû au fait qu’il tirait pas mal sur la corde, enchaînant cette mission juste après une rage Berserk, sans vraiment prendre le temps de récupérer.
 
- On ne voit rien ici !! Cela pourrait être le lieu idéal pour une embuscade. Tant dit quoi Reiner ? On tente quand même de rejoindre Thrudvangar ? Ou on attend la fin de la tempête ? Normalement, quand on verra notre destination, on le saura.
 

Wulf était obligé de crier pour que son compagnon puisse l’entendre par-dessus le vent, d’ailleurs il le distinguait à peine en ce moment dans la tempête de neige dans laquelle ils étaient pris. Wulf savait que Jotunheim avait toujours été réputé pour la rudesse de son climat mais Wulf ne se serait jamais attendu à cela.

Reiner n’avait pas perdu de temps pour prendre des mesures face à la tempête qui les assaillait et avait utilisé son cosmos pour bâtir un abri. Jotunheim était l’une des régions les plus froides du grand nord, même pour les habitants d’Asgard pourtant déjà endurcit. Comment les locaux arrivaient à vivre sur ces terres ? il n’en avait aucune idée.
 
- Efficace comme structure.
 
Profitant de l’abri et de la chaleur que créait Reiner, Wulf s’assit à terre et retira son casque. Il était content d’avoir un moment de repos pour récupérer, et surtout pour retirer la pointe de flèche qui était resté planté dans son flanc gauche, la hampe s’était brisé dans sa main quand il avait essayé de retirer les traits qu’il avait encaissé. Il mit d’abord la main dans une sacoche qu’il gardait toujours auprès de lui dans lequel il avait de quoi grignoté, essentiellement des morceaux de viandes séché et salé pour une meilleure conservation. Il prit un morceau pour le manger avant d’en tendre un autre à Reiner au cas où il aurait une petite faim en attendant la faim de la tempête.
 
- Espérons que le courroux de Skadi ne durera pas plusieurs jours comme cela arrive parfois. Surtout espérons que ce retard ne sera pas fatal aux défenseurs de Thrudvanguar, si ce n’est pas déjà trop tard.
 
À ce moment, Wulf retira sa cuirasse qui le gênait, une fois cela fait, alors que le vent soufflait encore dehors, Wulf observa la plaie, cette dernière n’était pas belle à voir mais elle ne lui semblait pas grave, il avait déjà vu bien pire. Il introduisit ses doigts dans la plaie, l’élargissant, pour s’emparer de la pointe et commença à la retirer. C’est à ce moment qu’il commença à sentir une vraie résistance, la pointe étant probablement barbelée, prévu pour aggraver la blessure en cas d’extirpation de la pointe.
 
- Je te préviens, ça risque de ne pas être beau à voir.
 
D’un geste brusque, il retira la pointe d’un seul coup, malgré la douleur Wulf serra les dents pour ne pas lâcher un cri de douleur. Immédiatement après, il augmenta son cosmos pour l’appliquer sur sa blessure et la cautériser faute de mieux toujours sans vraiment émettre de bruit. Une fois cela fait, Wulf ferma les yeux un instant pour récupérer un coup.
 
- Es-tu déjà venu dans ce royaume Reiner ? Le climat n’y est pas réputé être l’adversaire le plus dangereux, en tout cas bien moins dangereux que le caractère de ses habitants.
 
Il lui semblait bizarre de ne ressentir aucune présence, il avait l’impression que son champ de perception était limité à l’igloo et cela le perturbait, il lui semblait bizarre que même avec la tempête il ne repéra aucun signe de vie dehors. Jotunheim n’était pas un désert pourtant, de nombreuses créatures y vivaient. Il devait aussi reconnaître que Jotunheim restait une place de choix si on se fiait aux histoires circulant sur ce domaine, il s’agissait d’un excellent lieu pour mourir au combat.
 

- J’ai entendu dire qu’il y avait récemment eu une bataille pas loin d’ici, mais je n’ai pas plus d’information à part que cela impliquait une vraie armée de Jotunns, tu crois que cela concerne notre affaire ?

Au fur et à mesure que la tempête perdait en intensité, Wulf garda le silence, respectant la pensivité de Reiner. Pour sa part, il se demanda ce qu’ils allaient trouver à Thrudvanguar, il ne pouvait pas vraiment imaginer une force capable de détruire une telle forteresse, sans compter la résistance bornée que lui aurait opposé le peuple de Jotunheim. Dans une région aussi dangereuse, les seuls points d’ancrage durable pour la population étaient le réseau de forteresse qui parsemaient le paysage. En ce lieu, le pouvoir appartenait à celui qui dirigeait la forteresse la plus proche et aucune citadelle n’était plus puissante que le Thrudvanguar.
 
Au moment où la tempête s’apaisa pour de bon, Wulf commença à revêtir son armure, une fois cela fait, il sortit de l’igloo. Au début, ils durent un peu dégager l’entrée de leur abri tant la neige était tombée en quantité, une fois sortit, Wulf prit quelques secondes pour s’orienter en fonction des renseignements qu’ils avaient reçu. Il finit par désigner deux pics jumeaux, comme s’ils avaient été une montagne fendue en son centre par la foudre de Thor.
 
-  Normalement, Thrudvanguar se trouve de l’autre côté. De toute façon, si le quart de ce qu’on raconte sur cette forteresse est vrais, on aura aucun mal à la repérer. Et si seulement la moitié s’avère exacte les forces de Hèl n’ont aucune chance de s’en emparer quel que soit leur nombre.


- Dans le cas contraire, les Nornes seules savent quand nous pourrons en reprendre le contrôle.
 
Wulf utilisa son cosmos pour dépasser les deux pics qu’il avait désigné plus tôt. Puis, il atterrit sur les flancs de la montagne la plus proche, près d’un arbre qui semblait visiblement avoir été frappé par la foudre bien que toujours debout. Au moment où il atterrit, Wulf sentit à nouveau les douleurs de son dernier affrontement et la fatigue issus de sa rage, il manqua de s’écrouler et put tout juste se rattraper sur le tronc. Il s’appuya dessus pour éviter de s’écrouler une nouvelle fois.
 
 Et ce fut là qu’il vit l’un des spectacles les plus impressionnants qu’il lui avait été donné de voir, la Forteresse de Thrudvanguar. Elle trônait au sommet d’une montagne, impressionnante de par sa taille et sa robustesse. Elle semblait avoir été taillé à même la roche sur laquelle elle était sise. Des dizaines de sections s’élevaient sur toute son étendue et d’innombrable tours parsemaient le rempart le plus épais et le plus solide qu’il lui avait pu voir. La majesté du lieu était assez brutale, frustre, loin d’être un chef-d’œuvre esthétique, mais l’aura de puissance qu’il dégageait était indéniable. La légende voulait que ce soit Thor en personne qui aie fait construire cet endroit et qu’il avait été prévus pour que ses défenseurs, fussent-ils de simples mortels, soient même capables de repousser les assauts d’un dieu. Chaque section de la citadelle était un nouveau point fortifié dont les assaillants se verraient obligé de refaire le siège, sans possibilité de se protéger efficacement contre les tirs des défenseurs, des machines de guerre créé par les nains étaient disposés un peu partout sur les fortifications, de puissantes runes étaient gravées sur la roche pour la protéger de toutes attaques magique ou cosmique. Qu’elle ironie qu’il n’y ai jamais eu assez de guerriers disponibles dans les royaumes du nord pour garnir totalement ce monstre de roche, aux dernières nouvelles, la garnison ne se composait d’un demi-millier d’hommes… ce qui restait un défi de taille.
 
Wulf repéra néanmoins que les combats avaient été rude, plusieurs tours étaient en piètre état, une brèche avait même été ouverte dans les murs de la forteresse, une première si sa mémoire ne lui jouait pas de tours. Mais cela n’était rien comparé au charnier qui entourait la forteresse. D’innombrables cadavres d’hommes, de Jotunns, de Trolls, de nains, des draugrs et de nombreuses autres créatures, ainsi que les carcasses de leurs armes de sièges (de factures non-humaines pour la plupart). De nombreux bûchers étaient allumés dans les vallées, une fumée noirs et étouffantes s’élevait dans les airs et charriait une odeur de cadavre insoutenable dans tous les environs. La bataille avait dut être terrible et Wulf espérait que les défenseurs avaient pu l’emporté.
 
Ce fut à ce moment que Wulf remarqua que ses pieds étaient tâchés d’un liquide entre le bleu et le rouge, en se tournant à nouveau vers l’arbre, il comprit. Il ne s’agissait pas d’un arbre, mais d’un projectile d’une des balistes du fort, visiblement cassé en deux par le Jotunn qui l’avait encaissé, Jotunn sur lequel il se tenait en ce moment. Il ne savait pas ce qui était le plus impressionnant, la taille de la flèche, où celle du Jotunn sur lequel il se trouvait. Au vus de la taille, presque vingt mètres de haut, il devait probablement s’agir d’un chef, ou en tout cas d’un individu exceptionnellement grand.
 

- Dire que je croyais qu’on avait eu droit aux plus grandes batailles en Asgard. D’un coup je me sens plus humbles.