Dans la chaleur étouffante du volcan, la lueur ocre du magma se reflétait avec avidité sur l’armure divine de bêta. L’habit sacré trônait sous sa forme de destrier d’Odin en plein cœur du volcan. Habit de métal, il n’en paraissait pas moins vivant, prêt à bondir pour venir habiller son porteur. N’en déplaise aux détracteurs du destin, le propriétaire légitime de l’armure choisit cet instant précis pour pénétrer dans la caverne. Derrière lui, le passage invisible qui menait au royaume des nains terminait de se refermer.

Goûtant de tous ses sens la chaleur infernale qui régnait en ces lieux, Reiner avança en direction de l’étendue de lave. Les yeux perdus dans une réflexion profonde, il avançait machinalement, pensant aux évènements qui l’avaient amené aux portes du royaume des nains.

Il y a de cela … Combien de temps au juste ? Le jeune homme avait perdu le compte et n’avait aucune idée depuis quand il s’était retiré du monde des hommes pour panser ses blessures. Toutefois, cela importait peu. Il était ressorti du combat qui avait opposé les forces de Surtr à celle d’Odin dans un bien piètre état. Son combat contre Lughorthin et Skoll avait meurtri le guerrier dans sa chaire et ses os. Son armure quant à elle avait simplement été détruite. Afin de reprendre des forces, mais également de réparer son armure, le jeune homme s’était rendu auprès de ses amis d’autre fois, les nains.

Ces derniers avaient combattu à ses côtés durant la guerre contre Surtr et ils étaient à présent temps pour eux de soigner les vivants et de pleurer leurs morts. Bien qu’ils eussent déjà fort à faire, ils acceptaient la présence du jeune homme à leurs côtés. Ainsi nains et homme partagèrent ensemble ce moment.

La solitude qui suivait la fin d’une guerre était parfois un poisson bien plus vicieux que les combats eux-mêmes et Reiner fut heureux de ne pas devoir affronter cette épreuve seul. Auprès des nains, il prit le temps de regagner des forces, petit à petit son corps retrouva toute sa souplesse et toute sa puissance. Il avait fallu beaucoup de repos avant de guérir de ses blessures, mais bien vite, le guerrier d’Odin reprit l’entraînement.

Son armure quant à elle fut remise aux meilleurs forgerons. Maîtres dans l’art du travail du métal et des runes, les nains redoublèrent d’efforts dans cette tache harassante. Jour et nuit les maîtres forgerons firent chanter le marteau et l’enclume. Le guerrier divin n’était pas en reste et canalisa tout son Hamr pour entretenir les feux de la forge des jours durant. L’effort avait été éprouvant, mais le résultat en valait largement la peine.

Brillant de son plus bel éclat, l’armure divine de bêta semblait plus vivante que jamais. Reiner n’u pas besoin de revêtir l’amure pour apprécier l’incroyable qualité de l’artisanat nain. L’art de la forge était ici représenté sous la plus parfaite forme et c’est avec une excitation difficilement contenue qu’il avait revêtu son armure pour apprécier chaque détail du travail effectué.

Cependant, la réparation de son armure le repos n’était pas les seules raisons qui avaient poussé Reiner à se rendre auprès des nains. Après cette guerre qui venait de s’achever, il faudrait bientôt reconstruire le royaume et l’aide de ce peuple bâtisseur ne serait pas trop. Les négociations et les tractations entre le peuple nain et l’émissaire d’Odin avaient étés complexes, longues et éprouvantes.
Atteignant le centre du volcan, Reiner laissa ses pensées s’envoler et posa son regard sur l’habit de Sleipnir. L’heure était venue pour le serviteur du père de toute chose de retrouver les seins. Laissant le calme l’envahir, il fit le vide dans son esprit. Plus serein que jamais, il commença à déployer son aura, avec douceur d’abord et avec détermination ensuite. Le guerrier divin de bêta était de retour et il était bien décidé de le faire le faire savoir à tout le royaume. Poussant son Hamr au maximum il appela son armure qui vint de toute sa fougue recouvrir son corps.

Quittant le volcan d’un pas décidé, le guerrier divin se dirigeait tout droit vers le palais d’Asgard. Le travail qu’il restait à faire pour reconstruire le royaume était pantagruélique, mais heureusement les hommes ne seraient pas seuls pour mener à bien cette tâche.