Saint Seiya
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Andréa
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Andréa
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HRP : Le rp avec Follet au Yomotsu Hirasaka est basculé en FB avec l'accord du staff, ce rp-ci fait suite.

Andréa avait besoin d'un moment pour reprendre ses forces. La Spectre et les Chevaliers Noirs étaient de retour à leur point de départ, le promontoire de roche volcanique battu par les vents et les embruns de Death Queen Island. L'effort fourni pour transporter autant de personnes entre les mondes commençait à lui peser malgré son désir de ne pas passer pour une faible devant l'arrogant Oiseau de Paradis. Un point d'orgueil bien inutile – qu'en avait-elle à faire après tout qu'il se gausse, c'étaient les bonnes grâces de Ntikuma qu'il convenait de s'attirer – mais naturel. Enfin, peut-être que la traversée l'aurait calmé et qu'il mettrait lui-même suffisamment de temps à s'en remettre pour éviter à la jeune fille de perdre la face.

« J'espère que vous avez apprécié le voyage. Comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas donné à tout le monde de voir l'Au-delà et d'en revenir... » souligna-t-elle en reprenant son souffle et en stabilisant le tremblement de ses genoux.

Une fois redevenue capable de se tenir bien droite sur ses jambes, la Liche se tourna vers le forgeron et entama la suite des négociations, encore inachevées après leur petit détour. Les armures noires étaient de précieux artefacts, même s'il ne s'agissait que de répliques, il n'allait pas leur en céder trois pour si peu... Ou s'il tentait de le faire, il serait sans doute promptement rappelé à l'ordre par le musculeux américain. Lui ne se satisferait pas d'un peu de tourisme ésotérique et essayerait peut-être même de grappiller quelques miettes de récompense infernale.

« Cela vous convient-il pour la première partie de notre accord ? Si oui, je pense que nous pouvons passer à l'étape suivante. Que souhaiteriez-vous d'autre en échange de vos créations ? »

Le petit être masqué l'avait déjà surprise avec sa première requête, elle se méfiait donc de ce qu'il demanderait ensuite. Quelque chose d'évident mais que seuls les Spectres pouvaient offrir comme la vie éternelle, l'effacement de ses péchés personnels ou la résurrection d'un cher disparu ? Ou peut-être la richesse ou l'assistance des guerriers d'outre-tombe... ou quelque chose de beaucoup moins conventionnel ? Mystère.
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Gorislava
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Gorislava
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Gorislava
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La Spectre et les deux mercenaires en avaient enfin terminé avec le Yomotsu Hirasaka et les esprits qui y pullulaient et se répandaient en farces ineptes. Ce voyage dimensionnel fut émotionnellement éprouvant pour Reagan, dont l'intégrité psychologique et physique avait été égratignée. Exprimer de la peur et une colère aussi disgracieuse en public l'avait laissé honteux et frustré. Il aurait bien voulu exorciser le maudit fantôme à sa manière en guise de revanche pour cette humiliation, mais Ntikuma et Andréa avaient manifestement d'autres projets pour cette chose. Dès que les trois larrons se matérialisèrent sur le sol volcanique de Death Queen Island, l'Américain s'empressa donc de se recoiffer tout en se retenant d'émettre une série de jurons. Il sortit aussi un petit miroir d'une fente de son plastron et vérifia si son maquillage ne s'était pas trop craquelé. Hélas, celui-ci n'avait visiblement pas tenu le choc et nécessitait une nouvelle séance chez l'esthéticienne.

Quand la Spectre demanda aux Black Knights s'ils avaient aimé leur excursion au seuil des Enfers, le sang de l'Oiseau de Paradis ne fit qu'un tour. La crinière hérissée et l’œil incendiaire, il se planta devant son interlocutrice et commença à vociférer :

"Apprécié ?! Comment voulez-vous que j'apprécie un voyage aussi atroce ! Vous avez vu ce que les abominations qui rôdent dans votre trou infâme ont fait à mon maquillage soigneusement élaboré ?! J'ai l'air absolument hideux à cause de ça, alors que mon visage irradie de beauté en temps normal ! C'est inacceptable, vous m'entendez ? INACCEPTABLE !!"

Une fois qu'il eut fini de s'indigner, Reagan inspira puis expira profondément avant de se calmer. Continuer de s'exciter en vain n'allait certainement pas arranger la conclusion de cette histoire. En ce qu'il s'agissait des transactions avec la fidèle d'Hadès, il en avait terminé de ce côté. De toute façon, il n'était guère d'humeur à discuter et préférait largement s'occuper de son apparence dans l'immédiat.

"Ceci étant réglé, je compte sur vous pour respecter votre part du marché." dit le Chevalier Noir tout en époussetant son costume. "Je n'ai rien à ajouter à l'affaire, mais si le brave Ntikuma tient à exiger quelque chose d'autre de vous, qu'il le fasse. Sur ce, je me retire !"

D'un mouvement majestueux, il tourna les talons et s'apprêta à quitter la Liche et le forgeron, non sans adresser une invitation à ce dernier :

"Dès que tu en auras fini avec la demoiselle, mon brave Ntikuma, viens me voir au laboratoire des alchimistes. Ce sera l'endroit où tu officieras dorénavant, tu auras accès à tout le matériel dont tu auras besoin là-bas. Ne tarde pas à t'installer, car tu auras déjà du pain sur la planche avec moi."

L'Américain ponctua ces paroles en déployant sa cape d'un geste théâtral puis s'éloigna silencieusement du port de l'île pour se diriger vers la zone urbaine au pied du volcan. Il était temps pour lui de se doter d'une Armure Noire digne de sa personne, au lieu du tas de ferraille laid et inutile qu'il arborait actuellement. Si le forgeron était réellement à la hauteur de ses attentes, l'Oiseau de Paradis allait finalement jouir de la protection d'une cuirasse aussi rutilante qu'impénétrable. Avec un tel atout, son corps d'athlète et d'esthète deviendrait quasi-imperméable aux attaques, empêchant ainsi sa magnificence d'être altérée ! Que les ennemis de la beauté viennent à lui, aucun de leurs coups empreints de médiocrité ne pourront le toucher !

Cette perspective apaisa légèrement Reagan, dont la récente vexation réclamait une quelconque revanche en retour. Peut-être trouverait-il un champ de bataille à l'épreuve de son incommensurable puissance prochainement. En cette ère tourmentée, les occasions de combattre ne manquaient pas, aussi devait-il rester vigilant. Mais pour l'instant, le Chevalier Noir allait mettre toutes les chances de son côté, quitte à employer des méthodes que certains ignares qualifieraient de répréhensibles...
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Ntikuma
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Jamais l'air lourd et crasseux de Death Queen Island ne lui paraîtrait si pur après un tel voyage.

Dès que la jeune Spectre ramena les deux mercenaires chez les vivants, Ntikuma prit une grande inspiration en observant l'horizon, écoutant avec attention le bruit des vagues se brisant sur les rochers obscurs et ressentant la chaleur brûlante sous ses pieds. Découvertes insolites mises à part, ce voyage avait été un cadeau sans prix, une fenêtre ouverte sur une vérité que bien des mortels ne pouvaient saisir. Non pas qu'elle lui plaise, au contraire, mais au moins, l'artisan savait. Et après avoir vu son futur -le futur de tous, le conteur ne pouvait qu'apprécier le présent, aussi misérable puisse-t-il-paraître.
Car ç'aurait pu être son âme effacée marchant vers un dernier jugement.

Les yeux fermés, s'imprégnant d'une nouvelle sérénité qui circulait dans son corps, l'Ashanti sursauta en entendant les plaintes de l'autre mercenaire qui, visiblement, n'avait pas tiré les mêmes conclusions de leur voyage.

Le changement avait été si drastique qu'il en était terrifiant. Sans avoir les mêmes standards de beauté que l'Oiseau du Paradis, la silhouette rouge avait malgré tout bien qu'il prenait grand soin de sa personne, autant dans son physique que dans la façon dont il s'adressait à autrui, ce qui n'était pas un mal. Mais au Yomotsu Hirasaka, Reagan avait pris des allures de bête sauvage, et même après leur retour son masque d'élégance (ou peu importe ce que c'était supposé être) avait laissé entrevoir la vérité cachée derrière le maquillage et les poses extravagantes.

Mais qu'est-ce qui pouvait être fait? À la fois désolée et craintive, l'Araignée le laissa se déporter sur la Spectre, n'osant pas relever la tête pour croiser leur regard. Ce n'est qu'après son départ, et l'ordre de le rejoindre une fois ses macabres affaires terminées, que Ntikuma osa s'approcher d'Andréa, prenant place au sol avant de l'inviter à en faire de même, ne cachant pas sa honte du comportement de son collègue nouvellement rencontré. Ce qu'il voulait en échange... Il y avait bien quelque chose, c'était peut-être trop lui demander, mais s'il n'y avait qu'un espoir, une simple lueur d'espoir, de récupérer son pouvoir perdu...

Pour cela, les solutions n'abondaient pas.

L'artisan déroula son écharpe dorée et la déposa sur ses genoux, s'assurant que la jeune femme voit l'extrémité déchirée. Au moins, les brûlures avaient disparu... le tissu s'illumina de mille feux avant de commencer à se reconstruire, filament par filament. Les réparations étaient presque achevées quand une énorme araignée dorée surgit de la manche du forgeron pour se jeter sur l'écharpe, déchirer l'extrémité nouvellement réparée et fuir avec le morceau de tissu. Le reste de l'écharpe perdit de sa lueur pour se contenter de clignoter faiblement, comme si l'énergie l'avait quittée. Vif comme l'éclair, Ntikuma l'attrapa entre ses mains, mais elle s'évapora en même temps que le bout de tissu volé. Rien de tout ça n'avait été vrai: le tissu déchiré n'avait été qu'une émanation de cosmos, tout comme l'insecte qui l'avait volé. La vérité était bien moins impressionnante: si elle tentait de la réparer, la silhouette rouge n'y arrivait tout simplement pas. C'était comme avec les armures: l'écharpe se contentait d'absorber tout sans jamais changer.

Mais c'était malgré tout une représentation assez précise de ce qui s'était passé. Une araignée lui avait enlevé une partie de son écharpe et donc, son pouvoir. Pouvoir qu'il souhaitait récupérer, mais pour cela, il fallait retrouver l'imposteur.
L'écharpe reprit vit, se tortillant comme un serpent pour aller se glisser entre les deux protagonistes et écrire le nom du responsable en lettres calligraphiées. Ou du moins, le nom qu'il s'était donné pour tromper le forgeron en devenir.

Anansi

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Andréa
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Elle avait espéré voir Reagan secoué par son incursion outre-tombe mais elle n'en demandait pas tant. La polonaise demeura de marbre tandis que l'américain se lamentait comme une diva musculeuse, se répandant en jérémiades sur l'état de son maquillage. Il ne l'impressionnait pas : elle avait vu la magnitude de son aura et s'il pouvait se montrer agressif à l'extrême, elle doutait que cela seul suffise à le rendre dangereux pour elle. Elle se défendrait s'il décidait de s'en prendre à elle et peut-être même qu'elle marquerait des points auprès de Ntikuma ce faisant ; l'attitude craintive qu'il adoptait en évitant de trop s'approcher de son confrère en disait long à ce sujet.

Le tonitruant personnage reprit finalement le contrôle de ses nerfs et les abandonna à leurs tractations – sans doute pour aller se refaire une beauté – non sans avoir auparavant signifié au forgeron qu'il aurait prochainement besoin de ses services. Tant mieux, ils allaient enfin être tranquilles...

« Non mais il croyait quoi lui, qu'on partait en croisière ? Je lui souhaite bien du plaisir pour trouver le bureau des réclamations... » remarqua la Liche une fois l'Oiseau de Paradis hors de portée d'oreille. L'être masqué l'invita à s'asseoir, ce qu'elle fit avec maladresse (pas facile de trouver un endroit un tant soit peu confortable sur ce sol dur et inégal) tout en essayant de le rassurer comme elle pouvait sur sa situation : « Le point positif c'est que vos talents sont très demandés... Vous verrez, ils se bousculeront pour venir vous voir et là ils se montreront beaucoup plus respectueux. Des types capables de tout détruire il y en a à la pelle mais vous êtes seul à pouvoir faire ce que vous faites. »

Une fois installée, elle prêta une attention scrupuleuse au nouveau spectacle de lumières de l'encapé. Elle pouvait voir que l'écharpe d'or n'était pas une pièce de tissu ordinaire, qu'elle revêtait une valeur toute particulière aux yeux de son propriétaire... Essayait-il de lui dire qu'il était incapable de la réparer malgré ses dons ? Que c'était la faute de cette araignée ?

« Anansi... tu sais ce que ça veut dire ? » demanda la jeune fille à son prédécesseur. Le mot écrit par le forgeron n'avait aucun sens pour elle mais peut-être que le parasite fort de la mémoire de ses millénaires d'existence en saurait plus.

« Un nom que je n'ai plus entendu bien longtemps... Celui d'un esprit-araignée africain si je ne m'abuse, mais je ne connais pas les détails. »

Ah, c'était donc l'identité du malfaiteur. Bon, il y avait plus farfelu comme requête, ça ne devrait pas être un problème. « Vous voulez que nous retrouvions cet Anansi et la partie manquante de votre écharpe, c'est ça ? D'accord, nous vous aiderons. Je m'y engage au nom du Seigneur Thanatos. »

Andréa dégagea sa dextre du gantelet griffu qui la recouvrait puis la tendit au forgeron, prête à sceller cette promesse d'une poignée de main.
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Ntikuma
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Qu'il était soulageant de voir la jeune femme comprendre sa requête du premier coup! Communiquer par signes n'était pas une science exacte, surtout quand il fallait s'éloigner des phrases banales et plus formelles pour des explications plus farfelues. Communiquer par images, par contre... Ntikuma s'attachait de plus en plus à l'idée. C'était universel, impressionnant, relativement efficace et même amusant pour le conteur, qui devait constamment repousser les limites de son imaginaire. Certes, ça manquait de son, mais il n'y avait rien à faire, c'était une éternelle et cruelle tare avec laquelle la silhouette rouge n'avait pas le choix de vivre. Avec le temps, son art s'améliorerait.

Ces considérations sur sa façon de faire mises à part, l'Ashanti ne s'attendait pas à voir la jeune femme accepter aussi rapidement sa requête. Avait-elle bien compris? Était-elle désespérée au point de promettre n'importe quoi? Ou cette querelle avec Anansi n'était-elle qu'une banalité pour une Spectre dont les dieux n'avaient pas besoin de mascarade pour prendre ce qu'ils voulaient?
Partagé entre l'envie de lui expliquer un peu mieux au risque de la perdre complètement, celle de rester sur cet échange qu'il considérait un peu malhonnête mais qui au final l'avantageait et celle d'alimenter cette colérique fierté au fond de sa gorge en lui ordonnant de partir et de les laisser tranquille. Après tout, ils étaient ennemis. Elle servait un dieu, plusieurs, posait des gestes qui révoltait Ntikuma en allant à l'encontre de ce qu'il était censé défendre.
Mais il n'arrivait pas à se résoudre à ça. Pas après avoir vu ce qui se cachait sous ses propres couleurs, les monstres cachées derrière les esthètes, et de l'autre côté de la bataille... une jeune fille qui lui semblait bien sympathique et presque normale, sous son armure toute de griffes et de grimaces.
Réduisant sa méfiance au silence, le conteur accepta la main tendue de la Spectre, ses longs doigts fins dépourvus de toute blessure ne mettant aucune force dans son geste. Le contact fut bref: la main de l'Ashanti retourna rapidement se cacher sous ses longues manches pendant qu'il réfléchissait, tentait de planifier la tâche à accomplir.

Créer des armures était facile. Tout ce qu'il fallait, c'était la bonne inspiration et le travail pouvait se faire sans aucune difficulté. Mais alors qu'elle cherchait la forme à donner aux sombres protections, l'Araignée ne vit aucune image se former devant ses yeux pour la guider. Le vide s'obstinait à rester et aucune lumière ne s'échappa de ses doigts. Pas assez d'idées? Trop de liberté? L'artisan ne savait pas par où commencer, et l'espace le séparant d'Andréa resta désespérément vide pendant quelques minutes, où le conteur resta parfaitement immobile.

C'était à elle de décider.

La figure encapée releva la tête et observa longuement la Liche avant de tendre les mains pour former un signe: pouce et index liés ensemble pour former un cercle, les autres doigts parfaitement droits, et les mains pivotant en s'éloignant l'une de l'autre, pour ensuite pointer l'Immortelle. Le manège fut répété plusieurs fois, seulement pour se rendre à l'évidence que ce n'était pas suffisamment clair. Fermant les yeux quelques secondes pour reprendre un peu de contenance, Ntikuma passa un doigt sur la pierre volcanique, écrivant maladroitement quelques mots qui s'illuminèrent sous la poussière juste devant Andréa.

Une histoire.

Il la désigna ensuite d'un coup de menton, lui indiquant que c'était à elle de conter. Elle savait ce qu'elle voulait plus que l'Ashanti, il était normal qu'elle l'aide à donner forme à ses créations. Tout ce qu'il resterait à faire, par la suite, serait de façonner cette histoire pour la rendre réelle.

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Andréa
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Marché conclu, excellent. La jeune fille observa le conteur avec une curiosité manifeste, impatiente de voir à nouveau son pouvoir son pouvoir à l’œuvre. Elle se demandait quelles armures il pourrait bien choisir de produire. En tout cas il avait l'air très concentré – pour autant qu'il soit possible de s'en rendre compte de la part d'une silhouette masquée et voilée.

Une minute passa, puis deux, puis trois... sans résultat. Pas le moindre jeu de lumières et encore moins d'armures noires. Le parasite exhorta son hôte à la patience, lui rappelant que le forgeron devait quand même créer un objet à la fois relativement massif et hautement complexe. Mais ce fut Ntikuma lui-même qui sembla abandonner puis se remit à gesticuler. Elle ne comprenait pas ce qu'il essayait de lui communiquer, rencontrait-il un problème imprévu ? Est-ce qu'il lui expliquait les raisons de son blocage ? Andréa se promit derechef d'apporter un bloc-notes et un stylo la prochaine fois qu'elle aurait affaire au petit être, ce serait plus pratique...

Le mystère fut enfin levé quand le forgeron écrivit deux mots sur le sol... pour l'un des deux Spectres du moins, parce qu'elle se demandait pourquoi l'être en rouge avait besoin qu'on lui raconte une histoire.

« Ah, je me disais aussi... »

« Pardon ? Tu m'expliques ? »

« Te rappelles-tu du mouchoir ? Je ne crois pas qu'il l'ait créé à partir de rien, c'est un pouvoir qui n'appartient qu'aux Dieux – et encore. Il te demande de lui fournir le matériau métaphorique dont il a besoin pour focaliser son cosmos. »

Oui, ça semblait logique... mine de rien son prédécesseur était au service des divinités infernales depuis des millénaires, il avait roulé sa bosse et devait donc s'y connaître un minimum. Une question restait toutefois à résoudre : quelle histoire pourrait-elle bien lui raconter ? Ce fut à son tour de se mettre à réfléchir, les bras et les jambes croisés, en fermant les yeux pour mieux se concerter avec Kochtcheï. Il était d'avis de lui narrer un épisode de la mythologie grecque, appartenance olympienne oblige, mais elle ne trouvait pas ça très original – le pauvre aurait largement le temps de s'en faire rabattre les oreilles en compagnie des autres Chevaliers Noirs – aussi opta-t-elle pour quelque chose de plus... personnel.

« Oh non non non non non, n'y pense même pas... »

La polonaise sourit, s'excusa pour l'attente et s'éclaircit la voix avant d'entamer son récit. Une histoire que sa mère lui racontait quand elle était petite...

« Il était une fois un roi qui avait trois fils. Ses enfants étant en âge de se marier, le roi ordonna à chacun des princes de prendre son arc, de se tourner dans une direction différente et de décocher une flèche : à l'endroit où elle tomberait se trouverait leur fiancée. La flèche de l'aîné alla se planter dans le balcon de la fille d'un riche aristocrate, celle du second fils atterrit aux pieds de la fille d'un riche marchand... quant à celle du cadet, le prince Ivan, elle tomba dans un marais puant où vivait une grenouille, qui s'en saisit. Ivan supplia la grenouille de lui rendre sa flèche mais elle refusa, répondant au jeune prince qu'il ne pouvait se dérober à son destin. La mort dans l'âme, Ivan revint au palais de son père et fut marié sous les moqueries en même temps que ses deux frères et leurs riches épouses. »

Le parasite se recroquevillait dans un coin de son esprit. Il connaissait la suite et ne manqua pas de souligner la puérilité de son réceptacle. Il le prenait mieux qu'elle ne l'aurait cru...

« Le roi n'en avait pas terminé ; il devait décider de qui hériterait de son royaume à sa mort, et pour cela il lui fallait découvrir lequel de ses fils avait la faveur des cieux. Dans ce but, il jugerait les qualités de leur femme : Ivan était bien mal parti, ses frères s'imaginaient déjà avec la couronne sur la tête. Pour commencer, le roi imposa aux princes de lui apporter chacun une chemise cousue par sa femme. Ivan rentra chez lui désespéré mais son épouse la grenouille le réconforta, lui dit d'aller dormir, que tout irait bien au matin... Une fois son mari endormi, l'amphibien se débarrassa de sa peau verte et se métamorphosa en une belle magicienne, Vassilissa. Elle se mit à l'ouvrage, tissa un vêtement superbe qu'elle déposa aux côtés d'Ivan et reprit sa forme de grenouille avant qu'il ne se réveille. Lorsque les trois frères présentèrent les chemises au roi, celui-ci se désola de voir le mauvais travail fait par la fille du noble et celle du marchand et s'extasia devant l'habit de soie brodé de motifs d'or et d'argent de la grenouille. Il commanda ensuite que le lendemain, ses fils lui apportent une miche de pain préparée par leur moitié. Ivan se lamenta, sa femme le rassura à nouveau et l'envoya au lit avant de redevenir Vassilissa et de se mettre au travail. Le jour suivant, le roi manqua de se casser les dents sur les pains noirs, durs et brûlés amenés par les deux frères aînés mais se régala de celle de la grenouille, moelleuse et décorée avec beaucoup de savoir-faire. Pour finir, il ordonna qu'une grande fête soit organisée, où il pourrait voir qui était la meilleure danseuse. Les grands frères d'Ivan se réjouirent, pensant que leur belle-sœur du marais ne pourrait jamais remporter cette épreuve-là, et le cadet en pleurs s'en alla rejoindre sa grenouille. »

Tout cela était très misogyne, à la réflexion. Guère surprenant vu l'âge du conte. Qu'importe, il fallait poursuivre.

« Elle dit à son mari de ne pas s'inquiéter, de partir au bal en avance : elle le rejoindrait à la nuit tombée et l'avertit que si le tonnerre se mettait à gronder, ce serait pour annoncer l'arrivée de Vassilissa la grenouille. Ivan s'en retourna donc au palais, où il subit une fois de plus les quolibets de ses frères accompagnés de leurs épouses vêtues de belles robes et couvertes de bijoux. Pendant des heures, il esquiva les questions quand on lui demandait où était sa femme... jusqu'au moment où disparut le dernier rayon du soleil, où un coup de tonnerre ébranla le palais et terrifia les invités. Ivan les rassura, leur dit que c'était le signe de la venue de sa grenouille et ouvrit la porte derrière laquelle se trouvait la magicienne parée de ses plus beaux atours, descendant tout juste d'un merveilleux carrosse, éclipsant complètement les deux autres femmes. Le jeune prince fut aussi surpris que sa famille et leurs invités mais elle lui avoua son secret, qu'elle portait la peau d'une grenouille le jour et en sortait la nuit. La fête fut mémorable : Vassilissa chantait et dansait mieux que personne, elle éblouit même l'assistance en déversant le fond de son verre dans une manche et des os de poulet dans l'autre, qu'elle transforma en un lac scintillant et en une volée de cygnes lors de sa danse, l'enchantement disparaissant à la fin de la mélodie. La fille du noble et celle du marchand voulurent l'imiter mais ne réussirent qu'à tacher leur robe et jeter des os partout, l'un d'eux faillit même éborgner le roi. Devant ce spectacle, Ivan décida de profiter du fait que personne ne fasse attention à lui et quitta le palais en trombe pour revenir chez lui, trouver la peau de grenouille et la brûler dans l'âtre. »

Une pause pour l'effet dramatique – et parce qu'elle avait besoin de reprendre son souffle, et de changer de position sur ce sol de pierre dur et inconfortable. Elle espérait que l'histoire plaisait au forgeron en tout cas ; elle l'avait racontée plus d'une fois à ses petits frères et sœurs quand c'était son tour de s'en occuper mais elle n'avait pas le talent de sa mère pour captiver l'auditoire, faire les dialogues...

« Une fois la peau réduite en cendres, la foudre s'abattit sur le palais. Ivan le vit de sa fenêtre et s'y précipita en catastrophe, arrivant juste à temps pour voir un horrible vieillard barbu attacher Vassilissa sur le dos de son cheval devant une cour royale terrorisée. Il tenta bien de délivrer sa femme de ses doigts crochus mais son épée traversait les chairs de l'homme sans faire couler la moindre goutte de sang et ses flèches n'eurent pas plus d'effet. Le vieillard le reconnut et rit de lui, le narguant en lui disant que s'il avait pu attendre ne serait-ce que trois jours, Vassilissa aurait été sienne mais que puisqu'il avait brûlé la peau de grenouille, il ne la reverrait plus jamais. Il invoqua une bourrasque de vent qui jeta le prince au sol et disparut dans un nouvel éclair. Le roi expliqua à son fils que l'immortel qu'il venait de voir s'était présenté sous le nom de Kochtcheï, un vil sorcier qui avait condamné sa fille à vivre pendant trois ans dans un marécage sous la forme d'un batracien quand celle-ci avait voulu lui échapper, pour prix de sa liberté. Par la faute d'Ivan, Vassilissa n'avait pas pu compléter sa punition et elle devrait rester au service de son monstre de père jusqu'à la fin de ses jours. Mais elle avait eu le temps de laisser derrière elle une pelote de fil magique qui permettrait à son mari de la retrouver... »

Le parasite émettait une série de grommellements mentaux mais il prenait bien garde à ne pas protester trop fort, voulant faire croire qu'il était au-dessus de tout ça. La Liche se demanda à quel point le conte pouvait être basé sur la réalité et quels étaient les événements qui avaient pu l'inspirer. Bon, la partie suivante devait assurément relever de la licence artistique.

« Sa famille tenta de le retenir, ce qui n'empêcha pas Ivan de jurer de secourir Vassilissa et de partir à la recherche de la demeure du sorcier, déroulant sa pelote pour en suivre le fil enchanté. Il voyagea des jours, des semaines, des mois jusqu'aux contrées désertes où plus un seul village ne se dressait. Il épuisa ses provisions et se retrouva vite affamé ; au détour d'un chemin, il croisa un ours et se prépara à l'abattre d'une flèche mais l'animal l'implora de lui laisser la vie sauve, en échange de quoi il lui devrait une faveur. Le prince accepta, un peu à contrecœur, et poursuivit sa route pour tomber un peu plus tard sur un canard qui le supplia pareillement de ne pas le manger, avec le même résultat. Il épargna également un lièvre, remit à l'eau un brochet échoué sur la rive d'un lac et maudit sa gentillesse – qu'y pouvait-il, la dernière fois qu'il n'avait pensé qu'à lui, sa bien-aimée avait été enlevée sous ses yeux – jusqu'à arriver devant une petite maison ronde au milieu de nulle part. Ivan fut surpris, personne n'était censé vivre là... il décida cependant d'entrer, de demander si le propriétaire de la maison n'aurait pas un peu de nourriture à partager avec lui. À l'instant où il ouvrit la porte, une grande secousse : deux pattes de poulet gigantesques étaient apparues sous la masure, qui était à présent trop loin du sol pour lui permettre de redescendre sans se briser les jambes. Et puis une grande main griffue le tira à l'intérieur et referma la porte derrière lui. Il se retrouva face à Baba Yaga, une sorcière hideuse avec des dents de fer, furieuse de cette intrusion. Elle voulut le dévorer mais quand le jeune homme tenta de s'expliquer en criant qu'il poursuivait Kochtcheï, elle se radoucit. Elle détestait l'abominable vieillard, et elle écouta l'histoire du prince en lui servant un repas. Hélas, raconta-t-elle, Kochtcheï était invincible : il avait enfermé sa propre mort dans une aiguille, caché cette aiguille dans un œuf, l’œuf dans le bec d'un canard qui se trouvait lui-même dans l'estomac d'un lièvre, lequel était bien à l'abri dans un coffre placé sur la plus haute branche d'un chêne sur une île au milieu d'un lac profond. »

Bientôt la conclusion... heureusement, à ce rythme sa voix allait finir par devenir rauque.

« Cela ne dissuada pas le prince. Baba Yaga lui indiqua l'emplacement de l'île, et il s'y rendit. Il tenta d'escalader l'arbre, sans succès : son tronc était trop glissant, ses branches trop hautes, et un vent violent se levait pour lui faire rater sa cible lorsqu'il lançait une corde pour s'accrocher ou une pierre ou une flèche pour déloger le coffre de son emplacement. Un sortilège de Kochtcheï, à n'en pas douter... Il était sur le point de céder au désespoir lorsqu'il vit un ours avec un lièvre sur le dos ainsi qu'un canard et un brochet à ses côtés, nageant vers l'île. Les animaux qu'il avait épargnés. L'ours le rejoignit et se servit de sa force prodigieuse pour déraciner l'arbre ; le coffre tomba de sa branche et se brisa sur un rocher, délivrant le lièvre qu'il contenait, qui se mit à courir si vite qu'Ivan ne pouvait ni le rattraper, ni faire usage de son arc. Il fut cependant rattrapé par l'autre lièvre qui lui ouvrit le ventre d'un coup de dents, libérant un canard tenant l’œuf dans son bec qui s'envola pour prendre la fuite et fut intercepté par le second canard. L’œuf tomba du bec du volatile dans les eaux du lac, où il fut repêché par le brochet. À l'instant où le poisson donna le précieux objet au prince, la foudre frappa l'île, dévoilant le monstrueux sorcier qui se jeta sur le jeune homme en poussant un cri de rage, crachant le feu et brandissant son épée. Trop tard : Ivan fut plus rapide et brisa l’œuf dans son poing, en même temps que l'aiguille qu'il contenait. Le vieillard tomba immédiatement en poussière, son immortalité l'ayant abandonné et ses siècles d'existence ayant pris leur dû. Les maléfices de son père perdirent leur emprise sur Vassilissa, qui put se rendre aux côtés de son époux et les ramener tous deux au palais. Ivan et Vassilissa vécurent heureux, devinrent roi et reine après le père d'Ivan et eurent beaucoup d'enfants. »

Plus d'énergie. Andréa s'affala visiblement, priant pour que cela suffise au forgeron... au moins pour une armure parce qu'elle n'aurait pas la force de se lancer dans un nouveau récit avant plusieurs minutes. En plus elle n'aimait pas la fin de ces histoires, c'était toujours pareil et franchement ça tombait un peu à plat après une aventure de ce genre.

Et avec tout ça, il ne faudrait pas qu'elle oublie de cuisiner sa co-Étoile Terrestre de l'Immortalité. Ce nom ne pouvait pas être une coïncidence, il avait forcément quelque chose à voir avec l'origine du conte. Sauf que là il était ostensiblement très occupé à se replonger dans les arcanes administratifs de Los Angeles, Venise et même Lochranza, semblant vouer un intérêt fou aux mécanismes délicats de l'approvisionnement de la distillerie du petit village écossais. Elle se retint d'afficher un sourire un coin.

« Ça vous a plu ? » demanda-t-elle au forgeron.
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Peut-être était-ce trop demander. Peut-être que, vu la certaine réserve que pouvait avoir son interlocutrice, c'était une chose cruelle à faire. Même Ntikuma n'était pas complètement étranger aux maux de la timidité. Mais la demande allait plus loin que sa volonté: c'était un besoin, celui de garder son pouvoir en vie pour pouvoir lui donner en échange ce qu'elle voulait. Et puis, rien à faire, sa curiosité était piquée. Qu’est-ce qu’elle allait lui raconter? Quel genre d’histoire… une légende plus semblable à celles qui avaient peuplé son village? Quelques faits d’armes olympiens? Non, pas tout à fait… après avoir pris un peu de temps pour réfléchir, l’Immortelle commença son conte, celui de princes, de princesses, de roi et de grenouilles, de vilains sorciers et de belles magiciennes, d’horribles sorcières et bien évidemment, d’animaux pensants, de grandes aventures et de sorts tordus. C’était à la fois différent et très semblable aux histoires que l’Ashanti avait raconté par le passé, sans les leçons et morales à en retenir. Ce n’était qu’une grande aventure, en plus d’une histoire d’amour et de magie, pour que le prince récupère sa princesse après avoir appris à l’aimer. Ramenant ses jambes contre lui, le conteur écouta toute l’histoire sans en perdre un seul mot, parfaitement immobile. Pendant un temps, même sa respiration était trop faible pour faire bouger ses épaules, donnant l’étrange impression qu’il ne respirait plus du tout.

Mais les différentes situations dans lesquelles le prince Ivan se retrouvait lui redonnèrent un peu de vitalité. Ses épaules tressautèrent de rire sous la cape rouge en entendant les pitreries des deux autres mariées, puis ses bras s’enroulèrent nerveusement autour de ses genoux à l’arrivée du vil Kochtcheï, comme s’il craignait que le sorcier ne vienne vraiment, là, maintenant. En tentant de s’imaginer la princesse magicienne Vassilissa, passant de belle jeune fille à pauvre grenouille, la tête de l’Araignée commença à bourdonner et à lui faire mal, et les battements de son cœur devinrent de plus en plus fort, la remplissant d’un grand stress inexplicable, d’un désir incontrôlable…

Créer.

Mais pas maintenant. Avant, la suite.

L’aventure se poursuivit, entraînant avec elle le forgeron sans que ce dernier n’y résiste. Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas senti ainsi, simplement curieux et sans tracas. Ses peurs et ses colères étaient oubliées, pendant un court moment, et tout ce qui l’intéressait était l’histoire qui lui était racontée, ce qu’Andréa tentait de lui montrer par ses simples mots. Physiquement, il était toujours là, la voyait et l’entendait parfaitement. Mais Ntikuma était ailleurs, dans un rêve éveillé, où le conte prenait vie grâce à son imagination et son enthousiasme non feint.
Le malaise était contrôlable, pour l’instant, mais prenait de l’expansion à l’arrivée de chaque nouveau personnage. L’image de Vassilissa refusait de quitter l’esprit de l’artisan, bientôt rejointe par celle de Baba Yaga, puis Kochtcheï, puis les animaux. Presque contre sa volonté, il tentait d’imaginer le prince. C’était facile, mais insatisfaisant : à ses yeux, ce n’était définitivement pas le personnage le plus intéressant de l’histoire, mais ça lui permettait de maîtriser un peu mieux son pouvoir qui ne demandait qu’à faire surface.
C’était absurde. Comment contrôler ce don qui ne savait pas attendre?

Mais quand la fin de l’histoire toucha à sa fin, sa joie toute naïve reprit le dessus. Après quelques secondes de silence pendant lesquelles la Liche finit de reprendre son souffle, Ntikuma se redressa un peu avant de l’applaudir avec énergie. Son travail pourrait attendre, un peu, juste un peu, pour lui montrer son appréciation.

Les applaudissements prirent fin quand ses mains commencèrent à trembler de façon incontrôlable. Respirer était douloureux, une boule s’était formée au creux de sa poitrine, un marteau frappait sans arrêt les parois de son crâne, les idées se bousculaient pour sortir.
C’était pire que l’écharpe. Pire que son armure. Il y avait assez d’idées pour créer plus… plus qu’une seule armure.
Ses bras se tendirent d’eux-mêmes, un courant électrique lui traversait tout le corps en ne demandant qu’à sortir. Voir clair était de plus en plus difficile. Tout ce que Ntikuma pouvait voir était une esquisse, un début de projet, une idée qui demandait à prendre vie.

Des filaments dorés jaillirent de ses doigts par milliers, s’entremêlant et se rejoignant jusqu’à former une masse de lumière difforme. Comme si ce n’avait été que de l’argile, l’Ashanti en prit un morceau, qu’il sépara en deux, et commença à travailler sur l’un d’entre eux, l’autre suivant les mouvements avec une précision presque divine. Après avoir modelé les deux pièces, le forgeron les laissa en suspend dans les airs avant d’en commencer d’autres. Au bout de quelques minutes, les deux éveillés étaient entourés de pièce de pure énergie flottant paresseusement autour d’eux, n’attendant que d’être assemblées. Si Andréa tentait d’y toucher, elle ne ferait que passer au travers. Ce qui les encerclait n’était qu’un amas de pensées, des pièces de casse-tête qui ne savaient pas encore former un tout.
Mais quand Ntikuma les reprenait pour les monter, pour passer ses doigts fins jusqu’à y graver d’infimes détails, pour y sculpter traits et nuances, c’était à se demander si ces pièces n’étaient pas devenues matérielles, entre temps.

La première figure à voir le jour fut celle d’une jeune femme agenouillée, tête baissée pour cacher son visage, ses mains rabattant sur son crâne une longue cape dont la capuche ressemblait à une tête de grenouille aux yeux globuleux et à la texture écailleuse. Peut-être qu’elle ne semblait pas des plus pratiques. Mais sans le savoir, le forgeron avait déjà pensé à tout. Ses armures pouvaient toute être portées, s’il y mettait suffisamment de volonté.

Sans prendre le temps de respirer un peu, il fallut passer à la suite. Cette nouvelle inspiration ne connaissait plus la patience. Les arabesques de cosmos reprirent leur envol, créant de nouvelles formes, pour ensuite s’assembler en d’horribles pattes griffues sur lesquelles était surmontée une maison pour le moins… abstraite. Une énorme main, gantelet unique pour l’armure, surgissait de la demeure pour s’y accrocher, donnant l’impression que le monstre était la maison elle-même et non pas la créature qui selon les légendes l’habitait. Il n’y avait rien de mal à y voir une nouvelle histoire…

Le temps passait de plus en plus vite. Ses mains lui brûlaient. Des croûtes de sang séché se formaient sous ses ongles. Sa respiration se faisait faible, presque inexistante. Mais Ntikuma ne voyait rien de tout ça. Son travail l’avait emporté loin, très loin, trop loin pour revenir.

Ce ne fut qu’à la troisième armure que son rythme commença à ralentir, mais jamais ne s’arrêta. Le dernier être à voir le jour par son pouvoir était le haut du corps d’un vieillard voûté au visage grimaçant et aux longs doigts crochus tendus comme pour attraper la jeune Spectre qui observait le travail, aux cheveux hirsutes cachés sous une longue cape trouée qui cachait une grande partie de l’armure. L’accoutrement lui donnait l’aspect du Faucheur dont parlait d’autres histoires. Pour Ntikuma, la vérité n’était pas bien loin.

Ce fut une douleur stridente au niveau du cœur qui força le petit être rouge à arrêter, avant qu’il ne commence une quatrième armure.

Levant enfin les yeux en sortant de sa transe, le forgeron fut stupéfait de voir que son long manteau rouge était trempé de sueur et que sa tête lui faisait mal au point où rester droit lui semblait impossible. N’osant pas se lever, l’artisan effectuant quelques signes maladroits pour signifier à la Liche qu’il avait terminé, qu’il ne pouvait pas en faire plus. La silhouette rouge ne se sentait pas très bien après ce débordement de puissance, et la seule idée d’en faire plus lui donnait la nausée. Trois armures, une à la suite de l’autre… jamais il n’avait eu à faire ça. Il ne pouvait qu’espérer qu’il n’aura pas à le refaire non plus.

Mais il n’avait pas été aux commandes. Quelque chose de plus fort que sa seule volonté guidait ses créations. Mais comment l’arrêter quand elle tentait de l’emmener si loin?

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La jeune fille maintint un silence religieux pendant que le forgeron œuvrait, extirpant les images du monde des idées pour les retranscrire dans le monde physique en leur donnant forme et substance. Des êtres abstraits, à l'origine faits de mots et de pensées, voyaient leur existence concrétisée et fixée dans l'or immatériel. Le spectacle était captivant et elle dut se rappeler plusieurs fois qu'elle avait besoin de respirer.

L'armure de Vassilissa, la Magicienne. L'armure de Baba Yaga, la Sorcière. L'armure de Kochtcheï, l'Immortel. La beauté métamorphe malgré elle, l'ermite anthropophage dans sa maison ambulante, le vil vieillard avide qui avait cru tromper la Mort Elle-même. Elle trouvait ce dernier criant de vérité, même si elle n'avait jamais pu voir son prédécesseur en chair et en os... enfin, surtout en os, à en juger par l'aspect de son effigie. Le parasite ne daigna même pas réagir à cette pique mentale.

Une fois chacun des personnages sculpté dans la lumière, les derniers détails enfin modelés, le cosmos de Ntikuma opéra l'ultime transmutation qui donna naissance aux protections de métal noir. Il avait créé pas une mais trois nouvelles armures et il n'avait eu besoin que d'inspiration pour y parvenir. Les Chevaliers Noirs pouvaient décidément se vanter d'avoir mis la main sur une recrue de choix, surtout si la Liche avait bien interprété la requête de l'être masqué et que sa puissance était actuellement bridée par la perte d'une partie de son écharpe. S'il devait un jour retrouver la pleine mesure de ses pouvoirs...

Andréa frissonna à cette pensée, d'un mélange de peur et d'excitation. La tentation était grande de ramener le faiseur de miracles en Enfer, de lui faire miroiter les avantages que seul un Dieu – et à plus forte raison un Dieu de l'Au-delà – serait capable de lui offrir... mais elle y résista. Effectivement, l'avoir à leurs côtés serait une bénédiction d'une valeur inestimable, seulement elle avait juré de ne pas tenter de le débaucher et par-là même elle avait engagé l'honneur de Thanatos. Il allait sans dire qu'il était impensable de ne pas honorer un tel serment puisque non seulement la réputation de Sa Seigneurie s'en trouverait ternie mais que les guerriers de Death Queen Island auraient également toutes les raisons de leur en vouloir.

Ce n'est que lorsqu'elle s'avança pour féliciter le forgeron qu'elle se rendit compte que la pratique de son art n'avait pas été indolore. Toute à son émerveillement, elle n'avait pas remarqué ce que la silhouette rouge avait dû endurer pour remplir sa part du marché... Son prédécesseur accueillit ce fait d'une phrase pseudo-philosophique dont elle n'avait cure – comme quoi il était normal qu'une mise au monde se fasse dans la souffrance ou une autre idiotie du même tonneau. Elle s'agenouilla pour se mettre au niveau de l'être masqué et lui tendit à nouveau la main.

« Je peux ? »

Un faible hochement de tête répondit à sa question. Elle doutait qu'il comprenne réellement ce qu'elle comptait faire... rien de nuisible, fort heureusement. L’Étoile Terrestre de l'Immortalité ne pouvait pas laisser un si aimable – et précieux – partenaire se tuer à la tâche, quand bien même cela l'amènerait droit dans le giron des Spectres. Elle fit appel à son propre cosmos pour tenter de restaurer les chairs du forgeron.

Accélérer la coagulation du sang pour arrêter net l'hémorragie, stimuler couche après couche la division des cellules du petit être en dirigeant le processus afin de refermer progressivement les plaies du côté purement physique. Du côté plus ésotérique, convertir son aura en force vitale puis l'injecter à son patient... l'ensemble prit plusieurs minutes car il fallait réitérer l'opération lorsque la charge d'énergie se dissipait. Ce n'était peut-être pas très impressionnant comparé au travail d'un véritable guérisseur cosmique mais ça devrait tenir le temps que Ntikuma aille se faire examiner par quelqu'un de plus qualifié.

Une fois sûre que la silhouette masquée ne risquait pas de lui claquer entre les pattes, Andréa se releva... pour mieux s'incliner afin de montrer son appréciation pour la qualité du travail accompli.

« Au nom de Sa Seigneurie, je vous présente nos plus sincères remerciements. Elles sont parfaites. Je vais maintenant prendre congé si vous me le permettez et nous n'attendrons plus qu'un signe de votre part pour nous acquitter de nos obligations. »

La polonaise se concentra un instant, utilisant son Surplis pour appeler un serviteur de l'Outre-Tombe. Un papillon de lumière se matérialisa dans sa paume la seconde suivante, battant paresseusement des ailes pendant qu'elle lui communiquait ses instructions. L'insecte fantasmagorique s'envola en direction du forgeron, décrivant un cercle autour de lui avant de se poser sur une pierre à ses pieds.

« Ceci est une Fée, un papillon messager des Enfers. » expliqua-t-elle. « Elle restera auprès de vous jusqu'à ce que vous ayez besoin de nous contacter, auquel cas il suffira de le lui faire comprendre – ce n'est pas difficile, elles sont plus intelligentes qu'elles n'en ont l'air – et elle transmettra. L'un des nôtres vous rejoindra alors dans les plus brefs délais. »

Après s'être assurée que Ntikuma avait bien compris, elle rassembla précautionneusement les trois armures nouvellement forgées, fit une dernière révérence et rouvrit le passage entre les mondes. La mission n'avait pas été des plus faciles et s'était révélée surprenante à plus d'un égard mais elle pensait s'en être plutôt bien tirée.

« Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous. Au revoir j'espère. » conclut-elle alors qu'elle quittait le monde des vivants en emportant avec elle son précieux chargement.
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