Saint Seiya
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[Frontline FB] Examen de conscience
Oblivion
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Oblivion
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C’est avec l’aide des gardiens de sécurité que je parviens à quitter ma prison.

Mon départ en tant que mercenaire pour FIRMAMENT a été plutôt mauvais. Après avoir sauvagement attaqué un de mes collègues qui, pourtant, le méritait bien, j’ai été envoyée sans attendre en isolement pour purger une dure peine. Privée de lumière et de contact, je n’en ai sorti que pour des entraînements plus qu’intensif et des leçons obligatoires. Malgré tout, ma colère et ma fierté ont rapidement repris le dessus sur mon châtiment et je suis devenue déterminée à avoir le dernier mot, à ne pas les laisser gagner. Me soumettre à leur discipline me parait trop dur, inacceptable… Je me suis épuisée et blessée plus que nécessaire pendant les entraînements. J’ai peu ou pas mangé de la nourriture infecte qu’on m’apportait. La liberté ou le risque de me perdre, rien que ça. Mais ce chantage n’a aucunement ébranlé le traitement : il a poursuivi impitoyablement, au point où c’est par nécessité que j’ai dû faire taire ma rébellion pour ne pas en subir des conséquences irréversibles ou même en mourir. Je me croyais à l’abri de leurs ordres, de leur discipline, je croyais qu’ils craqueraient les premiers… et au final, comme un animal sauvage, j’ai été dressée. Maintenant je refuse de passer une seconde de plus dans ce trou horrible.

Mes tentatives de rédemption sont inutiles. Quand vient enfin le temps de sortir, je ne tiens plus sur mes jambes et n’arrive pas à formuler de paroles compréhensibles. Je suis transportée d’urgence à l’infirmerie pour traiter ce qui ressemble dangereusement à un début de malnutrition et en ressort quelques jours plus tard, encore fragile mais hors de danger. Déjà maigre et mal nourrie avant même de me mettre au service de FIRMAMENT, il faudra être plus prudente. J’écoute avec le plus d’attention possible les conditions de ma libération, qui concernent autant mon comportement que ma santé, ne posant qu’un peu de résistance qu’au moment où un des gardes m’annonce qu’un autre mercenaire sera chargé de me surveiller le temps que je prouve que je puisse être laissée seule plus de deux minutes.

-Je ne veux pas que Bilodeau-Tanguay me surveille.

-Qui? Ah, lui… Non, ce sera quelqu’un d’autre de mieux qualifié. Il faudra faire des suivis de ta santé, passer quelques tests et t’encadrer pendant certaines missions, et au moindre problème il nous contactera… nous ou l’infirmerie.

Je reste silencieuse, n’osant pas en rajouter plus. Étrange, vu comment Bilodeau-Tanguay ne me lâchait pas et semblait beaucoup plus soucieux de moi, j’aurais cru que s’il fallait vraiment m’attribuer un chaperon il aurait été le bon candidat. Peu importe ce qui ne faisait pas l’affaire, je suis bien curieuse de savoir qui est proprement « qualifié » pour me surveiller et s’assurer que je ne me laisserai pas mourir pour un rien… ou que je ne tente pas d’entraîner quelqu’un d’autre avec moi si ça arrive.
Mais ça n’arrivera pas. Même en sachant que ce ne sera pas la fin pour moi si je me fais tuer. Ma mission dépend de ma survie, même si ça n’avait pas été le cas, je n’aurais pas pris de plaisir à mourir pour un rien…
Nous traversons le réfectoire sous le regard parfois de pitié, parfois amusé, souvent méprisant des autres mercenaires, jusqu’à atteindre une porte qui ne semble être qu’une autre chambre. Le garde cogne et la porte s’ouvre, laissant entrevoir un désordre qui me laisse presque étourdie. Et cette odeur…

-Monsieur Papanek, mademoiselle Marchesi est arrivée.

Avec un nom pareil, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. C’est un homme plutôt svelte qui se glisse juste devant nous en soufflant dans ses lunettes pour les nettoyer avant de les replacer sur son nez pour enfin baisser la tête et me regarder. Ses cheveux en bataille donnent l’impression qu’il vient tout juste de se lever, mais à part ça… Aucune réaction, aucune expression. Comme si je regardais un mannequin de cire prendre vie, avec son visage trop lisse d’une pâleur trop parfaite. Enfin, ses lèvres couleur chair s’étirent en un mince sourire et il penche doucement la tête pour me saluer, indiquant ce faisant au garde qu’il peut partir. Un dernier geste pour me pousser à l’intérieur et je me retrouve complètement seule avec ce bizarroïde qui me regarde comme si j’étais une bactérie sous un microscope. Après un soupir, il commence à repousser les piles de vêtements et de… je ne sais même pas ce que c’est… sur l’un des lits, en me faisant signe de m’y assoir, puis me tourne le dos en marmonnant.

-Bon… voyons voir ce qu’on peut faire avec toi…

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-Ne bouge pas, je suis avec toi dans deux secondes!

L'homme de cire se retourne et d'un coup sec, tire sur ses cheveux qui sont tout arrachés d'un coup. Mon cœur rate un battement avant de réaliser que ce n'est qu'une perruque, qu'il lance sur le lit de l'autre côté de la chambre, révélant l'arrière de son crâne rasé d'une teinte complètement différente. Incertaine de ce qui se passe vraiment devant moi, je ne suis pas plus prête pour la suite et sursaute violemment en voyant Papanek tirer doucement sur sa peau pâle jusqu'à la retirer complètement, dévoilant un autre visage à l'opposé de celui qu'il portait juste avant.
L'homme perçoit mon geste et éclate de rire avant de se remettre au travail. Je tente de me calmer, ignorant la chaleur grandissante dans ma poitrine. Ce n'est qu'un masque, comme le mien... non, pas du tout comme le mien. C'est dégoûtant. Mais il était déguisé, c'est tout, pour une raison qui m'échappe... Je regarde nerveusement de tous les côtés pendant que l'homme, d'un teint basané et aux traits rieurs et sympathiques termine de ranger son faux visage tout en s'essuyant le visage pour enlever le reste du fond de teint. Même sans déguisement, difficile de lui attribuer un âge... la quarantaine, peut-être. On ne dirait même pas un soldat. Peut-être que c'est à cause de son sourire insouciant qui laisse à croire qu'il pourrait se mettre à siffloter à tout moment tant ce qu'il fait le passionne, où comment ses mains manipulent le masque avec une assurance calculée, une concentration toute calme. J'ai trop rarement vu mes frères d'armes s'affairer ainsi, la guerre ne permettant pas vraiment de donner d'importance à autre chose qu'à la force de nos poings. Rogos, peut-être, lors de ses "expériences". Moi, dans une autre vie.
En observant Papanek, je ressens une douloureuse vague de regret, que je repousse tout aussi vite qu'elle est arrivée. Pas maintenant. Plus jamais.

-Bon! Désolé pour ça. Leticia, c'est bien ça?

-Oui... monsieur.

-Oh, appelle-moi Ben, ou juste Papanek si tu préfères. Je sais que plusieurs militaires ont l'habitude des noms de famille.


-...

-Est-ce que tu préfères que je t'appelle Marchesi?

-Oui.

Il hoche la tête, l'air plutôt indifférent à ma réaction, et me tend la main pour m'aider à me relever. Je la saisis sans rien dire de plus et nous quittons la chambre en silence pour nous diriger vers la cantine. Je sais qu'il n'a pas plus le choix que moi dans cette histoire, mais malgré sa tentative de rester amical je ne peux que me sentir d'humeur boudeuse après les circonstances qui m'ont placées sous sa garde. Après plusieurs minutes, c'est Papanek qui reprend la parole.

-Tu n'as pas de questions à me poser?

-... Non...

Et, après une seconde de réflexion...

-Pourquoi?

Il ricane sans méchanceté, puis me pointe le virage à prendre pour rester sur le bon chemin. Nous arrivons à la cantine déserte à cette heure et Ben m'emmène choisir un bol de soupe et un sandwich avant de nous choisir une table. Je mange lentement, sans dire un mot, puis de plus en plus rapidement en réalisant à quel point j'avais faim et surtout, depuis combien de temps je n'ai pas vraiment mangé, même avant mon incarcération.

-Les nouveaux agents ont toujours beaucoup de questions et moi, j'ai beaucoup de réponses. Par exemple, ceux dont je m'occupe, c'est toujours la même : pourquoi moi? Je suis juste un autre mercenaire, d'où je suis qualifié à jouer au psychologue? L'expérience et les études, comme tout le monde, mais juste assez pour aider quand nos amis de l'infirmerie ont mieux à faire.

Je me contente de lever la tête et hausser un sourcil à la mention d'études. Leticia ne sait même pas lire, ça ne m'empêche pas de me demander ce qu'un psychologue par profession fait aussi bas dans la hiérarchie, mais aussi pourquoi se résoudre à rejoindre FIRMAMENT quand il aurait pu se trouver mieux ailleurs. Le sens du devoir, ou un meilleur salaire? En me posant la question, je réalise avec embarras que je ne saurais même pas comparer les avantages gagnés ici à ceux qui pourrait être trouvés dans un emploi plus "publique." Et pourquoi je le saurais? Ça ne m'a jamais concerné et ne le fera jamais.
Si Papanek a remarqué le questionnement derrière mon silence, il ne dit rien, ce qui est surprenant vu sa petite explication sur les questions qu'il s'attend à ce que je me pose. Je le sens me jauger, essayer de comprendre comment je fonctionne et comment il pourra m'atteindre pour que j'apprenne enfin la discipline qui est attendue de moi. Pas besoin de faire semblant pour ne pas aimer ça.

-Tu veux savoir ce que tu as manqué?

Je hausse les épaules. Qu'est-ce qui peut bien se passer dans cette base qui demande un debriefing? Sa réponse confirme assez vite ma médisance.

-Pas grand chose d'hors de l'ordinaire, si ce n'est que les nouveaux étaient quelque peu agité après ce qui t'es arrivé. Quelques uns sont venus me voir et sont passés à autre chose. Tes colocataires ont essayé de voir ce que tu devenais, sans succès. Keaton n'était pas bien compliquée à retenir, elle n'a jamais pu se rapprocher suffisamment pour utiliser ses pouvoirs et te voir, mais Higgins... si tu veux mon avis, c'est par malchance qu'elle n'ait pas réussi à se trouver un accès aux caméras de sécurité. Et Bilodeau-Tanguay... oh bon sang... il va falloir que tu lui parles, s'il demande à te voir encore une fois je crois qu'il vont l'envoyer au trou lui aussi.

Avant que je ne puisse répliquer que tenir la conversation avec ce Québécois que ne lâche pas ne me tente pas du tout, il se lève et me fait signe de le suivre en me disant d'apporter ce qu'il reste de mon sandwich. Je m'exécute, craignant qu'il ne veuille mettre sa dernière idée à exécution maintenant, mais un rapide coup d’œil sur la grande horloge numérique m'apprend plutôt que c'est l'heure du cours d'anglais tant redouté... je n'en laisse rien paraître et laisse Papanek me l'annoncer lui même en me dépêchant de manger ce qu'il reste de mon repas. Il me guide au travers de l'étage sans aucune hésitation et me laisse entrer seule dans le local avant de m'adresser quelques mots:

-Je reviendrai te chercher, on ira voir Bilodeau-Tanguay et après tu pourras retourner dans ton dortoir. Je sais que cela va sans dire, mais il faut que tu me parles, Marchesi, sinon je ne pourrai rien faire pour toi. Je sais que tu as beaucoup de questions à me poser... mais je sais aussi qu'en retour tu auras beaucoup de réponses à me donner.

Je me retourne pour le questionner du regard. Plus de sourire, plus d'amusement dans son regard, juste une expression sévère qui me donne des frissons. Après un bref salut de la tête, il tourne les talons et s'en va, me laissant là avec ma stupeur et, pour la première fois, une puissante panique qui me fige sur place.
Il sait que je lui cache quelque chose. Et ça, c'est déjà trop en savoir.

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Ma main tremble au dessus de la feuille de papier où l'instructeur nous a demandé d'écrire quelques informations à notre sujet, plus pour évaluer notre niveau que pour vraiment en apprendre plus sur ses élèves. Notre nom, âge, pays d'origine, principaux intérêts... impossible de se concentrer. Le visage de marbre de Papanek, sa promesse de me tirer quelques réponses, tout ça rejoue en boucle dans ma tête et me fait craindre le moment où je devrai le confronter à nouveau. Bien sûr que mon histoire a des trous, je n'ai pas le talent nécessaire pour les remplir, mais personne n'avait pu s'approcher suffisamment pour s'en rendre compte, encore moins pour me tordre de tous les côtés comme veut le faire ce grand chauve. Lui sait de quoi il parle...

Nous remettons nos feuilles, la mienne ne comportant que la moitié des informations demandées, et l'instructeur passe le reste du cours à nous montrer l'alphabet, les chiffres et comment lire l'heure. Même en sachant que certains doivent vraiment se détacher d'une autre langue complètement différente, je reste insultée de devoir commencer si bas...
Et quand ma peur devient ennui, je me surprends à penser aux Enfers. Aux autres Spectres qui n'ont rien en commun les uns avec les autres, à Lachès qui trouve toujours le moyen de me battre sans cosmos... ce n'était peut-être pas grand chose, mais c'était ce que j'avais...

Le cours se termine et je quitte d'un pas rapide en tentant de contrôler ma respiration. S'il se doute de trop de choses, qu'est-ce que je fais? Je peux le tuer, ce n'est pas ça le problème, mais tout le monde saura que c'est moi et ça ne règlera rien, au contraire... Alors que je me triture à trouver une bonne stratégie pour m'en sortir, deux grosses mains se posent sur mes épaules et m'arrête net. Devant moi, un visage familier.

-Oh my God, Marchesi, t'es correcte!

Bilodeau-Tanguay. Il connait l'horaire, normalement c'est à lui de me servir de chaperon. Je le fixe avec surprise et mécontentement, mais aussi avec un peu de soulagement, plus de le voir lui qu'un autre, ce qui m'offre un répit. Lui, par contre, semble on ne peut plus honnête dans ses sentiments.

-Sacrament! À quoi t'as pensé, Taras aurait pu mourir!

Depuis notre arrivée, il a perdu beaucoup de poids, mais contrairement à Wolgorn qui dessèche à vue d'oeil depuis mon arrivée chez les Spectres comme un vieux légume laissé au soleil, le grand Québécois irradie de santé parait même quelques années plus jeune, malgré la barbe poivre et sel qu'il a laissé pousser. Il a pâli; le manque de soleil doit faire ça à tout le monde. Il tente de me tirer vers lui pour me serrer dans ses bras. Agacée, je le repousse brutalement et recule en pinçant les lèvres, au cas où l'idée lui prendrait de se réessayer. Il comprend le message et reste là où il est, bras croisés et l'air sévère.

-S'cuse... mais à quoi tu pensais?! 'Garde, je l'sais que Dmytryk est pas du monde, c'est rendu mon coloc faque je l'sais ben, mais... ça fait des jours que t'es supposée être revenue! T'étais où?

-À l'infirmerie.

Puis, en prévoyant la suite, je prononce le mot avec minutie en appuyant sur chaque syllabe, d'un ton vide qui ne laisse voir aucun intérêt ou connaissance de la chose.

-Malnutrition.

Ses larges épaules s'affaissent de désespoir et il s'avance d'un pas, mais s'arrête en voyant le regard que je lui lance. Je n’en veux pas, de sa pitié. Il ferme les yeux et prend une grande inspiration, puis les ouvre avec une nouvelle contenance et cette dureté inflexible qu'il a en commun, sans le savoir, avec le doyen des Squelettes.

-R'fais plus jamais ça, Leticia.

-... Où est Papanek?

-Le docteur? Dans sa chambre.

Je me mets en marche avec la ferme intention de le semer en chemin, mais Bilodeau-Tanguay me retient en m'attrapant fermement le bras.

-Hey, plante-moi pas là!

Une seconde de silence, puis il respire profondément et reprend d'un ton plus neutre.

-Tu sais même pas c'est où. M'as t'y emmener.

Il me lâche et m'invite à le suivre, ce que je fais en le fusillant du regard. Pour ajouter à la contrariété, il marche lentement et prend tout son temps et se retournant une fois de temps en temps pour s'assurer que je suis encore là. Je pourrais parier qu'il fait exprès de prendre quelques détours inutiles...

-T'as-tu de la famille?

Je le regarde longuement et secoue la tête. Plus personne, depuis tellement longtemps que je n'ai plus de noms ou de visage à garder comme souvenir. Même Prayer, malgré toutes mes peines, je ne l’ai pas vraiment vu depuis si longtemps... Bilodeau-Tanguay ne rajoute rien, et sur un coup de tête, je décide de le relancer, toujours avec cette même voix basse et sèche.

-Toi?

Une seconde de silence et il baisse la tête en soupirant.

-Ouin. Ma femme, ses parents qui parasitent le criss de sous-sol, pis mes enfants. Y en a un autre en chemin, j'devrais pouvoir revenir chez nous à temps...

Mais il secoue la tête pour chasser la distraction et me pointe la porte. Je viens pour le saluer, lui dire quelque chose, n'importe quoi pour réagir... mais reste là, crispée, et finis par partir sans lui répondre. Je ne devrais pas être affectée par ça. Ça ne me fait rien. Ça ne me fait rien...

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Quand la porte s'ouvre, Bilodeau-Tanguay est encore derrière moi et ne peut s'empêcher de jeter un coup d'oeil à l'intérieur.

-Kossé...

-Merci, Théo. Entre, Marchesi, il n'y a rien à craindre.

Sur le deuxième lit, assis en face de Ben, se trouve un homme que je n'ai jamais vu avant, je l'aurais remarqué. Il doit mesurer plus de deux mètres et a la carrure qui va avec, un tas de muscles et de veines saillantes qui courent sous sa peau. Une touffe de cheveux noirs surmonte son visage aux traits si prononcés qu'ils en sont presque caricaturaux, et ses yeux d'un bleu profond me suivent avec attention alors que j'avance lentement vers le "docteur". Je le fixe et il détourne le regard assez vite, s'intéressant soudainement au fouillis de Papanek. Un autre curieux... Il pourrait être aussi menaçant que Wolgorn, ou du moins aussi menaçant qu'il l'a déjà été avant de finir tout ratatiné, mais sa posture et son expression ne dégage aucune hostilité, au contraire, il parait presque effrayé...

-Voici Alastor Roth, mon autre patient en ce moment. Alastor, je te présente Leticia Marchesi.

-Bonjour.

Le géant tente un sourire, qui lui semble bien plus difficile que ce ne devrait être. Je ne lui rends pas, me contentant de reporter mon attention sur Papanek pour lui demander où il veut en venir. Voyant mon geste, le chauve hausse les épaules.

-Je voulais vous présenter, c'est tout... Hm... Merci Théo, ce sera tout.

-T'es sur que t'as pas besoin que...

-Oui.

Théo, donc, est resté dans l'embrasure de la porte, à observer le nouveau avec méfiance. Ne l'a-t-il pas déjà rencontré? Après un temps, il s'en va enfin, me laissant avec les deux hommes. Je sens le regard d'Alastor qui m'examine avec intérêt, et de petits spasmes parcourent ses mains. Attirée malgré moi par le geste, je remarque les petites cicatrices sur ses poignets, et autre chose... Voilà pourquoi Bilodeau-Tanguay se méfie...

Papanek se râcle la gorge.

-Donc. En l'état, vous êtes deux membres avec beaucoup de potentiel, mais vos problèmes de santé font que vous n'êtes pas encore aptes à être envoyé sur le terrain. Beaucoup trop de nos supérieurs croient que vous n'êtes pas assez fiables pour travailler avec les autres. J'aimerais bien leur prouver le contraire.

De "santé", hein. Il nous regarde à tour de rôle avec un mince sourire.

-J'ai déjà hâte au jour où Khalil va se pointer à ma porte pour me dire "vous aviez raison, monsieur Papanek". À chacun ses fiertés.

-Docteur...

Roth commence à trépigner sur son lit, faisant trembler le sol, en tapotant son poignet. Papanek hoche la tête et pointe la porte du menton. Le géant ne demande pas son reste et se lève pour quitter la chambre. Après quelques secondes, le chauve me fait signe de prendre place devant lui, ce qui me permet surtout de constater à quel point le matelas d'Alastor est mince. Est-il vraiment lourd à ce point?
Papanek se pince l'arrête du nez et ferme les yeux.

-Désolé, Alastor est très routinier. Rends-moi service. Ne m'appelle pas "docteur".

-... Pourquoi?

-Parce que je ne suis pas docteur. J'ai des diplômes, des maîtrises, des mineures et j'en passe, mais je n'ai ni doctorat ni license ni rien d'autre qui puisse me donner ce titre. Et même si j'en avais, je n'aime pas comment ça sonne.

Je ne suis pas sure de tout comprendre. Il prend une grande inspiration.

-Enfin, assez parlé de moi.

Un sursaut me prend au cœur. J'avais presque oublié. Dans une dernière tentative de gagner du temps, je pointe la porte.

-Je...

-Tu n'as pas autant de secrets que tu le penses, Marchesi, autrement tu ne serais pas ici. Je sais que tu ne me fais pas confiance, à moi comme à tout les autres, et vu ce qui t'es arrivé, je ne peux pas te blâmer. Ce ne sera pas bien rassurant, mais je sais que tu pourras comprendre, alors écoute bien : si FIRMAMENT voulaient vraiment poursuivre ce que d'autres ont commencé, ils l'auraient déjà fait.

En disant ça, le chauve pointe mon visage. Mon coeur rate un battement. Ma langue se tortille dans ma bouche asséchée et j'ai chaud, très chaud... je peux presque entendre une petite voix au fond de ma tête me hurler de garder contenance, de ne pas me laisser avoir, mais je ne peux que baisser la tête, la respiration saccadée et sans savoir quoi répondre. Ben ne sourit plus. Il sait qu'il a visé juste.

-Allons. J'ai vu ton dossier. Tu as exactement les mêmes blessures qu'à ton arrivée, fraîches comme si elles venaient tout juste d'être faites. Et personne n'a besoin de sutures aussi longtemps. C'est un résidu cosmique très tenace qui non seulement empêche tes tissus de se régénérer, mais qui rejette toute "aide" extérieure, naturelle comme cosmique. C'est très puissant. Ton ancien employeur ne peut rien contre toi, alors sois honnête, Leticia : est-ce que c'est Kaganovich qui t'as fait ça?

-... Non...

Je déglutis pour chasser un goût horrible dans le fond de ma gorge, sans succès. Je ne suis pas obligée de lui répondre... Je sais ce qu'il tente de faire, il veut dresser une sorte de portrait, pour comprendre comment je fonctionne, exactement ce qui n'est pas censé arriver. Et cette ligne entre la réalité et la fiction me parait de plus en plus fine, donc jouer le mur de glace est tout sauf difficile.

-Tes anciens... collègues?

-Non.

Mais Papanek n'est pas découragé par mes réponses courtes. Il me fait parler, c'est déjà une amélioration.

-Un ennemi, donc. Un vrai. Quel niveau, selon toi? Trois, quatre?

-Cinq.

-Et toi? Tu étais éveillée à ce moment-là?

Je hausse les épaules, puis lève les yeux pour observer Ben, qui s'est penché un peu plus vers l'avant, ne clignant presque pas des yeux. Ce simple contact visuel lui arrache un sourire satisfait.

-Tu es plus puissante, maintenant. Avec le bon entraînement, tu pourrais même devenir une niveau 3, et ton assaillant te paraitrait beaucoup plus faible. Imagine la raclée que tu pourrais lui mettre.

Je n'ose pas lui dire que quand je retrouverai celui qui m'a fait ça, je ne compte pas m'arrêter à une simple raclée. Juste imaginer l'avoir devant moi, visualiser la colère brûlante et la satisfaction de le détruire morceau par morceau, me fait respirer plus fort et trembler de rage.
Papanek poursuit l'interrogatoire, mais en voyant que je ne réponds plus du tout à ses questions, il finit par me faire signe de partir, en me demandant de repasser le voir dans la semaine. Il veut que je puisse sortir de la base, moi aussi, et donc il veut me préparer un masque comme celui qu'il portait quand je l'ai rencontré pour me permettre d'avoir l'air plus... normale. Je ne réponds rien à cela et me contente de quitter la chambre, errant dans les couloirs sans savoir où je vais. Combien de temps vais-je devoir faire ça? Difficile de se sentir en confiance, quand la moitié de la base semble avoir comme tâche de surveiller mes moindres gestes... Quand j'arrive dans les lieux plus publiques, une voix m'appelle dans une pièce déjà derrière moi:

-Marchesi! Attends!

Par réflexe plus que par envie, je me retourne pour voir Alastor, essouflé et en sueur, qui vient en courant vers moi en faisant trembler le sol sous chacun de ses pas. Bon sang qu'il est grand... ça ne devrait même pas être normal. Il s'arrête, souffle un peu et rassemble ses pensées.

-Euh... désolé, je sais que c'est un peu indiscret, mais... j'ai, euh... j'ai entendu des gens parler de toi, et ils disaient que... que t'avais soulevé un des nouveaux, là, le russe blond, à bout de bras, juste comme ça, et que tu l'avais lancé! C'est vrai?

Je fronce les sourcils. Mais qu'est-ce qu'il a à me demander ça? Je hoche la tête, curieuse, et Roth ouvre grand les yeux.

-Wow. P... Pardon, c'est juste que... eh bien, je pensais que t'aurais été plus... euh... plus... tu sais...

La figure du géant, déjà bien coloré par l'effort, est maintenant complètement rouge et il ne me regarde même plus dans les yeux. Oh, je sais très bien ce qu'il veut dire, mais bizarrement, ça ne m'insulte pas autant que ce qu'il redoute. Pas besoin d'être un expert pour voir que ma force est disproportionnelle à ma taille et à ma carrure, mais dans ce monde de dieux et de cosmos c'est on ne peut plus normal. Du moins, c'est ce que je croyais... Je hausse les épaules et Alastor respire un peu avant de continuer, prenant bien garde à ne pas s'enfoncer plus que nécessaire. Ça a quelque chose de déstabilisant, de voir quelqu'un comme lui si facilement intimidé...

-Bon, je dois y aller. Je retourne à la salle de musculation, si... si tu veux venir...

Alors que je m'apprête à accepter, faute d'avoir mieux à faire, je m'arrête, soudainement méfiante. Non, il n'aurait quand même pas...

-C'est Papanek qui t'as dit de dire ça?

Son silence coupable ne fait que le confirmer, mais la vérité me laisse quand même sous le choc. Sans attendre ses explications, je tourne les talons et part d'un pas rapide, ravalant mes insultes. Ça, par contre! C'est ridicule, tout simplement ridicule! Et il pensait que je ne m'en rendrais pas compte! Pour qui il me prend?
Ça ne se passera pas comme ça!

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