Saint Seiya
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[Frontline] Futur incertain
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Pendant 30 ans FIRMAMENT avait opéré avec le minimum absolu de supervision politique : seuls le Président, le Secrétaire de la Défense et une poignée d'officiels haut placés triés sur le volet étaient au courant de son existence. C'était une question de sécurité, à plus d'un titre : on ne pouvait pas faire confiance aux politiciens pour garder le secret, pas plus que l'Agence ne pouvait s'accommoder d'un agenda changeant tous les deux ans au fil des élections ou ne souhaitait se retrouver impliquée dans des plans qui n'avaient rien à voir avec sa mission. Hélas cette période bénie était révolue et il lui fallait maintenant rendre des comptes à une commission secrète bipartite du Congrès. Celle-ci l'avait déjà obligée à coopérer avec les mercenaires et ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin, exigeant maintenant que FIRMAMENT leur fasse un rapport justifiant le bien-fondé de ses incroyables prérogatives extralégales.

Une nouvelle brèche dans la confidentialité de leurs activités mais il n'était guère aisé d'envoyer paître les politiciens au vu des derniers événements : Svalbard, Stepnogorsk, l'intervention des Marinas en Corée, l'éruption de ce volcan à Asgard suivie d'un chaos inexplicable de signatures infrarouges qui avaient affolé tous les satellites-espions surveillant ce secteur et bien d'autres incidents encore. L'Agence américaine pouvait s'estimer heureuse d'avoir obtenu tant de concessions lors du bras de fer qui s'en était ensuivi avec la commission : au lieu d'un représentant de chaque parti, ils n'auraient affaire qu'à un unique interlocuteur choisi par leurs soins qui donnerait son avis à ses collègues sans divulguer la moindre information sensible ; un envoyé de l'exécutif serait également présent pour équilibrer le dialogue, soumis aux mêmes restrictions.

Les autres Agences – la Section russe, la 44ème Unité Spéciale chinoise, les iraniens de Zulfikar, le MI-0 britannique, la Direction Générale des Renseignements, Études et Interventions Spéciales française, le Bureau National de Protection contre les Menaces Paranormales japonais – refusaient de se livrer à cet exercice, n'ayant pas de comptes à rendre à une puissance étrangère, surtout quand celle-ci les mettait toutes en danger. Elles avaient néanmoins – et très diplomatiquement – consenti à dépêcher un représentant commun pour siéger aux côtés de ceux de FIRMAMENT qui se bornerait à livrer des informations d'ordre général en gage de bonne volonté.

Rosenberg, Johnson et Ishii avaient donc été désignés pour participer à cette rencontre, le premier en sa qualité de haut responsable scientifique, le deuxième du fait de son statut d'agent vétéran agissant également en tant que conseiller tactique et technique, le troisième parce que ses collaborateurs n'avaient rien trouvé de mieux pour l'empêcher de se tuer à la tâche dans son laboratoire – il avait besoin de prendre l'air, de dormir plus de quatre heures d'affilée en autant de journées de travail et de réduire sa consommation de caféine. L'ingénieur appréciait d'autant moins son inactivité forcée que celle-ci s'assortissait d'une obligation de faire des ronds de jambe mais disciplina son expression lorsque leurs invités les rejoignirent dans la salle sécurisée d'un centre de conférences semblable à celui qui avait accueilli les magnats de l'armement quelques mois auparavant.

Un peu de chance dans son malheur, FIRMAMENT avait réussi à obtenir de s'entretenir avec des gens compétents et professionnels : la sénatrice Kinsey faisait partie des législateurs qui avaient émis des réserves à la participation des mercenaires, une politicienne expérimentée, sérieuse et incorruptible qui combinait une saine méfiance à l'égard du complexe militaro-industriel, des grandes entreprises en général et des éveillés avec une compréhension profonde de la notion de mal nécessaire et de ses implications. Monsieur Herrera était l'homme de l'ombre – et de confiance – du Président, un ancien de la communauté du renseignement d'une discrétion exemplaire : il n'apparaissait sur aucun organigramme officiel, son nom n'avait jamais été mentionné dans aucun média, seules les plus hautes sphères de l'armée et des services secrets connaissaient son existence et il avait été mis au courant de davantage de secrets d’État que n'importe quel trio de membres du gouvernement en huit ans de bons et loyaux services à la Maison Blanche.

« Je vois que vos nouveaux collaborateurs n'ont pas été invités à nous rejoindre. » remarqua Kinsey lorsqu'ils eurent tous pris place après l'obligatoire échange de platitudes, en référence à l'absence des marchands de mort. « Moi qui était agréablement surprise d'apprendre qu'ils arrivaient à se rendre utiles et que les frictions restaient à un niveau acceptable entre leurs hommes et les vôtres. Se sont-ils mal comportés ou comptez-vous aborder des sujets trop sensibles pour leurs oreilles ? J'espère que c'est la deuxième option, je préférerais discuter avec vous de choses intéressantes au lieu de devoir transmettre de nouvelles récriminations à mes pairs. »

« On ne peut rien vous cacher ; c'est un peu des deux, malheureusement. » répondit Johnson.

« Pouvez-vous élaborer ? » demanda Herrera.

« Messieurs Carlson et Kaganovitch ont récemment été rappelés à l'ordre, le premier pour manque de rigueur et le second pour abus des privilèges associés à sa position. Aucune ligne rouge n'ayant été franchie, nous nous sommes contentés de les avertir et de leur faire comprendre qu'à la prochaine incartade nous serions forcés de leur trouver des remplaçants. »

Sans les euphémismes : Carlson était un idiot doublé d'une fuite d'informations potentielle ambulante et Kaganovitch profitait allègrement de la protection des Agences pour se lancer dans des magouilles qui l'auraient sans doute fait tuer en temps normal. L'alliance avait réagi en piégeant le coffre-fort secret du russe – celui qu'il cachait dans son bureau et n'ouvrait que quand il était absolument certain d'être seul – avec une grenade aveuglante. Pour l'américain, elle s'était montrée plus vicieuse : il était rentré d'une journée de travail pour trouver Ho Sun dans son salon – elle était de passage dans la ville et s'était portée volontaire en tant que responsable de la discipline dans son organisation d'origine –, aiguisant un couteau de combat à côté du jeune fils du milliardaire endormi devant la télévision ; les gardes n'avaient rien vu ni entendu et aucune alarme ne s'était déclenchée. Il ne restait plus qu'à espérer que les deux ploutocrates aient compris le message mais en attendant ils seraient tenus à l'écart de toute discussion importante et exécutés sans remord si ces comportements venaient à empirer ou même simplement à persister. Quant à Al-Aswad, lui était exclu de la conversation pour les raisons évoquées par la sénatrice ; peut-être était-ce injuste mais il s'en remettrait.

« Maintenant que ce point est tiré au clair, si nous entrions dans le vif du sujet ? »

« Avec joie, je suis impatiente d'apprendre quelles contributions aux chances de survie de notre espèce valent la violation des droits constitutionnels et humains de tous ces gens que vous emprisonnez sans l'aval du juge et sacrifiez pour vos expériences. N'oublions pas non plus les écoutes illégales et l'espionnage à l'échelle globale, les caisses noires ainsi que la diplomatie parallèle et les interventions à l'étranger sans autorisation préalable et spécifique de l'exécutif ou du Congrès. »
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Kinsey n'était pas commode et c'était paradoxalement pour cette raison qu'elle leur paraissait la plus fiable parmi tous les membres de la commission secrète. C'était une personne de principes mais lesdits principes étaient nettement hiérarchisés dans son esprit, elle admettait tout à fait que des circonstances exceptionnelles puissent justifier de déroger aux moins importants au nom de principes supérieurs. La survie de l'humanité et dans une moindre mesure la sécurité nationale constituaient le pinacle de ces principes qui pouvaient être préservés aux dépens des autres du moment qu'une certaine proportionnalité était respectée. S'ils parvenaient à la convaincre, elle serait une formidable alliée auprès de ses homologues. Plus facile à dire qu'à faire : comme le prouvait son refus catégorique d'être soumis à la volonté d'une autorité démocratiquement élue, FIRMAMENT était une organisation qui n'avait pas sa place dans un État de droit ; néanmoins ils n'étaient pas là pour essayer de se faire passer pour des anges, juste pour prouver qu'ils étaient le moindre mal.

« Nous avons des critères cumulatifs très stricts par-rapport à la sélection de nos cobayes – ne mâchons pas les mots, je sais que vous préférez dire les choses comme elles sont. Dans le cas des « civils » seuls les pires criminels passibles au minimum et sans l'ombre d'un doute d'une double condamnation à mort sont éligibles, à condition que le système judiciaire soit dans l'incapacité de les punir pour leurs crimes soit parce que les preuves récoltées par nos moyens de surveillance sont inadmissibles devant un tribunal, soit parce qu'il est physiquement impossible pour la police de les appréhender. S'ajoute à cela une condition de faisabilité, nous n'enlevons personne si le Département de la Désinformation et des Contre-Mesures Médiatiques ne peut pas couvrir la disparition ; en pratique, cela signifie que nous ciblons surtout des gangsters. »

« Ces enlèvements sont pourtant de plus en plus nombreux ces temps-ci. » intervint Herrera. Loin de s'opposer aux agents, le ton de l'observation indiquait qu'il ne faisait que demander un éclaircissement.

« C'est à cause de l'état d'urgence où nous nous trouvons actuellement, nos besoins en cobayes sont plus importants et le climat de violence généralisée nous permet de dissimuler plus facilement nos actions. C'est également une manière pour nous de contribuer à l'amortissement de la crise mondiale en éliminant une partie des individus qui font obstacle à l'effort de redressement ; vous avez entendu parler du dernier rapport de l'ONU sur la part de l'aide humanitaire perdue à cause de la corruption, de l'activité criminelle et des détournements divers j'imagine. »

Leurs deux interlocuteurs eurent la courtoisie de ne pas faire remarquer que Rosenberg parlait comme un Spectre ou un Marina ; il en était tout à fait conscient et il n'avait pas besoin qu'on le lui rappelle, merci beaucoup. Enfin, il fallait revenir au sujet principal...

« Bien sûr, ces conditions ne s'appliquent pas aux combattants et personnels ennemis capturés lors de nos opérations sur le terrain ; ceux en possession d'informations sensibles ou de certaines facultés ne peuvent bien évidemment pas être relâchés dans la nature, question de sécurité nationale voire même mondiale. Puisque nous ne pouvons les retenir prisonniers indéfiniment, nous sommes forcés de les exécuter et plutôt que de gaspiller cette ressource, nous faisons en sorte que leur mort soit utile. »

« Leur sort est cependant décidé au cas par cas et il est tout aussi possible de les intégrer à nos Agences en les soumettant bien entendu à des mesures de surveillance draconiennes. » intervint Ishii. Signe qu'ils avaient là encore affaire à des professionnels, personne ne leva un sourcil. Kinsey et Herrera n'étaient pas naïfs, ce n'était pas la première fois que les États-Unis recrutaient d'anciens ennemis lorsqu'ils jugeaient que ceux-ci leur seraient plus utiles vivants que morts : le programme spatial américain devait beaucoup – devait tout même – aux scientifiques nazis qui avaient traversé l'Atlantique lors de l'opération Paperclip après la conclusion de la Seconde Guerre Mondiale. Un tristement célèbre membre de la famille de l'ingénieur japonais avait d'ailleurs bénéficié de ce genre de « clémence » à la même époque, ce qui expliquait ses paroles... mais leurs invités ne feraient pas nécessairement le lien et ce n'était de toute façon pas le propos, l'important étant l'admission que chacune de leurs organisations avait recours à cette pratique.

« Je vois. Quid de la surveillance généralisée et non-supervisée d'individus innocents et des financements occultes ? »

« Les informations que nous récoltons ne sortent pas de FIRMAMENT, elles ne sauraient être transmises aux services classiques des renseignements ou de l'armée, même en cas de guerre ou dans le cadre de la lutte antiterroriste, et encore moins à la police ou à un quelconque acteur politique. »

Davantage encore que le sacrifice d'innombrables cobayes ou les opérations militaires clandestines, c'était de cette politique que provenait la majorité du sang sur les mains des Agences. Elles disposaient d'extraordinaires prérogatives et étaient soumises en échange à un strict régime de séparation des tâches : à elles de se préoccuper de tout ce qui relevait du cosmos et de ceux qui s'y intéressaient mais les données obtenues illégalement ne pouvaient être offertes à ceux qui évoluaient en-dehors du monde des ombres. Elles avaient les moyens de prévenir nombre de crises, crimes, attentats et conflits en tout genre mais du moment que ceux-ci étaient purement du fait d'humains lambda elles devaient penser à leur propre sécurité, maintenir l'illusion du respect de l'ordre démocratique et laisser faire. C'était la même attitude que celle adoptée par le Sanctuaire, une autre comparaison qui avait le don de hérisser le poil des agents.

« Pour ce qui est de la provenance de notre argent, croyez bien que nous préférerions avoir recours à des canaux plus légitimes mais nous sommes dans l'obligation de nous autofinancer entièrement afin non seulement d'assurer que nos besoins soient toujours satisfaits mais également d'empêcher que l'on ne remonte jusqu'à nous en suivant le flot d'argent public. »

« Cela vous rend du même coup indépendants de toute tentative de contrôle budgétaire de la part du Congrès comme de l'exécutif, vous comprendrez aisément nos inquiétudes en la matière. Si vous pouviez d'ailleurs nous éclairer sur la nature de ces « canaux » de financement dont vous parlez ? »

Cette question donna lieu à un exposé sur les réseaux d'approvisionnement de FIRMAMENT, un sujet étroitement lié à celui de leurs dispositifs de surveillance. En effet, l'organisation américaine était secrètement propriétaire d'un nombre appréciable de grandes entreprises dans des secteurs divers et variés. Elle était très présente dans la Silicon Valley, dans le domaine des télécommunications et de la haute technologie afin de mettre en place son réseau de cyber-espionnage et de dissimuler certains de ses laboratoires ; elle était également impliquée dans l'industrie militaire – une raison supplémentaire à leur scepticisme initial à l'idée de travailler avec le trio Al-Aswad / Kaganovitch / Carlson, puisqu'elle pouvait se procurer toute seule son propre matériel – et dans la finance, son accès privilégié à toutes sortes d'informations confidentielles assurant une belle rentabilité à ses placements (dissimulée grâce aux vaillants efforts des collègues de la Désinformation). La liste était loin d'être exhaustive, toute une constellation de multinationales plus ou moins grandes leur permettant de camoufler leurs activités en même temps qu'elles les finançaient. Ils ne mentionnèrent aucun nom, se contentèrent de préciser que les autres Agences procédaient de façon similaire, admirent que oui là aussi ils agissaient comme Poséidon ou les Black Knights, les ressemblances ne s'arrêtaient donc jamais, ajoutèrent que l'assimilation des derniers restes de Phénix avait fait des merveilles pour leur portefeuille puis...

« Très bien, si nous passions à vos relations avec les autres Agences ? Je suis tout à fait pour la coopération internationale mais je connais des gens au Département d’État qui seraient furieux s'ils savaient ce que vous faites dans leur dos. »

« Vous qui faites tant de cas de la sécurité et qui avez tant protesté lorsque mes homologues vous ont imposé ce partenariat avec Kaganovitch et ses semblables, les avantages doivent grandement surpasser les risques pour vous pousser à accorder une telle confiance à d'anciens rivaux. »

« Disons plutôt que nous avons tous compris que notre approche précédente nous menait droit dans le mur, nous avions le choix entre lutter ensemble ou mourir séparément. Et même si l'alliance n'est en place que depuis peu, les bénéfices sont déjà considérables : notre réseau de surveillance collectif est plus efficace que jamais, le volume de nos bases de données a triplé, la mise en commun de nos recherches scientifiques nous a fait faire un bond en avant de plusieurs années et il y a même un effet sur le plan comptable. Notre budget a beaucoup augmenté entre les économies d'échelle, les synergies de nos canaux de financement et la commercialisation de certaines de nos technologies déclassifiées ; l'essentiel du produit de cette croissance sera consacré au développement de la Division Scientifique. »

Les choses sérieuses commencèrent à ce moment et la table fut vite recouverte d'une petite montagne de dossiers classés secret-défense. Ils ne contenaient pas d'informations critiques mais le droit d'en emmener des copies hors de leurs installations avait dû être conquis de haute lutte. Il avait fallu persuader le groupe d'occultistes britanniques surmenés – ils avaient fort à faire, c'était la même équipe en charge de placer sans se faire remarquer des protections ésotériques autour du Capitole, de la Maison Blanche et du Pentagone – qui avaient créé la barrière mystique autour de la salle de conférence de jeter une série de sorts supplémentaires : les feuillets ne pouvaient être lus que par leurs destinataires pré-approuvés – ce qui les protégeait également contre la copie – et se désintégreraient d'eux-mêmes s'ils sortaient des limites de la pièce (et ce n'était pas la seule action qui pouvait déclencher le processus d'autodestruction).
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L'entretien dura pendant des heures, à peine interrompu par une frugale collation. Ishii intervenait peu, principalement sur des sujets ayant trait à son expertise technique, et Herrera ne se montrait que rarement loquace, la discussion ayant surtout pour but de mettre Kinsey à la page. En dépit de son opiniâtreté, le respect que lui portaient les agents ne fit que croître : elle n'hésitait pas à appuyer là où ça faisait mal et écoutait leurs réponses sans broncher, les évaluant calmement au lieu de s'indigner toutes les cinq minutes ou de se montrer incapable d'appréhender la situation avec la gravité qui s'imposait comme d'autres auraient pu le faire. Elle soupesait minutieusement leurs actions d'un côté et les enjeux de l'autre, absorbait les analyses stratégiques et les rapports de missions pour déterminer la solidité de la fibre morale de FIRMAMENT, ce qui séparait ceux qui se salissaient les mains pour une cause juste des tyrans drapés dans de grands discours. Pas question d'embellir la réalité ou de cacher la poussière sous le tapis, l'honnêteté était leur meilleure chance de la rallier à leur point de vue, même s'ils n'hésitaient pas non plus à lui opposer le sceau du secret-défense lorsque ses interrogations allaient au-delà de ce qu'ils étaient autorisés à révéler, mais au moins se montraient-ils francs quant aux raisons de leur mutisme.

Johnson lista les menaces, présentant les différents groupes d'intérêt et une sélection de dangereux éveillés non-affiliés à l’œuvre dans le monde, décortiquant les conséquences des agissements des factions divines à l'échelle globale et nationale, expliquant pourquoi les Agences ne pouvaient directement entrer en contact avec le Sanctuaire. Il parla ensuite des doctrines de combat et moyens déployés par les organisations de l'ombre pour lutter contre ces menaces, Rosenberg et Ishii lui apportant tour à tour leur concours lorsque vint le moment d'évoquer – sans trop de détails – les recherches menées par l'alliance et plus particulièrement FIRMAMENT, puisque les Agences étrangères refusaient de livrer autant d'informations que l'américaine sur leurs projets respectifs. L'importance vitale de leurs contributions fut néanmoins soulignée à maintes reprises.

La dernière partie de la rencontre était consacrée aux progrès de l'alliance. Le démantèlement définitif de Phénix et la récupération de ses ressources y tinrent une place d'honneur ; le récit de ce à quoi l'humanité avait échappé avec la destruction du laboratoire de Stepnogorsk arracha des sueurs froides même à Herrera, lui qui était toujours imperturbable d'habitude. L'intérêt de la sénatrice et de l'ex-espion fut piqué lorsqu'ils évoquèrent le trésor de guerre de Svalbard et toutes les opportunités d'avancement scientifique et technologique qu'ouvraient les matériaux dont étaient constituées les armures des chevaliers. Soudain enthousiaste, le japonais se lança dans une description des nouvelles batteries ultra-compactes et éléments supraconducteurs à haute température qui devraient être mis en service « sous peu » – ce n'était guère précis et même Johnson n'en savait pas plus, ça pouvait tout aussi bien vouloir dire dans un an – en augmentant drastiquement l'autonomie de l'équipement des agents tout en le rendant moins encombrant. Il fallut l'arrêter lorsqu'il poursuivit en parlant d'une solution possible au problème de combinaison de la technologie EXACTO – des balles guidées à la précision inégalée, capables de corriger leur trajectoire en plein vol – avec celle des railguns chinois ; le système Nimrod qui en résulterait était certes prometteur mais les explications commençaient à devenir un peu trop techniques.

« D'accord, d'accord, très bien. » acquiesça la femme politique, qui commençait comme les autres membres de l'assistance à succomber à la fatigue. « Je comprend vos arguments, je vois maintenant très exactement pourquoi une force armée conventionnelle serait... inadéquate face aux menaces actuelles, aux entités théopotentes – je ne sais pas d'où vous vient cette réticence à utiliser le mot qui commence par D. Je pense que vu les circonstances nous pouvons excuser le délit d'initié permanent, les alliances clandestines et le voyeurisme. Je suis beaucoup moins sûre concernant le détournement – en infraction avec tous les traités internationaux de désarmement et de non-prolifération – d'ogives nucléaires censées être démantelées pour vous constituer une force de frappe en-dehors de la chaîne de commandement officielle. Je sais ce que vous vous apprêtez à dire agent Johnson, je vous ai entendu la première fois quand vous avez dit que c'était un tout dernier recours en cas de compromission de notre leadership national face à un danger de destruction imminente du pays voire d'extinction de la race humaine. »

L'homme aux lunettes noires leva les mains en signe de paix mais ne fit pas pour autant acte de contrition. Les Saints étaient le plan A pour sauver l'humanité au cas où une entité théopotente ou une autre aurait de nouveau des velléités génocidaires, les Ases et les Chevaliers Noirs un plan B pour le moins incertain, les Agences tentaient comme elles pouvaient de mettre sur pied un plan C crédible... Mais si tout cela échouait et que Poséidon – au hasard – déclenchait un troisième Déluge, le bombardement thermonucléaire était le plan D. Et si l'armée des États-Unis était dans l'incapacité d'y procéder pour une raison ou pour une autre, mieux valait avoir un jeu de missiles et une chaîne de commandement de rechange sous la main – surtout quand on connaissait les énergumènes en charge des ogives officielles – ; peut-être pas un plan E mais un plan D-bis. Ils n'étaient pas désolés.

« Mais je vois clair dans votre petit jeu, je sais que vous me réservez une dernière surprise pour me faire chanter vos louanges auprès de mes collègues lorsque je reviendrai au Congrès. Alors allez-y, ne nous faites plus languir. »

Rosenberg et Ishii se levèrent sans le moindre mot de concertation préalable pour aller retirer le contenu du coffre-fort dans un coin de la salle. Pendant ce temps, l'agent de terrain se lançait dans un discours préparé à l'avance.

« Tout à l'heure nous avons discuté des multiples dimensions de cette crise que nous traversons ; vous avez parlé de l'une de celles qui reçoivent à tort le moins d'attention, celle de la légitimité et de l'autorité politiques. Avant 1986 nous vivions simplement dans un monde où les plus riches se croyaient – se savaient – au-dessus des lois et achetaient les politiciens ; injuste mais encore relativement tolérable. Depuis que les entités théopotentes et leurs séides se sont manifestés par contre c'est la capacité des États à protéger leurs citoyens, la source-même de leur légitimité qui est remise en cause : 2016 n'a été qu'une suite de démonstrations de l'impuissance des gouvernements et 2017 n'est pas mieux engagée. Les factions traitent l'ONU comme si elle n'existait pas et se lancent à la conquête du monde, morceau par morceau. À ce rythme, tous les pays ne seront bientôt plus que des clients d'un camp ou d'un autre avec des hommes de paille en guise de dirigeants. »

Le japonais se tendit visiblement en entendant cette dernière phrase mais ne fit aucune remarque ; il revint vers la table et y déposa une mallette blindée tandis que Rosenberg s'était chargé d'une nouvelle fournée de dossiers.

« Et comment proposez-vous de remédier à cette situation au juste ? Nous ne pouvons pas rivaliser avec eux sur le plan militaire et les Saints et les Ases seraient les seuls à se plier à la volonté populaire au cas où les territoires sous leur protection décideraient qu'ils ne veulent plus d'eux. »

« C'est très simple. » annonça finalement Ishii et ouvrant sa mallette pour en retirer une paire de cercles métalliques. « Les Dieux et les éveillés ne savent pas résoudre les problèmes, pas vraiment. Ils ne nourrissent pas les affamés, ne soignent pas les malades, ne restaurent pas l'environnement : ils ne font qu'imposer leurs exigences en menaçant les humains et ce sont ces derniers qui trouvent les solutions une fois suffisamment « motivés » par la violence. C'est ce qu'il se passe actuellement avec cet effort global de recherche scientifique axé sur le développement durable et sponsorisé par l'ONU suite aux actions de Poséidon, un effort auquel nous comptons bien participer en coulisses. Et c'est en résolvant les problèmes que les gouvernements que nous servons regagneront leur dignité perdue. »

Simple en théorie peut-être mais au fond nombre de scientifiques travaillant pour les Agences étaient d'incorrigibles idéalistes une fois qu'on leur enlevait leur vernis de cynisme. Les agents de terrain et des renseignements suivaient la philosophie selon laquelle ils étaient là pour protéger le monde, pas pour le réparer – pour emprunter l'expression de Traoré –, signifiant qu'ils devaient se retenir d'outrepasser leurs prérogatives et d'abuser de leur influence pour ne pas devenir précisément ce qu'ils étaient censés combattre. Beaucoup de chercheurs par contre pensaient que la science devait être utilisée pour le bien de tous et ne souhaitaient pas forcément passer toute leur carrière à concevoir des armes : même quand elles étaient utilisées pour protéger, elles restaient des instruments de terreur et de destruction. Et les pouvoirs parapsychiques avaient tellement d'applications potentielles, il serait criminel de limiter leurs recherches en la matière au seul domaine militaire.
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« Tous les éveillés sont capables d'une forme de manipulation spatio-temporelle, c'est un phénomène inconscient mais indispensable pour ne pas être réduits en bouillie par la violence de leurs propres accélérations et décélérations. Analyser les équations gouvernant ce pouvoir n'a pas été une mince affaire : ça nous a pris des décennies, nous ignorons toujours pourquoi ça marche et nous contentons de savoir comment ça marche mais une fois cela fait, les différences entre manipulations de l'inertie, de la gravité ou de l'espace-temps sont essentiellement d'ordre sémantique et les modifications nécessaires pour passer de l'une à l'autre presque triviales en comparaison du travail initial. Ceci, » dit finalement l'ingénieur en montrant les cercles de métal qui après inspection étaient faits de multiples strates de couleurs différentes et dont la surface était parcourue d'une sorte de circuit, « est un ROD. Remote output device, exploitant les principes de base communs à l'ensemble des facultés parapsychiques. Agent Johnson, une démonstration je vous prie ? »

L'américain n'était pas l'éveillé le plus puissant mais ses pouvoirs suffiraient amplement pour cette occasion. Il prit en main l'un des ROD et laissa l'autre au japonais puis se concentra jusqu'à émettre une décharge d'énergie rouge ; celle-ci fut immédiatement absorbée par le dispositif et réémise par son jumeau dans la main d'Ishii.

« Qu'est-ce que... »

« Comme son nom l'indique, un ROD est un outil qui permet de transmettre l'énergie à distance. Transfert sans fil, instantané et ignorant tous les obstacles entre un point A et un point B en instrumentalisant un phénomène spatio-temporel artificiel. Nos collègues français et iraniens travaillent actuellement sur le développement d'une variante pour le transfert de l'énergie électrique plutôt que parapsychique, variante qui devrait elle-même être aisément modifiable pour transmettre l'information plutôt que l'énergie. Imaginez les possibilités. »

Herrera et Kinsey, qui avaient plus d'une fois travaillé sur des dossiers ayant trait aux domaines de l'énergie et de la communication, ne se firent pas prier et considérèrent les implications d'une telle technologie. Elles étaient infinies : un accès à l'électricité où que l'on se trouve sur la planète et des communications ultra-rapides impossibles à bloquer ou à intercepter ne représentaient que les applications les plus basiques. Et à en croire le discours de l'ingénieur, d'autres usages moins évidents n'étaient pas à exclure : s'il était réellement possible de manipuler la gravité grâce à ce dispositif par exemple, la conquête spatiale pourrait désormais se passer de ces énormes et coûteuses fusées et Elon Musk n'aurait plus qu'à aller se rhabiller. Il y avait cependant quelque chose qui clochait...

« Et où est le talon d'Achille de votre gadget miraculeux ? »

« Il y en a quatre en fait : le coût est prohibitif même avec notre nouveau gisement de matériaux anormaux, la portée est limitée tout comme la puissance transmise et pour finir nous avons des progrès à faire côté miniaturisation. C'est encore une technologie très expérimentale. » admit le japonais dans un soupir de regret. C'était bien pour cela qu'ils reversaient tant d'argent au budget de la Division Scientifique et qu'ils multipliaient les partenariats avec les plus prestigieuses universités via la DARPA et autres organismes de recherche affiliés au Département de la Défense. Rome ne s'était pas construite en un jour...

« Je me disais aussi que c'était trop beau pour être vrai. »

« Il y a un autre problème que vous n'avez pas mentionné dans votre vision utopique : c'est très bien de pouvoir transmettre l'énergie n'importe où mais ça ne règle pas la question de sa disponibilité. À moins que... »

Ishii retrouva le sourire en voyant la sénatrice arriver à la bonne conclusion. Rosenberg lui fit passer les dossiers, qu'il ouvrit pour exhiber les diagrammes techniques et plans de machines à l'intérieur.

« Réacteur à fusion nucléaire haute performance par conversion thermoélectrique directe, type Seebeck-Maxwell-Fourier. » exposa-t-il fièrement. « L'un de ces matériaux anormaux fait un excellent réflecteur de neutrons qui pourrait protéger le cœur pendant des siècles d'opération continue sans avoir besoin d'être remplacé. Quelques ROD bien placés pourraient servir à la mise à feu de la réaction de fusion en n'utilisant qu'une fraction de l'énergie nécessaire avec les méthodes classiques. Ce modèle-ci transforme directement la chaleur dégagée en électricité pour un rendement énergétique maximal sans passer par une turbine et un fluide caloriporteur, ce qui veut également dire qu'il peut être installé n'importe où, pas forcément à proximité immédiate d'un point d'eau. Cerise sur le gâteau, du moment qu'on l'alimente en lithium il transmuterait jusqu'à 107% du tritium nécessaire à son propre fonctionnement ainsi qu'une quantité appréciable de deutérium – moins important puisqu'on sait très bien l'extraire aujourd'hui mais toujours utile – ce qui en fait l'équivalent d'un surgénérateur pour la fusion nucléaire. Pas de déchets radioactifs ni de risque que la réaction s'emballe et il produit même de l'hélium. Là aussi nous en sommes au stade expérimental toutefois les tests sont encourageants et maintenant que nous avons davantage de matière première nous passons à la vitesse supérieure avec de plus grands prototypes ; nous avons bon espoir et des modèles alternatifs sont également à l'étude. »

L'ex-espion plissa les yeux, la sénatrice pinça les lèvres. Les rouages tournaient derechef dans leur crâne, en tant que vétérans des affaires militaires et de la géopolitique, ils n'imaginaient que trop bien l'impact qu'aurait la combinaison de ces deux technologies. Énergie électrique illimitée, propre, à bas coût, omniprésente, sans parler du reste : le rêve de Nikola Tesla. Les applications civiles étaient innombrables et côté militaire... et bien, certains des projets d'armement les plus fantaisistes du bon vieux temps de la Guerre Froide paraissaient soudain plus raisonnables, dont le fameux « rayon de la mort » de l'inventeur serbe. Selon la manière dont ces technologies issues de l'étude du cosmos étaient utilisées, on pouvait tout aussi bien sauver le monde que le détruire.

« Je comprend que vous n'ayez pas invité monsieur Al-Aswad, vous parlez de faire disparaître son fond de commerce. »

« Son premier fond de commerce, il aura largement de quoi se rattraper sur le second. Ce sur quoi vous travaillez peut provoquer la Troisième Guerre Mondiale, surtout si vous développez ces choses en secret et ne laissez pas au monde le temps de s'y préparer une fois que vous les dévoilerez. L'OPEP et les magnats des énergies fossiles deviendraient insignifiants du jour au lendemain, les infrastructures et industries ancillaires deviendraient inutiles, d'autant plus que la disparition de l'obstacle des coûts énergétiques changerait la face de la pétrochimie en rendant le recyclage beaucoup plus rentable. Le bouleversement économique mettrait des millions de personnes au chômage et entraînerait des transformations sociales, politiques, géopolitiques d'une ampleur sans précédent. »

Kinsey se focalisait délibérément sur les dangers de cette approche, n'ayant pas besoin d'en remettre une couche sur ses bénéfices ; elle voulait confirmer que les Agences savaient ce qu'elles faisaient, même si le problème ne se poserait pas concrètement avant des années.

« Je remarque également que les Agences – ou leurs sociétés-écrans – et à travers elles les gouvernements seraient propriétaires des brevets. C'est donc comme ça que vous comptez restaurer leur lustre et remettre les chefs d'entreprise à leur place ? Je ne vous savais pas communistes... blague à part, vous devrez faire face à une opposition incessante. »

« Particulièrement s'il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg, je suppose que vous gardez d'autres innovations menaçant des intérêts puissants sous le coude ? »

Les trois agents acquiescèrent d'un même mouvement. C'était en effet un changement radical qui prendrait place si leurs recherches portaient leurs fruits. Une révolution scientifique, technologique et industrielle qui aurait des répercussions à tous les niveaux de leur civilisation. Il y aurait de la résistance et des pots cassés, il y en avait toujours, mais quel choix avaient-ils ? La société de consommation épuisait les ressources de la Terre, infligeait des dommages irréversibles à l'environnement, creusait les inégalités... une fuite en avant insoutenable sur le long terme. Les atlantes leur forçaient la main certes, cependant leurs intentions – leurs intentions avouables en tout cas – étaient bonnes malgré leurs méthodes. L'humanité payerait le prix du progrès, sans quoi la seule alternative – s'ils n'étaient pas d'abord exterminés ou renvoyés à l'âge de pierre par le jugement divin – serait une planète morte. Elle était à la croisée des chemins.

« Ces recherches sont une nécessité absolue, l'humanité ne peut se permettre de stagner si elle veut prospérer ou même simplement survivre. L'avenir de notre espèce est beaucoup trop important pour que nous laissions un quelconque ploutocrate le monopoliser ; notre solution n'est pas idéale mais c'est sans doute la moins mauvaise. Et vous avez raison, il y a plus : FIRMAMENT a mis en place un... instrument, un programme à grande échelle pour étudier les applications scientifiques et technologiques des capacités parapsychiques et matériaux anormaux. C'est sans doute notre meilleur atout ; avec l'aide des autres Agences, nos chances de le voir aboutir avant qu'il ne soit trop tard sont passées de « quasi-inexistantes » à « hautement improbable », ce qui est déjà plus que ce que nous osions espérer il y a un an. » déclara Rosenberg en finissant par un rire jaune.

« Les détails sont classifiés mais le projet Tetragrammaton est organisé autour de onze grands axes de recherche interconnectés. Le ROD par exemple combine des technologies issues des cellules 1 et 8 consacrées respectivement aux domaines d'études de l'énergie et de l'espace-temps. »

Tandis que le réacteur, lui, en intégrait quatre avec une participation anecdotique de deux autres, compléta-t-il mentalement. Il en avait déjà beaucoup trop dit à son goût ; il se conformait aux instructions du comité de direction de FIRMAMENT, livrant suffisamment d'éléments pour donner à la représentante parlementaire une idée générale de leurs activités mais il aurait préféré ne pas avoir à le faire. Il ne restait plus qu'à espérer qu'elle se satisferait de cette accumulation de demi-vérités – ils n'avaient menti que par omission – et qu'elle irait plaider leur cause auprès de ses collègues afin qu'ils leur lâchent la bride ; il y avait des informations qui ne devraient jamais sortir des Agences, quel que soit le niveau de harcèlement politique auquel elles étaient soumises.

L'entretien toucha à sa fin peu de temps après, le plus important étant derrière eux. La rencontre fut un succès mitigé, Kinsey ayant réagi avec ambivalence lorsqu'elle avait été mise au courant des objectifs à long terme de l'organisation et de son idéologie. Ils pouvaient la comprendre, après tout les Agences elles-mêmes n'étaient pas des entités monolithiques et tout le monde n'était pas forcément d'accord avec la ligne dominante. Elle garderait un œil sur eux tout en leur accordant – pour l'instant – le bénéfice du doute, ce qui représentait déjà une victoire de leur point de vue ; avec sa réputation d'inflexibilité et d'incorruptibilité, ses homologues devraient la croire sur parole lorsqu'elle leur enjoindrait de faire de même. La journée avait été longue et les agents n'avaient qu'une hâte, retourner à leurs occupations coutumières...
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