Musphellheim, sur le champ de bataille.Au milieu des étendues de Musphellheim, sous la pluie de cendres et les nuées incandescentes, protégés des éléments par la magie des tisseurs de sorts d’Alfheim, une armée issue de trois des neufs royaumes du nord affrontaient le cauchemar déchainé par la sombre sorcellerie de Surtur. Ces guerriers Ases, Vanes, Alfes, Einherjars et Duergars tenaient la ligne en un grand mur de bouclier contre les engeances du roi des EldrJotnars. Ces dernières, mût par la volonté du Jotunn Noire se jetaient sur leurs opposants avec frénésies, comptant sur leurs pouvoirs et sur leur capacité à transformer leurs victimes en alliés pour prendre l’avantage. Mais si cette fureur avait prélevé son tribut parmi les défenseurs des terres des mortels, c’était belle et bien l’armée des hommes qui prenait peu à peu l’avantage son art de la guerre supérieur ayant permis de contenir l’assaut puis de progressivement enveloppé l’ennemis, tuant plus d’adversaires qu’ils ne perdaient d’homme, et la magie d leurs mages ainsi que le soutien qu’Odin leur prodiguait, renforçant leur courage et les préservant des éléments hostile de la terre sur laquelle ils se battaient.
Parmi ces braves, Erik de Soad frappait de sa hache à sa gauche et à sa droite pour repousser les assauts incessants de Musphellheim. Sa lance s’était rompue au premier choc et maintenant il tenait la ligne du mieux qu’il pouvait face à des adversaires que la fatigue n’affectait pas. À chaque fois que l’un de ses frères s’écroulait, son corps se déformait horriblement et il se relevait comme l’une de ces créatures, se retournant contre ses anciens frères. Il fallait alors l’abattre le plus vite possible. Au-dessus de lui, volait les projectiles chargés de Hamr ainsi que les redoutable tirs des machines Duergars, semant des ravages dans les rangs ennemis. Malgré tout, malgré que les mortels commençaient à lentement prendre l’avantage sur l’ennemi, les coups de boutoirs porté par ce dernier menaçait encore à plus d’une occasions de rompre la ligne des défenseurs du nord. C’était dans ce genre de moment qu’une unité de Einherjars, sans égales dans le maniement des armes, ou alors un groupe de Duergars engoncés dans des armures indestructibles et maniant des armes dans la simple vue des runes suffisait à réduire leurs adversaires à l’impuissance. Mais tous ces guerriers d’élites ne pouvaient être sur tous les fronts, et ailleurs il n’appartenait qu’à des simples hommes comme Erik de faire face aux horreurs du royaumes du feu.
Fracassant le crâne d’une de ces créatures qui fut, il y a encore quelques minutes, l’un de ses compagnons d’armes, Erik ne put s’empêcher d’avoir une pensée pour la famille qu’il avait laissé derrière lui. À l’instar de nombreux autres villages d’Asgard, de Vanaheim ou de n’importe quel autre royaume, Soad avait subi de nombreux dégât avec l’explosion du Valfrogi. De nombreux bâtiments s’étaient écroulés, laissant leurs occupants, quand ils n’étaient pas coincés sous les décombres, à la merci des éléments, ce qui pourrait se payer cher au prochain blizzard. Mais le pire de tout était les récoltes, la brusque vague de chaleur ainsi que la gadoue qu’il avait engendrés, avait détruit une bonne partie de celles-ci et la pluie de cendres n’aidait en rien leurs affaires. Lui, tout comme les autres hommes qui l’accompagnaient, aurait peut-être mieux fait de rester pour aider aux reconstructions et pour sauver ce qui pouvait l’être, les hommes du Nord risquait la famine si les récoltes n’étaient pas sauvées et cette année, le royaume de Vanaheim risquait de ne pas pouvoir subvenir aux besoins alimentaires de ses voisins.
Mais s’il avait pris les armes, répondant à l’appel d’Odin et des Jarls, c’était pour mettre fin à ces catastrophes au plus tôt. Il pouvait d’ailleurs voir un noble Volsungar se tenir à la tête de ses hommes dans sa cotte de maille étincelant, pourfendant ses ennemis en chantant le chant de mort de sa famille. Un chant sensé offrir, à lui et ses hommes, le courage de son ancêtre l’illustre Sigurd tant qu’il le chanterait. Mais, si un grand nombre de nobles avaient pris les armes pour porter le conflit sur cette terre où la glace et le feu se côtoyait, ils étaient encore plus nombreux les nobles qui étaient restés au pays, « au cas où » l’expédition échouerait. Erik se demandait parfois si le courage des guerriers du nord ne commençait pas à disparaitre.
Au loin, il perçut une grande clameur. Des renfort arborrant l’étendard des Waegmunding de Jotunheim avaient fait leur apparition. Les puissants guerriers des montagnes se jetaient en hurlant leurs cris de guerres sur les créatures de Surtr, avec une fureur indicible qui semblait même éclipsé la frénésie de leurs ennemis. Ils étaient accompagnés d’une poignée de Jotunn qui utilisaient des armes aussi colossales qu’eux-mêmes pour détruire ceux qui se dressaient faces à eux. Il semblait clair que Ulrik, le chef de Waegmunding et descendant direct du grand Beowulf était venus, non seulement pour répondre à l’appel d’Odin mais aussi avec l’intention de raser toute traces de Sinmora et du Palais des Surturson.
Erik repoussa un autre adversaire d’un puissant coup de bouclier. Bien que les choses semblaient s’arranger, il priait pour que d’avantages de guerriers divins fassent leur apparitions. Quelque chose en lui hurlait que le pire était encore à venir.
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Merci à Hruo
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