Durant sa première existence, lorsque Galahad s'imaginait ce que serait sa mort, il se voyait mourir au combat pour son Roi et son Dieu. Engagé dans une quête sainte, l'épée à la main, il aurait donné sa vie héroïquement pour protéger ses camarades. Quand enfin un ennemi viendrait à bout de son énergie et qu'il sentirait l'acier traverser sa chaire, il fermerait les yeux pour la dernière fois alors que l'Archange Gabriel en personne viendrait chercher son âme pour la conduire devant le Seigneur. Mais dans ce château, où la mort l'appelait doucement et que la froide obscurité commençait à l’envelopper, il ne vit pas l’ange qu'il espérait. Et quand la vie le quitta définitivement, il n'y eut pas de domaine Céleste, pas de grandes portes devant lesquelles Saint Pierre l'attendait…juste la nuit.

Mais à chaque nuit succède le jour. Ce fut d'abord la lumière qui le tira du néant, comme s’il s'était simplement endormi et que la lumière du soleil cherchait à se frayer un chemin à travers ses paupières closes. L'obscurité n'était plus si sombre et le chevalier se risqua à ouvrir les yeux. La lumière vive de l'astre du jour le rappela à l'ordre et il s'habituer progressivement à la clarté qui l’entourait.

Comme après un long sommeil, son corps engourdi lui répondait à peine. Il était allongé dans un lit, confortable, un léger draps couvrant son corps nu hormis un simple sous vêtement blanc. Maintenant pleinement réveiller, il observa le lieu qu'il ne connaissait pas, s'efforçant de se rappeler comment il avait atterri ici. Il se redressa d'un bond comme pour faire face à une menace imminente. Son dernier souvenir était cette femme éthérée qui lui tendait la main, lui promettant de vivre encore. Bien qu'aucune douleur ne le tiraille, il posa sa main sur son torse pour constater les dégâts que Merlin avait causer lors de leur combat. Rien. Pas de douleur, pas de cicatrice… Galahad pouvait respirer librement.

Alors que toujours plus de questions se bousculaient dans sa tête, le chevalier inspecta du regard la pièce sans bouger du lit. Elle était vaste et claire, dans une dominance de blanc. Seul quelques tapis et rideaux colorés contrastait avec le carrelage blanc et les colonnes de marbre. La grande fenêtre semblait donner sur une étrange végétation inconnu du chevalier. Son armure était exposée sur un mannequin à quelques pas du lit.
Un cliquetis mécanique se fit entendre et la seule porte du lieu s'ouvrit, laissant entrer un homme.