Saint Seiya
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HRP : Merci à Hakon pour le titre.

Rien n'était venu se mettre sur le chemin des Spectres alors qu'ils retournaient à l'entrée du Sanctuaire. Pas de nouveaux Saints, les gardes étaient trop occupés à panser leurs blessés et à pleurer leurs morts... Les paroles de départ de Thanatos résonnaient dans l'esprit de tous. Une fois sortis du champ d'influence de la barrière de la Déesse de la Guerre ils firent immédiatement usage de leurs Surplis pour franchir la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. Les infernaux avaient remporté cette manche, ils étaient sans doute le premier groupe de Spectres à rentrer en vie d'une expédition au cœur du pouvoir d'Athéna. Wolgorn avait fait face à la soi-disant protectrice de l'humanité et lui avait dit ses quatre vérités, le Rosaire n'était plus qu'un mauvais souvenir et Sa Majesté Hadès était libre. Rogos trouvait approprié que cette bataille soit parvenue à une telle conclusion dans le Temple du Cancer, le lieu le plus proche des Enfers dans le domaine des parangons en armure d'Or.

Pourtant malgré cet exploit historique le Dullahan s'abstint de crier victoire. À l'image de cette ascension inachevée qui avait connu un arrêt prématuré à la quatrième étape du grand escalier, les choses n'étaient pas terminées entre les deux factions divines. Les douze Temples tenaient encore debout et la Déesse qui trônait à leur sommet était toujours en vie. Les gardiens de l'Au-delà avaient remporté cette bataille certes mais pas la guerre... même si le Faucheur ne semblait avoir aucune envie de la continuer. Même sans Rosaire, les Saints conservaient un potentiel de nuisance certain, d'autant plus que cet affrontement n'avait impliqué qu'une fraction des forces potentielles de chaque camp. Une grosse escarmouche en somme. Sanglante et décisive mais néanmoins toujours une escarmouche.

Les Spectres n'en étaient pas non plus sortis indemnes. La traîtrise d'Eydis avait été exposée, ils avaient perdu Custodio et peut-être Sargas... Le cavalier sans tête avait toute confiance en la capacité du Bourreau à assumer les devoirs d'un Juge mais cela ne suffirait pas, il restait d'autres factions dont il fallait se préoccuper.

Le vieux Cyclope partageait ses inquiétudes – du moins avait-il émis une série de grognements qui laissait entendre que c'était le cas. Il était plus que probable qu'Andréa s'inquiéterait aussi de l'avenir lorsqu'elle se réveillerait.

Après un repos minimal, juste le temps de s'assurer que tout le monde reçoive les soins appropriés (à l'exception de Xing Huo qui voyait son absence de blessures de combat comme une marque de honte et refusa tout traitement pour celles infligées par l'explosion de puissance de Wolgorn), le Dullahan reprit sa route. Les Squelettes infirmiers l'avaient à peu près retapé à l'aide de leurs immondes potions, suffisamment en tout cas pour lui permettre d'aller et venir sans s'écrouler tous les dix pas. Il laissa Dité derrière lui et fit route vers Giudecca, espérant pouvoir décrocher une audience avec la Mort dont la projection s'était évanouie dans le néant à l'instant où ils étaient passés hors de portée des Saints.

Il n'eut heureusement pas à marcher jusque-là. Enfin, heureusement, c'était relatif... Rogos aurait préféré s'entretenir avec le Dieu à l'abri des rafales de vent polaire, quitte à devoir cheminer un peu plus longuement pour ce faire. Mais voilà il Le trouva au beau milieu du Cocyte, occupé à diriger une nuée de Squelettes. Prenant son courage à deux mains le Dullahan annonça sa présence et se prosterna bien bas.

« Mes respects Monseigneur. Je suis profondément désolé de Vous déranger aussi tôt après la bataille mais je viens demander audience. »

Il fit une pause avant d'expliquer les motifs de cette arrivée impromptue, faisant de son mieux pour ignorer la fatigue, la peur, le froid mordant et les regards inquisiteurs des larbins s'affairant autour de lui. Il était venu ici pour ses camarades car ils avaient besoin d'avoir le cœur net au sujet d'un certain nombre de choses. L'armée infernale avait encore tellement à accomplir, elle ne pouvait se permettre d'être minée par le doute et les divisions.

« Je ne sais pas comment le dire en termes diplomatiques et j'ai bien conscience d'outrepasser mes prérogatives en faisant cela mais... Nous avons besoin d'éclaircissements. Son Excell... non, Eydis a proféré des accusations d'une extrême gravité à l'encontre de Votre Seigneurie. Un élément que Vous avez Vous-même recruté. Nous sommes également préoccupés par le comportement de Sa Majesté Perséphone qui nous a réprimandés pour avoir détruit le Sapindus et dont le servant était l'objet d'inquiétantes rumeurs propagées par Custodio. Enfin, nous demandons humblement à connaître le déroulement de la visite de Poséidon... et certains voudront sans doute également savoir pourquoi nous n'avons pas davantage poussé notre avantage au Sanctuaire. »

Cela faisait beaucoup et il le savait mais le problème ne venait pas de la quantité d'informations. L’Étoile Terrestre de l'Ombre s'était placée dans une position plus que délicate en venant en ces lieux et en tenant ce discours : un simple soldat qui demandait à un Dieu de Se justifier, d'aucuns auraient pu dire qu'il oubliait quelle était sa place... et qu'il mériterait ce qu'il lui arriverait en conséquence. Quand bien même les inquiétudes dont il se faisait le porte-parole pouvaient être légitimes. En ce qui concernait l'Empereur des Océans, le simple fait qu'ils aient pu revenir en Enfer sans y trouver ruine et dévastation signifiait que la catastrophe avait sans doute été évitée cependant les autres questions étaient bien plus problématiques.

Rogos lui-même n'aurait jamais remis en question l'autorité du Moissonneur de Vies ni le bien-fondé de Ses actions ; sa loyauté Lui était depuis longtemps acquise. Thanatos avait ressuscité son Surplis, accueilli Oblivion dans les rangs de l'armée d'outre-tombe, S'était démené pour relever le Royaume des Ombres après le passage des Saints et des Marinas, leur avait fourni les moyens de faire progresser leur influence dans le monde des vivants... Néanmoins le Dullahan aurait été un bien piètre Spectre s'il n'avait pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour contrecarrer les doutes qui s'instillaient chez ses camarades, quitte à devoir se confronter à sa hiérarchie.

Les infernaux devaient rester unis. Fort de cette conviction, il était prêt à endurer n'importe quel châtiment si le Faucheur décidait de punir son irrespect. Il resta totalement immobile au milieu des éléments déchaînés, laissant la neige recouvrir peu à peu son armure jusqu'à ce que plus la moindre trace de noir ne soit visible.
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Jetez-les par là.

Les Squelettes chargés du transport s'exécutèrent sans délais. Les cadavres ramenés du Sanctuaire allèrent s'écraser quelques mètres plus bas, le bruit de leur chute étouffé par le blizzard hurlant qui hantait ces lieux depuis si longtemps. Les corps de leurs ennemis défaits dévalèrent la pente glacée pour aller se lover dans quelque recoin de ce glacier infernal. À l'instar de tous ceux ayant défié les dieux avant eux, ils avaient dans le Cocyte une place toute désignée.
Plus morts que vifs, les Saints rescapés n'avaient pas fait mine de lever le petit doigt lorsqu'ils avaient, sur le chemin du départ, collecté les carcasses des perdants. Qu'auraient-ils pu faire, de toute façon ? Leurs âmes finiraient en Enfers quoi qu'ils arrivent. Le mieux dont ils soient capables était de les rendre à la terre - et les dieux seuls savaient combien Gaïa était en fait peu adepte du procédé. Encore qu'Athéna était probablement trop jeune pour s'en rappeler.

Toujours est-il que ces pantins de chair seraient bien mieux ici. Ils pouvaient se réjouir : là où leurs pairs, leurs frères les auraient condamnés à pourrir, ils avaient ici encore une fois la chance de servir. Ce n'était certes pas le destin pour lequel ils avaient donné leur vie - mais ce serait celui pour lequel ils donneraient leur mort. Bientôt, les glaces du Cocyte se refermèrent sur eux, bleuissant les épidermes déjà pâles et faisant prisonnier du givre le sang coagulé. On les tirerait de là bien assez tôt ; en attendant, qu'ils prennent donc un peu de repos.

À contrario, les Spectres s'en tiraient à bon compte, ce qui relevait presque d'une première historique dans l'histoire des Guerres Saintes. Ni vaincus ni scellés, les seules pertes qu'ils avaient essuyé avaient en définitive mis de l'ordre dans leurs rangs. Si les Saints ne s'en étaient chargés, il aurait dû le faire lui-même tôt ou tard : en un sens, ils lui avaient rendu un fier service. Qui pleurerait Sargas, maintenant que Perséphone n'était plus là pour le manœuvrer ?

Le plus regrettable était encore la perte de Custodio : toute Etoile Terrestre qu'il soit, son appétit du pouvoir aurait pu le mener à faire de grande chose. Quand l'on voyait les sommets que Rogos ou Wolgorn avaient été capables d'atteindre, même l'absence de Juges n'était plus un problème - ou presque. Et parlant du Dullahan, voilà que celui-ci venait justement le solliciter. Si Thanatos n'avait pas pour habitude par le passé de concéder audience à tout Spectre le demandant, tant sa fonction de régent actuelle que les faits d'armes du concerné lui donnaient plein droit d'accès.

Laissez-nous, ordonna-t-il aux gardes qui l'accompagnaient.

Ceux-ci jetèrent un dernier regard vers la vallée glacée avant de se retirer sans demander leur reste, ne sachant que trop bien qu'il s'en chargerait lui-même s'ils traînaient les pieds. Reportant son intérêt sur son visiteur, le Dieu de la Mort s'avança dans sa direction. Oui, s'il aurait fut un temps réduit au silence - d'une manière ou d'une autre - un Spectre de son rang osant lui adresser la parole, il avait depuis appris les bénéfices d'avoir un œil et une oreille en bas de l'échelle. Son respect pour l'Etoile de l'Ombre était non-feint, cependant : il pouvait voir dans l'attention qu'il lui portait la reconnaissance de ses efforts, si étrangère que soit cette notion à une telle entité.

Bien, fit-il les bras croisés dans le dos. Je puis comprendre qu'il soit parfois nécessaire de donner quelques explications. Je présume qu'il m'arrive d'oublier que dans cette guerre de dieux et d'hommes que nous menons, les actes des premiers dépasse parfois l'entendement des seconds. Parle librement.

Il n'y avait pas d'arrogance dans sa voix - simplement un fait, exposé froidement. Lui et les siens savaient être d'une infinie complexité, lui le premier, et c'était une chose qu'une éternité d'adaptation, n'arriveraient pas à changer. D'un geste de la tête, il l'incita donc à parler - ce que le Dullahan ne se priva pas de faire : il avait visiblement beaucoup à raconter. En employant le pluriel, Rogos essayait-il de cacher ses propres doutes ? De se faire le porte-parole pour atténuer un possible retour de flammes ? Non seulement le Faucheur ne le pensait pas capable de lui mentir, mais son interlocuteur devait en plus savoir à quel point il serait peu avisé d'essayer de le tromper de la sorte.

Eydis était un cadeau de ma bien chère sœur, rétorqua-t-il d'un ton laconique. Or, les cadeaux d'Eris sont, vous n'êtes pas sans le savoir, empoisonnés. Hélas, mon sens de la famille fait que je n'ai pas pu refuser. Bien entendu, je sais depuis le temps à quoi m'en tenir et ne suis de ce fait pas sans prendre certaines précautions. Eydis n'était que son instrument : je ne sais ce qu'elle avait prévu d'en faire, mais force est de constater qu'elle n'en a pas eu le temps. Je ne pense pas qu'elle ait jamais eu vocation à nous nuire - pas directement. Mais elle ne peut aller contre sa nature, de même que je ne peux pas aller contre la mienne. Ce n'est cependant pas un problème pour qui sait y faire, et tout s'est déroulé comme prévu. Appelons cela un risque calculé.

Il omit sciemment de mentionner la pomme, estimant en avoir bien assez dit. Il n'avait, après tout, pas de comptes à rendre, et ne s'en expliquait que par pure courtoisie. Avoir choisi Rogos pour les représenter - à moins qu'il ne se soit porté volontaire ? - était en cela un choix pertinent : il était l'un de ceux qu'il serait le moins prompt à vaporiser. Oh, il avait pleinement conscience qu'agir de la sorte ne le rendrait que plus suspect, mais il est parfois des réflexes que l'on ne peut contrôler. Malgré une discipline renouvelée, les habitudes ont la peau dure, surtout quand elles ont eu plusieurs éons pour librement s'exercer. Il se mit à marcher, exhortant Rogos à lui emboiter le pas pour continuer leur conversation.

Perséphone n'est - n'était - de toute évidence pas dans son état normal. Ceux d'entre vous qui ont pu la côtoyer ont dû s'en rendre compte autant que je l'ai fait. Son choix discutable en matière d'hôte, pour ne pas dire désastreux, constituait à lui seul un incident diplomatique susceptible de nous faire entrer en guerre avec les Marinas. Il marqua une pause pour observer ses réactions, parfaitement au fait de son implication dans la précédente. Vous conviendrez je pense que nous n'avons pas besoin de cela. Ma théorie personnelle est que la conscience de l'humaine dont elle s'est emparée a empoisonné la sienne. C'est un phénomène qui se produit quelquefois lorsque nous sommes trop lents à prendre le contrôle. Le fait qu'elle ait quitté les Enfers à l'instant même où sa marionnette a révélé sa traîtrise n'est pas le fruit du hasard. J'irais jusqu'à dire qu'il a fort bien pu servir de diversion. Plusieurs de ses agissements récents avaient matière à éveiller les soupçons, ce n'en est que le sommet.

Son regard s'égara quelques instants sur l'immensité du Cocyte et les silhouettes prostrées de ses pensionnaires, prisonniers d'un froid éternel. Durant le peu de temps où il avait fait partie de l'armée infernale - quoique déjà bien trop long au sens du Fils de Nyx -, l'ex-Scorpion avait su s'attirer l'inimitié de la plupart de ses camarades : en périssant à ce moment précis, il avait planté le dernier clou dans le cercueil de sa prétendue bien-aimée. Rumeurs à l'appui, c'était là une histoire qu'ils n'auraient aucun mal à avaler. Si le Dieu de la Mort trouvait à Sargas bien peu de qualités, choisir son moment en faisait indubitablement partie, ne fut-ce que pour le dernier.

Quand à Poséidon, celui-ci semble avoir quelques problèmes depuis que ses ambitions ont été arrêtées aux abords de Tokyo. Il est venu me voir dans l'espoir de trouver une solution, résuma-t-il, ne voyant pas grand intérêt à développer plus avant. Hélas, ses maux l'ont rattrapé avant que je n'aie pu faire quoi que ce soit. Je crains que nous ne le revoyions pas de sitôt. Pour ce qui est du Sanctuaire... Cessant sa marche, il se retourna vers Rogos qui se trouvait jusqu'alors dans son dos. Notre but premier était de récupérer le Rosaire. Le reste n'est que supplément. Nous leur avons prouvé que nous pouvions les abattre à tout moment. Avoir à vivre, survivre avec cette peur est pire encore que d'être anéantis. Qui plus est, un excès de zèle de notre part aurait accru le risque de représailles, en plus de nous affaiblir. Or, j'ai d'autres projets qui vont demander toute notre énergie. Sa tête pencha légèrement de côté. Y voyez-vous plus clair à présent ?

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Le Dullahan ne s'était pas fait atomiser pour son impudence, c'était un bon début. La Mort consentait à répondre à ses interrogations, c'était encore mieux. Enfin, ça l'était sur le principe mais les informations délivrées par le Faucheur n'avaient rien de bien réjouissant. Pour commencer, Il confirma qu'Eydis avait bel et bien rejoint leurs rangs à l'instigation d'Eris. Voilà qui était pour le moins dérangeant, la Discorde représentant tout ce que les Spectres abhorraient ; Thanatos ne fit cependant pas mention des autres allégations de la Wyverne. Rogos résolut sagement de ne pas pousser plus loin le sujet : déjà qu'un supérieur moins bien disposé aurait pu décider que ses requêtes relevaient de l'irrespect...

« Je serais fort mal placé pour critiquer Votre Seigneurie sur ce point. » se contenta de répondre l’Étoile Terrestre. Bon, techniquement il n'y avait aucun point sur lequel il serait acceptable pour un simple soldat de critiquer son Dieu cependant le cavalier sans tête s'était lui-même montré biaisé dans une histoire de lien familial. Après tout, il avait aidé Prayer à forger le masque destiné à sa sœur et avait ensuite fait tout ce qui était en son pouvoir pour que ladite sœur soit recrutée par l'armée mort-vivante.

Les révélations suivantes du Faucheur ne lui remontèrent guère le moral : il avait entendu les rumeurs concernant le nouveau réceptacle de la fille de Déméter et il n'en avait pas cru ses oreilles. Trois milliards et demi de femmes sur Terre, sans doute toujours plusieurs millions si on se limitait aux corps jeunes et beaux dignes d'accueillir Sa divine essence, quelques dizaines de milliers si Elle se montrait particulièrement difficile... tout ce choix et il avait fallu que cela tombe sur la propre Prêtresse de Poséidon, Olympien irascible et belliqueux entre tous qui venait tout juste d'infliger une déculottée aux Spectres ? Qu'est-ce qui pouvait bien justifier ça ? Et avant même qu'il ne soit question de l'influence humaine corruptrice évoquée par la Mort en plus.

Le cavalier sans tête arrêta là son train de pensée qui commençait à prendre une direction sérieusement blasphématoire. Il avait pris du retard sur les grandes enjambées du Dieu qui semblait se mouvoir sans être aucunement gêné par l'épaisseur de neige ; comme si les éléments infernaux eux-mêmes livraient passage à leur Maître, soucieux de ne diminuer en rien Sa majesté... Le Dullahan par contre n'avait pas droit à de tels égards.

« Nous espérions tous que ces rumeurs se révèlent infondées, de simples racontars... Que Sa Majesté prenne une telle décision... je ne Vous cacherai pas notre profonde incompréhension quand nous en avons entendu parler. » poursuivit Rogos en arrivant de nouveau à la hauteur du Dieu. Incompréhension, le mot était faible. Les termes « choc » et « désarroi » ne rendaient pas non plus justice à l'impact provoqué par ces mots. En recevoir la confirmation, c'était revivre cet instant en pire – sans la moindre protection accordée par le doute ou l'incrédulité.

Vint enfin la réponse aux ultimes questions de l’Étoile Terrestre de l'Ombre. L'Empereur des Mers était souffrant, voilà qui faisait plaisir à entendre. Avec un peu de chance, peut-être que les Saints arriveraient à faire fonctionner leurs trois neurones et demi et y reconnaîtraient une occasion à saisir, celle de frapper le responsable du cataclysme qui avait secoué la planète entière et pris la vie de centaines de milliers d'êtres humains. Voir les Saints et Marinas, alliés d'hier, s'entre-tuer demain en laissant la voie libre aux Spectres, ce serait... merveilleux. Seulement voilà, ce si beau scénario reposait sur un prérequis loin d'être acquis : il faudrait pour cela que les paladins admettent la justesse du discours de départ de Thanatos. Les paroles du fils de Nyx avaient été parfaitement sensées mais seraient-ils capables de le reconnaître ? Sans doute pas, hélas. Le Dullahan ferait mieux de ne pas compter sur la chance, il éviterait ainsi d'être déçu.

« Je rapporterai Vos paroles aux autres, Monseigneur. La vérité ne sera pas agréable à entendre pour tout le monde mais au moins nous ne nagerons plus dans l'incertitude. Je Vous présente encore une fois mes plus plates excuses. » affirma le Spectre. Les déclarations du Faucheur concernant le Sanctuaire le faisaient tiquer mais il avait trop peur d'aborder à nouveau le sujet et de franchir les limites de l'outrecuidance. Il s'agissait pourtant d'une affaire d'importance : les guerriers d'Athéna n'étaient-ils pas renommés pour leur capacité à créer des miracles ? Même ensanglantés et apparemment défaits, ils arrivaient toujours à retourner la situation. Il y a trente ans, les gardiens de l'Au-delà de la génération précédente avaient péché par arrogance en épargnant une poignée de Saints qu'ils tenaient à leur merci... Cette erreur avait bien failli entraîner la ruine définitive des Enfers et avait en tout cas privé l'auguste Hadès de Sa victoire totale. Les Spectres actuels s'engageaient-ils sur le même chemin ? Rogos espérait que non, mais il était trop tard de toute façon.

Préférant s'engager sur un terrain plus constructif (et moins miné), l’Étoile Terrestre releva les derniers propos de Thanatos : « Andréa aura sans doute besoin d'un peu de temps pour se remettre et je ne sais pas ce qu'il en est de Sargas mais nous restons à Votre entière disposition, Monseigneur. Wolgorn et Xing Huo en particulier brûlent de se remettre à la tâche ; la rencontre avec Athéna les a laissés d'une humeur massacrante. »

Le cavalier sans tête lui-même adopta une posture plus rigoureuse, presque au garde à vous, au cas où le Dieu choisirait ce moment pour délivrer Ses consignes. Le froid s'infiltra à nouveau dans son Surplis en profitant de cette immobilisation, rajoutant un inconfort purement physique à l'impression déjà déplaisante qui se dégageait de ces lieux et à la curiosité malsaine faisant suite à la vague annonce des projets du fils de Nyx. Qu'est-ce qui pouvait être assez important pour justifier que les Spectres laissent la vie sauve à leurs plus anciens et redoutables ennemis ?
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Le Dullahan finit par se détendre peu à peu, constatant qu'il n'avait pas à craindre d'être réduit au silence - et à l'état de particules dans la foulée. Une chose que son incarnation précédente aurait peut-être pu considérer, mais Thanatos dans son état actuel n'y aurait vu qu'une perte de temps. Ce n'était pas parce que les Spectres constituaient une main d'oeuvre recyclable que l'on pouvait se permettre de les tuer à tout bout de champ - à plus forte raison quand c'était ensuite à lui de les relever, fut-ce indirectement. S'il n'était pas sans apprécier cette aura de crainte - légitime - causée par sa présence, par la mention de son simple nom, elle n'était pas requise à cet instant. Il prit néanmoins bonne note que même Rogos - l'un de ceux l'ayant le plus côtoyé - continuait d'en ressentir les effets.

Non, répondre par la violence à des questions somme toute fondée ne ferait que fournir au doute plus de surface sur laquelle s'appuyer. Mieux valait trancher le mal à la racine. Que l'Étoile Terrestre ait porté ces sujets à son attention était une bonne chose, en vérité : comme la plupart des dieux dignes de ce nom, il ne lui serait pas venu naturellement le besoin de s'expliquer. D'aucuns diraient que c'était là l'un de leurs plus grands défauts ; d'autres que c'était la preuve de leur orgueil.
Du point de vue de Thanatos, c'était avant tout une question de pragmatisme : les humains, tout éveillés qu'ils soient, ne seraient jamais en mesure d'appréhender la façon de penser d'un dieu. C'était tout simplement au-dessus de leurs moyens - de même qu'à l'inverse, il était impossible pour une divinité d'assimiler certains traits humains. Leur vaste savoir leur permettait de théoriser, mais il est des choses qu'ils ne connaîtraient jamais, car étroitement liées à la mortalité. Le monde - l'univers - était ainsi fait.

En dépit de cette étrangeté - de cette barrière intellectuelle - qui séparait leurs deux espèces, il était en mesure de lire les émotions. Que la plupart d'entre elles lui soient personnellement étrangères (ou le soient redevenues) n'entravait pas sa compréhension outre-mesure. Ainsi, sans même avoir à y dévouer de concentration particulière, put-il sentir que ses réponses n'apportaient pas à Rogos la satisfaction espérée - le soulagement qu'il espérait trouver. Ce n'en était pas moins la vérité vraie ; là où Perséphone avait tenté de les gagner par des mensonges - ce qui n'était pas sans lui rappeler les manières de sa sœur -, il les rallierait à son panache obscur par la sincérité... Principalement.

Il ne faut pas lui en vouloir, finit-il par déclarer. N'oubliez jamais que nous sommes des principes, des notions avant d'être des êtres de chair et de sang - du moins pour ceux d'entre nous qui acceptent de porter ces enveloppes. Ma chère sœur est la Discorde ; elle ne peut s'en empêcher. C'est dans sa nature, de même qu'il est dans la mienne de donner la Mort. Appelons ça une vocation. Il marqua un temps d'arrêt. Zeus et ses frères sont différents : ils ne sont pas nés de leurs royaumes, ils les ont reçus en héritage. Je suppose que cela les rend plus libres que nous, d'une certaine manière... Mais l'inconvénient avec la liberté est qu'il est facile de s'y perdre quand on ne sait pas où aller.

Cela n'excusait pas Eris - pas plus qu'il ne cherchait à le faire, de toute façon : il eut été bien malavisé d'inviter ses troupes à ne pas se méfier de la Discorde. Simplement, maintenant que son Surplis avait évolué vers de plus hautes sphères, il était de bon ton de lui expliquer dans quoi il évoluait désormais. Probablement n'avait-il jamais été assez proche d'un dieu pour apprendre de tels rudiments au préalable. Il eût toutefois été difficile d'en faire une règle absolue : certains, comme Athéna, se mêlaient tant aux hommes qu'ils en perdaient de vue leur identité, et avec elle leur fonction. Peut-être leur récente visite au Sanctuaire l'avait-elle rappelée à ses obligations ? C'était tout ce qu'il pouvait lui souhaiter : malgré son aversion naturelle envers elle, il n'y a rien de plus triste qu'un dieu qui oublie qui il est.

Sargas n'est plus des nôtres, déclara-t-il posément, sans rien trahir du mépris qu'il avait pour l'ancien Bénou - bien qu'il ne l'ait jamais considéré comme tel. Saint un jour... Il semblerait qu'il se soit volontairement laissé abattre lors de l'attaque pour revenir ici et tenter de m'assassiner alors que nos défenses étaient au plus bas. Évidemment, il n'est jamais parvenu jusqu'à moi. Levant la main à hauteur de son visage, il fit apparaître une âme entre ses doigts, ne laissant planer que peu de doutes quant à son identité. Voilà tout ce qu'il reste de lui.

Sargas représentait à lui seul toutes les raisons pour lesquelles l'on ne devrait jamais accueillir de traître dans ses rangs. Si les Enfers étaient sans conteste ceux à y avoir le plus de facilités - plus de chevaliers qu'on ne le croit sont prêts à tout donner pour prolonger une vie souvent trop courte -, l'on ne substitue pas aussi facilement une foi à une autre. Encore moins quand elle est le fruit d'une dizaine d'années de conditionnement.
C'était l'une des rares qualités qu'il était prêt à reconnaître à la Déesse de la Sagesse, qui n'en avait plus que le nom : ses adeptes étaient stupidement fidèles jusqu'à la fin, à de rares exceptions près. Quand on voit par quoi avait dû passer Oblivion avant d'y renoncer... Infliger le même traitement à chaque candidat au parjure requerrait plus de temps et d'énergie qu'il ne daignerait y consacrer, qui plus est pour des recrues auxquelles ils n'avaient nulle garantie de pouvoir se fier. Du gâchis, en d'autres termes.

Bien, je compte sur toi. approuva-t-il tout en faisant disparaître la flamme de vie qu'il tenait entre ses doigts. C'est à peine si ses yeux dorés parurent cligner - en avait-il seulement besoin, en vérité ? Une fois encore, tu n'as pas à t'excuser. Comme je te le disais, il arrive parfois que j'omette que certaines choses requièrent d'être expliquées. Il est commode d'avoir quelqu'un pour me le rappeler.

Se retournant vers lui avec une fluidité étonnante au vu de sa tenue, il effleura son épaulette - un geste censément amical, mais qui, venant de sa part, de la part de ce qu'il était, peinait à le sembler. Réceptacle de son sang, le Surplis émit une légère réaction, une sorte de sinistre résonance.

Je n'ai pas pris la peine de te donner du pouvoir pour ensuite te désintégrer. Pas tant que tu te montreras à la hauteur. précisa-t-il, semblant ignorer la pression allant de pair avec une telle assertion. Il lâcha prise pour reprendre sa marche, les bras à nouveau croisés dans son dos. Puisque tu en parles, que peux-tu me dire au sujet de Wolgorn ? J'ai cru comprendre que vous vous connaissiez depuis un certain temps. Quant à leur humeur, tu n'as pas à t'en faire : je l'emploierai à bon escient.

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Les explications du fils de Nyx concernant Sa sœur – et les divinités en général – auraient fait le bonheur ou le malheur de bien des théologiens. Peu de gens pouvaient se targuer d'avoir été instruits de tels sujets par l'une des seules autorités certifiées en la matière, fut-ce de façon sommaire, aussi le Dullahan absorba-t-il Ses paroles sans mot dire. Il semblait donc que les Spectres auraient eu tort de reprocher personnellement à Eris ses manigances ; autant vociférer des imprécations au Soleil lors d'une sécheresse. Cela ne voulait cependant pas dire qu'ils ne devaient pas se prémunir de l'influence néfaste de la Discorde : après tout il était également dans la nature d'un virus mortel de tuer son hôte mais qui irait professer qu'il fallait laisser l'infection suivre son cours au lieu de prendre un médicament ou que chercher à éviter la contamination constituerait une sorte de violation de l'ordre cosmique ? Charlatans et fondamentalistes religieux mis à part bien sûr...

Si la nature d'une maladie était de tuer, la nature d'un humain était de chercher à survivre : leurs natures respectives étaient opposées, l'un ne pouvait réaliser la sienne sans entraver celle de l'autre. Les choses étaient ainsi faites et il en allait de même pour Eris, poison universel corrompant tout ce avec quoi elle rentrait en contact, opposée aux Spectres qui cherchaient à ramener l'Ordre dans la Création. Ils n'en feraient pas une affaire personnelle puisque telle était la volonté de Thanatos, néanmoins ils s'efforceraient de ne pas laisser la moindre prise à cette faiseuse de conflits qui ne vivait que pour regarder les autres s'entre-déchirer.

« Nous nous conformerons à Votre volonté, Monseigneur. Espérons que Votre divine sœur préférera impliquer une autre faction dans ses machinations. » répondit le Spectre juste avant que le Faucheur n'aborde le cas de Sargas. Il faillit bien s'étrangler en apprenant la duplicité de l'ancien Saint ; savoir qu'il avait échoué et payé le prix de sa perfidie n'était qu'une maigre consolation, une telle chose n'aurait jamais dû arriver !

« Nous aurions dû prêter davantage d'attention aux avertissements de Custodio. Dire que ce misérable nous a fait croire à sa défaite pour nous abandonner face à ses anciens camarades et que le Péryton y a perdu la vie... C'est un terrible manquement de notre part, nous aurions dû régler cette affaire dès que nous avons eu vent de ces rumeurs ! »

Rogos n'avait pas spécialement porté le colombien dans son cœur – il était même peu probable que Custodio ait eu un seul ami en Enfer – cependant celui-ci s'était toujours montré loyal envers la Cause malgré ses défauts. Chaque Étoile Terrestre était importante si les gardiens de l'Au-delà comptaient réaliser leurs projets ; des projets qui auraient pu tourner court si le traître était parvenu jusqu'à Thanatos. Aurait-il pu terrasser le Dieu ? Sans doute pas mais il y avait un précédent, on ne savait jamais avec les Saints. Si leur Seigneur était tombé, la destruction du Rosaire n'aurait servi à rien : sans Son pouvoir pour les ramener à la vie, les Spectres seraient redevenus aussi vulnérables que n'importe quels autres chevaliers !

La question des motivations du Bénou restait toutefois ouverte. Avait-il été envoyé infiltrer les infernaux afin de réaliser les desseins d'Athéna ? Une telle explication aurait le double mérite de justifier la surprenante assurance dont elle avait fait preuve lors de l'attaque sur son Sanctuaire et d'écarter une autre possibilité plus déplaisante encore... La possibilité que Sargas soit resté fidèle à Perséphone et que ce soit leur propre Reine qui lui ait ordonné d'attenter à la vie du fils de Nyx. Le cavalier sans tête aurait voulu ne jamais avoir à envisager un tel cas de figure, mais si ce que disait le Dieu était vrai...

Comme si de rien n'était, Thanatos rassura à nouveau Son subordonné et ce faisant raviva – ou remortifia ? – l'énergie du Surplis du Dullahan. L'effet du phénomène sur son porteur était... étrange à plus d'un point de vue. Le paradoxe de la réaction physique, la sensation désagréable du contact avec l'essence distillée de la Mort à laquelle jamais ne s'habituerait sa part humaine tandis que le cosmos de l’Étoile Terrestre de l'Ombre, lui, s'amplifiait brièvement. Un esprit dont l'instinct de survie enjoignait de se tenir à l'écart d'une connaissance interdite qui dans le même temps s'apaisait une fois exposé à l'Ultime Réalité balayant toutes les autres. Ses tourments s'en trouvèrent relativisés, néanmoins ils n'avaient pas disparu. Il ne s'inquiétait plus de son propre destin, pas même en se rappelant le sort peu enviable de l'âme de Sargas prisonnière de la poigne du Dieu : seule la sécurité de son Seigneur lui importait.

Mais le Faucheur avait posé une question concernant Wolgorn et il lui fallait répondre, aussi s'extirpa-t-il de ses ruminations afin de satisfaire Sa curiosité : « Tout à fait Monseigneur, j'ai même été à ses côtés pour la quasi-totalité de mes missions depuis le début de mon service actif. Il a parfois un caractère difficile et il est très exigeant avec les autres – une tendance qui n'a fait que s'amplifier avec le temps – mais il l'est tout autant avec lui-même. Sans vouloir manquer de respect aux autres, il s'agit sans doute du défenseur le plus ardent de notre Cause, sa détermination et sa loyauté envers les Enfers sont inébranlables et sa puissance n'est pas en reste, comme ses actions l'ont démontré aujourd'hui. »

Bon, le portrait était globalement fidèle à la réalité même s'il gagnerait sans doute à être légèrement nuancé et complété. Le Bourreau était strict avec tous, y compris sa propre personne mais on pouvait tout aussi bien le qualifier de borné et de dogmatique, voire de zélote. Ses convictions étaient sans failles, ce qui n'aurait pas été un problème s'il n'y avait eu cette propension à le faire savoir de la manière la plus grandiloquente possible (un trait qui avait déteint sur certains camarades, dont le Dullahan d'ailleurs). Et puis sa personnalité abrupte pouvait créer quelques conflits : il y avait eu des frictions avec Oblivion depuis que ces deux-là s'étaient rencontrés et Rogos avait même ouï dire par un Squelette indiscret qu'elles avaient dégénéré au point de provoquer un affrontement des deux Spectres juste avant leur invasion du repaire d'Athéna.

Oui, il aurait pu développer davantage seulement Thanatos l'avait invité à s'exprimer, pas à s'épancher. S'Il jugeait nécessaire d'entendre les détails, Rogos apporterait bien volontiers les précisions demandées.
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En plus d'être un soldat compétent, Rogos disposait manifestement d'un esprit affûté. Non que ce soit étonnant pour qui connaissait son passé de savant. Le Faucheur était dans ce cas, ayant scrupuleusement étudié le parcours de chaque Spectre préalablement à leur arrivée. C'est aussi ce pourquoi le Livre des Morts était fait - et bien que ce soit l'oeuvre d'Hadès, pour être la Mort elle-même, il y avait évidemment libre accès. Sentir qui vivait et mourait à chaque instant ne lui donnait hélas pas les détails de la vie de chacun.
Ils avaient eu assez d'éléments séditieux à traiter pour cette ère au grand complet ; Sargas et Eydis devaient rester un cas isolé. Pouvoir ramener les traîtres potentiels à la poussière n'était pas suffisant ; ils devaient choisir plus soigneusement. S'ils ne devaient compter que sur cette lame sous la gorge pour assurer leur allégeance, en quoi les Chevaliers Noirs et eux étaient-ils différents ? La loyauté naturelle était bien plus plaisante, et sa rareté croissante avec les âges la rendait d'autant plus précieuse en conséquence.

Toujours est-il qu'il restait étonnant de voir un homme ayant placé sa vie sous le signe de la science endosser un Surplis à sa mort. Les deux approches que sont la Création et l'Évolution avaient divisé les humains depuis que ce concept était à leur portée, et le faisait encore à ce jour ; s'ils avaient pu garder leur libre-arbitre une fois franchi le seuil, il ne faisait aucun doute que les partisans de cette deuxième option eurent été déconcertés en arrivant. L'humain moyen peinait à concilier des points de vue aussi opposés.
Être à même de considérer ces deux aspects, de les accepter en égale proportion - assez pour développer une fois sincère - n'était pas donné à tout le monde ; rien que cela rendait Rogos plus extraordinaire qu'il ne semblait le penser. Non qu'il pensa utile de lui signifier : d'une part parce qu'en avoir conscience - si ce n'était déjà fait - risquait de perturber ce fragile équilibre ; d'autre part parce que s'il souhaitait le voir gagner en assurance, trop le galvaniser aurait l'effet inverse qu'escompté. Il avait assez des Juges - du moins les traditionnels - en matière d'egos démesurés.

Si le Dullahan n'en était en terme de puissance plus si éloigné, il ne tenait pas à le voir souffrir des mêmes avaries. Eux aussi, il y a trente ans de cela, en avaient payé le prix - mais à l'évidence pas assez pour que leur hubris en soit retombé. Quoi qu'il en soit, Rogos semblait parfaitement assimiler le message qu'il essayait de faire passer. En cela encore, c'était une chance qu'il soit celui à venir le trouver : il était probablement le plus à même de retransmettre sa parole en l'adaptant à ses subordonnés. Tous n'auraient point été aussi aptes à déchiffrer à de telles justifications, et il n'aurait pas nécessairement eu la patience de se répéter. Malgré ses efforts pour se séparer de ses tares, il en est de plus difficiles que d'autres à déloger.

Je doute qu'il faille s'en inquiéter. S'il y a bien une chose de constant au sujet de ma sœur, c'est de ne pas l'être. Elle se lassera avant longtemps et ira voir ailleurs, pour tôt ou tard revenir vers nous.

Même si Rogos devait s'en douter, il s'abstint de souligner que la notion du temps pouvait, pour les dieux, sembler excessivement abstraite. Après tout, les deux cent ans qui s'écoulaient normalement entre chaque réincarnation n'étaient pour eux qu'un battement de cils. Ainsi, que signifiait « longtemps » pour des êtres qui n'étaient pas ou que trop peu assujettis par son règne ? De même qu'il se garda de préciser que les dégâts qu'elle pourrait faire serait considérablement réduits sans sa Pomme. Nul dans la fratrie ne saurait ignorer que sa langue (de vipère, diraient certains) était une arme tout aussi redoutable, si ce n'est plus, que ce fruit clinquant - mais il n'en restait pas moins le siège de son pouvoir.
Suivant cette logique, elle pourrait certes toujours mordre, mais guère plus sans sa poche à venin. Bien qu'il considère le Dullahan comme un homme de confiance, ce n'était pas une information qu'il pouvait partager à la légère que de l'avoir en sa possession. Surtout au vu de ce qu'elle contenait à l'instant de cette discussion - mais il n'est nul problème qui n'ait sa solution. D'autant plus quand on a devant soi toute l'éternité pour y penser - même si c'était là une affaire qu'il ne pouvait tout à fait laisser en suspens. Les légères modifications apportées à son discours - encore que : à quel point était-il loin de la vérité ? - firent en tout cas réagir l'Étoile Terrestre plus qu'il ne l'avait escompté.

C'est sans importance, déclara-t-il d'un ton aussi monocorde qu'à l'accoutumée. Je n'ai moi-même été informé de sa révolte qu'après que la bataille se soit terminée. Ce n'est pas comme s'il avait été une menace un seul instant, qu'importe combien il aurait voulu se persuader du contraire. Ce n'était pas même une moquerie : rien que le froid constat d'un échec, indigne de davantage retenir son attention. La perte de Custodio est regrettable, mais nous saurons le remplacer. Le comportement inhabituel de son Étoile devra néanmoins être étudié. En ce qui concerne Sargas, son regard s'attarda sur l'âme qu'il tenait à la main, cela ne fait que confirmer une fois de plus qu'il n'y a rien de bon à tirer de cette démarche ; nous n'accueillerons plus d'apostats dans nos rangs. À l'exception bien sûr d'Oblivion.

L'idée de faire entorse à une règle avant même son établissement était dérangeante, mais la Mante Religieuse avait su mériter sa place ; il eut été malavisé de la lui enlever sous le simple prétexte d'un changement de politique. Par sa dévotion, elle justifiait à elle seule d'avoir pris la peine de maintenir ce programme de réadaptation jusqu'à ce jour. Renoncer à elle voudrait dire renoncer à l'une des rares bonnes choses que l'on avait pu en tirer - admettre que ce n'était qu'une complète perte de temps. Et s'il n'en possédait point la même proportion que d'autres divinités, le fils de Nyx avait assez de fierté pour préférer n'avoir pas à penser qu'ils s'étaient entièrement fourvoyés à ce sujet.

La réaction de l'Étoile de l'Ombre à son contact lui indiqua qu'il ne s'était pas encore entièrement fait à l'idée de ce qu'il était désormais. Le Faucheur était loin de s'en offusquer ; bien qu'il n'ait rarement décerné lui-même cette récompense - cette bénédiction -, il en avait suffisamment été témoin pour savoir qu'embrasser pareille essence prenait plus d'un instant. La sienne étant ce qu'elle est, ce n'en était que d'autant plus vrai. Cela viendrait ; ce serait alors à lui d'être prêt.
Car s'il ne pouvait se gorger de son sang, alors c'est son sang qui se gorgerait de lui. Le rapport qu'il lui fit sur Wolgorn - dont il ne perdit pas une miette, en dépit du blizzard hurlant - ne fit quant à lui que le conforter dans ses plans. Ils avaient peut-être perdu le Peryton au Sanctuaire, mais c'était une maigre perte pour la victoire qu'ils avaient remporté. Il leur restait plus qu'assez de troupes pour ce qu'il avait en projet - et ce ne serait plus un problème par après. Pourquoi verser encore leur propre sang, tout illimité qu'il soit, si d'autres pouvaient mener à leur place les batailles à venir ?

Bien, fit-il en fermant les yeux. C'est déjà l'idée que je m'en faisais. Je souhaitais simplement en avoir confirmation. Il devrait convenir parfaitement. Si les choses se passent comme prévu, il ne sera pas le seul à avoir un rôle à jouer. Il révéla à nouveau ses prunelles dorées. Je suppose que tu n'es pas sans savoir que cela fait trente ans déjà que la préférée de Zeus a dénoncé notre existence. Trente ans qu'ils doivent continuer à vivre en sachant que le sort de leur monde malade dépend de guerre qu'ils ne peuvent comprendre. Certains n'ont pas pu supporter l'idée et se sont suicidés ; les autres... Il laissa flotter cette phrase un instant, avant de terminer : Que penses-tu qu'un coup d'éclat tel que celui de Poséidon ait pu déclencher ?

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Le froid polaire du Cocyte commençait à nouveau à faire son œuvre : à force d'immobilité, le gel s'accumulait dans les articulations du Surplis du Dullahan et la neige recouvrait le métal sombre d'une chape immaculée. Là encore, Thanatos n'avait pas ce problème : les flocons semblaient Le fuir, comme habités par une volonté propre qui n'osait souiller de la moindre trace de blancheur l'obscurité absolue de Sa silhouette. Les éléments n'épargnaient pas le Dieu : ils se soumettaient à Sa volonté sans même qu'Il n'ait besoin de l'exprimer. Le Spectre aurait apprécié de disposer de privilèges similaires mais ce n'était hélas pas le cas et il se retrouvait à présent confronté à un choix difficile en matière d'étiquette. Valait-il mieux arborer l'apparence piteuse d'une congère en formation, se secouer comme un vulgaire animal ou faire un usage frivole de son cosmos devant le Faucheur sans y avoir été autorisé ?

Rogos se décida finalement pour le cosmos. Les trois options étaient impolies, autant choisir celle qui préservait un tant soit peu sa dignité. Il augmenta donc la température de son armure pour retrouver un aspect plus présentable seyant davantage à l'interlocuteur d'un Dieu. Ce dilemme ne l'avait pas pour autant distrait de la gravité des paroles de la Mort, marquant un changement de la politique de recrutement infernale.

Plus de transfuges, c'était compréhensible. D'aucuns auraient pu dire que l'existence de ce système était l'une des grandes forces de l'armée mort-vivante, leur permettant de débaucher d'anciens ennemis et ainsi faire main basse sur leurs secrets mais d'autres – dont le cavalier sans tête – portaient un regard plus critique sur la chose. Il n'y avait qu'à faire le bilan : le fils de Nyx avait beau pouvoir mettre un terme à l'existence de n'importe quel ressuscité d'une pensée, cela n'avait pas empêché Sargas et Eydis de trahir leurs camarades, voire même d'attenter à Sa vie. Deux sur trois, c'était déjà un fort mauvais chiffre qui se dégradait encore plus si l'on prenait en compte le désastre d'il y a trente ans, un fiasco monumental dont le prédécesseur du Dullahan avait d'ailleurs fait les frais. À cela venait s'ajouter un autre élément qui irritait certains de ses camarades...

« Cette nouvelle en réjouira plus d'un, Monseigneur. Certains d'entre nous ont exprimé leur... mécontentement quant au principe de cette politique. Question d'image, ils disent que cela nous fait ressembler aux Chevaliers Noirs et nuit à notre crédibilité. » Les positions étaient généralement plus nuancées mais l'idée dominante était que les Spectres auraient du mal à être pris au sérieux s'ils étaient incapables de constituer leur propre force armée sans recourir aux rebuts des autres factions. Oblivion avait prouvé sa loyauté et sa puissance et échappait à ce titre à la qualification de « rebut » mais elle représentait l'exception confirmant la règle.

Sur ces entrefaites et après avoir reçu le rapport de l’Étoile Terrestre concernant le Bourreau, le fils de Nyx entraîna la conversation dans une nouvelle direction. Fini de s'attarder sur le passé, Il introduisait à présent ce que Rogos soupçonnait être le réel objet de cette discussion. La question que posa le Dieu était rhétorique mais n'en appelait pas moins une réponse, aussi le Spectre se mit-il à réfléchir.

Qui était ce « ils » ? D'après le contexte, les simples mortels, l'humanité non-éveillée dans son ensemble. Les pauvres hères dont la survie dépendait de l'issue d'une guerre à nulle autre pareille, qui les concernait tous au plus haut point mais où ils étaient quantité négligeable. Quelle serait leur réaction maintenant que le secret était éventé, que l'impuissance de leurs armées avait été étalée au grand jour par l'Empereur des Océans ? Désespoir ? Colère ? Résignation ? Prendraient-ils inutilement les armes contre un ennemi qui ne pouvait mourir ou prieraient-ils pour la victoire des Saints, espoir et peur se disputant le contrôle de leurs esprits ?

Non, il était peu probable que l'humanité s'abandonne si tôt à son destin. Leur réponse n'avait pas été la plus ferme mais il leur restait encore des cartes à jouer. S'ils étaient individuellement trop faibles pour menacer un éveillé, il n'en restait pas moins que la civilisation avait progressé. Et puis il fallait toujours compter avec les États-Unis : un pays dont les dirigeants clamaient haut et fort qu'il était la nouvelle terre élue de Dieu, un pays fier de sa toute-puissance militaire, qui avait émergé victorieux d'un bras de fer nucléaire qui aurait pu détruire toute vie sur la planète pour se hisser au sommet des nations du monde. Toute illusoire que soit cette puissance face aux armées divines, il voyait difficilement ce pays capituler sans résistance. Il en allait de même pour la Chine, que la victoire finale des Spectres ou des Marinas priverait de l'occasion de détrôner les américains. Pareil pour la Russie, l'antithèse des États-Unis, l'Adversaire qui avait fait trembler le monde pendant des décennies. Le Japon martyrisé chercherait sans doute à venger ses morts et ce même si leurs propres lois ne leur autorisait que la possession d'une armée d'auto-défense. Les nations européennes voudraient peut-être raviver la flamme de leur gloire passée...

« J'ai du mal à croire que les actes de Poséidon ne les feront pas réagir, Monseigneur. » répondit-il au terme de ses cogitations. « Se soumettre à ses exigences, renoncer à leur mode de vie... je ne les vois pas renoncer aussi facilement. Je ne les vois pas non plus remettre leur sort entre les mains d'Athéna tout en restant à ne rien faire. Il s'en est fallu de peu il y a trente ans et ses guerriers n'ont rien fait pour empêcher ce qu'il s'est passé à Tokyo. Il serait absurde de penser que les politiciens aient eu suffisamment foi en elle pour ne pas faire le moindre préparatif en trois décennies au cas où elle échouerait à les protéger. Ce genre de confiance aveugle est impossible pour des êtres à ce point habités par la méfiance, l'orgueil et l'avidité. Il y aura forcément des contre-mesures, des représailles, même si je ne peux présager de leur efficacité. »
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Rogos ne semblait pas à son aise dans les glaces éternelles du Cocyte. Il arrivait en effet à Thanatos d'oublier que tout le monde n'avait pas sa résistance face à ce type d'environnement - pas plus qu'il n'était sensible aux autres fragilités typiquement humaines, bien qu'il le soit en apparence. Malgré la tendance grotesque qu'avaient certains - Athéna la première - à considérer les leurs comme plus que ça, leurs corps mortels n'étaient en définitive qu'un manteau de chair : leur nature n'était en rien affectée. La déesse aux yeux pers pouvait se rêver humaine autant qu'elle le souhaitait, elle ne le deviendrait pas pour autant. Il ne manquerait plus que cela.

Conscient des difficultés qui étaient les siennes, Thanatos n'objecta rien quand le Dullahan entreprit de brûler son cosmos pour se réchauffer - choix on ne peut plus logique formulé en ces termes. Il n'avait certes pas demandé la permission, mais le confort de leur discussion était en jeu. Qui plus est, même s'il y avait une résurrection à la clé, il eut été piteux de mourir de froid dans l'enceinte d'une de leurs propres prisons. Les châtiments étaient pour les condamnés. Bien que le froid ambiant était sans comparaison avec celui qui s'emparait des pensionnaires lorsqu'on les mettait en contact avec ses étendues de givre. Tristement, il était déjà arrivé à plus d'un Spectre d'en être victime par erreur.

Je n'ai jamais été en faveur de cette méthode, confessa Thanatos, laconique. C'était l'idée de sa majesté Hadès. Un moyen d'ébranler psychologiquement nos adversaires. J'ai pour ma part toujours pensé que c'était une insulte à nos propres forces. Compte tenu des déboires que nous avons essuyé récemment, je pense qu'il ne m'en voudra pas de mettre un terme à ce projet. Et si c'est le cas, et bien, nous en discuterons quand il sera à nouveau parmi nous.

Et le plus tard sera le mieux. Étant manifestement de ceux qui dépréciaient l'idée de se battre aux côtés d'anciens adversaires, que ce soit le fruit des dernières dérives ou y soit antécédent, Rogos ne pourrait que soutenir sa décision. Même si leurs conditions de travail les incitaient à se parer d'une foi par-delà tout soupçon, les Spectres n'étaient pas aussi fanatiques que les laquais d'Athéna. Comme Rogos lui en avait apporté la preuve en venant lui parler, ils étaient à même de remettre en cause jusqu'à l'autorité divine.
Avec respect, bien évidemment - faire l'impasse sur celui-ci aurait suscité une tout autre réaction -, mais cela prouvait qu'ils n'étaient pas aveuglés par leur croyance et leur dévotion. Les savoir capables de penser par eux-mêmes était rassurant ; cela voulait dire qu'ils pouvaient admettre que même les dieux étaient faillibles, et que le Sombre Monarque ne faisait pas exception. Cela le changeait des zélotes forcenés qui, lors des Guerres précédentes, avaient obéi aveuglément - et péri en conséquence.

Pendant que Rogos réfléchissait au sens de sa question, Thanatos laissa son regard errer sur les corps pris dans la glace, détaillant les visages grimaçants sans toutefois en reconnaître aucun. Certains avaient pourtant dû le connaître personnellement avant d'échouer ici pour le reste de leur éternité. Nombreux étaient ceux à se flatter d'avoir, dans leurs derniers instants, eu un réel impact - fait la différence. C'était hélas très loin de la vérité. Le Faucheur ne gardait pour sa part que bien peu d'éveillés en mémoire. Et la plupart d'entre eux étaient de l'âge des mythes. Le temps des vrais héros - les actuels n'étaient que de pâles copies.
Ce n'était pas pour rien que même ce monde cynique se souvenait encore de leurs noms aujourd'hui. À l'inverse, rares seraient les humains à pouvoir mentionner ceux qui, il y a deux siècles de cela, avait péri en leur nom - un fait pourtant autrement plus récent. Preuve, s'il en est, que les chevaliers du présent n'étaient que des échos lointains de ce qu'ils ne seraient jamais vraiment. Sargas avait espéré de lui qu'il se remémore son maître et ses alliés, mais savait-il seulement combien avaient donné leur vie avec bien plus de panache avant lui ?

Exactement. Il reposa les yeux sur Rogos quand celui-ci vint au bout de son raisonnement, ne laissant rien paraître de sa distraction. J'ai reçu ce matin un message me proposant un siège au sein d'un groupe d'intérêt qui semble vouloir tant du fleuron de ma marchandise que de mon avis sur... Certains sujets sensibles de l'actualité. Un fin sourire se peignit sur ses lèvres. Dans un nuage d'obscurité, il fit apparaître la missive en question pour la tendre à Rogos afin qu'il en comprenne toute la teneur. Cela fait un moment que je surveille la mise en place de telles opérations, mais je ne pensais pas qu'ils en arriveraient à ce stade aussi rapidement - et ce ne doit d'ailleurs pas être du goût de tout le monde. Les actions de Poséidon ont dû accélérer le processus. Grâce à sa folie des grandeurs, le Dieu des Mers nous sert une parfaite occasion sur un plateau. Son visage se leva vers le ciel morose des Enfers. Si les choses se déroulent comme je l'espère, nous pourrons enfin nous extraire du cycle des batailles sans fin. Pourquoi nous salir encore les mains, quand il y a des humains pour se battre pour nous ?

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Ainsi donc, les humains se décidaient à bouger. Le Dullahan n'avait aucun mérite à avoir deviné juste, la Mort l'ayant guidé dès le départ vers cette conclusion. Quoi qu'il en soit, ce revirement n'était guère étonnant au vu des récentes (et piètres) performances de ceux qui se disaient leurs protecteurs. Sa propre expérience de Kaboul tendait à minimiser le danger qu'ils pourraient représenter mais il serait malavisé de croire que l'équipement que les Nations Unies réservait à la lutte contre de simples rebelles fanatisés représentait le nec plus ultra de l'armement humain. Après tout, s'ils avaient bien un talent, c'était celui de concevoir de nouveaux moyens de s'entre-tuer. S'il y réfléchissait un tant soit peu, ce n'étaient pas les armes capables de tuer un éveillé qui manquaient, leur plus gros inconvénient restant toutefois celui des dommages collatéraux occasionnés par leur utilisation.

Tant qu'elles restaient bien à l'abri derrière l'égide athénien, les nations terriennes n'avaient pas besoin de recourir à de telles extrémités, d'autant plus que s'immiscer dans les conflits cosmiques en aurait fait des cibles de la colère divine. Les exactions des divinités hindoues, les agissements des Spectres puis la démonstration de force de Poséidon avaient dû changer la donne. Dans la situation désespérée qui était la leur, ces problèmes ne devaient plus peser aussi lourd sur la balance. Le monde était déjà au bord du gouffre, que leur restait-il à perdre ?

Peut-être se raviseraient-ils s'ils apprenaient que l'Empereur des Océans n'était pas aussi invulnérable qu'il voulait le faire croire, qu'il avait payé le prix de ses ambitions et était par conséquent relativement inoffensif, même si cela ne durerait pas éternellement. Mais pourquoi les infernaux, seuls gardiens de ce secret à l'exception des Marinas, lèveraient-ils le voile sur la réelle condition de l'Olympien ? Tant qu'ils faisaient profil bas, son ombre menaçante et le souvenir des actes qu'il avait perpétrés jouaient en leur faveur en donnant d'autres chats à fouetter aux Saints. Par extension, les humains resteraient donc à croupir dans l'angoisse de lendemains cataclysmiques. Peut-être cela les inciterait-il à repenser à leurs fautes envers la planète et envers leurs congénères... Ou pas.

Rogos attendit la fin des paroles du Faucheur avant d'ouvrir la lettre qui lui était présentée. L'en-tête comportait un sceau représentant un aigle aux ailes déployées tenant une épée et une clé dans ses serres, le tout surmonté d'un heptagramme. Les mots « United States of America – National Supernatural Defense Agency » encerclaient l'image. Le texte lui-même était concis, l'expéditeur n'ayant sans doute pas souhaité délivrer d'informations sensibles par écrit.

Sur ordre du Président des États-Unis d'Amérique, du Secrétaire à la Défense et de la Commission Spéciale de Gestion Post-Catastrophe du Congrès, monsieur Malik Al-Aswad est par la présente officiellement informé de l'existence de la NSDA et reçoit une accréditation de sécurité de niveau 1. Toute information présentée dans ce message est secret-défense, à l'intention du destinataire uniquement.

Monsieur Al-Aswad,

Suite aux derniers événements de Tokyo, vous êtes appelé à apporter votre assistance matérielle et personnelle à l'effort national et global de réponse face à la menace éveillée. Vous êtes invité à vous rendre au 66, Rockefeller Street, Washington D.C. le 3 janvier 2017 à 14 heures précise pour une réunion de la plus haute importance en compagnie de vos pairs où de plus amples explications seront délivrées sur la nature et l'étendue de la contribution attendue.

Signé : Général Seamus Ogilvy.

La missive en elle-même ne révélait pas grand-chose. Toutefois, il était peu probable que Thanatos Se serait donné la peine d'aborder ce sujet s'Il n'accordait pas un minimum de crédit à cette organisation et si la nouvelle ne concernait pas Ses subordonnés. L'image du Faucheur incognito assis dans une salle de conférence tandis que des généraux humains bardés d'étoiles et de décorations révélaient tous leurs plans les plus secrets arracha un sourire au Spectre – heureusement caché par son masque, comme toute autre démonstration émotionnelle inappropriée.

Il rendit la lettre au Dieu et mit un genou à terre – ou à neige, plus exactement – avant de délivrer sa réponse. « Une perspective alléchante, Monseigneur, mais il sera sans doute difficile de manipuler ces gens afin de les faire aller à l'encontre de leur nature. Leur utilité risque également de n'être que marginale. » Là encore, l’Étoile Terrestre de l'Ombre n'exprimait sans doute rien auquel Thanatos n'ait déjà pensé. Il pouvait se tromper bien sûr, mais ces doutes cédèrent de toute façon très vite la place à une nouvelle déclaration d'obéissance. « Nous sommes à Vos ordres, Monseigneur. Quelles actions souhaitez-Vous que nous entreprenions ? »
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Rogos ne parut guère surpris quand il lui tendit la lettre : il avait deviné juste, après tout, et la missive ne disait rien qu'il n'ait déjà exprimé verbalement. Que les détails qui rendaient cela d'autant plus officiel et concret ; qu'ils jouaient dans la cour des grands. La localisation à elle seule démontrait que les plus hautes sphères étaient impliquées... Information qu'ils lui auraient généreusement vendu sans même qu'il ait besoin de s'y rendre. Bien entendu, ils n'avaient aucun moyen de soupçonner que l'un des semblables de Poséidon se cachait sous les traits de l'un de leurs probables futurs partenaires.

Cela faisait partie des raisons pour lesquelles Thanatos avait pris soin de gommer ses traces depuis déjà bien des années - de réduire au strict minimum la liste des indices pouvant aller en ce sens. N'en laisser absolument aucun aurait été encore plus suspect ; un travail bien fait n'est pas toujours un travail parfait. Nul dieu au courant de ce qu'Athéna la sotte avait fait ne pouvait ignorer que cela aurait des répercussions ; il s'était rapidement rendu compte que celles-ci étaient déjà en marche à mesure qu'il s'insérait plus avant dans la société humaine.
Fort heureusement, se tenir au sommet d'un empire financier grandissant, prenant les décisions depuis sa tour d'ivoire - à moins qu'elle ne soit d'ébène ? - plus qu'il n'apparaissait publiquement lui avait laissé tout son temps pour ce faire. Quand vint celui de se présenter aux yeux du monde, il était amplement préparé. Et tout s'était depuis lors déroulé sans accrocs ni fausses notes. Et quelle meilleure manière de mettre sa couverture à l'épreuve que de l'exposer à ceux qui aimeraient le plus voir au travers... Ce n'était pas sans risques - quoique : en était-il vraiment pour un dieu ? -, mais c'était ce qui faisait tout le sel de la chose.

S'il ne l'avait sue aussi candide et pleine de bonnes intentions - à un point tel que c'en était écœurant -, le Faucheur aurait pu se demander si la Sagesse n'avait pas manigancé tout cela il y a trente ans. Lâcher une bombe pareille sur l'humanité. Lui faire croire qu'elle n'avait d'autre choix que de s'en remettre à leur bienveillance. Se désister au moment où elle en avait le plus besoin pour leur faire saisir à quel point ils seraient perdus sans eux. C'était brillant.
Trop pour ce que la préférée de Zeus - malgré son « génie tactique » dont il attendait depuis des millénaires la démonstration - ait pu l'élaborer sciemment. D'autant qu'un tel plan aurait probablement eu pour but de renforcer leur position ; au lieu de cela, ils les incitaient à trouver une alternative - à la créer de leurs propres mains. Oui ; si elle avait quoi que ce soit à voir là-dedans, c'était un échec cuisant - non qu'elle doive n'y être pas encore accoutumée depuis le temps. Déesse de la Déception lui serait allé comme un gant.

Ils iront là où nous ne pouvons aller, répliqua-t-il aux doutes de l'Étoile de l'Ombre. Je me doute bien qu'ils ont dû prendre quelques précautions... Mais à moins qu'Athéna leur ait révélé tous ses secrets - et j'ose croire que même elle n'est pas assez idiote pour cela -, ils sont loin d'être préparés à ce qu'ils vont devoir affronter. Aucun dieu n'a jamais fait déferler toute sa puissance sur le monde. Poséidon en a été le plus proche, et même lui n'a pas pu aller au bout de ses plans. Nous-mêmes ne connaissons pas nécessairement toute la portée de ce dont nous sommes capables.

S'il ne pouvait voir derrière son masque - même ses talents avaient des limites -, le Dieu de la Mort ne doutait pas que Rogos s'en amusait tout autant : comment aurait-il pu en être autrement ? Lui reprenant le papier des mains, il le fit disparaître dans une flamme spectrale - le renvoyant en fait dans ses quartiers, sans qu'il s'embrase aucunement, le Dullahan dut-il avoir un doute à ce sujet. Il esquissa à son tour ce qui aurait pu ressembler à un sourire, s'il n'avait été aussi vide d'émotions ; tout au plus une remarquable imitation. Un faux semblant certes bien rodé, d'autant plus dans un monde moderne qui en regorgeait à foison, mais néanmoins perceptible à qui le côtoyait assez.

Dès lors, n'est-ce pas mon devoir citoyen que de les mettre sur la bonne voie ? demanda-t-il rhétoriquement, fermant les yeux à cette occasion. Je pensais chaque parole en disant ne plus vouloir interférer dans les affaires terrestres ; si ce n'est point le cas de mes pairs, je suis las de voir les mêmes batailles sans cesse se répéter. Mais si les hommes eux-mêmes s'en chargent, on ne trouvera rien à nous reprocher. Et puis, je suis curieux de voir jusqu'où ce qui est sans doute déjà le fruit de plusieurs années de recherche de recherche a pu les mener. Tu étais un savant de ton vivant, je crois ? Il se retourna pleinement vers Rogos, l'écrasant de toute sa stature. Il n'était pas aussi massif physiquement que Wolgorn, mais la grandeur de son aura - et la terreur qu'elle inspirait - compensait passivement ce manque à gagner. Tu seras sans doute plus à même que quiconque de comprendre ce que sont leurs projets. Cette invitation - sa main balaya l'air à l'endroit où elle s'était dématérialisée - n'est hélas que pour une personne, et je doute que ces messieurs soient le genre de personne à tolérer une exception. Mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas l'intention de venir accompagné. Marchons : je t'expliquerai.

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N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
[FB] Échec et mat : le triomphe de la Mort 1445931577-thanatos-signature-03
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