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Le destin, semblable à une prison,
Brise les rêves les plus audacieux.
L’aube, de sa lueur issue des cieux,
Ranime les vœux les plus profonds.
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Ces derniers jours, l’héritier des glaces s’était montré plutôt passif, prenant le temps nécessaire pour rétablir un équilibre intérieur, perturbé par une cohabitation forcée avec l’essence divine et capricieuse du frère de Zeus. Il s’était surpris à dormir entre douze et dix-huit heures par jour, ne lui laissant que peu de temps pour d’autres activités. Assimiler les raisons de cette situation demeurait l’une de ses priorités, une autre étant de surveiller et gérer les éventuelles conséquences de la chute d’Atlantis et de son souverain. Contrairement à ce que la plupart aurait pu croire, Poséïdon avait un rôle bénéfique majeur pour la planète : celui de réguler les mouvements des masses aqueuses des océans, ainsi que les évènements tectoniques sous-marins. Maintenant que le frère terrible n’était plus que l’embryon de ce qu’il fut, bien malin celui qui pourrait prédire si la planète allait reprendre ses droits, et dans combien de temps. Il y aurait des conséquences, Hakon n’avait aucun doute à ce sujet…

Contraint à cette période de rétablissement, l’ancien Marina en avait profité pour faire le tour du propriétaire. La décoration s’affichait comme sobre mais efficace : pas de fioritures, d’objets ou mobiliers superflus, rien que du fonctionnel. L’avant-dernière maison semblait avoir été relativement épargnée par les conflits successifs que le Sanctuaire avait connus lors des dernières décennies. Quelques stigmates marquaient encore le marbre de la salle principale, sans toutefois s’être propagés aux dépendances ou annexes. Des traces résiduelles de cosmo-énergie, à la fois sévères et bienveillantes, emplissaient encore l’atmosphère, des éons après la disparition de celui qui fût très certainement l’un des plus grands protecteur que ce temple ait connu. L’armure du Verseau, symbole de la puissance des chevaliers des glaces, siégeait solennellement au milieu du hall. Une pièce en particulier avait suscité l’intérêt du jeune finlandais : la fameuse bibliothèque des Verseaux, véritable autel à la gloire d’un savoir ancestral accumulé depuis des temps immémoriaux. Nul doute que cette connaissance serait un atout précieux à l’avenir…

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Injustes demeurent nombre destins,
Accablant jusqu’à l’innocent enfant.
Luminescents seront les lendemains,
Façonnés par d’improbables artisans.
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Assis en tailleur à même le sol, le jeune finlandais parcourait du regard les ornements finement ciselés sur les différentes parties composant l’armure du Verseau. Il ne pouvait ressentir que de la fascination devant un tel ouvrage divin. L’immobile visage d’or semblait également en pleine scrutation de cet improbable gardien venu des profondeurs. Un silence solennel enveloppait cette communion improvisée. S’il fut vrai que l’ancien Marina ne connaissait que peu les capacités des habits d’or, et encore moins les mécanismes liant ces derniers à leur porteur, il avait expérimenté à mainte reprise la fusion cosmique avec son écaille et ses anciens porteurs. Force fut toutefois de constater que cette méthode ne semblait pas fonctionner avec ses nouveaux atours.

Hakon avait consulté un ouvrage réservé dans lequel la cosmo-énergie était assimilée à une sorte de combustible, permettant non seulement l’alimentation des capacités des éveillés mais également d’activer le pouvoir latent des armures de la garde d’élite d’Athéna. En théorie, plus le porteur était puissant, plus sa protection pourrait le devenir – jusqu’à une certaine limite à n’en point douter, vraisemblablement celle imposée par le processus de conception, les matériaux utilisés, etc. Même si son attitude ne laissait rien transparaître, le chevalier des glaces ressentait un intérêt des plus vifs pour cette expérimentation. Maîtriser ce processus d’harmonisation entre le verseau doré et lui-même devrait inéluctablement concourir à améliorer ses propres connaissances du cosmos et ainsi renforcer sa puissance.

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Les étoiles brillent de mille feux,
Rayonnante source primordiale.
L’univers disperse sa puissance,
Illuminant toute parcelle de vie.
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Le chevalier des glaces effleura du bout du doigt le visage du totem d’or, puis commença lentement à surligner les contours de l’armure. Le métal divin émettait à intervalle régulier des pulsations quasi-impalpables d’énergie cosmique. Cette dernière possédait la caractéristique indéniable des Verseaux, cette capacité aussi rare que redoutée d’influer sur le mouvement à l’échelle atomique. Le finlandais ne pouvait s’imaginer le nombre d’éveillés ayant sous-estimé les gardiens du onzième temple par méconnaissance de la véritable nature de leur cosmo-énergie. Ce pouvoir aurait aisément pu être assimilé à un quelconque pouvoir élémentaire, alors qu’il s’agissait en réalité d’une faculté à créer un phénomène endothermique par le ralentissement des particules les plus élémentaires de la matière. La maîtrise ultime de cet arcane par quelques rares élus se traduisait d’ailleurs par une immobilisation parfaite de ces particules et la génération d’un froid égal au zéro absolu. Quelques rumeurs évoquaient un guerrier légendaire qui aurait pu dépasser cette limite : l’ex-atlante n’avait jamais prêté grande attention à ce qui lui avait toujours paru relever du mythe.

Afin de mettre en pratique la théorie, Hakon intensifia légèrement le niveau de son Cosmos. Une légère brise fraîche enveloppa les deux protagonistes de l’expérimentation. Le niveau des pulsations cosmiques du totem augmenta très légèrement, mais demeurait dans le domaine du négligeable. Il existait donc bien une relation de causalité entre l’émission de cosmo-énergie d’un Saint et le comportement de son armure. Ne restait plus qu’à trouver le seuil qui déclencherait une réaction de l’artéfact d’orichalque. Le jeune albinos pressentait toutefois que d’autres propriétés devaient caractériser les protections d’or, notamment celle de conserver les vestiges cosmiques des porteurs précédents ou encore celle d’agir avec une volonté propre. Ces armures étaient à la fois proches, par leurs caractéristiques, et éloignées, par leur fonctionnement, des écailles forgées par Poséïdon…

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Les prémices du doute s’étendent,
Envoûtant ces âmes trop fragiles.
Les ailes de l’espoir se déploient,
Dévoilant les lueurs du possible.
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Récupérer lui avait demandé plus de temps qu’à l’accoutumée. Héberger l’âme d’un dieu ne représentait pas un processus banal ; il ressentait que cette expérience peu commune lui avait laissé quelques stigmates. Bonne ou mauvaise chose ? Seul le temps pourrait répondre à cette interrogation…

Toujours face à son alter ego d’or, l’ancien porteur du Kraken décida de passer au stade supérieur de son expérimentation et éleva de manière exponentielle le niveau de son énergie cosmique. L’humidité de l’air ambiant se cristallisait jusqu’à former d’épais flocons de neige, lesquels mutaient ensuite en de solides cristaux de glace. Un tourbillon d’air gelé enveloppait l’homme et son armure, aspirant et figeant toutes les particules fines de matière qui auraient pu joncher le sol du hall principal du temple. Il se sentait à l’aise, preuve s’il en était d’avoir récupéré ses anciennes forces.

Les ondulations cosmiques émises par l’armure s’amplifiaient également, jusqu’à entrer en parfaite résonnance avec la signature du Cosmos du nouveau Verseau. Ce point de convergence déclencha le processus de fusion, entraînant la dislocation du totem. Aspiré dans les airs, à quelques centimètres du sol gelé, les différentes composantes de la protection d’élite vinrent se fixer sur le porteur désigné : les bras, puis les jambes, suivies par le plastron et son extension inférieure, enfin les épaulettes et le casque. L’armure irradiait d’une lumière jaune aveuglante, alors que son porteur émettait une lueur blanche non moins aveuglante. Les pulsations cosmiques combinées altérèrent le plus véloce des mouvements subatomiques de la pierre composant le sol et les colonnes de soutien. L’objectif n’étant pas de détruire ce lieu sacré, le jeune albinos relâcha la pression cosmique. Le vent se dissipa rapidement, alors que le marbre retrouvait progressivement ses propriétés et que le totem se recomposait en face de l’atlante d’antan.

Hakon ne doutait point qu’il lui faudrait encore du temps pour percer les mystères entourant l’héritage du vénérable Camus…

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La valse du temps nous entraîne,
Rythme effréné de la vie défilant.
L’ombre de la mort nous enchaîne,
Destin fragile du monde oscillant.
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Toujours en contemplation silencieuse de l’armure du Verseau, les pensées du jeune albinos voguaient sur l’océan de ses souvenirs. Tantôt paisibles, tantôt douloureuses, il ressentait néanmoins un semblant de quiétude pour la première fois depuis très longtemps. Instant de courte durée, puisqu’il fût arraché à sa rêverie par un messager provenant de par-delà la maison des Poissons.

- « Merci mon brave. », remercia-t-il par ces quelques mots le subalterne venu d’en haut.

La situation était bien telle que l’ancien Marina l’imaginait : une force ayant connu une glorieuse apogée mais qui n’était malheureusement plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même. La chute du grand guerrier Gareth s’avérait très regrettable, arrachant un petit pincement de cœur chez l’ancien frère d’armes du Gémeaux. Une perte inestimable pour le Sanctuaire a n’en point douter. Le reste du document oscillait entre mauvaise nouvelle et presque bonne nouvelle…

Hakon n’eut de toute manière pas trop le temps de tergiverser sur cette littérature informative, un confrère à l’allure de touriste décidant de faire irruption dans la onzième demeure. Ce dernier fut saisi par le température des lieux.

- « Bonjour cher ami. Vous présumez bien. », confirma l’ex-atlante à son interlocuteur.

- « Pardonnez-moi mais votre nom m’a échappé : vous êtes ? », surenchérit-il sur un ton impassible.

A peine cette interrogation fut-elle prononcée qu’une distorsion cosmique vint perturber ce conventionnel échange. Une faille dimensionnelle, apanage des Gémeaux s’il en était, régurgita une jeune femme des plus charmantes et au charisme certain. Ses atours ne laissèrent planer aucun doute sur l’identité de la demoiselle. Sa première réaction fut néanmoins strictement identique à celle de leur compère du Scorpion. Il était vrai que la communion cosmique du chevalier des glaces et de son armure laissait encore quelques stigmates thermiques dans le hall central du temple.

Le petit rituel d’Eurydice à l’égard de Lesath amusa quelque peu le finlandais. En plus d’être jolie, avec ses yeux émeraudes et sa peau d’un blanc laiteux, la guerrière semblait coquette et aimant la sophistication. L’ancien porteur du Kraken se souvint que c’était la première fois qu’il rencontrait une personne avec la même couleur de cheveux que lui.

- « Dame Eurydice, je suis également enchanté et honoré de faire votre connaissance. », répondit-t-il à la présentation de la nouvelle arrivante, tout en fixant la belle de son regard cristallin.

- « Je suis honoré de susciter ainsi l’intérêt de mes pairs. Je vous aiderai volontiers à lever le voile de vos doute, dans la mesure du raisonnable bien évidemment… », ajouta-t-il en affichant un sourire aimable.

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Résonnent les tambours du temps,
Hérault d’un inéluctable désespoir.
Frissonnent les âmes des défunts,
Reliques de ces abjectes tragédies.
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Le jeune homme d’origine hispanique prit la parole aussitôt la déclaration du finlandais terminée. Il s’agissait donc du chevalier du Scorpion, une constellation au caractère destructeur selon les écrits de la grande bibliothèque d’Atlantis. Depuis le célèbre Milo jusqu’au récent Sargas, aucun des porteurs de la constellation ne brillait pour son sens aigu de la diplomatie mais plutôt pour ses compétences martiales avérées. A voir si ce nouvel élu rendra honneur à cette réputation…

- « Enchanté cher confrère. », répondit solennellement le jeune albinos, en esquissant un léger salut de la tête.

En réponse aux sollicitations croisées des deux visiteurs, Hakon résorba sa cosmo-énergie jusqu’à sa plus stricte expression. L’atmosphère devrait peu à peu se réchauffer et reprendre un niveau acceptable, selon les standards communs.

- « Je vous prie de bien vouloir me pardonner pour l’inconfort que je vous ai imposé bien malgré moi. Avant votre arrivée, j’étais en phase de méditation dirons-nous… Vous devriez bientôt pouvoir vous sentir un peu plus à l’aise. », affirma-t-il simplement.

Le Verseau ne fut pas étonné d’apprendre le lien entre le vieux Gareth et la sublime Eurydice. L’ancien Gémeaux avait visiblement toujours su s’entourer. D’ailleurs, il lui semblait bien se remémorer que la première fois qu’il avait rencontré le vétéran, ce dernier était accompagné de la sublime gardienne des Poissons.

- « Effectivement, votre maître et moi avons combattu côte à côte lors de la dernière guerre sainte contre les forces d’Hadès. J’étais alors en charge de coordonner les efforts offensifs de la coalition composée des forces de Poséïdon et de celles d’Athéna. Toutes mes condoléances pour cette perte inestimable. », confirma le guerrier atlante avec une pointe de regret dans la voix.

La belle en vint finalement aux faits et paracheva l’explication afférente à sa venue dans la onzième maison. Le fait qu’elle se sente obligée de convier un tiers à l’entrevue ne pouvait signifier que deux choses : soit cette femme était une procédurière dans l’âme, soit elle craignait de se retrouver seule avec ce qui fut l’ancien leader militaire des forces d’Atlantis. Ou peut-être un peu des deux à la fois…

- «  Quelle délicate attention de désigner notre aimable compagnon comme greffier. », taquina gentiment le jeune homme.

- « Plus sérieusement, le royaume sous-marin n’a été victime d’aucune agression et n’aurait pu tomber sous les coups d’aucun protagoniste connu ou inconnu. Non, disons plutôt que l’Atlantide a été la triste victime de son souverain borné et de ses actes irréfléchis. Et je n’ai rien pu faire pour empêcher ce désastre. », exposa Hakon avec une once d’amertume et un soupçon de regret dans la voix.

Il lui en coûtait d’exposer ainsi la démonstration de son échec le plus grand. Ce fardeau l’accablerait à jamais.

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La faucheuse glane son tribut,
Pitoyables âmes abandonnées.
La destinée demeure à l’affut,
Malchanceux héros délaissés.
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Hakon écoutait le récit de son confrère. Qu’un éveillé puisse défier impunément le Sanctuaire lui semblait révélateur de l’image transmise par les protecteurs d’Athéna. Il demeurait curieux de savoir comment les notables de la confrérie d’or allaient gérer cet incident. La jolie demoiselle des Gémeaux avait visiblement hâte de prendre l’affaire en main, du moins à en croire son comportement pour le moins agressif. Le jeune finlandais la fixa du regard et secoua la tête de gauche à droite en signe de réprobation, sans toutefois prononcer le moindre mot. Il savait bien que la colère n’était pas un sentiment facile à réprimer ; il ne souhaitait néanmoins pas spécialement se mettre à dos le successeur de Gareth dès son arrivée parmi les Saints d’Athéna.

L’ancien atlante s’interrogeait toutefois sur la raison de cette violente altercation, ainsi que sur les raisons profondes de cet acte. Était-ce une simple question de provocation ou de vengeance comme le laissait supposer le rapport ? Cet événement cachait-il autre chose, comme la préparation d’une action de plus grande envergure ? Ne pas avoir toutes les données nécessaires à une analyse de la situation n’enchantait guère le nouveau gardien de la onzième maison. Etait-ce seulement encore à lui de démêler les trames des machinations cosmiques et d’anticiper les évènements ? Pas sûr…

Il fût tiré de cet instant de réflexion par Eurydice et ses nouvelles interrogations sur l’allégeance de l’ancien Marina. Ces mots résonnaient comme un bis repetita, faisant écho avec son entrevue précédente. Mais pouvait-il seulement en tenir rigueur à ses nouveaux pairs ? Absolument pas ; il se devait d’apporter quelques garanties, fussent-elles verbales.

- « Dame Eurydice, pour d’obscures raisons, j’ai été extirpé des griffes de la mort et choisi pour garder ce précieux temple. Mon honneur m’interdit de trahir la confiance de mon illustre prédécesseur et de salir son héritage. L’ordre des chevaliers des glaces perdure à travers moi : je me dois de me montrer digne de la tradition léguée par l’illustre Camus. », affirma le jeune homme avec sincérité et détermination.

L’albinos aurait pu en restait là, mais il se devait de poursuivre et d’exposer sa pensée profonde.

- « Par contre, n’escomptez pas que je me laisse abuser ou demeure passif si une individualité, habitée par des considérations purement égoïstes, devait à nouveau émerger et reproduire un schéma identique à celui des hautement célèbres Gémeaux Saga et Kanon. Je ne laisserai pas de jeunes chevaliers de bronze endosser la responsabilité de laver l’honneur du Sanctuaire et des chevaliers d’or dans le sang et la solitude. Si une telle ère obscure devait renaître, comptez sur moi pour être la figure de proue de la rébellion et le parangon de la Justice ! », déclama-t-il sur un ton très sérieux et non mois solennel.

- « Sinon chère amie, avez-vous un plan d'action pour retrouver ce fameux fauteur de troubles ? Veagan, c’est bien ça ? », questionna-t-il sans interruption et afin de détendre l’atmosphère, une pointe d’humour dans la voix.

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Ton nom sera Colère,
Indomptable amante.
Son nom est Patience,
Inépuisable adversaire.
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L’hispanique ne se montrait pas très loquace. Cette attitude ne dérangeait pas le finlandais outre mesure. Au moins, il n’avait pas cette outrecuidance démontrée par la jeune femme aux cheveux blancs. Aussi mignonne puisse-t-elle être, son mauvais caractère et ses mauvaises manières avait le triste don de navrer, voire d’agacer quelque peu l’ancien protecteur d’Atlantis. Là où il avait exposait des faits, la belle répondait par des extrapolations et des amalgames : somme toute, elle en devenait presque banale.

En définitive, il avait eu la confirmation de ce qu’il avait cru déceler quelques instants plus tôt chez l’héritière du dénommé Gareth. Les anciens écrits atlantes, corrélés par les pensées séculaires des Verseaux, décrivaient la constellation des Gémeaux comme condamnée à la rivalité et à la dualité, capable du meilleurs comme du pire, selon la force d’âme des porteurs de cette armure. De surcroit, et comme comme le disait la célèbre réplique d’un space opéra non moins célèbre, toujours par deux ils vont. Hakon se demandait si la colérique Eurydice pourrait surmonter cette épreuve conflictuelle et si elle avait effectivement un double. En l’affirmative, il s’interrogeait sur la nature des rapports entre ces deux individus. Une question à creuser…

- « C’est bon, vous en avez terminé avec vos récriminations puériles ? », décocha le guerrier albinos en soutenant du regard son interlocutrice, tout en feignant un bâillement d’ennui.

Il s’apprêtait à prononcer un sermon à l’attention de l’impudente, mais fut interrompu in extremis dans son élan par l’irruption d’un garde essoufflé.

Décidemment, cette maison est un véritable moulin…

L’héritier des glaces éprouvait une certaine forme de compassion pour ce messager providentiel. Devoir supporter une supérieure aussi caractérielle ne devait pas être chose aisée au quotidien. Quoiqu’il en fut, l’histoire du chevalier médiéval s’affichait comme atypique, voire invraisemblable, mais pas plus que le départ express et sans explication de la gardienne des Gémeaux.

- « Bon, je vous laisse élucider cette affaire de visiteur si cela ne vous dérange pas. Je vous remercie également pour votre visite. », adressa le jeune homme au Scorpion en guise de clôture de l’entrevue.