Saint Seiya
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[FB] Dans la dette jusqu'au cou
Gorislava
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Cela faisait maintenant presque une année que Bradley était devenu un Chevalier Noir, à bourlinguer à travers les contrées moyen-orientales et africaines. Du haut de ses seize ans, il restait cantonné à des petits boulots sans intérêt comme celui d'usurier, à son grand ennui. Pour ce soir d'été, sa mission l'avait conduit à Johannesburg, la métropole principale d'Afrique du Sud. Dans l'objectif de débusquer un confrère ne s'étant pas acquitté de ses dettes envers sa faction, il était venu dans une brasserie de la banlieue de Fordsburg, où sa cible aurait ses habitudes. Cette dernière n'était manifestement qu'un soldat de bas étage, même pas digne de porter une de ces vulgaires copies que l'on distribuait aux guerriers confirmés.

Une fois arrivé au comptoir, l'adolescent demanda à ce que le tavernier lui apporte une bière. Néanmoins, il se la vit refuser sous le prétexte condescendant qu'il était encore trop vert pour s'enfiler des boissons d'homme. Bien que contrarié par cette rebuffade, il ne fit pas de scandale et commanda à la place une limonade bien fraîche. Avec la chaleur qu'il faisait après une journée pareille, ce n'était pas du luxe. Dès qu'il fut servi, Bradley s'installa sur l'une des chaises en face du bar et commença à siroter lentement son soda. Il était prêt à attendre toute la nuit que sa proie montre le bout de son nez, aussi n'était-il pas pressé. De toute façon, il n'était pas plus motivé que cela par son travail, mais il devait quand même gagner sa vie.

A cette époque, l'Oiseau de Paradis n'était pas adepte du maquillage ni de la teinture, bien qu'il soit affublé d'une modeste boucle d'oreille au lobe gauche. Loin des excès du culturisme de compétition, sa musculature était à la fois fine et définie. Quant à sa chevelure noisette, elle était épaisse et toute en mèches ébouriffée, bien qu'elle ne lui arrive seulement qu'à la nuque. Le Chevalier Noir était habillé d'un t-shirt violet et d'un jean déchiré, en plus de chausser des sandales en paille de style japonais. Des bandages entouraient aussi ses poings, dissimulant ainsi des écorchures récoltées au cours de nombreuses bagarres. Enfin, une coupure était visible sur sa lèvre inférieure et sur son arcade sourcilière droite.

Après un quart d'heure à patienter, sa cible se pointa finalement avec un groupe d'amis au bar. Bradley vérifia que la photographie qu'il avait en référence correspondait à ce qu'il voyait et put confirmer intérieurement qu'il s'agissait bien de son homme. Lorsque l'individu se présenta au comptoir, l'adolescent l'interpella discrètement :

"Tu t'appelles Marvin Ezua, c'est ça ?"

Surprise par cette question, sa proie se figea sur place et lui jeta une œillade avant de détourner le regard. Les deux personnages faisaient désormais mine de s'ignorer superbement, sauf qu'ils étaient en réalité chacun concentrés l'un sur l'autre. Le dénommé Marvin était un trentenaire plutôt costaud, vêtu d'une tenue de chantier et le crâne rasé. Avec une voix légèrement nerveuse, il répondit par une autre interrogation :

"Comment connais-tu mon nom, gamin ?"

"Tu connais déjà la réponse, alors arrêtons de tourner autour du pot, okay ?" rétorqua sèchement l'Oiseau de Paradis. "Tu dois plus de cinquante mille dollars à l'Ordre Noir et tu aurais dû nous rembourser la somme le mois dernier. Si tu veux payer tes dettes, c'est maintenant ou jamais."

"Je ne vois pas de quoi tu veux parler, petit." mentit Marvin. "Maintenant fiche-moi la paix, j'ai mes copains qui m'attendent."

"Je te le dis une première et dernière fois : paie maintenant ou tu t'attireras des emmerdes."

"Arrête de délirer gamin, je t'ai dit que je ne vois pas de quoi tu parles."

L'ouvrier de chantier prit alors commande et s'en alla rejoindre ses camarades à une table sur la terrasse. Ils avaient chacun un verre de Van Der Hum, une liqueur épicée aux agrumes dont ils affectionnaient la saveur après une rude journée de labeur. Bradley les observa pendant quelques secondes puis décida de terminer sa limonade et de payer son addition. Il quitta ensuite la brasserie sans plus discuter ni montrer de signe d'agressivité, au grand soulagement de Marvin, qui le surveillait du coin de l’œil. Celui-ci put donc se détendre et profiter de sa boisson auprès de ses amis, sans qu'un enquiquineur ne vienne les déranger.

Dix minutes s'écoulèrent sans encombres, la bande de potes continuant de s'abreuver généreusement d'alcool et à converser. Le ciel rougeoyant était teinté de couleurs violacées et les lumières des magasins s'allumaient progressivement. Finalement, l'un des camarades d'Ezua s'enquit de son entrevue avec l'adolescent :

"Au fait Marvin, il te voulait quoi ce gosse ?"

"Rien du tout, c'était juste un môme bizarre qui m'a confondu avec quelqu'un d'autre." répliqua son interlocuteur.

Il porta son verre à ses lèvres après avoir fini sa phrase, mais s'aperçut subitement qu'il ne tenait plus rien dans sa main. L'ouvrier de chantier leva les yeux et se tourna dans tous les sens en essayant de comprendre ce qu'il s'était passé, jusqu'à se rendre compte qu'une silhouette était juste derrière lui. La révélation fut déconcertante : il s'agissait de l'Oiseau de Paradis, qui avait deux verres remplis d'eau-de-vie en sa possession. Depuis quand était-il revenu et se trouvait-il là ? Comment avait-il réussi à lui voler son verre, en plus de celui d'un de ses potes, sans qu'il ne le repère ? Marvin n'était certes pas au niveau d'un Bronze Saint, mais il était pourtant capable de percevoir des mouvements d'une célérité surhumaine !

Abasourdi par ce phénomène, il resta immobile quand Bradley lui versa le contenu des verres sur la tête. Quant à ses amis, ils furent aussi hébétés par le déroulement de la scène. La température glacée du liquide réveilla toutefois l'ouvrier de chantier, son air hagard laissant place à la colère : cette fois-ci, la coupe était pleine !

"TU L'AURAS VOULU P'TIT CON !" éructa-t-il furieusement, tout en se levant de son siège afin d'agripper l'adolescent par le col.

Ce dernier se contenta d'afficher un sourire goguenard, nullement impressionné par la fureur de sa proie. En une fraction de seconde, l'Oiseau de Paradis fracassa brutalement les verres contre la tronche de son antagoniste, qui se retrouva donc avec des éclats enfoncés dans sa chair. Le malheureux Ezua poussa un effroyable hurlement de douleur et se courba instinctivement, les mains sur son visage meurtri autant par les plaies que par l'alcool.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=_qHI-ziIk4U -BGM

Le Chevalier Noir sortit ensuite un briquet de sa poche, l'alluma puis le jeta nonchalamment sur sa victime. La liqueur qui dégoulinait sur elle prit alors feu et se chargea de l'incendier dans les règles de l'art. Pour faire bonne mesure, Bradley s'empara d'un autre verre et éclaboussa encore plus sa cible, qui était devenue une torche humaine. L'un des copains de Marvin tenta d'arrêter l'adolescent, sauf que celui-ci ne se laissa pas faire et lui infligea un crochet cinglant du gauche en représailles. Le pauvre quidam s'effondra ainsi au sol avec la mâchoire déboîtée, le nez fracturé et les dents cassées. Les autres compères, dissuadés par tant de bestialité, ne cherchèrent sur le coup plus à intervenir.

Distrait par cette interférence, l'Oiseau de Paradis encaissa en pleine gueule une patate brûlante assénée par son adversaire. Ezua était toujours en train de flamber, mais son entraînement cosmique lui avait conféré un épiderme plus résistant que la moyenne. Néanmoins, le jeune mercenaire n'avait écopé que d'une simple égratignure à la joue, ce qui était hélas assez pour susciter sa rage. Après avoir touché son visage et avoir constaté la présence de sang sur ses doigts, une veine se dessina sur son front sous l'effet de son humeur irascible.

"SALOPARD !" rugit Bradley, courroucé par cette menue éraflure. "NE ME TOUCHE PAS !"

En un éclair, Marvin fut expulsé d'un coup de pied jusqu'à la devanture d'une boutique de vêtements, la vitrine se brisant quand son corps massif la percuta. Prise au dépourvu face à la violence de cette intrusion, la femme qui s'occupait du magasin cria tout aussi bruyamment de terreur. Cette fois-ci, ce misérable sous-fifre de Death Queen Island avait poussé le bouchon trop loin : le Chevalier Noir allait se charger de lui faire regretter sa désobéissance et son impudence au prix fort !
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Les flammes qui accablaient Ezua commencèrent à dévorer les vêtements sur lesquels il s'était étalé et à signer le départ d'un nouvel incendie. La vendeuse, voyant sa marchandise prendre feu, hurla de plus belle et courut hors du magasin afin d'appeler les pompiers. Entretemps, les amis de Marvin en profitèrent pour contacter la police dans le dos de Bradley, qui s'approchait de sa victime. Cette dernière s'efforça de rassembler ses esprits et de se redresser laborieusement, mais elle sentit à travers une décharge de douleur que plusieurs de ses côtes étaient fêlées. L'ouvrier de chantier n'arrivait pas à se lever et s'aperçut avec stupeur que son agresseur se tenait déjà face lui. Des yeux assassins rivés sur sa cible, l'Oiseau de Paradis ne s'attarda pas instant de plus et se rua sauvagement sur elle. Il attrapa donc le malheureux par la gorge de sa poigne de fer, le fit tournoyer à toute vitesse puis le projeta cette fois-ci contre une cabine téléphonique. Celle-ci se disloqua à l'impact puis tomba vers l'arrière, emportant Marvin avec elle dans une chute plus que brutale.

Effectivement, la dureté du sol en asphalte ne pardonnait pas : elle infligea à l'ouvrier de chantier un choc extrêmement sévère et vibrant, comme s'il avait subi un accident de voiture. Si l'ensemble de son corps avait essuyé de nombreux dommages suite à ce calvaire, c’étaient de loin ses cervicales qui avaient le plus morflé. Couvert de brûlures et de bris de verre lui entaillant la chair, le larbin de Death Queen Island avait perdu énormément de sang et sa souffrance atteignait un niveau au-delà du tolérable. Néanmoins, il n'avait pas envie de périr de la sorte et tenta désespérément de s'extirper de la cabine, en vain. Bradley avait encore une fois été trop rapide pour lui et le réceptionna d'un coup de pied dévastateur en pleine figure.

Sous le regard horrifié de l'assistance, une gerbe d'hémoglobine macula ainsi brusquement le goudron sous la forme d'une traînée de taches rouges. La nuque de Marvin était sur le point de céder et il était lui-même au bord du trépas, la peur d'une mort imminente le pétrifiant sur place. Son instinct de survie ne lui dictait plus que d'implorer la clémence de son redoutable créancier, ce qu'il s'empressa de faire malgré sa mâchoire abîmée et plusieurs dents cassées :

"A-Attendez ! Je vais vous payer maintenant ! Si je fais ça tout va rentrer dans l'ordre, hein ? Épargnez-moi au moins pour cette fois, je vous en supplie !"

Alors qu'il s'apprêtait à carrer son poing dans la tronche de sa proie, l'adolescent s'arrêta net et consentit à l'écouter. Il l'avait suffisamment amoché comme cela, aussi peut-être ce laquais allait-il se montrer coopératif au lieu de jouer au plus malin. Après tout, qu'est-ce que la Confrérie Noire pourrait bien tirer de lucratif d'un cadavre à part des problèmes ? C'était là le souci avec les morts : ils ne communiquaient pas leurs identifiants bancaires aussi facilement qu'un individu que l'on torturerait savamment.

"Vraiment ?" s'assura Bradley, encore quelque peu méfiant. "J'espère pour toi que tu ne me racontes pas de conneries..."

"Je vous le jure !" répondit fébrilement Ezua. "J'ai planqué le pognon dans mon appartement et j'ai des économies personnelles à la banque s'il n'y a pas assez !"

"Très bien, tu vas donc venir avec moi."

Ni une ni deux, l'Oiseau de Paradis souleva sa cible afin de la transporter tel un sac de patates et entama un sprint fulgurant en direction de l'appartement. Les témoins de la scène, estomaqués par la violence et l'incongruité de ce qu'il venait de se passer, demeurèrent figés sur place avant de se remettre à paniquer. Au loin, les sirènes des pompiers et de la police résonnaient, leur mélodie alarmante se rapprochant de plus en plus du quartier.

Le voyage du jeune mercenaire l'avait amené vers la banlieue de Kensington, où se situait l'immeuble dans lequel son prisonnier avait sa résidence. Histoire d'éviter de se déplacer dans les rues, il longeait désormais une petite rivière dans une obscurité presque totale, des lampadaires isolés venant éclairer faiblement l'endroit. Ce fut au moment où il traversa un vieux pont en bois pour rejoindre sa destination que Bradley sentit que quelque chose l'épiait. Il s'interrompit dans sa marche, lâcha Marvin par terre et se retourna vivement vers l'arrière, balayant l'air d'un mouvement dynamique du bras. A son grand étonnement, personne ne se trouvait derrière lui, comme si la présence qu'il avait détectée s'était tout simplement évaporée. S'agissait-il d'un adversaire capable de masquer son aura, ou bien son imagination lui jouait-elle des tours ?

Lorsqu'il jeta un coup d’œil à l'ouvrier de chantier, il s'aperçut qu'un inconnu dissimulé dans l'ombre se tenait à l'autre bout du pont, lui barrant ainsi la route. La silhouette sortit des ténèbres et révéla alors sa véritable apparence : celle d'un colosse en costard blanc, vêtu en dessous d'une chemise tigrée ouverte sur son torse musclé et possédant des chaussures en crocodile. L'homme arborait aussi des lunettes fumées de teinte rose et affichait fièrement ses dents en or par un grand sourire. Transpirant l'assurance et la jovialité, il adoptait une posture détendue et avait les mains dans les poches. En dépit de l'atmosphère sympathique que cet olibrius dégageait, l'Oiseau de Paradis ne s'y trompait guère et comprenait qu'il avait affaire à un Éveillé autrement plus balèze que sa cible.

"Et tu es censé être qui au juste ?" demanda l'adolescent.

"Un mec auquel tu n'aurais pas dû te frotter, mon p'tit pote !" déclara gaiement son interlocuteur. "Mon blase c'est Edward Senga, si tu veux savoir. Pour information, je suis le cousin de Marvin et je n'apprécie pas vraiment qu'on vienne lui chercher des noises."

Le jeune mercenaire baissa le regard en direction de l'ouvrier de chantier, qui n'avait pas perdu de temps à se réfugier piteusement derrière le malabar. Avait-il donc tellement confiance en son cousin pour le tirer du pétrin dans lequel il s'était lui-même fourré ? Toutefois, le plus important était de savoir comment le dénommé Edward avait-il réussi à le retrouver aussi facilement ? Était-il possible que sa maîtrise du cosmos soit telle qu'elle lui permette de ressentir l'énergie, même contenue, de son ennemi ? Si c'était le cas, Bradley n'avait pas affaire à un combattant de troisième zone, mais bien à un guerrier confirmé capable de s'opposer à un Chevalier Noir. Qu'importe, il n'avait pas une minute à consacrer à ce genre d'énergumène, aussi allait-il couper court à leur conversation.

"Tu as fait une grosse bêtise en dévoilant ainsi ton identité et en te dressant contre moi, tu le sais au moins ?" gronda l'Oiseau de Paradis. "Je m'en fiche que tu sois de la Confrérie Noire ou pas : puisque tu entraves ma mission, je vais te tuer ici et maintenant."

"Oh, mais je ne le suis pas, ne t'inquiète pas pour moi !" rétorqua le colosse. "Mais c'est toi qui fais une belle erreur, my boy : lève ne serait-ce que le petit doigt sur moi et tu finiras en charpie."

"FERME TA GRANDE GUEULE !"

Joignant le geste à la parole, l'adolescent bondit férocement sur son antagoniste et tenta de lui balancer un direct rageur dans la tronche. Néanmoins, il fut soudainement désarçonné par une lumière aveuglante en provenance d'Edward, suivie d'une tumultueuse rafale de coups d'une sévérité extraordinaire. Sans qu'il ne parvienne à appréhender toute l'ampleur de ce qu'il venait de subir, Bradley sombra dans le coma. Son corps fut propulsé en l'air par la puissance de la contre-offensive puis tomba dans la rivière en provoquant une éclaboussure spectaculaire. Inconscient et blessé, il resta allongé dans l'eau ruisselante, les yeux écarquillés et vides tels ceux d'un cadavre.

Son éternel rictus au visage, le malabar observait son ennemi flotter dans la rivière, ses mains toujours dans les poches avec une négligence insolente. Son cousin se plaça à côté de lui, la mine craintive, et le questionna d'une voix inquiète :

"Il est encore vivant ?"

"Oui, c'est qu'il est coriace le bougre." répliqua Edward. "Je ne vais pas l'achever cependant, on peut encore tirer des informations de lui, histoire de savoir si d'autres mercenaires sont à tes trousses. J'ai un ami à la police, un gars forgé du même fer que moi, qui saura le cuisiner comme il le faut."

"Mais tu n'as pas peur qu'il s'échappe ?"

"Dans son état ? Il n'a aucune chance de s'en remettre de sitôt après ce que je lui ai flanqué, alors inutile de te faire de la bile."

Moyennement convaincu, Marvin se contenta d'acquiescer tandis que le colosse contactait les autorités. Ces dernières déboulèrent promptement sur place, car patrouillant déjà à travers toute la ville à la recherche de l'Oiseau de Paradis et de sa victime. L'adolescent fut donc sortit de l'eau, menotté et embarqué dans un fourgon de police, l'ouvrier de chantier ayant droit à une ambulance pour l'acheminer à l'hôpital. Quant à Senga, il témoigna auprès des forces de l'ordre et leur délivra un message à l'attention de son camarade, qui n'était autre que le commissaire de Johannesburg en personne. La nuit avait été plus que tourmentée pour les habitants de la ville, mais le calme semblait enfin revenir suite à l'arrestation du jeune criminel...
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Le lendemain matin, dans son pavillon de la banlieue de Crosby, le dénommé Edward prenait tranquillement une douche en chantonnant. C'était son jour de congé, aussi n'avait-il pas à travailler après la soirée plus que trépidante qu'il avait passée. La journée, il bossait en tant que patron de plusieurs restaurants en périphérie, sans compter qu'il était aussi le propriétaire d'une boîte de nuit populaire en centre-ville. Autant dire qu'il était assez occupé durant la semaine, surtout depuis qu'il devait se charger de nettoyer derrière les affaires de son cousin. Ce dernier avait vraiment gagné le gros lot avec ce qu'il s'était passé hier, en espérant que cela lui serve de leçon à l'avenir. Le pauvre bougre avait écopé de nombreuses brûlures et d'os fracturés à cause de son altercation avec l'un de ses créanciers. L'adolescent que Death Queen Island avait dépêché pour accomplir le sale boulot croupissait désormais dans une cellule de l'office de police et laissé aux bons soins du commissaire. Celui-ci devait déjà s'atteler à soumettre ce freluquet à un interrogatoire musclé pour ensuite s'en débarrasser discrètement une fois toutes les informations utiles extraites. Edward et son camarade policier avaient pensé à acheminer le cadavre du jeune mercenaire jusqu'à un crématorium, ceci afin de venger le malheureux Marvin en beauté. Ils allaient devoir la jouer fine cependant, car ils devaient éviter d'attirer sur eux l'attention des Black Knights.

Le colosse termina sa douche et mis de côté ces problèmes : tout ce qu'il lui importait à l'instant était de mettre en œuvre le programme de sa journée. Il avait prévu de passer sa matinée au golf, de déjeuner avec un conseiller municipal et de passer l'après-midi dans la villa d'un collègue du quartier chinois. D'une certaine manière, Edward continuait ainsi de travailler en cultivant ses relations, bien que s’amuser et décompresser restaient ses priorités. Ces idées en tête et une serviette sur les épaules, il ouvrit la porte de la salle de bain afin de se rendre dans sa chambre, histoire de se vêtir. A sa grande stupéfaction, il tomba nez à nez devant Bradley dès qu'il arriva au salon. Le jeune mercenaire le fusillait de son regard le plus meurtrier, se tenait les poings serrés et avait le visage maculé de sang.

"Bordel de m- !" s'étouffa le malabar, dans le plus simple appareil. "Mais qu'est-ce que tu fous chez moi ?!"

"De une, tu as laissé la fenêtre de la cuisine ouverte." répondit son interlocuteur. "De deux, ton copain flic m'a révélé ton adresse après que je lui aie explosé sa sale gueule."

"Impossible !" mugit Senga, incrédule face à cette information.

"Et pour ta gouverne, le sang qui se trouve sur moi n'est pas le mien. Je ne sais pas à quel point tu avais confiance en ce guignol, mais il ne m'a posé aucune difficulté. C'est limite si je n'ai pas passé la serpillière avec sa tronche, ce qui n'était guère du luxe vu à quel point son bureau en avait besoin."

Le colosse demeura abasourdi pendant quelques secondes avant de se ressaisir et d'arborer son habituel sourire. Il avait l'impression de se retrouver face à un môme qui faisait sa crise de puberté et se croyait malin après avoir vandalisé sa salle de classe, le genre de gosse qui nécessitait une bonne correction. Toutefois, il devait avouer qu'il avait surestimé son ami commissaire et se résignait à se taper tout le travail. Avec un orgueil éhonté, Edward rabaissa son adversaire en se vantant de leur précédente confrontation :

"Tu ne me fais pas peur, my boy. Aurais-tu déjà oublié la rouste que je t'ai mise la dernière fois ? Tu as face à toi un homme du même niveau qu'un Chevalier d'Or !"

"Un Chevalier d'Or ?" ricana Bradley. "Si tu penses réellement que tes tours de cirque te hissent à cette hauteur, tu vas souffrir."

Le malabar ignora cette répartie d'un haussement d'épaules puis pivota en direction de sa chambre. Néanmoins, l'adolescent lui barra résolument la route et le questionna d'un ton courroucé :

"Minute papillon, où crois-tu aller comme ça ?"

"M'habiller, pardi !" répliqua son vis-à-vis. "Tu ne veux tout de même pas que je me fritte contre toi à poil, hein ?"

"Personne ne t'a donné l'autorisation de mettre des fringues, espèce de gros porc ! Et moi qui m'imaginais que tu serais un guerrier digne de ce nom, toujours prêt à combattre en toutes circonstances, je dois te dire que je suis déçu."

"Tssss... Pauvre petit crétin, si tu crois que tu peux me vaincre juste sous prétexte que je suis tout nu, tu te fais des films."

Sur ces paroles, Senga laissa choir sa serviette par terre et s'avança tranquillement vers son antagoniste. Ce dernier affichait une expression désabusée, comme s'il voyait venir à des kilomètres l'entourloupe qu'on lui préparait. Un éclat aveuglant illumina subitement toute la pièce, immédiatement suivi d'un bruit semblable à une violente percussion. Lorsque la lumière se dissipa, Bradley était en train d'enserrer le poignet droit du colosse, dont la figure était crispée sous la pénibilité de l'effort.

"Dois-je deviner que c'est ce truc qui te sert de vitesse de la lumière ?" s'enquit d'une voix railleuse l'Oiseau de Paradis. "Une minable feinte qui sert à éblouir l'adversaire afin de lui effleurer en douce le menton et ainsi lui infliger une concussion ? Je t'ai vraiment trop sous-estimé pour être tombé à ce point dans le panneau, je devrais te présenter mes excuses. En revanche, tu m'as aussi pris pour un bel abruti en imaginant de la sorte que tu pouvais me glisser deux fois la même technique ni vu ni connu. Tu crois que tu iras loin dans la vie en étant aussi criminellement stupide ? Entre ça et le fait d'avoir grillé ton identité plus tôt, tu ne cesses de te surpasser..."

En guise de réponse, Edward se contenta d'écumer tel un buffle et tenta d'asséner un mawashigeri au renégat. Toutefois, celui-ci retourna le bras de son ennemi et le lui tordit jusqu'à ce que les articulations de son coude cèdent dans un craquement sonore. Le malabar s'égosilla de douleur mais se tut aussitôt quand il sentit une attaque foudroyante lui détruire impitoyablement les bijoux de famille. Les mains entre les jambes, il se retrouva à genoux et essayait désespérément de respirer tant la souffrance était intense. Une fois son souffle récupéré, il se rua furieusement sur Bradley et le mitrailla de coups de poing emplis de toute sa rage. Hélas, sa cible les esquiva tous avec aisance et riposta d'un puissant direct en plein visage.

"MUIIIIIIIIIIIIIIIIIRK !!"

Senga s'effondra lourdement à la renverse, un épais filet d'hémoglobine s'échappant de sa bouche et de son nez brisé. Plusieurs de ses dents en or avaient sauté à cause de ce coup, ce qui lui laissait une énorme fenêtre à l'avant du râtelier. Le jeune mercenaire, amusé par ce triste spectacle, se mit à glousser :

"Je t'avais traité de gros porc, mais vu le cri de cochon que tu as poussé, je n'étais pas si loin du compte."

"FILS DE PUUUUUUUUUUTE !!" beugla son antagoniste en même temps qu'il se relevait.

Le colosse essaya d'abattre le tranchant de sa main contre le crâne de l'Oiseau de Paradis, mais son offensive fut interceptée en un éclair. Une expression terrorisée sur sa figure, il s'aperçut que ses doigts étaient complètement tordus et une douleur affreuse lui parcourut le bras. Son poignet s'ouvrit alors brusquement, ses veines ayant été incisées à une vitesse qu'il ne pouvait concevoir. Bradley, motivé à ne pas en terminer là, esquissa un rictus sadique et lui taillada vigoureusement la gorge à main nue. Il embraya ensuite en enfonçant son index et son majeur dans les yeux de Senga, pour finalement les lui arracher d'un geste sec. Une gigantesque gerbe écarlate arrosa donc le salon, le malabar s'étalant de tout son long dans une véritable mare sanglante.

"Ça t'apprendra à te mêler de tes oignons, tocard." pesta le Black Knight.

Il ponctua ces propos en crachant sur le carrelage et ramassa les dents en or afin de les mettre dans ses poches. Ceci fait, il tourna les talons et quitta le pavillon par l'endroit où il était passé, c'est-à-dire la fenêtre de la cuisine. Maintenant qu'il s'était vengé de cette enflure, l'Oiseau de Paradis pouvait se charger du cas de Marvin sans être dérangé par un quelconque mariole de passage. Ce n'était pas trop tôt : il détestait plus que tout que ce type de mission se prolonge inutilement, surtout si c'était pour se coltiner une bande d'imbéciles dénués de délicatesse. A cause d'eux, ses vêtements étaient totalement trempés et constellés de taches ! Vivement qu'il se barre de Johannesburg et que l'administration de Death Queen Island lui confie des quêtes plus intéressantes dans le futur.
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