Tu avais quitté les terres enneigées de Jamir depuis désormais bien longtemps. Transportant à la force de ton dos, la box contenant l'armure de la Vierge, tu avais entrepris un pèlerinage pour te rendre sur la terre sainte d'Athéna. Ton ascension au titre de Spica de la Vierge n'était pas un phénomène particulièrement récent, mais tu n'avais jamais pris la peine de venir te présenter jusqu'en Grèce. Préférant élever ton esprit avant tout et considérant Jamir comme ta seule patrie, vivre auprès des autres chevaliers n'avait pour toi, que peu d'intérêts. Tu ressentais malheureusement depuis quelque temps, que quelque chose se tramait dans l'ombre et pour une raison que tu ignorais encore, tu ne cessais de visualiser la maison de la Vierge au cœur de tes moments de transcendance. Sans équivoque, le destin t'appelait à rejoindre tes confrères.

Arrivant sur le sol sec de la Grèce, différent totalement de ton environnement habituel, tu traversas dans un premier temps un village sous la coupelle du Sanctuaire, distinguable au loin de part son architecture ancienne et sa statue de la Déesse de la Guerre surplombant les cieux. Il ne faisait nul doute que ta destination se trouvait au loin, mais tu pris tout de même la peine de souffler, après ce long voyage à la force de tes jambes. Presque du suicide pour certains, la marche à pied depuis les monts de Jamir était une forme de pèlerinage, qui avait pour but de renforcer ta conviction et de te rapprocher un peu plus des Dieux. Observant les environs, tu retiras le foulard qui recouvrait ton visage. Un masque de tissu masqua ton nez et ta bouche du reste du monde, tandis que les regards de tous se tournèrent vers toi. Ton kimono oriental semblait sortir d'un autre temps parmi la population locale, mais ce qui attira le plus fut sans nul doute la boîte de Pandore aux couleurs rayonnantes qui ne faisait plus qu'un avec ton échine.

Tes pas t'amenèrent alors à l'entrée du Sanctuaire. Tu semblais être une fourmi devant l'immensité des maisons qui s'étalaient devant toi et trouver ton chemin allait finalement être l'étape la plus compliquée de ce pèlerinage. Tu te dirigeas alors vers l'un des hommes se tenant devant l'entrée, dont le regard sembla se confondre entre méfiance et surprise. Ta main droit vint alors se placer sur ta poitrine, comme si tu t'apprêtais à prier, tandis que ton dos se courba devant le garde. Faisant appel à tes capacités psychokinétiques, tu t'adressas directement aux pensées du jeune homme.

*Je me prénomme Spica. Chevalier de la Vierge. Pourriez-vous me guider jusqu'à la maison qui m'est liée ?*

La tête du jeune homme s'agita dans tous les sens, observant les environs et suspectant ses propres compagnons de lui jouer un tour. Tu te redressas, tournant légèrement la tête sur le côté, ne comprenant pas sa réaction si soudaine.

"Bordel, mais je deviens fou ou quoi... J'entends des voix maintenant ! Ou est-ce un appel d'Athéna... Mais dis-moi, tu l'as eu où cette armure ? T'as intérêt de me répondre, le Grand Pope risque pas d'apprécier qu'une armure d'or se balade sans que personne ne soit au courant."

Soudainement, ses paroles s'envenimèrent, montrant de la méfiance à ton égard. Ses bras gesticulèrent, tandis que ses mains se mirent en garde, prêt à devoir en découdre s'il s'avérait que tu étais un imposteur... Malheureusement, ta voix psychique ne semblait pas l'atteindre et il préférait jouer l'ignorant plutôt que d'écouter tes paroles. Tu retiras alors les lanières qui maintenaient la boîte de Pandore sur tout, laissant dans un fracas sourd tomber cette dernière au sol. Tu tentas une nouvelle discussion avec le jeune chevalier, dans l'espoir de te faire entendre cette fois-ci.

*Je n'ai point usurper cette armure. Elle est venue à moi et m'a choisit sans que je ne demande rien à qui que ce soit. Je vous la remets si vous dites vrai et que je ne suis pas supposé la détenir. Quoi qu'il advienne, j'aimerais rencontrer votre Grand Pope pour m'entretenir avec lui ainsi qu'avec la Déesse Athéna.*

Tu fis en sorte que tes paroles puissent entre entendu tout autour de toi. Quiconque serait dans les environs aurait pu alors entendre votre conversation. Le chevalier qui s'afférait à garder avec vaillance l'entrée du Sanctuaire n'étant que peu réceptif à tes déclarations de l'ordre du spirituelle, tu espérais que si la situation venait à se compliquer, quelqu'un d'autre d'un peu moins bourru puisse t'entendre et t'éviter d’éventuels ennuis.

Au loin, un moteur se fit entendre, traversant le village de Rodorio sans s’y arrêter. La direction était simple, celle du Sanctuaire. Le Cancer devait rapidement se rendre dans son temple, afin de pouvoir lire tranquillement. Il avait déjà commencé sur le trajet, s’étant arrêté dans une librairie pour acheter les livres dont il avait besoin. Etait-ce prudent de lire en conduisant ? Bien sûr que non, mais dernièrement, le nécromancien passait beaucoup plus de temps à risquer sa vie, qu’à être un gentil Saint raisonnable. Sans prendre le temps de se garer, le chevalier sortie de la voiture, lança les clefs à l’un des gardes et ramassa la dizaine de livre qu’il avait acheté. Il les plaça ensuite entre les mains du garde, juste le temps de récupérer sa box, avant de les reprendre et de se diriger vers l’entrée.

- Salut les gars, encore en train d’embêter du monde ?

Tout en avançant vers les premières marches, le jeune homme avait repris sa lecture, ne faisant donc pas attention à la jeune femme voulant entrer au Sanctuaire. Alors qu’il comprenait que quelque chose d’étrange était en train de se passer, le géant fit demi-tour, surplombant les gardes de ses deux mètres vingt. Il referma le livre qu’il avait entamé, parla comme les neuf autres du pharaon Khéops, avant de remettre la pile à l’un des gardes.

- Tiens moi ça un instant, à moins que tu ne veuilles que je révèle aux autres les secrets que ta mère m’a confié sur toi.

La menace était entièrement du bluff, mais marchait toujours autant. Même s’il n’était au Sanctuaire que depuis peu de temps, à peine deux mois, les rumeurs s’étaient rapidement propagées. Les gardes n’avaient pas vu de chevalier pouvant parler aux morts depuis un moment, voir même jamais. Alors savoir qu’il y en avait un, avait fait naître beaucoup de rumeur, dont celle qu’il était un agent Spectre infiltré. Le jeune homme s’amusait de ces rumeurs, surtout qu’il avait eu le Scorpion comme témoin, qui pourrait valider qu’il ne travaillait pas avec les Enfers.

Contrairement aux gardes, Razal n’avait pas loupé la box que portait la jeune femme. Tout comme lui, elle était un chevalier d’or, elle pourrait donc les repousser si elle en avait l’envie. Un petit pas se placer près d’elle lui permis de voir la signe qui s’y trouvait, lui révélant qu’elle était la nouvelle maîtresse du temple de la Vierge. En faisant les comptes mentalement, le crabe d’or se disait que le Sanctuaire allait pouvoir reprendre des couleurs, puisqu’il comptait au moins six chevaliers d’ors. D’un mouvement révérencieux à la nouvelle venue, le chevalier décida de prendre la parole.

- Veuillez excuser les gardes, ils sont à cran depuis un moment. Et oublient surement que seul un chevalier d’or peut porter une pandora box d’or.

En se redressant, le jeune homme jeta un regard amusé au garde. Même s’il n’aimait pas le faire, il savait qu’il fallait parfois remettre les soldats à leur place, afin qu’ils ne perdent pas leur véritable objectif de vue. Le nécromancien tourna ensuite ses yeux azurs sur sa nouvelle camarade. Il déposa ensuite sa box à terre, afin que tous puissent bien voir le symbole qui s’y trouvait.

- Je suis Razal, gardien du quatrième temple. Même si nous avons un temple d’écart, je me ferai un plaisir de te conduire jusqu’au tien. Tu verras, tu as un voisin super sympa et… plutôt beau garçon.

Comprenant qu’il prenait peut-être un peu trop la parole d’un coup, le Saint décida de garder le silence, le temps à la nouvelle venue de se présenter et pourquoi pas poser les questions qui lui trotteraient dans la tête.

L'agitation des gardes à ton encontre s’avéra quelques peu perturbant. Peut-être n'avais-tu pas l'air d'un chevalier après tout, ni même de refléter une quelconque puissance. Tu n'avais pas l'intention d'user de la force et si le destin avait choisit de ne pas te laisser entrer, soit, peut-être avais-tu fait fausse route jusqu'ici. Prête à plier bagage, tu entendis arriver derrière toi un nouvel individu ô combien plus grand que toi... Lever la tête pour le regarder te provoquait déjà une douleur au niveau de la nuque tant il y avait un monde de différence entre vos deux tailles. D'un simple regard, tu compris que ce dernier n'était pas du même acabit que les autres. Sa Box dorée était gravée du signe du Cancer. Un de tes confrères d'Or venait donc se manifester à tes côtés, t'amenant à croire que le destin ne s'était finalement pas trompé.

Tu pris alors la peine de lui répondre, faisant vibrer ta voix au travers de ses pensées, lui seul était en mesure d'entendre tes mots, suscitant d'un point de vue extérieur un monologue de la part du Cancer.

*Spica. Gardienne du temple de la Vierge. Je vous remercie pour l’accueil, sans vous, je serais sûrement déjà repartie pour tout vous avouer. Loin de moi l'idée de troubler la paix. Quant à ce voisin... Et bien... *

Tes yeux se fermèrent quelques instants, ôtant de ton esprit cette idée qui appartenait à des valeurs que tu ne pouvais accepter. Tu détournas un instant ton regard, avant de reprendre la conversation psychique.

*Athéna est-elle présente ? J'aurais voulu m'entretenir avec elle, notamment sur la raison de ma venue. Je ne suis pas venu au Sanctuaire sans raison, à vrai dire, je crois avoir reçu un appel du destin qui m'a amené jusqu'ici, sans que je puisse en connaître la raison. J'imagine qu'elle saurait m'apporter des réponses et après tout, il serait normal de la saluer en temps que nouvelle Sainte s'apprêtant à combattre à ses côtés, non ? *

L'appel du destin... Le temps d'un instant, tu espéras ne pas passer pour une aliéné pour ton nouveau confrère. Mais après tout, les légendes ont toujours prêtés un côté très étrange aux Vierges, tu ne faisais qu'entrer dans cette même lignée. Mais tandis que tu t'apprêtais à suivre le Cancer, une voix familière sonna dans ton esprit. Tournant avec flegme le visage, tes yeux s'écarquillèrent à la vu de jeune arrivant. Yugo. Ce jeune homme que tu avais initié sur la voie de la méditation et qui avait fait preuve de talents impressionnants. Ce garçon que tu avais pris un temps sous ton aile pour l'éveiller au chemin menant à la chevalerie. Celui là même, qui se tenait face à toi bien plus grand qu'autrefois et surtout portant sur ses épaules le fardeau du Saint du Sagittaire. Ta voix prit alors forme dans sa tête, résonnant d'une certaine chaleur.

*Qui aurait cru que le jour où je pose les pieds au Sanctuaire pour la première fois en plusieurs années, je tombe sur ce jeune Yugo. Je suis heureuse de te revoir, qui plus est en voyant que tu as atteint ton but premier, Gardien du Sagittaire.*

Tu fis une révérence vers ton jeune apprentie, tandis que de légères rides se formèrent aux coin de tes yeux, marquant le sourire qui se cachait sous ton masque.

*Nous vous suivons, Razal. Merci pour votre accueil.*

Une seconde révérence, cette fois-ci bien plus diplomatique, s'adressant à ton compagnon Cancer.

Les premiers mots que prononça la Vierge troublèrent le chevalier. Non pas qu’il était choqué de ce qu’il entendait, mais plutôt de la façon dont il l’entendait. Il comprenait maintenant la réaction du garde, qui ne devait pas avoir l’habitude qu’on s’adresse directement à sa conscience. Par chance, cette façon de faire était une routine pour le Cancer, qui parlait souvent avec les âmes errantes. Alors, avant qu’elle ne ferme les yeux, le chevalier avait plongé son regard bleu dans le sien et avait laissé apparaître un large sourire. Pour une fois, il pouvait parler avec un être vivant, sans que les autres ne puissent comprendre de quoi ils parlent. Autant, quand il était seul avec un esprit, il passait pour un fou, surtout quand il le croyait vivant, mais pas cette fois. Son sourire disparu pourtant rapidement, en voyant la réaction que venait d’avoir la jeune femme. Avait-il dit une bêtise ou son sourire était-il ridicule ? Il n’eut pas le temps de connaître la réponse, la gardienne du sixième temple parlant de nouveau à son esprit.

- Oh euh… comment dire ça… c’est Azir qui devrait être à ma place…

Le jeune homme chercha les informations qu’il se souvenait, pour essayer d’offrir une réponse satisfaisante à la chevalier. Il n’eut pourtant pas le temps de prononcer le moindre mot, un nouveau chevalier faisant son entrée. Depuis un certain temps, il était rare de rencontrer des chevaliers au Sanctuaire, alors en trouver deux d’un coup était plutôt intéressant. En faisant un calcul rapide, le géant pouvait être fier d’avoir vu tous les Saints d’or actuels, ce qui n’était pas rien. Peut-être avait-il un lien avec les vivants finalement. Si le nouveau venu ne se présenta pas, il devait avoir un lien avec Spica. Même s’il n’avait pas entendu les paroles que la Vierge lui avait dites, Razal avait senti les ondes qui prouvaient qu’il y avait bien un échange. Quel était la nature de ce lien ? Encore une question qui s’ajoutait sur la liste mentale du chevalier.

- Puis-ce que tu es là… hum… chevalier du Sagittaire, je vais pouvoir vous raconter quelques petits trucs.

Le nécromancien avait fait un léger mouvement, juste le temps de voir la box que portait le nouveau chevalier. Il les invita ensuite à commencer à grimper les marches, préférant être un peu plus loin des gardes.

- Première chose, il existe des raccourcis. Enfin, d’après ce qu’on m’a dit. N’ayant pas fait mon entraînement ici, je n’ai aucune idée d’où il se trouve, peut-être que je devrais demander à un autre chevalier.

Le Saint continua de grimper quelques marches, avant de reprendre.

- Tu m’as demandé si Athéna était présente. Malheureusement, Azir est l’un des derniers à l’avoir vu vivante. Du moins, son dernier réceptacle. Je crois qu’on n’a plus de nouvelle d’elle depuis, tout comme nous n’avons pas de Grand Pope. Actuellement, ceux qui sont le plus à même de prendre des décisions, sont Hakon, le chevalier du Verseau, et Eurydice des Gémeaux, qui a fait un beau spectacle télévisuel.

Avant même d’atteindre le premier temple, le chevalier s’en rendit compte qu’il avait oublié quelque chose. S’il avait bien pensé à prendre sa box, il avait complètement oublié les livres qu’il venait d’acheter.

- Vous pouvez m’attendre ici un instant, je reviens rapidement.

La longue ascension du Sanctuaire allait commencer, t'entraînant dans cet ultime périple qui ferait de toi un Saint à part entière. Habituée aux monts vertigineux de Jamir, les marches qui se dessinaient sous tes yeux n'avait pas de quoi te faire pâlir. Au côté de tes deux compagnons du jour, tu fis le premier pas, suivant de près le Cancer qui se voulait être le guide du jour.

*Des raccourcis ? Intéressant. Il pourrait être utile de les connaître, après tout, si nous formons l'élite de la chevalerie athénienne, il serait plutôt normal que nous soyons au courant de tout ce qui touche de près ou de loin au Sanctuaire... Bien que je dois l'avouer, mon cœur appartient à Jamir avant tout, ce qui me rend aussi peu informé sur la Grèce et notamment le Sanctuaire.*

Gravissant les marches une par une, tu pris malgré tout le temps d'établir une connexion psychique entre vous trois, afin que tes mots soient audibles tant par le Cancer que par le Sagittaire. Après tout, ce talent spirituel, qui t'était propre, pouvait s'avérer être un avantage considérable en temps de guerre. Plus efficace encore qu'une messagerie instantané.

Les mots de Razal suscitèrent en toi de nombreuses questions. Si ni Athéna, ni Grand Pope n'était présent... Cela signifiait sans aucun doute que le Sanctuaire se trouvait dans une posture fâcheuse. Tu marquas un léger silence, cherchant au travers de ton esprit la réponse à ce futur chaotique qui se présageait. Un Sanctuaire sans gouvernant était sans aucun doute une proie pour l'ennemi et si l'information venait à se répandre, les conséquences risquaient d'être dramatique. Frapper l'armée d'Athéna avant même sa réincarnation, c'est s'assurer une victoire éclair.

*Pensez-vous que je pourrais m'entretenir avec ce Azir ? J'ai de nombreuses questions concernant notre Déesse. Si je dois me battre en son nom, j'aimerais apprendre à la connaître. De plus, si le Sanctuaire ne retrouve pas rapidement un dirigeant, même temporaire, je crains que les forces du mal ne commence à se rassembler. Ne croyez-vous pas qu'il s'agit là d'une occasion en or pour les ennemis d'Athéna ?*

Tu te tournas un instant vers ton jeune apprenti. Il n'était plus ce jeune homme que tu avais connu. Il ne faisait aucun doute que tant physiquement que spirituellement, il avait grandi et était devenu digne de porter une armure d'or. Tu ne connaissais pas la portée de son cosmos, mais tu étais malgré tout intrigué par les progrès que ce dernier avait pu accomplir. Une question vint cependant se mêler au travers de tes pensées, observant tour à tour le Cancer et le Sagittaire.

*Nous venons tous d'horizons différents et nous nous apprêtons à combattre pour une divinité qui n'a aujourd'hui ni visage ni parole. La réalité est que je ne suis pas entièrement dévouée à cette dernière et je préfère être honnête à ce sujet. Ma dévotion va envers Jamir et Bouddha. Pour moi, Athéna est la plus à même de protéger mon peuple et c'est pourquoi je donnerais ma vie pour elle, mais je sens que mon cœur s'interroge. Pensez-vous comme moi ? Ou votre foi envers la Déesse de la Sagesse est absolue ?*

La question était crue et pouvait t'attirer les foudres des plus fidèles d'Athéna. Heureusement, coupé du reste du monde, eux seuls auraient connaissance de tes doutes et de ton allégeance plus que moyenne. Tu trouvais important de connaître tes futurs frères d'armes, ceux sur qui tu devrais te reposer. Et il était aussi important de comprendre pour eux, que si tu devais choisir entre Jamir et le Sanctuaire, tu n'aurais absolument aucune hésitation.

Le chevalier était déjà en train de descendre les marches, quand il entendit la question de la femme. Il se retourna un moment, intrigué par une telle capacité. Elle pouvait communiquer à distance, sans toucher la personne. Avait-elle un prérequis avant de pouvoir créer un tel lien, comme celui de connaître la personne ou de l’avoir déjà vu au moins une fois ? Est-ce que la personne qui recevait ses paroles, devaient être d’accord pour les recevoir ? Tellement de question, que le jeune homme préféra reprendre sa course vers l’entrée.

* Je n’sais pas, Azir doit se trouver quelque part au Sanctuaire, je crois. Vous ne devriez pas trop de mal à le trouver, c’est un petit blondinet aux yeux violets qui montre facilement les griffes. Ou alors ça, c’est juste parce que je suis casse-couille… *

En arrivant en bas, il remercia rapidement le soldat, tout en reprenant ses livres. Puisqu’il pouvait parler à distance, il en profita pour reprendre sa lecture, tout en écoutant les paroles de la Vierge.

* En fait, même si je suis une crevette, nous avons de supers combattants. Et entre nous, je préfère ne pas avoir de Grand Pope, plutôt qu’un popicide qui dirige le Sanctuaire en tyrannisant tous les parages. *

Pendant quelques minutes, le chevalier pu grimper les marches en silence, tout en lisant le livre qu’il tenait en main. Que faisaient le Sagittaire et son ancienne mentor ? Il ne le savait pas encore, mais la jamirienne était en train de réfléchir à beaucoup de choses, qu’elle avait finies par transmettre aux deux autres chevaliers d’ors. Razal écouta les paroles avec une grande attention, délaissant partiellement sa lecture. Finalement, en étant arrivé au milieu du trajet, il s’arrêta et leva les yeux vers le sommet des marches. Il pouvait voir les deux autres chevaliers, mais ne les rejoignit pas. Le Cancer venait de comprendre quelque chose d’important pour lui.

* En toute franchise, je ne crois pas en l’existence de Bouddha, du moins en tant que divinité. Pour moi, il est juste un éveillé puissant, ayant atteint la puissance d’un dieu mineur. En revanche, je crois en Athéna, mais simplement parce que j’ai été éduqué pour servir Arès. Alors oui, j’ai foi en elle, qu’elle soit la sagesse ou la guerre. Par contre, tes paroles m’ont offert une nouvelle piste… peut-être que je me suis trompé avec Khéops, peut-être n’était-il pas seul derrière tout ça, peut-être qu’une autre divinité, qui serait alors égyptienne, serait derrière tout ça. *

Razal, conscient qu’il allait faire quelque chose d’impoli, commença à redescendre les marches. Il devait retourner en Egypte rapidement, tant pis pour ses blessures. Si une autre divinité était derrière tout ça, il devrait en apprendre davantage. Khéops lui avait dit vouloir dominer le monde, un pharaon revenu d’entre les morts n’étaient pas forcément capable d’une telle prouesse, en revanche, un dieu en serait capable. Car si un dieu ne pouvait dominer le monde, comment une déesse aurait le pouvoir de le protéger ?

* Je suis désolé, je vais vous laisser continuer seuls. On se reverra rapidement, juste le temps de faire un aller-retour chez mon oncle. *

Le jeune homme se dépêcha ensuite de rejoindre l’entrée du Sanctuaire. Avec un peu de chance, la voiture n’était pas encore dans le garage, lui permettant de repartir rapidement.