Saint Seiya
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Valdemar
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Reprise et adaptation du post de présentation

Le début est toujours un moment important.
Dans une histoire, le début conditionne souvent la suite du récit, le ton qui sera donné aux événements qui suivront, aux péripéties que vivra le héros. Le début : cette première marche qui appelle les autres, le premier souffle qui rythme les suivants. Le rite obligatoire, l'alpha indispensable.
Oui, le début, c'est de la merde.
Voilà pour le commencement.

Les raisons antérieures, les choix et les rencontres qui ont mené à cet instant sont autant de débuts, et avoir à en choisir un pour expliquer la présence de Valdemar sur l'île de la Reine Morte relèverait de l'arbitraire. Quel point de départ serait le plus légitime, celui à prioriser ? Le jour où son corps s'était dissocié de celui de sa mère ? Celui où un uppercut en pleine face lui avait fait comprendre que le combat n'était au fond qu'un langage comme un autre ? Celui où il avait décidé de devenir linguiste spécialiste dans ce domaine ? Ses échecs ? Ses réussites ? Le poids d'une histoire familiale, dictant davantage au fond ses actions que ne le faisait sa propre volonté ?

Nous pourrions tout de même préciser qu'issu de ces générations qui n'avaient comme point de repère que ces 30 dernières années, il n'avait connu que le chaos ambiant, la relégation de l'Humanité au rôle de personnage secondaire de sa propre histoire. Certains maudissaient l'apparition des dieux qui avaient tant bouleversé le monde d'antan. Quelques uns clamaient qu'au fond rien n'avait changé : les dieux existaient désormais officiellement, et ils se montraient divinement humains, emportant les foules dans leur cortège de passion, de guerre et de gloire, d'hybris et d'héroïsme. Ce qui au fond ne changeait guère d'avant. D'autres encore racontaient à ceux qui voulaient bien l'entendre que ces êtres tutélaires redonnaient du sacré à l'existence, quand celle-ci auparavant se retrouvait conditionnée par la vénalité et le matérialisme.
Valdemar n'était pas un prêcheur de vérité. Il avait déjà les siennes à trouver, pas besoin d'en dicter pour les autres. Mais il rigolait bien de ces adorateurs, idolâtres de l'auguste et du vénérable. Certes, lui-même n'avait pas connu le monde d'« avant », mais il trouvait que dans celui-ci, nombreux étaient ceux qui s'accommodaient des nouvelles dynamiques, conjuguant à merveille dévotion et confort matériel. Les divinités, dans leur superbe souveraineté, semblaient avoir bien du mal à conjurer ou même endiguer les exactions qu'infligeaient les hommes à leurs semblables. Mais ces êtres originaires d'un autre plan astral étaient-ils vraiment là pour ça ?

Là encore, Valdemar n'avait pas la réponse à la question. Il ne se sentait pas légitime à juger du bien fondé ou non des combats que se livraient les différentes armées divines. Ce qu'il savait, par contre, au vu des récits lus et entendus, c'est qu'il ne se retrouvait dans aucune de ces divinités qui influaient depuis tant d'années sur son monde. Nulle parmi elles ne lui avait donner l'envie de se battre pour réaliser ses idéaux : s'assurer de la liberté pour tous en s'attaquant à tous ceux qui ne partageaient pas ce point de vue ; la liberté dans la mort ; la prise des armes par les réfugiés climatiques du Grand Nord... Non, décidément, rien ne trouvait un écho en lui. Et puis, il avait vu ce que cela avait donné avec son père et son oncle...

Il ne s'agissait pas de considérer que la vie était bien trop précieuse pour être sacrifiée pour un autre. Une telle réflexion demeurait d'une extrême banalité à ses yeux. Pour Valdemar, alors dans la toute puissance de sa jeunesse -il n'avait que dix-sept ans lorsqu'il s'engagea sur les chemins de cette île maudite, le comble de la misère aurait été de se trouver comme un con devant la grande faucheuse, et se rendre compte qu'il venait d'être précipité dans l'Hadès pour rien. Sur un quiproquo. Non, il ne voulait pas finir comme son oncle.
Mais se tenir loin des conflits, à l'abri des menaces, et après toutes ces années de préservation, s'apercevoir que l'on était passé à côté de ce qui fait le sel de la vie, « vivre sans avoir vécu » comme dirait le poète, cela non plus ne consistait pas pour Valdemar en un projet enthousiasmant. Ça encore, c'était bon pour d'autres. Pour son père. Pas lui.

Bien entendu, pour bien des gens, de telles considérations ne paraissaient guère plus profondes ou abouties que celle décriée par notre jeune ami. Mais que voulez-vous : nous l'avons déjà dit, Valdemar a 17 ans. L'âge des passions et de la fougue. L'âge où la concrétisation de ses désirs n'est pas une hypothèse, mais une certitude. L'âge où notre toute-puissance surpasse même celle des dieux. Mais aussi l'âge où les choix par défauts s'imposent comme des décisions mûrement réfléchies. Et puisque pour Valdemar, il fallait combattre, mais pas pour la gloire d'une déité, alors il irait rejoindre une armée humaine qui comptait dans la scène internationale ; un groupe où, s'il mourait demain, il ne le devrait qu'à lui et non à son statut de pion dans l'échiquier céleste.
Mourir au combat, il savait déjà qu'il le ferait depuis ses premières années. Pour qui, il l'avait décidé il y avait tout juste quelques jours. Il connaissait l'existence de leur repaire. Son paternel avait été une mine de savoir précieuse pour appréhender ce monde entremêlé d'espoirs humains et de manipulations éthérées.

Et maintenant qu'il venait de poser le pied sur l'île de la Reine Morte, tout était clair : il deviendrait un chevalier noir, et c'est en tant que tel qu'il laisserait une trace dans les chroniques, ou deviendrait un faire-valoir à la gloire d'un autre.
Son corps, entraîné depuis tant d'années pour le champ de bataille, n'attendait que ça. Ivre de bonheur et d'impatience – à moins qu'il ne s'agissait que d'un subterfuge pour tromper son angoisse, il fit éclater son cosmos comme pour annoncer sa venue sur l'île.


Rapidement, quelques silhouettes apparurent de-ci de-là, émergèrent des bâtiments. Comme il fallait s'y attendre, l'acte de Valdemar n'avait pas laissé indifférent : même en zone de guerre, chaque détonation attire l'attention, alors une explosion de cosmos chez des éveillés...

D'autant que Valdemar ne pouvait être considéré comme un débutant : grâce à l'entraînement qu'il avait suivi auprès de son père en Finlande, sa terre natale, il avait développé une maîtrise assez fine de ses compétences martiales et cosmiques. Pendant plusieurs années, il s'était ainsi astreint à un programme adapté pour des postulants à une armure d'argent, sous l’œil paternel aussi expérimenté qu'exigeant.
Toutefois, l'exploitation de ses aptitudes demeurait cantonnée le plus souvent au cadre des exercices, et on ne saurait guère qualifier de succès les rares exceptions. L'historique de ses combats comptait bien plus de défaites qu'autre chose... une précision que nous avons jugé utile d'indiquer, mais pour laquelle Valdemar ne prenait guère ombrage.

Non pas que ruminer ses échecs ne permettait point au jeune homme d'avancer : il n'éprouvait juste aucun intérêt pour les trophées. Le challenge ne résidait point pour notre jeune ami dans la faculté d'écraser rapidement et sans effort son adversaire. D'une part, l'Histoire regorgeait d'exemples de guerriers ou de dirigeants dont les victoires faciles n'avaient mené qu'à une défaite cuisante, tant ils s'étaient reposés sur leurs lauriers et n'en avaient tiré que suffisance. Les sentiments de toute-puissance et d'invulnérabilité éloignaient fâcheusement les salutaires prudence et précaution, menant invariablement à la déchéance et à la désillusion... D'autre part, Valdemar ne se voyait tout simplement pas en numéro 1.
Pour notre ami, l'attrait incessant de la victoire témoignait d'une certaine mégalomanie : pour les obnubilés du triomphe, le sel d'un combat ne se concrétisait que dans la victoire. Or, si seul importait de gagner, pourquoi diable avions-nous au fond de chacun cette fascination viscérale pour l'affrontement ? Pourquoi les arènes se remplissaient-elles dans l'Antiquité ? Pour quel motif aucun siège vide ne subsistait lors des Galaxian War ? Pourquoi l'homme cessait immédiatement toute activité lorsque éclatait soudainement une rixe à côté de lui ? Les focalisés de la gagne ne pouvaient concevoir un combat que comme un tremplin qui menait vers l'élite, ils se rêvaient aisément en héros mythologique. Valdemar, lui, se revendiquait de l'autre bord : seul comptait le spectacle !

Sans se considérer esthète, chaque affrontement devait encourager à s'améliorer toujours plus, à affûter corps et esprit. Le but ultime du combat n'était point son dénouement, mais bien son déroulement. Chacun devait s'efforçait de mettre l'autre toujours plus en difficulté, et l'adversaire de toujours parvenir à surpasser cette difficulté. Telle était la condition sine qua non selon notre jeune ami pour parvenir au dépassement de soi. Et le fruit d'un tel dépassement, il venait de l'offrir à l'examen et à l'approbation des hommes et des femmes qui s'approchaient maintenant de lui, sans avoir bien entendu anticipé de quelconque façon les conséquences de son acte.
Sur l'île de la Reine Morte, un tel agissement engendrait naturellement un réflexe de méfiance et de défense. Mais un homme rompu au cosmos pouvait néanmoins reconnaître, s'il en prenait la peine, que nulle agressivité n'émanait de l'aura immaculée de l'aspirant chevalier noir. Souvent agréable à la discussion mais relativement impatient, Valdemar venait une nouvelle fois d'illustrer son incapacité dans l'art subtil d'établir un premier contact...
Les silhouettes s'approchaient du jeune nordique. Quand la distance qui les séparait lui permit de les voir clairement, il eut le bon sens de diminuer puis de taire son cosmos. Devant certaines moues hostiles, voire franchement belliqueuses, notre ami prit la parole, irradiant d'enthousiasme. Concédons qu'il n'avait pas le choix : la situation qu'il venait de provoquer interdisait tout signe de faiblesse ou d'hésitation... :

"Messieurs dames, salutations ! Désolé pour mon cosmos à l'instant, je ne veux aucun mal ! Je voulais juste m'assurer d'être bien identifié avant de poursuivre dans l'île. C'est-à-dire que sur le bateau qui m'a amené ici, on m'a dit de me faire discret, mais surtout de ne pas susciter la méfiance. Or, comme je considère que quelqu'un qui cherche à se faire petit doit forcément avoir quelque chose à cacher, j'ai pensé que c'était plus simple d'annoncer la couleur..."

Nous avions effleuré du doigt la qualité des raisonnements de Valdemar en vous en restituant certains précédemment ; lorsque notre jeune ami les expose à haute voix, leur caractère proche de l'absurde n'en paraît que plus manifeste. Et à regarder les visages de son auditoire, cette observation s'imposait de plus en plus au nouveau venu qui commençait tout d'un coup à voir s'éloigner son destin de chevalier noir... Très vite, il se ressaisit et poursuivit :

"J'imagine que certains parmi vous doivent connaître des chevaliers noirs. Je suis venu ici pour les rencontrer. L'un d'entre vous pourrait-il me dire où je pourrais les trouver ?"


Un long, très long silence accueillit cette requête. Nous ne le commenterons pas. Sachez toutefois que ce silence fut aussi pesant pour Valdemar que vous l'imaginez. Au bout de quelques instants qui parurent évidemment une éternité, une femme parmi les personnes présentes -elles ne s'étaient pas compactées en une foule devant l'inconnu mais formaient des groupes épars d'individus de-ci de-là, prit la parole :

"-Et que leur veux-tu, aux chevaliers noirs ?
-Et bien, c'est-à-dire que j'ai beaucoup aimé ce qu'ils font depuis plusieurs années. Je suis un grand fan de leurs exploits à New-York ! répondit Valdemar qui imaginait à travers l'intervention de la femme le début d'un quelconque rite protocolaire pour rejoindre les sombres mercenaires, un rite qu'il avait souhaité justement initié avec l'explosion de son cosmos. Comme vous avez pu le constater, je suis moi-même un combattant, et je voudrais... enfin, j'aspire à les rejoindre pour les aider dans leurs futurs combats."

Conscient soudain que dans ce port où il avait débarqué quelques instants plus tôt ne se trouvaient peut-être que des habitants – il ne distinguait alors nul porteur d'armure, il se reprit :

"Enfin, j'ai bien des raisons, mais je trouverais normal de les exposer devant de vrais chevaliers. Je veux pas offenser hein ! Mais comme parmi vous il n'y a personne portant une armure..."

*Mais ces personnes avaient tout de même réagi à son cosmos... Il n'y avait donc pas que des pêcheurs...* Cette pensée traversa l'esprit de notre jeune ami, accroissant son sentiment de malaise. Si en plus il commençait à se montrer désobligeant envers des chevaliers... Alors, comme à son habitude lorsqu'une situation devenait selon lui trop compliquée, Valdemar afficha un visage d'impassibilité, et se figea en attendant l'évolution des événements. Le silence finissait toujours à un moment par être brisé, offrant dès lors l'occasion de rebondir.

Le salut vint d'un homme, assez âge et trapu, qui fit profiter l'assemblée de sa voix éraillée :

"Et le louv'teau, y'veut devenir un chevalier noir !? Pas un peu jeune ? un crachat suivit ce questionnement qui se voulait manifestement purement rhétorique. Et le louv'teau, y voudrait une armure alors ? Et y veut quoi par curiosité ? Y se rêverait pas par hasard en armure des Gémeaux ou un truc comme ça, et qu'il est pas assez puissant pour chercher la vraie ?". Visiblement soucieux de ponctuer ses propos par de menues astuces emphatiques, l'homme lâcha cette fois-ci un rire sarcastique et communicatif.

Valdemar fut déstabilisé. Non pas par les ricanements : la façon dont il considérait les jugements des autres avait déjà bénéficié d'un éclairage de notre part. Non, si le jeune homme ressentit soudain le besoin d'une profonde inspiration avant de répondre, cela était bien du à la question du choix de l'armure. Cela touchait un des points encore sensibles pour le jeune homme, renvoyait à quelque chose sur laquelle, au grand désespoir de son impatience caractéristique, il n'arrivait toujours pas à se positionner : son histoire familiale.


Il replongea quelques instants dans les évènements qui l'avaient conduit jusqu'ici. Une fraction de seconde pour les autres, le déroulé de sa vie dans l'esprit de Valdemar. Lorsque le jeune homme revint à la réalité après avoir revécu tous ces événements, il décréta :

"Une copie d'armure d'or ? Non merci, il y a plus d'intérêt à revenir avec la tête d'un chevalier d'or que de revêtir une imitation. Non, cher monsieur, mon choix est modeste, comme le sont mes intentions : je cherche à acquérir l'armure de l'Aurige noire. J'ai toujours été fasciné justement de voir rouler la tête d'un adversaire qu'un disque venait de séparer du reste du corps."
Et, se rappelant les mimiques emphatiques de son interlocuteurs, Valdemar lui rendit son sourire, qu'il voulut exagérément carnassier.
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