Saint Seiya
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[FB] Ich bin ein Tokioter
Zhihao
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Tokyo était une ville outragée, une ville martyrisée… mais s’agissait-il pour autant d’une ville libérée ? Rien n’était moins sûr, aussi les soldats de la 44ème Unité Spéciale s’acquittaient-ils de leur mission dans la capitale nippone avec la plus grande prudence, la plus grande discrétion et, il fallait bien le dire, une peur bleue chevillée au corps. D’ordinaire, ils auraient fait tout leur possible pour éviter d’avoir à s’en approcher, cependant les événements récents les avaient forcés à inverser leur mode d’opération habituel. Pas moins de trois divinités s’étaient affrontées en ces lieux, avant qu’une quatrième fasse son apparition dans le but de défendre les civils innocents quand la force des Kamis s’était avérée insuffisante, quand l’Empereur des Océans avait rappelé à tous la raison pour laquelle c’étaient les Olympiens qui dominaient le monde et non l’un de ces autres panthéons avalés de longue date par les sables du temps. Puis, comme si le peuple de Tokyo n’avait pas déjà assez souffert, le Léviathan était tombé du ciel tel une calamité biblique, et cette fois nul protecteur n’était venu au secours des habitants de la capitale...

Comparé au résultat de cette deuxième incursion Marina, les attentats du 11 septembre passaient pour un banal fait divers. L’avancée impitoyable de Hruodland avait tout dévasté sur son passage, ne laissant dans son sillage que ruines et cadavres. Des quartiers entiers avaient été ravagés, les morts et les disparus se comptaient déjà par dizaines de milliers, un sinistre bilan qui ne faisait que s’aggraver d’heure en heure. La ville était en proie aux incendies et aux inondations du fait de la rupture de multiples conduites d’eau et de gaz, aux coupures de courant et de communications résultant des dommages subis par les réseaux électrique et téléphonique. D’innombrables civils paniqués tentaient de fuir la capitale, craignant une troisième attaque, et ne réussissaient qu’à bloquer les routes, un problème exacerbé par l’effondrement de plusieurs tunnels de métro ; des dizaines – peut-être même des centaines – de personnes restaient piégées sous terre en ce moment-même, plus de deux jours après la catastrophe, leurs espoirs s’amenuisant à mesure que s’égrenaient les minutes.

Les autorités japonaises étaient totalement dépassées face à cette crise d’une ampleur sans précédent, raison pour laquelle la communauté internationale avait immédiatement dépêché sur place des bataillons entiers de secouristes et de médecins, ainsi qu’autant de matériel humanitaire que possible. La malédiction de Poséidon, celle qui empêchait tout navire où que ce soit sur la planète de prendre le large, compliquait singulièrement la logistique de l’opération, toutefois les Nations Unies faisaient de leur mieux… Et l’Agence chinoise avait profité sans aucun scrupule de ce dispositif pour infiltrer la capitale.

C’était de cette manière que Zhihao et d’autres membres de son unité s’étaient retrouvés déguisés en sauveteurs, à fouiller les décombres à la recherche de survivants. Plusieurs autres équipes étaient disséminées un peu partout dans une zone qui s’étendait du port aux abords du Palais Impérial, ce afin d’étendre leur périmètre d’opération et maximiser leurs chances de trouver ce qu’ils étaient venus chercher. Leur but n’était pas vraiment de sauver des vies, ou du moins pas ici et maintenant, mais plutôt de mettre la main sur des informations concernant ce qu’il s’était passé ici, aidés en cela par les pouvoirs technopathiques que leur organisation cultivait chez nombre de ses éveillés. Secourir les victimes n’était qu’un bonus ; ces informations, elles, pourraient se révéler absolument vitales pour sauver des millions de personnes sur le long terme, voire même le genre humain dans son ensemble. Ils étaient cependant bien conscients qu’ils n’étaient sans doute pas les seuls à s’être rendus à Tokyo avec des arrières-pensées peu avouables : l’endroit devait grouiller de représentants d’Agences étrangères et d’autres groupes d’intérêts, tout aussi convaincus que l’importance stratégique de ce qu’il y avait à apprendre ici valait la peine de prendre des risques. Il ne serait pas surprenant non plus que les factions divines aient envoyé leurs propres observateurs. Quant aux Chevaliers Noirs… cette ville était l’un de leurs fiefs avant que les Nyorai ne les en chassent ; avec la disparition de ce derniers, il fallait s’attendre à voir les renégats rappliquer promptement pour en reprendre possession. La nature avait horreur du vide.

Les agents chinois travaillaient donc en restant constamment sur leurs gardes, s’attendant à être découverts d’une minute à l’autre, ne s’autorisant que les plus infimes utilisations de leurs pouvoirs et seulement après avoir vérifié que personne n’était suffisamment près pour constater quoi que ce soit d’anormal. Même avec leur entraînement, la pression psychologique était intense, et ce qu’ils trouvaient sous les monceaux de béton ne faisait rien pour leur remonter le moral. Le Japon avait beau être l’ennemi atavique, personne ne méritait de subir ça.

« Encore une paire de macchabées. Ça fait… quoi, le cinquantième d’affilée ? Plus que ça ? C’était quand la dernière fois qu’on en a trouvé un vivant ? » demanda le sergent Guong après avoir soulevé un pan de mur effondré.

« Il y a trois heures, je crois... » répondit son voisin en l’aidant à dégager les cadavres ; après y avoir jeté un coup d’œil pendant quelques instants, il reprit la parole : « Tu es sûr que c’est que deux victimes ? J’ai l’impression qu’il y en a plus, mais c’est difficile à dire vu comment ils sont découpés... »

« Pas étonnant quand on voit les attaques que ce taré balançait à tout va… Putain... »

Zhihao, elle, se trouvait un peu plus loin, occupée à déblayer son propre tas de débris. Elle savait déjà ce qu’elle allait trouver dessous, même sans l’odorat du chien à ses côtés ; l’animal n’était là que pour préserver les apparences. À son tour, elle mit précautionneusement à jour deux dépouilles, en un seul morceau celles-là – ou presque. Une mère et son enfant, apparemment : la femme semblait avoir essayé de protéger sa progéniture lorsque le bâtiment s’était écroulé au-dessus d’eux. Elle était vraisemblablement décédée sur le coup, la tête écrasée par un bloc de béton massif. Le petit garçon, lui, avait eu les jambes brisées et était probablement mort d’asphyxie plusieurs heures plus tard, coincé sous le corps inerte de sa mère.

L’électrokinésiste sortit un téléphone portable d’une des poches de la défunte. L’écran était cassé et la batterie déchargée mais cela ne faisait aucune différence pour un technopathe compétent : une impulsion parapsychique si faible que même ses compagnons à quelques mètres de là auraient du mal à la détecter lui suffit à infiltrer l’appareil pour accéder aux données qui y étaient stockées.

« Aramaki Ayano, Aramaki Mamoru. » énonça-t-elle, mettant un nom sur les cadavres à ses pieds. Des cadavres qui avaient cessé d’être des inconnus maintenant que le smartphone dans sa main lui permettait de passer en revue les renseignements consignés dans sa mémoire électronique ou postés sur les réseaux sociaux, l’informait même sur ce qu’avaient été les derniers instants de sa propriétaire… Rien d’utile, cela dit. C’était le cas de tous les enregistrements déterrés jusqu’ici, aucune caméra ou micro sur le chemin de Hruodland n’avait capté d’élément nouveau par-rapport aux images des hélicoptères qui avaient filmé le carnage, l’avaient fait vivre en direct à d’innombrables téléspectateurs horrifiés aux quatre coins du monde.

Elle remit le portable à sa place et passa bien vite au prochain point d’excavation, laissant ses collègues achever de remonter les corps à la surface. Ils n’avaient pas le temps de faire dans la sensiblerie ; ils ne pouvaient plus rien pour les victimes de Tokyo, à part faire en sorte qu’elles n’aient pas perdu la vie pour rien.
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Akagi Minako. Hayashiro Sumire. Yamada Ryohei. Yamada Kotaro. Randall Mackenzie. Mitsuba Setsuna. Kurimine Hisao. Nakamura Hayato. Hasegawa Rin. Ophelia Brandt. Kisaragi Tomoe. Inoue Jinta. Tels étaient les noms des morts qu’elle avait déterrés rien qu’au cours de la dernière heure… ceux qu’elle avait pu identifier avec certitude du moins. Le nombre ferait plus que doubler si elle prenait en compte tous les cadavres anonymes, parfois réduits à l’état de fragments épars. Tout ça dans les ruines d’un seul et unique bâtiment, et ses collègues affichaient tous un bilan comparable.

« Il faudra vraiment que les grosses légumes revoient les plans d’évacuation au cas où un truc pareil arriverait chez nous. » marmonna Guong, qui tentait de se distraire de cette macabre routine en faisant la conversation sur le canal de communications. Tous les sujets de discussion finissaient immanquablement par les ramener à leur besogne, cela dit. « Je veux dire, cet endroit est pas loin de celui où le Léviathan a fini par s’arrêter, non ? Ils avaient tout le temps de le voir venir, ils auraient pu essayer de s’enfuir, alors pourquoi on trouve autant de victimes ? »

« C’est vrai qu’il a pris son temps en plus, le salaud. » ajouta le caporal Zhexian. « Ça lui a pris des heures pour arriver jusqu’ici depuis le port, il a fait durer le plaisir. »

« Soyons heureux qu’il se soit montré plus sadique ou arrogant que pragmatique. Un éveillé de son niveau, s’il avait fait usage de toute sa vitesse, n’aurait eu aucun mal à raser la ville entière en quelques minutes et là les cadavres se compteraient par millions. »

Un frisson parcourut le groupe. Une telle puissance… nul individu ne devrait en être doté, qu’importent ses intentions. La technologie humaine avait produit des armes capables de rivaliser avec le potentiel destructeur des chevaliers les plus dangereux, certes, mais celles-ci étaient bridées par des restrictions auxquels lesdits chevaliers n’étaient pas soumis. Hélas, au-delà d’un certain niveau, seul un éveillé pouvait faire obstacle à un autre éveillé. C’était un problème majeur mais en plus, dans le jeu du chat et de la souris auquel se livraient les Saints et leurs adversaires, l’avantage allait clairement à ces derniers. Ils pouvaient apparaître où bon leur semblait de manière totalement imprévisible, commettre un massacre puis disparaître aussitôt ; le temps que l’information remonte au Sanctuaire et que l’un des protecteurs de l’humanité soit envoyé sur place, il était déjà trop tard. Zhihao se demanda s’ils étaient à l’aube d’une nouvelle forme de guerre asymétrique. Si c’était le cas, nul ne serait plus jamais en sécurité, il ne serait même plus nécessaire qu’Athéna tombe pour que ses adversaires imposent leur règne de terreur.

Et ils en étaient dangereusement proches, à en juger par la chronologie des événements que leurs équipes avaient pu reconstituer à partir d’enregistrement glanés ici et là au cours de la journée. Car ce n’était pas l’intervention d’un des vaillants paladins de la déesse de la Sagesse qui avait mis fin aux atrocités perpétrées à Tokyo, mais bel et bien celle d’un second Marina ! S’il y avait bien une preuve que l’humanité vivait et mourait désormais au gré de l’humeur de ses ennemis, c’était celle-là…

« On est tous foutus. » résuma le sergent, disant tout haut ce que tous ses camarades pensaient tout bas. Difficile de lui donner tort alors que la capitale nippone avait été transformée en un gigantesque monument rappelant la mortalité et la fragilité de l’espèce humaine.

« Peut-être, mais on ne se laissera pas exterminer si facilement. » rétorqua l’électrokinésiste, qui tomba sur une énième carcasse en retournant une dalle fracassée. Nishizuma Aoki, nota-t-elle distraitement. « Nous ne sommes que des insectes de leur point de vue, on peut se servir de ça du moment qu’on a les bons outils, les bonnes tactiques... »

Et à propos d’outils, il serait bientôt l’heure de tenter d’en acquérir un nouveau. La deuxième partie de leur opération se déroulerait à la nuit tombée. Beaucoup plus risquée mais si les scientifiques avaient raison, le jeu en valait la chandelle.
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Les agents se mirent en mouvement une heure après que le soleil ait disparu sous l’horizon. Leur destination : l’épicentre de la première bataille de Tokyo. Il leur avait fallu adopter un tout nouveau déguisement, se faisant passer cette fois pour l’une des innombrables patrouilles des forces d’autodéfense quadrillant les abords de la gigantesque balafre qui défigurait la capitale. Ils devaient progresser avec précaution pour ne pas mettre la puce à l’oreille des véritables militaires et policiers japonais qu’ils croisaient de plus en plus souvent à mesure qu’ils se rapprochaient de ground zero, mais la seule vue de leur uniforme avait l’avantage de faire fuir les pillards parcourant les décombres tels une infestation de cafards.

« Combien d’entre eux sont comme nous, à votre avis ? » interrogea Zhexian sur le canal de communication après qu’ils aient rencontré leur quatrième patrouille en moins d’un quart d’heure. Ils n’avaient pas à craindre que qui ce soit les reconnaisse ou les entende vu que tous ceux qui travaillaient sur la zone portaient de lourds masques respiratoires, qu’ils soient secouristes, pompiers, policiers ou militaires. Une nécessité avec l’incroyable quantité de cendres et de poussières flottant toujours dans l’air, les leçons du 11 septembre avaient bien été apprises.

« Beaucoup. » répondit Zhihao. « Tokyo doit grouiller de barbouzes mais avec tous les regards qui sont braqués dessus, ils doivent avoir reçu les mêmes ordres que nous. »

« Ne soyez pas ceux qui mettez le feu aux poudres. » compléta le capitaine Fei, le meneur de l’équipe. « Ce qu'il s’est passé ici est trop important pour perdre notre temps avec les enfantillages habituels. »

Certes, cela dit Zhihao n'était pas sûre de la capacité des autres nations à se comporter comme si la ville était une zone neutre ; elle aurait préféré que sa survie ne dépende pas de l’intelligence et de la stabilité mentale de leurs ennemis américains, russes ou japonais. Si l’Agence US n’agissait pas comme un ramassis de cow-boys – contrairement au reste de leur armée –, il n’en restait pas moins que leur pays s’était engagé sur une trajectoire des plus inquiétantes avant que les élections présidentielles ne soient interrompues par l’attaque perpétrée par Poséidon sur l’un de leurs partenaires les plus proches. Les russes, eux, devaient être à cran depuis que le même Léviathan qui s’en était ensuite pris à Tokyo avait humilié leur armée et forcé leur président à livrer son pays aux Marinas. Enfin, il y avait peu de chance que les agents nippons tolèrent la présence d’espions étrangers sur leur sol après que leur capitale ait été frappée deux fois d’affilée. Mais il pouvait toujours y avoir pire.

« Ce ne sont pas nos homologues qui m’inquiètent le plus, mon capitaine, ce sont tous les autres vautours. »

Adonai Tsabaoth, le Perfect World Movement, ce qu’il restait de Phénix et toutes ces autres organisations de fanatiques ou de profiteurs en tout genre qui cherchaient à se servir du chaos de cette ère d’éveillés et de prétendues divinités pour devenir aussi puissantes – voire même plus – que les gouvernements. Non seulement ces gens-là n’avaient de respect pour rien, mais ils pouvaient faire preuve d’un niveau de stupidité tout bonnement spectaculaire.

« Effectivement, et c'est pour cela que nous devons rester sur nos gardes. Maintenant silence, nous arrivons à l’objectif ! »

Ils avaient réussi la partie la plus facile et ils se retrouvaient en vue de leur cible de la nuit : la barrière végétale cyclopéenne érigée par Izanagi...
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Le voir de loin était une chose mais répéter la chose de près en était une autre : le rempart créé par le kami pour contenir la furie de l’Empereur des Océans était indéniablement l’œuvre d’une puissance supérieure, même s’il lui en coûtait de l’admettre. Aucun cerisier d’origine naturelle n’atteignait une telle taille, que ce soit par sa hauteur ou la profondeur de ses racines. Celles-ci s’étaient enfoncées à des centaines de mètres sous terre, maintenant le sol en place pour réduire l’ampleur des secousses sismiques, aidées en cela par l’incroyable résistance du bois et la vitalité débordante du végétal ; d’autres qu’eux avaient déjà tenté d’en prélever des échantillons, et leurs tronçonneuses n’avaient réussi qu’à infliger des dommages superficiels qui s’étaient entièrement résorbés en quelques minutes. Enfin et malgré le fait que ce ne soit pas la saison, ses branches étaient couvertes de fleurs luminescentes écarlates qui refusaient de se mettre à tomber, là où la faible durée de vie de celles des cerisiers ordinaires en avait fait un symbole d’éphémérité.

Mais ce n’était pas ce qui posait problème à Zhihao. Non, ce qui la dérangeait c’était ce qui se situait au-delà des apparences, ce que les non-éveillés ne pouvaient percevoir, à savoir l’aura oppressante qui se dégageait de l’arbre. Dire qu’il ne s’agissait que d’un pâle écho de la puissance d’Izanagi et que le végétal était censé être un protecteur, une présence réconfortante…

« Peut-être qu’il arrive à percevoir mes intentions et qu’il m’identifie moi aussi comme un ennemi de ce pays. » théorisa-t-elle, sautant de suite sur la conclusion la plus pessimiste – une attitude qui lui avait sauvé la vie plus d’une fois.

« Sommes-nous certains qu’il ne s’agit que d’une énergie résiduelle, mon capitaine ? J’ai l’impression que cette chose m’observe et qu’elle n’approuve pas ma présence. »

« Nous ne sommes pas certains de grand-chose lieutenant, c’est justement pour ça que nous sommes venus chercher des réponses ici. » l’admonesta son supérieur depuis le toit d’où il surveillait sa progression, à bonne distance de l’arbre. Et c’était là que se situait son second problème : si leur unité avait pu tromper la vigilance des patrouilles jusqu’ici, les abords immédiats de leur cible étaient trop sécurisés pour espérer passer inaperçus en groupe. Zhihao avait donc été envoyée seule récolter des données et des échantillons tandis que le reste de l’équipe assurait ses arrières. Elle comprenait la raison de cette approche, la nécessité de limiter les pertes en cas d’obstacle imprévu, mais cela ne l’aidait pas côté tranquillité d’esprit.

« Oui, mon capitaine. »

Si l’arbre pouvait lire dans ses pensées comme les armures des chevaliers étaient réputées pouvoir lire celles de leurs porteurs, s’il pouvait se défendre, s’il pouvait contacter son créateur pour lui faire part de ce qu’il avait appris, si, si, si, si… Aucune de ces éventualités n’était impossible, elle avait été témoin d’événements encore plus étranges au cours de ses années de service et après la piqûre de rappel qui venait d’être administrée à l’humanité, elle ne pouvait pas ne pas penser au pire. Certes, les kamis avaient été désincarnés et leurs guerriers renvoyés à leur sommeil, mais cela ne voulait pas dire qu’ils n’avaient pas laissé une ou deux mauvaises surprises derrière eux.

« Terrifiée par une plante. Si on m’avait dit que ça m’arriverait un jour... »

Une traversée de rue en se rendant invisible aux caméras de sécurité et en exploitant le moment où les gardes ne regardaient pas dans sa direction, puis une entrée dans un bâtiment en déverrouillant un cadenas à l'aide de sa métallokinésie plus tard et elle arriva enfin à l’objectif. Refermant et reverrouillant la porte derrière elle, elle posa les yeux sur la section de l'arbre qui avait poussé ici, à l'intérieur d'un entrepôt dont il avait éventré le sol en béton avant d'en percer le toit. Personne pour observer cette portion de la barrière végétale, à part ses camarades qui la surveillaient depuis l'extérieur comme si elle allait soudain s’animer pour la mettre en pièces. L’éveillée se délesta de son sac, dont elle se mit à extraire le contenu. Elle n’aurait pas beaucoup de temps pour se mettre au travail.
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Les scientifiques leur avaient remis toute une panoplie de capteurs qui se mirent à effectuer leurs relevés dès qu’elle les disposa autour de l’arbre, mais l’instrument de mesure le plus important était l’éveillée elle-même. Elle posa sa main sur l’écorce avec réticence, espérant que sa tenue hazmat suffirait à la protéger d’un éventuel piège, et se concentra.

En tant qu’électrokinésiste, sa spécialité était la manipulation de la matière à l’échelle atomique. La capacité à analyser ladite matière à ce même niveau était indispensable au bon exercice de cette faculté, ce qui faisait d’elle la soldate la plus apte à recueillir les informations demandées par les grosses légumes. Elle ouvrit donc son esprit le plus possible, étudiant le colossal organisme de ses molécules les plus insignifiantes à sa structure d’ensemble. Elle ne s’arrêta pas à une simple observation physico-chimique et examina également le reliquat de l’essence d’Izanagi qui infusait chacune de ses cellules. Le volume d’information était proprement ahurissant, et elle aurait sans doute été terrassée par une surcharge sensorielle si elle n’avait pu compter que sur ses neurones limités ; heureusement, elle n’était pas celle qui se chargerait de traiter et d’interpréter ces données. Elle n’avait pas besoin de comprendre : ses implants cérébraux les transmettaient aussitôt aux super-ordinateurs de l’Agence, de l’autre côté de la mer, une immense machine dont elle n’était qu’un terminal.

Zhihao fut tout de même prise de vertiges en dépit de cette protection, la forçant à s’arrêter au bout de deux minutes et à en attendre cinq de plus que son estomac cesse de se rebeller. Elle ferait une pause avant de reprendre ; elle pouvait toujours s’atteler à prélever les échantillons pendant ce temps.

« Est-ce que le labo a bien reçu la transmission ? » interrogea-t-elle à voix haute plutôt que d’aggraver son malaise en faisant usage de la connexion technopathique.

« Oui, mais à première vue l’analyse métaphysique ne donne qu’un charabia sans queue ni tête. »

Évidemment, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’ils arrivent si facilement à disséquer la signature énergétique d’une prétendue divinité, surtout quand celle-ci était polluée par les interférences dues à la présence de trois de ses congénères et était de surcroît vieille de plusieurs jours. Ils pourraient toujours apprendre de leur échec, sauf que ça ne lui donnait guère confiance en leur capacité à mettre cette énergie en culture une fois qu’ils leur auraient ramené leurs échantillons. Le cadavre d’un des deux réceptacles auraient été beaucoup plus utiles dans cette optique ; hélas, les kamis avaient fait preuve d’une sensiblerie atypique pour des êtres de leur espèce en s’extirpant volontairement de leurs hôtes pour ensuite les mettre en sécurité, mettant ce précieux matériel de recherche hors de portée.

Il leur faudrait donc se contenter de morceaux de ce gigantesque cerisier. S’ils ne pouvaient pas en apprendre davantage sur ce soi-disant Dieu, ils s’en serviraient au moins pour mieux comprendre sa macrophytokinésie. Ce savoir avait de nombreuses applications potentielles ; peut-être que quelque chose de positif ressortirait de cette catastrophe, comme ça. Ou peut-être qu’ils n’en tireraient rien et se retrouveraient réduits à les planter dans des pots pour en faire des bonsaïs ; peut-être même que c'était ça le secret pour cultiver l'énergie d'une divinité japonaise.

Sauf que le damné végétal refusait de coopérer : ses craintes se révélaient infondées car il n’avait pas contre-attaqué mais même avec sa Chunjun, Zhihao avait le plus grand mal à couper une branche de largeur conséquente. Pour couronner le tout, le bois repoussait à vue d’œil ; son arme se retrouverait coincée si elle ne faisait pas attention.

« Fils de… Capitaine, puis-je vous emprunter la vôtre, s’il vous plaît ? Ce sera plus propre. »

« Accordé, lieutenant. »

Une pression sur un interrupteur mental et son esprit se retrouva connecté à celui de son supérieur, lui donnant temporairement accès à une technique qui n’était pas la sienne. Elle fit de son mieux pour ignorer la douleur parcourant son système nerveux malmené tandis que son pouvoir se saisissait du carbone présent dans l’air environnant. Elle le guida au bout de l’index de sa main libre, où il fut assemblé en un long rectangle si fin qu’il en devenait presque invisible. D’un mouvement du poignet, la branche se retrouva séparée du reste de l’arbre sans opposer la moindre résistance, sectionnée net par une lame au tranchant monoatomique.

« C’est mieux. Merci, mon capitaine. »

Elle réitéra la manœuvre plusieurs fois, toujours sur la même branche, en coupant toujours précisément au même endroit après que le bois ait fini de se régénérer. Elle s’était remise à son analyse entre-temps, cherchant à récolter des informations sur la façon dont la plante réparait les dégâts subis. Chaque prélèvement fut dûment placé dans un tube métallique qui se remplit d’azote liquide une fois hermétiquement scellé, cette dernière étape faisant disparaître l’aura de la plante en la faisant entrer en hibernation. Une chance, peut-être qu’ils n’auraient pas besoin d’utiliser le matériel fourni par les occultistes pour éviter d’attirer l’attention de tous les éveillés à la ronde.

« Lieutenant, j’espère que vous avez bientôt terminé parce qu’il va y avoir du grabuge dehors. »

« Quel genre de grabuge ? »

« Cultistes. Les gardes ont appelé du renfort, et ils commencent à passer les bâtiments au peigne fin au cas où il s’agirait d’une diversion. »

« Merde. Reçu, je remballe et j’arrive ! » fit-elle en joignant le geste à la parole. Ils tombaient toujours au plus mauvais moment… Il ne fallut que quelques instants avant que les premiers cris se fassent entendre, puis le bruit des bottes alors que les allées se mettaient à grouiller de policiers et de militaires se précipitant vers l’altercation. S’échapper au niveau du sol était devenu trop risqué : il ne lui restait plus qu’à passer par les toits, là où il n’y avait pas d’éclairage. Ce qui l’obligeait à escalader le tronc si elle voulait se servir du trou dans le plafond.

« Je ne suis plus à un sacrilège près... » pensa-t-elle en entamant son ascension.
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« Vous n’avez pas le droit d’entrer ici, c’est une zone interdite ! Dispersez-vous, je répète, dispersez-vous ! »

Amplifié par les mégaphones, l’avertissement tonna dans tout le quartier, mais la foule qui avançait vers les gardiens de la paix n’en avait cure. Les mantras qu’elle émettait, entremêlés de slogans et d’injures, rivalisaient presque de volume avec les sommations qui s’ensuivirent : « Dispersez-vous ou nous allons ouvrir le feu ! »

La réponse des cultistes fut une pluie de pierres et de cocktails molotov. Les gourous haranguèrent leurs fidèles et ceux-ci chargèrent la ligne de boucliers anti-émeute ; les forces de l’ordre ripostèrent à coups de matraques et de tasers, de lacrymos et de balles en caoutchouc puis, quand tout cela se révéla insuffisant, au canon à eau.

« Il doit y en avoir des centaines, comment ça se fait qu’on ne les ait pas vus arriver ? » pesta la chinoise, dont les compétences en matière de parkour étaient mises à rude épreuve : elle devait bondir de toit en toit sans se faire remarquer des troupes au sol tout en se cachant à chaque passage d’un hélicoptère ou d’un drone venu apporter un soutien aérien aux troupes en question.

« Ils sont venus séparément, par petits groupes et par des chemins détournés. Je crois même que certains ont fait la traversée des égouts. »

Une série de coups de feu retentit et s’acheva sur une violente détonation. Celle d’une véritable grenade, pas ces jouets non-létaux qu’on distribuait à la police : les fanatiques étaient armés, eux aussi. Des fusées éclairantes s’élevèrent dans les airs et l’affrontement redoubla d’intensité. On ne pouvait cependant pas appeler ça une bataille rangée, car ce triste spectacle était beaucoup trop désordonné.

« Les cultistes se battent entre eux au moins autant qu’ils s’attaquent aux gardes. » nota Zhihao. Ce n’était pas étonnant : le Japon était l’héritier d’une longue tradition syncrétique qui, au cours des deux derniers siècles, avait permis la prolifération d’un nombre important de ce que les locaux appelaient charitablement les « nouvelles religions » et que le reste du monde civilisé – pas les États-Unis donc, qui n’avaient pas de leçons à donner en la matière – appelait un ramassis de sectes plus ou moins dérangées.

C’était à cause d’elles – et des agents de gros pleins de fric prêts à payer une fortune pour faire l’acquisition d’un fragment de divinité et ainsi impressionner leurs amis – que personne n’avait le droit de s’approcher du cerisier géant d’Izanagi. Au début, les autorités impériales avaient autorisé le public à accéder à une portion de la barrière végétale assez éloignée de l’épicentre du cataclysme, pour lui permettre de rendre hommage aux kamis qui s’étaient sacrifiés pour sauver la capitale. Il ne s’était pas écoulé une demie-journée avant que des légions de maniaques ne rappliquent des quatre coins du pays et ne démontrent pourquoi c’était une très mauvaise idée.

Les sectes monothéistes les plus extrêmes voulaient détruire l’arbre car elles y voyaient un symbole d’idolâtrie – très courageux de leur part, de s’en prendre à des entités qui n’étaient plus en état de se défendre. Les adeptes radicaux de Poséidon ou d’Hadès ne comptaient pas leur abandonner la vedette car ils voulaient faire la même chose en terminant le travail au nom de leurs dieux à eux. Les adorateurs des kamis s’opposaient bien évidemment aux croisades de ces deux premières catégories, aux effectifs augmentés et enhardis par la présence de fanatiques venus de l’étranger. Si ce n’était que cela ça n’aurait pas été si terrible, sauf que chaque secte shinto voulait prendre possession de ce « lieu sacré » au nom de son illuminé en chef respectif et y célébrer des rituels qui allaient de l’absurde au révoltant en passant par l’obscène. Apparemment, certaines d’entre elles croyaient même que la couleur écarlate des pétales – tranchant avec le rose pâle qui faisait normalement le renom de la fleur impériale – était un message de leurs dieux, un signe indiquant qu’ils avaient besoin d’un sacrifice offert par leurs fidèles pour se relever des cendres de leur défaite.

« MORT AUX FAUX DIEUX ! »

« REPENTEZ-VOUS AU NOM DE L’OLYMPE, MÉCRÉANTS, CAR LA FIN EST PROCHE ! »

« POUR LA RENAISSANCE DE NOS SAUVEURS, À L’ASSAUT ! »

« Ces types sont tarés. »
fit sobrement l’un de ses collègues, ce à quoi les membres de l’unité ne purent qu’acquiescer. Une explosion ponctua fort à propos ses paroles, donnant lieu à un nouvel échange de tirs ; il semblait que la police et l’armée avaient décidé d’arrêter de jouer et de passer aux balles réelles. Zhihao sortit de la zone juste à temps pour voir débarquer un trio d’hélicoptères militaires venus remplacer celui des forces de police, contraint de se replier après avoir essuyé plusieurs rafales d’arme automatique, ainsi qu’une file de fourgons blindés chargés de soldats. Un dernier saut la fit arriver sur le toit où se tenait son supérieur ; elle se réceptionna d’une roulade et accepta la main de l’officier lorsque celui-ci l’aida à se relever.

« Rien de cassé, lieutenant ? Ils ne vous ont pas vue ? »

« Négatif, mon capitaine. Je n’ai capté aucune communication faisant état de ma présence. Pareil du côté des caméras embarquées des drones et des hélicos. »

« Excellent. Maintenant rentrons avant que les combats ne débordent jusqu’ici. »
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