Le doigt tapote légèrement contre l'accoudoir du fauteuil. La patience est une vertu essentielle dans de nombreuses activités, dont celles de Noah... Suivre, pister... Comprendre le déplacement, trouver le bon moment... Oui, le calme doit dominer. La patience doit guider chaque gestes. C'est ainsi que les choses fonctionnent. Mais lorsque certains autres acteurs de ce milieu ont décidé de faire les choses autrement... cela a l'habitude de rendre les choses bien plus délicates à gérer.
Le rythme du mouvement de son index devient un peu plus rapide, alors que la tête de l'homme est retirée du bassin d'eau et de glaçons. Un instant, le Seigneur penche la tête sur le côté, son visage couvert d'un masque d'écorces et de bois. « Ma réponse... » L'éveil... le cosmos... tant de capacités magnifiques, certes. Mais rien ne vaut les outils traditionnels dans certaines situations... S'ils ne sont pas plus extraordinaires et effrayants... ils ont leur impact. Leurs effets. Ainsi, Noah observe, à travers les orifices sombres. Ses lèvres s'étirent en un fin sourire devant l'inclinaison supplémentaire de la tête de la victime. Ce simple mouvement de soumission suffit alors au Seigneur pour lever un instant sa main.

« Laisse nous. » La femme, regardant un instant son supérieur, lâche ensuite la victime, reculant de quelques pas avant de les laisser ainsi en paix. À nouveau, le plus sain – de corps – des deux hommes de la pièce tapote sur son accoudoir. Le rythme est régulier. Son regard perce dans l'obscurité de son masque. Une lueur luit, un court instant. Et il parle. Faiblement. Difficilement. Mais sa voix réussie à remplir la pièce humide.

Et chaque éléments sont assimilés, gardés en mémoire. Cela l'énerve. Un peu. La main mise sur cette ville par le Seigneur du Lion est importante, il n'y a rien à redire dessus. Mais la vermine semble s'être intéressée de trop près à certaines choses... profitant d'un silence inquiétant de la part du dirigeant de l'ombre. Il l'écoute, jusqu'au bout. D'autres informations seraient intéressantes mais... il allait devoir faire sans. Ils allaient devoir faire sans. Mais puiser dans les ressources du Lion d'Obsidienne ne serait pas une idée particulièrement intéressante... Et faire venir trop de ses propres fidèles pourrait être pris comme une tentative d'usurpation. Bien... alors ce sera à l'appel d'offre : les Black Knights ne sont rien de plus que des mercenaires, lorsqu'ils veulent. Et qui sait, peut-être une perle pourrait briller. Il faut toujours être à l’affût d'une nouvelle rencontre.

Se redressant, le Seigneur passe sa main contre l'épaule de la victime.
« Merci. » Puis, simplement, il prend congé... alors que sa voix résonne une ultime fois, ordonnant alors de se débarrasser définitivement du déchet. La compétition est un art des plus rudes. Et les affaires et le crime possèdent un point en commun : c'est dans ces secteurs que cette réalité se vérifie le plus.

Une semaine s'écoule alors,

L'odeur de l'entrepôt désaffecté semble encore infestée par la puanteur caractéristique des importantes cargaisons de poissons qui pouvaient passer par ici. C'est ici qu'il attend, tranquillement. Comment passer une annonce efficace dans les réseaux internes de l'Ordre Noir. Une somme précisée. Une présentation rapide de certains risques, mais surtout, un ordre assez clair : la discrétion est la clé. Si, parfois, être bruyant est une diversion intéressante... Noah ne souhaite pas d'un nouvel épisode Reagan. Les Chevaliers Noirs ne possèdent ni protecteurs divins, ni véritables protections. Leurs armes doivent être différentes.
Au moins cet épisode aura eu le mérite de présenter un nouveau visage... Que Noah étudie, justement. Avant la disparition, au tout début, lorsque les caméras réussissaient encore à tourner. Une capture d'écran domine ainsi sa tablette, montrant la demoiselle.

Cette histoire ne sera pas des plus simples à régler... Mais, fort heureusement, il n'avait aucunement la charge de cette affaire... D'ailleurs, il va jusqu'à se demander si un Seigneur osera se pencher sur le problème.

Lorsque le bruit d'une voiture approche, l'assassin décide supprime la photo de cette nouvelle épine. Les questions plus tard, l'heure est maintenant au travail et aux contrats. Ainsi qu'à la rencontre. Entre deux membres de l'Ordre, s'il ne se trompe pas... et lui, un Seigneur. Et quel Seigneur. Installé sur sa Pandora Box sombre, vêtu d'une tenue des plus pratiques, sa capuche posée contre sa tignasse, il ne ressemble pas cette idée des Seigneurs. Seul son masque, posé sur son visage, vient arracher l'idée d'une simple rencontre. Tapant légèrement son pied – recouvert par une botte de combat – il regarde alors en direction de la porte de l'entrepôt. Une caméra à l'extérieure. Semblant désactivée.
Elle ne l'est pas, bien entendu. L'image montrant au moins l'une des deux personnes, accompagnée d'un représentant de Noah. Ce dernier remonte l'un de ses pieds bottés, la posant simplement contre la box, son coude s'appuyant contre le genoux relevé.

« Bonsoir. » Voix douce. Accueillante. La politesse, un gage de qualité.
Tout comme l'information. Qu'est-ce qui a pu être dit aux sélectionnés ? Un regroupement criminel semble se manifester dans les rues de Tokyo. Des familles cherchant à retrouver une certaine force, perdue suite à la prise de pouvoir par le Lion Noir. Pour cela, ils utilisent des ressources. Nombreuses.

Observation. Découverte d'information. Et enfin trouver la tête de l'hydre, pour s'en débarrasser. Voilà ce qu'il voulait. Mais était-ce tout ? Non. Car l'Ordre, qu'importe le Seigneur à la tête de Tokyo, ne peut cracher sur des marchandises. Mais, tout ceci leur sera expliqué. En temps. En heure. Dans pas longtemps, du moins l'espère t-il.

Spoiler:

Intéressante perspective que voilà. Les deux papillons qui sont venus jusqu'à lui semblent être dotées de couleurs particulièrement opposées. Chaque individu est différent, c'est ce que certains aiment à dire. Dans cette individualité cohabitent de nombreuses qualités... qui peuvent renforcer les autres. Pourquoi ne pas tester cette théorie ? Silencieux pendant quelques secondes – qui peuvent autant sembler interminables que nom – le Seigneur observe ces deux demoiselles.

Bien entendu, leurs noms lui sont parvenus. Avec un profil, toutes deux répondants aux critères demandés. Une certaine attention à l'environnement, une capacité à s'adapter aux situations les plus particulières. Des aptitudes, à se faufiler, à être quelqu'un d'autre. Habiter les ombres et frapper, une précision chirurgicale et mortelle. Il ne demande pas plus que cela.
Zhihao, Myra. Sa mémoire s'active, cherchant les différents détails des informations parvenues. L'Armure Noire de la Boussole. Le Caméléon Noir. Le passé trouble de l'une comme l'autre laisse entrevoir des profils intéressants.

De nouvelles recrues ? Peut-être... Il faudrait se rendre compte de leurs différents talents... et de leur aptitude à s'adapter à toutes les situations.

Son regard passe, durant ces quelques secondes, de l'une à l'autre... puis il se redresse, passant ses mains dans son dos. Il hoche alors, doucement, la tête. « Bien... » Il ne dira rien sur le comportement de la deuxième jeune femme. Pour le moment. « Je ne suis pas aujourd'hui un simple supérieur... » Commencer par la situation professionnelle, leur position, le plus important. « Je serais aussi un partenaire.... Donc, malgré une certaine méconnaissance de chacun d'entre nous, du moins sur un plan relationnel... je tiens à un réel professionnalisme. Le client principal de cette mission est l'Ordre, que je représente. Adam, c'est ainsi que vous pouvez m'appeler. » Jouer le rôle d'intervenant et de client... voilà une étrange situation, même pour lui. Mais une situation essentielle à la poursuite de l'équilibre particulier qui s'est formé entre les Seigneurs Noirs. Malgré l'appartenance du Lion Noir à l'Ordre... c'est sa propre influence qui agit.

Il se met de côté, un instant, montrant un écran à leur gauche, légèrement plus loin. Attrapant une télécommande, il allume l'appareil, relié par réseau à l'ordinateur. Des photographies, montrant diverses personnes, de nombreux échanges, de marchandises, d'argent. Du commerce. Souterrain, bien entendu. « Nous avons appris que certains clans mafieux de Tokyo se sont rassemblés. Un moyen comme un autre de tenter de contrer l'influence de l'Ordre actuellement présente. » Il pose la télécommande, appuyant sur un touche pour montrer une zone du port de Tokyo. Un autre quartier du port. Plus à l'est. « Dans deux heure, quelques uns des représentants de ces clans vont se rassembler pour finaliser, avec un trafiquant d'armes, une vente. La quantité serait suffisamment importantes pour permettre un retour en force de ces clans. Si, sur le court terme, cette situation n'est pas problématique... sur le moyen et long termes, les choses seront différentes. »

Il s'installe de nouveau sur la Pandora Box, soupirant, doucement. Il n'est pas question d'un réel problème d'arme, mais plutôt d'une situation qui peut déstabiliser l'équilibre de Tokyo, du moins pour les Black Knights : l'absence actuelle du Seigneur du Lion Noir crée une faille vers laquelle les Yakuzas tentent de s'engouffrer. « Armés ainsi, ils souhaiteront se débarrasser de la concurrence restante à leur niveau. Soit en les assimilant, soit en les brisant, définitivement. » Qu'il est long ce briefing, même pour lui. Mais rien ne vaut la sécurité maîtrisée.

« Nous allons ralentir leurs plans. Nous n'allons pas les détruire, maintenant en tout cas. Pour le moment je souhaite une attaque rapide, efficace, sur ce rassemblement. Quatre objectifs essentiels. Le premier est la récupération de sa marchandise et s'occuper du trafiquant. Il arrive en bateau, possède les autorisations nécessaires. Cette mission sera à l'un de mes rares agents présents à Tokyo. Nous nous partagerons les trois autres objectifs. L'un est d'éliminer deux des trois représentants présents. Un autre est de capturer le troisième représentant. Ils sont correctement défendus. L'utilisation des capacités cosmiques est à limité si celles-ci paraissent trop extraordinaire. Nous ne souhaitons pas que le clan stop toutes ses activités, sinon remonter à la tête de l'Hydre sera bien plus difficile. Enfin, le dernier objectif, mais le plus important... » Il lève un instant les yeux vers elles, souriant derrière son masque.

« De cet objectif dépendra toute l'opération. Ce groupe est installé depuis suffisamment longtemps pour avoir installé un système de surveillance. Il doit être piraté, avant toute tentative, pour que les images ne nous montrent pas agir. Enfin, cette personne aura aussi comme mission secondaire de récupérer la somme et de la fournir à l'un de nos contacts nippon. Selon nos informations... » Une touche, une nouvelle image, l'entrée d'un entrepôt secondaire. « L'argent est entreposée ici. Surveillée, elle aussi. Le système de surveillance est indépendant du premier, donc il faudra de nouveau tout pirater. Bien entendu, pour chacun des deux, il ne faut pas oublier les potentiels alarmes et autres systèmes de détection. J'aimerai que le problème soit réglé le plus efficacement possible. » Pas vraiment ce qu'il apprécie, du moins, pas totalement. La traque, c'est bien plus son rayon. Bien plus ce qu'il aime faire.

Mais qu'importe, les obligations sont là.

« Il y aura sûrement certains gardes, bien entendu... Ce sera à la personne de s'en occuper. Dès que les deux colis de la zone sont récupérés, j'enverrai mes autres agents préparer le reste. » Des représailles a un risque important. Des représailles lourdes. Avec des morts, de chaque côté...

Quelle longue préparation pour des mafieux... Mais surtout...
Quel long briefing.

« Bien. Avez-vous des questions ? Vous avez la possibilité de choisir vos affectations. Mais cela vous obligera à être équipé d'une micro-caméra. Je pourrai ainsi évaluer vos performances... Nous serons aussi connectés par radio. » Concernant la caméra... il souhaitait ainsi évaluer les possibilités. Recruter est un art difficile et le simple entretien ne suffit pas. « Oh et... j'ai oublié. Aucune armure n'est autorisée. Pour vous, comme pour moi. Nous ne souhaitons pas qu'ils voient des Éveillés. Nous voulons qu'ils voient, s'ils nous voient, des mercenaires, des personnes que des rivaux auraient pu payer. » Un travail à l'ancienne. Un équipement fourni, mortel, tant dans le sens de l'efficacité que de la nature des objets.

« Si vous n'avez aucune question, nous allons nous préparer et je vous donnerai les différentes informations concernant vos cibles, ainsi que le point de rassemblement. Si vous avez des questions concernant l'actuelle situation, comme je l'ai dit... c'est maintenant. »

« Bonne question, Zhihao. Et parfait, tu auras donc la charge de cette mission. » Il glisse ses mains dans son dos, regardant un instant la demoiselle, détaillant son attitude, son regard, avant d'observer le duo. « Tout porte à croire que ce regroupement mafieux s'est octroyé les services de deux éveillés. Un frère et une sœur. Ils n'ont pas été détectés, ni observés, sur le lieu de l'actuel rendez-vous. Ils ont, pour être plus précis, quitté le pays hier, en compagnie d'un autre chef de ce réseau. Aux dernières nouvelles, ils devaient aller en Colombie. » Si leur départ est certain, il ne pourrait être plus précis concernant les raisons du déplacement. La destination choisie ne l'est pas par hasard, et la présence de deux éveillés seraient la promesse de potentielles négociations musclées.
Mais n'est-ce pas un peu simple ? D'imaginer ce réseau partir droit vers un territoire comme celui-ci semble être la définition même de ce que l'on attend d'eux. Même si le questionnement peut en effet se poser : une participation au trafic d'arme, puis au trafic de drogue, permettrait de s'assurer une extension efficace.

Mais les hypothèses ne sont pas acceptées, surtout lorsque la stabilité d'une criminalité contrôlée est remise en jeu par ces ambitieux. La capture d'un de leur chef permettra de régler cette question. Du moins l'espère t-il.

Posant son regard sur Myra, lorsque celle-ci pose ses propres interrogations et émet une première idée de stratégie. Il hausse, discrètement, un sourcil. N'a t-il pas expliqué qu'ils se partageraient, ensemble, tous les trois, les objectifs. Il approche, alors, e positionnant face à elle. « J'aurai apprécié ne pas avoir à me répéter. Je m'occuperai du dernier objectif, la capture. L'armement choisi sera parfait pour l'assassinat précis des cibles... Concernant les potentiels témoins civils... » Son regard se pose sur Zhihao, avant de reprendre. « Aucun témoin. Suis-je clair ? » La vie ne tient qu'à des mots. Le seul véritable soucis à cette décision est la réaction de celui qui joue les chefs dans les tours de cette ville. Et sa capacité à gérer la suite.

Mais les nettoyeurs sont là pour s'occuper de ça. Les débordements. Les preuves. Ou, comme dans ce cas, les détourner vers quelqu'un d'autre.
Les coupables idéaux ont déjà été trouvés.

Ce détail réglé, quelques autres informations sont ensuite transmises. Une tactique est crée, désignant Zhihao comme pilier principal de l'équipe. Elle agira en première et donnera le signal pour informer l'équipe. Du haut de son perchoir, Myra aura la charge d'éliminer les premiers hommes de main à distance, pour permettre une infiltration rapide du Seigneur. Tous deux travailleront ensuite sur l'élimination précise et silencieuse de la sécurité humaine dans et autour du complexe... Ensuite, vient la partie principale de leurs objectifs commun : une diversion par Adam permettra d'en finir avec une partie des hommes de main, tandis que Myra s'occupera des deux cibles prioritaires. L'immobilisation de la troisième cible relève d'Adam. En parallèle de tout ceci, Zhihao devra avancer dans sa propre infiltration des lieux voisins, pour récupérer la somme protégée.
Et le tout est accompagné de plans, de photographies, montrant les différentes informations à la création d'une stratégie efficace. Du moins, si elle est acceptée.

« Myra. Tu auras un rôle de sentinelle de là où tu te trouveras. Grâce à la radio, tu nous préviendras de tout changement de situation. Qu'ils me concernent, qu'ils te concernent où qu'ils concernent Zhihao... N'oubliez pas que vous êtes enregistrées, mesdemoiselles. Nous resterons en contact permanent. Si tu as terminé plus rapidement que prévu, Zhihao, rejoint Myra. Autre chose... » Il dépose une boîte. « Vos portables. Je vous fournirai tout le nécessaire. » Il pointe du doigt une autre boîte, contenant autant le matériel de communication radio que des téléphones sécurisés. Ainsi que les caméras. « Pour vos armes, piochez dans les munitions qui se trouvent dans l'entrepôt... Du moins, si vous le souhaitez. Nous avons prévus tous les types. »

Elles sont employées. Alors autant ne rien mettre à leur frais.
Après tout ceci... la mission pourra commencer.

La voix calme de ce Adam ne semble pas résonner depuis la fin de la préparation tactique de la mission. Pourtant, il aurait pu en dire, des choses. Des commentaires sur l'attention que prend la Boussole Noire à étudier l'équipement dont elle a besoin, la façon même de regarder, chaque éléments qu'elle récupère. Elle connaît son métier, qu'importe le nom qu'il peut avoir : assassin, tueur à gage, nettoyeur, agent d'un service de renseignement ou gouvernemental. Qu'importe la branche, qu'elle soit clandestine ou purement illégale : il existe un savoir-faire, un regard. Et c'est ce qu'il a observé. Avant même ce choix d'armes et d'accessoires. Lorsqu'elle avait demandé si des informations pourraient lui être communiqué. Là encore, il avait noté un détail. Une réalité. Et il avait accepté, d'un hochement de tête. Encore faut-il récupérer ces informations : elles font partie de l'objectif à atteindre lorsque le Seigneur cherche à récupérer l'une des têtes de l'Hydre.
Mais oui, il a observé, écouté. Et il garde encore en mémoire, alors que la chaîne d'événements se brise. Par la décision du Caméléon Noir. Elle profite de leur solitude – une solitude toute relative, qui pourrait être, elle aussi, brisée par l'arrivée des quelques agents à proximité – pour couper son micro. Mais pas celui de son ancien employeur.

Puis elle parle. Elle intrigue. Mais il ne dit rien. Il s'installe de nouveau sur sa box. Et il la laisse, faire tous les raccourcis qu'elle pense précis, directs. Vers son objectif. Alors lorsque la proposition arrive jusqu'à lui, Noah ne peut empêcher son sourcil gauche de se lever.

« En voilà un retournement de situation intéressant... » La trahison est toujours particulière à vivre. Pour les différents acteurs de celle-ci, qu'il soit le traître – la traîtresse, dans ce cas présent – ou celui qui représente l'organisation, ou le chef, que le coupable cherche à fuir. « Mais plutôt maladroit... » Il lance ces trois mots, sur le ton de la confidence. Alors que son regard se lève vers elle. Qu'il plonge ses yeux dans les siens. Toujours assis, il tapote légèrement son index contre le métal sombre de sa box. Par où commencer ? Bien entendu, par le plus simple. Le début.

Alors il laisse entendre un simple soupir. Avant reprendre. Et de tenir le crachoir qui lui a été tendu. « Dois-je à nouveau me répéter... ? » Il frappe un coup sec sur la Pandora Box. Il la fixe. « Si tu souhaites trahir l'Ordre, tu aurais au moins la décence de le faire efficacement. Quatre erreurs. C'est ce que tu as fais. » Il reproduit, ce même geste que lorsqu'il a présenté les quatre objectifs il y a peu. Puis, simplement, ses doigts viennent rejoindre sa tempe, la massant doucement. Fatigant ? Ceci l'est réellement. Jouer avec les traîtres est quelque chose habituellement d'amusant, tant ils peuvent être sûrs d'eux. De leurs ambitions. Mais là... il avait programmé autre chose. Et malgré toutes les plus précises capacités d'adaptation, il n'existe guère de personnes qui apprécient la modification aussi radicale d'un emploi du temps.
Mais les choses sont ainsi faites. « Première erreur. Ton absence d'écoute. Dois-je réellement me forcer à tout développer ? » N'a t-il pas dit que l'un des objectif concernait le trafiquant d'arme ? Qu'il avait donné celui-ci à un de ses agents ? « L'échange n'aura pas lieu. Certes, tu peux m'empêcher d'accompagner Zhihao... mais une partie de l'équation est déjà réglée... Bien que cela me permette de parler de ta deuxième erreur, aussi grave que la première. Ton absence d'observation. » Il la jauge du regard, toujours assis.

Peur de se prendre un coup ? Pas vraiment.
Peur de se manger une attaque violente ? Si cela arrive... eh bien la jeune femme perdra son effet de surprise.

Oh. Elle l'a déjà perdu.

« As-tu observé Zhihao ? Sa posture ? Son regard ? » Un petit sourire se pose alors sur ses lèvres. « Je ne doute pas qu'elle est capable d'effectuer cette mission en solitaire. Oh, je ne pense pas que cela sera aussi rapide. Peut-être, oui peut-être, qu'il y aura quelques faux pas. Mais elle pourra aussi considérer notre absence comme un problème dans la chaîne de commandement et devra donc agir avec initiative. Revenir ? Pousser un peu plus sur ses compétences cosmiques pour s'occuper de ses cibles ? Elle fera un choix. » Il la fixe. Il ne sourcille pas. Alors que les portes de l'entrepôt s'ouvrent. Pas Zhihao, mais des agents de Noah. Ils restent à bonne distance. Mais ils sont attentifs. Prudents. Ils sont peu... mais suffisamment pour attirer le regard. Tandis que deux autres ont préféré une façon d'entrer plus silencieuse. Totalement silencieuse. Dans les ombres des hauteurs de l'entrepôt. Prêt à tirer. C'est une éveillée, certes.

Mais il faut montrer que le terrain est une chose importante. Même pour un Caméléon. Surtout pour un Caméléon.

Deux erreurs d'annoncées. Plus que deux autres. Mais ça le fatigue. Bien qu'il ne le montre guère. Cela l'énerve aussi. Car la discussion traîne en longueur. Mais qu'il ne peut décemment pas laisser une personne lui proposer un tel marché. Les traîtres... Cette armure sait ce qui arrivent à ce genre de personne. Elle a été portée suite à une telle chose.
Non. Vraiment. Elle a choisi le mauvais pigeon. « Troisième erreur. Que je commence à voir se coller à moi, tant cette discussion m'insupporte. » Mais il est calme. Horriblement calme. « Ton absence de silence. Ta trahison, tu l'as déjà faite depuis longtemps. J'espère que la Discorde a été mieux traitée que moi. Car je me demande comment tu sais tout ceci ? À part le fait que tu as pu, potentiellement, participer à une telle mission. Ou alors, peut-être tentes-tu de raconter plusieurs mensonges pour tenter, ne serait-ce qu'un peu, d'approcher de la discorde qu'Eris est capable d'offrir... ? Alors peut-être faut-il considérer tout ce que tu proposes comme le simple poison d'une petite idiote. » Il la croit, pourtant. Car cette gamine rampera dans n'importe quelle fange pour survivre.

C'est en tout cas l'image qu'elle donne. Et l'odeur que ses mots portent.

Puis, vient enfin la quatrième erreur. Et il ne se lève toujours pas. De la Pandora Box qu'elle souhaite détenir. Il est installé dessus. Sans respect pour cet objet. D'ailleurs sa position n'est pas si différente de la première que Zhihao et Myra ont pu observée à leur arrivée : un genou ramené vers lui, le pied posé sur la box. Accoudé sur sa rotule. Et il la fixe. Il traque son esprit.

« Enfin... Ton absence de réalité. » Il tapote la Box du doigt. « Tu crois que cela t'offrira le pouvoir ? Le temps des grands combats avec les ordres de la Chevalerie sont terminés. Le temps est celui du conflit souterrain. Tu sais ramper. Je le vois à l'heure actuelle. Mais vas-tu savoir ramper... » Un sourire. Froid, certes, mais vêtu d'un certain plaisir, malsain. « Lorsque ton nom sera black listé ? Tu souhaites travailler pour un Gouvernement puissant ? Oh ne ils ne voudront pas de toi. Tu veux travailler pour une quelconque Mafia ? Oh, aucune n'osera s'approcher de toi. Prends cette armure... et tu finiras pestiférée. Pars avec ton armure actuelle, et tu finiras pestiférée. Voilà mon offre. Une offre que tu n'auras pas deux fois. »

Il regarde le sol. Lui intimant de retirer son armure par ce simple regard. « Laisse toutes tes possessions ici. Ton armure. Les équipements que tu as récupéré. Écrase-toi. Simplement. Disparaît. » Il laisse planer un silence... « Peut-être, oui, peut-être que là je pourrai te permettre de garder la vie que tu rêves tant de conserver. Mais attention. Mon offre a une durée limitée... » Il regarde alors sa montre. « Trente secondes. Voilà le temps que tu as pour survivre. »

Et tout résonne. Dans le micro qui n'est toujours pas débranché.

Dans la tourmente, il est parfois difficile de savoir où se trouvent les priorités. Et c'est sans ironie que cette phrase traverse l'esprit du Seigneur alors que la question de Zhihao résonne dans son oreille. Observant toujours le Caméléon Noir, l'homme finit d'ailleurs par se redresser... alors que sa voix porte quelques mots. « Reste en position. Prête à réagir, qu'importe l'ordre. » Pour lui aussi, il y a une certaine inconnue. Ce qu'est capable de faire celle qui lui fait face...
Maintenant debout, il la regard. Il pose une main sur sa Pandora Box. Une réaction vive ou violente sera peut-être obligatoire... C'est en tout cas ce que Noah semble croire, jusqu'à ce que la jeune femme recule d'un pas. Et un léger sourire se pose alors sur ses lèvres. Car le Seigneur Noir voit. Une certaine forme de crainte qui se forme dans son regard. À quoi ? Impossible pour lui de le dire. Que ce soit sa silhouette, la perspective de finir sa vie à ramper pour espérer un quelconque boulot, ou alors une raison plus personnelle, cela avait en tout cas l'effet choisi...

Et plus encore. Car elle prend sa décision. Et lentement, elle retire son équipement. Et peu à peu, chaque morceau de son armure. Jusqu'au plastron... qui est accompagné d'un geste : elle approche d'une feuille, écrivant alors les coordonnées de la ville citée. Ubar... Il fronce, un instant, les sourcils. Il pourrait se concentrer sur cette information... Mais le cosmos de la jeune femme commence à résonner, dans cet entrepôt.

Il attrape le papier alors qu'il peine à s'envoler. Et il regarde, un instant, les capacités de la jeune femme prendre totalement contrôle de sa silhouette. Il hausse un sourcil. Une micro-seconde suffit amplement. « Agents, extraction ! Zhihao, éloignes-toi vite ! » Car le cosmos tremble. Il vibre. Il s'accroche. Il se transforme. Autant que le corps de la jeune femme, qui prend l'apparence complète d'une autre personne.
Un agent saute des hauteurs d'un geste de la main de son supérieur. Il arrive rapidement vers le Totem du Caméléon. Retrouver le stade box n'est pas lent. Et l'extraire est finalement tout aussi rapide, poussant sur ses jambes et son propre cosmos. Chose que Noah lui-même se décide à faire, attrapant sa possession. Une impulsion. Il passe à côté de la chose cosmique qu'est maintenant devenue Myra. Sans l'observer. Il s'éloigne.

Qu'espère t-elle ? Un pardon ?
Qu'importe le geste tenté... qu'importe la chose prévue : la détonation est lancée.
Il aurait pu le dire. Cinquième Erreur. La Reine Morte n'offre pas le pardon. Cela ne fait même pas partie des services proposés.

Mais le temps n'est pas à cela. Alors il s'extrait de l'entrepôt, sans avoir entendu les derniers mots du Caméléon. Son mouvement, bien plus rapide que la norme humaine, l'éloigne au plus vite du bâtiment. Jusqu'au tremblement de l'air. Du sol.

L'explosion est violente. Si la lumière n'avait pas attiré les yeux de Tokyo – ce dont il doutait, franchement –, cette déflagration se sera chargé du reste. Et si encore elle n'avait pas tout fait pour qu'ils soient aussi visible que des guirlandes un soir de Noël, peut-être aurait-il pris le choix d'utiliser sa propre énergie cosmique pour se défendre. Le rayonnement imposé par le Caméléon Noir était suffisamment brillant ainsi. Un spectacle son et lumière ? Qu'elle le fasse seule.
Un grésillement dérangeant vient alors agacer ses tympans. Retirant l'oreillette, il brise cette dernière. Observant en direction du bâtiment détruit, le Seigneur approche, alors qu'un de ses agents lui confirme, en arrivant lui aussi, que plus rien ne fonctionne.

Zhihao a t-elle pu s'éloigner à temps ? Difficile à dire... Il fallait l'espérer. Ramener deux Armures Noires sans leur propriétaire, voilà qui serait du plus mauvais effet. Il observe la tourmente. Puis regarde l'agent en question. « Trouve Zhihao. Mon avion l'attendra pour décoller. Fais le nécessaire. » Il recule, alors, simplement. Si ses agents savent où aller, autant donner à Zhihao le petit coup de pouce pour partir au plus vite.

La mission est donc avortée. Et non pas par une erreur en pleine action. Non, c'est bien pire...
Et une chose encore est plus grave à déplorer. Si on ajoute Tokyo aux autres errances des Chevaliers Noirs... la coupe commence à déborder.

Le Seigneur s'éloigne. Il rejoint le porteur du Caméléon Noir. Les box sont planquées. Et direction un lieu plus calme.

Il l'a trouvé. La chinoise faisait le chemin inverse lorsque l'homme de main de Noah – un individu à la silhouette d'un trentenaire – s'approche d'elle. Habituellement, ses fonctions ne sont pas si différentes de celles que la jeune femme aurait pu avoir lors de la mission. Habituellement. Car le dernier souvenir qu'elle a de cet homme est qu'il a joué le rôle du silencieux chauffeur lors de son arrivée. Un rôle qu'il ne pourra pas jouer ici. Du moins, pas tant qu'ils ne seront pas sortis de la zone d'action de l'impulsion électromagnétique qui a résulté du suicide explosif du Caméléon. D'un geste, silencieux, il invite donc la demoiselle à le suivre, se mettant ainsi en route.

Après une marche conséquente, durant laquelle est pose quelques questions – auquel il ne répond pour le moment pas –, l'homme finit par observer les environs. Ils ont maintenant quitté l'important port de Tokyo. Les troubles ont déjà rameutés un public non souhaité. Par chance, pour le moment les ombres leurs permettent de ne pas être repérés par un quelconque observateur... Ils sont énervants, ces humains. Ils réagissent rapidement.

« L'opération est avortée, oui. » Réponse tardive. Mais qui ne sera finalement pas inutile. Car la voix – altérée par un léger accent allemand – vient à nouveau se faire entendre, alors qu'il fouille dans sa poche intérieure, sortant une enveloppe qu'il tend à la demoiselle.
Différents papiers, pour pouvoir passer tranquillement chaque contrôles de sécurité. « Nous avions préparé ceci pour votre départ. Avec ce qui s'est passé, vous les utiliserez plus tôt que prévu. » La carte d'embarquement étant notifié au titre d'un vol privé.

« Pour le reste, mon employeur s'occupera de vous débriefer. Nous devrions être sorti de la zone d'effet... il y a un véhicule un peu plus au nord. Une voiture de location. Nous nous y rendons pour nous diriger vers l'aéroport international le plus proche... Nous sommes attendus. » Simple, clair, efficace. Il avance, alors. Ils finissent pas se mêler à la foule... et à trouver le dit-véhicule.

***

Tout ne se passe jamais comme prévu. C'est une chose à laquelle il faut s'habituer.
Mais, franchement, une trahison couplée à un suicide aussi flamboyant... Certes, l'un comme l'autre peuvent facilement se lier, mais lors d'une mission de routine comme celle-ci. Quelles sont les chances ?

Une petite heure s'est écoulée depuis le phénomène et le Seigneur attend dans son jet. Installé sur un fauteuil, il observe sur l'écran de son PC les différentes informations qui défilent. Cela fait déjà le tour du monde. Avec les questions essentielles. Nature du drame ? Raisons ? Les craintes d'un retour percutant des forces de Poséidon apparaît dans certains fils d'actualités. Les réseaux complotistes s'emballent eux aussi. Si rapides pour théoriser...

La migraine commence.
Bien qu'elle ait été amoindrie par le rapport de son agent envoyé sur le bateau du trafiquant d'armes. Seule, cette femme avait réussie à atteindre l'objectif souhaité. Au moins une petite réussite.

« Monsieur... ? » La voix résonne dans son oreillette – une nouvelle, évidemment. Ouvrant sa bouteille d'eau, il boit une gorgée, avant de l'autoriser à poursuivre. « Elle est là. » Autorisant alors d'un ordre simple la personne à l'autre bout de la faire entrer, l'homme ferme l'ordinateur portable, attrapant son téléphone – lui aussi, nouveau. Et il attend qu'elle entre.

Lorsque cela arrive, il lui fait signe d'approcher. Il lui montre le siège face à lui. Ses yeux se dirigent un instant sur le hublot, regardant l'obscurité se battre avec les lumières de Tokyo. « Si j'ai bien suivi votre échange, c'est la première fois que tu travaillais avec cette Myra, n'est-ce pas ? » Son regard se détourne, pour se poser sur le sien. Il la fixe. « J'ai envoyé quelques nettoyeurs se charger de l'endroit. Ils sont efficaces. Mais nous ne pourrons cacher ce qui s'est passé, bien entendu. Le port de Tokyo sortait à peine des troubles causés par les derniers événements... Le gouvernement pose déjà des questions. »

Et exige des réponses. Bien entendu. Les ministres et le chef d'état en veulent toujours plus.
Mais qui peut leur en vouloir ? Leur interlocuteur prioritaire disparu, le Lion Noir, n'a formé qu'une accumulation de problèmes. Les menaces violentes, représentées par l’incinération des opposants politiques nippons et les dégâts causés à la capitale nippone...
Ah la migraine revient...

« Pour le moment, tout ceci doit rester confidentiel. Je vais devoir en avertir les autres Seigneurs. Nous allons prétexter une offensive d'un agent extérieur. Cela devrait donner assez de morceaux aux charognards... » Utiliser Éris ? Après tout, Myra n'avait plus rien d'un membre de l'Ordre. Au mieux, elle faisait de l'espionnage professionnel pour le compte de la Discorde. Mais la question la plus délicate n'est pas celle-ci.

Combien de pommes pourries Éris a t-elle laissées dans l'Ordre ?

« Bien... Jouons cartes sur table : avec ce qui s'est déroulé, il est préférable de ne pas être lié à l'instigatrice de cette trahison. » Il vérifiera, bien entendu. Il faut toujours vérifier. Mais donner une première information permet d'observer les réactions, d'apprendre de la personne. À nouveau, il ouvre sa bouteille d'eau, buvant une longue gorgée avant de poser la bouteille. Oui. Ne pas être lié à Myra semble être le meilleur moyen de survie. Ou de ne pas avoir une enquête précise, digne de l'inquisition, dans les pattes. Une enquête dont il se chargera. Sûrement.

Car il a été, finalement, une victime de cette trahison. Du moins, elle a tenté d'en faire une. Bien que cela s'avérait plus bancale qu'autre chose. Absence de préparation ? Un autre point faible.
Mais il faut rester prudent. Car si la Discorde écume en effet leurs rangs pour composer sa nouvelle armée, alors tous ne seront pas aussi incompétent que le Caméléon Noir, dont l'armure repose actuellement dans les soutes de l'avion.

Le sujet finit inéluctablement par s'effacer de la discussion, bien qu'il reste dans l'esprit du Seigneur. Dans un coin de sa tête, il sait, qu'il ne doit aucunement permettre aux traîtres de se rassembler. De former un semblant de préparation.

Il écoute donc la jeune femme. Dont l'avis est juste. Il hoche la tête. Doucement. « Tu as raison. Désigner ouvertement un coupable risquerait de nous donner plus de désavantage que de temps pour nous remettre de la situation... » Son esprit vagabonde, un temps, laissant planer un certain silence. Ses pensées fusent, essayant de trouver une solution efficace à cette problématique. « Un agent extérieur aurait pu désigner toute possibilité, mais... » Il sombre un nouvel instant dans le silence qu'il avait lui-même brisé... « Ils deviendraient gourmands en interrogation. Déjà qu'ils le sont beaucoup trop à mon goût... » Il grogne, légèrement. La politique n'est pas un problème en soi. La Confrérie s'est toujours associée à divers types d'organismes, dont des activités gouvernementales. La règle principale a toujours été de maintenir l'équilibre des forces. Ne serait-ce que pour éviter d'apparaître aux yeux de tous.

Un problème dont ne s'est pas vraiment embarrassé le Lion d'Obsidienne, là encore. Et il fallait maintenant faire avec. Et c'est là que le véritable problème se trouve, justement.

Ainsi que dans l'incapacité à la Confrérie – du moins aux yeux de beaucoup – de gérer certains soucis- dangereux ou d'ordre cosmique - convenablement. Alors, oui, les avis de tous ne doivent pas être ignorés. Pas maintenant. « Un possible accident industriel est une solution potable. Bien que nous pouvons aussi rester vague. » Et diriger l'enquête, du moins la façon dont elle va se dérouler. « Nous devons juste... » Le hasard fait bien les choses. Car son téléphone vibre, lui offrant une information supplémentaire. Qui vient confirmer les derniers propos de la Chinoise.

« En effet. » Et pour illustrer son propos, il montre l'écran. Le message est clair.

Ce qui reste de la bestiole a été retrouvé.
Nous ramenons le tout.

Il pose le téléphone. S'enfonce dans son siège. Il laisse entendre un soupir. Agacé. Préoccupé, aussi. « Nous partirons bientôt, dès que le colis sera déposé et que j'aurai passé quelques coups de fils. Plus vite nous aurons quitté cette maudite île... mieux ce sera. »