Le musculeux, pour une raison qui lui échappait, s’était engagé dans une véritable vendetta personnelle contre elle. Elle pouvait mesurer l’étendu des dégâts physiques subis par le musculeux lors de son dernier combat contre la championne d’Athéna. Ravagé : tel était le terme exact pour définir celui qui se vantait hier de la perfection de son corps. Côté mental, il lui manquait clairement une case, mais difficile d’évaluer si c’était pire qu’avant, tellement l’orgueil avait toujours transpiré pour toutes les pores de cet odieux personnage.

- « Mouais, on te disait six pieds sous terre… Tu aurais dû rester dans ton cercueil plutôt que de débouler ici, baka ! », riposta la belle en réponse aux provocations du catcheur.

Son adversaire était assurément sérieux, déterminé à combattre et vaincre la japonaise. Ce dernier ne retiendrait donc jamais la leçon : le royaume de Nyx, la Palestre et maintenant le royaume des sables… Combien de défaites lui faudrait-il pour se rendre compte de la futilité de son combat personnel ? Il n’était et ne serait jamais personne, elle s’en assurerait personnellement.

Il me gave ce con…

Yasuha avait étudié le terrain attentivement et profita des quelques instants de concentration de son adversaire pour concocter une surprise de son cru. Dans un premier temps, elle recouvrirait l’aire de combat de ténèbres afin de prendre l’avantage et de convoquer ses amis d’outre-monde. A cette fin, elle créa une fenêtre vers les abysses, directement à l’intérieur d’un des cadavres les plus proches d’elle – le corps explosa  alors qu’un manteau de nuit densifié se répandit sur l’aire de combat [Abyssal Shroud]. En quasi simultanéité l’espiègle s’éloigna au sein des ombres d’une impulsion arrière.

- « Approche si tu l’oses ! », lança-t-elle en guise d’invitation.

Elle pouvait ressentir le terrain au travers même de l’obscurité, comme si elle était devenue cette obscurité elle-même. Alors que Reagan beuglait encore, elle ressentait tout son Cosmos rayonner telle la colère primordiale d’un volcan en éruption. C’est à cet instant précis qu’elle usa de son arcane le plus secrêt en convoquant au plus profond des entrailles du malheureux un embryon de ténèbres, une graine qui se nourrirait de la force de son hôte pour finalement donner naissance à une chose innommable [The Abyss Within].

Alors que la noirceur était partout et se densifiait au point de prendre une consistance huileuse et glaciale, la nippone décida d’anticiper un quelconque mauvais coup de chevalier noir (ou d’en préparer un, tout étant question de point de vue). La combattante étendit sa propre ombre jusqu’à ce qu’elle atteigne celle de l’oiseau noir, entremêlant le destin des deux individus pour un instant [Shadow Connection].

Avant que le musculeux ne se lance corps et âme dans l’affrontement, la belle exhorta cosmiquement une aide venue des abysses. Un tentacule prit consistance, semblable à un serpent semi-palpable, se lovant autour du torse de sa maîtresse avant de se détendre et fondre tel un fouet vers la cible mentalement désignée par cette dernière [Shadow Arms x1].

Les hostilités étaient lancées…

Techiques utilisées:

Récapitulatif:

Le duo méritait sa réputation ; elle devait bien admettre que ces deux lascars s’y connaissaient en combat rapproché et qu’ils ne plaisantaient absolument pas. Ils voulaient sa mort sans aucune équivoque possible. Elle avait fait preuve de mesure dans la densité de son manteau de ténèbres et payait désormais le prix d’avoir sous-estimé ses adversaires…

Instinctivement, elle s’était protégé la tête avec un de ses avant-bras. Si sa protection avait absorbé la plus grande partie du choc, elle n’en avait pas moins ressenti la puissance jusqu’à l’intérieur de son crâne. Elle était secouée et pouvait ressentir une coulée de sang le long de sa tempe droite, ainsi qu’une une douleur aigue au niveau de son bras. Sans son armure, la belle serait sans doute déjà dans l’au-delà, le cou brisé par la puissance de l’impact. Première erreur du musculeux, il aurait dû lui donner le coup de grâce dans le court intervalle durant lequel elle était sonnée. Au lieu d’expédier le combat, ce dernier préférait se pavaner et se glorifier comme à son habitude, ce qui laissa une fenêtre à la demoiselle pour préparer sa contre-attaque dans le silence le plus absolu.

N'importe qui aurait paniqué, se serait débattu ou se serait résigné devant la gravité de la situation. Mais pas la nippone. Au lieu de cela, elle focalisa toute son attention sur le renforcement du nuage d’obscurité [Abyssal Shroud] et la convocation d’alliés supplémentaires [2x Shadow Arms]. Brouiller les sens de ses adversaires, les attaquer par de multiples angles à la fois, les essouffler puis leur donner le coup de grâce, telle était sa manière de faire. La ruse et l’adaptation étaient ses armes.

En un instant, un tentacule animé surgit derrière le musculeux, le frappant avec puissance afin de déstabiliser la défense du défiguré et permettre à deux autres animations abyssales de se joindre de manière conjointe à l’assaut, l’un visant le bras retenant leur maîtresse et l’autre ciblant le visage. Le sacrifice d’un de ses alliés improvisés était nécessaire pour permettre à l’ancienne Nyorais de se libérer de l’étreinte dégoutante de son adversaire et de permettre à Némésis d’exprimer son potentiel martial.


Alors que le doigts du catcheur se décrispèrent l’espace d’un instant, elle en profita pour se redresser d’une impulsion abdominale tout plantant la lame couleur orichalque dans une des jointures du gantelet de l’armure de son tortionnaire [Attaque physique]. De sa main libre, l’espiègle se saisit du poignet de ce dernier, s’en servant d’un appui pour s’éjecter en un gracieux salto par-dessus l’américain et enfin atterrir derrière lui. Au passage, Kurayami avait tranché profondément, et par deux fois, dans les chairs non couvertes par la protection métallique de son agresseur [2x Attaque physique].

- « Tu disais ? Toi non plus ne me sous-estime pas ! », résonna la voix diffractée de l’Ombre alors qu’elle reprenait ses distances avec la brute.

Techiques utilisées:

Récapitulatif:

Tapie dans les tréfonds de l’obscurité surnaturelle, elle guettait tel un prédateur à l’affut de la moindre ouverture pour se saisir de sa proie. Elle en profitait également pour évaluer les dégâts subis : quelques traumatismes au crâne et à l’avant-bras gauche. Elle saignait abondamment de la tête, le cuir chevelu avait dû subir une ou plusieurs profondes entailles – c’était plus impressionnant qu’inquiétant pour le moment. Son bras était tout endolori mais toujours fonctionnel grâce aux capacités d’absorption de sa protection.

Y a pas à dire, c’est pas du toc comme leurs armures noires toutes moisies…

Le musculeux revenait à la charge, tel un taureau rendu furieux par l’agitation d’un bout de tissu rouge. Sa première manœuvre se solda par un échec cuisant, ne rencontrant que le vide en guise d’adversaire. La seconde fut par contre plus percutante, bien que visiblement gênée par l’environnement particulier créé par la belle. Malgré la noirceur ambiante, le duo infernal avait réussi à se saisir de la nippone, réitérant cette improbable prise de catch. Cette fois-ci, elle décida d’absorber le choc avec ses deux avant-bras, plantant à cet effet son katana dans le bitume juste avant l’impact. Un craquement se fit entendre, un des deux os de l’avant-bras amoindri venait de céder – mieux valait le bras que le crâne. Elle ne put retenir un cri de douleur.

Ca y est, je suis vénère…

Elle avait remarqué que cette attaque combinée demandait de gros efforts au duo improbable et qu’il leur fallait ensuite quelques secondes pour se remettre en position de combat. Sans demander son reste, Yasuha profita de cette courte fenêtre pour intensifier son nuage obscur [Abyssal Shroud], puis s’expulser du point de chute afin de lancer sa prochaine offensive. D’un bond puissant et rapide, elle plongea vers l’avant pour se saisir du manche de son arme fétiche et enfin se rapprocher des deux lascars au moyen d’une roulade contrôlée. Sans s’arrêter et avec une précision déconcertante, elle décocha un puissant coup de pied facial dans le plexus du musculeux, pivota naturellement vers son angle mort pour lui décocher un violent coup de pied retourné à la tempe, pour enchainer enfin par deux coupes latérales dans son dos, un montante et l’autre descendante [4x Attaques Physiques].

Afin de se laisser un peu de temps pour reprendre son souffle, elle reprit ses distances tout en convoquant un nouveau tentacule abyssal. Ce dernier devait attaquer l'adversaire de sa maîtresse dans le but de le désorienter pour sa prochaine attaque [Shadow Arms].

Techiques utilisées:

Récapitulatif:

Malgré la déferlante de coups infligés au musculeux, ce dernier était toujours debout et ne semblait pas vouloir défaillir. Il se relevait encore, et encore, et encore, à tel point que s’en devenait énervant. La belle était plus que persuadée que les dommages infligés auraient été mortels contre n’importe qui d’autre.

Mais il va crever ce gros cafard !

Yasuha eut un instant de relâchement alors qu’elle ruminait sa déception, instant qui lui fut fatal. Le musculeux demeurait bien décidé à lui régler son compte, à l’envoyer ad padres le plus brutalement et douloureusement possible. Il fut à deux doigts de réussir sa manœuvre…

Son corps épuisé et fragilisé, les assauts toujours plus violents lui extirpèrent finalement des râles de douleurs ne pouvant plus être contenus. Plusieurs de ses os venaient de céder sous la pression incommensurable du molosse assoiffé de sang. Trois de ses côtes avaient été brisées telles des brindilles, dont une était venue perforer son poumon droit. Sa respiration devenait sifflante et irrégulière ; elle pouvait déjà ressentir l’hémorragie se répandre dans ce précieux organe. La protection du bas de son visage avait absorbé la majeure partie des coups, néanmoins sa cloison nasale avait également produit des craquements et s’était brisée en réponse à l’onde de choc. Si elle ne souhaitait pas se noyer dans son propre sang, elle se devait de résorber cette protection et révéler un visage stigmatisé par les assauts répétés du duo de brutes, ce qu’elle fit bien évidemment. La suite n’arrangea pas le moins du monde son triste sort.

La nippone était à bout de force, alors que le furieux animal semblait au meilleur de sa forme, voire au sommet de son art. Elle sentait sa conscience vaciller, ainsi que ses forces l’abandonner. Elle ressentait également une sorte de quiétude, un instant de félicité avant de sombrer pour toujours dans les abysses de l’au-delà. Était-ce là la fin de sa saga ?

Non ! Nooonn ! Nooooonnn !

N’importe qui se serait résigné. N’importe qui aurait accepté son sort. N’importe qui aurait embrassé la défaite et conclut à son impuissance face à l’écrasante domination de cet abruti à la force titanesque. Mais pas elle…

- « Tu…crois…que…c’est…fini… », balbutia la jeune guerrière d’une voix à peine audible.

Une image se gravait au loin dans son esprit, floue et méconnaissable au début, s’affinant à mesure qu’elle approchait. Mikaboshi ! Aux portes de l’oubli elle se remémorait son ancien mentor et maître. Comment un escroc fini comme Reagan avait-il pu ne serait-ce que lever la main sur l’ancienne Nyorais ? Comment un vil misogyne de sa trempe avait-il oser la souiller de ses poings ? Comment une apôtre du chaos et de la destruction comme elle pouvait perdre contre un cloporte sans passé ni avenir ?

Carnage !

Une étincelle s’alluma dans son cœur et son esprit. Tout doute avait disparu, il ne restait que la volonté inflexible de détruire coûte que coûte son adversaire, de brûler la plus infime des particules de son Cosmos pour atteindre son apogée et déclencher la forme véritable de l’annihilation. Le manteau obscur s’effaça, comme aspiré à l’intérieur de son invocatrice. La lumière, ainsi que la chaleur du désert, reprirent leurs droits rapidement. Une aura meurtrière s’intensifiait autour de la nippone, jusqu’à ce quelle ouvre ses yeux, dévoilant des pupilles d’un rouge vif, des pupilles empreintes d’une folie meurtrière sans commune mesure. Un puissant hurlement s’échappa de sa gorge, semblable à la complainte des banshees [Mode septième sens activé].

- « Meurs ! », prononça simplement le monstre nouvellement éveillé.

Avant même que l’américain ou son acolyte ne puissent réagir, ils furent expulsés par la pression démesurée de la cosmo-énergie de la porteuse de Némésis. Le souffle balaya également tous les débris à proximité avec une facilité déconcertante. Sous l’effet d’une vitesse égalant celle de la lumière, la rebelle rejoignit ses proies et commença à évoluer par sauts successifs autour de celles-ci, créant ainsi six répliques rémanentes d’elle-même. Les septs Yasuha exploitaient Kurayami à son plein potentiel, générant et projetant des ondes de chocs aussi coupantes que des rasoirs – Reagan et son sbire étaient pris au piège au centre d’un véritable ouragan de destruction [7x Attaques Physiques + 3x Shadow Arms]. Lorsque la poussière retomba, le spectacle fut effarant : de larges et profonds sillons ornementaient la terre alentour, le premier rang de maisonnées avait été réduit à l’état de débris, les arbres à l'état de copeaux.

La dernière étincelle disparut peut après. Elle avait donné son maximum, exploité l’entièreté de son potentiel : cela la faisait sourire. Elle se sentait enfin plus vivante que jamais, se tenant droite, les deux mains sur la garde de son katana, celui-ci pointé dans le sol. Elle était désormais inconsciente, défiant encore le monde entier en demeurant digne et fière – si elle devait mourir aujourd'hui, ce serait debout comme tout bon combattant qui se respecte.

Techiques utilisées:

Récapitulatif:

En définitive, tout le déchaînement de destruction de l’ancienne porteuse de la Yoroï de Mikaboshi ne fut pas suffisant pour terrasser à jamais le vil Reagan. Le renégat était bien plus coriace que de la vermine, se relevant encore et toujours malgré les blessures préoccupantes que l’enchaînement ultime de la nippone lui avaient fait subir. Plus rien n’avait d’importance ; elle avait perdu bien plus de sang qu’un être humain normalement constitué ne pouvait le tolérer et était inconsciente depuis plusieurs minutes déjà. La douleur, la fureur, toutes les émotions avaient disparu désormais, alors qu’elle tanguait entre la vie et la mort.

Si le musculeux avait été un peu plus observateur à cet instant, il aurait remarqué le rictus de défiance qu’affichait encore son adversaire - cette dernière bravade affichée au milieu de ce visage défiguré et recouvert de sang poisseux. Il s’était évertué à la frapper de toute la rage possible, encore, et encore, et encore. Ce faisant, il n’avait fait que nourrir l’embryon figé au sein de ces entrailles, dernier cadeau laissé par l’acolyte de la Discorde à son autoproclamé rival. En parlant de celui-ci, il s’évertuait à exploiter toute la mesure de sa phénoménale puissance pour malmener la drôlesse : autant s’acharner sur un sac de sable. Aucune réaction ne se manifesterait plus de la malheureuse victime, à l’exception peut-être de quelques spasmes musculaires inconscients. Yasuha était plongée dans le coma le plus profond et ne se réveillerait peut-être plus jamais.

Un tentacule rescapé entama un dernier assaut spontané vers l’être vivant présent devant lui. En l’absence du contrôle mental de la japonaise, l’étrange forme animée était mue par un instinct primal. Survivre était désormais sa seule préoccupation : d’une façon ou d’une autre elle finirait par disparaître, soit de la main du tortionnaire, soit par dissolution en l’absence de lien avec sa dimension d’origine.

Quant à l’étrange graine plantée au plus profond du catcheur, quelle forme revêtira-t-elle une fois arrivée à maturation ? Bien malin celui qui pourrait le dire…

Récapitulatif:

Désolation… Tel était le mot qui venait à l’esprit du capitaine de la garde du palais. Il n’avait jamais connu pareille horreur, la population civile était généralement éloignée des conflits lors d’une guerre sainte. Seuls les guerriers mourraient normalement, pas dans ce cas visiblement. Le chevalier renégat et sa bande étaient venus pour s’adonner au meurtre de masse et réaliser un véritable carnage.

- « Votre Majesté, vous êtes de retour ! », s’écria le capitaine alors qu’il rejoignait sa maîtresse au pas de course.

- « Le dénommé Reagan est venu en bande organisée pour mettre Ubar à feu et à sang. La garde a été submergée mais ils n’ont pas pu franchir l’oasis – Elle est intervenue. », raconta-t-il avec un instant d’hésitation en mentionnant la japonaise.

Les gardes avaient peur de Yasuha depuis son arrivée au palais, ce sentiment avait été renforcé pendant et après le combat contre la bande de forbans du balafré musculeux.

- « Votre Seigneurie, les destructions massives que vous pouvez observer sont autant de son fait que de celui du salopard de l’île noire. En plus les gardes racontent des choses : le corps de Reagan a été retrouvé sans vie à environ une heure d’ici. Sa cage thoracique était explosée et ses entrailles déchirées, comme si quelque chose s’était frayé un chemin depuis l’intérieur de son corps vers l’extérieur. De plus, la première patrouille a été retrouvée morte, la tête en moins et vidée de son sang, comme si quelque chose avait gobé le crâne des victimes avant d’aspirer toute leur hémoglobine. La seconde patrouille a ramené les cadavres mais n’a rien trouvé d’autre que de la poussière noire mêlée au sable près des corps. Les gardes ne veulent plus l’approcher, ils ont peur d’être maudits par cette sorcière… », décrit-il ensuite.

- « D’ailleurs, que souhaitez-vous que nous fassions des restes de Reagan votre Majesté ? Les brûler peut-être ? », suggéra-t-il comme pour conclure cette sordide histoire.

Noir… Tout est noir… Est-ce cela la mort ?

La nippone reprenait doucement conscience, juste à temps pour entendre les derniers mots du chef des incapables. Un sourire illuminait son visage méconnaissable. Elle fut prise d’une toux interminable alors qu’elle essayait de s’exprimer, du sang s’écoulait de sa bouche, lui permettant de respirer de nouveau et tant bien que mal.

- « Non, écoute pas ce blaireau. Faut rapporter tête de ce connard sur l’île noire en guise d’avertissement. », murmura la guerrière non sans peine.

- « Je les ai tous butés… », ajouta-t-elle avant de tousser un nouveau filet de sang.

Elle avait repris un peu de force grâce à la cosmo-énergie insufflée par la Discorde. Elle était désormais en mesure d’accélérer son processus de reconstruction par ses propres moyens. Elle avait finalement survécu contre toute attente : un bras d’honneur au défunt musculeux qui ne manquait pas d’ironie. Elle éclata de rire plusieurs dizaines de secondes durant, ne stoppant sa liesse que lorsqu’elle fut sur le point de s’étouffer.

Le blondin s’était joué d’elle et comme promis : il serait le prochain sur la liste…

Le traitement d’Eris faisait effet, permettant à la nippone de respirer à peu près correctement, les hémorragies internes les plus graves étant désormais résorbées. Pour les muscles et les os, il leur faudrait toutefois un peu plus de temps pour se régénérer de manière satisfaisante. Quant au traitement final pour retrouver sa beauté initiale, il lui conviendrait de s’assurer d’avoir totalement guéri, pas avant plusieurs jours de sa propre estimation.

Elle n’avait pas eu la nécessité d’user de son atout principal face à cette brute de Reagan, ainsi il n’avait pas été témoin de sa forme de combat ultime. Sa compréhension des abysses dimensionnelles lui avait octroyé la faculté de déconstruire son propre corps pour le réarranger et se transformer en une véritable ombre vivante. L’opération inverse lui permettait de recouvrer un corps et une apparence tout aussi optimale, lavée de toute imperfection ou stigmate.

- « Non, ça ne s’est pas passé comme prévu… Une espèce de blondin moralisateur nous a affirmé que Reagan était décédé suite à ses blessures. C’était louche mais sans preuves, on ne pouvait pas déclencher une guerre. Je lui ai promis une raclée si il nous prenait pour des connes... », raconta la nippone.

Rien que de raconter cet épisode, elle se sentait agacée. Elle avait envie de casser des os, de lacérer des chairs, de faire gicler le sang…

Rhaaaaaaaaaa, je vais me le faire !

- « Et puis, voilà que ce con de Reagan débarque ici avec toute une bande de junkies à crêtes pour tout brûler. Et tout ça pour moi… Il lui manquait vraiment une case à ce merdeux. Le pire, c’est que je ne sais même pas ce qu’il me voulait ce bouffon : la jalousie peut-être, me souviens pourtant pas lui avoir piqué son mec… », ajouta-t-elle le plus naturellement du monde.

En tout cas, il savait se battre. Mine de rien, elle était satisfaite d’avoir eu l’occasion de se défouler comme jamais, d’avoir pu déclencher toute cette destruction depuis trop longtemps refoulée. Bien qu’ayant frôlé la mort, elle se sentait plus vivante que jamais.

- « Sinon, c’est qui les deux lascars là ? », questionna la guerrière diminuée en pointe de la tête le chevalier et la demoiselle au renard.

Il est choupi le renardeau… NEEEDDDDDDD !