Saint Seiya
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Le bruit du mouvement des feuilles de papier était le seul à percer le silence oppressant qui régnait dans la pièce. Il en était ainsi depuis dix bonnes minutes, mais Zhihao refusait de craquer en montrant le moindre signe d’impatience ou de nervosité. Bien droite dans son costume et les mains dans le dos, entourée de quatre armoires à glace également en costume qui épiaient chacun de ses faits et gestes, l’éveillée attendait sagement que l’homme assis à son bureau daigne enfin lui adresser la parole. C’était le plus vieux tour qui soit, forcer quelqu’un à attendre inutilement afin de lui faire comprendre qui était le patron, mais il en faudrait plus que ça pour arracher une réaction à l’asiatique.

Enfin, l’homme arrêta de s’occuper de ses papiers, les rangea avec une lenteur calculée puis feignit de s’apercevoir de la présence de l’éveillée, comme si elle n’était pas restée plantée là tout ce temps à le regarder faire.

« Ah, mademoiselle Zhen. Avancez, je vous prie. » fit l’homme en rajustant de la manière la plus ostentatoire possible la montre à son poignet – un modèle dont le prix égalait aisément celui de plusieurs maisons – tout en exhibant par la même occasion la coûteuse chevalière à son autre main.

« Monsieur Carlitz. » salua la militaire, une fois debout devant le bureau – il ne lui avait pas permis de prendre place à l’une des chaises face à son bureau, sans doute pour lui rappeler où était sa place dans le rapport de forces, là encore.

Assis dos à l’immense baie vitrée offrant une vue imprenable sur les grattes-ciel de Manhattan, au milieu d’une pièce moderne au mobilier pensé par les plus grands designers et aux murs décorés d’œuvres des derniers artistes en vogue, Konrad Carlitz faisait de son mieux pour projeter l’image quintessentielle du puissant homme d’affaires américain. Ce qui incluait malheureusement un bronzage mal assorti à la couleur de ses cheveux, arrangés en une de ces coupes douteuses dont les politiciens et financiers états-uniens semblaient inexplicablement friands. Personnellement, Zhihao trouvait qu’il en faisait trop – quel intérêt avait-il à vouloir l’impressionner ainsi ? – mais si ça lui faisait plaisir...

Il fallait dire que le sexagénaire, PDG multimilliardaire d’une chaîne internationale d’hôtels, restaurants et casinos de luxe – entre autres lieux de séjour et de détente pour riches –, ne devait pas souvent entendre de critiques sur son apparence ou son sens de la théâtralité. Toutefois, son statut ne suffisait pas à le mettre à l’abri de toutes les contrariétés, et c’était là que l’électrokinésiste – qui se faisait actuellement passer pour une employée d’une compagnie de sécurité privée très haut de gamme – entrait en scène.

« C’est donc vous qui assurerez la protection de ma fille chérie… J’ose espérer que vos capacités et surtout votre professionnalisme sont à la hauteur du montant franchement exorbitant que votre société réclame pour vos services. J’aurais pu engager une cinquantaine de gardes du corps non-éveillés pour une somme pareille ! »

« Mes précédents employeurs se sont toujours montrés satisfaits de mon travail. »

« J’ai vu vos références, oui, mais ça ne suffit pas à calmer mes inquiétudes. Les précédents gardes du corps aussi avaient de forts beaux CV, et regardez où nous en sommes : au cinquième remplacement depuis le début de l’année ! » siffla-t-il en écartant les mains et en levant les yeux au ciel, comme pour prier Dieu de lui donner la force de supporter l’incompétence de ses subordonnés. Puis il se mit à la menacer de son index : « Entendons-nous bien : s’il arrive quoi que ce soit à mon sucre d’orge adoré, il vaudrait mieux pour vous que soyez morte en la défendant, parce que sinon je jure de faire de votre vie un enfer ! »

« Bien compris. » répondit la militaire, imperturbable. Il continua de la fixer pendant quelques secondes avant de reprendre une attitude plus apaisée en se renfonçant dans son siège.

« Excellent. Maintenant que nous avons eu cette mise au point, il ne reste plus qu’une formalité avant de vous présenter à ma fille. Alors dites-moi, mademoiselle Zhen, quelle est votre orientation sexuelle ? »

https://www.youtube.com/watch?v=gNHooTszyW4

Les quatre gorilles ne s’attendaient vraisemblablement pas à ce que leur patron lui demande ça, à en juger par la façon dont ils perdirent momentanément le contrôle de leur expression faciale. Leur entraînement reprit cependant rapidement le dessus et ils se tendirent, craignant la réaction de l’éveillée – qui pour l’instant restait de marbre, même si cela pourrait très vite changer si Carlitz n’avait pas une excellente raison de poser une question aussi inappropriée.

« Je vous demande pardon ? »
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« Répondez à la question, je vous prie. »

« Vous êtes au courant que c’est illégal de demander ça lors d’un entretien d’embauche. »

« Répondez à la question. »

Honnêtement, c’était loin d’être la question la plus intime ou la plus embarrassante qu’on lui ait jamais posée. Les moindres détails de sa vie privée avaient été passés au crible à de multiples reprises lorsqu’elle avait rejoint les forces spéciales puis l’Agence chinoise, car des soldats chargés d’opérations sensibles et ayant accès à des informations hautement confidentielles ne devaient en retour avoir aucun secret pour leur employeur. Il en allait de la sécurité nationale. Et même si les circonstances présentes étaient très différentes, les consignes de ses supérieurs étaient claires : elle devait obtenir ce poste, qu’importe son opinion de la famille Carlitz.

« J’aime les hommes. » répondit-elle finalement. « Cela vous suffit-il, ou dois-je m’attendre à d’autres questions indiscrètes ? »

« Non, ce sera tout, je vous remercie. J’ai dû mettre fin au contrat de votre prédécesseur après son comportement déplacé envers mon cher ange et j’aimerais éviter que cela ne se reproduise, voyez-vous. »

« Je comprend. »

C’était effectivement le cas, même si d’après le rapport qu’elle avait consulté avant de venir ici c’était la riche héritière qui avait séduit son protecteur, et non l’inverse. Ce même rapport prévenait également que Konrad Carlitz était incapable de reconnaître le moindre défaut à sa progéniture, cédant à tous ses caprices et excusant chacune de ses nombreuses bêtises. Des photos de London Carlitz dans des situations plus ou moins compromettantes avaient beau apparaître presque chaque semaine dans les pages des tabloïds, son penchant pour l’alcool et la fête en quantités excessives ou son comportement de panier percé avaient beau être de notoriété publique, rien n’y faisait.

En parlant de la bimbo, l’heure fatidique était arrivée : le sexagénaire décrocha son téléphone, demanda à la secrétaire à l’autre bout du fil de faire entrer « son petit trésor » et trente secondes plus tard, Zhihao posa directement les yeux sur sa cliente.

London Carlitz était une très belle jeune femme, on ne pouvait pas dire le contraire : un minois délicat au teint légèrement hâlé, de longs et magnifiques cheveux blonds, une plastique d’actrice hollywoodienne… Bon, la militaire ne comprenait pas pourquoi elle insistait pour mettre une tenue aussi… aussi… rose, ou pourquoi elle portait suffisamment de bijoux clinquants pour activer tous les détecteurs de métaux du bâtiment, mais il fallait voir le côté positif : au moins elle ne risquait pas de la perdre de vue dans la foule.

« Papa ! » s’écria la blonde en refourguant son sac à main à l’un des quatre cerbères sans même lui accorder un regard, comme si l’homme n’était rien de plus qu’un porte-manteau.

« Ma puce ! » répondit le milliardaire, qui se leva pour embrasser sa fille puis lui désigna l’asiatique. « Je te présente ta nouvelle garde du corps. Bon, je sais ce que tu vas dire : tu es une grande fille et tu n’as plus besoin de chaperon, surtout quand tu es ici à Manhattan, mais je t’assure que c’est temporaire. Deux ou trois semaines, le temps que les avocats de papa remportent cette bataille juridique ridicule et que je puisse enfin signer ce maudit acte de vente, pas plus. »

« Bonjour, mademoiselle Carlitz. Enchantée de faire votre connaissance. »

Était-ce de la contrariété qu’elle pouvait voir sur le visage de l’héritière ? Zhihao savait que plusieurs de ses prédécesseurs avaient été mis à la porte après qu’elle leur ait délibérément faussé compagnie pour aller s’amuser sans surveillance, et que l’une de ses tactiques préférées était de prendre la poudre d’escampette à l’occasion d’un passage par les cabines d’essayage des magasins de vêtements ou les toilettes des femmes, là où une présence masculine ne pouvait évidemment pas la suivre – quand elle ne faisait pas carrément du gringue aux pauvres types chargés d’assurer sa protection. Elle ne devait pas apprécier de voir s’envoler cette partie de son répertoire.

« Tu es sûr qu’elle fera l’affaire, papa ? Elle ne m’a pas l’air très... » fit la blonde en indiquant vaguement l’électrokinésiste, puis le colosse qui tenait toujours son sac à main. Zhihao aurait dû se sentir insultée mais en toute honnêteté, cela pouvait se comprendre : la montagne de muscles était clairement un ex-militaire qui savait utiliser au mieux sa force physique. Cela ne représentait pas forcément un avantage dans un duel d’armes à feu mais au corps-à-corps, l’éveillée serait très probablement obligée d’activer son cosmos si elle comptait remporter une éventuelle confrontation.

« Elle m’a été recommandée et ses états de service sont excellents. Je vais vous laisser faire connaissance… ah, et au fait, tu n’avais pas prévu quelque chose ? »

London fit la moue, puis se rappela soudain ce dont voulait parler Konrad : « Oh non, je vais être en retard pour l’ouverture des magasins ! Ils ont une nouvelle édition limitée, il n’en restera plus si je ne me dépêche pas ! »

Une dernière embrassade à son géniteur et la jeune femme sortit en trombe du bureau, Zhihao sur ses talons. Ça commençait bien.
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London Carlitz était une cruche. Une potiche. Une gourde. Et tout un tas d’autres comparaisons du même tonneau faisant référence à la vacuité de sa boîte crânienne. Elle avait de plus cette dangereuse certitude d’être indestructible, commune à nombre d’adolescents et de jeunes adultes. Le fait d’être née riche et célèbre et de croire que cela signifiait qu’elle n’était pas soumise aux mêmes règles que le commun des mortels n’arrangeait rien.

Tout cela pour dire que du fait de ces trois facteurs combinés, la blonde ferait passer un lemming dépressif pour un modèle d’instinct de survie – selon les propres mots d’un de ses anciens gardes du corps qui, reconnaissant une bataille perdue d’avance, avait préféré démissionner plutôt que de continuer à s’interposer entre sa cliente et le Darwin Award qu’elle semblait si pressée de remporter. Et ce n’était pas une exagération : les exemples de comportements irresponsables abondaient dans les rapports et tabloïds que Zhihao avait dû mémoriser avant de venir à New-York – c’était dans ces moments-là qu’elle était contente d’être technopathe, capable d’assimiler les informations en quelques secondes au lieu de devoir s’infliger une lecture aussi navrante pendant des heures.

L’héritière avait ainsi perdu son permis automobile suite à de multiples arrestations pour conduite sous l’influence de l’alcool et d’autres substances illicites, dont deux avaient provoqué des accidents (sans faire de victimes, heureusement, autrement même l’influence de son père n’aurait pas suffi à lui épargner la prison). Elle n’avait que 22 ans mais avait déjà été trois fois en cure de désintoxication. Pas plus tard que l’an dernier, lors d’une visite au zoo, il avait fallu physiquement l’empêcher d’entrer dans l’enclos des lions pour aller leur faire des papouilles.

La militaire savait tout cela, elle s’y était préparée, et pourtant l’heure passée en compagnie de la cruche lui avait semblé durer une éternité. Une heure au cours de laquelle elle avait dû retenir de multiples fois sa cliente pour lui éviter d’être écrasée par une voiture lancée à pleine vitesse alors qu’elle traversait la rue les yeux rivés sur son téléphone – la blonde s’attendant apparemment à ce que le trafic s’ouvre devant elle telle la Mer Rouge devant Moïse – ou décapitée par une rame de métro. Une heure à lui coller aux basques alors que London faisait de son mieux pour la perdre dans la foule, la semer au détour d’une ruelle, lui refermer une porte d’ascenseur au nez ou s’installer à l’arrière d’un taxi avant de partir sans elle. Le tout en restant à l’affût à la fois des menaces potentielles et des paparazzis (ou paparasites, comme Carlitz père aimait les appeler).

Et maintenant, la dernière idiotie en date…

« Je suis votre garde du corps, mademoiselle Carlitz, pas un valet ou un porteur. » expliqua patiemment l’asiatique après avoir refusé pour la troisième fois de transporter la montagne de sacs et de boîtes contenant les achats vestimentaires de l’héritière – dont le fameux sac à main en édition limitée qui avait motivé ce déplacement et dont le prix égalait celui d’une voiture neuve.

« Vous ne vous attendez quand même pas à ce que ce soit moi qui porte tout ça ?! » insista son interlocutrice, les bras croisés et la moitié du visage dissimulée par une paire de ces énormes lunettes de soleil qui semblaient lui donner de grands yeux d’insecte.

« Bien sûr que non, mademoiselle ; vous êtes membre Platine, comme vous l’avez dit vous-même, vous avez donc droit à la livraison express gratuite à l’adresse de votre choix. » répondit la Boussole en faisant un geste vers l’écriteau listant les avantages que le magasin offrait à ses meilleurs clients. Loin de calmer la bimbo, cette solution pourtant raisonnable ne fit que l’énerver davantage – son humeur n’avait cessé de se dégrader à mesure que ses tentatives de fausser compagnie à l’éveillée échouaient l’une après l’autre.

« Ça ne va pas vous tuer de porter quelques sacs ! »

« Moi non mais vous oui. Je ne peux pas faire mon travail et jouer les bêtes de somme en même temps. Imaginez que quelqu’un veuille s’en prendre à vous et que je sois trop lente à dégainer mon arme parce que j’ai les mains encombrées, ou que je ne voie pas arriver le danger parce que je suis plus occupée à faire attention à ce que vos affaires ne tombent pas qu’à surveiller les alentours. »

La jeune femme rejeta sa longue crinière en arrière avec une exclamation moqueuse.

« Pffft ! Vous vous inquiétez pour rien, on est à New-York ici, rien ne va m’arriver. »

« Votre père ne partage pas cette opinion ; il prend très au sérieux les menaces qu’il a reçues. »

« ... Quelles menaces ? »
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« Votre père ne vous a rien dit ? »

« Première fois que j’en entend parler. »

Allons bon. Zhihao pouvait comprendre que Konrad Carlitz n’ait pas envie d’inquiéter son « sucre d’orge adoré », mais de là à la laisser complètement dans l’ignorance ? À moins qu’il ne l’ait fait et que ses paroles soient simplement entrées par une oreille avant de ressortir par l’autre, comme cela avait été le cas à chaque fois que l’asiatique avait essayé d’inciter la blonde à faire preuve de davantage de prudence.

« D’accord… vous savez que votre père est actuellement au milieu d’une bataille juridique parce que ses rivaux en affaires tentent de l’empêcher d’acquérir une propriété sur la cinquième avenue, une propriété qui pourrait lui rapporter des centaines de millions une fois qu’il y aura construit un de ses hôtels ? »

En guise de réponse, l’électrokinésiste n’eut droit qu’à une expression de profonde incompréhension assortie d’un silence éloquent : la bimbo ne voyait pas du tout ce à quoi elle faisait référence.

« Chaque camp a rallié tous les politiciens qu’il a pu trouver pour faire publiquement – et moins publiquement – pression sur l’autre, du maire de la ville au gouverneur de l’état en passant par les sénateurs et représentants à Washington. Votre père a remporté chaque confrontation et chaque procès jusqu’ici, et tout le monde s’attend à ce que le prochain verdict qui doit être rendu dans deux semaines soit également en sa faveur, ce qui le débarrassera du dernier obstacle qui l’empêche de signer l’acte de vente. C’était dans tous les journaux de la ville, à la télévision, sur internet et à la radio. » réessaya l’éveillée. Cela sembla enfin rappeler quelque chose à London, mais ce quelque chose ne fut pas ce qu’elle espérait : « Ah, alors c’est pour ça que papa a invité ce vieux schnoque à dîner le mois dernier ? Mais sinon ça ne me dit rien. Est-ce que vous trouvez que j’ai l’air de quelqu’un qui regarde les infos ou qui lit les journaux ?! »

La dernière phrase avait été lancée sur un ton offensé, et Zhihao se demanda si sa cliente disait ça sérieusement ou s’il s’agissait d’une question-piège. Plutôt que de répliquer d’un « Mais bien sûr, suis-je bête... » qui donnerait à la jeune femme un prétexte pour la virer, elle décida de traiter la chose comme une question rhétorique et de poursuivre son explication. Elle espérait juste qu’elle n’était pas en train de perdre son temps à tenter de faire piger à la cruche tous les tenants et aboutissants de sa situation...

« Bref, » reprit bravement la militaire, « les rivaux de votre père sont en train de paniquer et comme ils sont à court d’options légales, ils ont décidé de le menacer et ont insinué qu’ils n’hésiteraient pas à se servir de leurs relations avec la pègre s’il ne renonçait pas, ce qu’il refuse de faire. »

Pègre qui les avait certainement poussés dès le début à s’opposer à cette opération immobilière, car sa réussite représenterait pour elle une immense perte de profit dans la mesure où le groupe Carlitz, renommé pour la qualité de son service, s’employait à fournir « in-house » et via ses propres filières d’approvisionnement tout ce que réclamaient ses clients fortunés – jeux d’argent, escort-girls de luxe et drogues inclus, le tout dans la plus grande discrétion.

« Votre père est bien protégé et il est constamment en déplacement ailleurs dans le pays ou à l’étranger. Vous par contre vous êtes beaucoup plus vulnérable et, même si monsieur Carlitz ne plie pas face aux tentatives d’intimidation dirigées contre sa personne, ses ennemis savent qu'il n’en serait pas de même dans le cas où vous seriez prise en otage. C’est là que j’entre en scène… même si je ne comprend pas pourquoi il ne vous a pas tout simplement envoyée à l’étranger au lieu de vous garder ici, à portée de ceux qui veulent vous nuire. »

L’héritière venait tout juste d’apprendre qu’elle était la cible de dangereux malfrats qui voulaient l'enlever pour se servir d’elle contre son géniteur, et pourtant cela ne suffit pas à lui faire perdre son insouciance. La preuve : « Oh, c’est parce que j’ai dit à papa que je n’avais pas envie de quitter l’université et d’être séparée de mes amies ! »

Ah. Alors le patriarche avait bel et bien essayé de la mettre à l’abri… sauf que sa fille n’avait pas saisi la gravité de la situation ou n’en avait rien eu à faire et qu’il avait cédé, préférant jeter de l’argent en direction du problème plutôt que d’imposer sa volonté à sa progéniture pour sa propre sécurité. Tout ça parce que London voulait continuer de faire la fête avec ses copines – elle pouvait prétendre accorder de l’importance à ses études autant qu’elle voulait, Zhihao n’était pas dupe. Elle savait que la blonde ne mettait pratiquement jamais les pieds en salle de cours ou à la bibliothèque universitaire – elle ne s’en cachait même pas, il n’y avait qu’à la suivre sur les réseaux sociaux pour le savoir – ; en fait, la seule partie du campus qu’elle fréquentait régulièrement était la maison de la sororité Lambda Kappa Lambda dont elle était membre.

Honnêtement, entre le père et la fille, la chinoise avait du mal à décider lequel elle respectait le moins.

« Bon, maintenant vous savez pourquoi vous devez faire attention et pourquoi il est très important que je puisse faire mon travail. » conclut-elle en faisant un effort herculéen pour ne pas laisser paraître son découragement. Mais l’héritière ne l’écoutait déjà plus car elle était absorbée par une tâche vitale : la publication des selfies qu’elle avait pris dans la cabine d’essayage.

« Oui, oui, très intéressant. Allez, dépêchez-vous, on a encore trois magasins à faire avant d’aller en boîte ! »

Et de mettre les voiles sans un regard en arrière, en ignorant tout ce que sa garde du corps venait à peine de lui dire. Zhihao ne se laissa pas distancer et reprit instantanément sa place aux côtés de sa protégée. À quoi bon, cependant ? En plus de l'absence d'instinct de survie d'un lemming, London avait manifestement la mémoire d'un poisson rouge et la tendance d'une autruche à enfouir sa tête dans le sable. Une chimère aussi improbable et aussi mal adaptée à son environnement ne pouvait pas survivre, alors pourquoi continuer de s'opposer à la sélection naturelle ? Non, la militaire ne pouvait pas baisser les bras, même si chaque instant passé en compagnie de la gourdasse lui donnait un peu plus envie de la tuer elle-même. Si elle devait vraiment faire la rencontre de kidnappeurs mafieux, ces derniers avaient intérêt à se hâter...
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Malgré tous ses efforts tout au long de la journée, la bimbo ne parvint pas à semer sa protectrice et fut bien obligée de se rendre à l’évidence : elle ne s’en débarrasserait pas si facilement. Toutefois cela ne simplifia en rien le travail de l’asiatique ; au contraire même puisqu’à défaut de pouvoir échapper à sa surveillance, London prenait maintenant un malin plaisir à lui compliquer la tâche en attirant délibérément l’attention sur sa propre personne.

Zhihao passa donc son après-midi à friser l’apoplexie à chaque fois que sa cliente lui ordonnait de laisser approcher les hordes d’admirateurs qui voulaient se prendre en photo en compagnie de leur célébrité préférée – quel mauvais goût, franchement – et dut plus d’une fois apprendre la politesse à ceux et parfois celles d’entre eux qui avaient les mains baladeuses. Certes, la militaire avait un avantage par-rapport à un garde du corps ordinaire dans la mesure où ses pouvoirs lui permettaient de repérer une arme cachée sans avoir à procéder à une fouille au corps – heureusement d’ailleurs, parce que London refusait de la laisser faire son boulot en inspectant ses fans – mais ce n’était pas une raison pour négliger les précautions de sécurité les plus basiques !

Mais le pire c’était les chasseurs d’images qui leur collaient aux basques, aidés en cela par l’héritière et sa tendance à étaler en public chaque détail de sa vie. Comme le fait que ce soir elle comptait se rendre au Club Zero pour faire la bringue.

« Mademoiselle, si vous pouviez arrêter d’informer le monde entier de vos projets et de l’endroit où vous vous trouvez, je vous en serais reconnaissante. Les paparazzis c’est une chose, mais si des gens mal intentionnés n’ont aucun mal à vous trouver... » avertit l’électrokinésiste en rendant pour la énième fois un appareil photo à son propriétaire, après l’avoir confisqué et en avoir effacé les clichés de sa cliente, tout en ignorant superbement les protestations de l’homme sur la liberté de la presse. Elles venaient à peine de mettre un pied hors de la voiture, et voilà que ces vautours leur tournaient déjà autour.

« C’est votre travail de me protéger, je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de faire des efforts. » répliqua la blonde sans décoller le nez de son écran, sur lequel elle était occupée à composer un message où elle se plaignait d’être traitée comme une gosse de cinq ans par sa nounou armée. « En parlant de faire des efforts, vous allez vraiment porter ça au Club ? Ne soyez pas étonnée s’ils vous refusent l’entrée. »

« Il est très bien mon costume. » se défendit l’asiatique pour ce qui devait être la sixième fois, car London – qui avait mis plus d’une heure à choisir la tenue qu’elle porterait ce soir – se montrait décidément très insistante face à ce "fashion faux-pas". Drôles de priorités. « Et je ne serai sans doute pas la seule garde du corps sur place, vu la clientèle de cet établissement. »

Un établissement où Zhihao avait essayé de la dissuader de mettre les pieds – justement à cause de ladite clientèle – mais rien n’y avait fait, pas même un appel passé à Konrad Carlitz, pour qui les caprices de sa fille avaient force de loi et qui était convaincu que tout se passerait pour le mieux tant que la baby-sitter qu’il payait si grassement restait à ses côtés. Encore une fois, la chinoise se demanda ce qu’ils avaient dans la tête, dans cette famille… Enfin, le milliardaire avait au moins eu le bon sens de respecter les termes du contrat en n’informant pas sa progéniture que sa protectrice était une éveillée, faute de quoi tous les admirateurs de la demoiselle seraient déjà au courant.

« C’est vous qui voyez. Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenue. »

La blonde lui ôtait les mots de la bouche : c’était une réplique que l’asiatique aurait volontiers renvoyée à sa cliente, surtout en voyant le genre de personnes qui se mêlaient à la jeunesse dorée de la Grosse Pomme pour rentrer dans la boîte de nuit. Elles étaient censées éviter la pègre et les financiers véreux, pas aller s’enfermer avec leurs rejetons et les hommes de main à la mine patibulaire qui leur servaient de chaperons !

« Mademoiselle, c’est une très mauvaise idée. Je reconnais certains de ces gens – » ou plutôt elle les identifiait à partir de leurs appareils électroniques et d’une recherche sur les bases de données à sa disposition « – et ce n’est pas le type de fréquentations que vous devriez avoir, surtout en ce moment. »

« Oh, détendez-vous à la fin ! Je ne peux pas passer tout mon temps dans les réceptions qu’organise mon père, on s’y ennuie à mourir ! C’est ici qu’on s’amuse et qu’on rencontre des gens intéressants ! »

« Intéressants comme le fils d’un oligarque russe dont tout le monde sait qu’il a des liens avec la mafiya, pour ne citer qu’un exemple ? »

« J’ai le droit d’aller m’encanailler si je veux. »

« Je ne fais que penser à votre sécurité et à votre réputation, mademoiselle. »

« Et bien arrêtez et foutez-moi la paix. Je suis menacée, et alors ? Vous êtes là pour ça, faites ce pour quoi vous êtes payée. Moi, je refuse de laisser la peur me dicter ma conduite. »


Sur cette réponse acerbe, London se dirigea directement vers l’entrée du Club – ayant apparemment décidé que la file d’attente, c’était bon pour les plébéiens – et s’adressa au videur. Le colosse parut les reconnaître, elle et la taille de son portefeuille, et quelques billets suffirent à le persuader de la laisser entrer. Voyant qu’elle ne parviendrait pas à convaincre l’héritière de prendre les choses au sérieux, Zhihao se résigna à la suivre à l’intérieur de la boîte de la nuit… et le regretta bien vite en se rendant compte du nombre ahurissants de dangers potentiels sur lesquels elle devrait garder un œil pendant des heures.
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