Saint Seiya
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[OTS 2] Le domaine du Dieu des Morts
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[OTS 2] Le domaine du Dieu des Morts Pyrami11


HRP:

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Gorislava
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HRP- 3 au lancer de dé. Perte de 10hp pour tout le monde. O_O -HRP

Suite à la révélation du décès de Reagan, Gorislava s'était désintéressée du reste de la conversation entre Colombe, Mélya et Leticia. Cette dernière insista tout de même pour recevoir de la rouquine son rapport des événements de New York, une tâche dont elle s'acquitta finalement malgré son apathie. Une fois les informations obtenues, la Mante prit temporairement congé de ses camarades et s'en alla quérir ceux qui étaient partis à la recherche des tablettes tant convoitées. Au bout de quelques minutes, Hruodland, Azir et Zhihao retournèrent ainsi auprès du reste du groupe en sa compagnie. Comme espéré, les trois larrons avaient réussi à reconstituer le Livre des Morts dans son intégralité après plusieurs voyages. De son côté, le Fourneau était resté prostré contre les décombres d'un immeuble, dispersé aux quatre coins du désert à cause des catastrophes successives. Ennuyée par toutes ces tergiversations, il avait besoin que la situation change radicalement pour enfin s'extirper de sa torpeur. Néanmoins, il ne soupçonnait guère le fait que ce moment fatidique était désormais imminent. Effectivement, ce n'était plus qu'une question de secondes avant que le mausolée n'ouvre ses portes afin d'accueillir l'ouvrage ancestral.

Une fois toute la fine équipe réunie, le God Warrior s'avança vers la pyramide et s'empressa de provoquer Anubis en combat. Exaspérée par cette attitude exagérément belliqueuse, la Chinoise s'en lamenta auprès du Lion, avant de communiquer ses instructions aux filles de la bande. En ce qui concernait Gorislava, ces consignes lui rentrèrent par une oreille pour ressortir immédiatement par l'autre. Autant dire qu'elle n'était pas d'humeur à écouter les bavardages de ses compagnons, même s'ils avaient quelque chose d'une importance capitale à lui transmettre. La Boussole semblait également connaître l'Ombre de Makhai, à en juger par la manière dont elle s'adressait à elle. Quant à savoir dans quelles circonstances elles s'étaient rencontrées auparavant, c'était probablement une histoire pour une autre fois... D'humeur charitable, Zhihao prévint son interlocutrice qu'elle risquait d'y laisser sa peau si jamais elle comptait rester dans les parages. Son sort importait peu à la rouquine, mais ce serait toujours cela de gagné si un quelconque imbécile ne crevait pas bêtement dans la journée. Cependant, il était dorénavant trop tard pour prendre des précautions, car de la pyramide déferla subitement un flux torrentiel de cosmos. Les environs de l'édifice se transformèrent ensuite et de nouvelles structures jaillirent majestueusement du sable. Toutefois, le spectacle était loin de se conclure là, bien au contraire...

En effet, les constructions antiques ne tardèrent guère à vomir un flot interminable de soldats zombifiés, des cadavres réanimés par Anubis et armés jusqu'aux dents. Les légions d'outre-tombe comptaient environ un millier de squelettes et de momies, prêtes à déferler sur le monde des vivants afin de semer la mort et la destruction. Une fois tous sortis des portiques creusés dans les parvis, les macchabées se rangèrent en cohortes et attendirent les ordres de leurs officiers. En parlant du loup, Our du Nécrosphynx se manifesta de nouveau après une longue absence, sa voix autoritaire résonnant dans les esprits de l'assistance. D'un ton solennel, il convoqua les représentants des différentes factions séance tenante et leur ordonna d'honorer leur part du marché. Le cas échéant, les intéressés devaient se préparer à subir les inéluctables conséquences de leur refus inconsidéré. Néanmoins, loin d'intimider ou d'amuser le Fourneau, cette allocution raviva la rage incandescente qui sommeillait en lui.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=CprlGbcNl78 -BGM

Pour qui se prenaient-ils au juste, ces odieux et prétentieux personnages ? Ils parlaient d'honneur et de serment, mais ils n'étaient au final que des grosses brutes dénuées d'intelligence, incapables de régler leurs problèmes autrement que par la violence ! Combien d'innocents avaient-ils massacrés juste parce qu'ils avaient égaré un livre miteux sans aucune importance ? Eux qui étaient si sages et puissants, ne pouvaient-ils pas trouver une autre solution qu'assassiner des gens plus faibles qu'eux ? De simples mortels avaient fait tout le travail d'Anubis et sa clique à leur place, mais maintenant il fallait qu'ils aillent leur tendre la patte comme des clébards ? Il était plus que temps que quelqu'un leur rende la monnaie de leur pièce !

"T'AS UN SACRÉ CULOT POUR NOUS DIRE ÇA !" rugit finalement Gorislava, à bout de nerfs. "ON N'EST PAS TES CHIENS, J'TE SIGNALE ! J'VAIS TRAÎNER TON GROS CUL DEHORS MOI, TU VAS VOIR !"

Sans gaspiller une milliseconde de plus, elle sprinta furieusement en direction du mausolée, dont la barrière infranchissable s'était depuis dissipée. Elle bondit ensuite par-dessus les bataillons de zombies avant de s'engouffrer promptement à l'intérieur de la sinistre pyramide. Tant pis si personne ne la suivait et si elle mourait à cause de sa témérité : la rouquine allait enfoncer son poing dans la sale tronche du dieu chacal et de ses larbins, coûte que coûte ! Pour l'instant hélas, c'était plutôt dans un authentique dédale de galeries sinueuses qu'elle allait s'embourber... Le Fourneau ne tarda d'ailleurs pas à payer le prix de son impétuosité, son châtiment lui apparaissant sous la forme d'une nuée de criquets affamés. Déclenché par une dalle minée, le fléau acridien lacéra sa chair et son Armure Noire puis se dissipa rapidement dans la pénombre du couloir. Plus courroucée par cet obstacle qu'autre chose, Gorislava se contenta de serrer les dents et de continuer à courir. Si l'Embaumeur croyait sincèrement que ce genre de piège allait l'impressionner ou la terrasser, il se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'au coude !
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Colombe
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HRP - 4 au lancer de dé. -10hp pour tout le monde. - HRP

Il semble que Mélya me fait plus confiance que les autres. Ça doit parce que j'ai pas essayé de la tuer encore et honnêtement je doute que j'aurais un jour le courage d'essayer. C'est quand même bizarre pour moi, sachant que moi je lui fais pas vraiment confiance. Elle m'a un peu perdue depuis...depuis...ouin depuis un temps là. Surtout après la remarque d'Oblivion. Décidément, cette dernière, en plus d'être terrifiante, a un talent inné pour insuffler du shade dans ses paroles. Je respecte ça, surtout si c'est pour me donner la permission de parler. De quoi je parle, mes yeux s'illuminent. Tout. Ce. Que. Je. Veux.

J'ouvre les yeux et je lui souris malicieusement. Je m'étire et je craque mes doigts pour ensuite inviter Mélya à s'approcher avec son renard. Je prends une bonne inspiration, cherchant les mots pour tout lui expliquer. Par où commencer?...

-Il y a des années de cela, pendant le début, il y avait des dinosaures...

*****

Quand Azir, Zhihao et Hruoland se pointent avec Oblivion, je ressens un mélange de désappointement et de soulagement. Ça m'a détendu de parler de littéralement n'importe quoi à Mélya – avant que les autres arrivent, j'étais rendue à lui expliquer comment les colibris mâles flirtaient avec les femelles pour s'accoupler. De plus, si tout le monde était là, ça voulait dire que c'était le temps de passer aux choses sérieusement et dangereuses. Faut voir le bon côté des choses, je peux maintenant reprendre mon souffle. Alors que tout le monde se met en place, je fais finalement appel à mon armure, qui vient à moi au complet cette fois-ci. Il faut qu'on bouge...sérieusement, y a des zombies qui sortent de la pyramide...wait WHAT.

J'avais raison! Il y allait avoir des momies! Je le savais! Laissez-moi savourez ma victoire, parce que ça m'aide à ignorer la peur froide en ne voyant pas de fin à ces troupes de morts vivants.

-Je croyais qu'Anubis avait besoin du livre!!

La simple pensée de ce qu'il pourrait faire avec me fait déglutir. Est-ce que le Livre des Morts est seulement un gros manuel d'instructions dont le dieu Chacal se rappelle « heureusement » de ce qui est écrit sur la page 14? Je vois tout de suite Gorislava partir à la course vers la pyramide, lui balançant plein d'injures. Je la regarde s'éloigner et je me retourne vers la masse de chair pétrie sur pattes qui s'en vient tous nous tuer.

-Fuck this shit I'm out, que je lâche finalement avant de partir à sa poursuite. Très peu de momie pour moi merci, j'en voulais juste pour avoir deviné juste. Mon cœur arrête de battre une seconde, particulièrement quand je franchis l'entrée. À mon plus grand soulagement, rien n'explose. Pff! Quel idiot cet Anubis! Certes, c'est un vrai labyrinthe ici, mais toutes ses forces sont dehors. Il n'a même pas pensé à en garder pour protéger l'intérieur. Il perd son livre, il ne disperse pas ses forces intelligemment...décidément, il est nul. Même moi je pourrais faire un meilleur travail que lui.

Par chance, je n'ai pas encore perdu Gorislava de vue. C'est à peine si j'arrive à la voir dans le pénombre, une chance que ses cheveux sont d'une couleur voyante. Pendant un bon bout, je n'entendais que nos pas et ceux d'Azir, de Zhihao et d'Oblivion qui sont rentrés avec nous, mais maintenant...c'est quoi ce drôle de bourdonnement?

J'ai ma réponse assez rapidement : des criquets filent comme une flèche vers nous. Ils se font un régal du Fourneau, qui était devant moi. Voyant ce qui s'en vient, j'avertis ceux qui sont derrière :

-Fermez vos bouches!

J'ai plus l'impression de recevoir l'impact d'une vague d'eau que d'insectes. Pourtant, c'est beaucoup plus désagréable et douloureux. Je ressors du nuage lacérée, le plastron couvert de sauterelles écrasées. Une s'est fracassée tellement fort sur ma joue que je suis sûr que le trou qu'elle a créé dans ma délicate chair a le même style extrême de Hirohiko Araki. Comment ces petits bâtards peuvent-elles être aussi buff?? C'est quoi leur régime? Est-ce qu'Our les a nourris aux stéroïdes ou quoi?

-Bleh! Dégueulasse!

Alors que je me passe mes mains sur mon visage comme vaine tentative d'y enlever les résidus d'insectes, je remarque que le couloir dans lequel nous nous retrouvons maintenant est beaucoup plus large. J'en profite pour accélérer un peu et enlever un peu de distance entre Gorislava et moi. Je m'apprête à regarder derrière moi pour m'enquérir sur l'état des autres, j'entends un drôle de bruit vers l'avant. Je suis sûre d'avoir entendu un petit jappement de rien. Je lance un regard interrogateur à Gorislava avant d'accélérer le pas. Ça doit être des chiens de garde, ça ne peut pas être ce que je pense...

Nous débouchons finalement dans une large pièce carrée nullement décorée. En plein dans son centre, il y a un enclos de...de...

-ILS SONT TOUT P'TIIIIIIT!

Okay okay okay...je sais ni pourquoi ni comment mais...c'est plein de bébés chiots! Mieux encore, ce sont tous des Goldens Retrievers! Dès qu'ils remarquent notre entrée, ils viennent de notre côté, leurs petites pattes avant sur la petite barricade qui les empêchent de courir vers nous. Plus je m'approche d'eux, plus surexcités qu'ils deviennent. C'est...c'est...est-ce que c'est trop tard pour changer de faction? Wow, il faut croire que même le dieu des Morts a un côté tendre. Je me mets à leur hauteur et je les laisse lécher et mâchouiller ma main quand je remarque un petit panneau avec des inscriptions dessus. Je dois plisser les yeux pour bien les lire. Une chance qu'il y a une traduction en anglais juste en dessous, c'est vraiment pratique et pas du tout suspicieux.

-Ahem, c'est écrit ici : " Please do not touch the sacrifices." QUOI!? ILS VONT LES SACRIFIER?!?

Je me retourne vers les autres, horrifiée, alors que les chiots nous regardent avec leurs grands yeux plein d'innocence et leur minois heureux.

-Guys, je sais qu'on peut pas les adopter et les sortir maintenant, mais on peut pas les laisser là non plus! C'est juste des bébés! Pourquoi devrait-on se méfier de petits Golden Retrievers? Je suis sûre que certains d'entre vous sont peut-être seulement indifférent de leur sort...peut-être que vous en avez déjà tué...je cherche Oblivion du regard mais laisse tomber. Pour prouver ma bonne foi, je saisis celui avec le plus gros pelage et le plus derp et je le tends près du visage de Gorislava.

-Regarde-le! Est-ce que tu lis le danger dans ses yeux?  Est-ce que tu te sens agressée par cette petite boule de poil toute mignonne?

Aussitôt, toute la pièce se met à trembler et le bruit de vieux engrenages couvrent nos cris quand le plancher au-dessous de nous tous s'ouvrent pour nous laisser tomber. Nous rencontrons le sol dans un impact douloureux et pour les chiots, mortel. Je baisse les yeux vers celui que je tenais, espérant qu'au moins un ait pu survivre.

-OH NOOO GOD NO!, que je lâche d'une voix brisée en voyant le crâne ouvert de la petite bête dont le sourire maintenant ensanglanté est devenue immortellement hantant au lieu d'attendrissant comme il y a quelques secondes.  Je crois voir même un morceau de cervelle...
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Enfin.

Je lance le parchemin à Zhihao d’un geste distrait, observant la pyramide prendre de l’expansion et l’armée d’Anubis enfin faire son apparition. Je m’attendais à en voir plus… mais peut-être que ce n’est pas qu’à ça que servent les âmes volées. Aucune importance, elles sont ici, à ma portée. Our aussi. Les portes de la pyramide nous sont ouvertes et pour une fois, je ne peux qu’être d’accord avec la suggestion de Zlatanna : je vais réduire cette pyramide en ruines.
Je ne peux pas me permettre d’hésiter ou d’avoir peur. Ce serait déjà les laisser gagner. J’enflamme mon cosmos et fonce vers la pyramide, suivant Gorislava de près, mais presque instantanément, une vive douleur à la tête me fait tomber à genoux en gémissant. C’est donc comme ça qu’il va tenter de prendre le contrôle?! J’entreprends de me relever, le visage déjà ruisselant de sueur, et hurle aux autres :

-Je vais bien! Il ne peut pas m’arrêter!

Je continue d’avancer en me répétant ces quelques encouragements, presque pour ignorer la douleur qui augmente à chaque pas. Il ne peut pas m’arrêter. Il ne peut pas me contrôler. Mais j’ai beau tenter de me convaincre, ma vue commence à s’embrouiller et je commence à ralentir, incapable de garder le rythme avec Gorislava. Je peux sentir ma conscience qui m’échappe peu à peu, emportée dans un tourbillon de puissance, mais je dois tenir bon. Je ne peux pas le laisser gagner. Je ne peux pas…

La douleur cesse. Colombe me dépasse et fonce dans le dédale de corridor qui nous attend à l’intérieur et je la regarde d’un œil vide. Mon corps semble bouger de lui-même alors que je la suis d’un pas rapide, mais je me sens toujours en contrôle. Distante, déséquilibrée, violente, mais pas différente. C’est toujours moi.
J’ai juste besoin de la tuer.

Bien des choses tentent de se mettre en travers de mon chemin alors que je me rapproche de plus en plus, mais ce n’est jamais assez pour lui permettre de m’échapper complètement, juste lui accorder quelques secondes de répit. Je reste de marbre en traversant la nuée d’insectes qui me dévorent la peau, ne bronche pas après la dangereuse chute qui a tué plusieurs petits animaux. Ce n’est rien qui saurait me distraire de ma mission, et j’ai subi bien pire que ça dans le passé. Il m’en manque si peu, quelques secondes de plus et c’en sera fini de la Sainte…
J’entends un déclic. Une fraction de seconde plus tard, les murs se referment sur nous comme les mâchoires d’une plante carnivore et enfin, je ressens une étincelle d’émotion : de l’agacement. Je ne peux pas laisser quelque chose comme ça me ralentir. Mes aiguilles transpercent les dalles de pierre et se coincent dans les mécanismes du piège, stoppant l’avancée des murs et permettant une avancée en toute sécurité… et enfin, le regard de Colombe croise le mien. Elle est à ma portée. Il n’y a plus aucune échappatoire.

Je ne ressens pas de colère. Juste une vague satisfaction à l’idée d’enfin pouvoir atteindre mon objectif. Rien de plus normal.

Mon poing s’enfonce dans l’estomac de la Petite Ourse et l’envoie voler contre un mur, mais plutôt que de l’arrêter, la pierre cède sous l’impact et révèle un autre corridor. Je bondis dans le trou pour apercevoir la Sainte affalée au sol et je concentre mon cosmos dans mes paumes. La peau se déchire alors que deux aiguilles chargées d’énergie jaillissent de ma chair pour se figer dans son corps et je ne prends pas la peine de me soigner avant de m’approcher pour la soulever par le collet. C’est ce que je dois faire. Elle d’abord, ensuite les autres. De nouvelles aiguilles apparaissent dans ma bouche comme de nouvelles rangées de dents et j’approche son visage du mien. Le labyrinthe l’a déjà affaiblie, ce ne sera pas long…

-Vous ne pouvez pas l’atteindre. Je vous tuerai avant.

Yo y s'passe plein d'trucs:
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Azir
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Boire un verre avec la Chinoise de l'Ordre noir aurait pu sembler l'idée la plus invraisemblable du monde à un chevalier d'or dans un autre contexte. N'étaient-ils pas, parmi les grands ennemis de l'humanité, ceux qui rassemblaient le plus de traîtres, d'anarchistes, de vaniteux lâches et dérangés ? Oui Reagan, par exemple.
Pourtant c'était sans compter les rencontres du Lion d'or avec Ntikuma et Zhihao, les deux seuls à avoir la tête sur les épaules et un soupçon d'humanité. Sans compter que le monde pouvait se faire engloutir d'une minute à l'autre dans le drain d'âme continu d'Anubis, renaissant dangereusement vite parmi les sables sahariens. Sans compter, aussi, l'espèce de relique dégénérée qui avait un jour été appelée héros dans les légendes mythiques des royaumes Francs...

Les groupes se constituaient relativement vite, principalement Hruodland chargeant la masse inanimée d'un côté, et les autres s'enfonçant dans la pyramide avec l'idée de casser la gueule au dieu des Morts. Avant qu'il renvoie la balle.

Lorsque les deux plus réfléchis de la bande se retrouvèrent pratiquement seuls à avancer vers l'entrée du monument perdu -lequel venait d'ailleurs d'étendre sa superficie et devenir encore plus beau dans toute la splendeur de l'ancienne civilisation qu'il représentait-, Azir se tourna vers l'électrokinésiste et se contenta de hocher tristement la tête.

"Nous dirons "Je vous l'avais dit" à Hruodland et il sera dans l'obligation de nous payer non pas un verre, mais toute une tournée. "

Parlant de l'Asgardien, et alors qu'ils franchissaient le seuil de la demeure du dieu égyptien, le Cinquième Gardien se retourna brièvement une seconde.

"Vous vous rendez compte que nous venons de confier notre arrière-garde à Roland le Preux ? Je n'aime pas l'ironie de la situation. Enfin, rattrapons les autres avant qu'une catastrophe de plus arrive."

Comme pour souligner l'imminence d'une chaîne d'actions dont se délecterait le dieu-chacal, les bourdonnements puis les piqûres d'un nuage de criquets résonnèrent et traversèrent leur espace vital. Le temps de s'en remettre et voilà que Colombe tombait sur une scène suffisamment attendrissante pour lui faire baisser sa garde, puis tous les faire tomber eux, littéralement. Enfin, le classique de la pièce qui se referme sur les aventuriers, stoppé dans son élan par une Spectre hors de ses gonds.

Azir ayant assisté en personne au speech de Mme Z. sur le parchemin magique destiné à maîtriser l'envoyée d'Hadès, il lança un regard entendu à l'actuelle propriétaire de l'objet et préféra se rapprocher de Colombe pour vérifier qu'elle allait bien. Sauf que son corps bloqua tout à coup, une sensation de lourdeur le paralysant sur place et qui venait... de la tablette entre ses bras !

*Quel est le poids de vos âmes ?*

Etait-ce la voix d'Our ? D'Anubis ? Un cosmos puissant et pénétrant sembla resserrer ses griffes invisibles autour du Saint, le forçant à poser genou à terre un moment comme s'il avait couru un marathon autour de la Terre à la vitesse de la Lumière. Et à en juger par les autres autour qui s'étaient eux aussi arrêtés, il ne devait pas être la seule victime de ce phénomène, bien qu'il s'appliquait à serrer la pierre contre lui coûte que coûte.

*Quel est le poids de ta résolution, serviteur d'Athéna ? N'as-tu pas envie de goûter le repos après les bons et loyaux services rendus à cette humanité ingrate ? Tu t'efforces d'agir avec calme et réflexion, tu veux défendre de pauvres misérables qui en retour n'ont pour toi qu'ignorance ou désinvolture... Combien de temps tiendras-tu la cadence ? Tu es déjà si vieux... si usé par ta fonction...*

Une certaine torpeur envahissait les sens du blondinet. Ah, depuis combien de temps avait-il dépensé ses forces sans compter, sans prendre un vrai temps de repos ? Peut-être qu'il faudrait se laissait aller pour une fois...

"Non ! J'ai prêté serment ! J'ai un devoir à accomplir !"

Sous ses yeux se dessina vaguement la forme d'une balance, une plume posée droitement sur l'un des plateaux sans bouger. Azir reconnut sans mal l'extrait du Livre de Morts, celui-là même qu'il tenait fermement. Il devina dans les ombres les silhouettes du fils de Seth, de la Dévoreuse et du Scribe qui prenait note du résultat. Mais c'était une illusion, il le savait. Anubis ne pouvait pas être là précisément parce que le Livre l'était. Une épreuve, voilà de quoi il s'agissait. Un piège, rien qu'un autre.

*Tu veux donc poursuivre, quitte à souiller tes mains de sang divin ?*

Une menace grondante. Malgré cela, l’Égyptien força sur ses jambes pour se relever.

"Je n'ai pas honte, ni ne détournerai le regard de ce que j'ai pu faire ou ferai. Que Maât me soit témoin : j'ai juré de protéger ceux qui ne peuvent le faire, de soigner les blessés, de sauver les vivants, de soutenir mes camarades, dans l'opprobre ou dans la gloire, dans la paix ou la guerre. J'ai juré de ne plus regarder impuissant le chaos qui se déverse sur le monde. J'ai fait des erreurs, mais me lamenter sur mon sort n'y changera rien. Alors si tu veux peser mon âme et mon cœur grand bien te fasse, Maître Embaumeur, mais cela ne m'empêchera pas de tenir la parole que j'ai donnée."

Un cosmos doré illumina doucement la pièce -et les cadavres de chiots plus loin-, nimbant le Lion comme une peau protectrice. Il fit pression sur le cosmos qui l'enserrait et se débattit férocement, rugit pour en briser l'emprise. La tablette semblait toujours attirée vers les profondeurs de la pyramide mais il ne la laisserait pas s'échapper si facilement.

"Tout le monde va bien ? En avant !"

Spoiler:
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Zhihao
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HRP : 6 au lancer de dé, amenant le total à 23 avec le bonus.

Zhihao n’eut pas le temps de recevoir les réponses à ses questions avant que la pyramide ne subisse une nouvelle transformation : point d’explosion dévastatrice ce coup-ci, le phénomène rappelant plutôt l’émergence d’un sous-marin colossal resurgissant des profondeurs d’un océan de sable. Très vite, les éveillés se retrouvèrent non plus face à un simple monument mais au seuil d’un gigantesque complexe tenant à la fois du temple, du mausolée, du palais et de la caserne fortifiée, le tout protégé par une armée de cadavres réanimés disposés comme pour une parade militaire. Alors que la voix retentissante du héraut d’Anubis transmettait son défi, l’ex-Marina parut se désintéresser de l’entrée du domaine divin pour jeter son dévolu sur les morts-vivants, qui se trouvaient à portée plus immédiate de sa lame. Gorislava, Colombe et Marchesi, par contre, validèrent ses prédictions les plus pessimistes en se précipitant comme des dératées en direction de l’objectif, maintenant qu’il n’y avait plus de champ de force pour leur barrer la route.

Enfin, au moins Azir avait gardé son sang-froid et accepté de lui tenir compagnie pendant qu’elle noierait son chagrin dans l’alcool, se dit-elle en se saisissant au vol du parchemin que la Mante venait de lui rendre de façon fort cavalière.

« Est-ce que Hruodland a de l’argent au moins, ou est-ce qu’il menace juste les gens jusqu’à ce qu’ils lui donnent ce qu’il veut ? » demanda l’asiatique en s’élançant le plus vite possible à la suite du Lion, qui ne manqua pas de relever l’incongruité du parallèle historique de leur situation. « Il faut espérer que ces Sarrasins-là ne le rateront pas et qu’il y perdra la vie pour de bon, cette fois. »

Ce fut en pénétrant à l’intérieur de l’édifice qu’elle vit la Spectre succomber à la magie de l’endroit, en dépit des avertissements de Madame Z, et se ruer à la poursuite de la Sainte. La militaire jura à voix basse, mais ne se servit pas de suite du parchemin : en effet, elle ignorait la distance maximale d’action du contre-sort, aussi valait-il mieux qu’elle se rapproche avant d’en faire usage… dans l’idéal, avant que la gamine masquée ne transforme l’une de ses alliées en pelote d’épingles.

Hélas, elle fut ralentie par les défenses de la pyramide, dont les murs étaient saturés d’énergies exotiques à un tel point que cela perturbait ses perceptions ainsi que l’utilisation de ses facultés les plus délicates. Cela lui valut d’être submergée par une marée de chitine, une déferlante d’insectes vraisemblablement renforcés par le cosmos s’attaquant aux points faibles de son armure ; elle perdit encore plus de temps à émettre une impulsion invisible qui se propagea dans les couloirs et les désintégra tous jusqu’à la dernière molécule d’ADN – on ne savait jamais, au cas où Our pourrait s’en servir pour récupérer un échantillon de leur sang afin d’activer l’équivalent égyptien d’un maléfice vaudou.

Elle avait presque réussi à rattraper le trio de tête lorsque, après Gorislava et son absence totale de subtilité digne d’un conducteur de char d’assaut ivre, ce fut Colombe qui déclencha le second piège. Zhihao s’arrêta net en voyant les chiots – sérieusement, est-ce qu’ils étaient en train d’envahir un temple ou une animalerie ? –, n’arrivant pas à décider si elle devait d’abord prévenir l’inconsciente du danger que posait la Mante ou se préparer à combattre les boules les poils qui n’allaient sans doute pas tarder à se muer sans crier gare en abominations assoiffées de sang après s’être servi de leur apparence innocente pour leur faire baisser leur garde. Elle n’eut cependant pas à choisir puisque le sol se déroba sous ses pieds, l’envoyant s’écraser en contrebas malgré toutes ses tentatives de se raccrocher aux murs.

« Leticia devra attendre son tour, je vais tuer Colombe moi-même... » pesta-t-elle intérieurement en se relevant après une chute qui aurait dû être mortelle pour tout être humain normalement constitué – elle devrait déjà s'estimer heureuse qu'il n'y ait pas eu de pieux au fond de la fosse. Voilà qui prouvait s’il en était encore besoin qu’Our n’était pas dupe et qu’il cherchait soit à les affaiblir avant qu’ils ne parviennent jusqu’à lui, soit à les tuer pour pouvoir récupérer la tablette sur leurs cadavres. Le troisième piège échoua toutefois dans cette tâche, grippé par l’intervention de la Spectre, lui laissant le champ libre pour brutaliser la Petite Ourse. C’était l’occasion que Zhihao attendait, et elle en profita sans vergogne pour foudroyer l’infernale par derrière. Un bruit de tonnerre retentit, les ombres se mirent à danser follement sous l’effet de l’illumination et une odeur âcre d’ozone et de kératine brûlée emplit l’atmosphère alors que les muscles de la jeune fille se contractaient involontairement, échappant momentanément au contrôle de son système nerveux. Elle ne resterait pas longtemps paralysée, aussi l’électrokinésiste ne perdit-elle pas une seconde pour se rapprocher autant qu’elle l’osait et desceller enfin le parchemin. Un cercle de glyphes dont la seule vue suffit à lui donner des maux de tête fit son apparition autour de l’Étoile Céleste, et elle observa avec intérêt l’instant où son activité cérébrale revint à la normale – pourvu que cet état de fait durerait et qu’Our ne relance pas simplement le sort.

La quatrième attaque ne se fit pas attendre : alors qu’Azir, fidèle à son habitude, se portait au secours de sa camarade, la Boussole eut l’impression qu’un étau se refermait sur son esprit, cherchant à le réduire en miettes. Ironie de la situation, c’était à présent elle qui se retrouvait immobilisée tandis qu’une voix désincarnée s’immisçait dans ses pensées.

*Les rats noirs de l’Île de la Reine Morte…* siffla-t-elle avec un mépris vitriolique. *Même la Spectre n’a rien pu faire face au pouvoir d’Anubis, alors que penses-tu pouvoir accomplir sans la protection d’une divinité, pitoyable insecte ? Pourquoi te mêles-tu de ce combat qui n’est pas le tien ? Cours-tu après l’argent, la gloire, le pouvoir ? Cherches-tu à préserver la pathétique petite réputation de ta confrérie de renégats, à prouver que tu vaux mieux que les Saints, ou à les poignarder dans le dos ? Ou bien veux-tu t’insinuer dans les bonnes grâces des infernaux en espérant échapper aux tourments éternels qui t’attendent dans l’Au-delà ?*

L’assaut mental redoubla d’intensité à chaque nouvelle condamnation, mais l’éveillée se força à endurer le supplice en silence. La voix n’en avait cependant pas terminé, conjurant des visions issues de la mémoire de la militaire à chacune de ses paroles. Des images de tous ceux dont la vie avait été ruinée ou avait pris fin par sa faute, du temps où elle faisait encore partie des forces spéciales chinoises : soldats ennemis, criminels et terroristes certes mais aussi dissidents politiques, journalistes, témoins gênants, politiciens et hommes d’affaires de pays rivaux, simples pantins dont l’utilité était arrivée à son terme et plus encore. Des gens dont le seul crime avait été d’être au mauvais endroit au mauvais moment, de poser les mauvaises questions, ou de se tenir sur la route du régime et de ses intérêts.

*Tu as menti, trompé, comploté, volé, espionné, trahi, torturé et tué des innocents sans défense. Tu caches ta vraie nature, mais tu es indigne de te tenir aux côtés des serviteurs des dieux. La vermine dans ton genre ne mérite que le déshonneur et la mort.* poursuivit la voix avec répugnance, augmentant une fois de plus la pression pesant sur son esprit, presque jusqu’au point de rupture.

Le cosmos de la Boussole s’éleva en guise de réponse. Essayait-on de l’écraser sous le poids de la culpabilité et des remords, de la pousser à implorer la pitié du dieu chacal ? Hors de question. Seuls ses camarades et supérieurs avaient le droit de juger ses actions, et ces bouffeurs de sable n’en faisaient pas partie.

Le voile obscurcissant ses sens disparut à mesure qu’ils s’adaptaient aux interférences et qu’une série de stimulations électrochimiques desserrait l’emprise psychique ; enfin elle pouvait percevoir les mécanismes qui se cachaient derrière les murs de la pyramide, les circuits d’énergie, les engrenages colossaux et la tuyauterie alimentant les systèmes pneumatiques et hydrauliques. Nul doute que de telles informations auraient fait le bonheur de n’importe quel archéologue, mais Zhihao n’était pas là pour admirer les talents des ingénieurs égyptiens : pris dans son magnétisme, les rouages s’arrêtèrent soudainement de tourner, stoppant net l’activation du cinquième piège dans un inquiétant grincement de métal torturé. Grincement qui se mua en un fracas des plus satisfaisants lorsque l’électrokinésiste en inversa brusquement le sens de rotation, puis les arracha de leurs axes en détruisant des pans entiers de murs au passage. Le sol trembla alors que les machines se disloquaient violemment, qu’elle tordait ou éventrait les canalisations et que des couloirs s’effondraient, mais Zhihao garda son calme : elle n’en était pas à sa première démolition, après tout.

« Je n’ai pas à me justifier auprès d’Anubis et de ses laquais. Je rejette leur autorité et leur prétendue supériorité. » répliqua-t-elle finalement, tout en faisant léviter une véritable constellation de plusieurs tonnes de roues dentées devant elle. Avant de les expédier à vitesse de satellisation en direction du cœur de la pyramide, pulvérisant d’abord le mur du son, puis les murs de pierre qui les séparaient de leur objectif.

« C’est fou ce que c’est cathartique. » fit-elle quand le Lion d’Or, brillant comme un phare dans la nuit, s'enquit de l'état de ses compagnons. Elle n’était pas la plus à plaindre, les nanomachines s’étant déjà mises à pied d’œuvre pour réparer les dommages ; les autres par contre pourraient avoir besoin d’aide…

« Est-ce que quelqu’un a besoin de soins ? » demanda-t-elle en se préparant à s’engager dans le raccourci.
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[OTS 2] Le domaine du Dieu des Morts Pyrami12



Le gardien silencieux observait ses invités au travers d'un globe de vision, serti sur un piédestal proche de l’autel d’Anubis. Malgré l’évitement de certains pièges disséminés tout au long du labyrinthe de la pyramide, le cortège avait néanmoins subi tour à tour les épreuves de la chair, de l’esprit et de la conscience. Plus qu’il n’en fallait pour tester leur forces et faiblesses avant qu’ils ne puissent accéder au cœur du domaine terrestre du Dieu des morts.

C’est avec fracas que la chinoise renégate pénétra aux abords de l’immense salle principale de l’édifice. D’imposants piliers gravés en élémentium, semblables à de majestueux obélisques, se dressaient à perte de vue et ceinturaient une voie dorée menant à un lointain parvis. Des statues à l’effigie du dieu égyptien avaient été érigées à chacun des quatre coins de l’esplanade. Sur cette dernière se dressait un autel finement décoré à la gloire du maître des lieux : le dieu à tête de chacal. Our se tenait debout prêt de cet autel, toisant les nouveaux venus de son regard millénaire et majestueux.

Plus loin derrière le gardien du tombeau, les éveillés pouvait entrapercevoir un immense portail circulaire aux gravures antiques, lequel crépitait d’énergie cosmique, fournie par les pylônes précédemment décrits. Un maelstrom d’âmes s’agglomérait au centre de la structure, commençant à matérialiser un embryon de portail. Ce dernier dégageait une puissance cosmique plus que perceptible.

A peine sortis du passage improvisé par la guerrière de l’île de la Reine morte, de puissants éclairs énergétiques furent détournés et frappèrent en continu pendant plusieurs dizaines de secondes la paroi endommagée. Une fois l’éblouissant phénomène disparu, le trou avait disparu et le mur semblait aussi intact qu’au premier jour.

- « Bienvenue sur le domaine de notre Seigneur et Maître, le grand Anubis. », déclama télépathiquement le gardien antique dans un anglais moderne des plus corrects.

- « Avez-vous réfléchi et pris votre décision ? Rendez son bien à Anubis et vous pourrez quitter ce lieu sans dommage. Opposez-vous au Monarque de l’au-delà et vous subirez son jugement. », opposa calmement le guerrier du Nécrosphynx.

La suite ne dépendait plus que du groupe d’éveillés…


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Le nuage de criquets passé, Gorislava avait assisté en compagnie de ses camarades à un épisode surréaliste impliquant des chiots et une chausse-trappe pour la moins grossière. Elle n'était pas plus finaude que ce genre de piège toutefois, aussi tomba-t-elle dans une crevasse béante qui devait servir d'oubliettes improvisées à la pyramide. Au cours de sa chute, la rouquine percuta violemment le sol et se retrouva au milieu d'un charnier de canidés innocents, une scène qui lui sembla aussi improbable que cruelle. Néanmoins, elle ne chercha même pas à discuter la vraisemblance de ce sinistre spectacle, qui n'avait fait que l'enrager plus encore. Si Anubis et ses larbins croyaient que rajouter de l'huile sur le feu allait jouer en leur faveur, ils se trompaient lourdement ! Le Fourneau était précisément le type de combattant au sang chaud qui carburait à la colère : attiser sa fureur n'était en conséquence pas la meilleure solution pour régler son cas. Bien au contraire, ils risquaient plutôt de se farcir un adversaire des plus coriaces à affronter. Lui opposer une force surpassant de loin son ardeur ou s'armer d'une stratégie en béton : telles étaient les seules issues qui s'offraient aux Égyptiens. Cependant, Gorislava n'était pas non plus du genre à envisager la possibilité que ses ennemis possèdent dans leurs rangs des guerriers capables de la battre à plate couture. Quant aux plans tordus, sa propension à les ignorer pour mieux foncer dans le tas était autant un avantage qu'un inconvénient.

Dans sa rage, la rouquine ne se rendit ainsi pas compte que Leticia était en train d'essayer de trucider Colombe juste sous le nez de ses alliés. Elle était trop absorbée par son ire aveuglante et sa course effrénée pour y prêter la moindre attention, abandonnant donc la Petite Ourse à son triste sort. Les battements frénétiques de son cœur la rendaient également sourde à tout ce qui se déroulait derrière elle et les égratignures qu'elle avait récoltées ne faisaient que l'exciter. Son Armure Noire avait aussi écopé de quelques rayures et fissures, mais rien de bien dommageable sur le long terme. Toutefois, la fine équipe était loin d'avoir surmonté toutes les épreuves sournoises que le mausolée avait à leur imposer. Le prochain obstacle ne tarda d'ailleurs guère à se manifester sous la forme d'un assaut psychique d'une rare virulence. Cette dernière débuta par un sifflement strident qui fit vriller les tympans, avant d'enchaîner sur l'éruption soudaine d'une radiance éblouissante. De cette sublime brillance naquit ensuite un fantôme du passé, celui d'un individu que le Fourneau pensait définitivement mort et enterré depuis peu. Une silhouette imposante forgée dans les ténèbres déchira ainsi la lumière incandescente et barra avec assurance la route des coalisés.

"REAGAN ?!" s'exclama Gorislava, déconcertée par cette illusion.

Effectivement, une ombre massive ressemblant à s'y méprendre à l'Oiseau de Paradis se dressait fièrement sur son chemin, les bras croisés et un sourire goguenard en coin. Sans ajouter un mot de plus, la rouquine tenta immédiatement de carrer son poing dans la tronche du revenant. Malheureusement, celui-ci ne faisait que constamment lui échapper, sa nature fantasmagorique le rendant invulnérable aux attaques physiques. Face à toute cette agitation futile, l'apparition gloussa avec un mépris prononcé et se mit à flotter tranquillement juste à côté du Fourneau, histoire de remuer le couteau dans la plaie. L'insolence de ce geste ne manqua pas d'excéder son destinataire, qui essaya vainement de faire ravaler à l'hallucination son arrogance.

"STOP RUNNIN' AND FIGHT ME, YOU WUSS !" hurla Gorislava, profondément frustrée par son impuissance. "AH'LL CREAM YER ASS, AH SWEAR IT !"

"Parce que tu te sens à la hauteur, peut-être ?" lui rétorqua le clone de Reagan. "Ne me fais pas rire, nous savons tous les deux que tu n'es pas au niveau... De toute évidence, tu ne le seras jamais."

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=eUeaXy_wGj4 -BGM

"HOW DARE- ?!"

"Oooh, pourquoi tant d'indignation ? Trouverais-tu mes propos humiliants, peut-être ? N'est-ce pas ce que tu as essayé de dire aux soldats qui se trouvent dehors pourtant ? N'as-tu pas insulté leur sens du devoir, leur détermination et leur expérience sur le champ de bataille ? Regarde-toi un peu, tu n'es qu'une sale peste couvée par sa sœur aînée qui s'imagine pouvoir tutoyer les meilleurs guerriers de la planète ! De quel droit te permets-tu de les traiter de la sorte, misérable morveuse ?!"

Devant ces accusations, la mine de la rouquine s'assombrit, car elle savait à quel point elle avait été odieuse avec Arnold et ses amis. Emportée par son humeur capricieuse, elle avait craché sur leur honneur de militaires et elle se sentait encore terriblement coupable pour cela. Néanmoins, elle n'allait pas laisser ces paroles la démoraliser aussi facilement, malgré leur capacité à toucher une corde sensible. Sauf que le fantôme jugea qu'il fallait continuer d'enfoncer vigoureusement le clou et rabaissa donc sa proie de plus belle :

"De toute évidence, il n'y aucune place pour toi dans ce conflit, ma pauvre enfant. Tu as gâché ta jeunesse à pourchasser l'ombre d'un homme dont le destin était déjà scellé ! Reagan est mort sans que tu ne puisses contribuer à sa chute, rendant ainsi tous tes efforts inutiles ! Tu as définitivement perdu toute chance de prouver que tes sacrifices avaient un sens et plus jamais tu ne pourras prouver ta force au monde ! Car c'est bien uniquement pour te mesurer à ce Reagan que tu t'es entraînée si durement, n'est-ce pas ? Maintenant qu'il est décédé, as-tu encore une raison de te battre ? Si je ne m'abuse, tu n'as pas non plus beaucoup œuvré pour le neutraliser, pour ne pas dire que tu n'as rien fait. N'as-tu pas fermé les yeux face à ses exactions, préférant à la place te réfugier lâchement auprès de ta petite famille douillette ?"

"J'étais auprès d'elle afin de la protéger !" se défendit le Fourneau, de la sueur froide ruisselant sur son visage.

"IMPERTINENTE ! Raconte ces mensonges à ceux qui voudront bien les croire ! Combien de familles innocentes ce monstre a-t-il détruites pendant que tu étais bien à l'abri ?! Tu n'es qu'une gosse gâtée, à peine capable de martyriser plus faible que toi ! Et tu oses prétendre être une combattante digne de ce nom ? Voici la vérité : tu es perdue au beau milieu de combattants largement plus expérimentés et plus valeureux que toi ! De braves guerriers, prêts à mettre leur vie en jeu au mépris du danger ou de la supériorité de leurs ennemis ! Et toi, que fais-tu devant ces preux chevaliers, petite couarde ? TU LES COUVRES D'INJURES ET TU FANFARONNES ! IL SERAIT TEMPS QUE TU COMPRENNES OÙ SE SITUE TA JUSTE PLACE : A RAMPER DANS LA BOUE ! TU N'ES QU'UNE MINABLE, UNE TROUILLARDE ET UNE BRUTE DE BAS ÉTAGE ! DISPARAIS, VERMINE !"

Finalement, la silhouette maléfique ponctua son sermon en fondant tel un fauve sur sa victime afin de broyer directement son esprit. Cependant, en dépit des reproches assassins qu'elle avait essuyés, Gorislava ne se laissa pas démolir et embrasa son cosmos. A l'instant où le clone ténébreux tenta de lui écraser le crâne, elle riposta en lui décochant un coup de poing explosif en plein milieu du plexus solaire.

"BLAZING KNUCKLE !!"

L'assaut transperça le corps chimérique de l'illusion humanoïde, qui fut bannie de la conscience cabossée de la rouquine. Cette dernière souffrait de saignements du nez et des oreilles, mais elle pouvait toujours aisément s'en remettre. Le souci se trouvait ailleurs : sa psyché avait été sérieusement ébranlée, ce qui avait ruiné le peu de raison qui lui restait encore. Elle n'avait jamais été un modèle de rigueur spirituelle, ce qui l'exposait tout particulièrement aux agressions mentales. Ignorer les blessures physiques grâce à sa volonté d'acier était sa spécialité, mais cette même volonté était passablement dénuée de défenses. Toutefois, le Fourneau ne pouvait guère se payer le luxe de flancher maintenant, combien même serait-il sur le point de craquer. Heureusement, il arrivait au bout de son périple et n'avait qu'une dernière chose à faire avant de relâcher la pression accumulée...

"DORYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!"

En substance, cela impliquait d'administrer un drop-kick cinglant au Nécrosphynx, qui attendait les cinq larrons de pied ferme dans une chambre étrangement vaste. Celle-ci était tellement spacieuse qu'elle pouvait en réalité être une dimension parallèle à part entière, incorporée à l'architecture bizarroïde de la pyramide. Jusqu'à ce qu'il ne se mange les semelles de Gorislava en pleine figure, Our se tenait majestueusement à proximité d'un autel à la gloire de son seigneur et maître. Lorsqu'il avait aperçu ses invités débouler dans l'immense salle, il les avait accueillis avec un ultimatum impérieux et grandiloquent. Hélas, la rouquine n'était que peu intéressée par ses bavardages et avait préféré lui clouer brutalement le bec séance tenante. Elle n'avait aucune idée de comment elle avait pu débarquer dans un endroit pareil en premier lieu, mais qu'importe : elle avait enfin trouvé de quoi se défouler.

"SHUT YER TRAP !" vociféra le Fourneau, le pouce pointé contre son plastron. "JE VAIS M'EN FAIRE UNE DANS TA GUEULE, DE PLACE ! SERRE BEN LES DENTS, BÂTARD !"

Son aura belliqueuse s'enflamma avec une intensité renouvelée et ses yeux rouges brûlèrent d'une éclat aussi intense que fébrile. Les jambes solidement plantées dans le sol, Gorislava s'efforçait au maximum de présenter à son futur adversaire une image confiante et déterminée d'elle. Toutefois, elle n'était pas vraiment sûre elle-même de pouvoir garder cette attitude bravache bien longtemps...

HRP- Gorislava preum's au casse-pipe ! Installez-vous bien et profitez du spectacle. '^' J'en suis donc à 260hp en début de combat. -HRP
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Colombe
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Je n'ai pas le temps d'abaisser d'une main tremblante les paupières du petit chiot dans mes bras que la pièce, telle une féroce plante carnivore, abat ses murs sur nous. C'est Oblivion qui nous sauve la peau et je crois qu'elle a réussi à casser le piège. Ahah! Tu as une armée Anubis? On a Obli.

La grande pièce est maintenant réduite en un couloir assez large pour deux personnes. Elle est juste devant moi, entourée de ses aiguilles. Je suis encore un peu sous le choc des chiens juste avant, mais je hoche quand même la tête d'un air entendu, quoique intimidé, tout en lui murmurant un merci qui arrive à peine à glisser en dehors de mes lèvres tremblantes.

Si je ne doutais pas de sa vitesse pour stopper un piège tout aussi rapide, ce n'est rien à celle que ça lui prend pour me foutre un coup dans l'estomac.

Oof...ouin...je l'ai senti celui-là. Aussitôt que je sens mes pieds lever de terre, je ferme les yeux très fort dans un effort de concentration. En plus de mon souffle coupé, mon cœur prend une partie du coup. Remarque, je suppose que c'était une question de temps avant qu'elle me frappe. Dès le jour qu'on s'est rencontré, elle m'avait foutu un coup de pied, et qui sait à quel point elle m'a battue dans la voiture. J'en ai même perdu connaissance. Good times...

Mais enfin, je croyais qu'on était correctes le temps de finir cette mission! Peut-être que je la juge trop vite? Je ne comprends pas ce qui lui prend...

Un déclic se fait dans ma tête. Holy. Shit.

Je me concentre encore plus et si je le peux vraiment, j'infuse mes pensées de tout mon cosmos :

« Câlisse, y avait un piège dans le piège dans le piège : des scorpions venimeux et j'en ai sur moi. Oblivion en a vu un sur mon nombril et sur un coup de panique elle m'a frappée de toutes ses forces pour le tuer. C'est correct, j'ai les yeux fermés alors tout est cool. Rien peut m'arriver si je vois rien. Merci Obli pour ton œil de lynx. Y aller full force était pas nécessaire, mais c'est correct, ton intention est bonne et puis qu'est-ce que ça change? Je vois rien. Donc ça fait pas mal. »

Je me sens traverser en même temps un mur et bien que je ressentes tout l'impact, je continue mon courant de pensée, ce qui m'aide miraculeusement à avoir moins mal. Je sens la cosmo-énergie de la Spectre s'approcher et bien qu'elle dégage une puissance spectaculaire, je conclus qu'elle aussi, elle n'aime pas les scorpions. Normalement j'ai surtout la frousse des araignées, mais avoir des scorpions sur le corps change ta façon de penser. Je sens d'ailleurs deux dards, vraiment gros en plus, s'enfoncer dans ma chair. Je me mords la langue afin de m'empêcher de m'exclamer « Aïe! ». Pourquoi je le ferais de toutes manières? Même si je les ai sentis, je les vois pas, alors ça compte pas. Même si le venin pourrait être problématique. Si je me demandais à quoi les sauterelles étaient nourries, je veux certainement pas savoir pour les scorpions, même si je suis persuadée que c'est une diète à base de cosmos, vu l'énergie qui s'est introduite dans mon corps. C'est cool, c'est cool.

Je sens soudainement le souffle dépourvu de chaleur de la Spectre contre mon visage. Ça ne peut pas être bon signe. Je dois en avoir un en plein sur la gueule. La remarque d'Oblivion me donne froid dans le dos, alors que pourtant je suis en sueur tellement que j'ai chaud. En tous cas, c'est une chance que c'est pas à moi qu'elle s'adresse, mais au scorpion sur mon visage. Sinon là, je serais vraiment terrifiée.

-Ouin tu l'as entendu l'scorpion, maintenant fuck off!

J'entends quelqu'un d'autre nous approcher et sur le coup je lui assure que c'est correct, Oblivion a tout sous contrôle. Sauf que soudainement il y a une drôle d'odeur dans l'air, comme si quelque vient de recevoir un choc électrique. En fait, j'entends Zhihao, mais on dirait que tout devient vague et se réduit à un faible écho. Que se passe-t-il? Inquiète, je lève lentement les paupières pour laisser de nouveau la lumière rentrer dans mes rétines, pour découvrir un endroit complètement différent...

Quel magnifique paysage! C'est vert, c'est coloré, c'est génial quoi! Je ne suis plus dans le désert tordant. M-mais...comment c'est possible? Où suis-je?

-Je peux répondre à cette question!

Sortant de ce milieu enchantant sort nul autre que...

-Jeff Blim Willy Wonka!? Mais qu'est-ce que tu fiches là?

-Je suis ici pour te guider au travers de...
il effectue un petit roulement de tambour pour l'effet dramatique...COCOLAND!!

Soudainement, c'est comme si le parc lui-même s'était rapproché de nous pour nous montrer toute sa grandeur. Ma bouche ouvre grande d'ébahissement d'elle-même. Un parc d'attraction...pour moi?

-Oh! Que! Oui! Vous allez voir, je vais vous faire le tour et après, vous ne voudrez jamais quitter ce paradis!

J’applaudis d’excitation alors que nous traversons le grand portail.  Les arbres de l’allée principales ont du feuillage arc-en-ciel.  J’en pointe un dont les géantes fleurs s’ouvrent pour révéler dans leur centre des chiots.  Il y a un sapin en glitter aussi, hot damn!  Cet érable par contre, il a l’air pas mal normal…mais il y a quelqu’un en dessous.  C’est Vincent, mais il y a quelque chose qui ne va clairement pas.  Il est pâle et ses yeux sont laiteux, il n’a aucune réaction aux mouches sur son visage.  Mon frère…il est mort…je ne peux pas le laisser comme ça.

-Ne vous inquiétez pas, ce n’est qu’un vestige du vieux parc qu’il y avait ici.  On l’a tout remplacé pour celui-ci qui est plus grand, plus fantastique et bien sûr, plus amusant! Continuons, j’entends déjà la musique commencer.

Oooh? Quelle musique?  Jeff Blim Willy Wonka me guide vers un petit stage sur lequel les chanteurs performent toujours la chanson de Cocoland, qui change de style toutes les heures.  Présentement, c’est du gospel, et la chanteuse est nul autre que…moi?!?  Et toute la chorale aussi??

-Oh shit, c’est comme ça que je sonne quand je chante?  Je sonne vraiment bien!

Nous continuons notre route, moi chantant à tue-tête et en dansant, et nous passons devant la statue centrale de Cocoland…la Petite Ourse!

-Hééé, pourquoi vous êtes en train de la démolir?

-Nous allons la remplacer par une statue du grand chacal.  Ça vous convient n’est-ce pas?

-Ben…j’aime bien la Petite Ourse…


-Oui, elle est en chocolat, vous en voulez un morceau?, me demande-t-il en abattant sa canne sur la statue. Il en récupère un morceau et me l'offre. Ok! Je le prends et je le mange goulûment. Nous continuons notre visite et je fais même un gros câlin à Hory, une des nombreuses mascottes qui se promènent dans le parc. Je me suis jamais sentie aussi bien. Je pense pas que j'ai la détermination, encore moins l'envie, de quitter cet endroit...pourquoi je le voudrais?

-Ouuuuh! Balagaland! On va là après right, right? Hé! Cette section n'était pas sur la Cocomap...

Je trotte curieusement vers ce petit labyrinthe. En m'approchant, l'odeur putride me saisit avec force. C'est pas un labyrinthe, mais un vrai junk yard. Incertaine, j'entre pour regarder ce qu'il y a là. Je vois une peluche de lion se faire ouvrir le ventre par des corbeaux. Je peux voir ses intestins sanglants. Il y a aussi une peluche de mante religieuse en train de se faire arracher la tête. Ils se font ramasser par un camion à ordure avec d'autres déchets, comme une boussole craquée et un fourneau qui doit avoir passé au feu. On y jette aussi Vincent. Mon cœur se serre pour une raison étrange. La main de Jeff Blim Willy Wonka se dépose doucement, mais fermement, sur mon épaule.

-Ce ne sont des déchets qui vont vous rendre la vie difficile, alors on s'en débarrasse pour vous. Ils ne vous feront jamais de bien et si les rôles seraient échangées, ces détritus n'hésiteraient pas à vous traiter comme tel.

-Mais...j'aimerais qu'ils restent...je veux pas qu'ils vivent la scène de Toy Story 3...


-Tu ne peux rien y faire Colombe. Tu ne peux pas changer grand-chose, encore moins leur sort. Tu es mieux ici. Ici, tu t'épanouis. Dehors, tu disparais lentement mais sûrement.


Non...c'est pas correct. Je peux pas rester...je dois les aider. Je peux pas pousser tout pour vivre un paradis. Si je ne peux pas le partager, c'est plus une prison (une vraiment chouette prison, mais quand même). Je m'élance à la poursuite du camion, ignorant Jeff Blim Willy Wonka qui m'appelle. Je les ai peut-être trop ignorés, mais il n'est pas trop tard, je peux arrêter le camion et les sauver. Make things right!...

La vision disparaît juste avant que je fonce dans un mur. Je retombe sur mes fesses en me tenant la tête.

-Ow! Quelle façon de finir une visite!

Non, c'était une hallucination. Seigneur, je peux juste rêver d'avoir des high trips qui vont me faire retourner à Cocoland. Ça a fini bizarre, mais peut-être qu'on pourrait y aller tous ensemble. Uugh...mon morceau de chocolat devait être expiré, parce que je me sens vraiment pas bien. Aussitôt que je pense à ça je commence à vomir. À quatre pattes, en train de vider les tripes pour aucune raison que cette pyramide est vraiment chiante, je fais signe à Azir, qui nous demande si on va bien, que j'en ai pour une minute et que je vais les rattraper.

Spoiler:
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Elle fait bien d’accepter son sort. Je peux sentir sa peur, mais au final, elle pose bien peu de résistance. Les autres nous accordent bien peu d’importance, occupés comme ils sont à survivre à tous les pièges de la pyramide. Et qui peut leur en vouloir? Rien ne presse. Leur tour viendra bien assez vite. Ils n’auront même pas besoin de souffrir. Maintenant que je suis là, parmi eux au milieu du conflit, ils n’ont nulle part où aller et résister ne ferait que délayer l’inévitable : la fin viendra d’une façon ou d’une autre, que ce soit par ma main ou celle d’Our.
Je ne me suis jamais autant senti en paix avec moi-même. Pour une fois dans ma vie, j’ai une mission que je me sais capable d’accomplir sans tracas et je vois la vérité dans toute sa grandeur sans la craindre. Mes états d’âme étaient si insignifiants, j’étais stupide de croire qu’ils étaient la clé de ma puissance. Le vrai pouvoir, celui qui sait faire bouger les choses à l’échelle cosmique, réside dans la dévotion absolue.

Je m’apprête à arracher la gorge de la Sainte quand un éclair me frappe dans le dos et mes membres cessent de m’obéir, parcourus de spasmes. Alors comme ça, quelqu’un s’est mis en tête de résister. La mercenaire… Encore moins loyale qu’elle prétend l’être, et pourtant elle se lance au secours de sa camarade d’un jour comme si elle se souciait vraiment de sa survie. Compte-t-elle jouer la comédie jusqu’à la fin? Je secoue la tête avec dépit. Il y a quelques secondes à peine, je l’aurais laissée emporter ses secrets dans la tombe, par respect. Plus maintenant. Elle peut mourir en sachant que sa confiance aura été trahie et dans la peur que, peut-être, quelqu’un survivra assez longtemps pour conter ce qu’il a appris.
Mais quand je vois le parchemin qu’elle a entre les mains, je retiens mon souffle. Je sais ce que c’est. Je sais ce que cette chose peut me faire et surtout, ce qu’elle peut m’enlever. Si elle en révèle le contenu, tout ceci prendra fin et je reviendrai comme avant.

-Non!

Je fonce vers elle, mais il est déjà trop tard. Des symboles que je ne reconnais pas apparaissent au dessus de ma tête et le sentiment de légèreté qui m’accompagnait depuis mon attaque contre Colombe disparait d’un seul coup et le poids de tout ce qui est arrivé pendant ce court laps de temps retombe enfin sur mes épaules. C’est assez pour me faire tomber à genoux, tremblante et à bout de souffle en réalisant tout ce qui est arrivé et surtout, ce que j’ai fait. J’ai succombé au sortilège et je ne l’ai même pas remarqué. J’ai attaqué Colombe, j’étais prête à la tuer, à tous les tuer, et c’est à peine s’ils ont bronché. D’un coup, la douleur causée par tous les pièges me traverse le corps, suivie de la peur, la colère, la confusion —il y avait des bébés chiens?!— et plus que tout, la honte. Je voulais rester comme ça. Si prête à prouver ma loyauté et pourtant, je n’ai rien fait pour combattre le sort. Je ne sais pas si j’en aurais eu la force, ou même la volonté. La pression continue d’augmenter et je m’écroule en gémissant, mais mes tourments sont loin d’être terminés. Peut-être qu’il aurait été mieux de ne jamais revenir de cette mésaventure.

-Est-ce donc là le fameux pouvoir d’Anubis?

Tout me corps se glace alors que je relève la tête, tremblant plus que jamais, et retiens un glapissement de terreur en reconnaissant le Seigneur Thanatos. Autour de nous, l'obscurité totale, seulement brisée par l'éclats d'étoiles lointaines. Je ne peux même pas supporter de le regarder dans les yeux trop longtemps et je baisse la tête, mais ça ne fait rien pour chasser ma culpabilité. Il sait ce qui est arrivé. Il ne peut que savoir, sinon Il ne serait pas ici.

-Non. Regarde-moi dans les yeux et explique-moi comment ma Spectre la plus puissante peut se laisser duper par un sort aussi simple. Cette pyramide aurait pu être déjà réduite en poussière si le gros de nos forces avait participé à l’assaut, mais tu as convaincu mon frère de te laisser combattre seule. Était-ce vraiment si facile pour toi de changer d’allégeance à nouveau?

-Ce n’est pas… je n’aurais jamais…

-Jamais? Vraiment?

Je cherche à répliquer, mais les mots ne viennent pas. Ce ne serait pas ma première fois, en effet… Mais ce n’est pas ce qui vient de se passer, si? Ce n’est pas comme si j’avais demandé à me faire posséder…

-Que t’a-t-il offert, en échange de ta servitude? Quelles promesses t’a-t-il fait que même moi, je n’ai pas pu tenir? As-tu ressenti le besoin de te libérer d’une autre armure? Possède-tu ne serait-ce qu’une seule once de loyauté?

-Je n’ai trahi personne!

Était-ce avisé d’ainsi monter le ton face à la Mort elle-même, déjà au bout de sa patience? Est-ce que je vais vraiment passer le reste de mes jours à devoir faire mes preuves? Si ça continue, je n’aurai peut-être plus à le faire bien longtemps. Je ferme les yeux, prête à disparaître dans les prochaines secondes pour ne plus jamais revenir sur cette terre, mais Thanatos se contente de soupirer avec lassitude.

-Je veux bien le croire.

Je trouve le courage d’être soulagée, espérant que je mérite encore suffisamment de pitié aux yeux de la Mort pour avoir une seconde chance…

-Wolgorn avait raison à ton sujet. Tu n’as pas ce qu’il faut pour accomplir cette mission. Reviens aux Enfers immédiatement, nous discuterons de ta sanction à ton retour.

Mon cœur cesse de battre pendant une fraction de seconde. Les mots se répètent en écho dans mes oreilles mais je peine à en saisir la teneur, à comprendre ce qui vient vraiment d’être dit. C’est vraiment comme ça que ça doit se terminer? Je ne veux pas le croire, il doit y avoir une erreur… ou pas. Malgré ce que j’ai voulu faire croire, depuis le début j’ai fait passer mes caprices devant le bien des Enfers. J’ai foncé vers le danger sans réfléchir et j’en ai payé le prix, ma fierté sera ce qui causera le retour d’Anubis pour de bon. Ce n’est peut-être pas la paix que j’envisageais… mais c’est celle que je mérite. Après toute cette rage dirigée vers le reste du monde et cette douleur, la sanction qui m’attend sera éternelle.
La rage…
Je sursaute, puis reporte mon attention sur Thanatos. Il y a toujours une trace de frayeur dans mon geste, mais je le fixe maintenant avec curiosité, examinant ses gestes et sa posture à la recherche d’un indice tout en fouillant ma mémoire. Vu la vitesse à laquelle les choses se sont déroulées, je n’ai pas eu le temps de m’y attarder, mais quelque chose n’est pas normal dans cette petite audience. Et quelque chose ne tournait pas rond non plus lors de la fameuse possession…

-Je sais ce dont je suis capable… Quand j’ai attaqué la Sainte, j’étais prête à la tuer, mais c’est à peine si je l’ai blessée. Pas que j’en étais incapable, mais c’est comme si c’était… comme si l’envie n’y était pas.

Mon pouvoir vient de ma rage. Je ne m’en serais jamais « libéré » volontairement. Si Our voulait vraiment se servir de moi pour saboter notre mission, il ne m’en aurait pas privé et j’aurais eu la chance de tuer tout le monde. Un mince prix à payer si à la fin je dois périr aussi pendant les combats mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Ce n’est pas la seule chose qu’il m’a enlevé.

-Il m’a enlevé toutes mes sources de conflit. Ensuite, il pouvait bien me mettre ce qu’il voulait dans la tête, je ne l’aurais jamais questionné. Mais quand j’ai été libérée, tout m’est revenu en même temps, je croyais que c'était de ma faute.. Mais ça, tu le savais déjà, n'est-ce pas?

Quelle coïncidence que Thanatos lui-même fasse son apparition alors que je suis si vulnérable pour m’ordonner de partir en m’accusant d’être responsable de ma propre possession. La pression commence à diminuer alors que je me relève, défiant l’imposteur du regard de me montrer sa véritable apparence ou pire encore, de poursuivre sa mascarade. En sera-t-il encore capable alors que toute ma puissance me revient avec ma colère? Il a osé prendre le contrôle de mon corps et mon esprit, me manipuler, il a pris l’apparence du Seigneur Thanatos pour me torturer, mais pire que tout…

-« Wolgorn avait raison? » Vraiment?

Je ne compte pas lui laisser la chance de répondre. J’ai assez perdu de temps comme ça. L’obscurité s’estompe alors que je prépare mes aiguilles et je me retrouve à nouveau dans la pyramide, entourée des autres qui échappent à leur propre illusion. Un autre piège… Détruit par Zhihao, cette fois, qui s’empresse d’offrir des soins après avoir ouvert une autre brèche, pendant qu’Azir confirme que tout le monde va bien. Pas le mot que j’utiliserais, mais je vis encore, c’est déjà ça. Gorislava se jette déjà vers la brèche, prête à en découdre, et normalement je l’aurais suivi sans hésitation, mais je prends plutôt le temps d’attendre Colombe, qui est encore plutôt secouée par ce qui vient de se passer. Les autres n’étaient même pas surpris de me voir passer à l’attaque, mais elle… elle croyait que c’était des scorpions? Elle me fait vraiment confiance à ce point là? Je pourrais lui expliquer, et ensuite avoir la chance de lui présenter mes excuses, mais je me contente de lui tendre la main pour l’aider à se relever.

-Ça va. Ils ne t’ont pas piqué.

Plus tard. Elle n’a pas besoin de tester sa détermination une deuxième fois. Je la laisse prendre le temps qu’il lui faut pour récupérer, puis nous reprenons notre route, mais nous avons juste un peu trop de retard sur le reste du groupe. La brèche commence déjà à se refermer et nous devons courir pour traverser à temps, et à peine une seconde plus tard nous sommes toutes enfermés avec le Nécrosphynx.
Ou plutôt, c’est lui qui est enfermé avec nous.

-Je sers la Mort elle-même! Je suis venue récupérer Son bien, que tu le veuilles ou non, et pour ton insolence tu subiras Son jugement!

S’il n’était pas l’ennemi, je prendrais le temps de le remercier. J’ai appris quelque chose de très important lorsque je n’étais plus sous l’emprise de mes émotions : elles sont vraiment insignifiantes. Our n’est pas mon ennemi et il ne subira pas ma colère. Il tombera face à toute la rage des Enfers et il est notre ennemi à tous. Là est la dévotion où je trouverai ma force.
Le Fourneau ne perd pas de temps et passe à l’attaque. Je la laisse faire et décide plutôt d’observer mes alentours. Son sacrifice sera nécessaire si nous voulons savoir de quoi Our est capable et il n’est pas notre seule cible. Au fond de la pièce, je perçois une puissante énergie.

-Voilà le portail. Finissons-en.
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Je regarde autour de moi et je vois chacun des membres de notre équipe improvisée affronter ses démons à sa manière. Gorislava dans le dépit puis la violence, Laeticia dans le déni et une sorte de... bienveillance ? Colombe a peur et ne semble pas se rendre compte de tout, et plus surprenant, Zhihao a comme un sursaut d'orgueil suite à l'invective imaginaire qu'elle seule peut entendre. Nous semblons tous si différents les uns des autres, je ne comprends pas ce qui nous lie, mais notre motivation commune de mettre fin à la résurrection d'Anubis semble suffisante pour nous tourner tous ensemble vers le même ennemi.

Le mur s'effondre et dévoile ce qui, autrefois, aurait pu dépasser mes rêves les plus fous. Toutefois, Our n'a pas de chance, j'ai déjà donné dans le grandiose plusieurs fois, et notamment face à la sphinx de Louxor. Je ne me laisse pas distraire et avance, la tablette toujours solidement ancrée sous mon épaule radieuse. Je porte la lumière qui nous manquait jusque-là, chassant les ombres par ma seule présence, et c'est droit que je me présente face au serviteur d'Anubis. La télépathie semble être son seul moyen de communication, alors je tâche de verrouiller mon esprit à toute lecture extérieure. Protéger la tablette est la seule chose qui transparaît.

"Vous n'êtes pas digne de confiance, nécrosphinx."

Ma voix est calme, mais suffisamment forte pour résonner quelque peu dans l'espace clos qui nous entoure.

"Le marché convenu était de vous ramener le Livre, en échange de quoi vous laisseriez les mortels en paix et cesseriez de drainer les âmes. Au lieu de cela vous cherchez à nous tuer à travers une série de pièges pour finalement nous menacer de ne pas nous laisser repartir. Votre parole... Hé ! GORISLAVA !"

J'aurais dû m'y attendre. Songer que, même Hruodland occupé à jouer dehors, il y avait toujours des têtes brûlées à surveiller dans le groupe. Je vois la Sainte noire s'élancer sans réfléchir, coupant court à toute ultime tentative de négocier -ou noyer le poisson- pour se jeter directement sur notre adversaire. La Spectre semble concentrée sur le portail et j'hésite une seconde à la suivre elle ou à accompagner Gorislava pour lui éviter un suicide inutile. Mais d'un autre côté... elle est peut-être en train de nous offrir une diversion suffisante pour sauver des millions de gens. Une opportunité qui ne se présentera pas 15 fois.

Plus vif que l'éclair, je décide de mettre le temps de mon côté, tout en gardant Our à l’œil. S'il est capable de générer un champ de force impénétrable et d'exhumer une vieille pyramide ainsi qu'une armée de morts à lui tout seul, il va nous donner du fil à retordre. C'est pourquoi je dois agir vite. Plus vite encore que dans le volcan avec le Preux. Plus vite que lorsque j'ai grimpé sur le bras de Typhon pour le lacérer avec mes griffes de lumière. Plus vite que lorsqu'il a fallu protéger Colombe de Laeticia. Je passe le mur du son et un choc tonitruant retentit à partir de mon point de départ. Le monde devient immobile autour de moi mais j'accélère encore, pour gagner la moindre fraction de seconde, approcher de ce fichu portail et prier pour que Zlatanna ait bien calculé son coup, avec toute sa puissance de magicienne calée là où il faut.

***Et je sauve le monde, car tout se passera bien.***
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Aucun de ses compagnons n’accepta son offre d’assistance médicale, pas même la Petite Ourse qui venait pourtant d’être l’objet des tendres attentions de la Spectre – au passage, Colombe avait-elle réellement tenté de se défendre en fermant les yeux ? –, préférant poursuivre l’assaut sans perdre un instant. La Boussole espérait qu’il ne s’agissait pas d’une tentative de se faire passer pour plus forts qu’ils ne l’étaient réellement après la dernière épreuve que leur avait fait subir le labyrinthe – enfin, sauf Colombe qui était restée derrière à régurgiter son dernier repas, prouvant par là même l’inefficacité de la technique de l’autruche –, et surtout qu’Our ne leur ferait pas regretter cette bravade.

En parlant d’Our, lui aussi semblait adepte des démonstrations de puissance et autres effets de manche, comme le montrait la façon dont il fit disparaître les dommages infligés au sanctuaire d’Anubis, sans doute dans le but de les mettre face à la futilité de leurs efforts. L’asiatique était prête à accepter le défi : après tout Madame Z leur avait dit de tout casser, et elle se ferait un plaisir d’exécuter cet ordre-ci. Comble du culot et de la condescendance, le Nécrosphynx alla même jusqu’à « magnanimement » offrir de leur laisser la vie sauve pourvu qu’ils lui rendent la tablette. Il ne manquait pas d’air ; s’il ne voulait pas que cela se termine dans la violence, il aurait mieux fait de se comporter en adulte civilisé en demandant poliment à ce que le bien de son maître lui soit restitué, plutôt que d’avoir immédiatement recours au meurtre et aux menaces de génocide.

Tout n’était cependant pas à jeter dans cet avertissement, Zhihao notant avec intérêt le fait que le héraut d’Anubis présentait son suzerain comme étant le juge des âmes et souverain de l’après-vie égyptienne, un rôle normalement censé revenir à Osiris, mais ce n’était pas le moment de s’attarder là-dessus. Elle aurait tout le loisir de réfléchir aux implications de cette révélation si elle survivait à l’affrontement – et pour cela, la meilleure chose à faire était d’assurer la survie d’Azir, actuellement le membre le plus important du groupe.

« Je couvre vos arrières. Ne vous préoccupez que de sceller le portail. » affirma-t-elle en prenant sa place derrière le Lion d’Or, tandis que Marchesi répondait par sa propre provocation aux paroles du Nécrosphynx et que Gorislava… se jetait sur lui avec sa totale absence de subtilité, de prudence et de décorum coutumière.

« Au moins ça devrait le distraire... » pensa-t-elle tout en faisant de son mieux pour ne pas se laisser distancer par la vitesse ahurissante du guerrier d’Athéna. Chacun de ses muscles protesta contre le traitement qu’elle leur infligeait alors qu’elle poursuivait la flèche de lumière qu’il semblait être devenu, mais elle les fit taire en inondant son système nerveux d’un cocktail de stimulants et d’antidouleurs synthétisés par son pouvoir, car elle avait besoin de toute sa lucidité. En effet, ce n’était pas parce qu’Our était occupé ailleurs que le saint des saints du temple du dieu chacal ne recelait pas d’autres pièges, et une telle quantité d’énergie circulait dans le sol, les piliers et les murs couverts de hiéroglyphes qu’elle serait sans doute incapable de les détecter avant le tout dernier moment...
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Comme le Nécrosphynx put s’y attendre de la part de jeunes et éphémères chevaliers, la voie de la raison ne semblait pas être pour eux une approche acceptable de la situation. La rebelle aux cheveux rouges fonçait sur lui comme une forcenée, alors que le chevalier à la crinière d’or tentait un sprint désespéré pour… Pour quoi au fait ?

- « Il suffit ! », ordonna de sa voix d’outre-tombe le premier des gardiens d’Anubis, tout en matérialisant un glyphe scintillant.

En une nanoseconde, le symbole magique se scinda en deux, puis s’amplifia avant de créer un cercle magique devant les inopportuns. Ces derniers furent dématérialisés au contact de la barrière avant de se rematérialiser près du plus éloigné de leurs camarades. Quant à la tablette, elle fut transformée en un filet de sable, lequel rejoignit l’égyptien pour reprendre sa forme originelle.

En joignant les paumes de ses mains, le thaumaturge fusionna l’énergie des protections magiques en un mur énergétique qui scinda la pièce en deux. Le sommet de l’esplanade, l’autel, ainsi que tout ce qui se trouvait derrière était désormais protégé des assauts inconsidérés de la compagnie de la tablette. Our était désormais en possession du livre des Morts et pouvait utiliser sa puissance cosmique incommensurable pour ramener Anubis et son armée dans le monde des vivants.

Le gardien du Tombeau activa plusieurs hiéroglyphes occultés sur la console de l’autel. Ce dernier allait poser la tablette sur un emplacement visiblement prévu pour cet artefact divin, mais stoppa net avant d’achever son action. Il examina attentivement l’objet sacré, avant de le déposer sur un des bords de la console de pierre.

- « J’ai failli me faire subjuguer… », pensa-t-il tout haut en fixant les étrangers au travers des deux joyaux rougeoyants de son casque.

- « Toi, le chevalier de la déesse impie, tes actes t’ont trahi. Qui t’a apporté assistance pour piéger mon Seigneur et Maître ? », questionna le guerrier antique sur un ton impératif.

- « Les autres, vous pouvez partir retrouver vos familles et amis tant que vous le pouvez encore. Toi, tu dévoileras ton complice, que ce soit mort ou vif. », annonça le héraut du Dieu chacal en dessinant un symbole ésotérique du bout d’un de ses index.

Un cercle magique se matérialisa sur le mur derrière la bande improvisée. Des crissements stridents se firent entendre au même moment, alors qu’une marée de gros scarabées aux reflets métallisés commençait à envahir l’espace de l’équipe d’éveillés. Après tout, un des suffixes d’Our n’était-il pas « le Maître des nuées » ?

Bon appétit bien sûr…


HRP:


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Évidemment, les choses ne pouvaient pas être aussi simples : l’offensive de Gorislava échoua à distraire Our qui, non content de les téléporter de force avec une facilité méprisante – ils pouvaient déjà s’estimer heureux de ne pas avoir été rematérialisés à l’intérieur d’un mur, dans l’espace ou dans les entrailles de la planète –, se rendit compte du piège tendu par Madame Z. Une fois de plus, les prédictions de l’asiatique se confirmaient, et il lui fallut se calmer cet énième revers. Céder à l’irritation ou au découragement ne ferait que la desservir, aussi se força-t-elle à voir le côté positif : si elle survivait à ça, elle aurait au moins la satisfaction de pouvoir se moquer de l’arrogance de la magicienne.

En parlant de la magicienne, le Nécrosphynx semblait très intéressé par l’identité de leur « bienfaitrice », et Zhihao était tout aussi intéressée de découvrir ce qu’il se passerait s’il venait à apprendre son nom, car si l’allemande en savait tant sur les égyptiens, il n’était pas exclu qu’ils sachent des choses sur elle en retour… Trois choses la retinrent toutefois : tout d’abord, Madame Z – aussi suspecte soit-elle – était techniquement leur alliée. Ensuite, même si Our reconnaissait le nom et disposait bel et bien d’informations à son sujet, pourquoi les partagerait-il avec eux ? Et enfin, il était hautement probable que l’occultiste leur ait jeté un sort aux effets des plus déplaisants qui se déclencherait s’ils essayaient de divulguer quoi que ce soit à ses ennemis...

Tant pis, le mystère allait devoir perdurer encore quelques temps. Il y avait plus urgent de toute façon, comme trouver un moyen de percer ou de contourner la nouvelle barrière dont le héraut d’Anubis s’était entouré, maintenant que leur dernier espoir de l’emporter grâce à l’effet de surprise avait disparu et que la seule option restante était de le terrasser. Elle balaya l’offre réitérée du Nécrosphynx de leur permettre à tous – sauf Azir – de quitter la pyramide, et ce d’autant plus aisément que cette fausse charité commençait sérieusement à l’agacer ; Our devait cependant se douter que la manœuvre avait peu de chances de réussir, car il conjura un second obstacle autrement plus difficile à ignorer.

« Encore des insectes ? Comme c’est original. » releva-t-elle en voyant l’essaim de scarabées envahir la salle dans un concert frénétique de crissements d’élytres et de claquements de mandibules. En dépit de ses paroles, elle ne prenait pas ces nouveaux opposants à la légère, ceux-ci étant infusés d’une quantité de cosmos largement supérieure à celle des criquets qui les avaient accueillis à l’entrée du labyrinthe.

La militaire se porta aux devants de la déferlante chitineuse, dégaina son arme juste avant que la nuée ne se referme sur elle telle une mâchoire monstrueuse et porta trois coups de taille hypersoniques qui brisèrent son élan en pulvérisant des centaines d’arthropodes [Attaque physique x3]. Dans le même temps, plusieurs arcs électriques s’entrelacèrent au creux de son autre main, donnant naissance à un orbe de plasma chauffé à blanc, qu’elle libéra une fraction de seconde plus tard en visant la concentration d’insectes la plus dense [Attaque puissante]. Les coléoptères les plus proches du rayon ardent furent instantanément vaporisés, leurs congénères plus éloignés prirent feu et furent promptement réduits en cendres, et la carapace de ceux situés en périphérie de l’attaque éclata sous la pression de leurs fluides vitaux portés à ébullition. Et pourtant…

« Insuffisant. » remarqua-t-elle tout en reculant pour ne pas se retrouver dans la ligne de mire de ses alliés. En effet, là où l’essaim de criquets avait été éradiqué en une seule attaque, la grande majorité des scarabées était encore en vie. Au moins, l’électrokinésiste ne manquerait pas de biomasse à absorber [Drain de vie].

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Alors que Gorislava s'apprêtait à latter les bijoux de famille du Nécrosphynx, ce dernier la téléporta, elle et ses compagnons, tout au fond de la chambre principale de la pyramide. Tracé à partir d'un cercle de lumière, un portail dimensionnel se matérialisa ensuite derrière les cinq coalisés. Cette ouverture faisait office d'échappatoire gracieusement offerte par Our, qui se sentait d'humeur charitable envers eux, à la notable exception d'Azir. En effet, celui-ci était devenu pour une raison ou une autre la cible de l'ire du serviteur d'Anubis, ce qui eut le don de vexer la rouquine au plus haut point. Sous prétexte que le Nécrosphynx ne voulait soutirer des informations qu'au Lion, pensait-il vraiment pouvoir ignorer tous les autres combattants dans la salle ? Étaient-ils à ce point quantité négligeable pour lui ? Courroucé au-delà du concevable, le Fourneau ne pouvait plus supporter de voir son honneur de guerrier être insulté de la sorte. Puisque cet empaffé croyait qu'il pouvait se payer de luxe de contrôler le déroulement de cette bataille, la mercenaire allait se charger de lui prouver le contraire !

"YOU'RE TOO MUCH UP YER OWN ARSE, YE BLOODY WUSS !" vociféra-t-elle en réponse à l'arrogance satisfaite de son interlocuteur égyptien. "TU CROIS QUE TU PEUX ME SOUS-ESTIMER ET M'ÉCHAPPER COMME ÇA SANS TE CHOPER UN D'ZIÈME TROU DE BALLE ?! THEN THINK AGAIN, FUCKIN' DICKHEAD !"

Peu désireux de s'occuper en personne de plusieurs adversaires à la fois, Our préféra répliquer à ces insultes en conjurant un immense nuage de scarabées anthropophages. Décidément, le sbire de l'Embaumeur se montrait dur de la feuille et persistait à prendre ses adversaires à la légère. S'imaginait-il sincèrement pouvoir se débarrasser des cinq intrus avec un tour de cirque aussi vulgaire ? Gorislava allait lui faire ravaler son outrecuidance coûte que coûte, quitte à le transformer en misérable tas de cendres ! Aussi nombreux soient-ils, des insectes demeuraient des insectes, fussent-ils mangeurs de chair humaine : jamais ils ne pourront rivaliser contre des surhommes tels que les Éveillés ! En temps normal, ces coléoptères étaient peut-être capables de dévorer un individu ordinaire, sauf que le menu du jour était loin de correspondre à leur régime alimentaire.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=bUallz0S8xg -BGM

Le cosmos cramoisi de la rouquine brûla ainsi de plus belle, prêt à dévorer de son intensité incendiaire la nuée de scarabées qui déferlait sur elle et ses camarades. Elle serra ensuite vigoureusement les poings puis les enflamma avec une agressivité hors du commun, ne cherchant même pas à dissimuler la soif de sang qui la consumait [Sang chaud+Vaillance+Hargne]. La chevelure du Fourneau dansait tel un brasier et ses yeux brillaient d'une lueur meurtrière si pure qu'il pourrait perforer des murs en béton du regard. L'heure de la baston tant attendue avait finalement sonné !

"Tu veux jouer au plus débile, hein ?!" s'exclama Gorislava. "Ben figure-toi que tu vas perdre ! VULCAN SHOTGUN !!"

La seconde suivante, elle projeta rageusement à partir des paumes de ses mains une rafale de munitions explosives, sa puissance démentielle ayant permis de les générer en abondance. Au contact des coléoptères, ces balles destructrices ne manquèrent pas de provoquer une série de détonations en chaîne et de violemment nettoyer les rangs ennemis en conséquence. Néanmoins, la rouquine était loin d'en avoir terminé, son énergie spirituelle ne s'étant pas encore épuisée malgré toute la brutalité de son attaque. Aussi embraya-t-elle avec sa technique fétiche, qu'elle s'empressa d'annoncer furieusement à l'assistance par un hurlement bestial :

"BLAZING KNUCKLE !! DORYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!"

Le Fourneau se propulsa à ce moment précis en direction du redoutable essaim, sans plus se soucier d'une quelconque stratégie défensive ni même de sa sécurité. Son poing ravageur tendu vers la nuée de scarabées, il traversa donc à une vitesse foudroyante les lignes adverses et sema la dévastation sur son sillage. Encore confus par son assaut précédent, les insectes ne purent que subir massivement sa nouvelle offensive de plein fouet. Une fois son coup spécial porté, Gorislava atterrit derrière le nuage de coléoptères puis dérapa sur une dizaine de mètres vers la position du Nécrosphynx. La première signifia ainsi clairement au deuxième qu'elle n'avait pas renoncé à lui maraver la tronche en duel, bien au contraire... Our avait beau refuser de se confronter à elle, son obstination à esquiver la rouquine ne faisait que renforcer la hargne belliqueuse qu'elle nourrissait à son égard.

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Oblivion
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La rage peut être invoquée. Ça demande un peu de temps et de pratique, et elle n'est pas à son plus pure… mais je peux le faire. Il le faut, sinon je ne serais pas une force fiable. Je serais forcée d'attendre la prochaine tragédie pour ressentir suffisamment de douleur et ensuite…
Il en faut toujours plus. Gorislava est une bonne source de colère, peut-être plus qu'elle ne le réalise, ça suffira. Ce sont mes dernières pensées avant qu'une vague de chaleur me traverse le corps, le bout de mes doigts s'engourdit et ma vision change, la nuée de scarabées m'apparait comme une minuscule galaxie, des milliers de petites étincelles à éteindre. Je les hais. Je hais la main qui les contrôle. Je hais cette pyramide, mais partir ne sera jamais une option. Je vais tous les réduire en poussière.

Mon cosmos explose. Mon cœur bat à toute vitesse et toute la frustration accumulée durant le voyage refait surface dans un hurlement [Adrenaline Boost]. Des dizaines et des dizaines d’aiguilles surgissent du sol, des murs, volant dans tous les sens et frappant les insectes avec une précision mortelle, traversant même plusieurs de ces petits corps dégoûtants d’un seul coup sans aucune résistance [Needle Storm]. Si le cosmos ajouté dans chacun de ces pieux sombres n’avait pas suffi, [Needle Blast] la faible vibration présente dans chacune d’entre elles finira bien la tâche. Je peux sentir cette même résonnance dans mes os alors que je continue mon assaut, multpliant les coups de poing et coups de pied [Attaque physique x3] mais ça ne me déconcentre pas, au contraire. Après tout ce temps, c’en est presque rassurant, trop familier... j’abats ma main contre une poignée de scarabées pour les écraser contre un mur et je suis presque surprise de ne pas y trouver mon épée, mais le rappel à la réalité ne fait qu’augmenter ma colère. Les autres qui m’ont accompagné dans cette pyramide ne sont que ça, des autres, à peine des compagnons d’infortune, mais dehors, ils sont encore là. Il y a des gens que je connais, des gens qui m’ont déjà respecté. Des gens qui voudront voir toute trace d’Anubis disparaître, peu importe le prix. Prix que je suis prête à payer. Pour chaque coup porté, les murs tremblent un peu plus, les fissures réapparaissent tout aussi vite que la magie d'Our peut les effacer. Si ce n’était pas des autres, ce serait encore pire, mais je ne peux pas me laisser aveugler complètement par ma rage sans les blesser inutilement [Blind Rage]. Ce n’est pas le genre de sacrifice dont on a besoin...

Peu importe. Ils m’en donnent déjà suffisamment. Même s’ils ne le montrent pas tous aussi ouvertement, leur haine pour ce serviteur d’un dieu ennemi ne peut être cachée, surtout pas après une telle humiliation. Je la ressens aussi fortement qu’eux, et pourtant, c’est si peu pour me redonner des forces [Hellish Hate]. Il me faudra plus. Encore et toujours plus.

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Azir
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Plus que sa vie, c'étaient ses particules qu'Azir vit défiler devant ses yeux. Soigneusement démantelé cellule par cellule avant d'être reconstitué, il eut l'impression d'avoir été passé au mixeur et demeura étourdi un moment, tout en entendant le héraut d'Anubis lui promettre sans même prononcer les mots une mort lente, douloureuse et éternelle. De quoi aviver l'instinct de survie d'à peu près n'importe quel mortel avec un soupçon d'envie de vivre.

Le Lion d'or nota toutefois, pendant qu'il se relevait et sentait son corps comme électrisé du bout des orteils jusqu'à la pointe des cheveux, qu'Our n'avait pas activé le pouvoir de la tablette ni cherché à la désenvoûter. Peut-être préférait-il jouer un peu entre chien et chat d'abord. Ou peut-être... que même surpuissant, il était incapable de défaire l'empreinte de Zlatanna de l'objet et qu'il fallait vendre son nom pour faire échouer son plan. Autrement dit, en s'y prenant assez bien, ils pouvaient toujours réussir la délicate mission qu'on leur avait confié.

"Vous n'allez sans doute pas rire mais... j'ai oublié."

Un sourire férocement narquois s'étira sur les traits du chevalier d'or. Si seulement la sorcière... non, la GRANDE MAGICIENNE THAUMATURGE, pouvait appliquer sur lui sa fameuse mesure de protection amnésique sur son nom là, juste à cet instant précis, pour réaliser le plus magnifique pied-de-nez de l'Histoire au nécrosphinx !

Mais plutôt que de compter sur le sens de l'humour douteux providentiel de cette espèce de je-sais-tout insupportable, le blondinet allait s'abandonner à l'esprit d'une chasse bien plus primaire. Et puissant. Son cosmos grimpa en flèche et se répandit dans la pièce comme le Soleil étend ses rayons à l'aube. Nimbé par le halo de puissance désormais familier à Colombe, le Cinquième Gardien remit son corps aux pattes du Roi Néméen siégeant dans son armure, le sol se fissurant sous l'effet de sa simple présence. Un rugissement bestial ébranla les murs par sa sonorité, et le Lion disparut aussitôt, taillant dans les rangs des insectes sans même sentir leur piqûre, à une vitesse comparable à celle de la magie égyptienne.

Il fit tant par ses dents qu'une vague emporta tout le nuage. Patience et longueur de temps n'étaient pas de passage !

Seuls demeuraient ici et là des insectes esseulés, faciles à finir pour qui prenait le temps de s'y attarder. Lorsque l’Égyptien reparut, sa queue balançant nonchalamment, des traces de griffes striaient tout le sol de l'antique monument ranimé.
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Nous entrons en dernier dans une scène vraiment tendue qui ne se passe pas comme on s'y attendait. Nous sommes choqués et en colère parce que le plan ne se déroule pas comme prévu, Our est fâché après Azir, Gorislava qui veut lui casser la gueule sans attendre...oh yeah on va se battre fort. Le seul truc un peu marrant est l'offre d'Anubis, qui franchement est très en retard. Non non, c'est correct tout le monde : on a failli mourir plusieurs fois à cause des trappes que t'as placées, alors bien sûr qu'on va soudainement accepter ta généreuse offre de nous tuer plus tard. Et en plus t'envoie une volée de scarabées mutants après nous? C'est vraiment la cerise sur le top du sundae. Mon dégoût pour les insectes ne fait qu'accroître aujourd'hui.

-Fuck you! Ton offre de charité à la con tu peux te l'enfoncer dans l'cul!, que je lâche furieusement à Our et en même temps que ces mots sortent de ma bouche, il me vient à l'esprit que je les regretterai probablement dans deux minutes, mais pour le moment j'y crois très fort.

Gorislava s'élance d'abord pour l'attaquer, et les autres ne perdent pas de temps pour la rejoindre. Ils utilisent tous des techniques badass. Une chance qu'on soit tous dans la même équipe, sinon je serais concernée et intimidée. Gorislava vit sa propre scène d'action dans un anime, Oblivion fait plus peur que d'habitude (c'est quelque chose croyez-moi) et le cosmos d'Azir explose si fort que je me demande si son meilleur ami ne lui aurait pas donner son propre pied à manger pour lui donner des forces.

Retroussant mes manches invisibles et prenant une grande inspiration pour me donner du courage, je concentre ma cosmo-énergie dans mes muscles. En plein milieu de la bataille je commence à flexer comme un bodybuilder et puis bam! Je ramène mes bras vers mon torse et soudainement des bestioles près de moi s'écrasent avant de tomber au sol [Bear Hug]. Une petite étincelle d'excitation prend place au milieu du nuage de panique et de peur embrouillant mes sens. Malgré tout, cet étrange sentiment de puissance ne représente pas fidèlement les vrais dommages apportés, c'est-à-dire pas beaucoup. Les scarabées continuent de nous mordent et de nous piquer sans pitié comme si on n’a rien fait depuis la dernière minute.  Je murmure faiblement « Ok c’est assez » et j’utilise la même stratégie de génie qu’avec les scorpions : je me tiens raide et je garde mes yeux bien fermés [Si j’le vois pas, il peut pas me faire mal]. Tiens, pas de scarabées, pas de problèmes.  C’est toujours pas plaisant, mais c’est comme une sensation que je m’imagine.  Parce que je ne vois plus de bestioles dévoreuses d’hommes.

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Zhihao
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La première nuée d’insectes qui les avait accueilli à leur entrée dans le labyrinthe les avait pris par surprise et avait réussi à leur infliger des dégâts non-négligeables en conséquence. Mais cette fois, le quintet de chevaliers était prêt : le Fourneau puis la Mante surclassèrent aisément la démonstration de force de l’électrokinésiste ; la première opposa aux insectes un véritable bombardement cosmique avant de se muer en comète enflammée pour ouvrir un trou béant dans l’essaim, et la seconde transforma la salle en une impressionnante forêt d’aiguilles, un cauchemar pour tous les bélénophobes.

Ce fut donc une vague chitineuse fortement diminuée qui s’abattit sur le groupe, échouant à leur infliger davantage que quelques égratignures, davantage un irritant qu’autre chose. Azir ne se laissa évidemment pas démonter, que ce soit par les scarabées ou par la dernière tentative d’intimidation du Nécrosphynx, ne répondant à ses paroles que par la dérision qu'elles méritaient et se portant de lui-même aux devants de l’assaut, annihilant la vermine qui avait l’impudence de s’attaquer au Lion. Quant à Colombe…





Zhihao eut le plus grand mal à réconcilier ce qu’elle était en train de voir – à savoir une jeune fille essayant sans grand succès de… câliner à mort une masse d’insectes avant d’à nouveau fermer les yeux tel un nourrisson n’ayant pas encore saisi le concept de permanence de l’objet comme si cela allait la protéger de leurs mandibules – avec le souvenir que la Petite Ourse avait su faire obstacle à l’attaque d’un des éveillés les plus puissants de la planète. Puis elle décida finalement de penser à autre chose, car Madame Z avait clairement raison sur un point : il y avait des choses en ce monde qui défiaient la compréhension humaine, et le fait de trop s’attarder dessus ne pouvait mener qu’à la folie.

C’est ainsi qu’elle se retrouva à examiner discrètement l’état physique de ses compagnons, et ce que cet examen lui révéla n’était pas pour la rassurer. Les pièges de la pyramide les avaient affaiblis, pas suffisamment pour les mettre hors-combat, mais peut-être assez pour faire pencher la balance en faveur du héraut d’Anubis. Our ne lui laisserait certainement pas le temps de remédier entièrement au problème, mais dans un affrontement entre éveillés où la victoire pouvait se jouer sur un rien, toute aide apportée à ses alliés pouvait se révéler cruciale.

La militaire intensifia son cosmos, l'atmosphère encore chargée en électricité facilitant l'exécution de sa technique [Focus], et une impulsion invisible traversa la pièce [Attaque puissante + Avantage + Drain de vie], réduisant en poussière d’innombrables coléoptères… mais pas tous.

« J’en ai loupé quelques-uns. » avertit-elle en constatant que certains insectes avaient survécu, cachés dans des anfractuosités des murs et protégés par les mêmes barrières magiques qui étaient sans doute la seule raison pour laquelle la pyramide tenait encore debout après le déchaînement de puissance de ses camarades. « Enfin, au moins maintenant j’ai de la place pour travailler. Attention, ça va vous faire bizarre. »

Joignant l’action à la parole, elle altéra le fonctionnement de sa technique, ciblant les autres éveillés au lieu des scarabées et commençant à restaurer leur enveloppe corporelle au lieu de la désintégrer au niveau moléculaire [Soin x4]. Tous purent sentir un frisson leur remonter le long de l’échine alors qu’un cosmos étranger s’insinuait dans leur organisme, détruisant les germes véhiculés par la morsure des scarabées, accélérant la coagulation et la cicatrisation des plaies, poussant la moelle osseuse à mettre les bouchées doubles pour remplacer le sang perdu…

« Superficiel, mais il faudra s’en contenter pour le moment. » fit-elle en mettant fin au soin et en recentrant son attention sur Our. Ce dernier n’était pas assez bête pour penser que de simples insectes suffiraient à venir à bout de leur groupe, ce qui voulait dire qu’il s’agissait sûrement d’une distraction ; maintenant que celle-ci arrivait à son terme, il valait mieux le garder à l’œil afin de ne pas être pris au dépourvu par son prochain tour de passe-passe.

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La bataille faisait rage au cœur de la pyramide, les effectifs de la nuée s'amenuisant à mesure que les coalisés déchaînaient leurs attaques contre elle. La masse grouillante de scarabées fut ainsi rendue incapable d'occasionner le moindre dommage à Gorislava, si ce n'était une minuscule égratignure indigne de toute mention. Une fois le nuage d'insectes réduit à une misérable poignée d'individus, Zhihao en profita pour rafistoler les tissus musculaires de ses camarades. Légèrement revigorée par cette intervention, la rouquine décida d'accélérer la régénération de sa propre chair [Métabolisme hyperactif] et de passer à la vitesse supérieure. Dessinant autour d'elle un immense brasier, son cosmos carmin s'enflamma donc de plus belle, avant de subitement s'engouffrer dans les articulations de sa cuirasse. Soudain, toute cette énergie brusquement comprimée explosa avec une violence inédite, évoquant par sa puissance l'image d'une déflagration atomique [Nuclear Blockhead]. Nul apocalypse nucléaire à l'horizon cependant, mais simplement un halo lumineux enveloppant la silhouette du Fourneau. Ce dernier avait à travers ce processus ravivé son feu sacré, la lueur rouge qui le nimbait témoignant de la force incendiaire de son esprit combatif. Gonflé à bloc, il se sentait comme invincible et débarrassé de toutes les limites qui l'encombraient jusque-là.

Ne possédant plus la patience nécessaire pour participer au jeu puéril du Nécrosphynx, Gorislava annihila finalement le reste des coléoptères d'une salve dévastatrice de son Vulcan Shotgun. Au même instant, elle injecta dans ses veines une décharge cosmique supplémentaire [Fureur] qui lui permit d'augmenter ses prouesses physiques. Sans pour autant s'hypertrophier de manière conséquente, sa musculature devint ainsi plus définie et gagna en dynamisme. La rouquine émit une pression telle que le sol sous ses pieds se lézarda sur plusieurs mètres, ses bottes s'encastrant vigoureusement dans la roche. Ses yeux belliqueux braqués vers son ennemi, elle pointa ce dernier du doigt puis l'apostropha vertement :

"Tu nous préviendras quand t'auras terminé de t'astiquer la nouille, connard ! Me dis pas que tu croyais sérieusement pouvoir nous vaincre avec un tour de cirque pareil ! FAUT TE LE DIRE EN QUEL LANGAGE, BORDEL DE MERDE ?! DESCENDS TOUT DE SUITE DE TON PERCHOIR ET BASTONNE-TOI CONT' MOI ! SI TU VEUX NOUS BATTRE, VA FALLOIR ARRÊTER D'TE COMPORTER COMME LE DERNIER DES BRANLEURS !"

Elle ponctua ces paroles en faisant craquer les phalanges de ses poings, son aura ardente appuyant l'hostilité qu'elle ressentait à l'égard d'Our. Néanmoins, le Fourneau était conscient que le laquais d'Anubis, têtu comme il était, risquait de l'ignorer afin de mieux pourchasser le Chevalier d'Or à la place. Cette attitude condescendante risquait de se retourner contre le serviteur d'Anubis, trop occupé qu'il était à accomplir ses objectifs pour faire attention aux obstacles qui se dressaient sur sa route... Gorislava comptait s'en assurer personnellement en lui défonçant brutalement la tronche, ne serait-ce que pour imprimer dans sa mémoire le douloureux souvenir de ses erreurs passées. La correction qu'elle allait infliger au Nécrosphynx résonnera à travers les âges et figurera dans les livres d'histoire ! Mais au préalable, enquiquiner ce branquignol passait par un geste parfaitement inattendu de la part de la rouquine : un don d'énergie pure à destination du Lion.

Celle-ci se manifesta sous la forme d'une volute de flammes, qui virevolta en direction de sa cible pour ensuite soigner une fraction de ses blessures [Métabolisme hyperactif sur Azir]. Cette transmission de force vitale avait pour but de stimuler l'organisme meurtri de son compagnon de fortune, au cas où il aurait besoin de tous ses moyens afin d'affronter Our. Effectivement, ce dernier était du genre vindicatif, aussi n'était-on jamais assez prudent. Toutefois, le Fourneau n'avait aucune intention de perdre contre ce tire-au-flanc de compétition : elle allait même triompher de lui avec brio ! Malheureusement, son instinct ne semblait guère de cet avis et lui répétait avec insistance de détaler la queue entre les jambes dès que possible... Peut-être s'agissait-il de la raison qui avait motivé le choix d'une telle précaution ?

"Don'tcha say anything." lança Gorislava à Azir d'une voix ferme, sans lui adresser le moindre regard. "Contente-toi d'assurer, okay ?"

Sur ces propos laconiques, elle avança lentement vers le lieutenant d'Anubis, en espérant qu'il ne se défile pas une nouvelle fois. Face à la confrontation imminente qui s'annonçait, le sang de la rouquine s'était mis à bouillir dans ses veines par anticipation. Malgré l'angoisse qui nouait son estomac, elle n'avait de cesse de se persuader qu'elle allait remporter la victoire coûte que coûte. En tant que guerrière, ce duel était pour elle l'heure de vérité : elle n'avait aucune intention d'échouer à un moment pareil !

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Our observait avec la plus grande attention la réaction des différents protagonistes. Comme il s’y attendait, aucun des éveillés n’avait accepté son offre et opté pour le franchissement du portail de retour vers la surface. Ainsi leur destin avait été scellé au moment même de leur décision.

La première épreuve n’était qu’un étalon, destiné à repérer les menaces les plus dangereuses parmi cette troupe improvisée. Deux phénomènes sortaient du lot, même si deux autres n’étaient pas à négliger. La fille aux cheveux rouge et la spectre pouvait lui donner du fil à retordre et devaient être neutralisées avant toute implication personnelle. Le Nécrosphynx avait eu des millénaires pour parfaire ses techniques et son sens de la tactique : une fois ces deux-là écartées, les autres devraient être gérables, ou du moins suffisamment affaiblis pour ne plus représenter qu’une infime aiguille dans son pied.

Alors que les assaillants étaient encore occupés à se défaire de l’imposante nuée, il invoqua des forces oubliées pour activer les secondes défenses du sanctuaire d’Anubis. Dans un craquement assourdissant, les quatre gardiens de pierre à l’effigie du Dieu chacal s’animèrent et s’extirpèrent de leur piédestal. Le sol tremblait sous chacun de leurs pas alors qu’ils rejoignaient lentement mais sûrement la zone confinée. La taille imposante des statues vivantes et de leurs armes antiques n’augurait rien de bon pour la troupe de guerriers.

Une fois dans l’espace de combat, les gardiens plantèrent leur khopesh dans le sol et joignirent deux à deux les paumes de leurs mains pour invoquer sans un bruit de sombres secrets. Deux glyphes de sables se formèrent, avant de s’inscrire quelques secondes plus tard sur le front de la rouquine et de la non vivante. Le pouvoir des sables éternels ne tarderait pas à se manifester. Les anubarites récupérèrent ensuite leur arme et se mirent en posture de combat.

L’heure d’affronter le premier des lieutenants du Dieu des morts n’était pas encore venu…


Les protecteurs anubarites:

Les menaces de type éveillés:

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