Saint Seiya
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[OTS 2] La contre-attaque du Nécrosphynx
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Le moment était venu pour le protecteur du temple d’Anubis de faire son entrée en scène. Il estimait avoir suffisamment évalué les compétences martiales des profanateurs et sapé leurs forces. L’issue du combat n’était pas encore déterminée, mais il estimait disposer de l’arsenal adéquat pour venir à bout de ces importuns.

Alors qu’il contrôlait les faits et gestes des protecteurs anubarites et observait attentivement les tactiques de bataille de ses futurs adversaires, Our prit le temps de convoquer les forces élémentaires du Cosmos universel pour entrouvrir les portes reliant à la dimension de son seigneur et maître. La zone de combat commençait imperceptiblement à s’emplir de miasmes nécrotiques néfastes pour toute forme de vie terrestre. Les effets commenceraient à se faire ressentir lors de l’entrée en scène du second du dieu chacal [Brume nécrotique].

Profitant de la confusion causée par les violentes explosions des golems de sable, il se prépara à l’affrontement en un battement de cil. Alors qu’il s’élançait dans les airs à la vitesse de l’éclair pour déclencher sa première attaque, il divisa son énergie cosmique afin de revêtir sa carapace de combat [Forme du Nécrosphynx] et de préparer ses défenses magiques et cosmiques [Hiéroglyphe de protection]. Un glyphe lumineux se grava sur le front de l’égyptien, alors qu’une barrière cosmique invisible l’entourait. Cette dernière ne manquerait pas de surprendre l’assemblée lors de leur premier assaut. Pour semer un peu plus la confusion dans l’esprit de ses adversaires, le guerrier antique prenait peu à peu une apparence des plus surprenantes, tandis que ses os croissaient de manière anarchique pour former des excroissances improbables recouvrant son visage, son torse et ses membres.

Le nuage de sable provoqué par les déflagrations cosmiques des statues gardiennes se dissipait. Les guerriers olympiens semblaient recouvrer leurs esprits. Toujours vivants et déterminés malgré de sérieuses blessures, ils découvriraient bien assez tôt qu’ils avaient troqué un Charybde pour un Scylla. Our humait l’air et ressentait que la brume de mort avait atteint sa concentration optimale : un rictus se dessina derrière son masque osseux. Atterrissant lourdement au centre du dispositif ennemi, le général des armées d’Anubis matérialisa une arme de brume spectrale afin de faucher les cinq inopportuns et de commencer à saper leurs convictions [Faux d’outretombe].


Our:


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Zhihao
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Zhihao n’eut qu’une fraction de seconde pour entrapercevoir la silhouette méconnaissable de leur ennemi avant que celui-ci ne frappe. Heureusement, Colombe avait profité du fait qu’aucun golem ne se soit opposé à elle pour rester constamment aux aguets en prévision du moment où Our tenterait d’exploiter le moment de faiblesse de ses camarades : la Petite Ourse s’interposa dans une éruption de lumière salvatrice et ne bougea pas d’un millimètre alors même que la sinistre faux du héraut d’Anubis se brisait sur ses défenses telle une vague s’écrasant contre une falaise, absorbant la majeure partie de l’attaque.

...ou du moins c’était la version officielle à laquelle la militaire se tiendrait pour garder un semblant de dignité si on lui demandait d’expliquer comment un chevalier de Bronze avait pu réagir avec davantage de promptitude qu’un chevalier d’Or et ses équivalents. Elle éviterait également de mentionner les insanités sortant de la bouche de la québécoise – « Hélas, les paroles héroïques de Colombe furent perdues dans le fracas de la bataille, mais je suis sûre qu’elles devaient être très inspirantes ! » – ou son propre refus de s’intéresser de trop près à la façon dont Colombe pouvait bloquer l’offensive d’un éveillé à ce point plus puissant qu’elle, de peur que l’univers ne se rende soudain compte qu’il y avait eu méprise et que non, la Sainte n’était pas censée être capable de ça.

En tout cas, miracle ou pas, il ne fallait pas s’attendre à ce que la jeune fille répète indéfiniment cet exploit, se dit la Boussole tout en laissant son armure absorber sans dommage le restant de l’attaque qui lui était dévolu [Bonus forgeron]. Son intervention n’avait rien fait pour contrer ce brouillard mortifère qui commençait d’ores et déjà à vampiriser leur énergie et à interférer avec leurs facultés cosmiques, et leurs deux meilleures combattantes souffraient toujours des effets de la malédiction. Se planquer derrière Colombe en espérant avoir Our à l’usure n’était donc manifestement pas la bonne stratégie ; il valait mieux en finir au plus vite.

N’ayant pas confiance en sa capacité à contrôler ses techniques les plus dévastatrices en présence de ce damné brouillard, Zhihao se rabattit sur un classique, intensifiant son aura avant d’abattre un pilier d’électricité aveuglant sur la tête du Nécrosphynx [Attaque moyenne + Avantages + Drain de vie], tout en détournant une partie du flot d’énergie afin de le garder en réserve pour plus tard [Moins pour plus]. La protection ésotérique intercepta la foudre sans faillir, et les trois coups d’épée [Attaque physique x3] qu’elle porta simultanément n’eurent pas plus de succès.

« Foutu magicien, ne me dites pas qu’il est invulnérable lui aussi, on n’en finira jamais autrement... Bon, réfléchissons, la barrière empêche de le toucher mais reste perméable au son et à la lumière, donc... »

Obéissant à sa volonté, le flux électrique cessa de frapper le bouclier lumineux pour à la place se mettre à circuler dans une structure complexe entourant ledit bouclier, formée à partir des innombrables fragments de métal sous son contrôle et rappelant une énorme bobine à induction. En théorie, le champ électromagnétique produit devrait être suffisamment puissant pour empêcher Our de se mouvoir correctement en perturbant le fonctionnement de son système nerveux [Fissure], et ce sans avoir besoin de le toucher directement...

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Gorislava
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BGM- https://www.youtube.com/watch?v=s1IUNFgnbcY -BGM

A peine Gorislava s'était-elle préparée à l'affrontement qu'elle fut balayée par une gigantesque faux, maniée par un Nécrosphynx complètement transformé. Pendant que ses ennemis étaient au tapis, Our s'était abrité derrière une armure osseuse à l'apparence monstrueuse et avait conjuré dans tout le périmètre un brouillard maléfique. Telle une malédiction, ce dernier était destiné à davantage affaiblir ses opposants, qui étaient sévèrement vermoulus suite aux échauffourées précédentes. La rouquine fut ainsi prise d'une douloureuse migraine et sentit ses muscles s'engourdir, même si son cosmos demeurait toujours aussi ardent [Accumulation]. Malgré la souffrance atroce que lui causait chacun de ses mouvements, elle parvint à se relever avec plus d'aisance qu'elle ne le pensait. Elle croyait pourtant avoir été frappée de plein fouet par l'attaque de son adversaire, mais elle avait été protégée de manière impromptue par une barrière à la résistance prodigieuse, apparue comme par miracle au tout dernier moment. Le Fourneau se rendit alors compte que ce bouclier quasi-impénétrable avait été érigé par nulle autre que Colombe, une Sainte qui avait pourtant brillé jusqu'ici par sa relative discrétion. La Petite Ourse était décidément bourrée de surprises et s'était improvisée paratonnerre de l'équipe, un talent particulier que ses alliés n'allaient guère se priver d'exploiter. Grâce à cette égide providentielle, les coalisés pouvaient désormais compenser en défense le désavantage qu'ils avaient sur le magicien en endurance. Enchantée par cette découverte, Gorislava félicita de vive voix sa camarade de fortune pour ses prouesses inattendues :

"WAY TO GO, YA BLOODY CUNT ! KEEP IT DA HELL UP !"

Ne restait plus qu'à exploiter cette opportunité au maximum, ce qui risquait de s'avérer compliqué avec un bras et une jambe en moins, entre autres choses. Qu'importe, la rouquine n'allait pas laisser ce handicap l'abattre : ce qui lui restait était amplement suffisant pour réduire le Nécrosphynx en chair à pâté ! Concentrée sur son objectif et ses dernières sensations, elle passa donc à l'offensive et mitrailla sa cible d'une rafale dévastatrice de coups de poing [Attaque physique x4]. Hélas, en dépit de toute la violence contenue dans chacune de ses attaques, celles-ci ne purent que rebondir piteusement sur leur destinataire. En prévision d'une confrontation directe, ce dernier avait effectivement érigé au préalable un véritable champ de force autour de sa personne. Prémuni de toute forme d'agression extérieure, Our paraissait soudainement bien plus lointain qu'il ne l'était auparavant, alors qu'il était pourtant à la portée de ses opposants.

"BORDEL, MAIS QUOI ENCORE ?!" s'étrangla le Fourneau.

Manifestement, la couardise du laquais d'Anubis n'avait aucune limite ! Combien d'obstacles allait-il encore dresser sur la route de ses antagonistes avant qu'il ne daigne enfin les combattre sans utiliser le moindre artifice ? Toute notion d'honneur ou de fierté serait-elle donc inconnue au Nécrosphynx ? Courroucée au-delà du concevable par tant de persévérance dans la lâcheté, Gorislava serra furieusement les dents et poussa un hurlement de rage déchirant. Puisqu'il en était ainsi, elle allait répondre à cette attitude insolente par une démonstration de sa propre obstination, quitte à y laisser ses membres valides dans le processus !

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Colombe
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Ça va peut-être vous surprendre, mais même avec une armée des morts imminente sur la conscience, des statues géantes qui tabassent tout le monde, une tablette dérobée par une entité vraiment chiante…je sais pas quoi faire.  Déjà, j’ai vraiment peur.  Je vois comment Azir et les autres se battent et je sais que je ne suis littéralement pas à ce niveau-là.  J’essaie quand même de me raisonner en me disant que si j’essaye d’aider qui que ce soit, je vais être plus dans le chemin que n’importe quoi d’autre.  Je pense qu’ils apprécieraient inconsciemment si je leur envoie tous des ondes positives à partir d’où je me suis retraitée.  Si je me lance dans le combat, je pense que je vais plus nous rapprocher de la mort…et bon je sais pas eux mais moi je suis pas prête à ça.

Tout de même, mon inutilité au combat est chiante.  Mon regard passe des statuts à Our, qui est un spectateur tout comme moi…sauf que lui il est très correct à être juste ça.  Mais pas moi.  Je ne suis pas un vulgaire NPC, je suis maître de ma destinée !  Je n’ai pas à rester en T-Posing à moitié coincé dans le mur à cause d’un glitch !  Je peux foutre de quoi !  Les autres s’occupent des statues de sable ?  Cool.  Pendant qu’ils mettent un spectacle pour Our, je vais lui dérober la tablette et je vais la yeet dans le portail.  Les statues et l’armée de momies tombent et on frotte dans la face d’Anubis et d’Our comment ils se sont fait enculés par une bande de mortels.

J’essaie d’abord d’appliquer la technique d’Azir et de devenir un chat.  Tellement silencieuse m’approchant furtivement d’Our pour lui voler la tablette des mains sans qu’il ne se rende compte de rien.  Mais à peine que je me rapproche d’un mètre de lui qu’il tourne soudainement la tête vers moi.  Impossible d’interpréter son regard, mais j’imagine qu’on peut y lire « Bitch don’t try me ».  Sur le coup, je ne me sens plus aussi audacieuse, mais ma détermination est étonnamment plus forte que ma peur, et je décide que j’utilise d’utiliser l’autre technique d’Azir : la vitesse.   Je sprinte vers Our en une tentative plus désespéré, mais cet enfoiré ne fait que lever le doigt et me téléporte à mon point de départ.  Ça me prend un instant avant de comprendre ce qui vient de se passer et de m’exclamer « Hé! ».  Irritée plus que rationnelle, je recommence.  Encore téléportée où que j’étais initialement. Je recommence plusieurs fois, essayant des feintes et des distractions.  Tu penses que je vais foncer en ligne droite comme un taureau hein? Et si…BOOM! JE TOURNE À GAUCHE- non, non il m’a vu quand même.  ET À DROITE?? QU’EST-CE QUE TU VAS FAIRE LÀ CONNARD- nope, encore téléportée.  J’essaie même plusieurs fois de le distraire en lui lançant une roche pour le déconcentrer, mais il ne fait que la téléporter elle aussi, changeant sa trajectoire de sorte qu’elle se plante en plein dans mes deux yeux.  Vous savez le pire dans tout ça? C’est qu’il reste silencieux tout le long.  Merde, il pourrait me téléporter à l’extérieur de la pyramide pour avoir la paix, mais non : je parie que ça l’amuse.  Je crois même pas que je suis une menace pour lui.  Je suis comme un bébé Golden Retriever prêt à être sacrifié éventuellement.  Le seul fait d’y penser me fâche suffisamment que je lance la même roche de tout à l’heure encore plus fort avant qu’il me la remette à la figure.

Exaspérée, je finis par stopper pour reprendre mon souffle et me fait à l’idée qu’il me considère inférieure.  La meilleure et unique solution qui me vient pour lui prouver ma supériorité est de le défier du regard jusqu’à ce qu’il brise le contact visuel.  Nous restons donc à nous regarder sans rien dire jusqu’à ce qu’il reporte son attention sur les autres qui ont vaincu les statuts de sable.  Aussitôt je pousse une exclamation victorieuse, mais tout de suite je me demande ce que j’ai vraiment gagné.  Our se prépare en découdre : aussitôt il enfile son armure (qui est cool) et se barbouille le visage d’hiéroglyphes (un seul).  Je sais pas si c’est l’épuisement après avoir couru autant et aussi futilement, mais on dirait que tout ce passe au ralenti.  Ça peut soit dire qu’on va manger un gros coup et crever ou bien que j’aurais un éclair de génie.  Je le vois lentement matérialiser une faux dans la brume et un déclic se fait dans ma tête.  Holy shit, tout notre temps passé à se courir après, se faire téléporter, se faire lancer des roches et se défier du regard…aura servi à de quoi.  Our, mon beau bâtard, tu m’as préparé à ce moment…

Sans perdre une seconde de plus, je m’élance devant le groupe et, avec les poings sur les hanches, j’éclate d’une lumière verte fluorescente, comme si j’étais le deuxième messie et Shrek en même temps [Coco the Tank Engine].  Le sentiment quand Our me fauche à la place des autres et que son arme se brise sur l’impact sans me faire aucun mal…c’est tellement satisfaisant qu’il faut que je lui remue le couteau dans la plaie [Derp Bear].

-Ouuh r’gardez moi j’suis Our et ma méman dit que je suis spécial!  J’ai mis mes grandes culottes de grand garçon, pis si je mets assez de sable dans celles de mes ennemis, p’têt que ma méman Anubis va m’acheter de la crème glacée! AH! T’appelles ÇA un coup de faux pour nous saper nos âmes? C’est…c’est pathétique!  Peut-être que tu devrais reconsidérer ton choix de carrière.  Pas parce que c’est eviiiiil, mais parce que t’es clairement poche.  Peut-être que tu devrais te reconvertir en bibliothécaire…OH WAIT.  Tu chierais à ça aussi, t’es même pas capable de garder UN SEUL LIVRE DIVIN COMME N’IMPORTE QUELLE PERSONNE NORMALE.  CRISS QUE T’ES DE LA MARDE.  T’es chanceux que c’est une tablette et pas un vrai livre, parce que tu peux être sûr qu’on se serait torché le cul avec!  Esti de sans-dessein, tu vas voir que tes osties de scarabées et châteaux de sable valent pas d’la marde après qu’on ait fini de t’en câlisser une!...  


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Azir
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Le grand manitoutou décidait enfin de sortir de sa carapace -enfin d'y entrer... ou les deux paradoxalement- pour faire face à la belle bande de suicidaires qui s'étaient portés volontaires pour sauver le monde envers et contre toute logique. Et il ne faisait pas les choses à moitié puisqu'il venait avec une triple dose de protections et charme, allant de la brume dégénérative à l'armure de plaques d'os complète, sans oublier le symbole magique digne du décor qui les entourait.

Les guerrières alliées n'étaient pas en reste, puisque déjà la Chinoise et la rouquine s'employèrent à détruire la première protection, tandis que la jeune Sainte déployait un arsenal défensif étonnamment efficace pour tous les protéger.

Azir se sentait pathétique dans cette mêlée où il n'avait nul moyen de leur apporter un soutien en retour, pour guérir leurs plaies ou dissiper la malédiction handicapant Gorislava et Oblivion. Pire encore, le souffle raccourci, il fut incapable de maintenir l'unité entre son corps et l'esprit du Lion : le halo d'or irradiant autour de lui se dissipa et il reprit une posture plus humaine. Pourtant, l'espoir était encore permis. Ce n'était pas grâce à cet état bestial qu'il était devenu un chevalier d'or, pas plus que ses facultés d'auto-soin ou son endurance maintes fois éprouvée. Tout cela aidait bien sûr, mais sa qualité première, celle qui en faisait l'étendard d'Athéna sur Terre, c'était sa volonté à toute épreuve. Même au bord du gouffre, un genou à terre et ruisselant d'écarlate, Azir se relevait pour protéger et servir. Et cette pyramide ne ferait pas exception, encore une fois !

A l'instant précis où la marque magique s'estompa sur le front du serviteur mythique, l'éclair blond fendit l'air dans un flash lumineux pour se retrouver en face à face direct avec Our.

"On dirait que tu es tombé sur un os."

Le roi des animaux donna l'impression de vouloir griffer, une fois de plus, la surface dure pour creuser des sillons à l'usure, mais il imaginait sans mal que le serviteur d'Anubis n'allait pas simplement tendre la joue comme ses statues précédemment. Au lieu de cela, il donna l'impulsion nécessaire à son bras pour diriger un faisceau lumineux à travers la matière osseuse et ainsi avoir le privilège d'entamer directement le cuir pourrissant du nécromant. Viser les parties molles et les articulations, enseignait-il aux débutant à la Palestre. Une méthode simple et efficace qu'il appliquait ici-même à haute vélocité.

Puis, anticipant une riposte lourde de la part de son adversaire, il bondit de côté dans la même direction qu'avait tenté d'atteindre Colombe un peu plus tôt : la tablette. Our allait bien finir par devoir choisir entre protéger l'artefact divin, se défendre ou harasser un peu plus la petite compagnie pour la réduire au silence.

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Oblivion
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En un seul souffle, les statues ont déjà disparues, nous laissant face à notre dernier ennemi, l'instigateur de toute cette affaire caché lâchement derrière ses multitudes de pièges : Our, Nécrosphinx, héraut d'Anubis, première et dernier de son espèce à rejoindre le monde des mortels. J'ai juste le temps de me cacher derrière un épais mur d'aiguilles pour éviter l'explosion, mais impossible de rejoindre qui que ce soit à temps pour les protéger aussi. Aucune importance. Ils peuvent tous mourir, un à un, tout ce qui se trouve dans cette pyramide peut tomber en poussière s'il le faut, si cela nous garantie la victoire. Moi inclue. Je le ferai autant de fois qu'il le faut, pour annihiler ce qui menace les Enfers.

Voilà où se trouve ma véritable conviction. Cet abruti a tenté de la cacher derrière de fausses idées d'ordre et de silencieuse servitude, comme si c'est ce qui est attendu de moi. D'autres avant lui n'ont pas été bien mieux, prônant le noble sacrifice dans le but de sauver le plus de vies possibles. À quoi bon? Ces vies ne se soucient pas d'eux, et le monde continuera de les menacer bien après leur départ, tout ce qui les intéresse est ce souhait de rendre leur dernier souffle important, que quelqu'un le remarque. Survivre, même après la mort.
Mais au fond, ils savent.

Tant de Spectres voient la résurrection comme un précieux privilège à ne pas abuser, mourir comme un signe d'arrogance ou de maladresse. Peut-être ont ils raison, d'une certaine façon. Longtemps, j'en avais moi-même peur. Mais face à ce dernier combat, face à la menace de la défaite, dans cette étouffante pyramide où les visions de courants froids et de ciels vides se mélangent à la réalité, je vois la vérité. Je vois la vision divine qui guide mes actions, et enfin je vois ce qui doit arriver si je meurs. Tout emporter avec moi, puis recommencer, autant de fois qu'il le faut. Mourir et revenir est un devoir, pour rappeler à tous que le combat est futile.

Une drôle de douleur persiste dans mes muscles alors que mes veines peinent toujours à pomper mon sang gorgé de sable. Mes yeux clignent malgré moi à chaque mouvements dans une tentative de repérer les points faibles dans l'armure de l'ennemi. On dirait que quelqu'un m'a ouvert l'abdomen, mais quand la faux du monstre touche sa cible, tout se mélange dans un kaléidoscope de douloureux souvenirs avant de disparaître dans l'inconscience pour une fraction de seconde. Parfois, toute la puissance du monde n'est pas suffisante pour revivre certaines choses.

Mais rien ne va plus quand mon esprit revient à la normale. Pas seulement à cause de tous les hurlements venant des mes compagnons d'un jour, pas même à cause de mon nez en sang et des derniers vestiges d'un terrible mal de tête... mais parce que c'est tout ce que je suis maintenant. Normale. Il y a quelques secondes à peine, la rage m'avait transformée en quelque chose de complètement différent. Quelque chose dont je me souviens, mais... est-ce que c'était vrai? Est-ce que je suis vraiment supposée être... une sorte d'éternelle kamikaze pour les Enfers? Ça ne peut pas... ma façon de penser a déjà été trop facilement manipulée par cet endroit. Ça ne peut pas être vrai. Et pourtant, alors que mon attention se porte bien malgré moi sur les insultes de Colombe et l'assaut déjà commencé par les autres Éveillés. Quelque chose ne va pas. Ça n'avait peut-être pas beaucoup de sens, mais le fait demeure que je bouillais de rage et je pouvais sentir cette incarnation différente de mon cosmos. Mais après cette attaque mentale, tout semble à refaire. Pas un problème.


La vague d’aiguilles qui jaillit du sol se heurte à un puissant champ de force et elle n’a même pas la chance de même frôler Our (Needle Storm – Attaque Moyenne), mais même dans cet obstacle, je peux sentir une certaine vitalité, une force cosmique que je peux voler et réutiliser pour regagner un peu de force. Je ferme les yeux un moment, cherche la concentration nécessaire pour prendre cette énergie et la ramener vers moi, ma peau se déforme dans tous les sens, menaçant d’être trouée de toutes parts par les aiguilles courant sur mes os. Je retiens un gémissement de douleur, mais ça en vaut la peine. Une nouvelle sorte de force commence à couler dans mes veines, ou plutôt une force tout juste retrouvée (Heavy Drain – Effet 2).

Rien de tout ça n’était en vain. Le brouillard de rage recommence déjà à obscurcir ma conscience et cette fois, il ne pourra pas m’en tirer. Il ne pourra pas. Je ne le laisserai pas faire.

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Our fut surpris par la technique de la petite Sainte. Cet être aussi insignifiant qu’un cloporte avait réussi l’exploit d’ériger une barrière impénétrable et avait épargné par la même occasion à ses camarades de fortune une mort lente et douloureuse. Une éveillé aussi pitoyable n’aurait pas du être en mesure de s’opposer à sa puissance cosmique.

Le héraut d’Anubis reconfigura sa tactique en quelques microsecondes : sa prochaine technique laissera les envahisseurs sans la moindre échappatoire. Il n’y aura que la souffrance et le désespoir pour les accompagner vers leur inéluctable jugement. Dans un premier temps, le guerrier égyptien concentra son Cosmos afin d’exhaler une nuée de scarabées. Le nombre indéfini de ces alliés de circonstance forma un véritable nuage enveloppant leur maître et le protégeant de tous les assauts à venir [Appel de la nuée]. Ainsi protégé, le gardien de la nécropole commença à convoquer d’obscurs hiéroglyphes au-dessus de la zone de combat, tout en récitant une incantation oubliée dans un dialecte antérieur à l’ère des hommes [Cercle de destruction - Incantation].

Durant quelques secondes, l’air se chargea d’énergie cosmique primordiale tandis que les glyphes formaient un cercle magique parfait au-dessus de l’aire de combat. Une barrière infranchissable ceinturait par ailleurs la zone afin d’éviter qu’un inopportun ne puisse échapper au jugement du dieu chacal. C’est dans un crépitement assourdissant qu’une véritable pluie d’éclairs de quintessence universelle s’abattit instantanément sur la bande d’envahisseurs, calcinant inéluctablement matière et chairs [Cercle de destruction – Relâchement].

Profitant de cette opportunité, le vassal d’Anubis décocha avec célérité une attaque cosmique cinglante [Attaque cosmique] à l’intrus le plus mal en point, à savoir la rouquine à l’insolence inégalable. Aucun n'échapperait désormais à son courroux vengeur et cette pyramide deviendrait leur éternel tombeau.


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Zhihao
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Voyant que le bouclier de Colombe avait protégé les chevaliers sans faillir tandis que le sien avait cédé, Our changea de tactique. À première vue, le nouveau stratagème ressemblait beaucoup au précédent puisqu’il s’entoura d’une nuée d’insectes afin d’intercepter leurs attaques, mais il ne s’agissait-là que la phase préparatoire avant une offensive qui s’annonçait dévastatrice. Impossible de fuir, impossible d’interrompre sa concentration… il ne restait plus qu’à espérer que la Petite Ourse saurait faire des miracles pour la troisième fois ou, à défaut, qu’ils seraient capables de survivre à un assaut suffisamment puissant pour traverser une barrière aussi résistante.

Le cercle magique fut complété, permettant à Our d’accéder aux abysses d’outre-espace et d’en extraire d’étranges énergies qu’il reforgea en un instrument de pure destruction. La Sainte fit une fois de plus rempart de son corps et de son cosmos, et la force irrésistible qu’était l’attaque du Nécrosphynx rencontra un obstacle inamovible. Leur collision s’accompagna d’un flash d’anti-lumière et d’une déformation du monde autour d’eux, comme si les dimensions spatiales n’étaient plus alignées, comme si la réalité elle-même était sur le point de s’effondrer sous le poids du paradoxe. Cette contradiction fut toutefois résolue lorsque la foudre mystique adopta une trajectoire non-euclidienne pour contourner le bouclier alors-même que cela aurait dû être impossible, puisqu’il enveloppait les chevaliers de tous les côtés.

L’ultime défense de Colombe ayant échoué à les protéger, il ne fallait pas s’attendre à ce que leurs armures se montrent plus efficaces. Zhihao retint un hurlement de douleur en encaissant l’assaut de plein fouet, l’impossible décharge ayant purement et simplement ignoré ce qu’il restait de sa cuirasse. Sa peau brûla et le sang dans ses veines fut porté à ébullition au point de contact, ses muscles se déchirèrent sous la force de leur propre contraction involontaire et elle écopa de fractures supplémentaires pour sa collection lorsque l’impact la projeta contre l’un des derniers piliers intacts.

« Bordel de… ! »

Elle se releva juste à temps pour voir le héraut d’Anubis envoyer une deuxième attaque en direction de Gorislava… qui s’écrasa contre la barrière de la Sainte, toujours active malgré les blessures qu’elle venait de subir, et fut partiellement retournée à l’envoyeur. Saisissant l’occasion, la militaire récupéra l’énergie qu’elle avait mis de côté lors de sa précédente offensive et frappa le sol de sa paume ; une traînée d’éclairs voyagea jusqu’à Our, avant qu’une imposante colonne de feu ne jaillisse sous ses pieds [Attaque moyenne + Avantages + Drain de vie]. L’asiatique insuffla encore et toujours plus de cosmos à sa technique, manipula l’atmosphère autour de sa cible afin que la chaleur qui devrait normalement s’échapper dans tous les sens soit réfléchie vers l’intérieur, amplifiant encore davantage son effet et faisant virer les flammes au blanc… [Attaque totale] Dans le même temps, elle se servit d’une autre part de cette énergie pour établir un lien avec ses camarades et réparer ce qui pouvait l’être [Soin x5].

La part rationnelle de son esprit, celle qui restait calme et logique en dépit de l’état lamentable de son corps et de la tournure que prenaient les événements, avait conscience que cela ne suffirait pas à défaire le Nécrosphynx, qu’ils ne résisteraient pas à un deuxième bombardement comme celui-là. Peut-être que s’ils avaient été au sommet de leur forme, ou si l’affrontement avait eu lieu en terrain neutre… mais dans ces conditions, elle ne voyait pas comment ils pourraient parvenir à le vaincre.

Heureusement pour eux que ce n’était pas la seule condition de victoire. Comme le héraut d’Anubis lui-même l’avait démontré, quand un obstacle se révèle insurmontable, il vaut mieux le contourner.

« Maintenant ! »

Son attaque n’avait été qu’un prélude, une distraction. L’électrokinésiste déploya la dernière partie du pouvoir qu’elle avait mis en réserve avant même qu’Our ne se libère de sa prison ardente, et celui-ci se retrouva enfermé dans une seconde prison dont il aurait beaucoup plus de mal à se dépêtrer. Chaque fragment de métal qu’elle avait pu générer au cours de ses précédentes techniques convergea rapidement vers lui, comme inéluctablement aspiré par l’attraction d’un trou noir, le piégeant et le comprimant de tous côtés avec une force qui aurait broyé un tank comme une vulgaire cannette. À cela vint s’ajouter l’électricité qui, comme pour la technique qu’elle avait employé pour perturber les mouvements d’Our et dont celle-ci était l’évolution, forma les barreaux d’une cage immatérielle pour compléter l’entrave physique. Le courant était si intense qu’en plus d’interférer avec les signaux moteurs, il devrait affecter la capacité de l’adversaire à simplement pouvoir penser[Coffin]

C’était la théorie en tout cas. En pratique, elle doutait que cet arcane dans lequel elle avait pourtant tout mis arrive à le retenir plus de quelques secondes. Pas un instant à perdre, donc.

« Azir, la tablette ! »

Le Lion était à la fois le plus rapide d’entre eux et l’un des moins amochés, comme l’avait établi le retour de sa technique de soin. Il était sans doute le plus sain d’esprit aussi, ce qui était tout aussi important : à sa place, elle n’était pas sûre que Gorislava ou Leticia se seraient rappelé que l’objectif n’était pas de remporter le combat mais de fermer le portail, et chaque nanoseconde comptait.

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La bataille continuait de faire rage, chaque membre de la coalition dirigeant toutes ses forces contre le Nécrosphynx, barricadé derrière de nombreuses barrières défensives, qu'il s'agisse de sa magie ou de sa carapace. Sous la pression des multiples assauts qu'il essuyait, son rempart occulte finit par se rompre et par voler en éclats, laissant ainsi son propriétaire exposé aux prochaines attaques. Voyant que ses adversaires faisaient preuve de plus de pugnacité que prévu, Our décida de passer à la vitesse supérieure et de jouer le tout pour le tout. Furieux que ses ennemis le narguent de cette manière, il s'employa donc à déchaîner sur eux toute l'étendue de son incommensurable puissance. Soucieux de ne rien laisser au hasard, le valet d'Anubis s'enveloppa avant cela -à la grande exaspération de Gorislava- d'une nuée protectrice de scarabées. Une véritable pluie d'éclairs s'abattit ensuite sur l'ensemble des intrus, frappant chacun d'entre eux avec une violence jusqu'ici inégalée. La cuirasse de la rouquine, ou du moins les piteux débris qui lui restaient, se brisa alors en mille morceaux avant de fondre sous l'effet de la chaleur. Sa chair endura de terribles brûlures en conséquence et ses os furent parcourus de vibrations démentielles, lui donnant ainsi l'impression que son corps tout entier était sur le point de s'effondrer. Le Fourneau ne savait pas combien de temps il pourrait endurer un pareil supplice, mais il était certain que le Nécrosphynx en gardait encore sous la pédale. Cette enflure n'avait même pas encore versé une goutte de sueur, aussi était-il raisonnable de penser qu'il pouvait pousser le bouchon encore plus loin.

Profondément meurtrie par l'orage monstrueux conjuré par Our, Gorislava tomba mollement sur son genou droit et resta prostrée, l'air hagard. La brutalité de l'offensive fut telle qu'elle en avait momentanément perdu conscience, la rendant donc vulnérable à la moindre agression extérieure. Conscient qu'il avait devant lui l'opportunité rêvée d'en terminer avec cette maudite gêneuse, le laquais d'Anubis tenta de lui asséner le coup de grâce. Néanmoins, son attaque fut en majorité renvoyée à l'expéditeur par le bouclier cosmique érigé par Colombe, qui demeurait toujours fidèle au poste. Lorsque la technique du Nécrosphynx toucha le Fourneau, la vive douleur qu'il ressentit à cet instant lui permit de retrouver promptement ses esprits. Une décharge d'énergie curative administrée par Zhihao contribua également à le revigorer, juste ce dont il avait besoin pour retourner au casse-pipe. Suffisamment requinquée, Gorislava poussa un hurlement de rage et se propulsa sauvagement vers Our, dans l'intention manifeste de lui carrer son poing ensanglanté dans la figure.

"ORYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!"

Vicieusement estourbi par le courant électromagnétique de la Chinoise, le magicien était dans l'incapacité de se prémunir de l'impact imminent, du moins en apparence. Effectivement, la nuée de coléoptères qu'il avait précédemment invoquée vola à son secours et bloqua tous les coups que lui porta la rouquine. Bizarrement, au lieu de riposter immédiatement à cette offensive, le Nécrosphynx resta figé comme une statue en marbre. Il laissa même Azir passer derrière lui sans broncher, le Gold Saint ayant judicieusement préféré en faire son objectif premier, plutôt que de risquer une déculottée inutile. La Boussole semblait aussi du même avis que lui, le but des coalisés n'étant pas de gagner contre Our, mais bien de déjouer les plans de l'Embaumeur. En ce qui le concernait, le Fourneau détestait emprunter ce genre de raccourci, sauf qu'il n'avait guère le choix : cette opération était un travail d'équipe, aussi devait-il se plier à la décision de ses partenaires.

Honnêtement, il se sentait même soulagé de ne plus avoir à se coltiner le serviteur du dieu chacal, quand bien même admettre cela lui faisait honte. Jamais Gorislava n'aurait imaginé qu'un combat puisse être à ce point pénible, mais cette expérience laborieuse lui avait donné tort. Cependant, au-delà de la frustration, elle avait également éprouvé au cours de cet affrontement une authentique sensation de terreur. En effet, la rouquine en était venue à craindre la puissance ésotérique de son adversaire et à redouter le moindre de ses gestes. Toutefois, elle n'avait actuellement d'autre option que se forcer à lutter jusqu'à ce que la victoire soit remportée, quitte à contrevenir au bon sens le plus élémentaire : son instinct de survie. Quoi qu'il en soit, ce qui importait le plus à cet instant précis était le succès du Lion dans son entreprise. Ne restait désormais plus qu'à espérer que le Nécrosphynx ne sorte pas un énième tour de magie de son foutu chapeau...

HRP- Pour ceux que ça intéresse, Gorislava ressort de ce bourbier avec 29hp restants. O_O -HRP
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Colombe
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J’aurais peut-être pensé qu’on avait peut-être une solide chance de vaincre le serviteur d’Anubis.  D’accord, il sert un dieu directement mais…on est cinq et on sert des dieux aussi.  Enfin presque tout le monde.  C’est avec cette certitude dans le cœur et cette nouvelle confiance à la suite d’une défensive réussie que je me prépare en même temps qu’Our.  Je perds déjà mon éclat verdoyant alors qu’il marmonne déjà une nouvelle incantation.  Tout en chargeant mon cosmos une nouvelle fois, j’essaie de crier plus fort que lui afin de le déconcentrer des mots plus ou moins semblables à ce qu’il dit – ce qui donne un résultat plutôt aléatoire incluant moustache, papillon et Beyoncé.  Je peux vous dire tout de suite qu’Our a une concentration implacable.

Hélas, je réalise assez rapidement que la tactique a changé.   Je me rends compte trop tard que cette fois-ci ne fonctionnera probablement pas et pourtant, je tente quand même de toutes mes forces de parer l’attaque vachement plus puissante que l’autre.  Je suis supposée être le tank de l’équipe et pourtant je dois bien m’ancrer au sol afin de reculer sous l’effet de la collision.  Tout semble se déformer autour de nous, j’ignore si c’est moi qui hallucine à cause de l’adrénaline ou si tout le monde voit ça.  Je sens le sol à mes pieds se fissurer et éventuellement, j’entends des craques s’infiltrer dans mon bodysuit d’énergie et dans mon armure comme si c’était de la porcelaine.  

Finalement, dans un autre flash de lumière, l’attaque me contourne de tous les sens possibles.  Personne n’est épargné.  La douleur est foudroyante, ça fait tellement mal que je m’effondre et je ne peux pas me relever tout de suite.  Je ne peux pas rien faire, je n’ai jamais ressenti une douleur aussi immense.  Sur le coup, j’ai tellement peur que je pense que je vais mourir.  C’est pas si insensé que ça, on est techniquement dans un combat à mort.

Sauf que non, miraculeusement il nous a pas tué d’un coup, mais je vois qu’il s’apprête à arranger ça, en commençant par Gorislava.  Dans un regain d’énergie miraculeux, je me propulse devant elle pour prendre l’attaque à sa place [Coco The Tank Engine].  Je reprends mon focus sur mon cosmos et cette fois-ci, Our perds la manche.  Soulagée qu’il n’ait pas pu la tuer, je ne peux m’empêcher de rire un peu et de crier un bon « Hell yeah! » retentissant qui a sans doute été enterré par le hurlement furieux de Gori.  Celle-ci bondit littéralement sur Our pour lui balancer son poing dans sa figure, ce que j’encourages de vive voix :

-YEAH VAS-Y CRISS LUI UNE VOLÉE!!!

Bon d’accord, les scarabées ont bloqué le coup, mais l’idée qu’elle aurait pu lui donner un bon crochet droit sur la tempe est vraiment inspirante, voire bonne pour le moral.  Encore plus si on imagine la scène au ralenti.  Et bien sûr, tandis qu’elle se charge de ruer de coups les insectes dans le but d’éventuellement reconstruire le visage de leur maître, je tâche de détruire l'estime de soi de ce dernier en l’insultant et en le faisant chier le plus possible [Derp Bear].  Je m’y mets davantage quand j’aperçois Azir du coin de l’œil se faufiler vers la tablette.  S’il met la main dessus, on a peut-être une chance, d’où la raison qu’il faut garder l’attention d’Our vers nous et pas vers Azir.  

Sinon, si nous sommes incapables de le vaincre, qu’on va crever dans d’atroces souffrances et qu’on soit transformés en zombies recrutés dans l’armée d’Anubis, je vais au moins faire certain qu’il va brailler tout seul dans sa chambre chaque nuit et remettre en question son existence pendant dix ans.  Je vais tellement lui faire mal qu’il ne sera plus capable de regarder son reflet ou son patron dans les yeux.  Je vais m’arranger pour qu’il vit dans la honte et qu’il noie son chagrin dans l’alcool misérablement.  C’est un maigre réconfort, mais je vais m’appliquer.

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A chaque assaut, l'impression de ne pas pouvoir arriver à la cheville du héraut d'Anubis allait grandissante. Ils déchainaient l'Enfer, la Vie, l'Espoir et la Lumière -et au-dehors la glace-, et pourtant cela ne semblait toujours pas atteindre cet être éthéré et sa maîtrise de la magie. Oh, son armure se fissurait, et peut-être qu'une égratignure ou deux avaient été percées par endroits, mais si peu comparé aux blessures reçues par les valeureux au sein de la pyramide.

Animé par les exclamations, les flashs, les sons et les explosions de pouvoir, la scène devenait illisible et chaotique à souhait. Zhihao harcelait par petites touches et soutenaient ses camarades, pendant que Gorislava et Oblivion chargeaient à grands renforts de force brute. Colombe n'était pas en reste car elle constituait le mur impénétrable entre eux et la Mort à son sens le plus littéral -égyptien-, faisant montre d'une résistance hors du commun que le directeur de la Palestre se ferait fort d'enseigner à leur retour au Sanctuaire. Cette petite aurait droit à une statue quelque part.

Our ne se priva pas pour foudroyer et projeter ses adversaires en tous sens et sans ménagement, dérangeant ainsi les projets d'avenir du jeune Lion d'or en plein cheminement tactique vers la tablette laissée à l'abandon. Le sang soulait désormais à flots entre les pièces de son armure, rappelant une scène qui avait eu lieu déjà quelques jours plutôt après une tempête de sable. Sans sa capacité de régénération naturelle, Azir aurait probablement fini au moins 10 fois de plus en état d'anémie aggravée, et celle-ci n'y ferait pas exception. Seulement, il y avait une dernière chose à faire avant de céder à un repos bien mérité : placer cette fichue tablette dans son piédestal et laisser la magie œuvrer.

Les guerriers semblaient s'être alignés sur cette pensée au même moment, car une fenêtre d'action parfaite s'ouvrait à présent aux pieds du chevalier d'or. Ils s'allièrent pour maîtriser Our, la Chinoise focalisant son esprit sur la seule chose qui méritait de l'attention à présent, leur salut à tous, la tablette.

Le Cinquième Gardien se releva difficilement, appelant toute l'énergie encore disponible dans son corps à se brûler, brûler, brûler, et faire irradier son cosmos solaire comme en plein désert ! Ouvrant les portes du 7e sens, et peut-être même du 8e compte tenu des circonstances, la traînée de lumière qu'était devenue le blondinet fit tonner le mur du son et se téléporta à très haute vélocité à l'endroit voulu, pour s'emparer de l'objet sacré qu'ils avaient rafistolé pour Anubis. Il l'approcha de son socle, repoussé d'abord comme par une force anti-gravitationnelle surpuissante qui ne voulait pas qu'on empêche le maître de l'édifice de subir quelque dommage que ce soit. Mais le chevalier d'or ne s'en laisserait pas conter par une pierre et força quitte à s'y briser quelques os supplémentaires. Bientôt, un cliquetis distinctif signala que la pierre était insérée.

"QU'AS-TU FAIT, MORTEL ?!? NOOOOON !"

Our hurla, sa voix brisée tout à coup par l'écho de milliers d'âmes emprisonnées, son corps se désagrégeant dans le processus inverse de celui qui l'avait à sa non-vie. Au-dehors, les armées de momies et de squelettes des sables connurent un destin similaire, tandis que le pouvoir qui les alimentait tarissait enfin.

Un silence soudain et de très mauvais augure s'installa, laissant peut-être les unes se réjouir trop vite, les autres se préparer au pire. Des profondeurs de la terre, l'odeur de la mort remonta à leurs narines, étouffante, et le sol se mit à trembler, ébranlant les fondations de la pyramide comme on secoue une boule à neige en tous sens. Les hurlements des damnés achevèrent de décider les plus hâtives à tourner les talons, Gorislava et Oblivion libérées au passage de la malédiction de pierre.

"Sortez ! Vite ! Tout va s'effondrer !"

Au-dehors, une voix féminine : Mélya, l'étrangère au renard qui n'avait plus de cible à abattre. L'écho de sa voix se répercutait au travers des couloirs ouverts, comme si une soudaine chape de plomb s'était soudain brisée, probablement la barrière qui confinait l'ensemble du lieu jusque-là. La Boussole put même entendre, grâce à son pouvoir électromagnétique, une transmission d'Inaya incitant au même dénouement. Sans se concerter, tout le monde s'éloigna à toutes jambes, vacillant et titubant un nombre incalculable de fois.

Tout le monde, sauf Azir, mystérieusement vissé au piédestal.

Tu ne t'en sortiras pas ainsi, mortel... C'est la pesée qui t'attend, réelle cette fois.

Le froid de la fin avait envahi les doigts du Lion, puis remonté le long de ses bras comme le sang dans ses veines, pendant qu'une main spectrale s'emparait de son cœur pour le poser sur une balance cosmique. En vis-à-vis, la plume de Maât, et non loin les grognements de la Dévoreuse avide de se repaître.

**Mes sens... Il faut que je réagisse...**

Au loin, les objectifs les plus puissants des médias braqués sur le phénomène qui défrayait la chronique mondiale virent le monde chanceler sous les pieds des survivants, s'épaulant les autres tant bien que mal. Deux jeeps conduites d'une main de maître par les Forces Spéciales égyptiennes s'approchèrent au maximum pour leur permettre d'évacuer le plus vite possible, car les prévisions des scientifiques entrevoyaient une onde beaucoup trop rapide pour leur permettre de s'enfuir dans leur état.

Je vais te soulager de ton cœur et prendre ton corps. Ton âme rejoindra le Noun, et sous tes traits j'irai prendre les vies de chacun de tes amis là-dehors. Puis je bâtirai une nouvelle pyramide et je reprendrai exactement là où tu viens de m'interrompre.

Le poids s'équilibra. Pencha un peu vers la plume. Un peu en sens contraire. Proche de s'immobiliser. Puis les hiéroglyphes sur la tablette s'illuminèrent de l'intérieur dans un flash aveuglant.

La pyramide s'effondra sur elle-même dans un vacarme assourdissant, l'onde de choc et de poussière se déployant sur des kilomètres et des kilomètres, soulevant presque les voitures tous terrains sur son passage comme des oisillons apprenant à voler. En quelques secondes, la roche redevint poussière au loin, toute trace du pouvoir d'Anubis s'évanouissant au passage pour ceux capables de la sentir. Puis, le silence. Le désert. Comme s'il n'y avait jamais rien eu nulle part.

La bataille remportée.

Les scientifiques et les reporters coururent les premiers au-devant des blessées, avec la hâte de comprendre ce qui s'était passé, si le danger était finalement écarté et des milliers de questions qui ne pouvaient attendre.

"Une minute, où est le Lion ?"

Plusieurs têtes se tournèrent vers l'emplacement de la pyramide, le trajet, sans trouver trace de la crinière blonde... Puis un toussotement attira leur attention vers un banc disposé dans l'un des campements derrière eux.

"Ici."

Le guerrier divin, un Azir inconscient sous le bras, s'épousseta avec nonchalance.

"Il est meilleur pour récupérer un morceau de tablette entre deux rives de lave !"
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Enfin, enfin le Nécrosphynx ravalait sa morgue. Après tous ces contretemps, ces obstacles, ces frustrations, ces efforts, ces souffrances, l'offensive combinée des chevaliers avait réussi à immobiliser Our suffisamment longtemps pour que le Lion, dans une démonstration de célérité exemplaire, se saisisse de cette maudite tablette pour mettre fin aux plans d'Anubis. Le hurlement de rage et de déni de son héraut résonna comme la plus belle des musiques aux oreilles de l'asiatique, bientôt suivi par celui des âmes désincarnées que le dieu chacal retenait prisonnières. Était-ce leur fureur qui détruisait maintenant le mausolée de leurs tourmenteurs, ou était-ce simplement le contrecoup qui se produisait lorsque les énergies démentielles jusque-là canalisées par le complexe assemblage de sortilèges parcourant l'édifice étaient soudain libérées de façon chaotique ? Ou peut-être les deux à la fois, qui sait ?

La militaire n'eut cependant pas le temps de s'interroger ou de se réjouir davantage de leur victoire, car il fallait déguerpir d'ici et vite. Leur fuite eut lieu dans la plus grande confusion alors que les éveillés faisaient de leur mieux pour atteindre la sortie malgré leurs blessures et leur épuisement, le tout sans se faire écraser par les énormes blocs de maçonnerie qui tombaient dans tous les sens alors que le temple s'effondrait autour d'eux. Elle se rappela vaguement avoir utilisé une ou deux fois ses pouvoirs pour aider ses coéquipiers à avancer ou stabiliser leur chemin, mais sans plus. Ce fut un soulagement de retrouver enfin l'air libre, et ce même s'ils n'étaient pas restés si longtemps que ça à l'intérieur de la pyramide – le fait de combattre pour sa vie avait tendance à altérer la perception du temps – mais ils n'étaient pas encore tout à fait tirés d'affaire.

Ce ne fut qu'après avoir été secourus par l'armée égyptienne, après que le temple d'Anubis ait entièrement disparu sous les sables dans une dernière onde de choc que les choses se calmèrent enfin... si l'on peut dire, puisque les héros du jour se retrouvèrent immédiatement entourés par une foule entière de gens à l'instinct de survie discutable. Passe encore pour les scientifiques et les militaires, qui étaient trop près de la pyramide pour avoir eu le temps de s'échapper, mais pourquoi y avait-il autant de journalistes ? Ils n'étaient pas censés avoir été évacués ?

Une exclamation s'élevant au-dessus de la cacophonie ambiante mit toutefois fin au questionnement de la chinoise, laissant place à la panique et à la mortification. Où était Azir ?! Il n'avait pas réussi à s'en sortir ? L'avait-elle laissé derrière ?

Une seconde voix l'amena à l'étape suivante de ces montagnes russes émotionnelles quand Hruodland rappela à tous sa présence et révéla qu'il avait sauvé le chevalier d'Or... et elle n'avait rien remarqué. Elle fut submergée tour à tour par le soulagement, la honte, l'envie – le guerrier divin n'avait pas une égratignure, lui, mais il était couvert de la poussière qui était tout ce qu'il restait de ses adversaires morts-vivants – et de nouveau la peur, parce que même s'il avait changé d'armure le visage du boucher de Tokyo était toujours reconnaissable et qu'ils étaient à deux doigts d'une nouvelle catastrophe...

« Bon ça suffit maintenant, laissez-les respirer, vous ne voyez pas qu'ils sont blessés ? En arrière tout le monde, laissez-les tranquilles, vous poserez vos questions plus tard ! »

L'intervention à point nommé d'un officier égyptien, suivie du mouvement des soldats qui s'organisèrent pour tenir à distance la marée humaine – les forces locales aux côtés de celles des Nations Unies et des agences cachées en leur sein – retarda heureusement l'explosion. Zhihao se força à reprendre son calme et entraîna le reste du groupe à l'écart, cherchant un endroit où ils ne seraient pas dérangés.

« Allez, soins médicaux pour tout le monde, il y a besoin. » annonça-t-elle en se servant de ce qu'il lui restait de cosmos pour commencer à guérir ses camarades. Elle n'avait plus beaucoup d'énergie et chaque action était pénible, mais elle n'avait plus non plus à maintenir de multiples techniques offensives et défensives, ce qui la laissait libre de se concentrer exclusivement sur le soin. Et sur le rapport qu'attendaient ses véritables supérieurs, qu'elle transmit au relais des agences le plus proche en se servant des émissions cosmiques de sa technique curative pour dissimuler l'envoi du message. « Je n'arrive pas à croire que nous avons vraiment réussi... Merci d'avoir sauvé Azir, Hruodland. Et merci à vous aussi, Colombe, nous n'aurions jamais survécu sans vous. Je vous ferais bien un câlin, mais ça devra attendre que mes côtes se soient ressoudées... »

Il faudrait également attendre que le Lion se réveille pour lui adresser les félicitations auxquelles il avait droit. Ce n'était pas parce qu'il n'avait pas participé à retenir Our à l'instant fatidique qu'il n'avait pas risqué sa vie, oh non : pour ce qu'ils en savaient et au vu de ses actions précédentes, le Nécrosphynx aurait très bien pu laisser un piège derrière lui pour protéger la tablette, et tout aurait été perdu si le guerrier d'Athéna n'avait pas été assez rapide, car il y avait fort à parier que le héraut d'Anubis ne se serait pas laissé entraver une deuxième fois.

« Gorislava, Leticia, vous allez bien ? La malédiction est levée ? Et... je ne sais pas si cela fait partie de vos capacités en tant que Spectre, mais est-ce que vous pouvez me confirmer qu'Our est bien mort ? »

La question se posait en effet, après tous les sales tours que l'ennemi leur avait joué. Et si la réponse était affirmative, alors... alors il serait temps de réfléchir à l'après, qui amènerait sûrement son lot de problèmes.
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Profitant de la confusion et de la paralysie d'Our, Azir se rua vers la tablette en un éclair puis s'en servit afin de contrecarrer la résurrection imminente d'Anubis. Privé de sa source d'énergie, le Nécrosphynx ne put que regarder son corps tomber en poussière avec effroi et injurier piteusement ses ennemis pour leur interférence. La pyramide commença elle-même à s'effondrer à sa suite, son existence n'étant due qu'au flux magique qui servait de ciment à sa structure colossale. Finalement débarrassée du sortilège qui entravait ses mouvements, Gorislava décampa sans tarder tel un lapin pris en chasse, de peur de terminer ensevelie sous des tonnes de décombres et de sable. Dopée par l'adrénaline et les endorphines, elle ignora tant bien que mal la douleur atroce qui torturait sa chair meurtrie et se concentra sur sa fuite. Elle ne savait même pas comment ses os brisés faisaient encore pour supporter son physique contusionné, mais elle préférait ne pas trop s'en soucier pour le moment, de crainte que la dure réalité ne la rattrape brutalement. A la place, la rouquine s'efforça de se focaliser sur la voix de Mélya, qui appelait inlassablement ses compagnons depuis l'extérieur du mausolée. Tout était en train de s'écrouler autour d'elle, mais elle n'en avait cure : la seule chose qui importait à ce moment précis, c'était cette voix qui guidait les cinq coalisés vers leur issue de secours. Après de longues et insoutenables minutes de course, de la lumière se profila enfin au bout du tunnel, jusqu'ici plongé dans une obscurité des plus insondables. Les dernières secondes passées à traverser le corridor de sortie semblèrent durer une éternité pour le Fourneau, mais sa délivrance arriva enfin une fois la porte franchie.

Une fois la fine équipe hors de la pyramide, celle-ci acheva de s'écrouler sous son propre poids puis retourna lentement au désert, comme si elle n'avait jamais existé. Lessivée par cette expérience autant sur le plan mental que physique, Gorislava tomba alors brusquement sur ses genoux, ses jambes ayant fini par capituler face au stress monstrueux qu'elle éprouvait. Ce cauchemar était terminé, enfin ! D'un air hagard, elle contempla ensuite l'édifice multimillénaire sombrer au cœur des vastes étendues arides, en espérant qu'il ne refasse plus jamais surface. Le mausolée disparut bientôt dans son intégralité du paysage, même si sa présence passée était dorénavant imprimée de manière définitive dans la mémoire de la rouquine. Aussi malheureux que cela puisse être, elle n'était pas près d'oublier le traumatisme de son épouvantable expérience dans ce maudit édifice... Trop secouée pour y prêter la moindre attention, elle ne se rendit guère compte qu'une véritable marée humaine s'était rassemblée autour des Éveillés, notamment de journalistes beaucoup trop curieux pour le propre santé. Heureusement, les militaires sur place rétablirent promptement un périmètre de sécurité acceptable et s'attelèrent à l'assistance des blessés. Tous les membres de l'alliance entre les factions cosmiques l'étaient plus ou moins, aussi des soins d'urgence n'étaient pas de refus. Outre les plaies, les lésions et les fractures, le Fourneau devait également compter sur la paralysie persistante d'une partie de ses membres, le processus de pétrification lui ayant laissé quelques séquelles. Dans la panique, il avait réussi à se mouvoir normalement afin de s'échapper de la pyramide, mais maintenant qu'il était de nouveau immobile, son système nerveux ayant soumis ses muscles éreintés à un arrêt complet.

Quand Zhihao s'enquit auprès de Leticia et de Gorislava de leur état de santé, tout ce que put donner la troisième en guise de réponse fut un signe faiblard du pouce. Ceci fait, elle s'en retourna immédiatement à sa prostration, le regard vitreux et fatigué. Elle avait beau avoir été entraînée dans le but spécifique de rivaliser avec Reagan, rien ne pouvait raisonnablement la préparer à ce qu'elle venait de vivre en Égypte. Son existence avant cette calamiteuse aventure n'était certes déjà pas des plus aisées, mais c'était la première fois qu'elle s'était sentie aussi impuissante. A ce stade, la rouquine ne désirait plus qu'une chose : pouvoir rentrer illico presto chez elle, s'affaler sur son canapé et noyer son amertume sous des litres de bière. La satisfaction d'avoir sauvé le monde et le sentiment d'avoir accompli un fait glorieux étaient absents : tout ce qui lui restait à présent n'était qu'un déprimant mélange de souffrance et d'affliction...
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Colombe
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-… tabarnak comment ça se fait que pour un ti-criss surpuissant comme toi nous a pas achever encore??  Genre what the fuck c’est une tâche littéralement basic pour le bras droit d’une divinité!  Sérieux, qu’est-ce qu’Anubis a vu pour penser qu’un osti d’cave comme toi pouvait faire le boulot?  Attends, laisse-moi deviner : c’est ta méman qui est allé lui parler!  Bravo ti-loup! Méman t’a donné l’emploi!! Pis devine ce qu’elle a dû dire à Anubis : ATTENDEZ MEUSIEUR ABUBIS MON PETIT BOUBOUR EST SPÉCHIAL!!  YÉ CAPABLE DE PRENDRE SON DOIGT ET DE-

Je n’ai même pas remarquer quand Azir a réussi à déposer la tablette et quand Our s’écroula, tellement que je suis investie dans mes insultes.  Je crois que quelqu’un me tire par le bras pour qu’on se pousse.  Pointant le tas de sable qu’est devenu Our, je termine tout en reculant vers la sortie :

-Si tu penses que tu peux être un tas de poussière sans que personne te juge et te reproches rien, t’es vraiment stupide!!  On te pardonnera jamais pour le mal que t’as fait.  Tous les humains innocents qui sont morts à cause de toi, les chiots que t’était prêt à sacrifier!  Fuck you et mange d’la marde!

Alors que nous nous dirigeons tous vers la sortie aussi vite que nos corps blessés nous le permettent, je suis encore dans l’état d’esprit qu’il faut vaincre Our, même si on l’a vu crever.  C’est seulement quand nous sommes sous la lumière éblouissante du soleil que je réalise que c’est terminé.  On a gagné.  Mieux encore, nous sommes tous en vie.  Je respire l’air difficilement avec une grande inspiration pour en prendre conscience, m’assoyant difficilement en indien à même le sable.  Le simple geste me met les larmes aux yeux et on dirait que tous mes sentiments initiaux et ma douleur reviennent en un seul coup : ma peur de mourir et ne plus jamais revoir ma famille, ou bien d’échouer et mettre leur vie, et celle de tant d’autres en péril.  Le doute même de vaincre un être surpuissant pas tout à fait humain.  La douleur insupportable de tous les coups que nous avons reçu.  Mais surtout, le sentiment de soulagement d’être en vie…jusqu’à ce quelqu’un demande où Azir est.  De nouvelles émotions et sentiments, plus violents encore, apparaissent.  J’ai laissé Azir derrière.  J’ai laissé mon camarade derrière pour mourir.  Alors que je suis sur le point de faire une crise de panique, Hruodland apparaît avec Azir, qui est inconscient, sous le bras.  Une exclamation étranglée sort de ma bouche.  Il est vivant, il est vivant…C’est finalement à ce moment-là que les larmes coulent pour le vrai.  

Habituellement, je suis très inconfortable autour d’autant d’individus qui sont après nous, mais en ce moment je parviens à les mettre en arrière-plan et de me concentrer surtout sur me ressaisir et reprendre le contrôle de mes émotions.  C’est moins pire avec Zhihao, qui maintenant je considère encore comme une amie malgré tout le drama à New York, qui malgré ses blessures prend quand même le temps de nous soigner.  Elle m’offre même un câlin et je saute un peu trop vite sur ses mots.  Je m’arrête juste avant de la serrer le plus fort que mes petits bras faibles le permettent.  Nos corps ne se touchent pas et il n’y a qu’une étrange étreinte sans contact physique.

-Hum…, alors que ma face est juste à côté de son oreille, pour le moment t’as le droit à un pas tout-à-fait-câlin qui a l’air vraiment awkward.  Je la relâche (encore, pas vraiment un câlin) et j’ajoute : honnêtement Zhihao, je pense que tout le monde mérite un câlin.  Comme mon père disait toujours à mon frère : vous avez fait une criss de bonne job.

Chacun leur tour, je vais les serrer (mais pas trop fort!) dans mes bras, les félicitant pour leur criss de bonne job…enfin, je l’ai fait pour Gorislava : Azir c’était bizarre parce qu’il est inconscient donc je lui donné un pouce amical, Hruodland me fait encore peur donc il a juste eu le droit à un high-five et pour Obli, ben je veux encore vivre donc je l’ai juste brièvement félicité en passant tout droit.
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Oblivion
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Pour une seconde, nous pourrions avoir l’air d’une vraie équipe. Colombe nous protège des attaques du Nécrosphynx du mieux qu’elle peut et pendant que ce dernier perd son temps à s’en prendre à Gorislava, Zhihao et Azir peuvent mettre leur plan à exécution. Avec Our paralysé et la tablette récupérée, il ne reste qu’une chose à faire ; je serre les poings, lutte pour garder les yeux ouverts malgré la sensation de brûlure, concentre mon cosmos…

Je dois continuer. Je ne peux pas abandonner le combat maintenant.

Mais poursuivre seule veut dire mourir sans être sûre que je peux emporter mon ennemi avec moi. Et qui sait ce qui se passerait après? La meilleure option est de battre en retraite et de se contenter de l’abandonner dans une impasse, mais ce n’est pas exactement une victoire non plus.
J’ai bien peu de victoires, ces temps-ci.

Dans une explosion de cosmos lilas, le mur derrière moi explose dans un torrent d’aiguilles et révèle les corridors tordus de la pyramide… mais une nouvelle salve se charge de tailler un autre passage plus direct vers la sortie.

-DEHORS, MAINTENANT!!!

Me concentrer sur les débris tombant du plafond aide à ignorer la douleur grouillant sous ma peau, mais la malédiction commence à prendre le dessus et m’empêche de bouger assez vite pour tous les intercepter avec mes aiguilles. C’est juste suffisant pour protéger les membres restants de notre petit groupe, et nous parvenons enfin à s’extirper de la maudite pyramide pour retrouver les sables brûlants d’Égypte…

Mais ça ne ressemble pas à une libération. Étourdie par la douleur, je retire mon casque et le lance sans aucune cérémonie dans le sable loin de moi, mais la lumière du soleil ne fait qu’empirer les choses. Pire encore, il y a les voix de touts les mortels qui ont décidé d’approcher, l’air trop chaud que je peine à respirer, le vent pourtant doux qui me fait l’impression d’un fouet sur ma peau…
Une main se pose sur mon épaule alors que la foule recule un peu. J’arrive à distinguer la voix de Zhihao qui me demande ce qui est arrivé à Our. Si je vais bien, aussi, mais je ne sais pas si ça vaut la peine de lui répondre. Avant que je puisse lui répondre, une lumière d’un bleu artificiel m’assaillit les rétines et un linge est passé sur mon visage. Le faible cosmos qui tente d’alléger la douleur aurait dû être une bénédiction, mais en voyant de qui il s’agit, je ne peux ressentir qu’un lourd sentiment de culpabilité. Puis, la fureur revient comme elle le fait toujours. Je hais ce qu’ils voient tous en ce moment quand ils me regardent, cette espèce d’animal blessé pris dans un moment de vulnérabilité.

-Donnez-lui une seconde. Cette « malédiction » a fait de sacrés dégâts.

-Non.

La réponse est brève et juste assez forte malgré ma voix enrouée et sans attendre, je repousse mon ancien collègue mercenaire. Je reconnais la technique, il n’est pas le premier à l’utiliser. Papanek tente de me passer un message et de me convaincre de discuter en privé. Est-ce qu’il s’attend à ce que je lui explique ce qui s’est passé avec Théo? Veut-il voir si je regrette ce que j’ai fait, s’il y a encore moyen de travailler ensemble? Il n’est pas stupide, il est comme la Boussole, il veut juste voir si, à défaut d’avoir une amie, il peut au moins avoir une alliée. Lui donner ce qu’il veut serait faillir à nouveau, oublier mon devoir et ce que je suis supposée être en tant que Spectre.
Et qu’est-ce que ça veut dire, exactement? Évidemment, je ne peux pas confirmer la mort du Nécrosphynx, pas plus que j’ai pu faire une différence pendant le reste du combat. Mais ce n'est pas quelque chose que j'ai besoin de confirmer.

D’un pas chancelant, je récupère mon casque et le replace aussi délicatement que possible sur ma tête, juste au moment où Colombe me félicite de loin après sa ronde de câlins ratée. C’est la frustration de trop.

-Arrête ton cirque. Personne ici n’est ton ami, et ça? C’était tout sauf du bon travail. Pas que tu saches faire la différence.

Même le Saint qu’on aurait pu laisser crever dans les débris a trouvé le moyen de s’en sortir, rien ne va bien aujourd’hui. Une vague de cosmos violette circule sur ma peau, sans rien faire pour mon Surplis abîmé et je parviens à respirer plus facilement, mais mes muscles restent tendus comme si j’étais prête à attaquer à nouveau. Même affaiblis comme ils le sont, ce serait du suicide, surtout avec tous les agents cachés dans la foule. Le risque de blesser Ben ou pire encore…
Je ne peux plus me concerner avec ce genre de chose. Notre alliance est terminée et je n’ai aucune raison de prétendre le contraire.

-Rentrez chez vous. Célébrez, si vous pensez que vous le méritez, racontez au monde que vous avez accompli quelque chose aujourd’hui, ils vont peut-être le croire. Ce qui s’est produit ici ne change rien. Je connais vos noms, je connais vos visages, et nous sommes toujours des ennemis.

D’un geste, j’invoque une Fée et après une seconde passée à me demander où je devrais aller, je secoue doucement la tête. Repousser l’inévitable ne ferait qu’empirer les choses et je sais qu’après ce qui s’est passé ici, certains de mes « collègues » vont se faire des idées à mon sujet. Je ne suis plus d’humeur à fuir, et je n’attendrai pas un jour de plus pour reprendre ma place parmi les rangs infernaux. Je ferme les yeux et me laisse emporter par les ténèbres, quittant enfin le monde des mortels et mettant fin à mon errance.
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