Saint Seiya
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Azir
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Azir
Rang : Chevalier d'or du lion
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Azir
Date d'inscription : 11/06/2017
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Le silence qui inspirait d'ordinaire la quiétude sur le Sanctuaire semblait imperturbable depuis qu'il était rentré d’Égypte. Tout au plus était-il troublé par les gongs de la Palestre et les cloches de Rodorio au loin. La faune avait bien entendu sa voix au chapitre, à commencer par Caramel qui ronronnait furieusement sur les jambes de son maître dès que celui-ci s'installait sur son canapé ou à son bureau dans le Temple du Lion. Mais en-dehors de cette routine familière, seule témoin de la normalité toute relative des antiques édifices, rien.

Au bout d'une semaine, Azir avait décidé de prendre les devants et de gravir l'inlassable assemblage de marches blanches pour se rendre dans la demeure du représentant d'Athéna où, il l'espérait, Hakon saurait lui expliquer le pourquoi de cette léthargie apparente. En tant que l'un des Douze, il lui semblait normal de pouvoir poser cette question pour pouvoir anticiper toute menace muette que la déesse aux yeux pers aurait pu repérer.

Là encore, il rencontra un calme plat, dans lequel l'écho des cliquetis de son armure et de ses pas lui parut assourdissant.

"Grand Pope ?"

Il avança en direction de la salle d'audiences, jamais réellement sûr qu'on pouvait l'entendre depuis l'antichambre ou non.

"Phidias ?
-Bon retour, chevalier."

L'Alfred du Sanctuaire semblait sortir de nulle part -sans doute une porte dérobée cachée derrière une colonne-, et si les sens du Cinquième Gardien n'avaient pas été affûtés férocement par les épreuves qu'il avait traversées jusque-là, il aurait sans doute bondi de côté. Au lieu de cela, il inclina la tête et marqua un simple temps d'arrêt avant de se reprocher de lui. Le majordome lui rendit son salut.

"Bonjour mon brave. Savez-vous si mon rapport de mission a bien été transmis ?
-Il l'a été.
-Et aucune réaction du Grand Pope ? Nous allons nous contenter d'avoir simplement scellé Anubis pour on ne sait combien de siècles sans chercher au-delà ?
-Je ne suis pas habilité à répondre à cette question.
-Dans ce cas je voudrais demander audience à Hakon rapidement. Il me semble qu'avec nos effectifs, ce ne devrait pas être trop compliqué à organiser..."

Phidias marqua un silence et Azir haussa un sourcil. Le majordome était toujours posé,  bien informé, et en mesure de répondre aux demandes des Saints, même si c'était pour leur avouer son absence de pouvoir dans la prise de décision. Un professionnel averti et expérimenté qui chapeautait à merveille le moindre caprice qu'on pouvait lui soumettre. Mais ce bref silence semblait signifier autre chose. Une... distance ?

"Je crains que ce soit impossible, chevalier. Le Grand Pope Hakon n'est plus là.
-Quand reviendra-t-il ?
-Il ne reviendra pas. Il a quitté ses fonctions. Il n'y a actuellement plus de Grand Pope."

La stupéfaction du Lion devait se voir sur son visage, car Phidias n'ajouta rien pendant un moment. La nouvelle avait du mal à passer. Les apprentis, les chevaliers de bronze et d'argent logeaient et s'entraînaient en grande majorité à la Palestre, notamment pour des questions d'espace et d'aménagement pour ceux qui manquaient d'endurance afin de gravir et descendre quotidiennement la longue montée du Sanctuaire -sans compter la "loi" qui interdisait à toute personne étrangère au Cercle d'or de s'y trouver. Très logiquement, le personnel attaché au ravitaillement, au nettoyage et autres petites mains devaient également graviter autour. Et donc, Azir était actuellement le seul chevalier d'or, presque le seul être vivant au-delà du Temple du Bélier en activité. Pas d'Athéna, plus de Pope, pas de "Douze".

"Au risque de poser une question stupide, qui dans ce cas dirige l'Ordre ? Ne faudrait-il pas nommer quelqu'un ?
-Votre question est loin d'être stupide, mais il semble improbable que qui que ce soit d'autre que des chevaliers ou Athéna élise le représentant de cette dernière.
-Mais vous avez tout de même une opinion, non ? En tant que Phidias, en tant qu'êtres humains... Vous travaillez avec nous à longueur de journées.
-Hum... Puis-je parler librement, sans jugement ?
-Je vous écoute.
-Vous seriez le meilleur candidat.
-Mais je suis déjà un chevalier d'or ! Le seul en activité qui plus est ! Si je prends le trône du Pope, qui protègera le cercle intérieur du Sanctuaire ? Et les chevaliers plus faibles ?
-Le Sanctuaire en lui-même est une structure qui a été érigée au fil du temps, depuis l'âge des dieux Grecs. Il comporte les pierres et les temples évidemment, mais aussi un ensemble de règles pour éviter le chaos et les conflits internes, un idéal à suivre quand vous ne savez plus en quoi croire ou quel but poursuivre, des connaissances soigneusement entreposées, et des moyens techniques et logistiques accrus avec chaque don que veulent bien faire ses membres à la cause. Par exemple, le réseau d'informations légué par le chevalier Garrett. Il évolue en fonction de ceux qui le composent et des décisions de la déesse, mais cela ne signifie qu'il doit être figé dans son mode de pensée.

D'après les rapports que j'ai entendus, de vous comme d'autres serviteurs d'Athéna, les Chevaliers Noirs ne disposent pas d'un tel cadre, d'un tel héritage, ils s'entretuent et se vendent au plus offrant. Les Guerriers divins sont sur le déclin, leurs dieux sans cesse éparpillés entre les mondes que nous ne pouvons voir sur leur Yggdrasil. Poséidon a sombré après avoir tenté d'imposer une fois de plus sa domination et ses Marinas ont disparu ou se sont vus poussés vers d'autres allégeances, comme Hakon. Les Spectres, bien qu'ils restent la grande interrogation de l'échiquier en place, ont manifesté leur vœu de trêve, sinon de paix avec nous par des actes concrets. Seul Anubis s'est manifesté du côté égyptien et vous l'avez scellé, pas de traces de divinités Hindoues ou Japonaises depuis des années, pas plus que de Mayas, Aztèques, Incas, Africaines, Océaniennes, Asiatiques ou Américaines.

Quel a été le serment que vous avez prêté en arrivant ici, Azir du Lion ?

-Servir Athéna et la Terre. Protéger l'humanité, défendre ceux qui ne le peuvent pas.
-Pensez-vous que l'absence d'un Grand Pope ou la règle de non-cumul sont des raisons suffisantes pour vous empêcher de mener à bien cette mission sacrée qui est née de votre cœur ?
-Je... Non bien entendu ! Mais si Elle ne l'autorise pas ? Si Elle désapprouve, si Elle pense qu'il s'agit d'une sorte de Coup d’État indigne de Ses chevaliers ?
-Eh bien le moment me semblerait bien choisi pour s'essayer à un modeste changement dans les règles de commandement, et s'il est vraiment si peu au goût d'Athéna... Elle trouvera bien un moyen de vous le faire savoir, vous ne croyez pas ? Il n'y a que vous. Les jeunes gens vous apprécient pour votre pédagogie, vous êtes le plus ancien, le plus puissant, vous avez même une image médiatique internationale grâce à vos accomplissements en Égypte. Et bien entendu je serai là pour éviter de prendre la grosse tête."

Un sourire amusé étira enfin les lèvres du Lion dont l'horizon semblait s'obscurcir sous le poids des responsabilités. Il fit quelques pas vers la sortie du Temple et se tourna vers le Sanctuaire, visible en grande majorité depuis ce point très en hauteur. Lorsqu'il fit de nouveau face en direction de Phidias, celui-ci  avait disparu sans un bruit. Une porte s'ouvrit sur le côté, laissant cependant apparaître à nouveau le majordome.

"Vous m'avez fait mander, chevalier ?"

L'étonnement précéda la soudaine prise de conscience de l'aura qui régnait dans les lieux. Cette sensation...

"Déesse Athéna !"

Le Cinquième Gardien retourna sur ses pas, en direction du trône du Pope, où "Phidias" avait laissé place à une silhouette bien plus éthérée, mais aux contours reconnaissables pour ceux qui avaient eu la chance de côtoyer la divinité auparavant. Azir s'était fait rouler comme un bleu, et plus que celle du Grand Pope, c'était l'oreille de la déesse qui l'avait écouté. Honteux, il posa genou à terre à quelques pas d'Elle et baissa les yeux. Il vit alors le bas d'une toge entrer dans son champ de vision et le petit bout d'un pied, hésita.

"Déesse, c'est me faire bien trop d'honneurs...
-Contesterais-tu Notre décision ?
-J'ai juste peur de ne pas en être digne. De ne pas en supporter le poids et les conséquences.
-Ces doutes et cette droiture sont ce qui Nous confortent dans Notre choix. Nous ne te demandons d'être un être parfait et infaillible, Nous savons que cela n'existe pas, ni parmi les Hommes, ni parmi les dieux. Nous souhaitons que tu fasses de ton mieux comme tu l'as fait jusque-là. Nous désirons voir Nos chevaliers s'entraider, nouer des liens, s'aguerrir ensemble, demander de l'aide et l'obtenir. Que chaque maillon de la chaîne se sente valorisé, intégré, utile. Du Grand Pope au plus jeune apprenti. A partir de ce jour, Azir, chevalier d'or du Lion, directeur de la Palestre, tu deviens Notre Voix sur Terre. Nous te prêterons Notre oreille, Nos yeux et te communiquerons Nos ordres, que tu exécuteras avec sagesse et loyauté. Ainsi avons-Nous parlé."

Il sentit une main indéniablement divine lui saisir le menton pour relever sa tête, tandis que la seconde se posait sur sa poitrine. Le pouvoir d'Athéna parcourut son corps en un souffle d'une vitalité inégalée, laissant une marque mystique impossible à confondre ou à altérer. Il eut même quelque part la sensation qu'elle venait de rompre le lien qu'il avait accepté de créer avec Charon pour le morceau d'étoffe sombre. Il ferma les yeux une seconde, puis quand il les rouvrit, Elle avait disparu.

Alors, l'armure d'or sur ses épaules se mit à résonner, presque à chanter. En contrebas, celle des Poissons lui répondit. Puis celle du Verseau, et les suivantes jusqu'au parvis du Bélier. Azir se tourna vers Phidias -le vrai-, déjà agenouillé un peu plus loin.

"Bien, il va falloir annoncer la nouvelle au reste du Sanctuaire... Puis-je vous confier cette mission ?
-Demain soir au plus tard, tous ceux qui résident entre nos murs seront au courant, Grand Pope."
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