Saint Seiya
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[2019] Rembourser ses dettes
Gorislava
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Au début du mois de mars 2019, une conférence se tenait à l'Université nationale du Sud, située à Bahía Blanca, en Argentine. Devant un parterre d'étudiants, d'enseignants chercheurs, de chefs d'entreprises et d'autres auditeurs, des politiciens et des hommes d'affaires étalaient complaisamment leur discours. Parmi les invités se trouvait le patron d'une puissante multinationale agroalimentaire, un Autrichien dénommé Karl Heinrich Müller. Il s'agissait d'un quinquagénaire bien bâti, mesurant presque deux mètres, vêtu d'un costard cravate bleu marine et portant des lunettes rectangulaires discrètes. Ses cheveux bruns se faisaient de plus en plus rare à mesure que les années s'écoulaient, signe d'une inexorable calvitie qui n'avait de cesse de progresser. Micro en main et préférant se tenir debout, il était en train de dispenser à son auditoire une logorrhée portant sur les défis agroéconomiques posés par la situation géopolitique, sociale et environnementale actuelle. Confortablement assis sur un fauteuil, le président d'une société de gestion nord-américaine se tenait derrière lui et écoutait attentivement les interventions de chacun des invités. Bien évidemment, Müller était l'attraction principale de cette conférence et tous les projecteurs étaient à cet instant braqués sur sa prestigieuse personne.

Le discours du magnat de l'agroalimentaire dura une heure entière, suffisamment pour que certains des auditeurs s'endorment en cours de route. Malgré la longueur de ce monologue éreintant, un individu était néanmoins parvenu à tenir la distance et à rester étrangement concentré... Non pas sur cette propagande corporatiste éculée de toute évidence, mais bien sur l'intervenant qui la vomissait. Arrivé au bout de son interminable exposé suintant l'autosatisfaction, l'Autrichien consentit donc à conclure :

"Seul face aux défis posés par le nouvel ordre mondial imposé par les différentes factions divines, l'État argentin s'est hélas montré incapable de garantir la sécurité, le bien-être et la prospérité de son peuple... Néanmoins, grâce au potentiel illimité de la technologie moderne, aux ressources infinies des grands acteurs privés et aux capacités exceptionnelles du génie humain, nous pouvons faire en sorte que cette situation ne soit plus une fatalité. Ce génie humain, c'est le vôtre, jeunes gens : vous qui êtes les travailleurs, chercheurs, entrepreneurs et leaders de demain ! En joignant nos forces, nous parviendrons à surmonter cette crise et à mettre un terme à la récession économique qui frappe l'Argentine ainsi que le reste du monde ! La première étape consistera à mettre en chantier un partenariat d’urgence entre Retchley, le fonds d’investissement Blackwall et le gouvernement argentin. Votre université deviendra également un partenaire privilégié dans le développement de nouvelles solutions et politiques agricoles, avec pour optique..."

Malheureusement, Müller était du genre bavard, aussi son homélie s’éternisa pendant cinq bonnes minutes encore, le temps qu’il finisse de bien lustrer toutes les institutions représentées dans la salle. Les spectateurs furent finalement délivrés de ce discours marathonien, une partie de l'audience ne faisant guère l'effort de dissimuler son soulagement. Le programme de la journée étant chargé, les organisateurs de la conférence se dépêchèrent de passer aux questions des spectateurs. Plusieurs bras se levèrent aussitôt, en particulier ceux de journalistes, les curieux ayant rongé leur frein pendant toute la durée de la rencontre. Le chauffeur de salle chercha une personne à qui refiler le micro, et son regard fut instantanément attiré par une chevelure d'une rousseur resplendissante. Cette dernière appartenait à une jeune femme aux yeux aiguisés, vêtue d'un pull fin et noir à col roulé ainsi que d'un jean élimé de couleur grise. Elle chaussait également des bottes marrons en cuir et sa crinière flamboyante retombait librement sur ses épaules. Toutefois, le présentateur n'avait aucune idée de qui pouvait bien être cette personne, aussi hésita-t-il à lui prêter le micro. Lui aussi intéressé par cette charmante demoiselle, l'Autrichien demanda d'un geste discret à ce qu'on lui accorde la parole.

Un agent de service se rendit donc dans les gradins puis confia le micro à la donzelle, qui le tapota d'un air circonspect, histoire de vérifier s'il fonctionnait correctement. Sans crier gare, elle commença directement à rentrer verbalement dans le lard de son interlocuteur :

"Alors ben bonjour, tu m'excuseras si je la fais courte, mais comme j'avais pas que ça à fout' que d'écouter tes conneries, j'ai pas pris la peine de réfléchir à une question sérieuse. En fait, je voulais juste dire que t'es qu'un gros tas de fumier et que ton crâne ressemble à une énorme testiboule. Tes histoires bidons de partenariat aussi, ça trompe que les débiles : on sait très ben que ton rêve le plus fou, c'est de prendre ce pays par derrière. M'enfin, bon courage avec ta micro-saucisse ! Attends, je crois que j'ai oublié un truc important... Ah oui : que ta femme a ben intérêt à s'accrocher à sa perruque et à serrer les fesses, passke j'arrive à toute vitesse ! Voilà, c'est tout."

Cette sortie outrancière de la rouquine laissa stupéfaite l'assemblée toute entière, y compris le personnel de sécurité, qui était médusé par un pareil culot. Quant à l'agent qui s'était chargé de prêter le micro à la grossière demoiselle, il ne put que se crisper d'angoisse et serrer les dents de frustration. Le malaise était palpable dans toute la salle et les regards se tournèrent lentement vers l'ambassadeur de Blackwall, qui était en train de s'affaisser dans son siège, et le PDG de Retchley. Ce dernier s'était comme figé sur place, la veine saillante qui pulsait sur sa tempe étant devenu la seule chose qui se mouvait encore chez lui. Si la demoiselle avait bien réussi quelque chose avec cette provocation, c'était à lui taper prodigieusement sur les nerfs.

"M-M-M-Mais de... DE QUOOOOOOI ?!" explosa finalement Müller, rouge de colère. "MAIS SORTEZ-MOI CETTE ANDOUILLE DE LA, ENFIN !"

Un malabar en costard-cravate se présenta donc à la donzelle puis lui agrippa fermement l'épaule de sa poigne d'acier. Il s'agissait d'un grand blond doté d'un visage taillé dans le marbre, ses yeux d'un bleu glacé transperçant sa cible du regard. Néanmoins, celle-ci ne semblait guère impressionnée par ce gorille décoloré, l'éclat incendiaire de ses iris rivalisant d'intensité avec ceux de son vis-à-vis.

"Assez plaisanté comme ça mademoiselle, maintenant vous me suivez." gronda l'agent de sécurité.

"Yeah, right." pouffa son interlocutrice, un rictus méprisant aux lèvres.

La rouquine enserra à son tour le poignet du malabar entre ses doigts puis, d'une légère pression, le brisa comme s'il ne s'agissait que d'une vulgaire brindille. Jusqu'ici aussi imperturbables qu'une sculpture gréco-romaine, les yeux du blondin s'écarquillèrent à l'extrême et sa figure se déforma dans une expression de pure terreur. De sa bouche grande ouverte ne sortait désormais plus qu'un gémissement étouffé, la douleur l'ayant comme asphyxié. Bien qu’impressionnés par cette démonstration de force surhumaine, ses collègues s’élancèrent immédiatement à son secours. Toutefois, la donzelle ne leur en accorda guère le temps : d’un geste ample et vigoureux, elle balança le gorille décoloré contre l’un de ses camarades, les envoyant ainsi au tapis. Des cris s'élevèrent alors parmi les spectateurs, qui abandonnèrent précipitamment leurs sièges avant de décamper tout aussitôt de la salle de conférence. Tandis que le chaos s'emparait de l'assemblée, la jeune impertinente œuvrait gaiement à infliger une sévère dérouillée au personnel de surveillance. Les beignes et les coups de savate fusèrent dans tous les sens, faisant valdinguer à qui mieux-mieux tous les vigiles qui eurent l'outrecuidance de s'approcher d'elle. Quant à Müller et au représentant de Blackwall, ceux-ci ne purent que contempler l'humiliation en règle des agents de sécurité, d'un air parfaitement hébété.

Soudain, les deux hommes furent tirés de leur stupeur lorsque la rouquine, après distribué suffisamment de gifles, jeta violemment son micro à la gueule de l'Autrichien. Percuté de plein fouet et assommé, ce dernier tomba à la renverse et s'étala bruyamment de tout son long sur la scène. Son méfait accompli, la donzelle bondit hors des rangées de sièges puis, afin d'effectuer sa retraite magistrale, fracassa sauvagement la porte de la salle de conférence. Telle une locomotive lancée à pleine vitesse, l'impétueuse demoiselle sprinta furieusement en direction de la sortie. Quelques vigiles en costard et un groupe de policiers tentèrent de lui barrer la route, mais ceux-ci se firent – figurativement – rouler dessus par leur adversaire. Vint ensuite un CRS baraqué comme une véritable armoire à glace, équipé d'une armure anti-émeute intégralement recouverte de pointes. Il tenait dans sa main gauche un bouclier blindé et dans sa droite une sorte de lance monstrueuse, semblable à un harpon servant à pêcher les baleines.

"JE VAIS TE CLOUER SUR PLACE MOI, TU VAS VOIR !" s'esclaffa le colosse, avant d'orienter son javelot vers sa cible.

Fermement campé sur ses jambes massives, il appuya ensuite sur un bouton dissimulé dans la hampe de sa lance. La pointe de cette dernière fut alors subitement propulsée en direction de la rouquine, une chaîne aux maillons acérés reliant le harpon à sa hampe. Cependant, la jeune fille esquiva l'offensive in extremis puis fondit en un éclair sur son adversaire, qui fut estomaqué par la célérité de ses mouvements. Arrivée à portée du malabar, la donzelle fit sauter son bouclier d'un époustouflant coup de pied et embraya en lui enfonçant son poing dans le plexus solaire. Toute la partie arrière de la cuirasse du soudard vola brutalement en éclats, l'onde de choc lui ayant traversé le corps de part en part. Son opposant vaincu, la rouquine ne s'appesantit guère plus sur lui et poursuivit d'une course effrénée sa folle escapade. Une fois sortie de l'université, elle força sans aucune difficulté un cordon de policiers, ne leur accordant même pas le temps de réagir face à sa charge dévastatrice. Les gardiens de la paix avaient été rassemblés autour du campus afin de sécuriser les lieux et de protéger les prestigieux invités de la conférence, mais toutes leurs préparations s'étaient hélas révélées vaines... La femme qui avait agressé le président de Retchley avait désormais complètement disparue, tel un jaguar qui se serait évanoui dans la nature après s'être emparé de sa proie. La seule chose qui restait d'elle était la gueule de bois qu'elle avait laissée aux autorités et aux compagnies de sécurité privées suite à sa petite... démonstration de supériorité.
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