Saint Seiya
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La route ne fut pas si longue. À peine avaient-ils traversés le grand désert qu’il se devait maintenant de traverser la mer. Ja’far choisit le même bateau que celui qu’il avait utilisé la semaine avant. Arsiesys s’émerveillait devant le temps qui avait passé et ses bienfaits. À vrai dire, il en était de même pour le  Cancer qui ne connaissait que très peu la civilisation moderne. Il n’avait fait que commencer avec eux durant une vingtaine d’années mais à présent, il avait un compagnon avec lui. Un homme devenu son frère d’arme le jour où il avait endossé la quatrième armure. Celle-ci était d’ailleurs rangée dans sa Pandora Box sur son dos bien que cachée par divers morceaux de tissus.

Lorsqu’enfin ils purent fouler la terre grecque, il y faisait encore plus chaux qu’à l’accoutumé. Il était probable que cela ne soit pas à l’accoutumé du Verseau mais il était un saint homme qui avait vécu bien des époques et la radiance solaire ne saurait sûrement pas le déstabiliser d’autant plus sur une terre qui l’avait vu vivre durant bien des générations. De plus, il n’avait guère semblé gêné par la traversée du Sahara aux journées brûlantes et aux nuits de gel. Bien que peu loquace, Ja’far se plaisait à converser avec le Chevalier car celui-ci découvrait un nouveau monde mais à présent, il l’emmenait aux valeurs sûres, là où malgré les siècles, Athéna perdure et là où sa mission continuerait : le Sanctuaire.

À vrai dire, lorsque l’Emissaire des morts arriva à son entrée, il lui semblait ne plus reconnaître les lieux. En effet, une fois éclairé, le mystère que la nuit du « vol » voilait semblait disparu tant les colonnes de marbre pouvaient être visibles de chaque colline. À  une vingtaine de mètre se trouvaient les premières marches qu’il n’avait pu gravir avant. Ce symbole de l’ascension était le fardeau de chaque ennemi devant traverser le Zodiaque d’Or mais la fierté de la caste athénienne. À présent, l’une de ces maisons lui appartenait. Le  Quatrième temple. Il se demandait ce qu’il en était de son état. Le dernier porteur de la Cloth l’avait il aménagé ? Puis au sommet, la statue de sa déesse et le temple du Grand Pope. La Sage Déité n’était pas réincarnée, ceci était sûr car tout chevalier ressentirait le cosmos de lumière de leur représentante.

Cela te rappelle-t-il des souvenirs ?

Il ne pouvait voir Arsiesys juste derrière lui mais alors qu’il s’adressait à lui, un fin sourire se dessinait sur son visage alors qu’il montait sa tête depuis la maison du Bélier jusqu’au sommet nuageux de la terre sainte. Pourtant, il ne put se réjouir trop vite car des bruits métalliques résonnaient partout autour de la citadelle. Ces claquements lui étaient familiers et il ne put s’empêcher de laisser tomber sa mine enjouée afin de pousser un long soupir de lassitude.

Aussitôt, une bonne poignée de garde s’amassèrent autour des deux individus. Casques fermement accrochés et lance à la main, ils les pointaient sur les nouveaux chevaliers tandis qu’ils les encerclaient. De toute évidence, la garde avait reconnu Ja’far car beaucoup balbutiaient à son sujet tout serrant encore plus l’arme entre leurs mains.

Hm, je suis désolé de dire ça mais ceux-là sont vraiment pénibles. Enfin… ils ne font que leur travail je présume.

Présumé car il était tout justifié qu’ils agissent de la sorte. En effet, quelques lunes plus tôt, avant la résurrection secrète d’Arsiesys, Ja’far du Cancer s’était rendu jusqu’à ce lieu et alors même que la même garde l’avait intercepté, il ne fit qu’appeler l’armure du Verseau qu’il subtilisa aux yeux de tous avant de s’évaporer dans la nature. Tournant un peu de l’œil, il posa ses prunelles améthyste sur la Pandora Box cachée sur ses épaules. S’ils savaient…


    HRP: Arsiesys postera juste après moi. Libre à vous de participer donc lorsqu'il aura posté à son tour.

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Thanatos
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Leur pèlerinage vers la Grèce s'était déroulé sous les meilleures auspices. Pour eux qui en avaient les capacités, voyager à la vitesse de la lumière pouvait sembler plus indiqué. Arsiesys avait tenu à faire les choses à l'ancienne. Le trajet n'aurait été une perte de temps que s'il avait été réellement perdu, mais il savait exactement quoi en faire. Ainsi Ja'far lui raconta-t-il l'histoire du monde. Dans la limite de ses propres moyens. Ce qui n'était certes pas grand chose mais déjà bien plus que le Verseau – puisqu'il en était ainsi – n'en aurait su sans son concours. Tout érudit qu'il soit, l'ancien Pope avait quelques siècles de retard à rattraper.

Nul détail n'avait échappé à l'attention de l'élève studieux et assidu qu'il était. Aussi sage qu'il ait pu être en son temps, il n'était pas ici en terrain connu. Il avait quitté un monde qu'il connaissait sur le bout des doigts pour reparaître en un autre dont il ne savait rien. Tout ce qu'il avait un jour cru savoir n'était plus que poussière au vent. Tout était à refaire. Tout était à réapprendre. Loin d'en être frustré, l'homme aux ailes arrachées en exprimait un certain ravissement. Cette Terre pour laquelle il s'était battu en des temps oubliés était toujours debout, et renfermait des merveilles dont il n'avait pas idée. Sa soif d'apprendre était intacte. Régénérée.

- Non.

Il avait répondu sans hésiter. Le Sanctuaire. Le dernier bastion de l'humanité. L'ultime rempart contre les forces du mal. Son chef-lieu. Sa patrie. Sa demeure. Il lui semblait que c'était hier qu'il le quittait pour la dernière fois. Pour partir au combat. Pour livrer une bataille dont il ne reviendrait pas. Enfin... Sa main s'éleva à hauteur de son torse. Un sourire aux couleurs de mélancolie se peignit sur son visage. Sentir l'armure vibrer sous l'étoffe, la douce chaleur aussitôt nuancée d'une bise glacée le rasséréna. Sous ses yeux se dressaient les Maisons du Zodiaque et celle du Pope, qu'il avait autrefois occupée. La statue d'Athéna lui fit l'effet d'un phare dans la brume et l'obscurité. L'imprenable forteresse de la lumière.

Celle qu'il avait protégée au péril de sa vie, et même à son prix.

Au nom de la paix et de la raison. retentit sa propre voix aux confins de sa mémoire antique. S'il ne considérait sa participation à sa sauvegarde et à celle de l'humanité qu'avec la plus grande modestie, celle qui l'avait toujours caractérisé, il n'en était pas moins fier d'y avoir contribué. D'avoir apporté sa pierre à grand édifice qui doit continuer à se dresser devant l'éternité. Rien n'avait changé, mais tout était différent. C'était une autre vie. Une autre réalité. Comme tant d'autres avant lui, il s'en était allé pour un voyage sans retour. Mais sa loyauté avait survécu à la mort. Était-il encore le même ? Il n'aurait su le dire. Mais bon sang ne saurait mentir. Il sourit, sincère cette fois. Son âge réel lui parut soudain peser sur ses épaules.

- Ça me rappelle une vie.

Il n'eut pas le temps d'expliciter son propos, non qu'il ait eu l'intention de le faire. À sa grande surprise, ils furent encerclés par des gardes et mis en joue avant d'avoir pu prononcer un seul mot. Malgré l'incongruité de la situation, il ne s'en fit pas moins la remarque que l'équipement qu'ils portaient n'avaient que peu évolué depuis son époque. À moins que les mœurs ayant cours au sein du domaine sacré n'aient sérieusement évolué – dégénéré ? - depuis qu'il l'avait arpenté pour la dernière fois, une telle hostilité n'était pas anodine. Il lui était arrivé de se demander comment Ja'far s'était procuré l'Armure du Verseau pour la lui apporter. Un début de réponse se trouvait juste sous son nez. Arsiesys n'en resta pas moins serein et confiant - ou était-ce même de l'amusement ?

- Calmez-vous, messieurs...

Le Chevalier d'Or remonta les lunettes au bout de son nez du sommet de l'index. Un accessoire dont il n'avait pas besoin, à dire vrai. Leur existence-même lui était encore inconnue il y a peu, et aurait pu le rester encore un bon moment si Ja'far ne lui en avait pas fourni cet exemplaire. Le fils du désert avait été prévoyant. Ne sachant pas dans quelle condition il renaîtrait ni même de quoi il pouvait avoir besoin, il avait apporté avec lui de multiples fournitures. Parmi celles-ci, le guerrier des temps anciens dénicha ce qu'on lui avait présenté comme étant des verres correcteurs. La vérité était en fait qu'il ne s'agissait que de vulgaire camelote, ce qui lui fit se demander par quel biais il s'était procuré ces divers objets. Mais cela importait peu.

Un tel instrument n'existait bien sûr pas à son époque. C'était la première fois qu'il en voyait, sans qu'il lui soit possible d'en douter. Ce qui n'empêchait pas la forme de l'outil de lui être terriblement familière. Une vague de nostalgie le submergeait à son contact. Probablement la mémoire de l'un de ceux à avoir porté cette armure avant lui qui s'exprimait à travers lui. Pour sa part, Arsiesys n'en avait pas besoin. S'il avait pu avoir du mal à se repérer dans un premier temps, c'était parce qu'il était habitué à trop bien voir. Sa formation d'archer avait affiné sa vue au-delà de l'humainement possible. Toute éveillée aux énergies cosmiques que soit sa nouvelle enveloppe, il avait des choses à réapprendre.

Une poignée d'heures aurait sans doute été plus qu'il n'en faut pour s'habituer à ses nouvelles perceptions – amoindries. Mais il avait prétexté que plus tôt ils se rendraient au Sanctuaire et mieux cela vaudrait pour justifier de les garder sur le nez. Même si leur qualité discutable les rendait parfaitement futiles, quelque chose dans les tréfonds de son âme réanimée lui disait de ne pas les enlever. Il ne trahirait pas cette volonté. Il était peut-être celui qui paradait dans un corps de chair et de sang, mais il n'oubliait pas ce qu'il leur devait. Leur rendre cet hommage était bien la moindre des choses qu'il puisse faire. Au mépris de la menace qui pesait sur eux, son sibyllin sourire s'étira, se fit apaisant. La cape tomba, révélant la plate dorée. Dans l'air se répandit son cosmos nouvellement glacé.

- ...Nous venons en amis.

Qu'il est bon d'être chez soi.

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Après avoir parcouru les sillages de l'Inde, Karas était rentré au bercail faute de mieux. A dire vrai il ne se sentait pas encore vraiment chez lui au Sanctuaire, mais cela venait progressivement. Il commençait petit à petit à prendre conscience de son statut de Saint et tâchait tant bien que mal de se rendre utile ici et là. Depuis l'attaque de Rodorio, le Sanctuaire était sans dessus dessous.

Instinctivement il patrouillait autour du Sanctuaire, ayant fort à faire vu que les Chevaliers avaient manifestement tous désertés les lieux. Il aurait bien voulu aider les habitants à reconstruire leurs maisons mais en son for intérieur il savait que cela n'était pas possible, ce n'était pas de son ressort. Une fois revenu il avait pris ses quartiers dans une auberge de Rodorio qui n'avait pas trop souffert et qui recommençait à tourner. Les gens l'avaient très bien accueilli, se disant honoré de sa présence. Il avait laissé là bas son urne et vêtu de son armure, il patrouillait çà et là. Alors qu'il passait non loin de l'entrée des douze Temples, il voyait une vague agitation. Les soldats se ramassaient vers l'entrée. Il décida donc d'aller voir.

Juché sur un petit piton rocheux qui surplombait l'entrée du Temple du Bélier, il pouvait voir deux individus entouré par la soldatesque. Comment avaient ils pu rentrer sans qu'il s'en aperçoive ? Mais il eut bientôt la réponse à cette question. La vision d'un éclat doré suffisait à deviner qu'il était en présence de Chevaliers d'Or encore inconnus...Il sauta de son perchoir pour atterrir non loin du groupe.

- C'est bon, je pense que vous pouvez vous en allez...

Fit-il à l'attention du capitaine des gardes.

- Désolé mais depuis l'attaque de Rodorio tout le monde est un peu nerveux par ici. Je suis Karas, Chevalier de la Licorne...

Le jeune grec regardait un peu mieux les nouveaux arrivants. Ils étaient franchement différents l'un et l'autre. Celui qui s'était découvert dégageait une aura glacée, assez curieuse pour la saison. Quant à l'autre, quelque chose de particulièrement malsain émanait de lui, une réaction instinctive poussait Karas à se tenir à distance respectueuse de lui.

- Great...Votre arrivée tombe assez bien. Il n'y a pas beaucoup de monde au Sanctuaire actuellement et en pleine période de crise, cela affole pas mal de gens...
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Arsiesys était décidément un être très intéressant. Loin d’avoir la prétention de vouloir imposer une quelconque prestance, celle-ci semblait tout de même accrochée à elle, résidu des différentes âmes ayant servies à son retour. Les lunettes que celui-ci s’évertuait à porter étaient comme un voile cacher la sagesse de son regard, l’empêchant de n’entrevoir que son passé mais lui permettant à présent d’apercevoir cette nouvelle réalité qui s’offrait à lui. Son gardien le fixait de ses prunelles améthystes, curieux au moindre de ses geste. Il prit alors une position nonchalante, préférant accrocher ses deux mains aux bretelles de sa Pandora Box. Le Cancer savait très bien que son homologue serait en mesure d’arranger la situation et ne se priva pas de le laisser intervenir. Encore une fois, le nécromancien alla presque se tromper à son sujet lorsqu’Arsiesys révéla sa peau d’or. Un sourire se dessina sur ses lèvres mattes car oui, ils venaient en amis. Le Verseau n’était pas là pour montrer un quelconque grade aux soldats les entourant. Loin de là, ils combattaient à présent sous la même bannière et armure ou pas, celle-ci était le symbole de cette nouvelle alliance, finalement presque forcée par le destin.

La réaction de l’escadron fut immédiate alors que seule deux membres se permirent de pointer leur lance mais cela n’était que pour contempler l’éclat dorer qui siégeait sur le Saint des Neiges. Après quelques excuses sur un ton si respectueux qu’il en devenait mal aisé, les deux hommes firent quelques pas. L’un des soldats scruta sombrement le jeune Cancer. Le mépris se lisait sur son visage mais loin de réagir maladroitement, Ja’far se contenta de lui adresser un signe de la tête vers son dos. Lorsque le fantassin suivit la trajectoire pointée par le voleur, il ne put qu’apercevoir une partie du coffret porté alors que le tissu blanc laissait découvrir une parcelle du métal précieux. Comprenant vite son erreur, Ja’far s’amusa de sa réaction lorsqu’il fit un pas en arrière.

Ce fut sans compter sur l’arrivée inopinée d’un nouvel antagoniste. Celui-ci se différenciait des autres car bien que peu couvrante, il portait une protection indigo qui dégageait une force surnaturelle commune au deux nouveaux Saints : le cosmos. Il s’agissait donc également d’un chevalier. Le Quatrième ne put déterminer la constellation que celui-ci représentait. En effet, le seul signe éloquent était un diadème cornu posé sur la chevelure brune de l’éphèbe. Il se présenta alors sous le chevalier de la Licorne, Karas. Un animal tout aussi fantaisiste que noble et le ton posé du garçon eut raison de permettre à l’Emissaire des Morts de se mettre à ses aises en rejoignant ses mains dans un geste de réflexion. Il tourna alors légèrement le dos afin de montrer la forme cubique derrière lui alors que le tissu protégeait toujours ce qui restait encore un secret.

Appelle-moi Ja’far. Je suis un nouveau chevalier aussi comme tu le vois.

À vrai dire, il ne s’agissait en rien d’un secret. Il était vrai que le Gardien aux macchabées appartenait aujourd’hui à la plus haute caste des quatre-vingt huit Saints d’Athéna mais en quoi cela avait-il une réelle importance ? Au mieux, il avait plus de responsabilité mais son importance en était elle plus forte ? Arsiesys avait démontré que non quelques secondes avant. De plus, le ton du Cancer se volait plus familier et reposé qu’à l’accoutumé car il connaissait la tare qui le suivait depuis toujours. Son cosmos ressemblant bien plus à celui d’un suppôt du Monarque Sombre tant l’aura était morbide que celui d’un gardien de la Justice. Il lui était déjà arrivé qu’un enfant fragile face un malaise à proximité de lui pour cette même raison. Cela était désagréable : il puait la mort.

Et bien nous tombons à point, en effet. Une attaque, une crise ? Y a-t-il moyen d’en apprendre un peu plus, Karas, ou ce serait plus propice ailleurs ? Je ne suis pas très familier aux coutumes locales, je te l’avoue.
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Une silhouette armurée se dessina parmi les conscrits. Après les fantassins venait le Chevalier confirmé. Celui-ci confirma aux gardes ce qu'ils avaient déjà deviné, qu'il était temps pour eux de se retirer. Une série de cliquetis métallique accompagna leur retraite bien moins ordonnée que ne l'avait été leur arrivée, honteux d'une méprise pourtant fondée. Les lèvres d'Arsiesys se fendirent d'un sourire : ils ne pouvaient pas savoir. Ôtant ses lunettes pour les replier, il risqua un regard vers Ja'far. Y avait-il autre chose que celui-ci lui ait caché ? Rien de bien grave cette fois et il n'irait pas l'en blâmer, mais il aurait préféré le savoir à l'avance s'il devait s'attendre à le voir encore chaparder. Cela attendrait.

Laissant cette question en suspens, le Verseau se concentra sur celui qui les avait rejoint. Il ne put s'empêcher de le considérer avec bienveillance, ainsi qu'il l'avait toujours fait avec les plus jeunes recrues. Car la Licorne n'était sans conteste encore qu'un enfant jeté dans l'arène, dans un monde d'adultes mais surtout que se disputaient les hommes et les dieux. Si son apparence le réclamait homme fait, si tant son regard que ses traits laissaient entendre qu'il en avait déjà vu plus qu'on ne le devrait dans toute une vie, ce n'était encore qu'un jeune garçon. Quelles plaies secrètes renfermait son coeur pour l'avoir fait grandir avant l'heure ? Profitant de ce que Ja'far lui faisait la conversation, il le détailla plus avant.

La clarté de ses yeux le marqua tout particulièrement - yeux qu'il avait limpides, peut-être plus encore que les siens. Pourtant, déjà la lueur de l'innocence s'y était éteinte. Un enfant dans un corps d'homme. S'il n'était pas sans savoir que c'étaient là les origines de leur ordre, c'était à chaque fois un crève-cœur pour le guerrier rappelé à la vie. Pour lui qui se battait pour protéger les beautés de ce monde, savoir que certains n'avaient pas encore eu le loisir de les voir qu'ils en contemplaient déjà les horreurs lui était intolérable. S'efforçant de faire taire la peine naissante au fond de ses yeux – au fond de son âme – il prit part à l'échange sans autre forme de procès.

- Je suis Arsiesys. Le « du Verseau » ne vint pas. Heureux de faire ta connaissance, Karas. Je ne sais si c'est dans tes habitudes, mais sache que j'apprécierais que tu me traites comme ton égal, non comme ton supérieur. Que nous soyons de Bronze, d'Or ou d'Argent, nous sommes frères avant tout.

Sa main se tendit, amicale, pour accompagner ses dires. Le sourire chaleureux qu'il lui adressa témoignait de la sincérité de son propos. Il doutait fort que son vis-à-vis s'embarrasse de telles fioritures, à en juger par son air revêche, mais savait-on jamais. Celui qu'on appelait à tort le Dernier Centurion avait toujours été d'une modestie à toute épreuve. Si grandes qu'aient été ses ailes, si haut qu'elles aient pu le porter, il ne s'était jamais senti supérieur à qui que ce soit. Si on l'avait affublé du titre de Pope, il ne l'avait jamais considéré comme lui revenant de droit. Tout au plus s'y était-il substitué jusqu'à ce qu'un authentique candidat se présente – à ceci près que celui-ci n'était jamais venu. Pas de son temps, en tout cas.

Estomper le fossé qui séparait les rangs et les générations avait toujours été sa priorité. Tous autant qu'ils sont, ils oeuvraient au nom d'une même cause, d'un objectif commun. Ainsi n'y avait-il pas lieu de faire de manières, du moins aussi longtemps que le vacarme des tambours de guerre n'avait pas retenti dans le lointain. Sans aller jusqu'à leur faire oublier toute notion de hiérarchie, il refusait que celle-ci soit un obstacle aux liens qu'ils pouvaient tisser. Ils étaient  frères d'armes, mais ce terme ne prenait tout son sens que s'ils pouvaient eux-même se sentir comme tels. Pour autant, s'il ne dérogeait pas à ce principe, il en ressentait cette fois moins la nécessité que de coutume. L'influence de l'armure, peut-être, et de ceux qui y vivaient.

- Sois sans crainte. Je ne suis pas revenu au Sanctuaire après tout ce temps pour le quitter de sitôt, et ne laisserai personne s'en prendre à lui aussi longtemps que je me tiendrai debout.

Au moins son sens de la formule était-il resté intact. Il ne s'en admonesta pas moins : tenir un pareil discours était présomptueux en l'état. Encore fallait-il apprivoiser ses nouveaux pouvoirs avant de se présenter comme une force avec laquelle il fallait compter. Mais cela, Karas n'avait pas besoin de le savoir, et il comptait sur Ja'far pour ne dire mot de sa condition. Cela resterait entre eux – et Athéna. Pas davantage. Entamer de nouvelles relations en faisant des mystères n'était guère judicieux également, mais il n'était dans l'intérêt de personne d'avoir vent de son histoire. À la manière dont la Licorne avait entamé la dernière partie de son laïus, Arsiesys se demanda si ce dialecte ne dérivait pas de celui ayant jadis cours sur les terres de Britannia. Sa mine se fit plus solennelle, de circonstance.

- Je me vois cependant dans l'obligation de seconder la demande de mon camarade. Que s'est-il passé à Rodorio ? Je te prie de n'omettre aucun détail.

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Visiblement les deux arrivants étaient assez "frais". Du moins c'est ainsi qu'ils se présentaient. Quant à savoir si cela était avéré ou non...c'était une autre paire de manche. Et après tout, cela n'était pas ses affaires. Il sourcilla un peu quand les deux lui demandèrent des explications concernant ce qui se passait au Sanctuaire.

- Euh...Eh bien je veux bien vous dire ce que je sais, c'est à dire pas grand chose en fait...Eh bien voilà...

Il se lança alors dans l'explication la plus complète dont il fut capable, l'attaque de Rodorio par une divinité hindoue jusque là inconnue, Skanda, les séries de frappes sur différent lieux de la planète, que ce soit le village près du cap Sounion ou la ville de La Havane, complètement dévastée par un tremblement de terre.

- Il faut aussi voir qu'apparemment il a été conclu une sorte de simili trêve avec d'autres factions. J'avoue que je n'y connaît pas grand chose, je sais juste que les Marinas sont plus ou moins de notre coté...J'ai même croisé un Chevalier Noir...Beurk...Quand je pense que Yéléna devait bosser avec...Pardon Yéléna c'est la Chevalier d'Argent d'Ophiuchus...Je l'ai croisé en Inde où j'étais moi même parti pour essayer de trouver...je sais pas quoi au juste.

Il se tut quelques instants, regardant par terre, ne voulant pas évoquer ses errances et sa chute dans l'alcool, dont il était plus ou moins revenu.

- Toujours est-il que je suis tombé au fil de mes vadrouilles sur une sorte de jardin avec une stèle brillante. Une sorte de jeune femme est sortie ensuite de je ne sais où et s'est présenté comme étant elle même une divinité. Elle nous a dit un truc du genre "cette stèle apportera l'illumination...". Je sais pas...Je ne suis pas du genre cérébral, je ne suis pas très instruit, je vous l'avoue. Ce que je sais c'est qu'il y avait des emplacements creux dans la stèle, comme qui dirait des formes, style arc et compagnie. Visiblement l'obtention de ces objets ferait avancer les choses...

Il s'arrêta en considérant les environs du Sanctuaire.

- Voilà...Après je suis parti où je pouvais me rendre utile. Pour le moment je suis revenu ici, je patrouille dans les environs du Sanctuaire depuis quelque temps maintenant. Je sais que d'autres Chevaliers sont en mission ici ou là mais je ne peux vous dire où précisément. Je suis désolé, c'est assez confus mais je suis arrivé après l'attaque et le reste me dépasse un peu...C'est pas très Great tout ça...
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Ce n’est que depuis son arrivée au Sanctuaire que Ja’far s’était rendu compte de son caractère observateur. Il n’avait jamais perçu ce trait comme appartenant à sa personnalité et pourtant, à chaque parole d’Arsiesys, il se taisait afin de toiser le Chevalier Millénaire. Ses mots étaient choisis avec minutie et sa noblesse d’âme se retranscrivait réellement dans son physique et dans son cosmos pur. À côté, celui du Cancer pourrait s’apparenter plus facilement à celui d’un Spectre d’Hadès qu’à un protecteur de la vie. Il s’étonnait même que son compagnon ne lui en ait pas fait la remarque mais cela ne l’étonnerait pas qu’il ne se soit pas exprimé afin de ne pas froisser le Quatrième Gardien.

Il était toujours impossible pour Karas de la Licorne de savoir quel rang occupait Ja’far et il fallait même qu’i soit perspicace pour deviner que l’Homme du Désert appartenait à la caste des Athéniens. Et cela ne semblait malheureusement pas être le cas… S’il était tout à son honneur de vouloir faire un résumer le plus complet de la situation aux deux nouveaux venus, le Saint de Bronze était hélas très confus dans ses propos et l’accent de ce dernier n’aidait en rien la compréhension des compagnons.

Une déesse indienne ? Si les autres panthéons s’y mettent…

Le ton las du Médium signifiait ce qu’il signifiait. À peine était –il arrivé que son aide était déjà demandée. S’il s’agissait de son nouveau rôle en tant que protecteur des opprimés, l’idée de savoir que des divinités étaient déjà impliquées à la situation politique actuelle le refroidit aussitôt. Déjà ? Contrairement à ce chevalier ou même à Arsiesys, des divinités, il n’en avait jamais rencontré et à vrai dire, il n’avait même pas eu l’honneur de ressentir leur cosmos. Ja’far ne faisait que se raccrocher à une idée, à une philosophie. En l’occurrence, celle d’Athéna.

Merci pour ton aide Karas. C’est sûr qu’on aura vu plus concis mais ça nous a bien aidés. En tout cas ça m’a bien aidé, moi.

Le ton du Cancer était froid et sans nature malgré les propos rapportés et même s’ils étaient lapidaires et tranchants, son but n’était nullement de critiquer la pauvre Licorne. Son ancien rôle de chef de camp avait juste eu la fâcheuse tendance à l’habituer à dire ouvertement sa pensée.

Qu’en penses-tu ? Notre aide y sera sûrement bien plus utile que là-haut pour l’instant.

L’Emissaire des Morts montait le menton vers le Ressuscité tout en indiquant de la tête ce « là-haut » qui n’était autre que les Douze Maisons. Depuis la petite colline où les trois Saints se tenaient, le Nécromancien tourna son visage hâlé vers les alentours afin d’y trouver ce petit village de Rodorio. Si à cette distance, il lui était impossible d’évaluer l’étendu des dégâts, la lumière bleuté qui s’en dégageait (et qui ne serait sûrement perceptible que par lui) ne le rassurait guère. Répondant à l’appel des macchabées, son cosmos funèbre répandit quelques étincelles hors de son contrôle. Il était attiré par la peau en décomposition… Dos à ses interlocuteurs, Ja’far baissa sombrement la tête avant de pousser un long soupir de détresse. Juste pour ces moments, il haïssait son pouvoir.

Toujours à l’ombre des deux hommes, sa voix indifférente s’élança calmement vers Karas.

Dis moi, à combien estimes-tu les pertes humaines ?

Un léger scintillement doré s’échappa d’une infime partie visible de sa box, cachée sous le drap immaculé.
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Karas avait beau dire qu'il ne savait pas grand chose, c'était déjà plus qu'ils n'en pouvaient espérer. Peut-être même trop. Par bonheur, Arsiesys était riche d'heures d'expérience acquises en écoutant les rapports des Chevaliers envoyés en mission. À mesure que la Licorne dévoilait ses connaissances sur le sujet, son esprit aussi affûté qu'au premier jour décortiquait le propos pour n'en retenir que l'essentiel. Non que chaque détail ne puisse avoir son importance, mais il savait reconnaître une fioriture quand il en voyait une – ou l'entendait, en l'occurrence. Édifiant avait été le discours du Bronze Saint. Inquiétant également.

Il ne savait que peu de choses sur le panthéon hindou, mais était néanmoins en mesure d'affirmer que c'était à sa connaissance la première fois qu'ils se mêlaient de leurs affaires – et de leurs Guerres Saintes, qui plus est. Il existait d'innombrables divinités de toutes sortes de par le monde. Déjà à l'époque, malgré son érudition, il avait très vite abandonné l'idée d'un jour pouvoir toutes les recenser. Certaines n'étaient à prendre que pour ce qu'elles étaient, que des mythes. D'autres avaient sombré dans un sommeil si profond que même l'éternité n'aurait pas suffi à les réveiller.

D'aucunes encore étaient cachées parmi les ombres, attendant leur heure quelque part dans ce monde ou dans un autre. La suprématie grecque n'était plus à prouver et trop rares étaient ceux à pouvoir prétendre se mesurer à eux. Sortir d'un si long silence en menaçant à la fois le règne d'Athéna mais aussi ceux de ses oncles, ils devaient être sûr d'eux. À raison, si l'on en croyait le fil à retordre qu'ils donnaient aux chevaliers sacrés. Ce n'était pas normal. Il avait du se passer quelque chose d'où leur venait cette assurance, sans quoi ils n'auraient jamais du pouvoir rivaliser. Il replaça une mèche de cheveux, pensif.

Nouvelle époque, nouveaux ennemis.

De retour à son époque, les Black Saints n'étaient encore qu'une rumeur persistante qu'il leur eut été facile de faire taire à jamais, mais qu'il avait choisi d'épargner. Sa plus grande force et sa plus grande faiblesse portaient le même nom, et celui-ci était compassion. Tous les bras en plus étaient bons à prendre, et les leurs étaient du nombre ; y voir une bonne nouvelle n'aurait pas été irrationnel. Mais même s'ils étaient aujourd'hui de leur côté, il n'était pas bien difficile de deviner que cela n'avait pas toujours été le cas. Avait-il pris la bonne décision ? Dubitatif, il se garda bien de demander la moindre précision. Les états d'âme pouvaient attendre.

Je te suggère de t'y habituer. fit-il remarquer à Ja'far, passablement amusé.

Même en excluant les entités saillies d'un recoin oublié de l'histoire, Asgard avait toujours été en bons termes avec le Sanctuaire – même s'il s'en était fallu de peu que cela ne change à son époque. Si du moins les vaillants Guerriers Divins n'avaient pas depuis lors été emportés par le Ragnarök, cela faisait après tout près de mille-six-cent ans qu'il n'en avait plus entendu parler. Tant de choses avaient changé. Mais quelque part au fond de lui, il avait l'intime conviction que rien n'était à craindre de ce côté et qu'ils étaient encore et toujours une force avec laquelle il faut compter. Il adressa au Chevalier de Bronze un sourire affable, sa main se posant sur son épaule avec une bienveillance non-feinte.

- Tu n'as pas à t'excuser, Chevalier. Ta bonne volonté t'honore. Tu as fait ce que tu as pu, et c'est déjà beaucoup. Si petite soit-elle, chaque pierre ajoutée à l'édifice nous aide à construire paix nouvelle, envers et contre tout. Qui sait si tes actes n'ont pas déjà changé de cours des choses ? Vois : grâce à toi,  nous savons tout deux désormais contre qui nous nous battons. Si tu n'avais pas été là, peut-être serions-nous partis au front sans rien savoir. Peut-être serions-nous morts à l'heure qu'il est. Parfois, la différence n'est l'affaire que d'un seul homme. C'est pourquoi il n'existe personne qui ne soit pas important, nulle vie qui ne mérite d'être préservée. Garde toujours cela en tête et tu iras plus loin que quiconque.

Insuffler un peu de confiance en lui à ce jeune homme était une maigre rétribution au vu du service qu'il venait de leur rendre, mais le nouveau Verseau tenait à faire cela pour lui. Trop souvent, ceux de son rang s'imaginaient n'être que la chair à canon, mais étaient, peut-être à moindre échelle, certes, mais au même titre que tout un chacun, les rouages de quelque chose de bien plus grand – de bien plus fort. Déjà en son temps, Arsiesys avait à se plaindre de ne pouvoir passer plus de temps auprès d'eux, à leur apprendre à s'aimer pour ce qu'ils étaient et à ne pas diminuer leur valeur. Après tout, c'étaient eux, les héros de demain. Il cessa tout  contact, releva la tête.

- Je puis en tout cas t'assurer que tu as été bien inspiré de revenir ici, et je ne dis pas cela pour te conforter. Je perçois bien quelques présences éparses, mais crains que les forces ne viennent à manquer. Voilà qui répondait à la question de son homologue du Cancer, encore qu'il ignorât si la milice étaient conséquentes à la base. Notre armée n'est pas faite que de surhommes. Pour certains, le seul fait de te voir arpenter ces terres revêtu de ton armure sera comme une lueur d'espoir leur rappelant qu'ils n'ont pas été abandonnés. Qu'ils se battent pour protéger cette terre aux côtés de ses chevaliers. Sois fier de ce que tu es, car c'est déjà beaucoup.

Oui, l'armée d'Athéna était aussi faite de simples soldats. Pour la plupart, des recalés n'ayant pu prétendre au port d'une armure quelle qu'elle soit. Inaptes à s'ouvrir à la cosmo-énergie et à entendre ses secrets les mieux gardés. De leur point de vue, il était tout ce qu'ils ne seraient jamais, peu importe combien ils le voudraient. Si Karas se pensait insignifiant, inconséquent, que dire d'eux alors ? Facile à dire, du haut de son rang de Chevalier d'Or, mais non moins sincère. Le Dernier Centurion préférait pour sa part considérer que quelle que soit l'étendue de leurs pouvoirs, ils restaient humains jusque dans leurs racines, mais il était indéniable qu'ils transcendaient cette humanité quand sonnait l'heure de créer des miracles.

- Non, au contraire. Nos forces sont déjà dispersées. Même s'il a été convenu d'une trêve, ce serait sans conteste le meilleur moment pour nous attaquer. Ne soyons pas si naïfs. Nous ne pouvons laisser le Sanctuaire sans défense. Faisons confiance aux autres pour faire ce qui doit l'être. Et puis... Ne sois pas si pressé de repartir, Ja'far. C'est ici qu'est ta place, désormais. C'est la dernière que tu auras jamais.

Son regard se porta vers l'antre du Cancer, puis dériva jusqu'à celle du Sagittaire avec une pointe de nostalgie. Se reprenant, il ramena aussitôt son attention sur Karas, ressassant ce qu'il venait de lui dire. Cette frontière qui pour eux ne serait jamais plus qu'un rêve brisé, il l'avait franchie. Avec elle venaient certaines responsabilités. C'était à ces dernières que le guerrier des temps anciens tentait à présent de l'éveiller. Ce n'était toutefois pas cette fois qu'il en aurait l'occasion : un signal d'alarme fut tiré en arrière-plan des sens, lui signalant qu'ils avaient de la visite. Il ne risquait évidemment pas de reconnaître le visiteur, mais l'impression d'avoir inhalé à pleins poumons de l'air iodé réduisait drastiquement le spectre des possibilités. Déjà, il affectait de se détourner, paré de son manteau d'énigme.

- Je suis heureux de t'avoir rencontré, mais je crains que le devoir ne m'appelle déjà. C'est ici que nous nous quittons, mais je suis sûr que nous nous reverrons. Quoi qu'il en soit... Sois rassuré, Karas de la Licorne. Ce n'est pas la première crise que traverse le Sanctuaire. Il en a connu de bien pires, et il est toujours là. L'aube se lèvera encore, pour toi et pour tous les autres. Je t'en fais le serment.

Fin pour moi, désolé d'avoir tant tardé. Merci pour le RP, au plaisir de remettre ça !

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N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
The more, the merrier | Libre 1445931577-thanatos-signature-03
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Sa dernière demeure, la dernière qu’il aurait jamais.

Ja’far se répétait en boucle les paroles d’Arsiesys. Il était vrai qu’il avait porté serment d’allégeance à Athéna. Certes, pas encore en tant que Chevalier mais tout du moins en tant que défenseur de l’espoir. On dit qu’il fait vivre après tout et le Cancer ne connaissait que trop bien la mort pour savoir que profiter de ce que nous offre la vie devrait être obligatoire. Son regard se porta alors sur sa demeure. Il n’avait pas besoin de compter, son esprit l’amené à observer la bonne maison directement. L’antre du Cancer, sûrement le lieu où il mourra un jour. Peut-être au combat. Sûrement au combat. Il ne se faisait pas d’illusions. Même du haut de ses vingt quatre ans, il était bien âgé pour un Saint de l’Espoir. L’espérance de vie de ses frères d’armes a toujours été très courte ? Il suffisait de voir la mine d’éphèbe d’Arsiesys pour s’en rendre compte. Il était de retour, oui mais il mourut si jeune… Il en serait de même pour chacun. Heureusement pour lui, Ja’far ne craignait pas la mort. Le poisson ne craigne pas l’eau dans laquelle il nage. Le nécromancien ne craint pas le voile éternel.

Sans qu’il ne s’en rende compte, perdu dans ses pensées, le Verseau était parti. Il pouvait apercevoir sa silhouette d’or continuer d’avancer avec une telle aisance. Il continuait à le regarder mais s’adressait alors à Karas.

Rends-moi un service, tu veux ? sa voix blaise semblait baisser de volume à mesure qu’il parlait, occupe-toi autant des morts que des blessés au village. Ils sont tourmentés.

Il avait beau avoir l’allure et le cosmos d’un Spectre, l’altruisme de Ja’far était certain et il ne s’en mentait pas. De sa sandale, il grattait la terre sableuse. Tant de sang avait du couler ici même. Pas seulement celui des chevaliers, celui des hommes. Aujourd’hui, la terre avait été battue de façon à ce qu’elle paraisse à nouveau propre ou du moins qu’on puisse nettoyer l’arène pour le prochain combat. Nul doute que si c’était maintenant que l’armure du Cancer l’avait choisi c’est qu’il en aurait besoin sous peu. Le monde aussi d’ailleurs. Une menace guettait et ombrageait la Terre et il ne tenait qu’à l’Espoir de continuer à faire vivre la flamme. Après tout, le manteau de givre sur les plantes hivernales permet bien de garder la chaleur afin qu’elles survivent à l’hiver. Voilà pourquoi même le Chevalier des Glaces avait sa place au milieu des Saint du Soleil mais en était il de même pour celui qui annonce la mort ? La silhouette d’Arsiesys semblait bientôt disparaître tant il s’était à présent éloigner.

Je vais le suivre je crois… C’est le genre d’homme qu’on suit.

Il marqua une pause avant de s’avancer vers Karas et posa chaleureusement sa main sur son épaule armurée.

Merci à toi. Tu as un grand cœur. Ca porte ses fruits chez les Chevaliers. J’espère à très bientôt, Karas de la Licorne.

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