Les combats commencèrent à s’engager sous les yeux d’Apollon. Le chevalier des poissons fixait la scène, horrifié. Pouvaient-ils vraiment gagner ? Leurs ennemis étaient si nombreux qu’il avait plus l’impression qu’ils allaient se faire écraser. Soudain, un spectre lui adressa la parole, c’était celui qui devait l’affronter. Le chevalier d’or serra les poings. Était-il de taille à l’emporter ? Même s’il avait suivit un entraînement martial, il doutait fortement de faire un excellent combattant. Son talent était de soigner, non de combattre. Sans prendre la peine de répondre aux paroles de son adversaire, il se prépara à défendre chèrement sa peau, la boule au ventre. Soudain, quelque chose atterrit en soulevant un nuage de poussière, tout ce que l’anglais pouvait discerner de la personne qui avait atterrit était un cosmos blanc comme la neige.
« Allons bon… Encore des ennemis ? »
S’inquiéta le jeune homme avant que la poussière ne se dissipe, révélant, à sa plus grande surprise, la statue de la déesse Nike. Mais avant qu’il ne puisse se remettre de sa surprise, la divinité vint se planter entre elle et le Spectre qui comptait le combattre, et lui ordonna de remonter les temples. Il jeta rapidement un regard alentour. Il aurait aimé rester combattre pour aider, mais il serait bien plus utile vivant, capable de soigner ses collègues. Il se résigna à contre cœur et tourna les talons avec empressement.
« Bonne chance… »
Il atteint rapidement le temple du bélier où il s’arrêta pour regarder derrière lui, les yeux voilés par l’inquiétude. Avait il vraiment bien fait de se retirer ? De quelle utilité serait il si se camarades tombaient au combat ? Il ne pouvait soigner la mort, il était herboriste pas sorcier.
A l'annonce du danger, ses collègues étaient rapidement partis aux avant-postes pour appréhender les danger avant qu'il prenne trop d'ampleur. Ce n'est pas l'envie qu'il manquait au jeune Orion de foncer avec eux, mais un certain antécédent trop récent lui fit prendre un rythme bien plus lent pour descendre les marches du sanctuaire. Laissant aux médecines le temps de faire leurs effets et à son armure de se régénéré dans son coffre. Il regretterais la moindre perte durant son absence, mais on l'avait déjà bien assez sermonné, durant son éducation, sur la précipitation au combat après une trop sévère déculotté. Chaque pas vers l'aval lui rendait l'assurance d'un guerrier toujours plus capable de défendre son territoire, chaque temple passé, il sentait le danger qui le guettait tout en base. Marche après marche, son sourire s'étirait à mesure qu'il se sentait désiré par les siens et la déesse de la guerre. Sur son chemin vide, il n'avait qu'à se concentrer et malaxer son cosmos avant d'entamer les hostilité.
Le temple du bélier, enfin, se présentait devant lui. Une aura, qu'il avait déjà croisé à peine plus tôt aujourd'hui, faisait son arrivé de l'autre côté. Le chevalier d'argent revêtit sa cloth qui avait repris tous son éclat, non pas pour impressionner son collègue, plus pour le rassurer sur son état de santé. Il voulait ménager les émotions de son toubib lequel devait bien avoir une raison pour laisser ses comparses et se reculer d'un cran face à l'ennemie. Son aura violacé et pure s'alluma comme une torche à l'entrée du temple tandis qu'il vint poser un genoux devant son supérieur :
« Seigneur d'or, S'introduit-il respectueusement, je suis prêt à défendre nos terres. Ma convalescence doit être finis, mais ça, vous le savez surement mieux que moi. Alors, j'attends vos ordres »
Eydis laissa chevaliers et autres spectres derrière elle pour démarrer son ascension du sanctuaire avec Aldaris sur ses talons. Elle s’était relativement bien remise de son dernier affrontement, le Grand Pope était un adversaire des plus redoutables, sans cette supercherie elle ne sait si elle aurait pu prendre l’avantage sur lui.
La jeune femme arpenta les dernières marches qui la séparaient de la maison du bélier avant d’atteindre son cœur. Plusieurs chevaliers s’y trouvaient, elle diminua l’intensité de ses pouvoirs en guise d’apaisement.
-« Vous devriez vous replier vers des positions plus éloignées »
La jeune guerrière se plaça légèrement en retrait, Aldaris devait convaincre ses troupes de reculer. Elle n’aidera pas les saints tant que le Rosaire ne sera pas entre ses mains.
-« Les spectres ne nous laisserons pas beaucoup de temps pour avancer… Les premiers des vôtres sont tombés. » lança-t-elle à l’adresse d’Aldaris.
Dans le temple du bélier, la patience régnait. C’était toujours une épreuve douloureuse que d’attendre alors que d’autre vivent des instants difficiles, juste là. La danse des cosmo-énergies tournait et jouait sous ses yeux dans une étrange chorégraphie qui ne semblait pas toujours à l’avantage des chevaliers d’Athena. Orion se tenait droit sur le perron de la première maison, faisant face à l’entrée du sanctuaire. Il s’était avancé devant le chevalier du poisson tel une première barricade défensive en cas de brèche. Les yeux fermés et le visage serein, ses bras croisés sur sa poitrine se soulevait au rythme de sa lente et profonde respiration. Il cherchait à se concentrer et a se débarrasser de cette petite boule d’angoisse qui tournait dans son abdomen. Silencieux, il attendait.
Deux aura se détachèrent soudain pour commencer à gravir les marches. Quelques pensées interrogèrent le géant sur ce cosmos pure qui accompagnait celui d’un spectre. Il jeta un oeil derrière lui, sur le saint d’or, pour partager avec lui son inquiétude. Sans un mot ni un geste de plus, il porta ensuite son regard vers le bas des escaliers où apparaissait enfin les deux guerriers. L’un comme l’autre dégageait un puissance folle qui aurait put faire douter le géant si on ne lui connaissait pas sa volonté et sa simplicité d’esprit. Une onde cosmique cependant fit vibrer les plaques de son armure. Une nostalgie étrange résonnait dans les jointures d’argent. La cloth semblait se souvenir désagréable, comme si elle avait déjà croisé ce personnage ou plutôt une aura dorée qui contrastait avec la présence du surplis. Ses boyaux se resserrèrent dans un début de peur absurde, le jeune guerrier entendait la voix du chasseur mythique de sa constellation lui dire qu’il y avait quelque chose d’autre dont il fallait se méfier ... Plus désorienté que jamais, Orion eut besoin d’un longue inspiration et d’une courte réflexion, pour se dire que, entre les poissons et cet étrange guerrier au cosmos couleur sanctuaire, il n’avait rien à craindre et … finalement pas vraiment son mot à dire non plus.
Après une dernière hésitation tout de même, il s’écarta de quelque pas sur le côté sans pour autant baisser sa garde. Attentif au moindre pas de travers. Il faisait confiance a ses pairs qui restés muet. Orion refusa cependant d’écouter les conseils de l’intrus, restant fidèle aux ordres de ses supérieurs.
[HRP : je ne fait qu’un bref clin d’oeil au film d’animation de la légende de la pomme d’or. Dites moi si elle est mal venu, je corrigerais ou si au contraire, je pourrait la creuser par la suite hihihi ]
Quand le chevalier d'argent se présenta, prêt à défendre le sanctuaire, Apollon grimaça. Il était guérit, certes, mais depuis si peu de temps que l'herboriste était réticent à l'idée de le laisser se battre si tôt. Mais avaient ils vraiment le choix? Les choses ne se déroulaient pas très bien à l'entrée, et il avait put observer le surnombre écrasant de leurs adversaires. Dans ces conditions, le moindre combattants supplémentaires était le bienvenu. Il poussa alors un profond soupir et reporta son regard dehors.
"Heureusement que le sanctuaire dispose de chevalier aussi volontaires que toi. Nous allons en avoir besoin."
Répondit il, le visage marqué par l'inquiétude. Des ordres? A part quand il s'agissait de soigner quelqu'un, il n'était pas très bon à donner des ordres. Il était plus à l'aise à en recevoir et à y obéir docilement qu'a les donner. Sa raison lui disait de remonter les temples au cas ou -en tant qu'herboriste, il serait plus utile vivant pour soigner ses camarades- mais son cœur se refusait à cette idée. S'éloigner pendant que les autres chevaliers risquaient leur vie? Quel genre de chevalier d'or ferait il? Il hésitait encore sur la décision à prendre quand il sentit l'arrivée prochaines de deux personnes. Incertain sur ce qui allait se dérouler, il resta sur ses gardes, prêt à défendre chèrement le sanctuaire. Mais l'un était du sanctuaire, et l'autre baissa l'intensité de ses pouvoirs en approchant, comme pour les mettre en confiance, avant de se mettre légèrement en retrait derrière le membre du sanctuaire. L'anglais secoua légèrement la tête. Tout ça le dépassait beaucoup, il était chevalier depuis si peu de temps... Aussi, il décida de faire confiance à celui qui venait d'arriver, il devait savoir ce qu'il faisait.
[Enfin je débloque, de manière médiocre certes, mais je débloque l'Event. Je vous présente toutes mes excuses le délai ultra-long que je vous ai "imposé" ]
Les suggestions des Spectres à son égard énervèrent le Pope qui dut faire des efforts de concentration excessif pour paraître crédible dans son rôle de marionnette au service de la Juge. Il souhaitait leur régler leur compte plus tard, il espérait qu'il ne terminerait pas sa première journée en tant que Pope du Sanctuaire sur une débâcle sans nom. Il accompagna Eydis dans la montée du premier temple, silencieux, essayant de prévoir des solutions de secours avec ce qu'il avait vu de la situation actuelle du conflit et au final, il ne voyait aucune situation où le Sanctuaire pouvait survivre à l'assaut Spectre si le plan d'Eydis échouait excepté un quelconque miracle qui se produirait entre temps.
En arrivant dans l'enceinte du temple du Bélier, il put voir deux chevaliers, Aldaris n'avait pas eu l'impression d'être suivi en montant jusqu'au premier temple, mais un comité d'accueil était probablement prêt à déferler sur les Saints survivants. Aldaris laissa son aura parcourir le lieu d'une manière douce et paisible, afin de rassurer les deux chevaliers déjà présent.
- Ecoutez son conseil, les premières zones du Sanctuaire vont rapidement se mettre à grouiller de Spectres, vous ne pourrez pas survivre bien longtemps. Le Sanctuaire doit garder des forces pour assurer la suite des événements. Tenta-t-il d'expliquer sans révéler le pacte avec le diable qu'il avait signé.
Il reporta ensuite son attention sur la Wyvern, elle avait raison, les Spectres ne resteraient pas sagement assis à se tourner les pouces très longtemps, c'était qu'une question de temps avant qu'ils continuent leur assaut.
- Nous devons encore monter pour récupérer le rosaire. Plus vite nous l'aurons, plus nous aurons de temps pour récupérer des forces et mettre en oeuvre la seconde partie de ta proposition... Lui murmura-t-il
Sans plus attendre il fit un pas en avant, se dirigeant vers la maison du Taureau en guettant toutefois la décision que prendraient Orion et Apollon.
Alors que le combat entre Sargas et la statue d'Athéna battait son plein, avec Custodio en observateur, prêt à achever le survivant, un événement plus que déplaisant survint. Pour on ne sait quelle raison, le Bénou décida d'arrêter de se battre et de s'enfuir, laissant ainsi le reste du travail à ses confrères. Ce sale garnement se dévoilait enfin sous son véritable jour : celui d'un traître, ou plutôt d'un Saint que les Spectres ont toléré trop longtemps à leurs côtés ! Les guerriers infernaux n'allaient pas laisser pareil acte de désertion impuni, surtout le Peryton ! Cependant, ce dernier hésitait entre poursuivre le morveux ou finir la statue d'Athéna. Celle-ci étant susceptible de lui tomber en premier sur le coin de la figure, le Colombien se résigna à s'occuper d'elle en premier avant d'assassiner Sargas.
"Si jamais je chope ese hijo de puta..." maugréa Custodio.
Alors qu'il était sur le point de se ruer sur Niké pour la réduire en gravas, il fut interrompu dans son élan par la Liche. Elle déclara qu'elle allait se charger de la sculpture, soi-disant parce qu'elle était encore trop puissante pour l’Étoile du Châtiment. Ces paroles le vexèrent horriblement, outré qu'une vulgaire femelle -une gamine qui plus est- ose se prétendre plus fort que lui. Néanmoins, tout au fond de lui, il sentait à travers la conscience de son Surplis que l'énergie cosmique d'Andréa était bien plus intense que la sienne. Ce n'était toutefois pas assez pour qu'il renonce à combattre au profit d'une donzelle, il avait sa fierté ! S'il a poireauté pendant tout ce temps pour avoir le plaisir d'achever le Bénou ou Niké au choix, ce n'était pas pour se faire voler la vedette par cette gothique du dimanche !
"¿ Qué ?" grinça le Colombien.
Furieux, il s'avança vers l’Étoile de l'Immortalité pour l'enguirlander quand Wolgorn sortit subitement de son mutisme :
"Laisse-la faire, Peryton ! La Liche a raison, cette idole d'Athéna n'est pas assez affaiblie pour que tu t'y frottes. Il vaut mieux nous assurer d'en finir le plus vite possible avec ce gêneur plutôt que de perdre un soldat."
"A... A sus órdenes, Comandante Verdugo..." bafouilla le Peryton, complètement désarçonné.
Par ces seules paroles prononcées de cette voix grave et intimidante si caractéristique, le Bourreau s'était aisément imposé à lui. Ses ordres ne souffraient aucune contestation, surtout que Custodio ne pouvait se permettre de se rebeller comme l'avait fait Eydis. Cependant, n'importe qui avec un tant soit peu de jugeote comprendrait que la vengeance de l'Exécuteur envers la Wyverne allait être terrible. Par conséquent, il était plus prudent de sagement lui obéir plutôt que d'encourir sa colère. Il demeurait toutefois que cela frustrait énormément l’Étoile du Châtiment, qui se voyait comme pitoyablement muselé alors qu'il voulait sincèrement rendre service... à sa propre manière, certes. De plus, il n'avait pas envie de patienter jusqu'à ce que le Chevalier mystérieux et la Nordique parviennent jusqu'à la Maison du Taureau. Fallait dire que ces deux loustics étaient anormalement lents, que mijotaient-ils donc ? Entre ça et le comportement inadmissible de Sargas, c'était plus qu'énervant.
Wolgorn, quant à lui, pensait à peu près la même chose que le Peryton et s'interrogeait. Il ne pouvait décemment attendre plus longtemps sur le pallier du Sanctuaire et abuser de prudence. Il ressentait aussi l'irritation de Custodio à travers les perturbations de son cosmos : mieux valait lui donner un os suffisamment appétissant à ronger. Hors de question de l'envoyer pourchasser le Bénou pour l'instant, il fallait d'abord terminer le travail chez les Saints. Il n'était plus l'heure de tergiverser, mais d'agir et de marcher définitivement sur les Douze Maisons. Le Russe leva donc les bras et prit une profonde inspiration avant de proclamer d'un ton martial au reste de ses troupes :
"Custodio, Xing Huo et Rogos ! Nous n'allons pas attendre plus longtemps qu'Eydis et son allié prennent de l'avance sur nous ! Nous allons régler le problème immédiatement à la Maison du Bélier et tracer notre route jusqu'à la Maison de la Vierge ! Récupérez-moi ce maudit Rosaire et exterminez quiconque s'opposera à nous !"
Sur ces mots, il pointa de l'index les escaliers menant à la demeure du Bélier et commença à se mettre en marche. Custodio se mit prestement à le suivre, non sans tirer la tronche, dépité d'être mis temporairement en retrait. Néanmoins, en passant juste à côté de lui, le Bourreau lui susurra :
"Prends ton mal en patience, Peryton... Tu auras des adversaires de chair, de sang et d'os à affronter plus haut. C'est tout de même plus intéressant que de casser des cailloux, non ?"
En écoutant ces propos, les yeux du Colombien s'illuminèrent d'un éclat malveillant et un sourire sadique se dessina sur son visage. Sous son masque, l'Exécuteur fit de même et les interstices de son Surplis brillèrent d'une lueur volcanique. Il peinait à contenir son bellicisme et sa rancune, mais il savait qu'il pourrait bientôt les libérer et se déchaîner jusqu'à plus soif. Son duel contre Hélios n'était qu'un apéritif au regard du massacre qu'il prévoyait !
Au bout de quelques minutes d'ascension, Wolgorn et son sinistre escadron atteignirent la Première Maison du Zodiaque. Son ombre obscurcissait les pavés à mesure qu'il progressait à travers la demeure et son regard haineux se posa sur les défenseurs du lieu. Il nota immédiatement la présence du Saint inconnu et d'Eydis, accompagnés de deux autres Chevaliers, dont celui des Poissons. Solidement campé sur ses deux jambes et les poings sur les hanches, le Bourreau toisa avec condescendance ses ennemis tandis qu'il laissait ses hommes se déployer derrière lui. Tous les acteurs semblaient en place pour l'ultime confrontation.
"Huhuhuhu... Hé bien, vous ne partez pas vous réfugier sous la jupe d'Athéna ?" persifla le Russe.
Custodio se mit à ricaner telle une hyène et invita le Dullahan et le Cyclope à l'imiter d'une œillade. Il flairait l'odeur du sang et jaugeait avec délice ses futures proies : si le combattant non-identifié et la Juge étaient de trop gros morceaux pour lui, la viande du Gold Saint et de l'autre Chevalier paraissait tendre comme il faut. Ce dernier, plutôt costaud en apparence, semblait être un Silver Saint au vu de la façon dont était forgée son Armure Sacrée. C'était le genre de gibier parfait pour le Peryton, qui s'en lécha les babines. Selon lui, une entrecôte de bœuf était toujours plus appétissante qu'une pièce de veau. Il n'avait guère envie de perdre son temps avec les Poissons : il aurait sa dose de joli garçon atrocement mutilé plus tard...
L'Exécuteur leva alors la main, faisant signe à son escouade de cesser de se bidonner. Le silence obtenu, il se dirigea d'un pas funèbre vers l’assemblée adverse, jusqu’à arriver à portée de la Wyverne. Ses yeux cruels posés sur elle, Wolgorn émit un grondement sourd, tel un orage sur le point d'éclater dans le ciel.
"Eydis ! Espèce de traînée ! Tu as essayé de nous doubler, hein ?! Nul ne complote contre les Enfers sans en payer le prix fort ! Je vais maintenant te délivrer ta sentence : la mort !" rugit-il.
Les dalles se fissurèrent dès que le Bourreau embrasa son cosmos, qui arma ses poings afin de pourfendre la Scandinave. Le Colombien décida d'assister son supérieur dans son travail et décocha toutes les plumes de son Surplis contre la traîtresse. Les lames se plantèrent dans les articulations de sa protection, bloquant ainsi ses mouvements, ne serait-ce que momentanément. Ce fut suffisant pour le Russe, qui en profita pour asséner un direct dévastateur dans l'abdomen de la Juge déchue.
"DEMON PUNISHER !!"
Le redoutable poing transperça la cuirasse et le corps de sa cible de part en part, dans une explosion suivie d'une affreuse effusion d'hémoglobine. Le bras toujours enfoncé dans l'estomac d'Eydis, l'Exécuteur s'esclaffa d'un rire dément tandis qu'il sentait s'échapper la vitalité de sa victime. Des volutes ténébreuses s'évaporèrent du cadavre, aussitôt aspirées par la fausse bouche du casque de Wolgorn. Ceci fait, il extirpa son bras de la carcasse et la laissa s'effondrer pitoyablement au sol. Que la vengeance avait une saveur exquise ! Quelle extase que l'acte de châtier cette catin qui croyait dans son orgueil pouvoir soumettre le Royaume d'Hadès à la volonté d’Eris ! Il se tourna ensuite vers le reste des ennemis, son aura démoniaque irradiant avec une férocité renouvelée.
"Qui est le prochain à vouloir périr, Chevaliers d'Athéna ?!" s'exclama virilement le Bourreau. "Si vous me donnez le Rosaire et implorez ma clémence, peut-être consentirais-je à épargner vos misérables vies !"
Pour appuyer ses paroles, il fit craquer les jointures de ses mains et enflamma agressivement son cosmos. Il jubilait devant son futur triomphe et jouissait pleinement de sa revanche fraîchement prise. Custodio, impatient à l'idée de débuter la tuerie, pointa du doigt le Chevalier d'Argent et demanda au Russe :
"¡ Comandante Verdugo ! Si jamais ils refusent d'obtempérer, puis-je égorger el Caballero de Plata ?"
"Fais-toi plaisir... Je n'ai aucun intérêt pour ce qu'il advient de larves qui ne savent pas obéir." répondit l'Exécuteur.
"Gyéhéhéhéhé... Muchas gracias, Comandante."
Les Spectres continuèrent de s'approcher lentement des Saints, se faisant de plus en plus menaçants. La meute de loups affamés était sur le point de se repaître de ce pathétique troupeau de brebis.
Suite à la défaite de Sargas, Andréa s'était détachée du groupe d’Étoiles Terrestres pour se ruer à l'assaut de l'effigie de la Victoire. Ni Rogos ni Xing Huo ne tentèrent de la retenir : le premier récupérait encore de ses blessures, le second se savait trop lent pour profiter de l'ouverture que représentait l'ultime attaque du Bénou. La Liche pouvait bien faire ce qu'il lui chantait après tout, sa première rencontre avec le Dullahan n'avait rien fait pour bien le disposer à son égard et les suivantes n'avaient guère relevé le niveau. Le Cyclope lui ne s'attarda pas plus sur ces considérations que sur le coup de colère imminent du Peryton et reporta sa concentration sur les auras dans le Temple du Bélier. Ses poings le démangeaient, il mourait d'envie d'aller briser des membres et fendre des crânes, mais une vie entière d'expérience lui avait appris les vertus de la patience et de la discipline, aussi parvint-il à refréner ses ardeurs ; la pression allait augmenter avec le temps et il n'en serait que plus féroce une fois qu'il la relâcherait sur l'opposition.
Après ce qui leur parut être une éternité au milieu de la tension oppressante et avoir rappelé à l'ordre le colombien sanguin, Wolgorn donna enfin l'ordre d'avancer. Ses camarades lui emboîtèrent immédiatement le pas, piaffant qu'ils étaient de combativité mal contenue. La victoire du Bourreau (à laquelle venait s'ajoutait celle apparente de Rogos, sauf pour le principal intéressé...) les avait enhardis, la disparition de Sargas et la manœuvre d'Eydis les avaient irrités, ça allait saigner. Les sens aux aguets, ils avançaient avec une détermination mélangée de prudence, prêts à accueillir un nouveau tour d'Athéna ou du Saint des Poissons.
Heureusement ces précautions s'avérèrent inutiles et ils arrivèrent sans incident en haut des marches, investissant sans délai les lieux. Eydis était encore là, comme ils s'en doutaient. Soit les Saints rassemblés dans le Temple n'avaient pas été assez idiots pour croire son petit numéro, soit elle avait menti aux Spectres et ils la surprenaient à présent en pleins pourparlers avec l'ennemi.
Arborant une confiance sans faille, le chef de l'expédition se mit à provoquer les Saints. Fidèle à lui-même, Custodio ajouta à la moquerie son rire maniaque, signalant aux deux autres Spectres de se joindre à lui. Hélas pour lui, ce n'était pas exactement dans leur caractère de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ; ils attendraient d'avoir vaincu avant de se gausser. Aucune importance, le Peryton gloussait bien assez pour trois. À la place et après une rapide concertation du regard, le duo Terrestre commença à intensifier son cosmos. L'obscurité se fit autour de Rogos, le froid s'installa, les muscles de Xing Huo enflèrent et ses articulations émirent une série de craquements menaçants. Ils pensaient être prêts à tout, cependant ce fut de leur côté que vint la surprise...
Wolgorn ordonna le silence, et il l'obtint. Implacable, il avança sans crainte jusqu'aux rangs ennemis, toisa la nordique et d'une voix de stentor, délivra son jugement. Mus par une mystérieuse alchimie, Châtiment et Exécution agirent avec une parfaite synchronisation, un unisson qui ne laissa aucune chance à leur proie.
Un son horrible, écœurant. Une explosion de couleur, le rouge du sang contrastant avec la noirceur d'un Surplis. Un spasme. Un trépas.
Transpercée de part en part. Organes broyés, colonne vertébrale sectionnée et pulvérisée. Le choc avait dû se propager dans tout le corps et ravager le reste. Il ne fallut qu'un regard au cavalier sans tête pour comprendre que nul ne pouvait survivre à ça.
« Et dire que sa punition ne fait que commencer... » susurra Rogos, presque silencieux mais toujours audible après les dernières invectives du colosse. À condition que Sa Majesté déclare Eydis coupable bien sûr, mais cela les protecteurs du Sanctuaire n'avaient pas besoin de le savoir. Ils avaient besoin qu'on leur rappelle les conséquences quand on affrontait les gardiens de l'Au-delà et administrateurs du tourment éternel, une leçon que la Wyverne déchue aurait dû prendre à cœur. Il avança aux côtés du Bourreau, sa silhouette rendue imprécise par la masse de ténèbres virevoltante et scruta l'assistance à la recherche de son prochain adversaire. Il ne pouvait pas rester sur la frustration de ce combat contre l'autre imbécile sans armure...
Le Cyclope décrépit faisait de même, évaluant les combattants qui lui faisaient face. Les Spectres n'avaient plus à se soucier d'une possible traîtrise de la part d'Eydis mais il restait tout de même trois chevaliers dans le Temple dont un Saint d'Or et un autre de niveau non-confirmé qui avait fait jeu égal avec feue la Juge. Il résolut donc fort raisonnablement de se tourner vers le dernier ennemi, un solide gaillard d'Argent qui promettait une bonne castagne directe et sans chichis comme il les aimait... uniquement pour entendre Custodio réclamer la primeur de l'affrontement.
« Hey ! Toi t'as déjà eu ton tour à la dernière guerre, laisse-m'en un peu, merde ! » protesta le vieillard. D'abord le Château d'Heinstein, Venise ensuite... c'en était trop !
Le Saint assista au massacre d'Eydis sans broncher, certes il se doutait que la Juge n'avait pas de bonnes relations avec ses subalternes, néanmoins, il n'aurait jamais cru la voir se faire mettre hors de combat de manière aussi surprenante au plein milieu d'un énième conflit entre les Spectres et les maigre forces du Sanctuaire. Le marché qu'il avait conclu avec la nordiste tombant à l'eau, Aldaris passa en revues les éventuels options qui lui restaient encore pour assurer la survie du bastion des Saints. L'apparition de la statue en provenance de l'extrémité du Sanctuaire donna au Pope assez de conviction pour continuer à se battre.
Néanmoins, la situation qui se détaillait sous ses yeux commençait à être plutôt oppressante, certes il avait les armes pour potentiellement engager n'importe lequel des Spectres présent en combat singulier voir même tenter un combat désespéré pour les affaiblir le plus possible, le groupe de Spectres se sépara rapidement entre les deux autres Saints présents dans le temple, puis deux d'entre eux prirent le Pope de vitesse avant de fuser vers la sortie de la première maison.
Aldaris réprima un juron en voyant qu'il s'était fait avoir aussi facilement, son cosmos doré s'intensifia de manière brutale afin de reformer cette armure qu'il portait au combat. Jetant un regard aux deux combats qui se préparaient derrière lui, il décida de faire confiance aux deux Saints présents pour faire de leur mieux pour repousser les deux envahisseurs, de son côté, il décida de poursuivre les deux Spectres jusqu'au prochains temple, fonçant le plus rapidement possible vers les escaliers menant à la demeure du Taureau, espérant être suffisamment rapide pour les rattraper avant qu'ils arrivent à atteindre le rosaire voir même la déesse elle-même.
Glissant sur les marches plus qu'il ne les montait, Thanatos progressait vers la Première Maison. Cela faisait longtemps qu'il n'était plus venu au Sanctuaire, au moins quelques siècles - la Mort n'évoluait que rarement en première ligne. Non que ça n'ait jamais été le cas, mais cela remontait à bien longtemps, quand tout cela avait commencé - avant que toutes ces âmes, toutes ces vies ne lui soient sacrifiés. Avant qu'il ne s'enferme, faute d'un adversaire à sa taille, dans cette vanité qui lui avait tant coûté. Pouvait-on lui en vouloir ? Même parmi les dieux, rares étaient ceux qui oseraient s'opposer à la Fin de la Vie, le confortant dans sa conviction de suprématie.
Celle-là même qui avait brusquement pris fin en Elysion il y a un peu plus d'une trentaine d'années. Qui eut crû que c'était aux mains d'un Chevalier de Bronze qu'il perdrait ce que même ses pairs n'avaient su lui enlever ? Fort heureusement, nul ici ne semblait de taille à réitérer cet exploit - une fois, pas deux, songea le fils de Nyx alors que sa cicatrice se mettait à pulser. À dire vrai, il doutait qu'à ce stade de la bataille, aucun d'eux soit encore en état de lutter. La vision des corps jonchant le sol, galets semés à l'intention des retardataires, suffit à le griser - oui, ses soldats avaient bien travaillé.
À ses côtés, Andréa n'avait nul effort à faire pour se maintenir à sa hauteur, la traîne d'ombre qui s'animait dans le sillage du Faucheur suffisait à la maintenir à sa hauteur, non sans que la masse obscure ne soit la source d'un malaise raisonnable. Par-delà les colonnes, il sentait le combat se poursuivre entre un ennemi inconnu - sans doute un Chevalier d'Or - et ce qu'il identifia comme étant la pression cosmique de Rogos du Dullahan.Bien qu'il ne l'ait rencontré qu'une fois, Thanatos s'était surpris à apprécier ce dernier ; il est toujours plaisant de voir quelqu'un partir de rien pour atteindre les sommets - en particulier lorsque ce quelqu'un vous est entièrement dévoué. Hors de question de l'aider, cependant : l'Étoile Terrestre devait apprendre à croire en ses capacités. Se rendait-il seulement compte que, dans sa joute contre la force de frappe athénienne, il était en train de gagner contre l'un de ses plus hauts gradés ? Aussi Thanatos se contenta-t-il de répandre son aura dans le temple, ne lui apportant aucun soutien mais faisant savoir sa présence au cas où celle-ci lui aurait échappé. Peut-être tâcherait-il ainsi de faire bonne impression. Ce qui fut fait aussitôt après ; un léger sourire éclaira ses traits. Y était-il pour quoi que ce soit ? Il importait peu de s'en assurer. Il reprit sa marche, satisfait de savoir un Gold Saint de plus au pays des damnés.
Bientôt, ce fut le corps d'Eydis qui apparut à ses pieds - sans qu'il en soit étonné ; ce n'était rien dont le rapport d'Andréa ne laissait présager. Dès son arrivée, il avait senti sa vitalité décroitre, l'obligeant à concentrer son pouvoir sur elle pour la maintenir en vie - prisonnière de son agonie, de ce corps défectueux. Ce n'était pas une faveur qu'il lui faisait là, bien au contraire : tant qu'elle serait captive de sa propre chair, d'une douleur qui aurait dû suffire à la tuer, il lui serait impossible de se réincarner - une chance qu'il ne comptait pas lui laisser. Oui, il était trop tôt pour se reposer : qu'elle souffre donc encore un peu.
Son corps paraissait avoir été proprement transpercé par une charge d'une violence inouïe, comme si elle n'avait été qu'une vulgaire feuille de papier. Quoiqu'insensible à pareil spectacle - en avait-il un jour été autrement ? -, il invita Andréa à reculer au cas où cela aurait encore eu sur elle le moindre impact. Une présence d'esprit qu'il se félicita de ne pas avoir perdue alors qu'il incarnait la Mort sous toutes ses formes, incluant donc le lot d'horreurs qu'on peut imaginer. Un soubresaut animait encore la Wyvern, mais c'était là tout : s'il pouvait refuser la Mort, accorder la Vie - si ce n'est la forme déviante qu'on connaissait aux Spectres - n'était pas en son pouvoir.
— Et bien, fit le Faucheur, la recouvrant de son ombre - naturelle cette fois. Il semblerait que ma soeur ait encore bien mal choisi ses jouets. Peut-être aura-t-elle plus de chance la prochaine fois. Sa main se tendit au-dessus du cadavre en sursis, paume ouverte vers celui-ci. Bien que tout à fait conscient qu'elle ne pourrait pas lui répondre, il reprit : Je vais prendre ça, si ça ne vous dérange pas. La dernière chose que je voudrais serait de la voir entre de mauvaises mains.
Du bras du Surplis, des filaments d'or commencèrent à s'élever, donnant l'impression que son système nerveux ou sanguin lui était arraché. L'opération manquant cruellement de délicatesse, Andréa put sentir le sien frémir par compassion ; pourtant, quand tout fut terminé, c'est une forme de soulagement qui en émanait. Entre les doigts du Faucheur brillait la Pomme d'Or reconstituée ; malgré l'énergie investie en vain dans la sauvegarde de son hôte, il pouvait la sentir frémir contre sa peau, tentant de s'échapper. Probablement pour une cache où nul, hormis sa bien-aimée sœur, ne pourrait un jour la retrouver.
Une chance qu'il soit là pour lui épargner ces fastidieuses recherches lorsque ce jour viendrait. Enveloppant le Fruit de la Discorde dans une bulle obscure, il le fit promptement disparaître dans un lieu connu de lui seul ; parmi ses plus noirs secrets, là où pas même elle n'oserait aller la chercher. Dans le même temps, la sombre protection reprit sa forme draconique. Libérée de l'emprise de ce divin parasite, elle prit son envol pour le Monde du Dessous, faisant feu de sa porteuse indigne. Aussi de celle-ci ne resta-t-il bientôt plus que la cendre et le sang - que les fils rompus d'une marionnette disparue. Si solennel qu'il ait été tout au long de cette cérémonie, l'expression de Thanatos avait quelque chose de triomphal désormais.
— Andréa, nous y allons. annonça-t-il finalement.
_________________
N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
Le corps sans vie d'Apollon se trouvait aux pieds de Rogos, son cou se terminant tout d'un coup en une section de chair cautérisée. La tête de feu le guerrier d'Athéna se trouvait quelques pas plus loin, arborant des marques de brûlures semblables. L'armure d'Or des Poissons avait abandonné son ancien porteur en un éclair pour reprendre sa forme totémique et s'envoler vers l'ultime Temple dans une traînée de lumière éblouissante mais ce spectacle avait à peine fait ciller l’Étoile Terrestre. Le cadavre étendu au sol, la douleur qui parcourait son organisme... tout cela avait l'air si lointain, comme si c'était en train d'arriver à quelqu'un d'autre. Il ne pouvait y croire : lui, le faible, l'incapable, le défaitiste, venait d'occire un chevalier d'Or ? Il devait y avoir une erreur...
Il fut tiré de son apathie par la lugubre présence de Thanatos. L'aura sinistre du Dieu ne pouvait pas faire partie d'une quelconque illusion : il y en avait en elle quelque chose de plus réel que toute autre chose dans cet univers, quelque chose que le Dullahan n'aurait su décrire autrement que comme une confrontation forcée avec une Vérité transcendante, absolue et surtout indéniable. Rogos tomba à genoux tandis que la Mort examinait Eydis. Les paroles de l'ex-Wyverne lui revinrent en mémoire et il les bannit dans un recoin sombre de son esprit. Ce n'était pas le moment de douter, les questions pourraient attendre que leur expédition ait quitté cet endroit.
Andréa elle se remettait de l'expérience de son déplacement en compagnie du Faucheur. Cela n'avait duré qu'un instant mais cela avait été largement suffisant pour lui faire souhaiter qu'il n'y ait pas besoin de recommencer avant très, très longtemps. Il y avait quelque chose de fondamentalement malsain dans les ombres qui accompagnaient chacun des pas du fils de Nyx, une sensation inconfortable qu'il était impossible d'ignorer. Réprimant un frisson, la Liche promena son regard dans la salle. Qu'était-il arrivé ici ? La Juge s'accrochait encore à la vie – ou peut-être devrait-on dire que la vie s'accrochait à la Juge, la Mort refusant de la prendre – alors que son ventre n'était plus qu'un trou béant ensanglanté. Les Saints avaient-ils éventé son subterfuge ou bien les Spectres l'avaient-ils exécutée après avoir confirmé sa traîtrise ? Quoi qu'il en soit, elle était hors d'état de nuire. Elle trembla en voyant Thanatos extraire le divin artefact de l'armure de la presque-trépassée et se détourna de ce spectacle pour en découvrir un autre plus surprenant. En effet, le Dullahan au Surplis recouvert d'une bouillie carbonisée inidentifiable se tenait devant le corps décapité du Poisson efféminé.
La jeune fille s'approcha de son collègue en faisant crisser la couche de givre sous ses pieds. Qu'est-ce qu'il faisait froid ici, Rogos n'avait pas dû y aller de main morte... Et qu'est-ce que c'était que ces choses prises dans la glace ? Des insectes ?
« Alors comme ça t'as gagné ? Mes félicitations. » railla la Liche en aidant l'autre Étoile Terrestre à se relever.
« Je te rassure, ça me fait bizarre à moi aussi. » répondit-il d'une voix éteinte, évitant également de regarder en direction du Faucheur. « Avec toi et Wolgorn, ça fait trois. On se débrouille pas si mal finalement... Tu vois Custodio ? Il devait se charger d'un Saint d'Argent... »
« Je le vois pas. Ils sont où le vieux et monsieur muscles ? Et le « prisonnier » d'Eydis tant qu'on y est ? »
La question arracha un juron au cavalier sans tête. Quoi, personne n'était donc resté s'occuper du mystérieux guerrier d'Athéna qui avait pu faire jeu égal avec une Juge ? « Wolgorn et Xing Huo sont montés je crois. L'autre a dû les suivre. J'espère que personne d'autre ne les attend en haut, ils vont se faire prendre en tenailles sinon... »
Rogos tenta de se remettre en marche mais ses jambes le trahirent. Il chancela et dut se raccrocher à la polonaise. « Hey, ménage-toi, tu viens de te coltiner un chevalier d'Or je te signale ! Dis-moi ce qui ne va pas. »
« Poison... l'enfoiré contrôlait un tas de bestioles... pas pu arrêter complètement la propagation et j'ai même pas idée du nombre de toxines différentes qu'il m'a injectées. » haleta-t-il. Ça ne pouvait pas se terminer comme ça, il devait encore escorter Sa Seigneurie et s'assurer que le Bourreau mettrait bien la main sur le Rosaire... Il parvint à enflammer une étincelle cosmique suffisante pour faire apparaître ses ténèbres. En redirigeant l'énergie ambiante il pouvait manipuler son propre corps comme le ferait un marionnettiste et le forcer à bouger. Andréa émit un soupir consterné et l'assista, les amenant tous deux à côté de la Mort qui donna le signal du départ. Intérieurement, la Liche devait bien reconnaître qu'elle était au moins un petit peu reconnaissante envers Sargas pour avoir affaibli son propre adversaire ; qui sait si elle ne serait pas dans un état comparable à celui du Dullahan autrement.
« À vos ordres Monseigneur. » annonça la jeune fille avant que le Spectre encrassé qui pesait sur elle tapote son épaule pour attirer son attention.
« Au retour, aide-moi à prendre le corps... j'en aurai besoin. » demanda-t-il à voix basse en désignant le cadavre de son adversaire.
« Quoi, tu veux l'empailler ? » rétorqua tout aussi furtivement la polonaise. Et puis elle réalisa que son camarade avait parlé du « retour ». Rogos croyait qu'ils allaient pouvoir redescendre ces marches vivants ? Et puis quoi encore, la prochaine fois ce serait au tour de Custodio de lui offrir un bouquet de roses ?
Accueil
S'enregistrer
Dernières images
Connexion
05.05.16 22:12
]
Page 1 sur 1