Saint Seiya
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Athena n’avait jamais aimé Los Angeles. Ayant grandit dans les quartiers pauvres de New York, elle ne supportait pas du tout de trainer ici. Mais elle n’avait pas vraiment le choix, c’était ici que son père vivait, si elle voulait lui rendre visite de temps en temps il fallait bien qu’elle mette sa révulsion de côté. Et tout ça pour quoi ? Pour réaliser une fois sur place que géniteur avait oublié qu’elle était censé venir et qu’il n’était pas chez lui. Elle l’avait contacté et il était sur le chemin du retour, mais elle avait un peu de temps devant elle avant qu’il ne soit là. C’était la raison pour laquelle elle se retrouvait à trainer ici, sa box sur le dos- elle était venu immédiatement après une mission- à trainer dans cette ville qu’elle exécrait tant. S’il lui était arrivé- et si ça lui arrivait encore- de dire qu’elle n’aimait pas New York, elle le retirait de suite. Elle regarda pensivement autour d’elle avec un songe amer :

« En vérité, la civilisation n’a apporté qu’une seule religion, celle de l’argent… »

Elle avait finit par s’asseoir à la terrasse d’un café, ignorant complètement les regards des gens tout autour d’elle, surpris de voir une box d’argent trainer là, se contentant de siroter son café noir. En fait, si on la connaissait vraiment bien on pourrait même juger que la situation semblait même l’amuser. Elle aurait bien voulut manger des cupcakes mais il semblait que l’endroit où elle s’était arrêté n’en faisait pas- ce qui était un crime à ses yeux- et elle avait eu la flemme de chercher un autre endroit. Alors elle avait jeté son dévolu sur des pancakes, ce qui, prenant en compte qu’Athena est américaine, correspond à des crêpes.

« Pourquoi, de toutes les personnes sur terre, à t-il fallut que mon père biologique soit incapable de s’occuper de lui-même… Je n’ose même pas imaginer ce qui me serait arrivé si je n’avais pas rejoins les Saints et que j’aurais dut vivre avec lui après la mort de ma mère…
Revenir en haut Aller en bas
Andréa
DC Administrateur
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Andréa
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Rang : Spectre de la liche
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Date d'inscription : 14/08/2014
Nombre de messages : 800
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Déjà deux mois qu'elle avait rejoint les Enfers et pourtant Andréa n'avait pas encore pris part à la moindre mission. La faute aux circonstances peu orthodoxes de l'obtention de son Surplis ; elle pouvait bien se présenter en tant que Spectre de la Liche et Étoile Terrestre de l'Immortalité mais le réel détenteur de ce titre était le vieux fantôme qui avait élu domicile dans son crâne. Elle n'avait pas été choisie par la volonté d'Hadès, contrairement à ses camarades, elle n'était que le réceptacle réticent du véritable élu. Et c'était bien cette réticence qui posait problème : à moins que Kochtcheï ne se décide à prendre pleinement le contrôle de son corps, la jeune fille restait indigne de confiance. Dans le but de faire d'elle une servante dévouée corps et âme à la Cause de l'Au-delà, elle avait été emmenée un peu partout dans le vaste monde afin d'y constater par elle-même la nécessité du travail des infernaux.

Il y a de cela une semaine, ses supérieurs satisfaits de ses « progrès » avaient décidé qu'elle n'avait plus besoin d'être surveillée par tout un escadron de Squelettes lors de ses sorties sur Terre. Ça ne voulait pas dire que l'endoctrinement était terminé : elle avait passé les derniers jours à voyager d'hôtels de luxe en bidonville, de banlieue résidentielle en camp de réfugiés, de champ de bataille en casino huppé, d'usines exploitant des enfants par milliers en écoles privées pour gosses de riches pourris-gâtés. Le contraste entre opulence et misère, douceur de vivre et souffrance faisait ressortir les inégalités, mettait en lumière les injustices d'une humanité hypocrite. Ses pérégrinations avaient fini par la mener à Los Angeles ; les femmes-trophées dans leurs maisons de rêve de Beverly Hills s'y plaignaient que leur coiffeur avait raté leur teinture ou que le dernier régime à la mode échouait à les débarrasser de leurs kilos en trop. Dans le même temps, chacune d'elles arborait suffisamment d'or et de joyaux pour nourrir, vêtir et loger pendant dix ans toute une famille vivant dans les taudis de Bombay que la polonaise venait de quitter.

« C'est bon, je suis convaincue, plus besoin de continuer à me faire voir toutes ces horreurs. » maugréa intérieurement la jeune fille alors que Kochtcheï la pressait déjà de repartir. Elle n'était dans ce rade que depuis cinq minutes, elle avait bien le droit de faire une pause quand même ! Enfin, si elle comptait se relaxer, c'était raté. Le serveur lui avait bien amené sa nourriture mais avait refusé d'apporter sa wódka, elle avait donc dû se rendre au bar pour qu'on lui explique qu'en Californie, on ne servait pas d'alcool aux clients de moins de 21 ans. Venant d'un type qui faisait dans l'attentat culinaire permanent en vendant des petits-déjeuners pancakes-bacon au cheddar, c'était quand même gonflé. Pays de sauvages.

En revenant en terrasse, là où se trouvait son assiette de pancakes (au miel, pas au bacon-cheddar), la Liche eut le déplaisir de constater qu'un attroupement avait eu le temps de se former pendant sa brève absence. Elle allait avoir du mal à accéder à sa table avec tous ces badauds qui dégainaient leurs téléphones pour photographier à tout va... mais photographier quoi d'ailleurs ? En se déplaçant pour rejoindre son assiette, elle put apercevoir la personne au centre de cet excès d'attention... et surtout, la Pandora Box d'Argent qui trônait à ses pieds.

Andréa blêmit. Son instinct – et le parasite... surtout le parasite – lui criait de s'enfuir à toutes jambes. Elle résista pourtant à cette pulsion : les Spectres n'étaient pas en guerre contre le Sanctuaire pour le moment, ils n'avaient donc pas de raison d'entamer des hostilités. De plus, l’Étoile Terrestre n'avait ni fait usage de son cosmos ni revêtu son Surplis dans cette ville, la Sainte attablée ne pouvait donc qu'ignorer son identité. Sa présence ici n'était que pure coïncidence. Et puis elle ne partirait pas sans s'être rempli l'estomac. Elle était morte de faim, ces fichues pancakes lui avaient coûté ses derniers dollars, elle comptait bien en avoir pour son argent !

Faisant fi des protestations de son prédécesseur, la polonaise commença à se faufiler laborieusement entre les curieux de plus en plus nombreux qui menaçaient de la suffoquer avec leur embonpoint ou leur odeur corporelle...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Si les regards curieux des personnes installées en terrasse l’amusaient au début, voir un tel attroupement commencer à se former autour d’elle et à gêner les autres sans s’en soucier le moins du monde commençait à agacer Athena. En effet, elle aperçut une jeune femme lutter pour regagner sa table en se faufilant entre les gens qui ne prenaient pas même la peine de s’écarter sur son passage. L’américaine se demanda un instant si elle allait intervenir ou non avant de se dire que, puisqu’elle était l’origine de cet attroupement, elle devait au moins ça à l’inconnue. Reposant sa tasse de café en soupirant elle se redressa :

« Plutôt que de vous extasier devant une adolescente en train de boire un café comme une bande de pervers- non sans blague ceux qui filment vous êtes flippant, une photo ça suffit j’ai pas l’impression que ma box danse la macarena- vous pourriez faire attention cinq petites secondes à votre entourage et vous réaliserez que vous gênez un peu les clients qui veulent juste vivre une vie tranquille.

Bon, la dernière fois qu’on lui avait parlé de quelqu’un qui voulait juste vivre une vie tranquille il s’avérait qu’il avait comme passe temps de récupérer les mains de ses victimes. Mais bon, passons.
Comme les gens s’écartaient en réalisant enfin la présence de l’inconnue, Athena put réellement la voir et constata qu’elle n’avait pas l’air beaucoup plus vieille qu’elle. Son teint semblait légèrement pâle mais impossible de savoir si c’était son naturel ou si quelque chose l’inquiétait. En même temps, c’était normal de ne pas être à l’aise dans sa situation. Elle entendit vaguement quelqu’un lui poser une question et répondit sans vraiment y avoir porté attention :

-Tout est possible, du moment qu’on a assez de cran !

A l’air perdu de l’homme, elle comprit qu’elle avait répondu complètement à côté de la plaque, mais ne s’en souciait guère. D’ailleurs, elle ajouta en fronçant les sourcils :

-By the tin soldier of Athena, vous voulez bien me laisser respirer ? A êtres tous amassés comme ça vous devez êtres en train de réduire drastiquement les chiffres d’affaires de ce café parce que personne ne peut entrer. Alors ceux qui consomment vous retournez à vos tables et les autres, je vous préconise un voyage en Grèce. Avec un peu de chance, vous y trouverez des chevaliers oh combien plus sympathique que moi. Et des chevaliers plus agréables à regarder aussi. Allez, ouste.

Elle se demanda, mais un peu tard, s’ils ne risquaient pas d’avoir prit ses mots au pied de sa lettre. Haussant les épaules, elle vérifia d’un coup d’œil que la jeune femme avait put regagner sa place sans encombre avant de lui lancer :

-Désolé pour le dérangement. Je n’exhibe pas ma box ainsi habituellement.

En tout cas, une chose était sûre, c’est qu’Arthur allait l’entendre.
Revenir en haut Aller en bas
Andréa
DC Administrateur
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Andréa
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Rang : Spectre de la liche
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Date d'inscription : 14/08/2014
Nombre de messages : 800
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Sauvée de l'asphyxie par une Sainte, quelle disgrâce. Après un rappel à l'ordre plein d'auto-dérision assorti d'une suggestion d'aller se faire voir chez les Grecs, la marée humaine avait finalement reflué en libérant la Liche prisonnière – non sans lui avoir infligé quelques coups de coude dans les côtes et compressions malodorantes en guise d'adieu. Les curieux n'avaient toutefois pas disparu, ils avaient simplement pris leurs distances et tentaient sans grand succès de se faire discrets. Comment les en blâmer ? Le monde recelait tellement de politiciens, de nababs, de grands artistes, athlètes ou autres célébrités mais des Saints, il n'y en avait que 88 sur toute la planète, dans le meilleur des cas ! Un paladin défenseur de l'humanité en chair et en os, servant une véritable divinité... le simple fait de se retrouver en sa présence avait plus de valeur qu'une poignée de main du Président ou une photo avec une star hollywoodienne pour ces simples mortels à l'existence vide de sens. Une occasion qui ne se représenterait peut-être jamais.

« Du moment qu'ils viennent pas lui demander de signer des autographes... » bougonna la polonaise dans sa langue maternelle tout en se remettant d'aplomb. Que faire maintenant ? Certes, la servante d'Athéna avait mis fin au désordre provoqué par ses admirateurs mais la Spectre se retrouvait à découvert et avec un besoin urgent de décider de l'attitude à adopter. Elle n'allait pas se pâmer devant la Sainte comme ces autres idiots, cependant l'ignorer constituerait une réaction inhabituelle venant d'une « simple humaine ».

« Tu n'aurais pas à prendre cette décision si tu étais partie à l'instant où tu as vu à qui tu avais affaire. » souligna Kochtcheï. Il avait raison bien sûr mais cela ne l'aidait guère.

Ce fut l'estomac de l’Étoile Terrestre qui arriva finalement à la rescousse pour la tirer de cette impasse, se rappelant à son bon souvenir par le biais d'un gargouillement sonore. L'accès de honte lui fournit l'excuse parfaite pour lancer un « Ce n'est rien, merci encore ! » frénétique avant de s'esquiver en vitesse vers sa table, feignant une timidité maladive qui l'empêchait d'approcher de l'extraordinaire, surhumaine guerrière du Sanctuaire – ou même de simplement chercher à croiser son regard. Une fois assise, elle se mit à dévorer à belles dents ses pancakes en se faisant simultanément toute petite. L'autre se désintéresserait d'elle bien assez vite, elle devait avoir plus important à penser.

Cela dit, malgré ses efforts pour ne pas faire d'histoires, Andréa ne pouvait s'empêcher d'être intriguée par sa voisine de terrasse. Elles devaient avoir à peu près le même âge, pourtant la Sainte semblait beaucoup plus mature. Peut-être était-ce dû à son entraînement ? Pendant que tant d'adolescents dans le monde vivaient dans la paix et l'insouciance, les futurs défenseurs de l'humanité s'entraînaient déjà depuis des années, s'affrontant pour le droit de revêtir une armure dans quelques-uns des lieux les plus inhospitaliers de la planète. Les deux jeunes filles utilisaient le cosmos mais la ressemblance s'arrêtait là : au-delà même du fait qu'elles se trouvaient dans des camps opposés, elles ne pourraient pas être plus différentes.

Contre toute prudence, la polonaise prit la parole. Le parasite voulut réagir mais n'eut pas le temps de l'empêcher d'ouvrir la bouche. Puisque le mal était fait, il fut obligé de limiter les dégâts en substituant à la question qu'elle avait à l'esprit une interrogation plus pragmatique, bien que pauvrement formulée.

« Excusez-moi mais... si vous êtes ici, est-ce que ça veut dire qu'il va y avoir du grabuge à Los Angeles ? »

Il aurait pu mieux s'exprimer s'il avait disposé de plus de temps mais ce n'était évidemment pas cela qui le préoccupait le plus. Il avait estimé que son réceptacle n'avait plus besoin d'escorte, que sa propre surveillance serait suffisante... Il s'était manifestement trompé sur son compte, cette péronnelle aurait besoin d'être disciplinée à leur retour.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
L’inconnue semblait relativement mal à l’aise. Athena mit cela sur le compte de la timidité, peut être même était elle intimidée de se retrouver devant un Saint, mais l’américaine espérait qu’elle était juste timide. Après qu’un gargouillement sonore ai retentit, la jeune fille la remercia- et le chevalier d’argent devina qu’elle n’était pas d’ici à son accent- avant de regagner sa table.
Athena reporta son attention sur sa propre commande, d’abord surprise- comment les gens peuvent venir ici en tourisme ?- puis blasé- ah oui, c’est vrais, tout le monde n’éprouve pas la même répulsion que moi envers Los Angeles. Elle finissait tranquillement sa tasse de café tout en surveillant l’heure et en pestant à voix basse contre Arthur quand l’inconnue s’adressa de nouveau à elle. Athena posa ses yeux gris-bleu sur elle avant de secouer la tête :

« Pas que je sache non. Ou alors j’aurais déjà revêtit mon armure. Non, je ne suis pas là en tant que chevalier d’Athéna. Juste en tant que moi-même, Athena Blackwell… Enfin, pour être exacte, quand je dis qu’il n’y aura pas de grabuge, je veux dire, rien qui ne vous concerne. Parce qu’il y a clairement quelqu’un pour qui ça va barder.

Enfin, elle avait beau dire ça, elle savait qu’elle n’allait pas réellement savoir se mettre en colère contre celui qui était censé être son père.

-Vous n’avez pas l’air d’être une habituée de Los Angeles, je me trompe ?

Les personnes de L.A étaient du genre à ne pas se soucier de bousculer tout le monde sans ménagement pour regagner leur place, sans se soucier d’eux. Du moins, c’était la vision que l’américaine avait d’eux, et, si elle s’était révélé exact à de nombreuses reprises, elle devait avouer qu’il y résidait quelques exceptions. Son père notamment.

-Si ma question n’est pas indiscrète, et que je ne me suis pas trompée, qu’est ce que vous faites dans un endroit pareil ? Honnêtement, je préfère encore passer 24h dans le Bronx qu’une seule heure ici.

Ceci dit, étant née dans le Bronx, la comparaison était peut être mal choisie. Elle lança un regard dégouté à un homme ventripotent qui essayait sans succès de faire croire qu’il ne les regardait pas, elle et sa box.

- Ils sont tout contant de voir un saint protecteur de l’humanité mais eux même ne bougeraient pas le petit doigt pour aider leurs pairs.

Elle secoua la tête.

-Je dois vous embêter avec mes divagations.

Revenir en haut Aller en bas
Andréa
DC Administrateur
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Andréa
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Rang : Spectre de la liche
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Date d'inscription : 14/08/2014
Nombre de messages : 800
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
La Sainte n'était pas ici en mission, c'était rassurant. Ses paroles ne firent cependant pas qu'arracher à la Liche un soupir de soulagement : le parasite y trouvait également un intérêt tout particulier. Bien loin de vouloir mettre les voiles, il avait fait volte-face et pressait maintenant son hôte de poursuivre la conversation, à sa grande surprise.

« Je croyais que tu voulais qu'on détale le plus vite possible ? C'est une Sainte d'Argent et je... nous ne sommes qu'une Étoile Terrestre, on a aucune chance si elle nous démasque ! »

« Je le sais bien petite sotte, mais les bénéfices viennent de surpasser les risques. Même dans le pire des cas, celui où tu te trahirais, où elle choisirait d'attaquer et où tu serais vaincue en conséquence, elle ne pourrait rien t'infliger qu'une simple résurrection ne saurait régler. Du bon côté des choses par contre, nous avons l'occasion d'en apprendre plus sur une ennemie potentielle ; elle est ici pour raisons personnelles, dans une ville qu'elle déteste, c'est donc que ses raisons sont importantes. »

Andréa était sceptique à plus d'un égard. S'il s'était agi de découvrir des informations sur un chevalier d'Or, pourquoi pas, mais des renseignements concernant une simple Sainte d'Argent valaient-ils la peine de tenter de cuisiner leur voisine de terrasse ? En admettant qu'ils arrivent à la faire parler, récolteraient-ils seulement quoi que ce soit d'utile ?

Kochtcheï avait une rebuffade toute prête pour balayer les objections de son réceptacle, et le pire c'est qu'elle faisait sens. « Il y a 30 ans, les Enfers ont failli disparaître alors même que Sa Majesté Hadès n'était qu'à deux doigts de Sa victoire finale. Tout cela parce que certains se sont montré complaisants et ont sous-estimé une poignée de chevaliers de Bronze. Il est hors de question que nous refassions cette erreur : si cette rencontre a la moindre chance de nous livrer une information pertinente, c'est une occasion que nous nous devons de saisir. »

La polonaise n'approuvait pas forcément, toutefois elle pouvait comprendre ce raisonnement. Elle s'attela donc à la poursuite de l'objectif du parasite et répondit donc à Athena, puisque tel était son nom. Un nom qui devait lui poser des problèmes avec ses camarades...

« Non, vous avez raison, je viens de Pologne et c'est ma première fois ici. » Bon, ça c'était facile, elle n'avait eu qu'à dire la vérité. La suite allait être un peu plus compliquée mais en combinant les suggestions de son prédécesseur aux aspirations qu'elle avait eues avant de se retrouver coincée avec ce Surplis... Et surtout, surtout, ne pas oublier de rester dans le personnage. Avec le malaise qu'elle ressentait, cette partie-là ne devrait pas poser de problème.

« Je cherche un endroit où faire mes études. Je ne sais ce qui vous déplaît ici mais croyez-moi, ça vaut bien mieux que ma ville natale : étroite, grise, farcie de vieilles usines soviétiques et de grenouilles de bénitier, on s'y ennuie à mourir et c'est encore pire l'hiver. Ici c'est moderne, vivant et il y a du soleil toute l'année. »

Elle arrêta là son petit exposé, tandis que son interlocutrice fustigeait légèrement l'assistance. Andréa ne put qu'approuver les dires de la guerrière du Sanctuaire ; alors-même que cette dernière fixait un homme à la circonférence abdominale considérable, ses observations étaient confirmées par les échos d'une autre discussion provenant d'ailleurs sur la terrasse. Attablée à quelques mètres se trouvait en effet une jeune bimbo blonde au look ostentatoire manifestement outrée de ne pas être le centre d'attention du café. La Spectre se rappela l'avoir vue à son arrivée, faisant tout son possible pour attirer l'air de rien l’œil des passants. Elle était à présent en train de critiquer la mise de la Sainte qui osait lui voler la vedette malgré les efforts de ses amis qui la priaient de se taire. Quelle idée, vraiment, elle devrait apprendre à mieux choisir les cibles de ses quolibets vengeurs sans quoi elle finirait par énerver la mauvaise personne.

Faisait semblant de n'avoir rien entendu (après tout, ses sens n'étaient pas supposés être à ce point affûtés), la polonaise réagit aux excuses d'Athena. Il fallait l'encourager à parler davantage...

« Oh mais pas du tout, au contraire. C'est... rassurant quelque part, de voir que vous êtes – pardonnez-moi l'expression – aussi des humains. On entend toujours parler de vous à la télé, à la radio, on lit les histoires dans les journaux ou sur internet... mais c'est quelque chose de distant, d'abstrait, presque irréel. Voir l'un de vous en vrai, ça montre que vous n'êtes pas juste des personnages sortis d'un mythe ou des espèces de parangons inaccessibles. Ça nous fait penser que nous pouvons peut-être aussi faire quelque chose. Excusez-moi, je sais que ça a l'air présomptueux. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
La polonaise poussa un soupir de soulagement. Rien qui ne puisse éveiller les soupçons de la sainte, n’importe qui serait soulagé d’apprendre qu’un affrontement d’éveillés n’allait pas avoir lieu à l’endroit même où il se trouvait. Haussant les épaules, elle répondit d’un ton détaché à l’avis de la jeune femme sur la ville :

« Les personnes qui pensent qu’avoir de l’argent leur permet d’être odieuses ? Les personnes qui chouinent comme si c’était la fin de leur vie parce qu’elles ont abîmé leur vernis ? Alors qu’a deux pas d’eux, vivent des personnes contraintes de se priver de manger pour nourrir leurs gosses, mais que même s’ils tenaient un immense panneau clignotant sous leur yeux ils ne les remarqueraient même pas ? L’hypocrisie ?

Elle secoua la tête :

-Heureusement que tous ne sont pas comme… ça

Son regard se posa également sur la bimbo. Si elle paraissait d’abord dégouté, un sourire en coin se dessina ensuite sur son visage et elle commenta- même si elle semblait se parler à elle-même :

- C’est tellement dommage que je n’ai pas cette robe super courte et quasi transparente qu’Arthur m’a forcé à acheter la dernière fois que j’ai perdu un pari. J’aurais adoré la faire rager un peu plus.

Elle reporta son attention sur son interlocutrice, avalant une gorgée de café avant de répondre :

- Présomptueux ? Je ne vois pas pourquoi. Comme tu l’as toi-même dis, nous ne sommes que des humains. Et je déteste être perçue comme une légende vivante juste parce que quand j’étais gamine je me suis dit ‘chouette, si je rejoins les Saints j’aurais plein de gens forts sur qui taper’. Je ne suis pas une espèce au dessus des humains, et, si chacun le voulait vraiment, il pourrait agir à sa hauteur. Encore faut-il avoir des valeurs à défendre.

Elle ajouta ces derniers mots avec un autre regard acéré sur la bimbo.

-Je ne me suis jamais considéré comme un exemple à suivre. Heureusement certaines personnes me font relativiser."
Revenir en haut Aller en bas
Andréa
DC Administrateur
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Andréa
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Rang : Spectre de la liche
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Date d'inscription : 14/08/2014
Nombre de messages : 800
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Ainsi donc les guerriers du Sanctuaire n'étaient pas qu'un ramassis d'idéalistes aux yeux pleins d'étoiles. C'était sans doute pour le mieux : de quoi les Spectres auraient-ils l'air s'ils étaient mis en échec depuis la nuit des temps par une bande de hippies ? Déjà qu'ils n'avaient pas fière allure, il ne manquerait plus que ça.

« On se concentre... » la rabroua le parasite. « Excuse-moi de ne pas pouvoir choisir mes pensées... » répliqua son hôte, caustique, avant de se reporter sur la discussion extérieure.

La Liche prit entre ses doigts l'une des chaînes pendant à son cou, celle-ci soutenant un petit crucifix, et se mit à jouer avec distraitement. « Il y en a partout des comme ça. Ici, chez moi, à New-York aussi sans doute... Mais vous vous n'êtes pas comme ça. Vous vous sacrifiez pour protéger tout le monde, même les pécheurs. Est-ce pour ça qu'on vous appelle Saints, ou est-ce que les saints sont nommés d'après votre ordre ? »

Simple boutade, la question n'avait que peu d'importance dans le contexte de cette conversation, cependant plus d'un homme d’Église y aurait trouvé un certain intérêt. La polonaise aurait parié sur la seconde option, la Déesse de la Guerre et ses chevaliers étant plus anciens que la chrétienté. L'heure n'était toutefois pas aux considérations historico-théologiques car Athena venait de lâcher un indice potentiel. Andréa allait devoir la jouer fine si elle ne voulait pas éveiller les soupçons de son interlocutrice : une inconnue rencontrée par hasard qui demandait des confessions sur la vie privée des gens, c'était suspect. Elle devait être naturelle, naturelle... pas facile quand elle devait se retenir de suer à grosses gouttes. Enfin, si elle cherchait à donner l'impression d'une fan qui n'osait pas demander un autographe à son idole, c'était parfait.

« Wow, votre petit-ami a un humour... particulier. » répondit-elle à la remarque concernant cette fameuse robe transparente. Même si elle voyait bien que la Sainte n'était pas sérieuse, la perplexité affichée par l’Étoile Terrestre n'était pas feinte – et ce n'était pas dû qu'à l'image d'une Athena ainsi attifée qui venait d'apparaître dans son esprit. « Ils vendent ce genre de trucs aux jeunes filles ici ? Et dans le même temps ils ne nous laissent pas acheter d'alcool ? Chez moi c'est le contraire. C'est quoi ce pays, je vais peut-être reconsidérer mon choix... »

Kochtcheï était consterné. Il fallait donner le change bien sûr mais les priorités de son réceptacle constituaient une source de gêne sans limites. Fort heureusement, la Liche redevint sérieuse.

« Pourquoi ne faudrait-il pas vous considérer comme un exemple à suivre ? Si vous ne cherchiez qu'à prouver votre force, il devait y avoir d'autres voies possibles. Celle que vous avez choisie vous mène à aider votre prochain à vos risques et périls alors que d'autres font usage de leurs pouvoirs simplement pour satisfaire leurs désirs égoïstes... Et ce n'est pas valable que pour les chevaliers. » Elle se souvint soudain d'une citation, bien qu'elle ne se rappelle pas la formulation précise, et l'ajouta à voix plus basse... « L'inaction des hommes – et femmes – de bien est la seule chose nécessaire au triomphe du Mal. »

L'axiome semblait être adressé à la Sainte mais Andréa le destinait en fait aux Spectres. Les Athéniens étaient sans doute pleins de bonnes intentions cependant il n'en restait pas moins que sous leur garde, le monde était infesté de violence, de haine, de corruption, d'hypocrisie, d'indifférence... Et ils avaient le cran d'affirmer que les Dieux et éveillés ne devaient pas intervenir, qu'ils devaient avoir foi en la capacité des humains à transcender leur nature et leur histoire pour régler leurs problèmes par eux-mêmes. Tout ça c'était peut-être très bien sur le papier mais combien d'entre eux devraient encore souffrir, mourir, gâcher leur unique vie avant l'arrivée de ce nouvel Âge d'Or, à supposer qu'il arriverait seulement un jour ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Athena haussa un sourcil aux paroles d’Andréa. Les saints, protecteurs de l’humanité, c’était bien tout ça, mais il n’en restait qu’elle ne les avait pas rejoint, des étoiles dans les yeux, en rêvant d’être un héro qui sauvera le monde des méchants. Non, elle ne se considérait pas comme un héro. Absolument pas. Elle devait même être plus proche de l’anti-héro.

« Même les pécheurs ? Trouve-moi un seul être, humain, animal ou même un dieu, qui ne soit pas un pêcheur, pendant ce temps là je vais essayer de dégoter Cthulhu. Je suis curieuse de savoir qui aura trouvé en premier.

Elle manqua de s’étrangler avec son café en riant alors qu’elle buvait lorsque son interlocutrice cru qu’Arthur était son petit ami. Elle toussa un instant tout en s’essuyant avant de répondre d’un air amusé :

- Mon petit ami ? Arthur ? By the rheum of Hypnos ! Je me serais plombée depuis longtemps si je devais sortir avec lui. Non, c’était un ami de ma mère. C’est lui qui m’a acheté ça. Un monstre en matière de paris. Enfin, je ne l’ai pas vraiment ménagé non plus. Malheureusement il est du genre à trouver très amusant de se balader une journée entière en robe de mariée.

Et accessoirement, c’était son père… D’un point de vue biologique. Uniquement d’un point de vue biologique. Inutile donc de le préciser. Elle réfléchit un long moment à la réponse qu’elle pouvait se permettre de donner à Andréa. Elle n’avait pas particulièrement choisit les saints. On lui avait proposé d’aller apprendre à maitriser son cosmos, elle avait profité de l’occasion parce qu’au moins, là bas, sa mère ne l’interdirait pas de se battre. Il faut dire que rester agenouillé sur une bonne vieille règle carré c’est très, très désagréable.

- He bien, je suppose que c’est toujours mieux de protéger les gens que de les tuer, décider à leur place de ce qui est bien pour eux ou je ne sais quoi encore. Mais on trouvera facilement des saints plus respectables que moi. Tout est relatif à ce à quoi on se compare.

Finit-elle par répondre en se disant que s’étaler sur ses motivations n’était décidément pas une bonne idée.

- Tu parles de mal, mais qu’est ce que le mal sinon la conception qui s’oppose à celle des gagnants ? Comme je l’ai dit plus tôt, personne n’est innocent. Même les dieux. Surtout les dieux. A mes yeux, ne pas avoir conscience du mal que l’on a en nous est déjà un grand mal en soi.

Revenir en haut Aller en bas
Andréa
DC Administrateur
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Andréa
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Rang : Spectre de la liche
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Date d'inscription : 14/08/2014
Nombre de messages : 800
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Toujours à jouer les modestes, cette Athena... Ou peut-être était-elle désabusée, pas seulement lucide. Quoi qu'il en soit et entre deux bouchées de pancake, la polonaise jugea qu'il valait mieux y aller mollo sur la flatterie. Cette conversation ne se poursuivrait pas éternellement, il lui fallait trouver l'angle qui lui permettrait d'acquérir une information pertinente, la piste de cet « Arthur » s'étant achevée sur une issue décevante. Un simple ami de la famille, qu'est-ce qu'elle était censée faire avec ça ?

Pour compliquer les choses, son prédécesseur faisait des siennes : ses exhortations à la prudence avaient cessé, il hurlait maintenant pour que son réceptacle fasse payer à la Sainte le prix de son évocation blasphématoire du nom d'Hypnos. Cet outrage n'était cependant là que pour la forme puisqu'il n'empêcha pas la jeune fille de poursuivre à son propre rythme.

« Et bien... les amis, les paris, les expressions, vous êtes une personne... intéressante, armure ou pas armure. »

Elle fit de son mieux pour présenter une expression mi-étonnée, mi-admirative. Le genre d'expression qu'elle imaginait devoir être adressée à une guerrière qui pourrait fort bien se retrouver face à l'un de ces Dieux un jour mais avait tout de même le courage – ou l'inconscience – de prononcer avec tant de légèreté le nom d'un des grands ennemis de l'humanité.

La Liche laissa enfin derrière elle ce sujet, reprenant la contemplation méditative de son crucifix pour répondre à l'autre partie de la discussion. « Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre ? Tout dépend, un bébé, ça compte ? Avant qu'il ne devienne assez grand pour se montrer cruel envers les autres gosses, s'entend. »

Argument un peu faible, pouvait-on réellement parler d'innocence pour un être qui n'était même pas encore arrivé à un stade lui permettant de comprendre la différence entre le bien et le mal ? Tour de passe-passe rhétorique ou non, l'américaine ne devrait pas trouver d'objection... ou alors la même objection que les Spectres opposaient à ceux qui refusaient le nettoyage par le vide de cette planète. À savoir, le fait que ces âmes innocentes finiraient immanquablement souillées au contact de leurs aînés ou même de l'éveil de leur propre nature, prenant la suite des générations précédentes pour perpétuer les injustices du passé. À quoi bon purifier le monde si tout était à recommencer à peine dix ans plus tard ?

« Le bien et le mal n'existent pas, tout est relatif ? Est-ce que vous le pensez vraiment ? Dans ce cas pourquoi parler de respectabilité, pourquoi servir la Déesse de la Justice, pourquoi s'opposer aux nazis ou aux Spectres si leurs conceptions de ce qui est juste est tout aussi valide que celle de votre homonyme, qui ne prévaut que parce que... comment dites-vous dans ce pays, might makes right ? C'est une pente glissante, attention... »

C'était peut-être sorti un peu vite. Avait-elle même seulement eu l'intention d'en dire autant ? Andréa avait la désagréable impression que le parasite avait interféré à son insu et que cela avait été motivé par la remarque d'Athena concernant le fait de décider à la place des gens de ce qui était bon pour eux. Il avait dû se sentir visé, bien qu'indirectement. Ou alors c'étaient les critiques portant sur les Dieux. Voire les deux. Il ne pouvait toutefois pas nier que même les divinités étaient capables de fauter puisque c'était précisément ce que les infernaux reprochaient à celle qui trônait au sommet du Sanctuaire.

La Liche se recroquevilla, simulant l'effroi d'un enfant qui venait de se rendre compte qu'il avait coupé la parole à un adulte pour débiter avec véhémence un monceau de billevesées.

« Hum... pardon. Ce que je veux dire, c'est que si vous regardez assez loin dans le passé, toutes sortes d'injustices étaient choses communes. Et pourtant, des gens ont acquis la conviction que ces maux devaient être combattus, défiant la logique de leur temps. Ils ont été écrasés d'innombrables fois par leurs oppresseurs mais ont néanmoins fini par faire changer les choses. Quant aux retours en arrière, ils sont peu nombreux et ne durent pas bien longtemps. Mais c'est vrai qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire... Apprendre à se regarder dans un miroir, à penser aux conséquences que nos actions auront sur les autres, à considérer l'éventualité que nous soyons en tort... »

En parlant de tort et de se regarder dans une glace, la jeune fille venait de terminer sa dernière pancake et c'était un scandale. À Cracovie, elle aurait eu droit à au moins deux fois plus de nourriture pour le même prix ! C'était malhonnête et elle refusait d'admettre sa propre responsabilité dans cette affaire, même si elle aurait sûrement pu trouver un endroit meilleur marché si elle avait pris la peine de chercher un peu au lieu de s'engouffrer dans le premier restaurant-bar venu.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Athena haussa les épaules, se demandant si la jeune femme était elle-même convaincue par son argument du bébé.

"Peut-on parler d'innocence quand l'être en question n'a qu'à peine conscience du monde qui l'entoure? Quand bien même on devait ignorer ce détail, ça ne ferait pas d'un nouveau-né un être innocent, mais totalement égocentrique puisqu'il cherche en permanence l'attention de ses parents, ne serait-ce que parce que son instinct lui dicte que ses chances de survit son plus grandes avec ses parents à ses côtés, en cas de danger. Et pourtant, nous serons d'accord pour dire que traiter un bébé d'égocentrique ne se tient pas. Pas plus que de le dire innocent. Pas plus que si on parlait d'une machine, qui ne ferait que faire ce pour quoi elle est programmée. Rien de vivant de né innocent. En même temps, puisque les dieux ne le sont pas, comment peut-on espérer qu'une autre créature le soit?

La suite des paroles d'Andréa firent rire l'américaine. Pas de façon moqueuse ceci-dit.

- Pourquoi est-ce que je sers la déesse de la Justice? Il me semble pourtant avoir déjà abordé le fait que je n'étais pas la mieux placée pour représenter les valeurs du sanctuaire. Ceci dit, je dirais que, quand bien même le bien et le mal sont des notions abstraites, on a toujours tendance à vouloir défendre nos valeurs. Je suis sûre que toi-même tu as des valeurs que tu aimerais voir être appliquée, ou maintenues, tout en sachant qu'elles ne conviendraient pas à tout le monde. J'ai beau savoir ça, il y aura toujours des valeurs et actions que mon esprit se refusera d'accepter.

Elle vida sa tasse de café tout en se remémorant l'obtention de sa première armure. Son mentor avait presque était réticent tant elle savait que son élève ne représentait pas vraiment les valeurs du sanctuaire. Presque. Car, malgré ses défauts assez gênants, Athena avait un instinct protecteur assez important pour pouvoir porter une armure –de bronze, en l'occurrence, à l'époque- même si elle-même ne s'en rendait pas forcément compte. Elle finit ensuite son assiette tout en pestant intérieurement sur l'absence de cupcakes sur la carte.

-Au prix que ça coûte on pourrait au moins s'attendre à une qualité supérieure. Enfin, non pas que ça m'étonne...

Marmonna-t-elle pour elle-même avant de vérifier sur son portable- orné d'une coque de protection en forme de hibou rose avec de grand yeux ronds- si Arthur lui avait envoyé un message l'informant de sa position. Rien pour le moment.
Revenir en haut Aller en bas
Andréa
DC Administrateur
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Andréa
Andréa
Rang : Spectre de la liche
Andréa
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Andréa
Date d'inscription : 14/08/2014
Andréa
Nombre de messages : 800
Andréa
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Rang : Spectre de la liche
Feuille du personnage : Feuille du Personnage
Date d'inscription : 14/08/2014
Nombre de messages : 800
Autres comptes : Rogos, Xing Huo, Zhihao
Comme la polonaise s'y était attendue, son argumentation maladroite échoua à faire mouche. Rhétorique et manipulation n'étaient pas son fort. On aurait pu penser que la présence d'un être plurimillénaire dans son esprit consoliderait ses facultés en la matière mais Kochtcheï n'était au final pas d'une si grande aide. Pas si étonnant pour peu qu'on se rappelle qu'il passait le plus clair de son temps scellé dans un caveau entre deux Guerres Saintes et qu'il n'était de toute façon qu'une Étoile Terrestre, un simple péon tout juste bon à suivre les ordres des Juges – les véritables têtes pensantes de l'armée mort-vivante.

« Tu es bien impertinente, péronnelle... » grinça le parasite, mécontent des réflexions de son hôte. « Ose prétendre que ce n'est pas vrai. » le défia-t-elle en réponse. Elle pouvait sentir sa colère mais il ne pouvait nier la justesse de cette évaluation ; ses talents oratoires s'étaient bel et bien atrophiés à force d'isolement.

Maintenant que cette question était réglée, il fallait trouver une manière naturelle de mettre fin à cette discussion. La pêche aux informations était un échec – que pourrait-elle bien faire du nom d'un simple ami de la famille ? –, les arguties philosophiques ne la menait nulle part, la Sainte allait finir par trouver son insistance suspecte et surtout, il n'y avait plus de pancakes.

« Vous avez raison, il y a des valeurs auxquelles j'aimerais que plus de gens adhèrent... Partager l'argent avec ceux qui en ont besoin par exemple, mais je sais que peu de ceux qui sont en position de le faire en ont envie. »

Par acquis de conscience et en parlant d'argent, la Liche vérifia le contenu de son porte-monnaie... ou plutôt l'absence de contenu. Elle ne pouvait vraiment pas consommer davantage pour avoir un prétexte de rester ici à tenter de tirer les vers du nez de la guerrière du Sanctuaire.

« Vous êtes vraiment trop modeste. Contentons-nous de dire que vous ne voyez pas tout en noir et blanc comme les Spectres et les Marinas alors ; c'est avec ce genre de pensée réductrice qu'on en arrive aux pires atrocités. Quelles que soient vos raisons, il n'en reste pas moins que vous protégez même ceux dont les valeurs diffèrent des vôtres. »

En prononçant ces paroles, Andréa repensa à sa première « mission », ou plutôt sa première sortie des Enfers après avoir revêtu son Surplis. Kochtcheï l'avait forcée à contempler de ses propres yeux les conséquences d'un des chapitres les plus sombres de l'Histoire de son pays... Elle se rappelait les fantômes du camp d'extermination de Treblinka, les milliers d'âmes en peine enchaînées au lieu de leur trépas, incapables de trouver le repos. Les victimes de ceux-là mêmes qui voyaient tout en noir et blanc. Lorsqu'elle en était revenue, son prédécesseur lui avait rappelé que ceux qui avaient perpétré ces crimes étaient eux aussi des humains, avec une famille et des amis, qu'ils avaient été des nourrissons innocents à une époque. Il lui avait fait lire les registres des péchés de la Demeure du Jugement. Il l'avait menée à une conclusion toute autre que celle qu'elle livrait à présent à Athena : celle que dans chaque être humain sommeillait un monstre qui pouvait se réveiller dans les bonnes circonstances. Si le monstre restait endormi chez quelqu'un, peut-être celui d'un de ses descendants se réveillerait-il, ou peut-être que cette personne serait la proie du monstre d'un autre.

« Super portable sinon. Ça aussi c'est un cadeau de votre ami ? C'est pour aller avec votre nom ou avec votre Déesse ? » demanda-t-elle sur un ton plus détendu avant de se lever, jetant un regard plein de regret à son assiette. « Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il y a un truc de mauvais à Los Angeles : la nourriture est trop chère et les portions sont ridicules. Enfin, il va falloir libérer la place à présent, je sens le Mauvais Œil du barman dans mon dos. Ce fut un plaisir de vous rencontrer ; je vous souhaite bonne chance dans votre lutte contre les forces du... pas Mal du coup... Pour l'instant ce seraient plutôt les forces de vos fans. Bonne chance également pour votre affaire personnelle ! »

La jeune fille salua son interlocutrice puis en prit congé, s'extirpant avec difficulté de la masse humaine qui entourait la terrasse et qui n'avait fait que grossir durant leur conversation. L'heure était venue de quitter la Cité des Anges. Les récriminations de Kochtcheï sur sa piètre performance l'accompagnèrent pendant un long moment, et il ne fallait pas compter sur lui pour admettre qu'elle se serait peut-être mieux débrouillée si seulement elle avait pu s'entendre penser.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers: