Non mais tu déconnes ! Nom mais tu délires ! No mais tu as promis de me les briser menu façon steak haché de chez Macdo ? Armure d’or de merde ! Et en plus, elle clignote façon pom pom girl des Usa façon blonde délurée sans cervelle ! Et moi dans tout ça ? Après une brève hésitation entre shooter dessus pour l’envoyer se faire planter le derrière dans le casque de la Statue représentant une Nana aussi moche que Mimi Mathy ou bien rester aussi zen que Bouddha lui-même, je décidais de faire un consensus : je n’en avais rien à faire !


« Hey ! Arrêtes de clignoter façon boule de lumière chourave dans une discothèque pourrie de Roumanie ! J’avance si j’ai envie d’avancer ! Et puis, c’est pourri ici, y a même pas le wifi ! » Me plaignit en réponse à la Box Doré qui faisait lumière de chantier clignotant, style pour alerter qu’un danger approchait !


Et puis, c’est quoi cet endroit bizarre ! Non mais récapitulons rapidement : c’est moche, c’est paumé et il y a même pas la télé ! Une sorte d’arène où l’on pouvait sentir l’haleine des guerriers bas de laines ! Des cailloux, des roches et plus j’avance, plus je vois une sorte de chemins avec douze temples ! Ouais mon pote ! Douze baraques en pierres qui puent l’antiquité, façon ma grand-mère quand elle sniffait les morpions entre ses doigts de pieds ! J’ai jamais eu de Grand-mère et alors : j’imagine juste le truc…


« Hein ? Quoi ? Je dois monter les quatre étages pour aller dans mon temple ? » Demandais-je en mettant ma main en visière devant ce soleil qui m’aveuglait la gueule.


Je sortais une clope et me l’allumais et entrepris d’entamer la marche et vous savez pourquoi ? Parce que plus elle me prend le chou, plus je vais lui rendre la monnaie. Et, au loin, une horloge qui n’indique pas l’heure et une sorte de statue d’une meuf toute laide qui doit être Athéna. Tiens, si elle ressemble à ça Athéna, elle doit pas avoir une gueule de porte bonheur ! Bon, on passe les baraques qui sont vides et je n’en ai rien à faire… Sauf que dans la première, je fais pipi à l’intérieur car je marque mon territoire. Dans la deuxième, je jette ma clope par terre car il n’y a pas de poubelle et l’écologie et moi, ça fait deux. Dans la troisième, je fais caca car ça pousse trop. Et, arrivé chez mon nouveau moi, je tire la gueule ! C’est ça mon temple ? Je balance mon armure d’or par terre alors qu’elle continue de clignoter plus rapidement pour exprimer son mécontentement.


« Bah quoi ? Y a pas de sac poubelle, y a pas de toilette ! Personne ne m’a vu, personne ne dira rien et en plus, je suis là que de passage ! J’ai jamais dit que je resterai donc, hors de question de prendre mes aises dans ce lieu de Has Been ! » Poursuivis-je en lui adressant un doigt d’honneur bien senti alors que je rentrais… Pour ressortir rapidement alors que l’armure se mettait à briller comme si elle m’envoyait balader avec une réplique bien sentie que je comprenais sans mal.


« Ah ok ! D’accord ! Quand tu me disais que c’était un lieu de spiritualité, tu avais omis de me dire que c’était un endroit où il n’y avait tellement rien que ça frise le néant ! Pas de télé, une statue d’un crabe avec des étoiles, des trucs pourris qu’on trouve chez le discount de Gustave ! Tu sais quoi ? Je vais faire la déco à ma façon tu va voir ! » M’exprimais-je en lui tirant la langue alors que l’armure se mit à faire des sauts en avant pour me suivre, visiblement inquiète de ce que j’allais faire. Elle avait raison !

« Hey ! Don Diego ! C’est Zorro ! Comment tu vas ? Ça marche les affaires ? Ah ouais ! C’est cool ! Moi ? Ce que je deviens ? Pas vraiment grand-chose… Je suis devenu Protecteur du Monde… Mais, non c’est vrai, je ne déconne pas ! C’est genre Organisme Humanitaire qui sauve le monde ! Et tu vois, je suis nourri et logé. Pas payé ? Bah je fais dans l’humanitaire comme je t’ai dit mais j’ai un petit jardin à côté, c’est super sympa ! Sinon… j’aurais besoin de quelques affaires pour m’installer, des trucs que j’ai oubliés par ci par là… Pas grand-chose… Ouais, c’est cool ! Le grand luxe oui ! Tu connais mes goûts hein ? » Avais-je déclaré en utilisant le peu de barre de mon téléphone portable que j’avais.


Par pur réflexe, je détruisis le smartphone que j’avais. Oui, on ne se refait pas : les vieux réflexes ont la vie dure. Pas grave, j’en volerais un au marché du coin. D’ailleurs, voler c’est bien : ça fait des économies. Et, comme je ne suis pas très regardant sur la morale, vu que la morale m’emmerde et que j’emmerde la morale, bah il existe un sacré consensus qui m’arrange bien : elle reste de son côté et je reste de mon côté. Ce qui me permet de m’autoriser tout plein de petites choses super sympa comme voler le sac de grand-mère, lui chiper un petit billet avant de le lui redonner gentiment en l’avertissant que je l’ai délesté d’un tout petit billet pour aller me chopper un pain au chocolat et une bonne bière. Elle n’est pas contente ? Je n’en ai strictement rien à faire. Elle est contente ? C’est ma copine ! Bon, cette petite réflexion métaphysique n’enlève pas le plus important du moment: qu’est-ce que je fais de cette armure et qu’est-ce que je fous ici ! J’ai la furieuse envie de me barrer mais, j’en connais une qui va me les briser. Pas Athéna, elle je l’emmerde. Mais cette satanée armure !


Passons les détails insignifiants comme cette idée d’explorer le Sanctuaire afin de voler – Disons, plutôt, d’emprunter en oubliant malencontreusement de rendre car je n’ai de la mémoire que quand ça m’arrange – lorsque je décidais d’aller glander quelque part près de ce temple puisque je n’avais rien d’autre chose à faire que d’attendre que sa Majesté daigne se ramener. Enfin espérer me dorer la pilule puisque voilà une âme pas en peine qui se présenta en moi. Bah ! Pourquoi pas après tout, ça me fera passer le temps et le Plaisantin, qui se fit appeler Alec, semblait porter sur la bonne humeur et la déconne. Lui aussi voulait se la jouer pépère mais ma présence semblait être un échec total dans sa volonté de traverser le domaine en mode « cool, y a personne, je vais pouvoir dégager vite fait ! »


« Salut ! Moi, c’est Banko. Chevalier d’or du Crabe. » Me présentais-je en le saluant, agitant une main tout en souriant façon cool man, fan de Bob Marley.


« Dis. Tant que t’es là, tu pourrais me dire où est Athéna ? Elle ne semble pas être là et je ne tiens pas trop à m’éterniser dans le coin. » Commençais-je alors que je m’asseyais sur la boîte alors que celle-ci se mettait à clignoter, montrant son mécontentement ou je ne sais quoi. Enfin, je comprenais qu’elle n’était pas contente que je pose mon divin derrière sur elle mais je n’en avais strictement rien à faire.


« Pas que je m’ennuie avec vous mais plutôt, je la croise, plutôt, je rends cette chose qui me prend la tête, plutôt, je me casse et bon courage pour sauver la Terre des vilaines forces du mal ! » Poursuivis-je en annonçant d’entrée que ça me prenait la tête alors que je tapotais sur l’urne en souriant, montrant toutes mes belles dents.


Réaction immédiate de l’urne qui clignotait de plus en plus vite, genre « celui-là, il me prend la tête, il est aussi stupide qu’un âne, je vais le faire chier. » alors que, subitement, elle disparut pour réapparaître devant l’entrée du temple. Conséquence, je tombe par terre, le cul sur le sol en gémissant et grognant de colère. J’adressais de fausses excuses au Chevalier de Bronze alors que je me redressais et que je me dirigeais vers l’Urne.


« Non mais tu te crois où toi ? Tu me forces à rester ! Tu m’obliges à voir TA Athéna ! TU veux que je devienne un Protecteur de cette Garce ? Mais, moi je n’ai jamais dit que je voulais hein ? Vas-y ! Hors de ma vue, face de crustacé pourrie ! » M’engueulais-je avec l’Urne alors que celle-ci s’ouvrit subitement. Résultat, je me pris une de ses plaques sur le doigt de pied.


Je poussais un « aie » de douleur en sautant à cloche pied tandis que les morceaux de l’armure se dispersèrent pour former une sorte de corps faite de ses pièces d’armure, se dressant en face de moi. Non mais tu rêves ! Si je porte ça, je vais ressembler à ça ? Plutôt crever tout de suite. En plus, c’est pas ma taille ! La main de l’armure se leva doucement, m’adressant un doigt d’honneur alors qu’elle se mit à émettre une lumière dorée. Je savais ce que ça voulait dire car elle et moi, on se ressemblait. Et croyez moi, ça me fait mal de le songer : elle m’emmerde, elle n’en fait qu’à sa tête. Puis, elle baissa la main et resta devant l’entrée, stoïque.


« Bon, tu sais quoi ? Reste là ! Bouge pas ! Fais la statue ! Moi, je vais parler avec mon nouveau pote ! Ça m’empêchera de voir ta trombine ! N’espères même pas te coller à moi pour le moment ! On va faire un gentil consensus : tu ne me prends pas la caboche, je ne te contrarie pas pour le moment ! » Avertis-je alors qu’en représailles, je lui écrasais le pied en souriant tout en lui tirant la langue. Je sais, c’est enfantin, c’est puéril mais j’en ai strictement rien à faire. Je me dirigeais vers le Chevalier de Bronze en ronchonnant d’abord puis en souriant comme un ahuri.


« Je sais. Ça fait engueulade de vieux couple. Bon ramènes-toi, on va aller ailleurs ! Si je reste ici, je vais sortir le barbecue et on va se bouffer du crabe façon morceau de calamar grillé aux fines herbes de Provence ! » Invitais-je en prenant Alec par l’épaule et en l’amenant à l’extérieur de l’autre côté. « En fait, tu m’as dit que tu étais Chevalier de Bronze ? Mets moi au parfum, c’est quoi cette histoire de Bronze ? » Demandais-je, alors que lorsque nous fûmes à l’extérieur, loin de cette cochonnerie barbare et que je m’asseyais sur le sol en massant mon doigt de pied. La vache ! Elle m’a fait mal, la Bourrique !