Saint Seiya
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[Frontline] Ici se joue le sort du monde...
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Les belles voitures allaient et venaient, déversant ou absorbant un flot de gens aussi importants que bien habillés devant l'entrée de la résidence de l'ambassadeur chinois. Le luxueux bâtiment accueillait une réception où se rendait l'élite de Washington à l'occasion de la signature d'un accord historique de coopération entre les gouvernements chinois et américain pour faire face aux conséquences de la crise provoquée par Poséidon. Tiré à quatre épingles dans son costume noir, les yeux dissimulés par des lunettes tout aussi noires, adossé à une voiture encore plus noire où l'attendaient ses collègues, l'agent David Johnson observait le manège des limousines avec désapprobation.

Johnson:

Certains étaient d'avis qu'un tel événement se devait d'être célébré dans les formes, crise ou pas crise. Johnson n'y voyait qu'une perte de temps assortie d'un gaspillage de l'argent du contribuable fort malvenu en cette époque troublée où tant de gens devaient se serrer la ceinture. La personne qu'il était venu chercher devait partager cette opinion mais était obligée de se plier aux exigences de ses supérieurs, tout comme lui. Enfin, au moins ce n'était pas lui qu'on forçait à participer aux mondanités en faisant semblant d'y prendre plaisir.

Plus que trois quarts d'heure avant la réunion à laquelle tous deux devaient se rendre... Il fallait se dépêcher, arriver en retard serait du plus mauvais effet. Comme si le ciel avait entendu ses prières, la grande porte s'ouvrit pour livrer passage à une asiatique qui se dirigea vers lui d'un pas aussi rapide que le lui permettait son accoutrement. Johnson eut le plus grand mal à ne pas perdre sa contenance. Une robe chinoise traditionnelle, vraiment ? Il avait été prévenu du goût de l'ambassadeur pour l'exhibition de la culture de son pays mais il n'aurait jamais pensé qu'ils parviendraient à imposer une telle tenue à cette femme, il avait failli ne pas la reconnaître.

Ho Sun:

« Générale. » la salua sobrement Johnson en lui ouvrant la portière de la voiture. Il faillit céder à la tentation de rire ou de sourire mais en fut dissuadé par un regard assassin et une réponse glaciale : « Agent Johnson. Je vous prie de garder vos commentaires pour vous. »

Aimable comme une porte de prison, comme toujours. La générale Ho Sun était l'un des officiers supérieurs assurant la liaison entre la section spéciale de l'armée chinoise dédiée à la lutte contre les éveillés et leurs homologues américains dont Johnson faisait partie. Apparemment elle était en charge du maintien de l'intégrité idéologique dans son organisation d'origine, ce qui expliquait sans doute sa totale absence d'humour. L'américain par contre était un agent de terrain, bien moins haut gradé certes mais faisant tout de même partie des éléments les plus expérimentés et respectés de son Agence.

Une fois qu'il se fut installé à son tour, le chauffeur fit démarrer la voiture et ils entamèrent le trajet vers leur destination commune. Ho Sun récupéra son uniforme militaire, nettement plié à côté de son siège et se changea sans se soucier des regards des trois hommes présents. Leur professionnalisme les mettait à l'abri de ce genre de distractions, d'autant plus quand il s'agissait d'une passagère portant en permanence une combinaison en kevlar sous ses vêtements. Johnson lui tendit une liasse de rapports quand elle eut terminé. Elle se saisit sans un mot des documents confidentiels et prit connaissance de leur contenu sans perdre une seconde. Il n'essaya même pas d'y jeter un coup d’œil : sans la clé de décryptage personnelle de la générale, il n'y aurait vu qu'un charabia incompréhensible. Il s'attela à la lecture de ses propres rapports codés ; le voyage se fit dans le plus grand silence jusqu'à leur arrivée au 66 Rockefeller Street.

Le bâtiment était imposant, robuste et gardé par un grand nombre d'hommes en noir. Il s'agissait d'un centre de conférences accueillant régulièrement de prestigieux rassemblements de politiciens, lobbyistes, universitaires, diplomates, hauts fonctionnaires et autres magnats de l'industrie et de la finance. Les VIP s'y succédaient toute l'année, aussi était-il tout à fait normal de voir l'édifice entouré d'un important service de sécurité. La vérité était cependant toute autre, l'Agence pour laquelle travaillait Johnson étant le réel propriétaire de l'endroit...

Laissant ses collègues derrière lui, l'américain entra dans l'édifice, accompagné de la générale. Ils durent traverser plusieurs postes de sécurité en se soumettant à toute une batterie de tests et vérifications : présentation de badges, confirmation de codes et mots de passe, identification faciale et rétinienne, vérification des empreintes digitales, scanner corporel complet, passage au détecteur de métaux... Le processus complet avait beau prendre plusieurs minutes, ils s'y soumettaient de bonne grâce. Il y avait une excellente raison derrière l'implantation de chacune de ces mesures draconiennes. Oh, elles ne ralentiraient pas un éveillé mais c'était à cela que servaient les autres systèmes de défense de l'endroit. Le long couloir tortueux dans lequel ils s'engagèrent ensuite par exemple, qui sur toute sa longueur dissimulait plus de deux-cent mines antichar dans ses murs et piégerait même un chevalier d'Argent en l'assaillant de tous les côtés d'un déluge de feu et d'acier. Enfin, en théorie... mais ils ne s'étaient pas arrêtés aux projectiles et aux explosifs. Tenter de prendre un raccourci en défonçant les parois vaudrait aux intrus d'être électrocutés au contact d'un maillage de câbles à très haute tension ou enveloppés sans le savoir d'un nuage incolore et inodore de gaz toxique.

Toutefois, cela non plus ne suffirait sans doute pas à les débarrasser d'un chevalier d'Or ; la technologie humaine avait des limites après tout... Et l'objectif de la réunion du jour était précisément de remédier à ce regrettable état de fait. Le problème, c'était les moyens qu'ils devraient employer pour y parvenir.

« C'est une mauvaise idée. » annonça Ho Sun de but en blanc. « Vos politiciens ne pourront pas dire que nous ne les avons pas prévenus. »

« Nous le savons. » répondit Johnson, résigné. Le comité de direction de l'Agence s'était opposé en bloc aux exigences déraisonnables du Congrès, leurs alliés étrangers s'étaient joints au concert des protestations... en vain. C'était le prix à payer pour le prolongement du mandat du Président des États-Unis au-delà de la limite légale, une garantie de stabilité au milieu de la tourmente. Le savoir ne rendait pas la chose plus facile à accepter, ce qu'on leur demandait à présent de faire leur retournait toujours l'estomac. « Nous n'avons pas besoin de ces vautours mais apparemment, même en temps de crise, il faut toujours faire plaisir au complexe-militaro-industriel. »

« Autant inviter directement Phénix à la table, le résultat sera le même à plus ou moins longue échéance. » poursuivit la générale. L'américain ne put qu'acquiescer : ce n'était pas le grand amour entre les différentes organisations mais elles partageaient la même méfiance envers le genre de personnes avec lesquelles ils s'apprêtaient à traiter. Celles qui pensaient que l'argent et les relations politiques leur donnaient tous les droits.

Leur courte conversation s'acheva alors qu'ils empruntaient le dernier couloir. La salle de conférence qui se trouvait au bout était destinée aux réunions sensibles : pas de fenêtres, cage de Faraday et murs blindés recouverts d'un revêtement spécial pour bloquer les signaux d'éventuels appareils d'espionnage, plus un certain nombre d'autres protections moins conventionnelles. On n'était jamais trop prudent.

À l'intérieur les attendait leur dernier confrère, assis à une grande table à côté de deux chaises vacantes, faisant face à trois hommes se situant à l'opposé. Le colonel Dimitri Vassiliev, haut responsable de l'organisation russe, était arrivé le premier et fixait durement leurs invités. Passant en revue les dizaines de manières de les mettre en pièces à mains nues ou de leur arracher leurs secrets les mieux gardés, très probablement, comme tout ancien agent du KGB qui se respecte.

Vassiliev:

Sans bouger d'un centimètre ni décoller son regard de ses vis-à-vis, le russe en uniforme accueillit les nouveaux arrivants avec concision.

« Générale. Agent. Il est 13h58 et nous sommes au complet, nous pouvons commencer. »

« Merci colonel. » répondit Ho Sun en s'asseyant à sa place. Elle était la plus gradée, la chaise centrale lui revenait donc, avec Vassiliev à sa droite et Johnson à sa gauche. États-Unis, Chine, Russie. Les représentants des trois superpuissances qui se partageaient le monde se tenaient côte à côte, émissaires d'une alliance regroupant sept nations, forgée dans le sang du demi-million de victimes des événements de Tokyo.

L'autre trinité présente à cette réunion rassemblait les dirigeants des plus grandes entreprises d'armement et de mercenariat au monde. Trois multimilliardaires, chacun d'eux était à la tête d'une armée privée capable de s'emparer d'un petit pays et cultivait suffisamment de contacts politiques pour faire pencher en sa faveur les décisions d’États plus solides. Des hommes si influents qu'ils étaient en pratique au-dessus des lois. Du moins en temps normal...

Vassiliev dégaina une grande enveloppe et en sortit trois feuilles de papier ornées de l'aigle à l'heptagramme de la National Supernatural Defense Agency, une pour chaque chef d'entreprise. Il fit passer ces feuilles de l'autre côté de la table, accompagnées d'un stylo, tandis que la générale prenait la parole.

« Merci d'avoir fait de la place dans vos emplois du temps pour nous rejoindre aujourd'hui. Vous avez été appelés ici par la NSDA, une agence avec laquelle vous avez déjà travaillé sans forcément le savoir, dont vous connaissiez déjà illégalement l'existence grâce à vos contacts au FBI ou à la CIA, la NSA, la DARPA... et dont la mission est de protéger les États-Unis d'Amérique contre la menace éveillée. Vous vous demandez sans doute pourquoi des représentants des forces chinoise et russe participent également à cette rencontre. Nous nous expliquerons et répondrons à vos questions une fois que vous aurez signé le document qui vient de vous être remis, par lequel vous vous engagerez à ne rien dévoiler de ce qui vous sera communiqué aujourd'hui et à l'avenir. »

Le colonel prit la suite de cette déclaration, sans rien changer de son ton ou de sa posture. « Si vous ne souhaitez pas signer, vous serez raccompagnés dehors. Si vous signez et violez les termes de cet accord, nous vous ferons disparaître, vous et tous ceux à qui vous aurez révélé ces informations. Ni votre fortune, ni vos petits soldats, ni vos avocats, ni vos amis dans ce pays ou à l'étranger ne pourront vous protéger. Il n'y aura pas d'avertissement, pas de procès et pas de seconde chance. Suis-je clair ? »
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Parfaitement, répondit Malik Al-Aswad en signant le document.

Par ce geste, il coupait court à son homologue, d'ores et déjà en train de décréter qu'il « était q-q-quelqu'un d'important et ne s-se l-laisserait p-pas parler de la s-sorte » (selon ses propres termes). Constatant que ni l'un ni l'autre de ses camarades chefs d'entreprise ne semblaient partager son élan de révolte, Roman Carlson, PDG de Carlson Industries, y coupa court et se renfonça dans son siège. Carlson avait toujours été un second couteau, si bien qu'il s'était étonné de le trouver ici aujourd'hui. Ce n'est qu'après réflexion qu'il en était venu à se dire que c'était bien normal.
S'il avait une qualité, c'était bien sa persistance : il avait tenu alors que tous les autres s'élevaient pour mieux retomber, se nourrissant des miettes qu'ils voulaient bien laisser derrière eux. Son père - lui un véritable homme d'affaires - se serait retourné dans sa tombe à voir comment il gérait ses affaires (et sa fortune en sus), mais le fait est qu'il avait réussi à se maintenir à flots - et même à faire quelques progrès.

La plupart des produits que proposait Carlson brillaient par leur absence totale d'inspiration : à la manière d'Hollywood qui, ces dernières années, ne semblait plus savoir faire autre chose que des reboots et autres remakes, il se spécialisait dans le recyclage. La tâche principale de son équipe de recherche et développement devait consister à fouiller les archives des articles parus il y a quelques années pour les remettre au goût du jour, avec plus ou moins de succès.
Si douteuse qu'ait pu paraître cette stratégie commerciale, force était de constater qu'elle avait su trouver son public, sans quoi il n'aurait pas eu ici de siège à son nom. Rien d'étonnant à cela : tous (sauf peut-être Roman Carlson en lui-même) avaient rapidement compris en lisant l'atmosphère qu'ils n'étaient pas ici pour donner leur avis. Si le Cafard (comme beaucoup aimaient l'appeler) s'ébaubit de voir avec quelle célérité son richissime collègue venu d'orient avait parcouru et ratifié le document, ce fut bien le seul ; quand l'on évolue à ce niveau, c'est la moindre des choses que de savoir évaluer un contrat en un instant.

Ils étaient ici pour parler : s'il fallait se soumettre à leurs conditions pour le faire, et bien soit. Inutile de s'y attarder - plus encore de donner à la chose plus d'importance qu'elle n'en avait. Ce n'était pas ce qu'on retiendrait de cet entretien, comme le sieur Al-Aswad ne s'en doutait que trop bien.

Donnez-moi ça. réclama Vladimir Kaganovich, tendant déjà son énorme main vers le stylo, qu'il lui céda sans délai.

Cette requête était à l'image du personnage : il ne demande pas, il ordonne. C'est ainsi qu'il avait bâti sa carrière - ça, et par d'autres moyens plus ou moins frauduleux. Un trône de crânes pour un empire de sang, comme l'avaient clamé certains gros titres encore récemment. Si seul un adjectif avait dû être utilisé pour décrire le russe, c'eut été impitoyable ; véritable requin, il n'attendait pas nécessairement de sentir le sang pour fondre sur sa proie.
Malgré sa carrure massive, presque inhumaine, il s'était plus d'une fois révélé agile quand il s'agissait d'échapper aux mains de la justice. Les rumeurs de ses associations douteuses allaient bon train depuis quelques années déjà, mais personne n'avait jamais rien pu prouver. Soit c'était également le cas de ceux qui les accueillaient aujourd'hui, soit ils n'en avaient que faire.

Bien, fit-il, jetant le stylo sur la table quand il eut fini de griffonner son inélégant paraphe au bas de la page. Son accent russe pesait presque autant dans sa voix que l'individu sur son siège, et ce n'était pas peu dire. Chacun de ses gestes était empreint de rudesse - l'on aurait cru pouvoir s'attendre à tout moment à ce qu'il se jette sur l'une des personnes présentes pour lui dévisser la tête de ses seules mains. Lui-même devait être un peu trop coutumier du fait, ayant paru s'étonner que les phalanges de Malik Al-Aswad n'émettent aucun craquement quand ils s'étaient serré la main il y a quelques instants... Et y trouver un intérêt féroce. Sa pogne prodigieuse tira un cigare de sa poche intérieure, qui semblait avoir été fait sur mesure au vu de ses proportions - et qu'il alluma sans consulter qui que ce soit. Maintenant que nous en avons fini avec ces enfantillages, si vous nous disiez plutôt pourquoi nous sommes là ? J'ai un golf prévu avec le maire et sa femme dans moins de deux heures, et j'aimerais avoir le temps de passer lui acheter un bouquet de fleurs. Vous n'êtes pas sans savoir que pour nous - il désigna leur côté de la table - le temps c'est de l'argent. Le sourire en coin qu'il arborait jusque là découvrit des dents un peu trop acérées - à moins que ce soit un effet d'optique ? Vous ne voudriez pas me faire perdre de l'argent, n'est-ce pas ?

Si sa démarche était un peu cavalière, au moins avait-elle le mérite d'aller à l'essentiel. Les menaces paraissaient glisser sur lui comme de l'eau : il était familier des négociations musclées, après tout. Par ailleurs, il semblait avoir fait totalement abstraction de Carlson, trop petit poisson pour le squale soviétique. Celui-ci, voyant qu'il n'obtiendrait aucun soutien de la part de ses pairs, se jeta sur le stylo pour signer à son tour, sentant les regards converger vers lui, dernier obstacle à la discussion. Malik Al-Aswad, quant à lui, croisa les doigts sur la table, arborant une relative décontraction.

Si je n'ai pas le franc-parler de mon camarade, je suis moi aussi curieux de savoir en quoi nous pouvons vous être utiles. Étant donné que nous travaillons tous les trois dans le même secteur, que je ne vous ferai pas l'affront de préciser, je pense ne pas prendre de risque en disant que cela concerne notre domaine d'expertise. Si vous aviez dû n'en choisir qu'un seul, je présume que nous aurions eu droit à des entretiens séparés plutôt que d'être appelés au même moment, surtout avec la difficulté de faire coïncider nos emplois du temps. Aussi, je ne peux m'empêcher de me demander quel projet peut avoir assez d'envergure pour faire appel aux trois plus grands marchands d'armes de notre temps...

_________________
N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
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Johnson évalua chacun des trois magnats au fil de leurs réactions à l'annonce de Vassiliev. Carlson ne se montrait guère à la hauteur du statut auquel il prétendait, ce qui n'était pas une surprise. Nul ne prêta attention à ses protestations. Il n'était initialement pas supposé être présent à cette réunion mais les Agences avaient été forcées de revoir leur copie suite à la conclusion d'une de leurs enquêtes récentes : les supérieurs de Johnson n'avaient pas apprécié les réponses de la PDG du numéro 1 mondial du secteur de l'armement et de la sécurité privée aux questions concernant la chaîne d'événements qui avait aboutie à la vente de plusieurs Blackbirds modifiés aux Chevaliers Noirs. Les médias avaient rapporté sa tragique disparition lorsque son hélicoptère avait été abattu par un tir de missile lors d'une attaque sur la Zone Verte de Bagdad – un pieux mensonge tout droit sorti de leur Département de la Désinformation – et Carlson avait hérité de son ticket.

L'américain doutait toutefois qu'entendre cette histoire suffise à convaincre Kaganovich de mettre fin à ses bravades. Plus intelligent qu'il n'y paraissait sous ses airs de brute épaisse, le russe se savait intouchable tant qu'il n'avait affaire qu'à de simples tribunaux mais avait également dû comprendre que ses interlocuteurs n'avaient aucun scrupule à recourir aux exécutions extrajudiciaires. Les Agences avaient assez de preuves pour le faire condamner à mort une bonne dizaine de fois mais aucune d'elles n'était légalement admissible, ce qui ne leur laissait que cette option pour le faire disparaître ; si elles n'avaient pas déjà décidé de se débarrasser de lui, ce ne seraient pas quelques provocations en l'air qui les feraient reconsidérer ce choix. De plus, il précipitait très bien tout seul l'heure de son décès en fumant ce genre de barreaux de chaise – le genre d'ostentation que Johnson avait du mal à considérer autrement que comme la marque d'un petit quelque chose à compenser.

Le plus intéressant restait toutefois Malik Al-Aswad. Il était de loin le plus jeune du trio de PDG et le capital considérable qu'il possédait déjà avant de se diversifier ne suffisait pas à expliquer son succès. On ne réussissait pas parmi les marchands de canons sans collectionner au passage un certain nombre de squelettes dans les placards, allant des pots de vin et de l'espionnage industriel au casus belli en passant par l'assassinat politique. Oh, la saleté était bien là si l'on grattait assez profondément cependant l'industriel moyen-oriental était plus doué que ses confrères quand il s'agissait d'obtenir des résultats sans pour autant avoir recours à des méthodes répréhensibles ainsi que pour faire semblant d'avoir les mains propres quand elles s'avéraient malgré tout nécessaires. Il n'était pas certain que cette supériorité – tant en terme de comportement que de compétence – soit ou non une bonne chose.

Son analyse arriva à son terme lorsque Carlson se décida enfin à apposer sa signature à son exemplaire du « contrat ». L'homme d'affaires était sur le point de se rasseoir après avoir rendu sa feuille lorsqu'il fut sèchement rappelé à l'ordre par Vassiliev : « Rendez-moi mon stylo. »

Dans sa nervosité, le Cafard se ridiculisa une fois de plus en manquant de peu de faire tomber l'objet en question. Impassible, le colonel rassembla les trois feuilles qu'il rangea dans un classeur avant de remettre le stylo dans sa poche. Un signe de tête en direction de ses confrères pour confirmer que tout était en ordre et ce fut au tour de Johnson de prendre la parole.

« Monsieur Al-Aswad a raison, nous vous avons bel et bien convoqués car nous comptons sur votre collaboration à tous les trois. Mais avant de nous lancer dans les détails pratiques, il nous faut d'abord vous détromper quant à notre véritable nature. La NSDA n'est qu'une couverture, un os à ronger pour les espions, les politiciens, les théoriciens du complot et les journalistes trop curieux ; la véritable Agence, dont l'existence est classifiée à un niveau plus secret encore, s'appelle FIRMAMENT : Federal Initiative for Researching and Monitoring Awakened and Meta-Entities and for the Neutralization of Threats. Comme son nom l'indique, elle a une triple mission de recherche scientifique, de renseignement et d'intervention sur le terrain concernant les éveillés, divinités et autres individus et groupes d'intérêts liés plus ou moins directement à ces deux premières catégories. Elle opère en-dehors du cadre légal, sous la supervision d'un très petit nombre de hauts responsables du gouvernement ; jusqu'à une date récente, même le Congrès n'était pas autorisé à connaître son existence. »

Une pause pour laisser à Carlson le temps de digérer cette révélation – les deux autres n'en avaient sans doute pas besoin – tandis qu'Ho Sun sortait une tablette du revers de son uniforme. Une courte manipulation déclencha l'ouverture du mur derrière l'agent et les deux militaires, dévoilant un écran géant. L'appareil s'alluma et afficha plusieurs vidéos muettes montrant simultanément le déroulement ou les conséquences de plusieurs des événements qui avaient ébranlé la planète lors de l'année passée. Les ruines gorgées de sang de La Havane après le passage de Skanda, un duo de Spectres affrontant forces tribales et troupes des Nations Unies dans les rues de Kaboul, l'annonce de Poséidon à New-York suivie de l'apparition des Golems qu'aucune armée humaine n'avait été capable de détruire à Venise, Rio de Janeiro, Moscou, Istanbul... et Tokyo, ville martyrisée entre toutes, dont les malheurs remplissaient près de la moitié de l'écran. Le chant du cygne des Nyorais et la victoire de l'Empereur des Océans, l'arrivée d'un terrible Marina déjà aperçu à Venise et à Paris dont les coups faisaient s'effondrer des gratte-ciels entiers, puis le retour de ce même homme, portant cette fois une armure noire et affrontant ses anciens camarades aux côtés d'un manieur de feu également vêtu de métal noir. Les images provenaient de reportages, de caméras de sécurité, de webcams, de téléphones, de drones, de satellites espions, une bonne partie d'entre elles n'avaient jamais été dévoilées à la presse. La générale prit la suite de l'américain, son discours accompagnant les visions de destruction à la manière d'un commentaire.

« L'agent Johnson représente FIRMAMENT à cette table. Quant à moi, mon nom est Ho Sun et je parle au nom de l'équivalent chinois de cette Agence, tout comme le colonel Vassiliev le fait pour la Russie. Quatre autres pays nous épaulent : Royaume-Uni, Japon, France et Iran. Les circonstances nous forcent à mettre de côté les différends entre nos nations respectives – officieusement tout du moins – pour faire front commun contre un ennemi qui nous menace tous. Les conséquences des événements de Tokyo que les médias appellent désormais « la Colère du Trident » auraient pu être bien plus graves sans l'intervention des Nyorais et les dispositions prises par les Nations Unies, qui se préparent depuis trente ans à ce genre de désastres. » Les informations présentées à l'écran changèrent, les vidéos faisant place à un ensemble de textes et graphiques détaillant l'impact humain, économique, sanitaire et social de l'attaque de Poséidon. Une carte du monde apparut, constellée de points marquant l'emplacement d'innombrables attentats, émeutes, guerres civiles et autres conflits en tout genre. « Toutefois, notre monde ne résistera pas éternellement à ces coups de boutoir et nous commençons à tomber à court de protecteurs éveillés ou divins. Nos analystes estiment qu'il ne reste que deux à six ans, trois à huit événements d'une envergure comparable ou supérieure à ceux de Tokyo avant un effondrement de la civilisation globale. Et nous venons d'éviter de justesse l'une de ces crises... »

Les images changèrent à nouveau. Cette fois, l'écran entier fut consacré à une unique vidéo : une vue plongeante de l'entrée du Sanctuaire, jonchée de cratères et de cadavres désarticulés et ensanglantés. La scène avait été filmée par le biais de la puissante caméra d'un observateur posté sur le flanc d'une montagne adjacente au siège des guerriers d'Athéna. L'objectif se déplaça alors, capturant une silhouette colossale lévitant au-dessus du Temple des Gémeaux, effrayante et majestueuse dans son Surplis ailé. Une voix de tonnerre retentit en provenance de l'apparition, proclamant la victoire des Spectres sur les Saints pour la première fois dans l'Histoire de l'humanité.

L'enregistrement se figea sur cette dernière image et Johnson reprit la parole : « Le public ne sait rien de ce qu'il s'est passé au Sanctuaire. L'accès à la zone environnante est totalement interdit par l'armée grecque depuis l'émergence du Golem de New-York – une décision bien inspirée que nous devons à l'Agence britannique –, ce qui a permis d'éviter la diffusion de cette information et la panique mondiale qu'elle aurait provoquée. Une panique au moins aussi forte que celle qui a suivi Tokyo. Vous faites désormais partie des très rares personnes en-dehors des Agences et des plus hautes sphères de l'armée et du gouvernement à être au courant. »

Désignant la forme imposante de Thanatos à l'écran, Vassiliev prit le relais. « Les Spectres sont repartis sans porter le coup de grâce aux Saints. Pour autant, vous aurez compris que nous ne pouvons plus nous reposer uniquement sur eux pour assurer la sécurité de cette planète. C'est là que vous entrez en jeu : nous réquisitionnons dès à présent vos ressources et vos effectifs, tout particulièrement vos effectifs éveillés, afin de créer une alternative viable aux forces du Sanctuaire chargée de défendre l'humanité contre les divinités, leurs serviteurs et un certain nombre d'autres groupes moins importants mais dont le potentiel de nuisance ne saurait être sous-estimé. Je crois, monsieur Kaganovich, que vous devez reconnaître qu'il s'agit là de quelque chose de plus important que de l'argent ou une partie de golf. » Son visage était toujours aussi sérieux : cette dernière réplique n'était pas une tentative de faire de l'humour.
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Malik Al-Aswad ne s'était pas attendu à devoir prendre la parole si rapidement, ou en de telles proportions ; mais entre l'attitude de Kaganovich et les frasques de Carlson, il s'était rapidement avéré nécessaire de se faire la voix de la raison. Si ce n'était pas de nature à le compromettre - au contraire, il lui semblait avoir marqué des points - il espérait que ce n'en serait pas ainsi pendant toute la séance. S'il ne le connaissait pas personnellement - ni n'était sûr de le vouloir, détestable comme il l'était en tant que personne -, il savait que l'homme d'affaires russe qui siégeait à sa droite n'était pas la moitié d'un idiot. Seule sa suffisance manifeste jouait contre lui - et, si subtil que ce soit, il était facile pour lui de déceler qu'il l'exagérait volontairement. Sans doute le reliquat et le témoignage d'une jeunesse passée à jouer des coudes pour se ménager l'espace (considérable) qu'il occupait à ce jour.

Qu'on ne s'y trompe pas : il était dangereux et arrogant - mais aimait à passer pour l'être plus encore. Il avait écrasé ceux qui lui faisaient de l'ombre sans le moindre remords, profitant d'un instant de faiblesse ; or, quel meilleur moyen de voir le point faible de quelqu'un que de lui faire relâcher sa vigilance - de le faire sortir de ses gonds ? Ce n'était pas seulement à leurs hôtes qu'il adressait cette provocation ; c'est bien pourquoi le plus jeune du trio (du moins aux yeux de tout un chacun) veillait à ne rien être d'autre que placide. Quant à Carlson, n'en parlons pas : qu'il parvienne à les regarder dans les yeux serait déjà un exploit. Kaganovich ne l'imaginait probablement même pas comme un rival - un bouffon qu'il exécuterait quand il s'en serait lassé, à la rigueur. Si encore il y avait quoi que ce soit de drôle à en tirer...

Malik Al-Aswad n'avait pour ses « concurrents » qu'un intérêt de surface, mais même lui connaissait les noms des géants du marché - assez pour estimer combien d'entre eux seraient ici plus à leur place que le Cafard, ne serait-ce qu'en vertu de ce sobriquet. L'hypothèse selon laquelle ils auraient retenu les candidats les plus malléables était à exclure : l'irakien n'était pas arrivé où il était en à peine plus de trente ans en ménageant ses adversaires. Quant au requin du siège voisin, n'en parlons pas. Considérant la mise en garde sur laquelle s'était ouverte la discussion et la récente disparition - qui avait dû en ravir plus d'un à cette table - d'un de leurs pairs parmi les plus imposants... À chacun d'en tirer ses conclusions. Il ne faisait aucun doute que le colosse à son côté y avait déjà songé, peut-être même avant lui. Son regard suivit le trio de contrats tandis qu'on l'escamotait - simple politesse de leur part que ceci. Aucun tribunal n'en verrait jamais la couleur si l'un d'entre eux venait à en briser les termes, dans ce monde ou dans l'autre.

Enfin, le mystère fut levé sur les vraies raisons de leur présence ici - mystère qui, s'il n'en était pas un pour tout le monde, enveloppait néanmoins une information de la plus haute importance : le monde avait décidé de contre-attaquer. Ou plutôt, l'avait décidé depuis longtemps - mais commençait tout juste à en avoir les moyens. Des moyens qui ne seraient autre que les leurs. Kaganovich avait effacé son sourire narquois au profit d'un air concentré qui ne le faisait paraître que plus redoutable. Carlson leur livrait sa plus parfaite imitation du poisson hors de l'eau. Al-Aswad, lui, se contenta de froncer les sourcils, mais il ne faisait aucun doute qu'il comprenait toute la gravité de la situation. Rien d'étonnant : le centre névralgique de sa compagnie était implanté à New York, qui avait hébergé l'un des fameux golems - l'endroit-même où Poséidon avait fait sa déclaration. « Heureusement », c'est finalement Tokyo qui avait payé les pots cassés.

FIRMAMENT, donc. Qu'ils se soient appliqués à trouver un sigle tel que celui-ci aurait pu prêter à sourire si l'affaire n'avait été d'une telle importance. Si le PDG de Carlson Industries faillit bien en grimacer un, il suffit d'un regard de Vassiliev en sa direction - l'un de ces regards qui devaient signifier quelque chose comme « j'ai mis des balles dans des rotules pour moins que ça » - pour lui en couper toute envie. Ce n'est que quelques secondes après, tandis qu'on leur détaillait les objectifs de cette fameuse agence, que Kaganovich laissa le sien propre reprendre sa place - plus carnassier encore qu'il y a quelques instants. Quel que soit l'écho sordide qu'elle trouvait dans son esprit malade, à l'évidence, l'idée n'était pas sans lui plaire.

Les regards se tournèrent vers la générale Ho Sun - malgré son physique agréable, la jeune femme paraissait peut-être plus austère encore que son collègue qui leur venait de la Mère Patrie. Même avec son allure tout ce qu'il y a de plus sérieuse, l'agent Johnson passait pour être le plus sympathique des trois, loin de leur arriver à la cheville. Un avis qu'il prendrait sans nul doute plaisir à rectifier si quiconque osait le formuler à voix haute. Toujours est-il que, quelques pressions sur sa tablette plus tard, la représentante asiatique leur offrait un condensé de l'ingérence éveillée partout dans le monde au cours des dernières années. Aucun d'eux ne broncha réellement pour la durée de la projection, attendant la fin de l'exposé pour s'épandre à leur tour tous autant qu'ils sont - ces gens-là n'étant pas de ceux que l'on a envie d'interrompre.

La coalition internationale qui s'était formée en réponse à ce qu'ils appelaient « la Colère du Trident » - un nom bien ronflant, surtout au vu de ce que Poséidon aurait pu faire s'il s'était vraiment mis en colère -, de par son ampleur, dépassait ses prévisions. S'il pouvait sembler évident que, face à une menace globale, la collaboration le soit tout autant, y parvenir était une autre histoire : qu'autant de pays si différents - et non des moindres - aient pu se rassembler sous une même bannière démontrait bien le poids que les hautes instances avaient fini par accorder à ce péril d'un genre nouveau. Un climat de peur s'était installé... Et tous les moyens était bon pour que l'humanité puisse fermer l’œil sans avoir à craindre de se réveiller au bord de l'extinction.

Vous seriez surpris de savoir ce qu'on peut gagner d'une partie de golf, répliqua Kaganovich, narquois, écrasant finalement son cigare dans un cendrier d'un goût douteux - parcouru de crânes stylisés - qu'il avait apparemment apporté avec lui. Mais je comprends pourquoi vous avez besoin de nous. Malgré son ton caverneux, son insistance sur le mot n'échappa pas au sieur Al-Aswad, assis juste à côté. Cependant, vous devez comprendre que si je vois pas d'inconvénient à, disons... Vous payer de meilleurs lendemains, j'ai besoin de savoir ce que j'y gagne. Car j'imagine qu'il y a une forme de... - de ses doigts boudinés, il fit le geste que tout un chacun interpréterait comme « billets » - Récompense prévue pour notre aimable participation, n'est-ce pas ?

C'est donc le dieu Hadès ? demanda quant à lui son voisin de table, les yeux rivés sur l'image, avant que quiconque n'ait pu répondre - après tout, nul n'avait cru bon de le préciser. Si l'on pouvait reconnaître la plupart des camps connus à la couleur de leurs armures, le visage de leurs divinités étaient inconnus. Hadès étant à la tête des Spectres, il était logique de penser que c'était lui qu'on voyait à l'écran. Et bien, le moins qu'on puisse dire est qu'ils ont le sens du spectacle. Savez-vous pourquoi ils sont repartis sans en finir avec leurs adversaires ? Je ne suis pas un expert, mais je crois me rappeler qu'ils sont ennemis jurés. Il prit un air sceptique - ce qu'il ne cachait pas être sur une vaste portion du sujet. S'ils se font la guerre pour le sort de la Terre depuis aussi longtemps qu'ils veulent bien nous le faire croire, n'est-il pas étrange de changer d'avis maintenant ?

D-des effectifs éveillés ? se réveilla Carlson avec un train de retard. Mais v-voyons, je n'ai pas...
De compte en Suisse, trancha Kaganovich, faisant référence à un politicien français devenu la risée des médias il y a quelques années. Monsieur Carlton, avec tout le respect que je vous dois... Soit pas des masses : il ne faisait aucun doute qu'il avait écorché son nom volontairement. S'il est vrai que vous être clairement le moins bien pourvu de nous trois en la matière... Son sourire s'étira à ce sous-entendu grivois... Je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas vous moquer de ces personnes - il désigna leurs hôtes - si vous ne voulez pas repartir avec moins de couilles que ce qu'il vous en reste. Et s'ils ne souhaitent pas s'en charger, et bien, je me ferai un plaisir de le faire : comme je le disais il y a quelques instants, j'ai horreur qu'on me fasse perdre mon temps. À bon entendeur.

Pris d'effroi, Carlson déglutit péniblement, ayant déjà du mal à récupérer des couleurs depuis les séquences auquel il venait d'assister - dont certains passages étaient semble-t-il un peu trop graphiques à son goût. Remontant sur son nez ses lunettes bon marché (étaient-elles vraiment à sa taille ?), il tenta de reprendre un semblant de contenance - si tant est qu'il en ait jamais vraiment eu -, tentant pour ce faire d'ignorer l'échange précédent.

Q-que sommes-nous censés faire face à ces choses ? fit-il en pointant un doigt tremblant vers la vidéo à l'arrêt. M-même en admettant que nous ayons des... Forces éveillées... - s'épongeant le front, il semblait ne pas comprendre que ses homologues admettent si facilement disposer de tels moyens - Je n'ai rien dans mon arsenal pour combattre de tels m-monstres !

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D'aucuns auraient pu louer le calme de Kaganovich qui lui permettait de ne pas perdre le nord quelle que soit la situation. Vassiliev par contre ne voyait dans les propos de l'homme qu'un prélude à la confirmation de ses prédictions ; l'oligarque avait de grandes capacités mais c'était surtout sa rapacité que l'on remarquait, et bien sûr ces bravades qui n'impressionnaient que Carlson. Quel était l'intérêt ? Plutôt que d'y répondre, le colonel préférait se demander ce qu'elles révélaient sur le personnage. Ces paroles étaient-elles indicatrices de l'égoïsme primaire d'un esprit cupide et étriqué, incapable de voir plus loin que le bout de son nez ? Émanaient-elles d'un être qui se prenait pour un grand prédateur sous prétexte que rien ne venait le manger et qui avait besoin de raffermir l'illusion maintenant que la réalité lui rappelait sa véritable place, celle d'un parasite, d'un charognard ? Quoi qu'il en soit, le russe espérait que son compatriote avait compris que l'écosystème dans lequel il avait prospéré pendant des décennies venait d'être irrémédiablement bouleversé et que s'il ne pouvait s'adapter aux nouvelles règles, seule la Mort l'attendait.

Non pas qu'il souhaite la survie du marchand de canons : au contraire, il aurait été ravi d'assister à sa chute – à condition que celle-ci n'entraîne pas également celle des Agences. Vassiliev n'éprouvait que mépris et dégoût pour les hommes dans son genre, ceux qui avaient pillé leur pays à l'effondrement de l'Union Soviétique, s'étaient bâti des fortunes colossales en monopolisant les fruits du sang et de la sueur du peuple par le crime, la corruption, la collusion avec tous les ennemis du rêve communiste. Oh, l'Union était déjà à l'agonie et ses principes morts-nés quand il avait rejoint le KGB, puis la Section pour se consacrer à un autre genre de guerre autrement plus importante... toujours est-il qu'il avait cru à ce rêve, à une époque. Maintenant son nouveau rêve c'était l'alliance, cette union d'anciens ennemis face aux oppresseurs suprêmes, une mission sacrée en quelque sorte. Et Kaganovich ne cherchait qu'à en tirer profit, une fois encore. Rien de grand ne pourrait venir de quelqu'un comme lui.

Le regard gris et froid du colonel se détacha de la contemplation des trois magnats pour aller parcourir le document détaillant les termes de leur collaboration. Une compensation avait en effet été prévue mais sans doute pas à la hauteur de ce qu'espérait le vautour – et il aurait eu bien tort d'en exiger davantage. Si les Saints échouaient derechef à protéger l'humanité et que les Agences s'avéraient incapables de prendre le relais, il ne lui resterait même plus ses yeux pour pleurer ; quelques misérables dollars n'amélioreraient guère son sort après la fin du monde.

« Nous paierons vos tarifs standard. » annonça le russe en fixant son compatriote. « Nous vous offrons en sus une amnistie complète pour vos... errements passés, que ce soit du point de vue de la justice ou d'acteurs secrets ou hors-la-loi. Table rase, même pour vos problèmes avec, disons, la Cosa Nostra ou la police secrète saoudienne : nous avons de quoi persuader ce genre d'organisations de vous laisser en paix. » Cette seconde déclaration fut assortie d'un regard indifférent en direction du Cafard, fort occupé à suer à grosses gouttes. « Enfin, vous serez gratifiés d'une préférence automatique pour les futurs contrats militaires gouvernementaux dans les pays de l'alliance et ceux sous leur influence, soit quasiment tous. D'autres avantages ne sont pas à exclure selon la valeur de vos futures contributions. »

Au lieu d'un paiement immédiat, les Agences offraient des récompenses dont la valeur se révélerait sur la durée. Une sorte de prime d'intéressement à l'avenir du genre humain pour les inciter à coopérer sans traîner les pieds. Johnson s'employa d'ailleurs à renforcer ce message pour celui qui n'aurait pas compris – Vassiliev pensait toujours qu'ils auraient gagné du temps en convoquant plutôt celui ou celle qui, dans l'entreprise de Carlson, était en charge de réfléchir à la place du grand patron – en adoptant un ton sarcastique concurrençant celui de l'oligarque : « N'importe qui peut payer en argent mais nous vous proposons quelque chose de bien plus précieux : la vie et la tranquillité d'esprit. »

Le représentant russe imaginait sans peine le prodigieux agacement qui se dissimulait sous la façade impassible de la générale, elle qui était toujours courroucée d'avoir à perdre son temps avec des détails triviaux plutôt que d'aller de suite à l'essentiel. Maintenant que les bas-du-front savaient ce qu'ils avaient à gagner à participer à un plan visant à éviter leur annihilation à tous, peut-être que la conversation deviendrait plus constructive. Et cela commençait par une réponse à la question de l'irakien.

« Vous n'êtes pas seul à trouver étrange le comportement des Spectres, monsieur Al-Aswad. Il nous est impossible d'établir avec certitude les raisons pour lesquelles ils n'ont pas porté le coup de grâce ; nous avons plusieurs hypothèses mais il sera difficile de les confirmer. Et avant qu'il ne vous vienne à l'idée de vous moquer, monsieur Kaganovich, je vous invite à réfléchir aux raisons pour lesquelles nous ne pouvons envoyer d'espions ou d'ambassadeurs au Sanctuaire ou aux Enfers. »

Elle n'en dit pas plus pour le moment, ce que Vassiliev approuva. Contrairement aux politiciens qui avaient l'habitude d'accorder un poids disproportionné aux opinions, avis et propositions de ces trois multimilliardaires, les Agences ne les avaient pas convoqués dans l'intention de les placer à égalité avec leurs propres instances dirigeantes. S'ils voulaient avoir accès à davantage d'informations, ils allaient devoir mériter les accréditations nécessaires. Ainsi apprendraient-ils par exemple que leurs analystes conjecturaient soit que les morts-vivants n'avaient pas eu les moyens d'achever leurs ennemis immémoriaux et s'étaient donc contentés d'une démonstration de force, soit qu'ils avaient accompli un autre objectif plus important, rendant inutile le renversement d'Athéna. Quant à la proclamation de l'apparition, ils l'accueillaient avec suspicion, d'autant plus qu'elle n'émanait sans doute pas d'Hadès mais de l'un des Jumeaux. C'était ce que suggéraient d'antiques représentations, bien que la fiabilité des sources mythologiques soit douteuse dans le meilleur des cas...

Ignorant les menaces adressées par Kaganovich à son « confrère » – elle n'avait aucunement besoin de lui s'il lui prenait l'envie de soulager le membre le moins estimable de cette assemblée de son restant de masculinité –, Ho Sun en vint finalement au concret.

« Je vous rassure tout de suite, nous n'attendons rien de votre arsenal ou de ceux de vos collègues et il n'est pas question de combattre les « monstres » à la loyale. Il n'existe aucune solution-miracle, aucune balle en argent pour nous sauver de ces êtres dont l'armure et la puissance de feu surpassent celles d'un tank, qui sont capables d'atteindre une vitesse supérieure à celle d'un avion de chasse en une fraction de seconde, sans parler des pouvoirs que l'on prête aux chevaliers d'Or et aux divinités. » Cette réplique visait autant à enfoncer le pauvre Cafard qu'à rabaisser les prétentions du magnat russe dont l'insistance sur le « besoin » que les Agences auraient de sa présence n'avait échappé à personne. « Nous ne pouvons pas affronter ces éveillés à armes égales, face à face sur le champ de bataille. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'ils sont immortels : dans les bonnes conditions, nos Agences se sont déjà montrées capables d'éliminer des éveillés non-affiliés de puissance équivalente aux chevaliers d'Argent du Sanctuaire. »

« Bien sûr, nos méthodes impliquent des préparatifs minutieux et une analyse approfondie de la cible. » tempéra l'agent Johnson dans un souci d'honnêteté. « Nos opérations sont planifiées des semaines à l'avance, nous attendons souvent des jours que l'occasion parfaite se présente. Nous empoisonnons nos cibles, nous plaçons des bombes sous leur lit que nous faisons exploser dans leur sommeil, nous nous plaçons à un kilomètre de distance pour leur tirer une balle dans la tête depuis leur angle mort. Patience et sournoiserie sont nos alliées. Nous avons cependant développé un certain nombre d'armes destinées à nous faciliter la tâche contre ce genre d'adversaire ; c'est à leur utilisation, ainsi qu'à celles de nos techniques d'assassinat que seront formés vos hommes. »

Triste réalité que la leur : malgré tous les moyens mis à leur disposition, les Agences n'étaient constituées que de simples mortels et de quelques éveillés trop faibles pour durer ne serait-ce qu'une seconde face à un véritable chevalier en armure. Le secret était leur meilleure – leur seule – protection. Plus d'une fois il avait fallu se résoudre à laisser un criminel détenteur de pouvoirs cosmiques poursuivre ses méfaits, faute de moyen de le neutraliser sans révéler leur existence au grand jour. Ils devaient adopter une vue d'ensemble, penser au long terme : que représentaient quelques dizaines, centaines, milliers de victimes face au poids de toute l'humanité dans l'autre plateau de la balance ? Ce genre de macabre calcul était leur quotidien et il avait tôt fait de réduire en poussière les plus confortables illusions. Et l'un de ces calculs leur dictait que, tant qu'ils n'étaient pas prêts, les Saints devraient bien continuer à remplir leur rôle de bouclier.

« Avec votre aide, nous continuerons à renforcer nos effectifs, nos tactiques et notre équipement afin de nous préparer à affronter un jour les divinités et leurs serviteurs. Toutefois, l'essentiel de notre activité est ailleurs. » compléta le colonel, conscient que ce qu'il avait à dire risquait de ne pas plaire à tout le monde. Déjà que ces devoirs dégoûtaient certains de ses propres hommes... « Les factions divines ne sont pas seules à mettre notre espèce en péril, bien qu'elles représentent incontestablement le haut du panier en matière de menaces avec une grande longueur d'avance sur les autres acteurs. Néanmoins, les révélations d'il y a trente ans ont rendu ce monde bien plus dangereux que le public ne le soupçonne. La plupart du temps, notre travail consiste à faire en sorte qu'Athéna et ses Saints aient les mains libres pour affronter les ennemis qu'eux seuls peuvent vaincre : nous nous occupons de menaces mineures à l'échelle de la planète mais toujours capables de faire des milliers de morts, nous rassemblons des renseignements que nous faisons remonter aux contacts gouvernementaux du Sanctuaire... Et nous empêchons les imbéciles qui pensent qu'envoyer un avion s'écraser sur New-Atlantis ou un bâtiment de la Paradius Corp. est une bonne idée de provoquer un nouveau Tokyo. »
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Croisant les doigts, Malik Al-Aswad se contenta d'attendre les réponses aux points soulevés par ses collègues. Certaines questions étaient pertinentes, d'autres moins - mais c'en était autant qu'il n'aurait pas à poser lui-même. Ces messieurs - et mesdames - n'avaient pas fait mystère de leur animosité envers eux ; si l'idée de la collaboration leur était déjà pénible, devoir s'en faire les porte-parole les enchantait moins encore. Toute parole déplacée ne faisait qu'ajouter à un feu déjà bien nourri - ce qui n'était pas bien malin considérant que celui-ci pourrait bien sortir d'un canon s'ils poussaient le bouchon trop loin ; cela leur avait été dit il n'y a pas même un instant.
Or, l'irakien faisait son métier assez longtemps pour savoir reconnaître une personne prête à se servir d'une arme s'il en est besoin - le contraire n'est pas bon pour les affaires. Il ne savait s'il en était de même pour ses comparses, mais eut parié que c'était le cas pour Kaganovich au moins. Quant à savoir pourquoi celui-ci continuait de les provoquer si c'était le cas... Toujours est-il que le concernant, il lui semblait plus prudent de rester en retrait et laisser les deux autres déblayer le terrain - ce qu'ils firent avec un certain brio, chacun à leur manière. Qu'on ait pris soin de le loger entre deux extrêmes ne faisait que lui faciliter la tâche.

D'un autre côté - et bien qu'il se sentit presque désolé que la gravité de la situation n'arrive à captiver toute son attention, était-ce si étonnant ? - cela lui permettait aussi d'analyser ces « rivaux » qu'il n'avait rencontré que rarement. Quoique milliardaire, il était loin de rechercher l'oeil (et encore moins l'objectif) des médias ; pour les garder à distance, il se contentait de leur jeter un os à ronger de temps en temps. De ce fait, ses apparitions publiques étaient rares, surtout en des conditions qui leur auraient permis de converser plus avant - non qu'ils auraient eu grand chose à se dire, avait-il l'impression. Kaganovich, peut-être... Quand ses démons l'auraient rattrapé.

Il s'étonna de voir le regard de Vassiliev pivoter vers ce qu'il supposait être sa feuille de route vers cet entretien : ainsi avaient-ils bel et bien prévu une quelconque forme de dédommagement ? Et lui qui s'attendait presque à les voir invoquer le patriotisme - non pas d'une nation, mais du monde ; compte tenu du caractère cosmopolite de leur groupuscule, il eut été risible de faire autrement - pour les convaincre... Mais s'il ne doutait pas que certains d'entre eux se seraient très bien contentés d'un couteau sous la gorge pour convaincre les plus sceptiques, un chèque était bel et bien prévu.
Sans doute pour limiter les risques que leurs « conditions de travail » les poussent à faire quelque chose de stupide - dont ils pourraient certes effacer les traces, après les avoir effacé eux-mêmes, mais qui leur ferait perdre un temps qu'ils n'avaient manifestement pas. Sans parler du fait qu'il leur faudrait ensuite trouver de nouveaux candidats - avec tous les risques que cela impliquait de voir ce scénario se répéter indéfiniment. Si quelques zéros sur un bout de papier pouvait changer cela, c'était - ironiquement - un maigre prix à payer.

À la bonne heure ! commenta Kaganovich en se renfonçant (lourdement ; arrivé à sa corpulence, était-ce encore un choix ?) dans son siège, sans préciser lequel de ces avantages suscitait au juste son enthousiasme. Son sourire de prédateur ne l'avait pas quitté ; au contraire, il avait plus que jamais l'air d'un requin qui vient de flairer le sang de sa proie. À ceci près que cette proie était le monde, et qu'il se faisait un plaisir de festoyer sur ses restes. Rien que l'on ne puisse attendre de sa part - mais néanmoins passablement répugnant. Ou effrayant, selon l'observateur - si les chaises n'avaient été rivées au sol, Carlson s'en serait probablement écarté. Vous comprendrez que j'avais besoin de quelques... Stimulations avant de me lancer dans ce grand projet. Je ne demande qu'à collaborer... Et, bien sûr, à découvrir ces autres avantages.

Le regard amusé qu'il lança à Johnson était la seule réponse qu'il aurait de sa part : la seule « tranquillité d'esprit » dont se souciait Kaganovich était la sienne - celle qu'il se bâtirait en même temps qu'un bunker suréquipé dans quelque coin perdu au cas où tout cela devrait dégénérer, si ce n'était déjà fait. Peu lui importait que l'humanité soit amenée au bord de l'extinction, tant qu'elle n'y était totalement ; cela voudrait dire qu'il y avait encore des pigeons pour acheter. De même, l'hostilité de Ho Sun (pourtant presque palpable, assez pour faire se recroqueviller un peu plus un Cafard déjà guère impressionnant) parut glisser sur lui - sa physionomie arrondie s'y prêtant, à sa défense.

Des termes plus qu'honnêtes, en effet, commenta poliment le seul qui, des trois, ne faisait pas que dans l'armement - du moins officiellement, et je vous en remercie. Je pense que nous pouvons passer l'étape où nous vous disons n'avoir pas besoin de genre de services.... - son regard passa de l'un à l'autre de ses voisins de table - Bien que ce soit pour de différentes raisons... Et nous contenter d'apprécier votre offre.

S'il avait construit son empire sur des bases saines - sans doute plus que celles des autres invités à cette petite sauterie -, être trop honnête aurait autant attiré l'attention que de ne pas l'être assez, si pas plus. Ainsi avait-il veillé à laisser traîner de petites erreurs de-ci de-là, quelques irrégularités ; rien de trop répréhensible - ou passible d'un procès qu'il ne puisse gagner -, mais assez pour que d'éventuels enquêteurs (pour quelque compte que ce fut) aient quelque chose à se mettre sous la dent. De plus, son extraordinaire croissance lui avait bien valu quelques inimitiés parmi ses compatriotes moins doués à exploiter leurs ressources, bien qu'il n'ait aucune difficulté à les tenir à distance. Il savait exactement ce qu'il faisait ; le tout était de n'en rien laisser paraître.

Pour ce qui est de les envoyer en Enfers, j'aurais quelques idées à vous soumettre. C'est pour les ramener que ça risque d'être plus compliqué. ne put s'empêcher de commenter le mastodonte russe, jouant avec le briquet qui lui avait servi à allumer son cigare quelques instants auparavant.

Si la prétention de combattre les éveillés - et surtout leurs idoles moins révolues qu'on n'aurait aimé le croire - paraissait au mieux ambitieuse, au pire insensée, les propos suivants remettaient les choses en perspective : ils savaient à qui ils avaient à faire. Pas avec autant de détails qu'il le voudrait, et ce n'était pas faute d'avoir étudié toutes les données à disposition - mais plus qu'il n'en fallait pour se dire experts en la matière, à un niveau humain tout du moins. Cela forçait le respect, on pouvait le leur laisser.
Malgré les fortes personnalités en présence, tous se turent religieusement alors qu'on leur donnait le détail des opérations. Pas tant par respect que parce que cela déterminerait le type de matériel qu'ils devraient fournir, les conseils qu'ils allaient pouvoir donner - et, à ce titre, les bénéfices qu'ils pourraient en tirer. Si hauts placés qu'ils soient, ils restaient des commerçants : en tant que tels, ils devaient préparer leurs arguments de vente. Un principe élémentaire pour des gens de leur trempe, que même Roman Carlson semblait avoir maîtrisé.

Pardonnez ma curiosité, répondit le directeur général Al-Aswad aux précisions de Vassiliev, mais puisque vous semblez collaborer avec les Saints... Ou en tout cas en être plus proches que des autres, même sans pouvoir vous révéler... Savez-vous pourquoi ils ne sont pas intervenus quand Poséidon a pris l'humanité en otage ? L'on pouvait sentir à sa manière d'évoquer la divinité qu'il avait encore du mal à prêter foi à son nom. Comme vous le dites vous-mêmes, ils interviennent la plupart du temps... Or, si mes informations sont exactes, il n'y a qu'à Paris que leur présence ait été signalée à ce moment-là, bien que la ville ne soit pas directement menacée.
Pour ma part, je suis surtout surpris que la Paradius Corp. n'ait pas encore été démantelée... lança Kaganovich en s'allumant un nouveau cigare. Je ne serais pas surpris qu'il y ait encore des choses à dénicher.

Au ton de sa voix, Malik Al-Aswad pouvait presque deviner qu'il attendait que la sinistre réputation acquise par la compagnie des suites des récents événements la consume toute entière pour pouvoir la racheter, sans doute pour une bouchée de pain. C'était le genre de trophée macabre qu'il prendrait un certain plaisir à contempler. Du reste, la question était pertinente : après la révélation de Poséidon, et les actes dont il s'était rendu coupable, qu'était-il advenu de la Paradius Corp. ? Se pouvait-il qu'il ait caché d'autres éveillés dans les rangs de ses employés ?

S-si vous avez tant que ça b-besoin d'éveillés, pourquoi ne pas faire appel aux Ch-chevaliers Noirs ? C-ce sont des mercenaires aussi, après tout - et plus p-puissants ! risqua Carlson, s'attirant immédiatement le regard médusé de ses collègues bien mieux informés : il ne se doutait probablement pas de la réaction qu'il allait entraîner. J'ai m-moi-même déjà envisagé...

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La générale était lasse des pitreries de ses interlocuteurs. Elle ressortait déjà d'une réception oiseuse où les gens avaient passé des heures à parler pour ne rien dire et quand elle repensait à la montagne de travail qui l'attendait encore à la sortie de cette rencontre-ci... Pour le magnat russe, le temps c'était de l'argent mais pour elle il se traduisait en vies humaines – qu'il s'agisse de les sauver ou de les abréger, ce qui revenait au final à la même chose quand son rôle était de tuer l'un pour protéger l'autre. Elle avait mieux à faire que de supporter les bégaiements de Carlson et surtout les « traits d'esprit » de Kaganovich.

Recadrer à nouveau le marchand de mort ne leur vaudrait hélas qu'une énième rodomontade. Plutôt que de lui signifier que les Agences se passeraient de ses suggestions et qu'il ferait mieux de rester sagement dans son coin à attendre qu'on le sonne, elle était prête à le laisser se comporter en mâle dominant si cela lui faisait plaisir. Peut-être se comporterait-il en adulte ensuite.

Jusqu'ici, l'irakien restait le seul à ne pas s'être départi de son aura de sérieux et de professionnalisme – celle de Carlson n'avait même pas tenu deux minutes. Ho Sun était quasiment sûre qu'il restait volontairement en retrait, image parfaite de l'élève modèle profitant des réponses aux questions plus ou moins stupides du cancre et du petit caïd de la classe sans avoir à essuyer du même coup les rebuffades, collectant les bons points revenant à une voix de la raison rendue d'autant plus appréciable au milieu des inepties de ses petits camarades. La scène était si bien orchestrée, comme un fait exprès, qu'elle en vint à se demander s'ils ne s'étaient pas concertés auparavant. C'eût été beaucoup présumer des talents d'acteur du Cafard toutefois... On ne lui enlèverait pas de l'idée que le dégoulinant homme d'affaires était de trop dans cette pièce : ils auraient très bien pu s'offrir ses services sans avoir à lui accorder les mêmes privilèges qu'aux deux autres milliardaires.

Ce fut Johnson qui s'attela à satisfaire la curiosité somme toute légitime d'Al-Aswad. L'asiatique lui fit passer sa tablette, permettant à l'agent d'étayer ses propos par le truchement du grand écran. Il sélectionna avec dextérité quelques documents préparés à l'avance, ramenant la vidéo de l'affrontement de Paris accompagnée cette fois d'un second enregistrement montrant deux hommes en train de s'adresser au conseil municipal. Une transcription de leurs discours défilait à la droite de cet extrait dans laquelle ces individus s'identifiaient en tant que Saints d'Athéna.

« Le Sanctuaire avait décidé de prendre officiellement la ville sous son aile, d'en assurer la protection au grand jour. Pour ce faire, l'un de leurs chevaliers d'Or – Elarius du Sagittaire – a renoncé à son poste afin d'être affecté à Paris de manière permanente. Les raisons précises de ces actions ne peuvent être confirmées mais nous opérons sur la base de notre postulat le plus pessimiste, à savoir que les Saints n'ont plus la force nécessaire pour défendre l'ensemble de la planète et concentrent donc leurs efforts sur un nombre indéterminé de points stratégiques. »

Mais en quoi ces points étaient-ils stratégiques justement ? Là aussi ils en étaient réduits à des suppositions. Cette incursion n'avait en tout cas pas arrangé les affaires de l'Agence française, contrainte de plier bagage du jour au lendemain en évacuant toutes leurs installations en région parisienne. Vassiliev et ses camarades en avaient fait de même quand le Golem était apparu à Moscou et même avant, dès que Poséidon avait tombé le masque à New York et que leurs analystes avaient considéré la possibilité d'une attaque sur leur capitale : toute preuve des activités russes dans la partie occidentale du pays avait été effacée, leur personnel et matériel déplacé en Sibérie, au-delà du Cercle Polaire ou ailleurs... De telles précautions coulaient de source, qu'on cherche à se soustraire au regard des Marinas ou d'Athéna.

Il y avait cependant des gens ici qui avaient du mal à voir certaines évidences. Le colonel venait pourtant tout juste d'exposer la raison pour laquelle les Agences ne permettaient pas qu'on s'en prenne à l'entreprise de l'Empereur des Océans...

« Personne ne s'en prend à la Paradius Corp. » rétorqua Vassiliev en détachant bien chaque syllabe. « Tous les gens sains d'esprit savent pertinemment que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Nous pourrions la faire s'écrouler très facilement certes mais ce serait une décision stupide à plus d'un égard. Tout d'abord parce que cela ne diminuerait en rien la dangerosité des Marinas ; ils n'ont nul besoin d'argent pour faire autant de dégâts qu'une arme de destruction massive. Par contre, il est permis d'espérer qu'une surveillance discrète et indirecte de cette compagnie nous renseigne sur leurs intentions plus bénignes, voire porte à notre attention de possibles porteurs d’Écailles ; dans le cas où ce groupe serait démantelé il nous faudrait chercher leur nouvelle couverture. Enfin et surtout, à votre avis quelle serait la réaction de Poséidon si nous lui prenions son jouet ? »

Soit son compatriote n'y avait pas prêté attention soit il se payait leur tête une fois de plus. Si elle s'écoutait, Ho Sun mettrait le bègue et la forte tête à la porte avant de poursuivre l'entretien avec le seul Al-Aswad en lui faisant confiance pour passer ensuite le message à ses confrères. L'intervention suivante du PDG américain n'aida pas à améliorer ce jugement déjà peu amène.

Pour la première fois depuis le début de la séance, elle laissa échapper un soupir. Avec ça, Carlson venait de toucher le fond. Il était de la responsabilité de la générale de l'empêcher de se mettre à creuser faute de quoi la conversation devrait descendre à son niveau, au fond d'un puits de médiocrité. Elle croisa les mains et se mit à l'aise sur son siège.

« Monsieur Kaganovich, vous avez ma bénédiction. » annonça-t-elle avec un sourire cordial. Le colosse russe se leva immédiatement, comme s'il n'avait attendu que ces paroles – ce qui était sûrement le cas. Deux enjambées pour se placer dans le dos du Cafard, à qui il infligea aussi sec une claque bien méritée à l'arrière de la tête avec tant de force que le visage du malheureux s'écrasa contre la table en émettant un son des plus satisfaisants, puis il revint à sa place comme si de rien n'était. Carlson se releva lentement, les larmes aux yeux, honteux et endolori.

La représentante chinoise enfonça le clou avant de passer à la suite : « Vous avez raison, la sous-traitance a parfois ses avantages. » Sans parler de la maltraitance... « Pour répondre à votre question monsieur Carlson, nous ne faisons pas suffisamment confiance aux Saints pour leur révéler notre existence, de peur qu'un des leurs ne les trahisse et ne passe à l'ennemi avec cette information. Il va de soi que nous sommes encore moins enclins à rechercher la collaboration d'une faction à l'influence tentaculaire composée en grande partie de criminels, d'égoïstes notoires et de rebuts de la chevalerie ayant brisé leurs serments. Je vous invite de plus à ré-examiner les images suivantes... »

Elle reprit la tablette des mains de Johnson et fit réapparaître les images de la bataille de Paris et des deux dernières attaques de la capitale nippone – décidément, cette ville n'avait pas de chance. La générale pointa obligeamment le visage de l'unique individu impliqué dans chacun de ces trois événements. « Grand guerrier de Poséidon et massacreur de civils innocents ; vous n'avez pas besoin du bilan précis du premier passage de ce Marina à Tokyo pour imaginer le nombre de victimes. Même s'il a renié son ancienne allégeance, le fait que l'Ordre Noir accepte de tels individus dans ses rangs devrait vous inciter à reconsidérer vos paroles. »

Reposant l'instrument avec un calme souverain, elle fixa tour à tour chacun des trois industriels. « Je pense que l'essentiel a été dit de notre côté. Avez-vous quelque chose à ajouter, d'autres questions, constructives de préférence ? »
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Quand on l'avait convié à une réunion dite de la plus haute importance, Malik Al-Aswad ne s'attendait pas à ce que certains des propos tenus soient à la limite du burlesque. Non que l'on puisse en blâmer leurs hôtes, qui s'efforçaient de leur mieux de garder leur calme - mais même toute la patience dont ils avaient pu s'armer, même le stoïcisme inspiré par leur parcours militaire avait ses limites.
Et elles venaient d'être franchies.
Preuve en fut de l'autorisation donnée à Kaganovich d'y mettre bon ordre : celui-ci ne se fit pas prier. S'ils auraient sans doute été ravis de s'en charger eux-mêmes, sans doute avaient-ils jugé préférable de passer par un tiers, du moins tant qu'il n'était pas question de mesures plus extrêmes. Hélas, si la stupidité seule avait été motif de meurtre, la population terrestre s'en verrait grandement diminuée.

Le bruit d'une certaine tête heurtant une certaine table - « un fâcheux incident », dirait le Cafard à ses collaborateurs, de crainte qu'il n'en arrive un autre - se propagea dans la pièce. Le soulagement fut aussi général que bien camouflé - à une exception près. Alors qu'il était resté relativement impassible jusque là, celui qu'on appelait le « Lion du Désert » - bien qu'il n'aime guère l'appellation, qu'il trouvait désuète et excentrique - ne masqua pas son agacement face à ce qui aurait fort bien pu passer pour un spectacle comique.
Tout d'abord parce qu'il était venu interrompre des discussions du plus grand sérieux, et par extension lui-même qui s'efforçait de le rester - il était bien le seul de leur côté de la table - ; ensuite parce que le geste-même semblait le révulser. Il pouvait paraître étonnant pour un fabricant d'armes d'être sensible à un acte de violence, mais après tout, ils se contentaient de manipuler les chiffres ; ce n'étaient pas eux qui avaient du sang sur les mains. Du moins en principe.

Il eut toutefois la politesse de ne rien en dire, même s'il lui fallut un instant pour gommer de son visage toute trace de contrariété - celui pour Kaganovich de regagner son siège et pour Carlson de remettre en place ses verres brisés avec ce qu'il lui restait de dignité. Ce n'est qu'une fois le calme restauré qu'il s'attela à répondre aux éléments lui ayant été dévoilé, faisant totalement abstraction de la mascarade à laquelle il venait d'assister.

S'ils sont aussi affaiblis que vous le dites, n'est-ce pas la pire chose à faire que de déclarer officiellement Paris sous leur protection ? Leurs troupes seraient alors trop faibles pour constituer une force dissuasive, et si les... Spectres - il parut buter sur le mot - les ont épargnés, ce ne sera pas forcément le cas de tous leurs adversaires, qui pourraient faire de Paris une cible prioritaire. Vous vous êtes dits associés à la France, avez-vous des installations sur place au cas où cela devrait se produire ?
Soit ça, intervint Kaganovich tout en s'armant d'un nouveau cigare - le volume de ceux-ci était tel que son cendrier était déjà sur le point de déborder, soit ils font semblant d'être en train de crever pour qu'on vienne les attaquer. Ils espèrent peut-être faire un baroud d'honneur en utilisant la ville comme bouclier. S'ils sont acculés, je ne serais pas surpris qu'ils sacrifient l'humanité si ça peut leur permettre de gagner cette guerre une fois pour toute. Personne ne peut être aussi altruiste : le jour viendra où ils vont en avoir plein le cul.

Si apprendre qu'il ne pourrait pas emporter un morceau de la Paradius Corp. pour sa collection l'avait déçu au plus haut point, son petit entretien avec la tête « pensante » de Carlson Industries avait paru le revigorer. Et si certaines des idées qu'il suggérait faisaient froid dans le dos, il n'était pas forcément dans l'erreur pour autant... Et c'étaient autant de scénarios auquel FIRMAMENT avait déjà dû penser. Et tous les personnages-clés de l'organisation étaient aussi pragmatiques que ceux qu'il avait en face de lui, il ne faisait aucun doute qu'ils avaient envisagé le pire.
Ce qui n'avait sans doute fait que renforcer leur volonté de prendre les choses en main - ce qui pouvait bien avoir amené à leur présence ici. Car au même titre que leur agence qui s'étendait à travers plusieurs pays, chacun de leurs nouveaux collaborateurs (n'étaient-ils pas tous encore là ?) disposaient d'un vaste réseau de production et de distribution sur une bonne partie de la planète. Un avantage qu'ils comptaient sans doute exploiter pour faciliter leur déploiement.

Pas de question pour ma part, ou sans doute rien que je ne puisse trouver dans les détails de votre future commande. Vous pouvez compter sur mon entière et totale collaboration, et à travers moi celle de mon entreprise.

Il n'estimait pas nécessaire d'en dire plus : ils devaient déjà savoir qu'il avait perdu une partie de son empire - menue, mais une partie néanmoins - dans la destruction de Tokyo. Cela aurait suffi à le motiver si le salut de l'humanité n'y était pas parvenu, avant de subir davantage de dégâts matériels. Il était probable qu'il en aille de même pour ses deux collègues, quand bien même il n'avait pas vérifié.

De même pour moi, lança Kaganovich alors qu'il crachait un nuage de fumée. Souriant, il adressa à Vassiliev un regard torve : Envoyez votre paperasse par ici. J'adore casser les jouets des autres enfants.

B-bien entendu, bredouilla Carlson, essayant de faire tenir en place les ruines de ses lunettes bon marché. Si v-vous-mêmes avez des questions... Il interrompit sa phrase pour ne pas la finir, même lui semblant se rendre compte qu'il n'avait rien à leur apprendre qu'ils ne sachent déjà. Qu'ils le connaissaient probablement mieux qu'il ne se connaissait lui-même - lui et toutes les ficelles dont il était le pantin. À partir de quand aurez-vous besoin de nos s-services ?

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N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
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Le président américain n'avait eu d'autre choix que de révéler l'existence des Agences à certains membres du Congrès, multipliant d'autant les risques de fuite, et pour couronner le tout ces derniers leur avaient imposé d'impliquer ce magnifique panel de représentants du complexe militaro-industriel dans leurs efforts. On ne pouvait pas s'attendre à ce que des politiciens gardent éternellement un secret d'une telle d'ampleur, sans parler des employés du trio de marchands de mort. La course contre la montre était d'ores et déjà engagée, ce n'était plus qu'une question de temps avant que leur secret ne soit éventé. En sa qualité de responsable en chef de la discipline et de l'idéologie – ainsi que du contre-espionnage, ce que même ses deux confrères assis à cette table n'étaient pas autorisés à savoir – dans sa propre organisation, Ho Sun trouvait cette situation tout bonnement inacceptable.

Dans un tel contexte, les hommes comme Carlson représentaient davantage un risque qu'un atout. Il semblait avoir retenu la leçon mais en cas de récidive lors d'une prochaine réunion, elle n'hésiterait pas à exiger qu'il soit écarté des discussions futures ; Johnson et Vassiliev partageaient très certainement son avis sur la question. Les Agences n'accordaient qu'une confiance toute relative aux trois magnats mais ceux-ci auraient tout de même à gérer des informations extrêmement sensibles : si l'un d'eux n'était pas capable de faire preuve d'un minimum de bon sens, mieux valait l'exclure au plus vite avant qu'il ne fasse quelque chose de stupide.

Heureusement, Al-Aswad ramenait la conversation sur un terrain plus productif. Paris n'était certes pas la seule ville à s'être placée sous l'égide des Saints mais son cas représentait une source de perplexité sans fin, d'un intérêt d'autant plus élevé puisqu'il s'agissait de la capitale d'un des pays-membres de l'alliance.

« Le Sanctuaire entretient des relations avec de nombreux gouvernements cependant ceux-ci n'ont au mieux qu'un rôle consultatif dans leur processus de décision, la plupart de leurs actions restent unilatérales. Nous ne pouvons qu'espérer que la stratégie d'Athéna est à la hauteur de sa réputation de Déesse de la Guerre et de la Sagesse. » répondit la générale en évitant soigneusement l'emploi du verbe prier. « Les autres villes placées sous sa protection n'ont pas subi d'attaques par contre, l'hypothèse de la cible prioritaire apparaît donc peu probable. Quant à nos installations à Paris... »

Elle fit signe à Johnson de prendre le relais. Il avait été convenu que c'était à l'américain de parler au nom des Agences occidentales, mais elle se doutait déjà de ce qu'il allait dire.

« Au cas où une attaque de même ampleur que la précédente viserait à nouveau Paris, nous serions de toute façon dans l'incapacité de défendre la ville. Notre capacité de réponse rapide est insuffisante pour gérer efficacement un tel scénario, pas sans un niveau inacceptable de dommages collatéraux. Le choix a donc été fait de ne maintenir qu'une présence observatrice, sans personnel ou matériel critique, en laissant la protection aux seuls combattants réellement à même d'affronter la menace à armes égales. »

Vassiliev acquiesça sombrement avant de se charger de réagir aux propos de son énorme compatriote.

« Tout le monde n'est pas comme vous monsieur Kaganovich. Les motivations profondes des Saints restent un mystère, nous pouvons douter de la véracité de leurs déclarations mais il n'en reste pas moins qu'ils sacrifient leurs vies sans en retirer un quelconque avantage... à part peut-être au niveau de l'amour-propre, si vous y tenez. »

Son expression n'avait pas changé et pourtant ses traits étaient devenus durs comme de la pierre. Elle savait qu'il se rappelait les événements de Moscou, parfait exemple de tout ce qui rendait leurs ennemis si redoutables. Un éveillé pouvait passer inaperçu à condition de dissimuler son armure et ses pouvoirs ; il pouvait surgir de nulle part, faire un carnage et repartir comme il était venu, tout cela en l'espace de quelques minutes. Le temps que les Agences arrivent sur les lieux, il était déjà trop tard et il ne restait plus qu'à faire le bilan.

Paris était indéfendable mais tel était le cas de la planète entière. Ils ne pouvaient pas prévoir où et quand l'ennemi frapperait. Même s'ils le pouvaient, l'installation des mesures de défense représentait un cauchemar logistique insurmontable et leur utilisation impliquait d'énormes pertes civiles – impossible d'évacuer la population suffisamment vite pour pouvoir contre-attaquer avant le départ de la cible. Ils ne pouvaient pas raser des quartiers entiers au missile balistique ou à l'arme thermobarique, pas plus qu'ils ne pouvaient noyer des zones habitées sous le gaz toxique et les pathogènes biologiques. Impossible également de disposer des batteries de lasers militaires à très haute énergie à tous les coins de rue – leur seule arme capable de contrer la vitesse d'un chevalier d'Or, du moins une fois que français et américains auraient réussi à combiner leurs technologies respectives.

Ce constat d'impuissance, toutes les Agences l'avaient réalisé il y a trente ans et il restait toujours d'actualité. Chaque organisation s'était alors lancée dans l'exploration de différentes pistes visant à résoudre ou contourner le problème. Dans le cas chinois, la réponse avait été de mettre à profit leurs effectifs massifs pour tenter de créer une réelle armée éveillée dotée d'armements appropriés ; la France et le Japon avaient fait le choix de la course à la technologie. Quant aux américains et aux russes...

La générale chassa cette pensée, la bannit dans les tréfonds de son esprit tandis que son visage maintenait la rigidité d'un masque mortuaire. Tout ce qui comptait c'est que maintenant les Agences mettaient en commun leurs méthodes, leurs découvertes, les fruits de leurs avancées. Elle ne savait pas ce qu'il ressortirait de cette collaboration ni dans quelle mesure les marchands de mort pourraient apporter leur pierre à l'édifice – un gros caillou mal taillé peut-être dans le cas du Cafard – mais il était indéniable qu'elles faisaient des progrès. Enfin, les éveillés supplémentaires seraient utiles au moins, il n'y avait jamais assez de cobayes.

La première prise de contact s'achevait, les industriels – tous sauf un – ayant assimilé les informations transmises. Carlson posait une question idiote, pour ne rien changer, et la faute n'en revenait pas à la remontrance musclée de son homologue ; il n'avait pas frappé si fort. Vassiliev se chargea fort charitablement d'éclairer sa lanterne, non sans l'avoir auparavant gratifié d'un rictus reptilien.

« Votre coopération est requise immédiatement et notre... partenariat prendra effet dès que vous aurez signé ce dernier document. »

Le colonel sortit trois nouveaux feuillets ainsi que son stylo et fit passer le tout aux milliardaires, comme au début de la rencontre. Après un hochement de tête affirmatif de l'asiatique, Johnson sonna la conclusion de l'entretien.

« S'il n'y a pas d'autres questions, je pense que nous pouvons déclarer cette réunion terminée. Vous serez libres de partir une fois votre signature apposée. »

Ho Sun se leva après un intervalle de courtoisie d'à peine quelques secondes. Elle ne souhaitait pas s'éterniser ici avec toute la besogne qui l'attendait encore aujourd'hui. Lorsqu'elle ouvrit la porte de la salle, elle se trouva face au spectacle incongru d'un agent en lunettes et costume noirs chargé d'un magnifique bouquet de fleurs fraîchement coupées. Sans perdre sa contenance, elle leva un sourcil interrogateur, ce qui poussa l'agent à lui remettre un papier plié en deux. Elle l'ouvrit, le lut, le fourra dans sa poche puis délivra l'homme de son odorant fardeau... avant de tourner les talons et de remettre le bouquet à Kaganovich avec un sourire gracieux.

« Les lys blancs sont ses préférées. Avec nos compliments ; vous n'aurez à dépenser ni votre temps ni votre précieux argent en fin de compte. »

Cachée par le bouquet, le regard qu'elle adressa à Johnson – même si elle savait que ce n'était pas personnellement de sa faute – était éloquent. Bande de cabotins.
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Je vois, répondit, pensif, le PDG de Nebula. Je m'étonne qu'on les laisse agir aussi librement alors que la nature de leurs actions sont, comme vous le dites, au mieux obscures à la plupart d'entre nous...
Je ne pense pas qu'on leur laisse vraiment le choix, intervint Carlson, émettant un propos sensé pour ce qui était peut-être la première fois. Ils ne doivent pas avoir souvent le temps de demander la permission...
Je serais curieux de savoir comment ils réagiraient si un de ces pays les envoyait bouler, renchérit Kaganovich, goguenard. Qu'est-ce que vous croyez qu'ils feraient ? Les protéger par la force ?

Bien sûr, aucun pays n'avait d'intérêt à le faire, en autant que ladite protection ne leur coûte rien en retour : on ne pouvait décemment pas les blâmer pour les actions d'un groupe qui n'hésitait pas à s'affranchir de tout avis autre que le leur. La question n'en était pas moins pertinente : dans une ère post-Colère du Trident, où l'animosité envers les éveillés était à son comble, comment réagiraient-ils si on leur refusait le droit d'entrer - si on les empêchait d'agir librement ?
Seraient-ils prêts à forcer le passage au travers des authentiques défenseurs du pays au nom de leur propre bien ? Pire encore, cela s'était-il déjà produit ? S'ils étaient les seuls à agir dans l'intérêt de l'humanité - en tout cas les seuls encore actifs, les dieux nippons ayant payé chèrement leur ingérence -, cela ne s'en faisait pas moins à son corps défendant... Et risquait de créer quelques tensions dans les temps à venir.

Cela ne posait peut-être pas de problème dans les temps anciens, si leur ordre l'était autant qu'ils voulaient bien le laisser croire... Mais avec le temps, l'homme avait créé des lois et des restrictions - et la plupart d'entre elles voyaient d'un mauvais œil l'intervention de troupes armées, toutes divines qu'elles soient, sur un territoire qui n'est pas le leur - à fortiori si elle ne dépend d'aucun commandement auquel on puisse s'adresser officiellement.
Certes, ils seraient déjà partis avant d'être confrontés aux autorités locales dans la plupart des cas - il se pouvait même que celles-ci ne soient pas au courant de leur présence tant leur passage se serait fait à la vitesse de l'éclair, et le terme était ici à prendre au sens littéral.

Mais la Déesse de la Guerre et de la Sagesse se permettrait-elle de faire la sourde oreille si ceux-là même qu'elle était censée protéger commençaient à lui reprocher ses méthodes, maintenant qu'ils savaient où la trouver ? Prétendrait-elle agir pour un bien qu'ils ne peuvent comprendre au mépris de ce qu'ils pourraient en penser ? Athéna avait-elle conscience de mettre le doigt dans cet engrenage au moment de faire son discours, ou aurait-elle désormais à s'en mordre les doigts ? L'Enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions.

Et bien, souhaitons donc à Paris que les forces du mal n'aient pas envie de s'accaparer la tour Eiffel. conclut le mastodonte.

Malik Al-Aswad n'y vit rien à rajouter, pas plus que Roman Carlson. Si les Saints s'étaient montrés relativement efficace dans leur sauvegarde de l'humanité - au moins jusqu'à ce jour -, le gros de leurs forces étaient composées de très jeunes gens - d'enfants, pour le dire clairement. Si les informations dévoilées au grand public ne révélaient rien sur leurs méthodes de recrutement (si ce n'est quelques théories fumeuses), comment être rassurée à l'idée que ses « protecteurs » - ceux-là même qu'on dit capable de déchirer le ciel et de fendre la terre - ont encore l'âge de prendre une pause-goûter ?

Tous signèrent d'un même geste le contrat qui leur était présenté, d'une main plus ou moins rassurée - mais si Carlson hésita un instant, relever les yeux vers Ho Sun finit de le convaincre. Repoussés vers l'avant, les papiers furent collectés, scellant pour de bon leur participation à cette opération de grande envergure.
S'ils appréhendaient ce contrat particulier chacun à leur manière de par leurs différentes personnalités, tous n'en seraient pas moins un apport substantiel aux travaux de cette fameuse organisation - quelle que soit sa réticence à les faire entrer dans l'équation.

Les derniers détails furent échangés - notamment pour leur faire savoir qu'on les contacterait, et non l'inverse, en cas de besoin, bien qu'un numéro d'urgence (et on insista sur le mot urgence) fut mis à disposition en cas de besoin. Scrutant sur la carte où était inscrit ce dernier, Malik Al-Aswad n'osa imaginer le nombre de concessions que cette seule mesure pouvait bien représenter avant de la faire disparaître dans sa poche... Juste à temps pour voir Ho Sun remettre un bouquet de fleurs à son collègue.

C'est bien aimable de votre part, fit l'intéressé, sans doute moins touché par le geste que par l'économie qu'il représentait. Ce n'était peut-être pas grand chose à l'échelle de ses richesses, mais c'était toujours ça de gagné. Je lui aurais bien remis vos salutations, mais puisque je ne suis jamais venu ici...

Cet entretien - comme la suite de leur participation - était bien entendu tenu au secret ; s'il avait pu briller par son humour particulier - d'aucuns diraient mordant - tout au long de l'entretien, il convenait de ne pas l'oublier... Et de prendre les précautions nécessaires pour que leur personnel respectif ne découvre pas à quoi avait réellement été allouée cette partie de leur emploi du temps. Cela se saurait bien assez tôt, autant ne pas précipiter les choses. Les salutations d'usage échangées, les trois géants de l'industrie furent raccompagnés jusqu'à la porte, où ils récupérèrent leurs effets personnels. Sortant le premier d'une dernière série de vérifications d'usage, l'irakien perçut le pas lourd de Kaganovich sur ses talons.

Les deux hommes se retrouvèrent côte à côte sur le trottoir alors que les premières gouttes d'une pluie fine se mettaient à tomber, attendant que leurs chauffeurs daignent acheminer jusqu'à eux leurs véhicules respectifs. Le Cafard, lui, s'était engouffré dans un taxi à quelque distance de là - on ne pouvait lui reprocher de ne pas savoir rester modeste... À moins, bien sûr, que nul n'ait voulu s'abaisser à transporter à son bord un homme frappé d'un tel sobriquet. Ni l'irakien ni le russe ne cherchèrent à s'abriter de la bruine naissante : leurs voitures seraient bientôt là, avant que cela n'ait pu s'aggraver - et il en fallait plus pour les inquiéter, quand bien même la facture de leurs costumes ne serait pas nécessairement du même avis.

Jolis boutons de manchette que vous avez là, fit soudain Kaganovich, le bouquet sous le bras, en les désignant du bout de son cigare - à assez bonne distance que pour ne pas répandre de cendres sur sa manche, une délicatesse étonnante de sa part.
Ah, je vous remercie. fit Malik Al-Aswad, levant le bras devant lui pour lui-même les observer. Je les ai depuis un moment.
On n'en voit pas tous les jours, des comme ça. ajouta-t-il en tétant son barreau de chaise. Il faut y voir un sens particulier ?
Ils me rappellent mes origines.
Ah, oui. Je me souviens avoir lu ces rumeurs... Vos ancêtres étaient agriculteurs ou quelque chose comme ça ?
Quelque chose comme ça.

Kaganovich poussa un jappement de rire ; Malik Al-Aswad eut un sourire énigmatique. Contrairement à ce que l'on aurait pu attendre de sa part, le colosse ne semblait pas le faire descendre dans son estime en supposant ses débuts modestes. Après tout, lui-même n'était pas né dans sa fortune - même s'ils avaient dû la construire de bien différente manière. Une limousine immaculée finit par se garer devant lui, et le titan russe s'y engouffra sans même éteindre son cigare en lui adressant un dernier signe de la main. Son sourire en coin ne l'avait pas quitté - celui d'un homme qui vient de faire une bonne affaire ; puisse-t-il ne pas s'y tromper.
Finissant de réajuster les affliquets qui clôturaient ses manches - une paire de faux dorées -, Thanatos profita d'être seul pour laisser son expression s'affadir jusqu'à redevenir son masque habituel. S'il ne lui était pas particulièrement difficile de jouer la comédie - même si s'efforcer de paraître humain aurait paru dégradant à plus d'un des siens -, cela ne lui paraissait guère naturel. Fort heureusement, ce n'était pas à lui que cela devrait le sembler s'il voulait que sa couverture reste préservée. Il pensait avoir assez bien joué son rôle, et par ce biais placé ses premiers pions sur ce nouveau plateau de jeu qui se profilait à l'horizon.

Et pourquoi pas même en écrire une partie des règles.

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N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
[Frontline] Ici se joue le sort du monde... 1445931577-thanatos-signature-03
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Simulation n°614493 : Failure, D-1138, GP.
Simulation n°614494 : Failure, D-837, WNC.
Simulation n°614495 : Failure, D-2317, I9CF.
Simulation n°614496 : Failure, D-1688, QME.
Simulation n°614497 : Failure, D-1725, WNC.
Simulation n°614498 : Failure, D-1981, NW.
Simulation n°614499 : Failure, D-946, NW.
Simulation n°614500 : Failure, D-2004, KS.


Numéro 2 lança la méta-analyse de ses 500 simulations quotidiennes et archiva dans le même temps l'enregistrement de la réunion qui venait de se terminer, complété par les paroles échangées entre Kaganovich et Al-Aswad récoltées par l'entremise d'un programme de la NSA infiltré dans le téléphone portable du russe, le transformant en micro-espion ; dans son taxi, Carlson était également sur écoute.

Toujours aucune solution en vue malgré l'arrivée de ces nouveaux partenaires, aucune issue. Il y avait encore beaucoup trop de zones d'ombre, il lui manquait des informations cruciales.

Peut-être que le discours qui commencerait d'un moment à l'autre à Tokyo lui apporterait quelques-unes de ces informations manquantes. Il y avait également de grandes chances pour que toutes ses simulations jusqu'à ce jour soient rendues obsolètes suite à la prise de parole d'Athéna. Numéro 2 avait envisagé la possibilité d'une répétition de l'annonce historique d'il y a 30 ans mais sans savoir si la prétendue divinité était bel et bien incarnée ni connaître les personnalités de ses conseillers ou les tenants et aboutissants de la politique interne du Sanctuaire, il lui avait été impossible d'évaluer la probabilité d'un tel événement. Les particularités propres à Athéna rajoutaient de nouvelles variables dont il lui faudrait également tenir compte en décortiquant ses propos : il s'agissait-là d'une entité théopotente de type commensale ou mutualiste, contrairement à la plupart de ses congénères parasites. Tout ou partie des opinions exprimées seraient donc celles de l'hôte, et comme Numéro 2 ignorait bien sûr son identité...

Malgré ces incertitudes, Numéro 2 avait obtenu toutes les autorisations nécessaires de la part du comité de direction de FIRMAMENT. À présent raccordé aux réseaux de surveillance français, britanniques, russes, chinois, iraniens, nippons et britanniques en plus de ses sources habituelles – FBI, NSA, DHS, ISA, CIA... –, Numéro 3 lui faisait parvenir un flux constant de données en provenance de la planète entière, en plus de quarante langues différentes. Chaînes de radio et de télévision, caméras de surveillance, sites internet, forums de discussions et réseaux sociaux, transactions bancaires, messageries privées, conversations téléphoniques, images et sons transmis par les objectifs et micros d'appareils connectés... tout passait au crible depuis plusieurs jours déjà afin d'alimenter une série parallèle de simulations. Numéro 2 n'avait pas les moyens nécessaires pour traiter l'intégralité de ces informations et devrait donc concentrer ses efforts sur un certain nombre de personnes d'intérêt : politiciens, journalistes, chefs militaires, religieux et d'entreprise, célébrités, intellectuels influents et bien d'autres encore. À l'espionnage de ces leaders d'opinion s'ajouterait celui des réseaux de l'ombre où se côtoyaient les anonymes et les criminels, les marginaux et les hackers... ainsi que celui d'un échantillon représentatif de la population mondiale, une méthode imparfaite dont il faudrait se satisfaire en l'absence d'alternative applicable avec les ressources à sa disposition. Tout cela était absolument illégal, anticonstitutionnel même mais ce n'était pas à Numéro 2 de s'en préoccuper, son rôle se limitait à obéir aux ordres.

Numéro 2 ne réussirait pas à prévoir avec exactitude la réaction humaine au discours d'Athéna, pas même en ajustant ses modèles une fois le contenu dudit discours connu. Il ne s'agissait pourtant pas d'un gaspillage de temps et d'énergie : on lui avait appris que même ses erreurs pouvaient se révéler riches d'enseignements – soit parce qu'elles lui permettaient de s'améliorer, soit parce que la recherche des causes de cette erreur, de cette déviation par-rapport à ses prédictions amenait à la découverte d'un nouvel élément important.

Un mouvement à Tokyo ; une jeune fille flanquée d'un chevalier d'Or en armure se dirigea vers le podium et entama le discours sans préambule. Le niveau 5 – que la base de données identifiait comme l'un des éveillés présents lors de l'attaque de Paris – aurait d'ordinaire été la première priorité de Numéro 2 mais il ne donnait aucune indication de vouloir prendre une part active à cette opération de communication. La reconnaissance faciale et vocale trouva une correspondance pour le réceptacle de l'entité théopotente : Athena Blackwell, déjà fichée en tant que chevalier d'Argent. Numéro 2 modifia la classification, faisant passer l'américaine du niveau 4 au niveau 6, mit à jour sa chronologie personnelle et envoya le tout au comité de direction et aux différents Départements concernés, assorti d'une recommandation concernant le déploiement d'un dispositif de protection des éventuelles connaissances de la jeune fille. Sa biographie et son profil psychologique sommaire furent également intégrés à l'analyse.

Simultanément, Numéro 2 examinait les réactions en temps réel qui apparaissaient déjà sur internet et exécutait une analyse logométrique du discours, attachant notes et liens vers différents items de la base de données aux endroits-clés de sa retranscription pour en faciliter la compréhension. Le message se voulait rassurant, cependant il n'offrait guère d'explication à l'inactivité des Saints vis-à-vis des attaques perpétrées par Poséidon. Numéro 2 attacha au rapport ses hypothèses quant aux raisons de cette omission tout en vérifiant les chronologies des villes ayant accueilli un Golem. À moins qu'une confrontation autre que celle de Paris n'ait échappé à son attention, Athéna ou Athena semblait exagérer les efforts faits par ses troupes pour contrer les projets des Marinas – les Ases y avaient également pris part et même les Spectres étaient apparus pour protéger Venise... pour ne rien dire des Nyorais qui avaient payé le prix ultime pour leur intervention – bien qu'il ne s'agisse techniquement pas d'un mensonge. Le manque d'informations empêchait Numéro 2 de déterminer le but de cet arrangement avec la vérité, ce qui ne manquerait pas de déplaire aux stratèges des Agences : l'utilité des spéculations était limitée, ils avaient besoin de faits concrets.

La suite amena Numéro 2 à parcourir à nouveau ses bases de données à la recherche des communications adressées au monde par les forces Atlantes. Dans quelles circonstances un Marina avait-il pu récemment « agir dans le bien de l'humanité » en-dehors de l'envoi d'aides humanitaires destinées à réparer les dégâts qu'ils avaient eux-mêmes causés ? Peut-être s'agissait-il d'un incident dont Numéro 2 n'avait pas eu connaissance ; la retranscription fut annotée de liens vers des rapports d'événements non-vérifiés et d'un avertissement quant à la fiabilité douteuse de ces sources.

Quelle qu'en soit la cause, le résultat était une annonce qui enflamma les passions sur les chats, les réseaux sociaux, dans les maisons et même sur certains plateaux de télévision et de radio où des animateurs échouèrent à masquer leur choc. Peur et soulagement, outrage et incompréhension suivaient la nouvelle que le Sanctuaire n'avait pas l'intention de combattre ni même de sanctionner l'Atlantide – à la condition implicite que les bonnes résolutions de ces derniers durent. Les idées et les opinions s'entrechoquaient en d'innombrables débats, transmis par les ondes, l'électricité, la fibre optique ; Numéro 2 les catalogua avec application – il lui était impossible de faire autrement –, cartographiant les interactions et l'usage des mots-clés, isolant les motifs récurrents, dégageant les tendances... avant de s'en servir comme point de départ d'une énième série de simulations. Un rappel ajouté à la retranscription vint mentionner le fait que Poséidon n'était plus réapparu en public depuis la grande bataille de Tokyo, ce qui avait déjà conduit les analystes des Agences à prendre les déclarations ultérieures des Marinas avec des pincettes.

Une fois le point d'orgue passé, le reste du discours ne présentait plus d'élément inattendu. Numéro 2 apporta la touche finale à son rapport préliminaire agrémenté de conjectures et propositions de plans d'action moins de deux secondes après qu'Athéna se fut tue et avant même qu'elle ne soit descendue de la scène, esquivant les questions. Le fruit de son travail serait bientôt mis en concurrence avec les interprétations d'une douzaine d'experts mais exception faite des commentaires à chaud cela devrait attendre au moins quelques minutes ; ils ne pouvaient pas rivaliser sur le plan de la vitesse.

Numéro 2 passait déjà à autre chose : avec la fin de cette apparition historique d'Athéna, les digues avaient lâché et les discussions fusaient sous toutes les formes, dans tous les médias possibles et imaginables. Les millions de messages échangés devinrent des dizaines de millions, puis des centaines, puis des milliards... Comme Numéro 2 l'avait prévu, les différents réseaux de télécommunication n'avaient pas été conçus pour supporter une telle surcharge et bloquèrent les uns après les autres. Il lui fallait tout de même prendre le pouls de la planète, confronter la réaction réelle à la simulation, repérer les points de divergence et enquêter sur leurs causes. Les paroles des personnes d'intérêt préalablement désignées devraient être recensées, mises en perspective et replacées dans une chronologie. Ils se répondraient les uns aux autres, se positionnant en fonction du jeu d'un nombre incalculable de facteurs. Il faudrait des heures, des jours, des semaines, des mois peut-être pour que tout soit dit, pour qu'ils adoptent un cap définitif... et les Agences devraient anticiper ce cap si elles voulaient agir avec efficacité.

Numéro 3 l'abreuvait constamment de nouvelles données à traiter. Numéros 4, 8 et 11 l'assistaient à leurs manières respectives. Ils n'étaient pas censés s'associer en nombre aussi important, il était encore trop tôt... mais une permission exceptionnelle avait été accordée car sans leur soutien, Numéro 2 n'arriverait jamais à mener à bien la multitude de tâches qui lui étaient confiées.

« Allez, montre-nous un futur au-delà du 2892ème jour... »

La voix provenait du micro de l'un de ses superviseurs. Numéro 2 y reconnut la lassitude pourtant mêlée d'une pointe d'espoir. Les calculs monopolisant toutes ses ressources, Numéro 2 n'émit aucune réponse. Par l'intermédiaire de ses semblables, son observation continua dans le plus grand silence.

***

Une fois le discours d'Athéna achevé, Vassiliev se leva de son siège sans même écouter les paroles des commentateurs de la chaîne de télévision. Il avait entendu tout ce qu'il y avait à entendre. Johnson en fit de même, tout comme les autres occupants de la salle de repos du centre de conférences. Les agents sans tâche urgente avaient été autorisés à prendre une pause de quelques minutes pour assister à la première apparition publique d'Athéna depuis 30 ans.

Était-il surpris ? Pas vraiment, si les Saints n'avaient déjà pas les moyens de s'opposer aux Marinas avant l'attaque sur leur Sanctuaire, ce ne serait pas maintenant qu'il les verrait prendre les armes. Comprendre le motif probable de cet état de fait ne le rendait pas moins cuisant. Nulle part il n'avait été question de la libération de Moscou ou de mettre Poséidon à genoux pour lui arracher ses excuses et la promesse solennelle de ne plus jamais recommencer.

« C'est donc à nous qu'il incombe de venger les victimes innocentes de Tokyo et d'honorer le sacrifice des soldats tombés à Moscou. »

Le colonel était calme malgré le poids de ces mots. Ce n'était pas l'affolement qui rendrait la besogne plus facile. Indéchiffrable derrière ses lunettes noires, l'américain acquiesça.

« Ou de mourir en essayant. »

***

Ho Sun était déjà en route vers l'aéroport. Le message codé qu'elle venait de recevoir sur son téléphone était superflu et l'expéditeur le savait pertinemment. Il n'avait été envoyé que par acquis de conscience ; face à un événement d'une telle ampleur, les Huit n'avaient pas besoin qu'on leur ordonne de se réunir. Quel que soit l'objet du discours, il avait été tacitement convenu qu'ils devraient redéfinir la stratégie et les priorités de l'Agence chinoise à sa suite.

Il aurait été aisé de critiquer Athéna, de ne voir dans ses déclarations qu'un enchaînement d'excuses et de belles paroles mais la générale réservait son jugement pour plus tard. Des rapports d'experts se trouveraient sur la table pour l'éclairer quand elle arriverait à la réunion. Elle n'aurait toujours pas toutes les données du problème mais ce serait un bon début.

Les chefs d’État, leurs gouvernements et Parlements communiqueraient la réaction officielle de chaque pays en temps et en heure, décideraient de ce qu'ils avaient à dire au Sanctuaire. Cela ne concernait pas directement les Agences : elles n'étaient pas là pour déclarer la guerre ou accorder le bénéfice du doute, leur rôle était d'envisager le pire scénario imaginable et de préparer les contre-mesures appropriées.

Il fallait espérer que la posture adoptée par Athéna n'avait pas pour but de masquer la faiblesse de ses Saints. Quoi qu'il en soit, elle avait donné un coup de pied dans la fourmilière et les Agences allaient avoir énormément de travail...
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