Saint Seiya
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[Frontline] In the Army now...
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Khalil:

Depuis le terrain d'entraînement, Aziz Khalil pouvait déjà voir le petit convoi de camions militaires progressant sur la route de montagne de l'autre côté de la vallée. Il estima à cinq minutes la durée restante avant l'arrivée de ses « invités ». Ses subordonnés observaient la scène à ses côtés, murés dans un mutisme résigné. Chacun d'eux préférerait être ailleurs, aucun d'eux n'avait envie de faire ce qu'on leur demandait à présent de faire. Accueillir des mercenaires au sein de leur alliance, les initier à leurs tactiques et au maniement de leurs armes. Des hommes qui louaient leurs services au plus offrant, qui n'étaient loyaux à personne. Des hommes qui acceptaient de perpétrer des actes de violence pour de l'argent mais pas de mourir pour leur pays. Des hommes comme les séides du groupe qui avait infiltré l'Agence dont il était issu et l'avait menée à sa perte. Mais Aziz et ses compatriotes étaient des soldats disciplinés et mèneraient à bien leur mission, aussi déplaisante soit-elle.

Car l'heure était venue de se détourner des rivalités du passé pour mener le seul combat qui importe réellement. Si le prix à payer pour l'union des Agences était de céder aux fantaisies de certains politiciens, et bien soit, il s'en accommoderait. Et puis on lui avait assuré que ce qu'il s'était passé dans son pays ne se reproduirait pas ici : contrairement à son Iran natal, ses nouveaux alliés avaient les moyens de faire en sorte que quiconque les trahisse le paye de sa vie et ce même si le coupable ne laissait derrière lui que des ruines avant de s'enfuir à l'autre bout du monde.

« Tout le monde en position. » ordonna Aziz en éteignant sa cigarette lorsque les camions atteignirent le fond de la vallée, dernière étape avant la montée qui les amènerait là où les attendaient les iraniens. « J'espère que vous avez bien vérifié votre équipement. »

« Trois fois, mon colonel ! » répondit un sergent, provoquant les hochements de têtes approbateurs des autres soldats. Bien, ils ne devraient pas en avoir besoin si les précautions prises par les américains et russes s'avéraient suffisantes mais mieux valait être trop prudent que pas assez. Ces mercenaires allaient être de très mauvaise humeur.

Le contingent iranien rejoignit les agents et militaires d'autres nationalités présents sur les lieux – principalement américains mais aussi russes, chinois et dans une moindre mesure britanniques et français ; quant aux  japonais, quelques-uns seulement étaient affectés à ce secteur. Ils se trouvaient sur une vaste zone plane à l'entrée d'un complexe souterrain labyrinthique, une aire qui servait aux manœuvres des énormes machines à l'époque où cet endroit était une mine de cuivre. Le gouvernement avait fait l'acquisition de ces galeries désaffectées pendant la Guerre Froide pour y construire des bunkers antiatomiques à leur tour tombés en désuétude jusqu'à leur récupération par FIRMAMENT qui les avait rénovés et consacrés à d'autres usages. Le tout dans un recoin perdu (mais truffé d'appareils de surveillance) des Montagnes Rocheuses à des dizaines de kilomètres de la civilisation pour faire bonne mesure. Au vu de ce qu'ils faisaient ici, ces mesures semblaient parfaitement raisonnables. Tout comme la présence de cette trentaine de gros cylindres de métal, hauts de plus de deux mètres et reliés à des câbles électriques disposés un peu partout sur la plate-forme, au flanc marqué de l'inscription « Тиму́р ».

Le premier camion parvint au terme de son ascension en soulevant force poussière, bientôt suivi d'un autre, puis d'un autre... six en tout, qui vinrent se garer de manière bien ordonnée à proximité du comité d'accueil. L'arrière de chaque véhicule s'ouvrit en livrant passage à des gardes armés qui s'attelèrent immédiatement à faire descendre les autres occupants. Les mercenaires auraient été intimidants si leurs têtes n'avaient pas été recouvertes d'un sac noir et s'ils ne peinaient pas à rester debout. Ce second état de fait était dû aux drogues qu'ils avaient avalé sans le savoir lors du repas servi dans les locaux de Boise où FIRMAMENT les avait rassemblés pour leur faire signer les documents transférant leur allégeance contractuelle des sociétés de Vladimir Kaganovich, Malik Al-Aswad ou Roman Carlson aux Agences. On leur avait donné la possibilité de démissionner, ceux qui ne l'avaient pas fait avaient pris connaissance de ce dans quoi ils s'engageaient, avaient été prévenus que FIRMAMENT ne tolérerait aucune déloyauté et prendrait toutes les précautions nécessaires pour s'assurer de leur bonne conduite à l'avenir. Ce qui voulait dire qu'une fois endormis, une équipe de chirurgiens les avaient disséqués pour aller enfouir un assortiment d'implants divers et variés dans leurs organes vitaux avant de faire usage de quelque concoction russe qui avait permis aux incisions de se refermer en quelques heures sans laisser la moindre cicatrice. Le temps qu'ils se réveillent, ils étaient déjà à mi-chemin de leur destination en montagne.

Les gardes enlevèrent les sacs aveuglant la soixantaine de mercenaires, révélant du même coup leurs visages hagards, encore sous l'influence des sédatifs. Aziz pressa le bouton d'une télécommande et un bracelet électronique au poignet de chaque nouvelle recrue leur injecta la substance chimique qui les ramènerait complètement à la réalité. À peu près une minute, le temps que l'antidote fasse effet, et il devrait faire face à leurs protestations. Un technicien russe à l'arrière du groupe d'agents se livra à une manipulation similaire mais qui aurait pour effet d'activer les propriétés particulières des cylindres de métal.

Prenant les devants, l'iranien s'adressa à la foule : « Bonjour mesdames et messieurs, je suis le colonel Khalil, en charge de votre intégration en tant qu'auxiliaires de nos Agences. Veuillez nous pardonner ces désagréments mais nous prenons la sécurité et le secret de nos installations très au sérieux, aussi était-il hélas inévitable de devoir vous brusquer quelque peu. »

Quelque part, il espérait qu'un de ces soudards le défierait, justifierait son désir brûlant d'abandonner la politesse imposée par ses supérieurs pour lui permettre de recourir à un langage reflétant davantage son état d'esprit. Ces hommes et ces femmes étaient là pour épauler l'alliance dans sa lutte contre les faux dieux et leurs serviteurs surhumains ; ce traitement n'était qu'un avant-goût de ce qui les attendait à l'avenir, chaque agent était passé par là et s'il les entendait geindre pour si peu...
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Je me croyais préparée pour les prochains événements.
Sous plusieurs angles, je l'étais vraiment. À la suite de l'annonce de cette infiltration imminente, j'ai fait mes recherches et demandé l'aide des Squelettes pour me forger une nouvelle identité, un choix que je n'ai pas regretté. Le savoir combiné de plusieurs d'entre eux, bien plus complet et humain que le mien, ont permis de construire ce personnage auquel je vais devoir m'identifier. Ça ne devrait pas être bien difficile : Lachès a supervisé le travail en insistant pour que cette fausse identité me ressemble le plus possible, pour que jouer le rôle soit facile. S'il fallait que cette mission échoue à cause de mes mauvais talents d'actrice...

-Une enfant silencieuse et méfiante, fière mais hargneuse. Ils vont te poser beaucoup de questions, vont te faire beaucoup de remarques. Ne réponds rien, car tu n'as pas envie de t'expliquer. Débrouille-toi toute seule, car tu ne fais confiance à personne, tu ne veux pas finir abandonnée à nouveau. Bats-toi de toutes tes forces car tu ne veux pas de pitié… enfin, sauf si tu en as besoin. Un bon regard triste est une aussi bonne arme que tes aiguilles, si tu sais quand t’en servir.

À force de me faire assommer de conseils et de tactiques, lesquelles ne sont pas toute inconnues de mon Surplis, je me croyais préparée.
J’ai suivi tous les conseils dès le moment où j’ai grimpé dans une voiture toute noire qui m’a emmenée dans un grand bâtiment où j’ai tout de suite accueillie par les responsables de l’endroit. J’ai gardé le silence en attendant que quelqu’un s’occupe de moi, me suis faite toute petite au milieu des autres mercenaires tous plus grands et costaux que moi, avalé distraitement la nourriture offerte sans trop y penser, suivi sans rouspéter les gardiens de sécurité quand ils ont appelé mon faux nom, écouté attentivement –mais pas trop tout ce qu’ils avaient à m’expliquer, signé tous les documents qu’ils voulaient que je signe, en m’appliquant beaucoup à apposer une signature maladroite et mal alignée, ai a peine regardé derrière moi alors qu’ils me raccompagnaient vers la sortie… et je me suis sentie étrange… et après…

Après je ne sais pas.

Je me suis endormie. Les premiers sons qui me parviennent sont ceux d’un moteur, puis je sens une forte de sueur… je ne vois rien. Je ne sais même pas si mes yeux sont ouverts, si je serais capable de les ouvrir… je suis fatiguée… je crois que je suis assise, ma tête me fait mal, mais tous mes membres me semblent trop lourds pour bouger… Des pensées se forment, floues et désordonnées, sans que je n’arrive à me demander où je suis, qu’est-ce qui m’arrive.
Le temps passé ensuite à simplement somnoler sur place, sans même penser à m’enfuir ou à me libérer, est plutôt vague. Je ne suis guère plus éveillée quand le véhicule s’arrête brusquement, sans que je ne semble bouger de ma place. J’entends une porte qui s’ouvre, un courant d’air frais qui sur mes épaules et au travers de mes vêtements usés, sans atteindre mon visage, et d’énormes mains gantées m’attrapent le bras pour me forcer à me lever. Un vertige me prend alors que je titube, perdue, et j’avance à petits pas quand les mains me poussent dans le dos. Plusieurs fois, je passe près de tomber, quand ils me forcent à aller plus vite, et à un moment, quelqu’un me soulève par le collet pour me soulever complètement de terre et me déposer sur le sol glacé, me laissant étourdie et nauséeuse. Qu’est-ce qui se passe? Qu’est-ce qu’ils sont en train de faire…?

Enfin, le froid s’abat sur mon visage et la lumière du soleil m’aveugle. Les yeux entrouverts, je regarde autour de moi sans réellement voir quoi que ce soit. Tout ça m’est familier… tellement familier… mais sans le froid. Et je n’étais pas debout. Et maintenant, je ne crois pas que je suis enchaînée. Et j’entends d’autres personnes, pas loin de moi… J’arrive à me concentrer de mieux en mieux, alors que je me réveille, et que j’arrive à mieux comprendre ce qui se passe.
Une vague de colère et d’incompréhension me submerge alors que je recule rapidement, comme pour m’échapper. Toute cette préparation, tous ces efforts, juste pour me faire enlever une nouvelle fois! Le garde derrière moi intervient rapidement en me saisissant les épaules pour me forcer à reprendre ma place dans les rangs, mais dès qu’il me touche je me retourne en me débattant furieusement, retenant un éclat de voix qui aurait pu ruiner ma couverture. Ça ne m’empêche pas de laisser échapper un grondement presque sauvage, mais le garde peu impressionné me repousse quand même dans les rangs et me faisant signe de me retourner.
Dire que je me croyais préparée…

-Qu’est-ce qu’une enfant fait là?!

Plusieurs têtes se retournent pour observer l’homme qui a parlé. Il m’observe avec horreur, je peux voir qu’il est en colère aussi… je me contente de soutenir sans regard, ne laissant pas paraître ma curiosité, juste un léger agacement. Après tout, nous avons tous accepté d’être ici… mais je ne crois que personne n’a apprécié le transport. Le discours de ce Khalil n’en convainc pas beaucoup de se calmer et de simplement accepter ce qui vient de se passer. Certains le prennent un peu mieux, mais les autres…

-On a déjà tout lâché pour être ici, on a déjà tout signé pour ce boulot, c’était très évitable, surtout si c’est pour accepter n’importe qui dans votre armée, alors le coup de la drogue surprise, on aurait pu s’en passer!

N’importe qui!? Pour qui il se prend, me prendre pour « n’importe qui » alors que j’ai été envoyée ici pour les mêmes raisons qu’eux? Oh, il n’a pas tout à fait tort, j’aurais très bien pu me passer de l’enlèvement, mais s’il est pour m’insulter juste pour prouver son point, alors je ne compte pas le laisser s’en tirer aussi facilement! Je regarde autour de moi, la tension qui monte fait battre mon cœur de plus en plus vite, alors que j’attends de voir la suite des événements… peu importe qui fera le premier pas, je me demande bien qu’est-ce qui pourra calmer la situation.

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Quelle agréable surprise, ces recrues ne rouspétaient pas autant qu'il s'y était attendu. Les Agences avaient déjà accueilli plusieurs groupes de mercenaires au cours des derniers jours suivant le même mode opératoire mais ceux-ci étaient les premiers à ne pas recourir d'emblée aux insultes ou aux menaces. Aziz se demanda si les trois magnats n'avaient pas fait exprès d'envoyer en premier leurs éléments les plus indisciplinés puis revint à des considérations plus pratiques, à savoir ses réponses au mécontentement des nouveaux arrivants.

Dans un premier temps, il allait falloir régler la question de la présence de la jeune fille. L'iranien avait mémorisé les éléments essentiels des dossiers des recrues qu'il aurait à gérer et avait immédiatement pensé que cette inclusion poserait problème. Malheureusement, la réponse parfaite à cette situation n'existait pas.

« Vous ne voulez pas voir une enfant sur le champ de bataille, soit, c'est tout à votre honneur. Les circonstances nous forcent néanmoins à passer outre nos objections morales et idéologiques pour aller chercher l'aide là où elle se trouve, sans quoi aucun d'entre vous ne se tiendrait ici devant moi. Croyez bien que je le regrette mais nous n'avons pas forcé mademoiselle Marchesi à nous rejoindre, elle est ici de son plein gré, tout comme vous. Si vous voulez vous plaindre, je vous conseille d'aller demander des comptes à monsieur Kaganovich car c'est lui qui l'a recrutée. Si vous craignez pour sa sécurité, les tests auxquels vous serez bientôt soumis devraient apporter la preuve de ses capacités – lesquelles ne sont en rien inférieures aux vôtres, si j'en crois son dossier. »

Il avait bien conscience de n'avoir rien résolu par ces paroles, de n'avoir fait que balayer leurs réticences en usant de son autorité. Une seconde justification était nécessaire pour enfoncer le clou, mettre un point final à ce sujet. Aziz ne s'en réjouissait pas car la validité morale de l'argument qu'il s'apprêtait à utiliser était plus que ténue...

« Je vous rappelle également que les futurs chevaliers d'Athéna sont eux-mêmes entraînés depuis leur plus tendre enfance et que ceux qui nous ont sauvés de Poséidon et d'Hadès il y a trente ans étaient plus jeunes que mademoiselle Marchesi. Cela ne rend pas la chose plus juste mais nous n'avons de toute façon pas le luxe de nous comporter en parangons de vertu. »

Avec cette déclaration péremptoire, l'iranien signifiait qu'il n'accepterait plus aucune objection à ce sujet. Les mercenaires feraient bien de s'habituer à mettre de côté leur conception de la justice : les Agences étaient complètement surclassées par les ennemis qu'elles étaient censées affronter, il n'était donc pas question pour elles de combattre à la loyale. Le même raisonnement justifiait l'usage des drogues qu'il lui fallait maintenant expliquer. Plus que la présence d'une enfant-soldat, c'était cette partie-là qui risquait de faire dégénérer la situation. Il n'y avait toutefois pas lieu de s'inquiéter : ses hommes étaient derrière lui et la montagne de l'autre côté de la vallée dissimulait toute une équipe de snipers accompagnée d'une pléthore d'armes sophistiquées de FIRMAMENT pointées sur les potentiels fauteurs de trouble. Sur un plan moins létal, plusieurs observateurs différents étaient en possession de la télécommande qui pouvait ordonner aux bracelets électroniques des nouvelles recrues de sédater leurs porteurs. Quant aux possesseurs de capacités parapsychiques, il y avait toujours la méthode russe en cas de problèmes...

« Nous ne droguons pas les gens pour le plaisir, soldat. Chacune des procédures que nous suivons a été mise en place pour d'excellentes raisons que votre niveau d'accréditation ne vous autorise pas à connaître pour le moment. Souvenez-vous seulement que les documents que vous avez signés comportaient en première page une clause vous informant explicitement du fait que nos Agences se réservent le droit de prendre toutes les mesures nécessaires à la protection du secret de leurs activités, incluant le recours à des dispositifs de contrôle permanent à potentiel létal. Il était impératif que ces mesures vous soient appliquées avant votre accès à un site classifié et à des informations sensibles, c'est la procédure standard pour tout le monde, moi y compris. »

Dispositifs de contrôle permanent à potentiel létal, le terme politiquement correct pour désigner ce que les agents préféraient nommer kill-switches. Du plus modeste chercheur au plus grand ponte du comité de direction, chaque membre du personnel recevait cette collection d'épées de Damoclès technologiques. C'était ce qu'ils avaient trouvé de mieux pour éviter qu'un camarade capturé par l'ennemi ne livre ses secrets sous la torture ou qu'un de leurs propres prisonniers ne s'échappe, pour empêcher qu'un de leurs agents n'aille voir ailleurs ou qu'un membre de l'effectif éveillé puisse prendre le pouvoir par la force. Aziz ne faisait pas exception et ignorait même le nombre, la nature et la localisation de ses propres implants. Il y avait cependant peu de chance que les mercenaires accueillent la nouvelle de cette forme de servitude qu'on leur imposait avec calme et sérénité, qu'importe que leurs aînés y soient tout autant soumis.

Le colonel put sentir la tension dans l'air suite à cette révélation et se prépara à devoir rétablir l'ordre...
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Les répliques de Khalil face à la colère du mercenaire me laissent pensive. J'ai bien évidemment été informée comme il se doit de ma nouvelle identité et des détails s'y rattachant, mais où j'en suis dans cette mission, il n'y a aucun indice sur ce qui m'attend. N'écouter que d'une oreille distraite les détails du contrat avant de le signer n'était pas à mon avantage, mais malgré mon soi-disant manque d'éducation, les hommes ayant traité mon cas n'ont pas beaucoup adapté leurs explications en conséquent, de ce que j'en sais. Laisser derrière mon appartenance à un patron que je n'ai jamais servi n'a pas été le problème: il s'est manifesté plus tard, quand j'ai été droguée et emmenée sans le savoir.
Le genre de surprise que je n'aime pas.

Suite à la comparaison de mon cas avec celui des Saints, je serre les poings en pinçant les lèvres pendant que mes nouveaux collègues se contentent de hocher la tête en grognant. Évidemment, ça ne peut pas être pire que ça. S'ils savaient...
Je suis passée par là, moi aussi. Et par mille autres chemins tous plus tortueux les uns que les autres. Ce qui se passe chez les Saints ne devraient pas être ce qui les dérange le plus.

Cet homme donc, Khalil, ne se laisse pas démonter par les remarques du soldat, lui rappelant que notre contrat stipulait que l'organisation a maintenant ce pouvoir sur nous, en plus de celui de pouvoir nous effacer à la suspicion ou menace. Il ne le dit pas comme ça... il utilise un terme beaucoup plus technique, qui pourrait presque sembler plus lourd, compliqué, voire inoffensif. Mais s'il juge pouvoir nous faire peur avec ça, c'est que c'est loin d'être quelque chose d'aussi facile à éviter.

Oh, je crois très bien savoir de quoi il parle et ça ne me fait qu'à moitié peur. Mais il faut que je joue le jeu, que je fasse celle qui ne connaît pas ces grands mots.

-Le... Le quoi?

Quelques têtes se tournent vers moi, mais la plupart continuent de fixer le général, sans trop savoir quoi en penser. Le fait est qu'il n'y a pas grand chose à penser ou à dire : nous avons tous accepté de subir ce traitement. Cela dit, un "dispositif de contrôle permanent à potentiel létal" peut se dissimuler assez bien au milieu d'un contrat rempli de mots compliqués, alors...
Je continue de regarder autour de moi, feignant l'incompréhension en cherchant une réponse, qui m'est finalement donnée par le même mercenaire réticent.

-Ça veut dire qu'au moment où tu n'obéis plus aux ordres, ces hommes peuvent te tuer simplement en appuyant sur un bouton et tu ne pourras rien y faire.

J'ouvre grand les yeux, observant Khalil comme pour savoir si c'est bien vrai. Même en connaissance de cause, et même en ne craignant pas la mort, savoir que des machines dans mon corps peuvent me faire exploser sur place en un claquement de doigts est effrayant. Comment s'en débarrasser...?

-Mais...

Quelqu’un me bouscule brusquement en ricanant. Je me tourne pour apercevoir une femme d’un âge assez avancé, qui me fixe d’un regard perçant avec un mince sourire. Elle ne semble même pas gentille ou même préoccupée par ma « question » … simplement comme si elle pensait à me disséquer pour voir à quoi ressemblent les fameux dispositifs. Tout de suite, je soutiens son regard sans rien dire. Je ne dois pas laisser qui que ce soit pénétrer mes défenses, pas aussi tôt.

-Oh, je suis sûre que ce ne sera pas si mal… et puis, vu ta tête, tu sembles déjà avoir été plutôt bien dressée.

Le coup part sans même que j’aie le temps d’hésiter. Mon poing se loge dans le ventre de la femme et elle se retrouve au sol, se tortillant en cherchant son souffle, alors que je bondis sur elle pour soit la rouer de coups, soit la réduire au silence en lui arrachant la gorge… mais deux des gardiens non loin m’attrape en plein vol pour me repousser plus loin. C’est de justesse que j’arrive à retomber sur mes pieds, me retenant de peine et de misère d’y retourner.

-Hey, HEY! Ça suffit!

Je regarde la femme qui se relève tant bien que mal en grognant, puis suis le groupe sans dire un mot avant de me faire pousser à nouveau. Je ne l’oublierai pas… si je la revois, si elle ose m’insulter encore, elle va passer le reste de son séjour ici en chaise roulante. Cela est si elle s’en sort. Je dois me faire une place, en m’infiltrant ici, et je ne compte pas laisser qui que ce soit me marcher sur les pieds. Et puis, même sans être Leticia Marchesi, je refuse de les laisser s’amuser à mes dépends…

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Ça n'avait pas manqué, les recrues se rebellaient contre la laisse que les Agences leur passaient au cou. Les voir exprimer cette colère en se retournant les uns contre les autres plutôt que contre leurs nouveaux maîtres ne fit rien pour améliorer l'opinion que l'iranien se faisait d'eux. Peut-être que sa première impression avait été trop optimiste. S'ils ne se considéraient pas déjà eux-mêmes comme des camarades, comment étaient-ils censés s'intégrer à l'alliance ? Bien sûr, il ne fallait guère s'attendre à mieux de la part de soudards tout juste tirés du service de marchands de morts.

« Silence dans les rangs ! » ordonna le colonel, foudroyant du regard chacun des participants de ce misérable spectacle. « Conservez votre agressivité pour nos ennemis et faites preuve de discipline ! Il n'y aura pas d'autre avertissement : la prochaine incartade de ce genre sera sanctionnée. »

Derrière cette réprimande glaciale se dissimulait une profonde lassitude intérieure. Comment inculquer l'esprit de corps et la notion de sacrifice à ce ramassis de brutes à louer ? Le regroupement des forces des Agences n'avait pas été de tout repos après trente ans passés à se tirer dans les pattes mais au moins avaient-ils pu compter sur un certain respect né d'une compréhension mutuelle, suite à quoi une discipline stricte avait fait le reste. Leur sens du devoir les avait aidés lorsque leur mission avait changé, passant de « protéger un pays » à « protéger l'humanité ». Les mercenaires par contre ne se battaient que pour protéger leur compte en banque, peut-être la situation financière de leur famille dans le meilleur des cas. Et encore, c'était seulement pour ceux qui abordaient leur métier comme tel, un simple moyen de subsistance. Sa tâche serait plus ardue pour tous les détraqués qui y voyaient l'occasion de laisser libre cours à leurs pulsions animales en empochant au passage une coquette récompense pécuniaire – une catégorie à laquelle il soupçonnait fortement la « victime » de la jeune fille d'appartenir. Aziz allait devoir séparer progressivement le bon grain de l'ivraie.

« Si vous avez fini de vous comporter comme des idiots, il serait temps de commencer le travail. Des instructions détaillées vous seront remises concernant les règles en vigueur ici mais vous avez d'abord un examen préliminaire à passer. En attendant, faites ce que ferait n'importe quel soldat en possession d'une paire de neurones fonctionnels : tenez-vous tranquilles et obéissez aux ordres ! »

Il exhiba la télécommande des bracelets électroniques des nouvelles recrues pour illustrer le point suivant.

« Quant à ceux d'entre vous qui se demandent déjà comment contourner ou retirer leurs implants – et je ne doute pas qu'il y en ait –, n'y pensez même pas. Il y a plus d'une personne avec un doigt sur le bouton et à supposer que vous parveniez à bloquer le signal, certains de ces dispositifs tiennent davantage de la bombe à retardement. Quelle que soit l'idée lumineuse qui germe dans votre tête, quelqu'un de plus intelligent y a pensé avant vous et nos équipes ont pris les précautions nécessaires pour combler la faille. »

Mieux valait écraser de suite leurs faux espoirs ; Khalil préférait éviter qu'une de ses nouvelles recrues ne meure après une tentative stupide de se débarrasser de sa laisse. Les Agences perfectionnaient leurs mesures de sécurité depuis la Guerre Froide, l'époque à laquelle les précurseurs de l'organisation russe pratiquaient l'ablation des reins et la destruction chimique du foie de leurs captifs. Difficile de survivre aux vastes étendues glacées sibériennes quand on avait en plus besoin de multiples injections quotidiennes d'insuline et de dialyses régulières... Les méthodes avaient évolué depuis, devenant moins barbares mais encore plus efficaces – et sans doute assez différentes de ce qu'imaginaient les mercenaires, tant dans leurs effets que dans leur fréquence d'utilisation. Il n'était pas question d'y avoir recours à la moindre insubordination, seulement dans les cas graves ou menaçant la sécurité-même des Agences ; autrement, les pertes parmi les agents novices s’élèveraient à un niveau tel qu'elles auraient disparu depuis longtemps. Quoi qu'il en soit, elles n'avaient encore jamais fait défaut à leurs utilisateurs après des années de bons et loyaux services, qu'il s'agisse de mater des cobayes n'ayant plus à rien à perdre ou des espions vétérans aux mille ruses.

Espérant avoir fait passer le message, l'iranien fit signe à un agent qui sortit des rangs et vint se placer à une dizaine de mètres sur sa droite.

« Vous allez à présent passer votre premier test. Ceux d'entre vous qui peuvent utiliser le cosmos – ou la magie, un ESP, une capacité paranormale, qu'importe le nom que vous utilisez – sont avec moi. Les autres, suivez l'agent Marianno. » Il infléchit sa voix pour y faire passer une pointe de menace : « Dans le calme. »

Il tourna les talons, ses hommes suivant le mouvement, et se dirigea vers la bouche d'un des tunnels menant à l'intérieur de la montagne.
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Je soutiens le regard de Khalil en pinçant les lèvres pour ne pas dire quelque chose que je pourrais regretter par la suite, me répétant mentalement de ne pas me laisser emporter. De ne pas laisser tomber ce mur de glace que Leticia Marchesi garde levé en permanence. J'ai été provoquée, je me suis défendue... il n'y a pas grand chose de plus à faire. J'observe le groupe se séparer, lançant un dernier regard au premier mercenaire à s'être emporté alors qu'il quitte avec l'autre groupe, celui des non-éveillés. Ça ne m'étonne pas vraiment. Les humains lambdas ont beau connaître l'existence des éveillés, il y a bien des choses qui leur échappent… complètement ou non. Tout de suite, quand quelque chose est fait pour le « bien, » c’est plus acceptable... mais je n’entre plus dans cette catégorie.

Comme s’il avait lu mes pensées, le général avertit tous ceux qui pensent pouvoir se débarrasser notre système de contrôle que ce serait une perte de temps. Je n’ai pas à assumer qu’il dit ça pour nous faire des peurs, il semble on ne peut plus sérieux… mais son intervention ne m’arrête pas dans mon début de stratégie, au contraire. D’autres avaient peut-être plus d’intelligence que moi, je n’en doute pas une seconde, mais ils n’avaient pas mes ressources et ma puissance. Mon cosmos peut me débarrasser de bien des choses… pourquoi pas une bombe?
Pas maintenant. Ce serait mettre ma fausse identité en danger et je ne peux pas être découverte. Pas si tôt… mais j’aurai ma chance, tôt ou tard. Avant, je dois réussir à gagner ma place dans les rangs. Et ça, ce n’est rien de gagné.

Alors que nous avançons dans le corridor obscur, un des hommes tout en avant de la file se racle la gorge pour attirer l’attention de Khalil avant de prendre la parole. Contrairement aux autres mercenaires, qui semblaient prêts à lui sauter à la gorge à tout instant, l’homme reste parfaitement calme, presque poli, mais sa voix basse similaire à un grondement laisse aussi entendre son agacement… ou plutôt…

-Vous comptez nous droguer comme ça chaque fois qu’on sortira d’ici?

Je m’arrête presque en entendant cela, mais me remet vite en marche pour éviter tout commentaire désobligeant de ceux derrière moi. Je ne suis pas sûre de comprendre ce qu’il demande… enfin, je l’ai bien entendu, mais qu’est-ce qu’il a à assumer qu’il pourra partir? Heureusement, quelqu’un d’autre a aussi des doutes quant à cette question.

-Et qu’est-ce qui te fais croire qu’on pourra sortir d’ici?

-J’ai déjà posé la question et j’ai déjà eu ma réponse.

Nous pouvons donc… partir? Pas pour toujours, mais au moins sortir de cet endroit pendant un temps, pour voir autre chose? Certains des mercenaires ont l’air de s’intéresser de plus en plus à l’interrogation, attendant la réponse avec impatience. De mon côté… le désespoir d’être complètement seule dans cette mission vient soudainement s’abattre sur mes épaules. Ici ou ailleurs ça ne changera rien.
Soudainement, j’aurais aimé avoir quelqu’un à qui faire mes adieux avant de partir.

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En attendant l'ouverture de l'énorme porte blindée protégeant l'entrée du tunnel, Khalil consentit à répondre à l'interrogation qui faisait son chemin parmi les recrues. Cette information leur aurait de toute façon été communiquée lors du briefing de sécurité qui les attendait plus tard, autant satisfaire leur curiosité – somme toute légitime sur ce point – et s'épargner des grommellements supplémentaires.

« Vous aurez droit à des périodes de congés une fois que vous aurez complété les premières phases de votre intégration. Vous serez alors acheminés hors-base avec un sac sur la tête aussi longtemps que vos superviseurs jugeront cette mesure nécessaire et vos séjours à l'extérieur seront surveillés. De plus amples détails seront délivrés lors de votre initiation aux protocoles de sécurité mais retenez bien que tout ce qu'il se passe ici est secret-défense et ne doit être mentionné à personne, pas même votre employeur d'origine, sinon... »

Il n'était sans doute pas utile de leur rappeler leur obligation de confidentialité. Ces mercenaires n'étaient pas stupides et bon nombre d'entre eux avaient participé à des opérations clandestines par le passé. Les colossaux battants d'acier dégagèrent une ouverture suffisante pour permettre le passage à l'instant où s'éteignait son dernier mot. Le colonel s'engagea dans le souterrain aux parois renforcées et au plafond garni de dômes-caméras. Plusieurs tunnels protégés par leurs propres portes blindées débouchaient à cet endroit : s'arrêtant devant l'une d'elles, il apposa sa main sur un panneau qui scanna ses empreintes digitales pendant qu'un autre capteur s'occupait de son identification rétinienne. Le processus s'acheva après le passage d'une carte électronique et la saisie d'un code ; la marche reprit jusqu'à une nouvelle porte où il fallut tout recommencer. De porte en porte, l'iranien guida le groupe dans le dédale des galeries, ses hommes s'assurant que personne ne restait derrière, jusqu'à l'arrivée à un grand ascenseur. La cabine était assez spacieuse pour les accueillir tous mais FIRMAMENT avait poussé la paranoïa jusqu'à ne pas indiquer le nombre d'étages desservis : la plupart des agents ignoraient l'étendue réelle de leur propre base.

Aziz ordonna à l'appareil de les emmener au niveau -5. Mesurant bien l'irritation que cette succession de vérifications inspirait à son groupe d'éveillés (il avait lui-même été plus qu'agacé par ces précautions lorsqu'il avait mis les pieds ici pour la première fois), il les rassura sur ce que serait leur propre expérience de la chose à l'avenir : « La procédure est plus stricte quand de nouveaux arrivants sont présents. Quand vous serez proprement enregistrés dans le système, les vérifications seront plus rapides et les portes des aires communes s'ouvriront automatiquement. Il restera cependant impossible de se soustraire au processus complet pour vous rendre à l'extérieur ou dans les secteurs sécurisés. »

L'ascenseur s'arrêta. Deux portes plus tard, ils arrivèrent enfin à leur destination finale, un tunnel rectiligne aux dimensions impressionnantes, éclairé au néon et jouxté de plusieurs petits laboratoires isolés par des parois de plastique transparent doublées d'un maillage métallique faisant office de cage de Faraday. L'espace de tests réservé aux utilisateurs de capacités parapsychiques où s'affairaient plusieurs ingénieurs, techniciens et scientifiques en blouse blanche. L'homme qui supervisait leurs préparatifs ne remarqua pas de suite leur entrée, absorbé qu'il était par les réglages de la batterie d'ordinateurs occupant un coin de l'immense salle. L'iranien s'éclaircit la gorge pour attirer son attention, sans succès, puis abandonna toute tentative de subtilité : « Ishii ! »

L'ingénieur nippon décolla enfin les yeux de ses écrans et avisa ses visiteurs. Son regard cerné par le manque de sommeil détailla chacun d'eux, ne s'attardant même pas sur Oblivion pour déplorer son jeune âge. Il l'avait remarquée bien sûr mais il connaissait la proportion d'enfants-soldats dans le monde des éveillés et n'accueillait plus cet état de fait qu'avec un fatalisme amer.

Ishii:

« Vous êtes en avance, colonel. J'en déduis que ceux-ci sont plus civilisés que le dernier groupe et qu'il n'a pas été nécessaire de les discipliner ? »

« En partie oui, mais c'est aussi parce que notre comité d'accueil s'améliore pour ce qui est de mettre fin aux rixes avant qu'elles ne dégénèrent. »

« Je vois. » répondit simplement Ishii en inspectant une deuxième fois les recrues, à la recherche des fauteurs de trouble. « Bien, vous êtes ici pour l'évaluation de vos capacités parapsychiques – ce que les factions divines appellent le cosmos. Nous testerons notamment votre force, votre vitesse, votre agilité, votre endurance, vos réflexes, votre acuité sensorielle, votre coordination motrice et vos facultés spécifiques pour ceux d'entre vous qui en possèdent. »

L'ingénieur se saisit d'un casque noir à la face intérieure bardée d'électrodes, indiquant dans le même temps les autres éléments d'une combinaison à capteurs rangée dans une caisse à côté des ordinateurs. « Cet équipement et les autres appareils de cette salle mesureront vos performances. Vous démontrerez l'efficacité de vos techniques de combat sur des mannequins spécialement créés pour reproduire les propriétés physiques d'un corps humain. Vous devrez parer des projectiles de plus en plus nombreux et de plus en plus rapides dans l'un de ces puits creusés dans le sol, compléter un parcours d'obstacles le plus rapidement possible et ainsi de suite. N'ayez pas peur d'abîmer le matériel et suivez bien les instructions. Quelque chose à ajouter, colonel ? »

« Oui : Marchesi, De Assis, vous êtes volontaires pour passer en premier. » annonça Aziz en appelant les deux personnes qui s'étaient battues à la surface.
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-Marchesi, De Assis, vous êtes volontaires pour passer en premier.

Je détache mon regard du casque noir pour cligner des yeux en entendant mon faux nom. La femme que j'ai frappée plus tôt s'avance sans attendre en ricanant, mais je reste figée sur place sans oser bouger, soudainement prise d'incertitude, à soupeser mentalement l'ordre que je viens de recevoir et ceux qui m'ont été donné bien avant. Montrer ce que je sais faire... Inventer une toute nouvelle identité est un jeu d'enfant comparé à ce mensonge là.
Nous avions tout pensé. Mon nom, mon comportement, mon histoire, tout… même ma puissance. Mais je n’avais pas vu la nécessité de tester cette nouvelle partie-là de mon identité, pour voir si je peux le faire de façon convaincante. J’ai cru que ce serait facile. C’est beaucoup trop tard pour avoir des doutes… Qu’est-ce que je fais?

-Marchesi!

Une tape dans le dos et je reviens à la réalité, avançant rapidement pour fouiller la caisse où se trouvent les combinaisons jusqu’à ce que j’en trouve une plus petite que les autres, que j’enfile maladroitement en gardant les yeux baissés pour éviter de croiser le regard des autres. Une technicienne finit d’aider De Assis à enfiler son propre équipement avant de venir m’aider, et en moins d’une minute je suis prête pour la suite. Je place le casque sur ma tête et m’avance un peu, observant tout l’équipement en espérant que l’autre femme fasse le premier pas. Mais évidemment, en voyant ma gêne, elle n’en fait rien, attendant patiemment que je commence. Ma gorge se serre soudainement. Qu’est-ce que je fais…

-Si tu nous montrais c’que tu sais faire avec un vrai coup de poing, Marchesi?

Je regarde l’homme qui a parlé, celui qui a posé la question au sujet des congés. Je ne l’avais pas bien vu avant… il est plus grand que les autres, plus âgé aussi. Son regard sévère qui ne me lâche pas une seconde me rappelle Lachès, en plus de cette étincelle de compassion et d’inquiétude. Au travers des âges, certaines choses ne changent pas. Je hoche doucement la tête, reprenant un peu de contenance, et m’avance vers un des mannequins en faisant craquer mes jointures. Je peux faire ça facilement… je concentre une parcelle de mon cosmos dans mon bras pour le solidifier, l’énergie circulant dans mes veines comme du sang, et m’approche d’un des mannequins, le cœur battant la chamade et l’adrénaline me montant de plus en plus vite à la tête. Je sais faire plus qu’un coup de poing. Je plonge mes deux mains dans le corps synthétique et dans un grognement, écarte les bras jusqu’à séparer le corps en deux, n’arrêtant que lorsque le trou béant atteint la gorge du mannequin. D’une poussée, j’envoie le corps au sol, et lui écrase la tête sous mon talon. Le silence tombe, sauf pour un vague murmure que je ne comprends pas.

- празмернае…

Une solide claque derrière la tête de la part du pseudo-Lachès et celui qui a parlé se tait tout de suite. De Assis ricane un peu et s’approche d’un autre mannequin, se contentant d’une simple pression du bout des ongles dans sa nuque. Une puissante décharge cosmique traverse le corps du mannequin et une fraction de seconde plus tard, la tête explose. J’ouvre de grands yeux étonnés, mais me reprend bien vite en voyant son sourire arrogant. Elle peut bien être fière, c’est un jeu d’enfant de réaliser un tour pareil… je viens pour poser ma main sur un autre mannequin quand la main massive du gardien se pose sur mon épaule pour me traîner vers le tunnel à obstacle.

-OK les filles, on passe à autre chose. Ce n’est pas un concours.

En serrant les dents, je repousse sa main et avance seule vers le tunnel. De Assis suit de près, observant ce qui nous attend les bras croisés… ça ne devrait pas être trop mal… Je reste tendue, attendant le signal, me préparant comme je peux…

-1... 2... 3... Go!

Je bondis sans attente en courant à toute vitesse, laissant De Assis loin derrière sans même lui lancer un regard. Le sang bat dans mes tempes alors que je me jette au sol pour ramper sous un filet métallique étendu sur plusieurs mètres, me souciant peu de mes mains éraflés ou du choc douloureux dans mes genoux au moment de la chute. Le filet s'accroche à mes vêtements et me ralentit bien vite, et je le saisis entre mes mains pour en casser quelques morceaux qui m'empêchent d'avancer avant de reprendre de plus belle, mon corps touchant à peine au sol tant je me déplace rapidement. Une fois sortie de là, je prends une seconde pour respirer un peu et repart tout aussi vite, ne prenant même pas le temps de regarder le prochain défi qui m'attend.

Grosse erreur.

Une énorme poutre de bois tombe du ciel et je n'ai que le temps d'effectuer une roulade pour esquiver. Le pendule me frôle la tête et mon cœur rate un battement, mais je n'ai même pas le temps d'avoir peur que comme un mécanisme bien huilé, d'autres poutres foncent sur moi, certaines étant soit recouvertes d'un étrange liquide, soit serties de lames ou même de pieux... observant avec soin le mouvement des pendules, je commence à avancer prudemment, j'ai suffisamment d'avance pour me le permettre sans trop en souffrir, n’accélérant que pour éviter les obstacles. Une fois un peu plus habituée au rythme, je commence à marcher de plus en plus vite, prenant de l’assurance, jusqu’à ce que j’entende une détonation.
Et qu’une balle me frappe à l’épaule.

La colère me monte à la tête à toute vitesse et je hurle en cherchant la provenance du tir, la rage se mélangeant à merveille à la douleur que je devrais ressentir… vu les coups que j’encaisse sur une base régulière, une simple balle n’est rien, mais ces gens ne sont pas censés savoir ça… enfin, juste sous les caméras qui suivent mes progrès, j’aperçois les canons métalliques. Les tirs continuent et je continue ma course en me tenant l’épaule, serrant les dents pour ne pas émettre un autre son. L’attaque continue ne fait que compenser le reste des obstacles, qui sont relativement faciles comparé au début : c’est pourtant à bout de souffle et couverte d’hématomes et de coupures que j’arrive à la fin du parcours, tremblant sur mes jambes mais toujours debout. Mon visage trempé de sueur, je reste là à tenter de contrôler ma respiration jusqu’à ce que l’autre femme arrive, tout aussi essoufflée mais sans une égratignure. Et toujours ce sourire…

-Pas mal. Marchesi, quatre minutes trente, De Assis, sept minutes dix-huit. Retournez avec les autres… Dmytryk, Bilodeau-Tanguay! Vous êtes les prochains.

Au final, tout le monde y passe, avec des résultats variant d’une personne à l’autre. Seul un homme peut se vanter d’avoir échoué le test, essuyant tant de coups qu’il finit par trébucher et tomber inconscient au fond d’un des trous. Des gardiens vont rapidement le chercher, et un peu plus tard d’autres arrivent avec une civière…
Eh bien, ça aurait pu être pire.

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Ni Khalil ni Ishii ne furent réellement surpris des performances de la jeune fille. Kaganovich n'étant pas homme à ménager ses soldats, même en raison de leur âge, Marchesi se devait de posséder une telle force pour survivre à son service. Les multiples écrans affichaient en temps réel les flux de données en provenance des capteurs de la combinaison : accélération, température corporelle, conductivité électrique de la peau... l'un deux était même consacré à l'analyse de son activité cérébrale. Chaque bribe d'information fut dûment enregistrée par le système et vint compléter un profil détaillé de la nouvelle recrue éveillée.

« Marchesi. Vitesse d'attaque : 294 mètres par seconde. Force : équivalent 1880kg pour le bras droit, 1746 pour le gauche. Légère asymétrie mais c'est tout à fait normal. Augmentation du coefficient de résistance : 717%. » commenta l'ingénieur. Il n'était pas spécialiste du cosmos et n'aurait donc pas dû se trouver ici, mais comme il avait participé à l'amélioration des combinaisons de FIRMAMENT, il se retrouvait à gérer le matériel. Tant que celui-ci fonctionnait correctement, les données seraient de toute façon analysées plus en profondeur par les véritables professionnels en la matière. « De Assis. Vitesse d'attaque : 276 mètres par seconde. Énergie de la décharge : 23,5 kilojoules. Ratio de transmission : 0,814. Coefficient de résistance : plus 682%. »

L'iranien avait plus d'expérience que le japonais concernant les éveillés. Entendre ces chiffres lui suffit à se faire une idée sommaire de leurs capacités respectives. Marchesi était légèrement au-dessus en termes de force, de vitesse et de résistance mais les techniques de De Assis étaient un peu plus élaborées. Pas de facultés spéciales cela dit, dommage.

Il donna le feu vert pour faire passer les deux recrues à l'étape suivante du test. Les informations récoltées au cours du premier test allaient servir à ajuster les machines du parcours d'obstacles : la difficulté de l'épreuve dépendrait donc moins de la puissance cosmique brute des cobayes que de l'approche qu'elles choisiraient d'adopter, de leur réactivité et de leur capacité d'adaptation. Comme il s'y attendait, la plus jeune était trop pressée, trop brusque, pas assez réfléchie et écopa en conséquences d'un certain nombre de blessures. L'aînée, plus patiente et méthodique, arriva indemne au terme du parcours.

Un par un, les autres membres du groupe firent la démonstration de leurs pouvoirs suite à ce galop d'essai. Même en ayant eu le privilège de voir à l'avance quel genre d'obstacles les attendaient, bien peu arrivèrent au niveau des deux fortes têtes. Pourquoi fallait-il toujours que les éléments les plus prometteurs soient aussi ceux qui posent le plus de problèmes ?

« Celui-là a intérêt à s'améliorer, dans son intérêt comme dans celui de ses collègues. » remarqua Ishii au passage de la civière transportant la recrue récipiendaire de la distinction douteuse d'unique échec de la journée. L'ingénieur jeta un œil au dossier du blessé puis secoua la tête pour signifier sa consternation : « Il a des capacités parapsychiques de niveau 2 depuis quatre ans pourtant. Un miracle qu'il ne soit pas déjà mort au combat. Lamentable. »

Aziz ne put qu'acquiescer ; ils avaient beau ne pas rechercher l'affrontement avec les sous-fifres des faux dieux, ce jour finirait forcément par arriver... et ce n'était pas avec ce genre de pignoufs qu'ils pourraient rivaliser. Pour couronner le tout, cette fournée ne contenait que cinq utilisateurs de facultés spéciales, ce qui n'était guère étonnant pour un groupe d'éveillés de bas niveau. Ils pouvaient tout de même compter sur deux psychokinésistes, une pyrokinésiste, un matérialisateur et un régénérateur. Le cas de ce dernier le préoccupait cependant, notamment au vu du nombre d'ecchymoses qu'il avait pu accumuler. Il était fréquent de voir ce genre d'individus négliger leur défense, comptant sur leur pouvoir pour réparer leurs erreurs... jusqu'au jour où ils subissaient une blessure fatale que leur cosmos ne suffisait pas à guérir assez vite ou tombaient à cours d'énergie et de matière première pour remplacer les tissus endommagés. Sans compter d'autres risques dépendants des spécificités de la technique utilisée.

Enfin, ce n'était ni l'endroit ni le moment pour aborder ce sujet. Ce n'était pas son rôle non plus. Ses hommes rassemblèrent à nouveau les recrues – à l'exception du pauvre type en route pour l'infirmerie – et il leur livra son bilan. « Les tests sont terminés pour aujourd'hui. Vous devrez vous soumettre régulièrement à des évaluations similaires afin d'analyser plus en détail vos talents respectifs et de mesurer vos progrès. Pour l'instant, la plupart d'entre vous sont classés en tant qu'éveillés de niveau 2, ce qui signifie que vous surpassez les limites extrêmes des capacités athlétiques du corps humain. Nous ne dénombrons hélas aucun niveau 3 parmi vous – le niveau minimum requis pour mériter une armure de Bronze chez les Saints d'Athéna, correspondant grosso modo à la capacité à atteindre la vitesse du son, soit 340 mètres par seconde. Gardez également en mémoire le fait que les chevaliers d'Argent, classés niveau 4, atteignent des vitesses comprises entre mach 2 et mach 5. Quant aux niveaux 5, les chevaliers d'Or... je n'ai sans doute pas besoin d'en dire plus. Je vous conseille donc de ne pas vous reposer sur vos lauriers et de vous montrer particulièrement diligents lors de votre entraînement. »

Plusieurs têtes se tournèrent vers De Assis, ce qui était bien l'intention du colonel. Cette femme faisait partie des plus forts du groupe mais n'était au final qu'une grenouille au fond d'un puits – si c'était bien là la métaphore que le nippon aurait employée, l'iranien n'était pas sûr, ne s'y connaissant pas réellement en proverbes extrême-orientaux. Il fit signe à son sergent, qui passa dans les rangs remettre une enveloppe scellée à chaque mercenaire.

« Vous trouverez à l'intérieur votre badge d'identification servant également de carte d'accès. Ils ne fonctionnent que couplés à la vérification d'un certain nombre d'autres paramètres et seront donc inutiles en d'autres mains que les vôtres ; veillez néanmoins à ne pas les perdre. Des identifiants et mots de passe fonctionnant selon le même principe vous seront également délivrés lors de votre première connexion au système informatique de la base, laquelle sera prise en charge par monsieur Ishii ici-présent. Je lui passe le relais à partir d'ici. »

Aziz et son équipe prirent congé sur ces paroles, non sans avoir gratifié les recrues d'un air signifiant qu'ils les avaient à l’œil, les laissant entre les mains de l'ingénieur et de sa propre équipe de sécurité. Le japonais n'était pas heureux de cette tâche mais le colonel avait d'autres devoirs à accomplir ; la nécessité d'aménager leurs emplois du temps surchargés pour permettre l'accueil de ces contingents de mercenaires avait débouché sur des arrangements parfois gênants.

« Je vais vous guider jusqu'aux parties communes où se trouvent vos quartiers. » précisa l'asiatique en précédant le groupe au travers d'un nouveau dédale de portes et d'ascenseurs. « Vos effets personnels ont été placés dans vos dortoirs. Chacun de vous aura une couchette et un espace dédié dans une chambre de quatre personnes. Votre uniforme est sur le lit, de même qu'un manuel contenant votre emploi du temps, un plan partiel des installations et les instructions de sécurité que vous devrez lire pour demain. Elles seront répétées lors du briefing de sécurité mais en voici l'essentiel : vous êtes accrédités en tant que personnels combattants et collaborateurs d'études de niveau 1. Si votre carte ne vous permet pas d'accéder à une partie de la base, c'est qu'il y a une raison. Même chose concernant le système informatique ou les informations que nous vous délivrons. Si vos requêtes ou questions sont refusées, cette décision est sans appel. Toute communication avec l'extérieur sera étroitement surveillée : l'accès à internet et au téléphone vous est impossible pour l'instant, mais prendra place dans le secteur prévu à cet effet une fois que vous aurez gagné ce droit. Il pourra toutefois être révoqué sans préavis si nous l'estimons nécessaire. Vous suivrez à la lettre les ordres de vos supérieurs, ne mentionnerez aucune information confidentielle à quelqu'un qui n'a pas à la connaître, y compris s'il s'agit d'un autre agent... même si vous n'en êtes pas encore à ce stade. Tout écart de conduite pourra être sanctionné. »

Les mesures de sécurité étaient certes sévères mais ils ne tarderaient pas à découvrir que les Agences prenaient tout de même soin de leur personnel, à plus forte raison quand celui-ci était éveillé. Une fois que l'on se faisait aux règles et au rythme de travail, les conditions de vie dans l'ancienne mine n'étaient pas si désagréables... si l'on savait se tenir.

Il devrait peut-être faire un effort pour les aider à voir la carotte après avoir ainsi passé son temps à les menacer d'un bâton. Il les invita donc à jeter un œil à la feuille de papier qui accompagnait leur carte dans les enveloppes, celle détaillant leur salaire, les bénéfices qui leur étaient dus à eux et à leurs familles et promettait des primes supplémentaires en cas de performances exceptionnelles. FIRMAMENT, comme les autres organisations de l'alliance, était d'avis que les sacrifices consentis par ses agents leur donnaient droit à une rémunération plus qu'avantageuse ainsi qu'à une assurance de première classe, un luxe aux États-Unis... qui servait également à maintenir le moral, éviter les tentations et tuer dans l’œuf toute velléité de revendications sociales. Les Agences pouvaient difficilement remplir leur devoir si leur personnel était plus occupé à ronchonner qu'à travailler. Ils avaient un peu rechigné à étendre ces bienfaits aux mercenaires mais il s'agissait-là d'un investissement...

Finalement, ils arrivèrent aux parties communes. Désignant le corridor à sa droite, Ishii indiqua qu'il menait au réfectoire. Celui à sa gauche aboutissait aux dortoirs dans lesquels les gardes les répartiraient une fois qu'ils se seraient enregistrés auprès du réseau informatique de la base.

« Chacun de vous se placera à un ordinateur, procédera à une identification biométrique et au passage de sa carte sous la supervision d'un garde. Retenez bien vos identifiants et mots de passe. Vous vous installerez ensuite dans vos chambres et après cela, quartier libre dans la limite de vos autorisations d'accès. Couvre-feu à minuit, lever à sept heures tapantes. Et tâchez de vous comporter en adultes responsables. Des questions ? »
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Wolgorn avait reçu sa mission de Thanatos par l'entremise d'une fée, après qu'un Squelette l'ait prévenu que l'incarnation de la Mort requérait ses compétences pour une tâche confidentielle. Suite à l'entrevue avec Éris, il avait pris soin de ne laisser aucune piste derrière lui, l'interférence de la déesse étant la dernière chose dont il avait besoin. Elle lui avait assuré qu'elle n'avait pas l'intention de s'immiscer dans les affaires des Spectres, mais le Bourreau ne lui faisait évidemment pas confiance. Les précautions étaient d'autant plus obligatoires à respecter que le sujet de l'opération était de s'occuper des activités suspectes d'une organisation humaine. Avant de partir, le Russe avait aussi rappelé aux Squelettes qu'ils devaient veiller à exclure la Discorde autant que possible de la machinerie infernale, si Thanatos ne l'avait pas déjà ordonné. Celui-ci l'avait certes autorisée à loger dans le Palais de Pandore, mais il allait faire en sorte que cet endroit soit sa prison dorée. Si ce fléau ambulant était libre de fourrer son nez partout, les Enfers courraient à leur perte, une leçon chèrement apprise suite à l'expérience avec Eydis.

Wolgorn se prépara donc consciencieusement à la mission d'infiltration qui lui avait été confiée : il lui fallait devenir méconnaissable. Récemment, il avait oublié d'entretenir sa chevelure et celle-ci avait par conséquent poussé jusqu'à atteindre ses épaules. Enfermé comme il l'était dans son Surplis, son visage s'était aussi paré d'une barbe plutôt consistante avant même qu'il ne s'en aperçoive. Il mit alors sa pilosité abondante à profit en la teignant de noir et en se dotant d'une épaisse moustache suite à un savant rasage. L'Exécuteur rectifia légèrement sa coupe de cheveux en l'orientant vers l'arrière et en aérant son front. Son visage avait quant à lui énormément changé depuis son premier jour au service d'Hadès : d'un jeune homme d'une vingtaine d'années son énergie maléfique l'avait métamorphosé en sexagénaire... Un sexagénaire fort bien conservé, mais les dommages sur son enveloppe charnelles étaient significatifs. Qu'importe, au moins les mortels ne feraient pas le rapprochement avec le fils Botcharov et ne verraient que Vitold Kazanski.

Vitold Kazanski était la fausse identité qu'avait choisie Wolgorn pour sa quête, dont l'histoire était celle d'un Éveillé né dans les contrées reculées de la Russie orientale et s'adonnant au mercenariat. A l'âge de 65 ans, il était arrivé à se faire enrôler par une puissante firme et à être discrètement mêlé à une organisation secrète, soi-disant par appât du gain face à l'alléchant salaire proposé. Bien entendu, le Russe s'était présenté comme beaucoup plus faible qu'il ne l'était réellement, scellant sa force monstrueuse pour mieux jouer son rôle de soldat exploitable. L’Étoile de l'Exécution s'était mise en sommeil, laissant pour une fois l'être humain s'exprimer, même s'il ne s'agissait que d'un mensonge.

L'entrée dans la dite organisation secrète s'était montrée passablement violente entre la drogue, le coma, le sac sur la tête, la brutalité du personnel et les insultes. Ces mécréants devaient vraiment mijoter quelque chose d'infâme et honteux pour recourir à de telles mesures de sécurité. Vitold et d'autres Éveillés avaient été rassemblés dans une zone rocheuse et introduits auprès du Colonel Khalil, un officier de ce groupe mystérieux. Vêtu d'un pantalon militaire, d'un marcel noir et de rangers, il endura ensuite une séance de présentation et dut subir une batterie d'épreuves pour évaluer son niveau. Maintenant que le Bourreau savait que ces gredins avaient droit de vie ou de mort sur lui, il devait maintenant suivre leurs ordres et faire en sorte de mener sa mission à bien. Il restait que passer de Spectre respecté à minable de troisième zone ne l'enchantait guère, mais il devait supporter cette humiliation et voir ce qui se dissimulait au bout de cette histoire.

Les résultats des tests tombèrent pour Vitold : huit minutes et demi au parcours du combattant, vitesse d'attaque de 309 mètres par seconde, force de respectivement 1930 kilogrammes pour le bras droit et 1860 kilogrammes pour le bras gauche, ainsi qu'un coefficient de résistance de 656%. En ce qu'il s'agissait de frapper, il était plutôt rapide et costaud, mais son endurance laissait à désirer en comparaison et il était dépourvu de faculté spéciale. Manifestement, son niveau était inférieur à celui d'un Chevalier de Bronze, ce qui était acceptable dans la mesure où il ne voulait pas attirer l'attention. Toutefois, avec ses blessures et son souffle laborieux, le Russe apparaissait devant ses collègues comme un vieux canasson en fin de carrière. Pour être plus exact, certaines plaies qu'il avait reçues étaient dues à l'utilisation maladroite de son cosmos, qui n'épargnait pas son physique fatigué. Le signe d'une vieille mule prête à tout pour s'enrichir au mépris de tout respect envers sa propre personne...

Les mercenaires furent ensuite reçus par un certain Ishii, qui les informa sur les prochaines formalités à remplir et leur futur au sein de leur organisation. Ces types ne plaisantaient pas et faisaient preuve d'une grande rigueur, c'était une qualité que Vitold devait leur reconnaître. Celui-ci reçut le bagage nécessaire à son intégration et découvrit ses quartiers ainsi que son uniforme. Une fois équipé et installé, il profita de son quartier libre pour se balader où on lui autorisait d'aller. Verrouillé comme il l'était, il ne pouvait pour l'instant rien tenter pour entreprendre un sabotage de cet étrange groupe. Autant être patient, discipliné et observer tranquillement sans éveiller les soupçons. Cette opération d'infiltration était d'emblée atroce, mais l'Exécuteur avait connu pire dans son existence.

Ce fut lorsqu'il partit au réfectoire pour s'enquérir du menu qu'il s'aperçut qu'une autre livraison de mercenaires était sur place, en visite guidée par le Japonais. Afin de ne pas importuner l'officier, il s'éloigna prudemment et continua à déambuler à travers les couloirs. Ses camarades de fortune faisaient pareil, même s'ils ne semblaient guère à l'aise dans cet environnement. Il fallait avouer que cette structure moderne et aseptisée était relativement anxiogène pour quiconque n'était pas habitué. Que le temps allait être long dans la peau d'un misérable humain...

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J’écoute les dernières explications d’une oreille distraite avant de suivre en boitant le reste du groupe, me retenant de peine et de misère de guérir ces nouvelles blessures avec mon cosmos. Au fond, ces réglementations ressemblent beaucoup à ce que je vivais aux Enfers… deux endroits à peine mieux que des cages, dont je ne sors que lorsqu’on me l’ordonne. Je pourrais le faire de mon plein gré, peut-être, sans que ça ne pose problème… mais même si j’osais mettre le pied à l’extérieur, je ne saurais pas quoi y faire. Ces bases, ces cages, ce sont mes seules demeures. Je n’ai nulle part d’autre où aller.
Et puis, si pour moi ces nouveaux quartiers ne me font ni chaud ni froid, pour Marchesi, c’est un tout nouveau luxe auquel elle n’a jamais goûté. Quand les autres mercenaires demanderont à sortir, je planifie déjà de rester derrière.

Ça ne peut qu’être productif.

J’ouvre grand les yeux en voyant le réfectoire, fidèle à mon personnage. Tenant avec force mon enveloppe entre mes mains, je m’avance prudemment vers l’ordinateur que me pointe un des gardes et y présente timidement ma carte. De nouvelles informations apparaissent à l’écran et je me contente de les fixer sans rien faire, jusqu’à ce que le garde perde patience et me dise quoi faire. Je sursaute en l’entendant et me dépêche de faire ce qu’il me demande. De plus en plus frustrée, je poursuis néanmoins mon petit manège sans jamais faillir, malgré le garde qui m’exhorte à me dépêcher. Bientôt, il ne reste plus que nous, et j’arrive enfin à accéder à mes identifiants… et cette fois cesse de respirer en voyant mon mot de passe. Comment suis-je supposée me souvenir de ça?!
Lentement, je prononce les premières lettres comme pour m’aider à m’en souvenir, mais l’écran s’éteint avant que je ne puisse parvenir à la fin. Je reste là, sans bouger, écoutant avec un peu de crainte le soupir d’agacement du garde derrière.

-Tu sais lire, Marchesi?

-Non.

D’un geste brusque, il m’attrape par l’épaule et me force à marcher vers les dortoirs, où les autres ont déjà commencé à s’installer. Nous nous arrêtons au milieu du corridor, et je regarde un peu autour de moi, sans trop savoir ce qu’il a en tête. Enfin, je sens la poigne du garde se resserrer encore plus sur moi. Il a trouvé quelque chose.

-Bilodeau-Tanguay! Vous allez superviser Marchesi et vous assurer qu’elle respecte son horaire. Elle aura un nouvel horaire très bientôt, avec un cours d’anglais.

Si la frustration s’affiche sur mon visage en entendant cela, ce n’est rien comparé à celle que je sens réellement, alors que je dois serrer les poings et respirer le plus lentement possible pour ne pas exploser de colère. Des cours d’anglais! Je suis ici pour espionner cette organisation et je me retrouve à devoir assister à des cours d’anglais parce qu’un Squelette plus malin que les autres a cru bon de suggérer que Marchesi soit illettrée! Dès que je rentre aux Enfers, Lachès va avoir un soldat de moins!

-Oui m’sieur.

Non! Pas lui! Maintenant non seulement je me retrouve à devoir forcer ma fausse identité plus que nécessaire, mais je vais devoir le faire avec un sosie psychologique du doyen des Squelettes sur le dos! Si ce gars et Lachès ont vraiment tant de point en communs, il va prendre cette tâche beaucoup trop au sérieux et il ne me laissera jamais tranquille! Je n’arrive pas à y croire… je dois trouver une façon de me sortir de là.

Je laisse le garde me conduire vers la porte qui mène à ma nouvelle chambre, et il me laisse entrer seule avant de partir. Le silence après tout ce qui s’est passé est quelque peu inquiétant, se retrouver seule après toute l’excitation… surtout que je ne suis pas seule. Deux têtes se redressent dans les deux lits du haut et me fixent en silence. Deux femmes adultes, approchant probablement la trentaine, l’une aux longs cheveux roux tressés et l’autre complètement chauve qui enlèvent ses lunettes en me voyant approcher. La rousse descend prestement du lit et se laisse tomber souplement au sol pour venir à ma rencontre.

-Salut. Tu viens d’arriver, gamine?

Je hoche la tête à l’affirmative tout en ignorant la main qu’elle me tend. Main qui se réfugie bien vite dans ses poches alors qu’elle recule un peu. C’est ça, souris, je sais que tu ne m’aimes déjà pas. Je ne suis pas là pour plaire. La femme regarde derrière elle alors que la chauve observe avec attention, nettoyant ses lunettes avec le haut de son uniforme.

-Ah ouais, je me disais que c’était petit pour un uniforme, mais non, c’est pas une erreur. Tu as un nom?

-Marchesi.

-Hm. Moi c’est Keaton. Jess Keaton. Elle sourit, amusée par sa tournure de phrase. Elle, c’est Emily Higgins. Tiens, si tu allais prendre une douche avant d’essayer l’uniforme, ça va garder la chambre relativement propre. On t’examinera un peu mieux après, les tests t’ont pas épargné, on pourrait peut-être…

-Ahem.

Le simple son sorti de la gorge de Higgins arrête Keaton dans son petit monologue, et cette dernière se contente de me lancer mon uniforme que j’attrape à une main. Elle me fait ensuite signe de laisser ma paperasse sur mon lit, ce que je fais. Si je dois partager une chambre avec ces deux femmes, mieux vaut faire un effort pour s’entendre un peu… cela est si Keaton peut se décider à me dire ce qu’elle pensait proposer.

-Enfin, va te laver, je suis à deux doigts de perdre connaissance, on verra après.

Et sans un autre mot, elle me repousse dehors et ferme la porte, me laissant seule avec mon uniforme gris entre les mains. Ça aurait pu être pire, je suppose… après tout, au milieu des mercenaires, certains d’entre eux ont du voir des horreurs bien pire que… eh bien, moi. Même défigurée, même en étant une enfant, je ne suis pas bien différente de ceux qui sont ici. En fait, ici, je suis exactement comme tous les autres… la question de transfuge ne se pose même pas. En regardant mon uniforme, je souris. Il peut sans doute y avoir du bon dans cette infiltration.
Peut-être que cette fois, le pire est vraiment derrière.

[HRP: Suite à tout ça, Obli retourne à sa chambre et reste à "bavarder" avec ses roomies, sauf s'il doit se passer autre chose ce même soir, là elle va sortir de son trou. '^']

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Ishii s'affala dans son siège avec un soupir de soulagement tandis que la porte de son bureau se refermait, l'isolant du bruit de ses collègues toujours affairés. Il avait hâte de retourner à son affectation habituelle une fois que tout ceci serait terminé. Ingénieur en charge de l'équipement des nouveaux, ce n'était pas un placement qui rendait justice à ses compétences. Les vicissitudes du manque d'effectif...

Après s'être accordé un instant de relaxation, il rouvrit les yeux et alluma son ordinateur. Comme toujours, il lui fallut se soumettre à une ribambelle de procédures d'identification avant d'accéder à son espace de travail virtuel personnel – et à sa connexion ultra-sécurisée avec certains des autres laboratoires du Département Recherche et Développement de FIRMAMENT. L'Agence américaine apportait un soin maniaque à la compartimentation des sections, systèmes et flux de données mais loin de l'ennuyer, il accueillait cet état de fait avec appréciation. En tant que membre d'une organisation clandestine pour son propre gouvernement infiltré jusqu'à la moelle par les Chevaliers Noirs, il ne pouvait que respecter un tel professionnalisme.

Le japonais vérifia que les résultats des tests de la journée avaient bien été mis en ordre, que chaque série s'était vue complétée d'une méta-analyse sommaire puis autorisa le transfert de données. La grande majorité des nouvelles recrues ne possédait que des aptitudes parapsychiques faibles et peu variées, pourtant les spécialistes à qui il avait pu parler – ceux qui étaient autorisés à mentionner leur travail du moins – affirmaient que même le groupe d'éveillés le plus ordinaire en apparence revêtait une importance cruciale dans leurs recherches. Comme le diable, l'amorce d'une grande découverte se cachait souvent dans les détails. Des différences mineures dans le fonctionnement cérébral ou dans le mode d'action des capacités de sujets aux facultés très similaires pouvaient révéler beaucoup de choses sur le cosmos et ses origines...

D'ailleurs en parlant d'éveillés, il avait une requête à faire remonter. Marchesi la fauteuse de troubles n'avait pas fini de leur en faire voir de toutes les couleurs. Avec un agacement palpable, il envoya une demande à qui de droit pour s'enquérir de la possibilité d'un aménagement des procédures d'authentification pour la jeune fille, quelque chose qui ne laisserait pas son illettrisme compromettre les vérifications d'identité. La réponse serait très certainement soit négative, soit un objet de mécontentement pour la nouvelle recrue. Les règles en vigueur n'étaient pas faites pour être tordues dans tous les sens pour le bénéfice d'une seule personne ; les Agences n'allaient pas se montrer très conciliantes avec quelqu'un qui ne pourrait pas lire les instructions de ses supérieurs ou faire usage des communications codées en mission.

Le clignotement d'une icône dans un coin de l'écran attira son attention. Un message. Il l'ouvrit avec appréhension, craignant un changement dans son emploi du temps... et vit que ses craintes étaient tout à fait fondées. L'ingénieur était prié de superviser la séance d'entraînement du lendemain matin, en compagnie du colonel Khalil.

« Encore moi ? Ils n'ont personne d'autre sous la... » commença-t-il avant de lire le reste du texte. « Oh d'accord, ils sortent la grosse artillerie dès le premier jour. Ils ne perdent pas de temps. »

La situation devait être encore plus urgente qu'il ne le pensait si les Agences décidaient de passer directement à cette étape de la formation...

***

« Nous nous rencontrons souvent ces temps-ci. » fit remarquer Aziz pendant que lui et ses hommes enfilaient laborieusement leurs exosquelettes. Dieu qu'il pouvait détester ces fichues machines. Les combinaisons mécanisées lui rappelaient les armures de l'ennemi mais n'arrivaient pas à la cheville de ces dernières en termes d'efficacité – sauf quand il s'agissait de les protéger d'une menace NBC bien sûr, là il n'y avait rien à redire.

Le nez collé à un ordinateur relié aux combinaisons, Ishii ne répondait que par monosyllabes à ses paroles, comme à son habitude. Une fois plongé dans son travail, le nippon faisait abstraction de tout ce qui l'entourait. Pas le partenaire de conversation idéal, il ne réagissait réellement que lorsque les propos tenus étaient en rapport avec la tâche en cours. « Quelle est l'autonomie de ces choses au juste ? J'ai beau expliquer à mes soldats qu'ils ne risquent pas de se retrouver coincés dedans, j'ai l'impression qu'ils ne me croient pas. »

« Quatre heures avec ces batteries. Et ça s'appelle un TALOS. » l'informa Ishii, sortant pour quelques secondes de son quasi-mutisme. « De toute façon, nous avons de quoi recharger et tous les outils pour procéder à une désincarcération même en cas de dysfonctionnement majeur. Au fait, votre système est opérationnel. »

L'iranien termina les ultimes vérifications de son exosquelette à cette annonce, testant les senseurs, le mouvement assisté... Un peu guindé peut-être mais pas impossible de bouger. Pas mal pour une technologie expérimentale, cependant même avec l'avance de FIRMAMENT en la matière – et la coopération avec la France, la Chine et le Japon qui avait permis la finalisation de ce prototype –, de nombreux progrès restaient à faire. De toute façon, même une fois complète, elle ne conviendrait jamais à des éveillés : incapables de suivre leur vitesse, les articulations motorisées et les vérins hydrauliques ne feraient que restreindre leurs mouvements.

Accompagné de ses hommes, il fit quelques pas pour s'habituer à la sensation, embrassant du regard l'immense galerie souterraine. La longueur de ce tunnel rectiligne aux parois renforcées était impressionnante mais nécessaire au vu de ce qu'ils s'apprêtaient à tester à cet endroit. Sa largeur accueillait plusieurs machines de la taille d'une voiture dont l'apparence était à mi-chemin entre le canon et le télescope. Dans un espace aménagé dans un coin se trouvaient des mannequins semblables à ceux qui avaient été utilisés pour évaluer les nouvelles recrues, mis à part le fait que ceux-ci étaient engoncés dans une gangue de métal. Lesdites recrues ne devraient plus tarder à arriver en provenance de leur briefing de sécurité d'ailleurs.

« Deux minutes. » prévint obligeamment l'asiatique, comme s'il avait deviné les pensées du militaire. Aziz acquiesça, se rapprocha d'une des grandes caisses empilées contre la pierre et en sortit l'une des armes à feu les plus massives qu'il ait jamais vues, au moins deux fois plus lourde que les plus gros fusils anti-matériel et ne ressemblant que de loin aux outils conventionnels de sa profession.

« Les chinois ont une définition très particulière du mot portatif. »

« Que voulez-vous, il est conçu pour être manié par des éveillés, les simples mortels n'ont d'autre choix que d'endosser une combinaison pour pouvoir faire de même. Il y a d'autres modèles de taille plus raisonnable mais ils sont moins puissants. »

L'iranien grogna son assentiment en connectant le fusil à un port de son TALOS. L'intérieur de son casque s'illumina, affichant l'image transmise par le viseur de l'arme. Il la pointa vers le mur du fond, à plusieurs centaines de mètres et put voir distinctement d'autres mannequins disposés là, abrités derrière des plaques blindées ; manipulant le panneau de contrôle fixé à son avant-bras, il fit disparaître l'image. Restait à brancher l'encombrante pétoire à sa propre source d'énergie ainsi qu'à son circuit de refroidissement et tout serait en place.

L'une des portes s'ouvrit sur ces entrefaites, dévoilant un groupe rassemblant les effectifs éveillés des arrivages de mercenaires de la journée précédente. La cinquantaine d'agents et de soldats escortant les recrues prit position à des emplacements pré-déterminés du lieu d'entraînement, prenant bien garde à ne pas dépasser la ligne de machines.

Aziz ne prit pas la peine de les saluer. Il attendit que tous soient en rang avant de leur exposer le programme.

« Comme les résultats de vos tests l'ont démontré, vous n'êtes que des éveillés de bas niveau ; pour compenser cela, je sais que la plupart d'entre vous a l'habitude d'utiliser des armes conventionnelles. Aujourd'hui vous vous familiariserez avec celles des Agences. Elles ne vous permettront pas d'affronter un niveau 3 ou 4 sur un pied d'égalité mais utilisées correctement, leur vitesse et leur puissance sont suffisantes pour surpasser les réflexes et les défenses de ces adversaires. Chacune de nos organisations a adopté une approche différente sur la question, d'où la variété du matériel dont nous allons faire la démonstration ; l'Agence chinoise en particulier a beaucoup travaillé à la conception d'armes utilisables par et efficaces contre des éveillés. Gardez toutefois à l'esprit que leur efficacité dépend en grande partie de votre capacité à travailler en équipe, capacité qui vous sera inculquée lors des entraînements suivants. »

Le colonel fit signe aux gardes de faire passer leurs combinaisons protectrices aux mercenaires et de les guider vers les cabines d'habillage. Pas d'exosquelettes pour eux – ils n'avaient pas besoin d'assistance musculaire, qui ne ferait que les handicaper à haute vitesse – mais une combinaison high-tech faite de plusieurs épaisseurs ignifugées, isolantes, résistantes aux agents chimiques, à l'épreuve des balles de petit calibre et des armes blanches, le tout renforcé par des plaques d'armures disjointes intégrant un gel durcissant à l'impact pour absorber l'énergie cinétique. Là encore on était loin des performances d'une simple armure noire mais face à l'attaque d'un éveillé de bas niveau, cela pouvait faire la différence entre un séjour à l'hôpital et un aller simple pour le cimetière.

Enfin, pour l'exercice du jour, le casque et son système de communication étaient sans doute les éléments les plus importants ; c'est que le matériel qu'il s'apprêtait à utiliser était bruyant, suffisamment pour endommager l'ouïe de tous ceux qui se tenaient trop près. D'ailleurs, tout le reste du personnel enfilait à présent micros et cache-oreilles.

« Test. Levez un bras si vous m'entendez. » fit la voix d'Ishii à travers sa radio – et celles de tous les présents. L'iranien s'exécuta, en même temps que ses hommes et le reste des agents. Ils allaient pouvoir passer aux choses sérieuses.
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Vitold avait passé sa première soirée dans l'ennui le plus complet, peu intéressé à l'idée de fraterniser avec les autres mercenaires. Ces types n'étaient que des cloportes en face de lui, mais puisqu'il avait emprunté un déguisement d'humain, il fallait bien faire un effort. Ses compagnons de chambre étaient un amérindien taciturne et deux blondins moustachus respectivement nommés Lootah, Doyle et Robert. Dans la chambre voisine se trouvaient des connaissances des moustachus, deux noirs métis s'appelant William et Arnold, ainsi qu'un autre duo de gus sans aucune importance. En tout cas, le Bourreau devait se coltiner ces cinq imbéciles et faire semblant d'en avoir quelque chose à cirer d'eux. Tous étaient des brebis égarées sans autre but réel que la survie et le profit, du moins pour ce qu'ils daignaient raconter de leur vie. La nouvelle du dispositif létal dans leur organisme les avait quelque peu refroidis, mais ils paraissaient capables de faire une exception pourvu qu'ils touchent leur généreux salaire mensuel.
 
Le Russe mangea à la même table que ses nouveaux camarades, leur raconta nonchalamment des banalités puis disputa une partie de poker avec eux avant l'extinction des feux. Pour une fois, il se permit de dormir normalement au lieu de rester continuellement branché au flux d'énergie de son Surplis. A toujours bosser et bourlinguer de droite à gauche, Vitold avait oublié ce qu'était la sensation d'un sommeil profond. La seule chose qui le préoccupait était ce que ce groupuscule dissimulait tant pour attirer de la sorte l'attention de Thanatos. Vu la bande de bouffons rassemblés ici, ce n'était sans doute rien de très sérieux, aussi commença-t-il à s'assoupir tranquillement.
 
Le lendemain matin, après un petit déjeuner solide mais expédié dû à l'empressement des officiers, l’Étoile Terrestre et ses camarades furent appelés pour un entraînement. L'hétéroclite  garnison de mercenaires se dirigea donc vers le point de rendez-vous et se mit en rangs une fois arrivée. Manifestement, ils étaient là pour tester de nouvelles armes qui leur permettraient au moins d'affronter ce qui correspondait -de ce qu'il avait pu comprendre de leur jargon scientifique aride- à des Chevaliers de Bronze et d'Argent. Khalil et Ishii firent ensuite enfiler à leurs recrues des combinaisons bizarres ainsi qu'un casque tout aussi suspect. C'était quoi cette arnaque au juste ? Que comptaient-ils accomplir avec ce genre de jouet dépourvu de la puissance infinie du cosmos ? Ils étaient certes modestes sur leurs objectifs, sauf que cela n'allait pas régler leur problème. Peut-être le Russe se trompait-il sur la puissance de cet équipement, mais il ne pouvait s'empêcher d'être perplexe.

Via une fréquence radio, Ishii ordonna alors à ses troupes de lever le bras afin de tester le système de communication des casques. Le Bourreau s'exécuta ainsi que le reste des mercenaires : tout paraissait fonctionner correctement. D'humeur à plaisanter, Doyle commenta l'aspect des armures auprès de ses camarades :

"Regardez-moi ça les mecs, j'ai la dégaine de Robocop ! Ils vont nous donner quoi après, des Transformers ?"

"Putain, t'es trop con Doyle." ricana discrètement Arnold.

"Perso, je dirais qu'on a l'air de sex-machines." renchérit Robert.

"Ouais ben les sex-machines ont des interrupteurs vachement violents, si vous voyez ce que je veux dire..." grogna Vitold, légèrement agacé.

"Mais c'est qu'il est grognon l'ourson russe !" gloussa William, en donnant un coup de coude aux côtes de l'intéressé.

Lootah, quant à lui, était resté silencieux contrairement à ses camarades, mais affichait un sourire en coin plutôt amusé. Sur ces blagues stupides, les mercenaires se turent et attendirent la suite des opérations. Pendant ce temps, le Russe balaya l'assemblée de ses collègues du regard, soucieux de voir ce qu'il y avait comme individus dans le tas. Il y avait un peu de tout apparemment, des humains venant des quatre coins du monde, des jeunes et des vieux, des hommes et des femmes... il y avait même un nabot de compétition parmi eux. Qu'importe, l’Étoile Terrestre espérait juste que les autres zigotos soient moins lourdingues que ses coéquipiers.

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Je fixe le plafond sans bouger en remontant la couverture sous mon menton, profitant encore un peu de la chaleur avant d'avoir à me lever. J'ai encore quelques heures avant le début de la journée, quand nous serons forcés de nous lever, mais il y a bien longtemps que je ne dors plus des nuits complètes... ou tranquilles. Toujours agitée ou prête à bondir sur mes pieds à la moindre urgence, ces moments de calme et de silence sont toujours plus rares. Ça pèse lourd, ça me démange au plus profond de moi... mais je ne déteste pas ça. Je referme les yeux, me laisse divaguer sans penser à rien, profitant un peu du moment, pour quelques minutes encore...

Le picotement dans ma poitrine augmente jusqu'à devenir douloureux. Je me redresse vivement en grimaçant, portant une main à mon cœur comme pour chasser mon mal. Qu'est-ce que c'est que ça?! La douleur finit par s'estomper, me laissant confuse mais sans aucune blessure. Rien... mais ce que j'ai senti était bien vrai. Un simple malaise? Peut-être juste la faim... ou quelques courbatures. Abaisser ma puissance ainsi a peut-être quelques effets secondaires. En soupirant, je me laisse tomber hors du lit et atterrit souplement au sol dans un bruit feutré, sans même réveiller mes deux consœurs qui dorment à poings fermés. J'enfile mon uniforme et attache mes cheveux en prenant garde de ne pas tirer trop fort, puis sort de la chambre sans faire de bruit.

Quelques secondes plus tard, l'alarme de réveil retentit dans le dortoir.

...

De Assis. Dmytryk. Bilodeau-Tanguay. Moi. Le quatuor est complet, au milieu de tous les mercenaires nouvellement accueillis parmi les rangs. Sans vraiment être amis, nous restons près l'un de l'autre, ceux qui ont partagé une chambre en font de même entre eux, mais la différence est qu'à part les trois autres, je ne connais personne. Bilodeau me salue doucement de la tête en me voyant approcher, De Assis ne me regarde même pas, et le petit dernier décide de briser les règles de la subtilité en s'approchant de moi pour m'attraper la main et la serrer avec force, son regard perçant ne me lâchant pas une seconde.

-Ah, la маленькі Багамолаў! Je ne crois pas que nous nous sommes bien présentés : Taras Dmytryk, pour vous servir! Et vous êtes... Leticia? Très bien! прыгожы!

-Taras, si t'es pour dire d'la marde, assume pis dis-la dans une langue que tout le monde comprend.

Seigneur Thanatos, quels accents! Je peine à comprendre ce qu'ils disent! Pourtant, Bilodeau-Tanguay n'était pas si incompréhensible quand nous sommes arrivés ici! Il doit se surveiller un minimum, parfois... ce qui est déjà un exploit, comparé à Dmytryk qui en plus de son accent ne se gêne pas pour glisser quelques mots dans sa langue natale, sans doute pour avoir la satisfaction d'être le seul à se comprendre. À ce compte-là, tout le monde peut le faire... Heureusement, le ton agressif de Bilodeau-Tanguay suffit à calmer l'arrogant, qui me lâche enfin la main pour écouter les nouveaux ordres. De mieux en mieux... qu'est-ce Khalil et sa bande portent là? Et évidemment, il y a pour nous aussi une nouvelle tenue à enfiler...

Ce n'est pas facile, mais je finis par trouver un uniforme à ma taille et me dépêche d'aller l'essayer, puis d'enfiler le casque qui va avec. Complètement coupé des sons extérieurs, je me tourne vers
Mes coéquipiers. La voix légèrement distordue du technicien japonais se fait soudainement entendre dans mes oreilles et je m'empresse de lever la main pour lui signifier que je l'entends très bien. Les autres en font de même, puis s'ensuit une altercation des plus stupides entre quelques mercenaires masculins, parmi lesquels se fait entendre une voix familière...

Wolgorn?

Impossible de distinguer les visages avec nos casques, mais je jure que c'était lui! Je ne me souviens pourtant pas de l'avoir vu... je ne serais donc pas seule pendant cette mission. J'aurais dû m'en douter. Après, si c'est parce qu'on ne me juge pas capable d'accomplir cette mission seule ou parce qu'on ne me croie pas encore assez fiable... je ne sais pas.
Et je ne sais pas trop quoi en penser.

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« Veuillez vous calmer sur le canal général, tout le monde peut vous entendre. »

Pendant que l'ingénieur rappelait à l'ordre un certain groupe de mercenaires occupés à faire les clowns, l'iranien communiquait par signes avec son sergent. Les soldats à louer devraient assimiler une grande quantité d'informations pour faire bon usage de leur nouvel équipement, aussi les instructeurs en chef avaient-ils décidé d'adopter une approche moins rébarbative en commençant par une démonstration. Le sergent se chargea d'une arme à son tour, un fusil Shaher conventionnel dont la puissance de feu servirait de point de référence pour le test imminent.

« Votre attention je vous prie. » commanda Khalil, la formule de politesse n'étant là qu'à but purement cosmétique. Toujours à son ordinateur, Ishii activa plusieurs écrans disposés au mur et transmettant l'image de caméras placées au niveau des mannequins du fond du tunnel. Les recrues pourraient voir très clairement l'effet de l'arme chinoise. « Nous allons commencer dès à présent la démonstration. Certains d'entre vous ont peut-être déjà eu affaire à l'arme employée par mon second et y ont reconnu un fusil anti-matériel, exagérément puissant lorsqu'il s'agit de faire feu sur un être humain. Peut-être changeront-ils d'avis en voyant le résultat de ce premier tir... »

Le sergent se coucha à l'un des emplacements aménagés sur la ligne de tir, disposant le canon de son arme sur une protubérance du sol prévue à cet effet. Pas de vent ni de différence d'altitude par-rapport à la cible, une distance connue, une température et une humidité contrôlées... un tir on ne peut plus facile mais il n'était pas là pour exhiber ses talents de maître sniper. Moins de deux secondes pour viser avant d'appuyer sur la gâchette ; à l'écran, une gerbe d'étincelles et de shrapnels fusa du centre de la plaque renforcée abritant l'un des mannequins...

L'impact secoua quelque peu l'objet humanoïde et ce fut tout. Bien que perforées aux deux tiers, les couches successives de matériau composite avaient tenu bon, l'avaient protégé d'un projectile spécialement conçu pour abattre un hélicoptère ou transpercer un blindé léger. Le colonel reprit la parole pour leur expliquer l'importance de ce à quoi ils venaient d'assister : « La résistance de chacun de ces abris est équivalente à celle d'une armure de Bronze. Bien sûr, les cuirasses en question n'ont qu'une fraction de l'épaisseur et de la masse du blindage que nous utilisons pour ce test et protègent également contre d'autres types de dommages. Vous pouvez tout aussi bien considérer que le porteur d'une de ces armures revêt un tank ; les vôtres ne les surpassent qu'en matière de défense anti-NBC, antifeu et anti-électricité, simplement parce qu'elles sont plus couvrantes. »

Suite à cette déclaration, Aziz se déplaça jusqu'au pas de tir adjacent à celui de son subordonné, où l'attendait une caisse remplie de bonbonnes métalliques et de boîtes marquées d'un symbole électrique. Il prit la même position que le sergent, brancha une paire de tuyaux et une série de câbles dépassant de la caisse à son propre fusil disproportionné, vérifia que tous ses appuis étaient bien calés et visa en ajustant ses calculs par-rapport aux caractéristiques particulières de son équipement. Une jauge de chargement apparut sur la visière de son casque à réalité augmentée, représentant la mise sous tension des circuits de l'arme. Une légère appréhension l'envahit au souvenir de la première fois qu'il avait lui-même dû utiliser l'une de ces machines : une rumeur circulait dans la base, prétendant qu'un soldat m'as-tu-vu avait un jour voulu s'en servir sans exosquelette pour amortir le recul et y avait perdu un bras. Il n'avait jamais pu s'assurer de la véracité de ces racontars mais il n'avait aucun mal à croire que le contrecoup puisse lui faire subir un tel sort.

« Les chevaliers ont à leur disposition le meilleur blindage au monde et il y a bien des créatures tout aussi bien protégées. Mais plus résistant que tout ce qui existe ne veut pas dire indestructible. » poursuivit-il pourtant. Une icône lumineuse indiquait la fin du cycle d'accumulation d'énergie et la visière devint opaque pour préserver ses yeux de l'éclat à venir ; il appuya à son tour sur la gâchette.

La détonation du Shaher était déjà particulièrement sonore ; le railgun le faisait passer pour une vulgaire carabine à air comprimé. La vibration résonna jusque dans les os de Khalil malgré son TALOS et le poids de l'arme qui diminuaient l'effet du recul. Le système de refroidissement à l'azote liquide se déclencha une demie-seconde plus tard, ramenant la température du canon – qui aurait sans doute fondu s'il avait tenté un tir consécutif – à un niveau moins infernal.

L'iranien se releva aussi vite que le lui permettait l'engourdissement de son épaule malmenée. Il connaissait le résultat sans même regarder l'écran : un blindage transpercé de part en part, y compris la deuxième série de plaques derrière le mannequin dont la partie supérieure devait pencher dangereusement après qu'il ait été presque sectionné en deux par la balle. Les bords de l'orifice creusé par le projectile rougeoyaient de chaleur et des gouttelettes de métal liquide commençaient à s'y former.

« Ceci est un railgun, un fusil électrique. » expliqua le japonais. « Balle à cœur de tungstène, 2,4 fois plus dense que l'acier habituellement utilisé pour les munitions de ce calibre. Vitesse initiale de 3200 mètres par seconde, 3 fois plus rapide qu'une arme conventionnelle et 2 fois plus que l'attaque d'un niveau 4 expérimenté. Impact beaucoup plus puissant et concentré. »

« Comme vous l'aurez sans doute compris il s'agit d'une arme redoutable... qui n'est pas sans défauts. Elle est encombrante, bruyante, dangereuse pour l'utilisateur, on ne peut pas faire feu depuis n'importe quelle position, le tir consécutif est impossible et la trajectoire d'attaque on ne peut plus simple. Et pour finir, ce n'est pas non plus un outil dont nous pouvons faire usage au grand jour. » précisa aussitôt Aziz. Loin de lui l'idée de dénigrer le travail des ingénieurs mais il était important que les recrues connaissent leurs forces et leurs faiblesses. Cela dit, s'il en attrapait un à faire la blague du « made in China »...

« Celui-ci est un Type-08 « Lei Gong », le plus puissant. D'autres modèles existent, plus faciles d'utilisation bien que moins performants. » enchaîna Ishii en désignant les autres caisses encore non-ouvertes. « Vous apprendrez à vous en servir, tout comme vous vous entraînerez au maniement des différentes sortes de munitions qui les accompagnent. Avant cela, il nous reste deux autres armes à vous présenter. »

Quatre iraniens s'avancèrent, chacun portant sur son dos un sac contenant une batterie d'accumulateurs et de condensateurs. Une première paire de soldats transportait également ce qui ressemblait à un fusil d'assaut futuriste relié par un câble à cette source d'énergie ; la seconde paire était chargée d'épées pareillement connectées. L'ingénieur nippon indiqua l'espace de test derrière les recrues et ses mannequins en habit de métal – bien moins résistant que celui protégeant les cibles du fond de la salle certes mais suffisant pour encaisser les attaques d'un niveau 2.

« Électrolaser « Gymnot » et épée à résonance harmonique « Chunjun ». Des volontaires ? Le pas de tir pour ceux d'entre vous qui voudraient tester l'électrolaser est cette ligne jaune là... il s'agit d'une arme non-létale cela dit. »

Ishii n'était guère inquiet en mettant ces armes dans les mains des mercenaires, et pas seulement parce qu'il faudrait bien qu'ils apprennent à les manier à un moment ou à un autre. Les protocoles de sécurité contrôlant les systèmes empêcheraient l'activation de l'équipement au cas où il leur viendrait à l'idée de s'en prendre à leurs petits camarades. Même au cas où cela échouerait, il y avait encore d'autres mesures en place...
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Après qu'Ishii eut exigé le silence des mercenaires, Khalil leur présenta les différentes armes qu'ils allaient tester lors de cet entraînement. Les explications furent accompagnées par une démonstration de la puissance de feu du fusil anti-matériel et du railgun. Les dégâts provoqués pouvaient inquiéter des Chevaliers de Bronze et d'Argent, mais c'était insuffisant pour abattre un Spectre du niveau de Wolgorn. Dans leur lutte contre les Éveillés, ces loustics n'en étaient encore qu'aux balbutiements, surtout s'ils n'arrivaient à recruter que des médiocres pour manier ces flingues. Vitold s'était certes déguisé en minable pour ne pas attirer les soupçons, ce qui ne signifiait toutefois pas qu'il allait les aider à accomplir leur objectif. Une fois toutes les informations sur l'organisation collectées, ces cafards étaient bons pour l'éradication pure et simple.
 
Une fois l'exposition de l'artillerie faite, Ishii demanda à l'assemblée s'il n'y avait pas un volontaire pour essayer l'un de leurs jouets électriques. Ces babioles étaient branchées à d'énormes piles encombrantes, on nageait en plein délire ! Néanmoins, la meilleure façon de juger la qualité de l'armement était de le tester personnellement, aussi le Bourreau se porta-t-il volontaire. Il pouvait déjà sentir qu'il allait détester l'utilisation de ces engins avec son cosmos restreint et sa musculature déliquescente... Si ce n'était pas pour cette mascarade, il pouvait aisément produire une force dévastatrice supérieure à ces pétoires sans avoir à endommager son enveloppe corporelle.
 
"Pourriez-vous me donner le modèle juste en dessous du Lei Gong ?" requit poliment le Russe. "Merci bien."
 
Le railgun en sa possession, il se plaça à la distance conseillée par les ingénieurs par rapport à sa cible et équipa consciencieusement son fusil. Ceci fait, Vitold se mit en position de tir, augmenta suffisamment son cosmos afin de ne pas subir trop sévèrement le contrecoup puis visa le mannequin dédié à l'essai. Des informations défilèrent à l'intérieur de son casque et sa cible fut verrouillée avec précision, tandis que tout le monde l'observait. L'Exécuteur annonça ensuite lentement le décompte de son tir pour que personne ne soit pris au dépourvu :

"Trois... deux... un... FEU !!"

La détonation provoquée par le railgun fut assez impressionnante et la puissance du recul déstabilisa Vitold. Cependant, c'était insuffisant pour le blesser ou le mettre à terre, bien qu'il ait senti les vibrations à travers son squelette. Il vit alors le système de refroidissement à l'azote liquide s'activer, ce qui empêcha le canon de devenir brûlant suite à l'essai. Quant au mannequin, celui-ci était en piteux état après avoir encaissé une attaque d'une telle violence. Les camarades du Russe l'applaudirent, à l'exception de Lootah, toujours aussi réservé et dubitatif face à tout ce qui se présentait à lui. Doyle, Robert, William et Arnold devaient être de sacrés fous de la gâchette pour exprimer autant d'enthousiasme devant ce genre de démonstration.

Ce test terminé, le Bourreau rendit le fusil et laissa la place aux autres mercenaires, histoire de souffler un peu. Si l'artillerie de cette organisation était aussi limitée, il ne pouvait imaginer ce qu'elle pouvait bien faire d'utile ou de significatif face aux armées divines. Avec un peu de patience, peut-être trouverait-il quelque chose de digne d'intérêt, mais vu le retard de ces olibrius, il était bon pour attendre très longtemps. Qu'importe, autant regarder tranquillement les autres essais et voir ce dont le reste de l'armement était capable.

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[Frontline] In the Army now... 14118410
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Ces armes ne brillent pas par leurs promesses d'efficacité : pour chaque caractéristique qui pourrait en faire une arme utile contre un éveillé, il y a un défaut qui la rend inappropriée, si l'on est honnête... trop lourd, trop bruyant, trop courte portée, trop lent, trop faible, trop prévisible... un bien maigre atout pour ces éveillés qui pourraient bien n'être que des humains lambda, le résultat serait le même contre un vrai soldat cosmique. Quelques secondes de résistance de plus qui font la différence et qui ne changent rien...

Ça me donne presque envie de me planter devant tous ces mannequins et de les défier de me tuer. Je pourrais probablement esquiver les tirs. Sinon, mon Surplis pourrait probablement encaisser les coups. Sinon... je peux revenir à la vie. Ou frapper en premier. J'ai mes propres règles.
Mais non. Leticia ne peut pas faire ça.

-Marchesi, pour des raisons de sécurité tu seras limitée aux armes légères. Les modèles plus faibles devraient te convenir.

Ça me prend quelques secondes pour comprendre ce qu'il veut dire par "raisons de sécurité" : ce n'est pas moi le problème, ce sont les armes elles-mêmes et le risque de perdre mes deux bras en utilisant le Lei Gong, dans le pire des scénarios et dans celui où je serais suffisamment lourde pour ne pas être propulsée à l'autre bout de la pièce. Mais je doute qu'ils voudront sacrifier ma mobilité pour ça.

Bilodeau-Tanguay s'avance de quelques pas en s'étirant les bras.

-C'correct Marchesi, on va aller s'disloquer une épaule en ton honneur.

J'espère qu'il plaisante. Haussant les épaules avec indifférence, je me dirige vers les armes à plus courte portée, soit les Gymnots et les Chunjuns. Je ne suis pas sûre de ce que font les épées, aussi je m'avance vers les techniciens en gardant un visage de marbre. Ishii, je crois…

-Qu'est-ce que ça veut dire, résonance harmonique?

L’asiatique me dévisage quelques secondes avant de se racler la gorge pour me répondre.

- Alors… quand vous frappez un objet, il dissipe cette énergie sous forme de vibrations et chaque matériau vibre à sa propre fréquence... Sauf que si on transmet de l'énergie à l'objet en utilisant cette même fréquence, l'amplitude des vibrations va s'accroître jusqu'à ce qu’il casse.

-… Je ne comprends pas.

-Les Chunjuns sont des lames à vibration. Quand elles vibrent, elles peuvent couper à travers presque n’importe quoi avec une force moindre.

-Oh…

J’en attrape une, la brandissant à une main dans tous les sens pour m’assurer que le câble est suffisamment long. Les techniciens me font rapidement signe d’aller poursuivre mon cirque dans la bonne zone et j’obéis tout de suite, me plaçant devant un des mannequins en essayant de préparer mon coup. Plus bas, dans le tronc, j’aurai de quoi tester cette fameuse résonance harmonique… je prends mon élan et frappe le mannequin à la hanche. La lame s’enfonce dans le corps métallique comme dans du beurre, ressortant par l’épaule sans aucune résistance. Le haut du corps tombe, le métal à l’intérieur encore liquide et fumant de mon attaque. Wow… je ne pensais pas que de simples vibrations pourraient rendre une arme si dangereuse. Je me demande si je pourrais appliquer la même idée à mes aiguilles…
Le poids de l’épée suite au coup porté me déséquilibre, me forçant à tituber pour rester debout. Une main apparaît par derrière et m’attrape le poignet, pour me forcer à lever le bras plus haut. Du coin de l’œil, je reconnais la chevelure peroxydée de Taras Dmytryk.

-Ce n’est pas un couteau. Tiens-la à deux mains pour plus de contrôle, et…

-Dmytryk! Éloigne-toi des Chunjuns!

Il recule rapidement, son sourire charmeur disparaissant une seconde pour laisser place à une expression frustrée. Il part rapidement en direction des électro lasers et je reste à l’observer en fronçant les sourcils. S’éloigner des épées… pas de moi. Quelqu’un d’autre ici a quelques secrets. Je redonne mon épée à un des soldats et va demander à essayer un des canons, du moins l’un des modèles que je peux manier. Je me place à la même distance que tout le monde et vise la tête de l’un des mannequins. Les informations qui circulent dans mon casque m’aident à viser, mais contrairement à « Vitold » je n’avertis personne que je m’apprête à tirer. De toute façon, c’est loin d’être aussi bruyant… ou même impressionnant, vu comment la force du tir me fait bouger suffisamment pour ne pas frapper ma cible comme je le voulais et ne frappe que le côté de la tête. Frustrée, je lance mon arme au premier soldat que je vois et pars rejoindre les observateurs, les bras croisés et le regard bouillant. Ce n’est pas comme si comptais m’en servir… mes talents résident ailleurs, sans aucun doute.

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Les réactions face aux essais d'armes furent... mitigées. Certaines recrues étaient excitées comme des enfants à Noël tandis que d'autres, plus lucides, se rendaient compte des imperfections de leur nouveau matériel et affichaient leur scepticisme. Aziz ne leur en tenait pas rigueur : si cet équipement surpassait de loin ceux des armées conventionnelles, les adversaires qu'il leur faudrait affronter avec étaient plus redoutables encore. Il convenait cependant de corriger certaines tendances, telles que le manque d'enthousiasme à l'égard des Gymnots.

Il se plaça à côté de Dmytryk, qui se préparait justement à tester l'un de ces engins. Le mercenaire pointa son arme sur l'une des cibles en pressant à moitié la gâchette, déclenchant l'émission d'un laser invisible qui ionisa l'air sur son passage. Lorsque son doigt appuya complètement, une puissante décharge électrique fusa du canon, dessinant un trait de lumière aveuglante entre le tireur et sa cible dans un crépitement caractéristique. Le colonel ne laissa pas passer l'occasion : il dégaina subitement le pistolet passé à sa ceinture et mit deux balles dans la tête du mannequin avant même que l'intensité des étincelles ne faiblisse.

Légère surprise de la part des techniciens environnants. Ishii le regardait d'un air mi-curieux, mi-ennuyé. Ses propres hommes par contre ne pipèrent mot, connaissant son style.

« C'est peut-être une arme non-létale mais elle frappe bien plus vite que le railgun. » expliqua l'iranien. Le japonais compléta obligeamment histoire d'aider les recrues à mieux se représenter la chose. « La décharge voyage à un peu moins du dixième de la vitesse de la lumière, c'est à dire à peu près 8700 fois plus rapidement que la balle du Lei Gong. Un niveau 4 qui s'attendrait à vous voir brandir une simple arme à feu n'aurait aucune chance d'esquiver. »

Aziz le remercia d'un signe de tête puis s'éloigna de Dmytryk pour revenir à sa place, continuant sa leçon tout du long : « Le Gymnot est généralement déployé au sein d'un groupe de soldats travaillant de concert. Son utilisateur s'en sert pour immobiliser l'ennemi et ses camarades profitent de l'ouverture pour le neutraliser de manière plus... durable. »

Il accompagna ces paroles d'un geste en direction du mannequin à la tête trouée – même si sur le terrain les agents avaient plutôt tendance à tirer dans les jambes, le ventre ou faire usage de grenades assourdissantes. La coopération et l'effet de surprise, voilà les clés des techniques de combat des Agences. Un niveau 3 ou 4 habitué à se moquer des balles n'était pas invincible pour autant ; il n'avait jamais eu ce genre d'équipements à sa disposition au sein de sa propre organisation mais ça ne l'avait pas empêché de prendre au dépourvu plus d'un éveillé trop sûr de son pouvoir avec l'assistance de quelques snipers ou en l'attirant au milieu d'une zone piégée à l'explosif. Pour sûr, il aurait préféré ne pas avoir à se reposer autant sur un plan qui ne pouvait marcher que la première fois et dont l'exécution devenait de suite plus compliquée quand les armures entraient en jeu mais il y avait déjà du progrès.

« À une distance de 15 mètres, l'électrolaser est largement plus puissant qu'un taser classique. Plus près, il est généralement suffisant pour assommer la cible. Vous vous en servirez souvent quand il vous faudra capturer quelqu'un et le ramener en vie : vous n'êtes pas là que pour servir d'exterminateurs. Ne le sous-estimez pas et ne négligez pas votre entraînement. »

Il se tut tandis que l'ingénieur encourageait les mercenaires à essayer chaque élément de la panoplie à disposition. Il leur laisserait quelques minutes pour ce faire et une fois tous les mannequins détruits, il serait temps de passer à l'étape suivante. Les recrues pourraient alors commencer à travailler leur timing en équipes et la coordination d'attaques à différentes distances. Ils auraient encore fort à faire aux prochaines séances... en dehors du maniements des armes, qu'elles soient conventionnelles ou exclusives aux Agences, il faudrait leur apprendre à communiquer par messages codés, à utiliser les drogues de combat, à mémoriser les protocoles d'action... La route serait longue.

Face au feu nourri d'un véritable peloton d'exécution, la dernière cible d'entraînement des snipers fut enfin détruite. Celles dédiées aux Gymnots et épées de résonance avaient subi le même sort, montrant bien les limites du matériel en dur pour ce genre d'exercices. Heureusement, pour ce qui était prévu ensuite, ils ne risquaient pas de tomber à court...

« Silence je vous prie. » commanda Ishii au milieu du bruit des conversations. « Nous allons passer à la dernière partie de cet entraînement. Je vais faire parvenir à chacun d'entre vous le nom de deux autres recrues choisies en tenant compte de vos performances respectives avec les différentes armes ; vous formerez ainsi des groupes qui passeront un par un par la porte de gauche pour se rendre dans le tunnel voisin. Vous y trouverez des répliques de l'équipement que vous venez de tester, chaque combattant se chargera de celle lui ayant été assignée et complétera avec des couteaux, pistolets ou fusils d'assaut chargés à blanc à sa convenance. »

Les écrans affichèrent une image du tunnel adjacent. Contrairement à celui dans lequel ils se trouvaient actuellement, il n'avait rien de régulier. Il avait des airs de carrière de pierre ou de ville miniature avec ses énormes blocs monolithiques de tailles différentes, variant le terrain, offrant des perchoirs idéaux aux snipers par endroits, coupant les lignes de tir à d'autres. D'une pression sur un bouton, Ishii provoqua l'apparition d'une silhouette humaine à l'écran... vêtue d'une armure noire.

Quelques murmures interloqués eurent le temps de lui parvenir avant qu'il ne se fende d'une explication pour y mettre fin. « L'adversaire que vous y affronterez n'est pas réel : ce n'est qu'une image projetée sur la visière de vos casques, contrôlée par une intelligence artificielle, reproduisant les techniques de combat d'un éveillé et la résistance de sa protection – de bas niveau, je crois qu'il s'agit d'une armure de Bronze. Ses caractéristiques précises sont calculées en fonction de celles des membres du groupe. Les effets de vos armes seront pareillement modélisés par ordinateur et projetés en réalité augmentée, vous n'avez donc pas à vous inquiéter d'une balle perdue... mais si vous êtes « touchés » ou que nous avons besoin de simuler le contrecoup de votre matériel, voilà ce qu'il se passe. »

Il appuya sur un second bouton, déclenchant un mécanisme des combinaisons des mercenaires qui leur infligea une secousse au niveau de la clavicule droite à titre d'exemple. Sur ces entrefaites, il leur envoya les informations tant attendues, celles concernant l'identité de leurs partenaires, et annonça les groupes pour l'ensemble de l'assistance :

« Premier groupe : Keaton / Gymnot, De Assis / Chunjun, Doyle / railgun. Deuxième groupe : Lootah / Gymnot, Higgins / railgun, Bilodeau-Tanguay / Chunjun. Troisième groupe : Marchesi / Chunjun, Dmytryk / Gymnot, Kazanski / railgun... »
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Endolori suite au tir du railgun, Vitold observa les autres mercenaires tester l'armement de l'organisation. Il en profita aussi pour questionner un technicien sur le temps que prenait un canon à recharger avant d'effectuer un second tir. La réponse n'était guère satisfaisante, montrant à quel point cette pétoire était lente face à un simple équivalent Bronze. Elle pouvait cependant infliger de sérieux dégâts si elle parvenait à toucher sa cible, ce qui n'était hélas pas gagné. Le Russe en conclut que le tir du railgun devait être décisif lors d'un affrontement : c'était tuer ou être tué. Si jamais il échouait à atteindre son adversaire au premier essai, il était sûr d'être instantanément repéré et de subir une riposte fatale. Peut-être pouvait-il opter pour un Chunjun ou un Gymnot ? Non, c'était trop risqué de s'avancer au contact avec un corps aussi rouillé et affaibli que le sien. Avec un peu de temps, peut-être le Bourreau pourrait-il récupérer de sa substance physique, mais rien n'était garanti. N'avait-il pas fait volontairement don de sa personne à Hadès et à son Étoile Maléfique ? Il était inutile de regretter ces choix, d'autant qu'il ne s'agissait que d'une mission d'infiltration, pas d'une guerre en bonne et due forme. Vitold devait économiser sa force cosmique pour des adversaires d'intérêt une fois que cette comédie sera terminée.

La séance de test conclue, Ishii annonça qu'ils allaient maintenant participer à une simulation avec des répliques chargées à blanc contre un ennemi virtuel, à la façon d'un jeu-vidéo. L'Exécuteur supposait que ces humains chétifs n'avaient que ce type de possibilité d'entraînement tant ils avaient peur de casser quelque chose. Les recrues allaient procéder par équipe de trois, chacun avec une arme particulière afin d'éprouver leur synergie au combat. Pour cela, le Russe fut séparé de ses camarades de chambre et fut flanqué du nabot de service ainsi que d'un compatriote. De sa haute stature, il toisa le minus pendant un moment et se rendit compte qu'il s'agissait d'une fille derrière l'armure. Vitold ne connaissait qu'une personne qui ressemblait à cette Marchesi et celle-ci lui tapait particulièrement sur les nerfs. Sa moustache épaisse frémit de désapprobation et il souleva un sourcil songeur avant de passer à autre chose : l'établissement d'un plan.

"De ce que j'ai capté, je ne peux pas tirer avec ce flingue n'importe comment au risque de me faire dégommer d'entrée de jeu." déclara le Bourreau de but en blanc à ses partenaires. "Si on doit affronter des Éveillés de niveau Bronze ou Argent, je crains de n'avoir le loisir de me servir de ce bidule qu'une seule fois, si possible pour terrasser l'adversaire. Pouvoir recharger ou non les munitions ne fera aucune différence face à ce genre de monstre... Je ne sais pas comment on va procéder, mais il faut que vous vous démerdiez pour immobiliser notre cible ou au moins l'attirer dans un coin de telle sorte que je lui colle un pruneau, compris ? Quant à moi, je vais tâcher de ne pas me faire repérer comme un bleu et de viser juste."

Son apparence de sexagénaire lui permettait d'être relativement désagréable avec ceux qui semblaient plus jeunes que lui, aussi ne s'en était-il pas privé. Ceci étant dit, il ajusta son casque et s'engagea dans le couloir menant à l'épreuve dès qu'on prévint le trio que c'était l'heure pour eux de passer. Le champ de bataille se présenta rapidement au Russe, qui prit soin de se mettre à couvert et d'essayer de marcher silencieusement en dépit du poids de l'arme sur ses épaules. La partie de paintball hardcore était désormais ouverte, ne restait plus qu'à localiser la cible et à l'allumer ! Au moins, ce test avait le mérite de rappeler la vigilance à Vitold, lui qui était habitué à tout dévaster sur son sillage à l'aide de son imposante aura démoniaque.

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Une fois la première phase de l'entraînement terminée, Ishii nous rappelle pour nous expliquer la suite, qui sera un combat en équipe simulée contre un éveillé de niveau bronze. Je me demande ce que penserait le doyen des Squelettes de cette technologie pour le moins impressionnante, capable de transformer une image en guerrier que l'on peut modeler comme on le souhaite. Il y trouverait sans doute quelque chose d'inacceptable et d’amoral, comme quelques autres Spectres... moi, je me demande seulement si le technicien nous dit tout sur ce programme, ou s'il sera, à l'image de nos armes, une idée remplie de vices cachés au final bien peu utile. Personne ici n'est préparé, à part moi et Wolgorn, évidemment. Et ça, personne ne doit le savoir.

Je retiens un grognement en entendant les noms de mes coéquipiers. Dmytryk et Kazanski, les deux recrues les plus insupportables. Comment est-ce supposé bien se passer...? Les autres groupes se rassemblent, cherchant tout de suite les conseils des mercenaires les plus anciens, Keaton et Higgins, mais elles n'ont jamais fait cet entraînement avant non plus. Elles tentent néanmoins de conseiller leurs coéquipiers dans le maniement de leurs armes, ayant eu le temps de les utiliser un peu plus souvent. Bilodeau-Tanguay écoute religieusement la timide chauve en y ajoutant souvent son grain de sel pour élaborer une bonne stratégie, tandis que de l'autre côté, De Assis ignore complètement le briefing de Keaton pour tester ses décharges cosmiques au travers de l’uniforme. Bien sûr que ça fonctionne toujours, idiote… s’ils étaient capables de créer un uniforme que le cosmos ne peut pas traverser, notre travail serait beaucoup plus facile.

Plusieurs autres armes sont à notre disposition, mais aucune d’entre elles ne peut blesser. J’attrape deux autres couteaux pour les accrocher à ma ceinture, puis avec un temps de réflexion, en prend deux autres en plus d’un pistolet. Les lames courtes se rapprochent plus de mes aiguilles, ce sera le moins dépaysant à utiliser. Dmytryk attrape un couteau pour l’examiner, mais en voyant que la lame n’est pas coupante, le replace sur la table sans un mot et se contente de son Gymnot. Je jette un coup d’œil à « Vitold, » puis hausse les épaules et me prépare au combat en écoutant le plan de mon compatriote russe… même quand il a la chance de changer d’identité, il ne peut pas s’empêcher d’être désagréable… mais il n’a pas tort. Immobiliser ou ralentir la cible pour lui permettre de l’abattre est la meilleure stratégie, mais notre partie du plan est un peu vague… Dmytryk s’approche de moi et me murmure à l’oreille :

-On n’a pas besoin du lourdaud. Tu es plus rapide que lui, si j’arrive à ralentir notre cible on peut l’avoir à deux.

Je devrais lui dire que c’est stupide. Nous deux contre un éveillé, même virtuel? Pourtant, le coup de Wolgorn ne se fera qu’à la fin, si nous sommes suffisamment rapides —ou même pas assez, son intervention pourrait ne rien changer. Et simplement pour le frustrer, pour bien lui montrer qu’ici comme ailleurs je suis plus forte que lui.

Je me tourne vers Dmytryk et hoche la tête.

-D’accord.

En parfaite synchronisation, nous entrons dans l’aire de combat. Vitold part tout de suite se cacher pour se préparer à l’attaque pendant que Taras commence à se déplacer pour se trouver derrière notre cible. Dégainant un premier couteau, je le lance de toutes mes forces à la tête du faux chevalier. La lame aurait atteint sa cible, mais cette dernière se déplace et évite le projectile sans aucune difficulté. L’ennemi m’observe quelques secondes avant de s’avancer lentement vers moi. Je doute qu’ils l’aient programmé avec des faiblesses plus humaines : de la compassion pour une enfant, un trop plein de fierté devant un adversaire plus faible, un peu de pitié, une simple envie de jouer… il est à plein potentiel, pour son niveau. Profitant de l'ouverture occasionnée, je fonce, épée à la main, et Dmytryk en fait de même en chargeant son Gymnot. L'ennemi imagé se tourne légèrement, tendant les bras de chaque côté de son corps et chargeant son "cosmos." Une forte bourrasque d'énergie nous happe et nous propulse plusieurs mètres plus loin, provoquant plusieurs secousses dans nos combinaisons pour simuler la douleur qui serait normalement occasionnée par un tel choc. Je m'écrase lourdement par terre et me relève le plus rapidement possible, ignorant comme faire se peut les contusions et courbatures... plus loin, Dmytryk git au sol, inconscient. Génial... juste génial...

Le faux chevalier se tourne vers Dmytryk, s'assure qu'il est bien hors d'état de nuire, puis avance vers moi. Combattant l'engourdissement au bout de mes doigts, je dégaine mon pistolet et tire à répétition, sans vraiment viser. La plupart des "balles" ratent leur cible, mais une gerbe de sang jaillit de son épaule et il s'approche d'un grand pas avant de me frapper le poignet, me faisant perdre mon arme. Profitant de la distance maintenant moindre, je dégaine un nouveau couteau et l'attaque sans relâche, mais il esquive et bloque sans aucune difficulté, jusqu'à ce que la lame se casse sur son armure noire. Pour eux, je suis rapide... mais pour moi, j'ai l'impression de me battre au ralenti. Un autre coup de poing et il me renvoie au sol, puis se penche et m'attrape la gorge, le tissu autour de mon cou commence à se comprimer, pas assez pour m'étrangler, mais suffisamment pour me faire paniquer.

Et la prise de l'ennemi se desserre, me laissant respirer plus librement sans pour autant me relâcher complètement. Dmytryk, debout et bien portant, s'éloigne rapidement pour se donner un élan et balance un coup de pied dans le dos de la cible. L'ennemi imagé perd l'équilibre et m'emporte dans sa chute, me laissant juste assez d'espace et de temps pour agripper mon Chunjun et l'activer, empalant la cible en plein milieu du torse. La lame à vibrations traverse lentement son armure, puis sa peau, puis ses muscles... jusqu'à ce qu'il s'écrase complètement sur moi, transpercé de part en part. Malgré tout, il commence à se relever, se dégageant lentement de l'épée sur laquelle il est empalé.

-Maintenant, Kazanski!

Mais...! Je suis juste là! Affolée, je tente de reculer pour ne pas être dans la ligne de mire de Wolgorn, mais le fardeau qu'est notre fausse cible m'empêche de m'écarter suffisamment pour être hors de danger. Tout ce que je peux faire, c'est espérer que Vitold visera assez bien pour ne pas me frapper aussi. Un "accident" est si vite arrivé...

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Vitold parcourut discrètement le champ de bataille, à la recherche d'un endroit où viser leur adversaire virtuel sans se faire repérer. Se glisser au nez et à la barbe d'un ennemi censé être plus fort que lui n'était guère aisé avec les contraintes qu'il s'imposait. Il fallait aussi être sûr que Dmytryk et Marchesi fassent leur boulot correctement et ne soient pas battus d'entrée de jeu. Le Russe avait confiance en ses capacités, mais il doutait sévèrement de celles de ses coéquipiers. Après avoir trouvé un perchoir susceptible de le préserver du regard de l'hologramme et une fois en position, il vit que la confrontation avait déjà débuté. Les deux partenaires de l'Exécuteur affrontaient leur opposant en combat rapproché afin de l'immobiliser, comme prévu... du moins était-ce son impression initiale.

Effectivement, Dmytryk et Marchesi devinrent trop téméraires et essuyèrent rapidement des coups. Le premier fut ainsi prestement envoyé au tapis, ne laissant plus que la demi-portion se charger de leur dangereuse proie. Sans aucune surprise, les événements tournèrent au vinaigre et la gamine faillit être étranglée avant de se libérer in extremis grâce à l'intervention du compatriote russe. Dans un sursaut inattendu de combativité, elle parvint à planter son Chunjun dans le pectoral de l'hologramme, le laissant visiblement tétanisé. Depuis le temps que Vitold le tenait en joue dans l'espoir qu'il cesse de se mouvoir et puisse lui offrir une cible fixe, l'opportunité de tirer s'était enfin présentée ! Dmytryk ne s'y était pas trompé et s'empressa de le hurler à son attention. Comme si le Bourreau avait besoin de lui pour s'en rendre compte, surtout avec une donzelle ressemblant à Oblivion dans sa ligne de mire ! L'occasion de se venger d'elle était trop belle pour être ignorée, même s'il n'était pas certain de son identité.

Le tir du railgun ne se fit pas désirer et frappa violemment le chevalier virtuel ainsi que Marchesi, cette dernière devenant ce que l'on qualifie en langage militaire un "dommage collatéral" ou un "sacrifice nécessaire". Risquer la vie d'un faible mercenaire contre celle d'un Éveillé de rang 3 semblait être une affaire honnête pour le Russe. Celui-ci eut cependant le déplaisir de ressentir une vibration douloureuse à travers son organisme suite à son attaque, ce qui le fit tomber à la renverse. Le système intégré aux combinaisons avait sans doute imité l'effet qu'était censé avoir l'usage du canon sur son corps, un rappel à l'ordre dont il se serait bien passé. Pris au dépourvu malgré les avertissements, Vitold eut de la peine à se redresser et manifesta son mécontentement par des grognements injurieux.

Une fois sur ses pieds, il inspecta le terrain de combat du regard et vit que l'image de leur antagoniste avait disparu. Il reçut alors par son casque des informations confirmant que les trois mercenaires avaient bien vaincu leur ennemi. La simulation étant terminée, l'Exécuteur descendit de son promontoire et rejoignit Dmytryk et Marchesi, la seconde gisant piteusement au sol. Il se pencha ainsi vers la fille, esquissa un sourire goguenard et l'aida à se relever d'une poigne ferme. On pouvait dire qu'encaisser une fausse frappe de railgun ne lui avait décidément guère réussi.

"Désolé pour ça mademoiselle, mais on dirait que ce genre d'armes ne fait pas dans le détail." s'excusa le Russe sans aucune sincérité. "Hélas, sur le champ de bataille, on ne peut pas se payer le luxe d'abattre de pareils monstres sans sacrifier un pion ou deux..."

Son ton était empli de morgue, mais en réalité, il avait envie d'éclater de rire tant la situation était cocasse. Il posa ensuite son fusil par terre et se massa l'épaule droite pour atténuer l'éreintante sensation qui la parcourait. Ceci fait, Vitold soupira et s'adressa nonchalamment à ses partenaires :

"Bien, je suppose qu'il ne reste plus qu'à attendre la suite... Tant que j'y pense, je me demande comment s'en sortent les autres équipes ?"

Là où il était simplement ennuyé de ne pas pouvoir utiliser ses facultés au maximum, les autres imbéciles devaient certainement ramer, à moins que l'intelligence artificielle ne soit réglée sur le niveau "bac-à-sable". La leur était d'ailleurs plutôt indulgente pour un programme dénué d'émotions, s'amusant à ridiculiser les recrues au lieu de fondre impitoyablement vers elles avec une pure intention de les tuer. Peut-être était-ce intentionnel de la part des instructeurs et que les mercenaires auraient par conséquent des hologrammes plus sérieux à affronter lors des prochaines sessions d'entraînement. S'il s'agissait seulement de se familiariser avec les armes pour le moment, le Russe pouvait comprendre la démarche.

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Les groupes se succédèrent dans la salle d'entraînement, avec des résultats plus ou moins glorieux. La conception de cet exercice avait représenté un défi d'envergure pour les ingénieurs de FIRMAMENT, Ishii ne pouvait que leur tirer son chapeau. Un ensemble de canons à air avait été installé un peu partout dans l'arène souterraine afin de reproduire les effets des coups d'un éveillé, agissant en synchronisation parfaite avec les systèmes de retour de force et les fibres piézoélectriques des combinaisons qui donnaient à leurs porteurs la sensation d'interagir avec un corps physique et non une simple image...

Aziz était tout aussi conscient de l'exploit mais sa nature plus terre-à-terre l'amenait à se demander s'il n'y avait pas une manière plus économe de parvenir au même niveau de réalisme. Il en fit la remarque au japonais par l'entremise du canal privé.

« L'alternative aurait été d'utiliser un golem ou équivalent mais les occultistes ont des tâches plus pressantes en ce moment. » l'informa Ishii. L'iranien n'insista pas et retourna à son examen critique des performances des nouvelles recrues.

Dans le premier groupe, Keaton avait su faire bon usage de ses capacités de projection astrale pour servir d'éclaireuse – même s'il avait fallu mettre en place un système de projection holographique secondaire pour qu'elle ait une cible à voir en-dehors de la visière de son casque –, Doyle s'était montré plus fiable que son comportement initial ne l'avait laissé supposer et De Assis... restait fidèle à elle-même, efficace mais indisciplinée et peu encline à la coopération. Ça lui jouerait des tours à la prochaine séance, lorsque le niveau de difficulté serait relevé.

Le deuxième groupe reçut un avertissement avant de passer à l'action (« Higgins, je vous déconseille d'essayer de tricher en vous branchant directement au réseau informatique qui gère la simulation... »). Il n'y avait cependant pas lieu de s'inquiéter : ses membres avaient une bonne dynamique, même si l'élimination de leur adversaire prit un peu plus de temps que pour les autres. Le colonel ne pouvait les blâmer de procéder avec prudence ; ils apprendraient à faire confiance à leur matériel en temps et en heure. Lootah savait déjà tirer parti de la pression psychologique infligée par la présence d'un sniper pour limiter les mouvements ennemis, Bilodeau-Tanguay démontrait un talent encourageant pour l'articulation du maniement de son arme et de ses facultés parapsychiques propres et la technopathie d'Higgins devrait lui permettre de s'adapter très rapidement.

Le troisième... ne brillait pas par son esprit d'équipe ou son sens tactique. Dmytryk avait une mauvaise influence sur Marchesi, les deux éveillés n'attendant même pas de savoir si leur dernier membre s'était trouvé un perchoir convenable avant de charger comme des amateurs – et de se faire proprement envoyer au tapis pour leur peine. Même Kazanski, qu'il avait pris pour le plus raisonnable du groupe, choisit de mettre fin au combat en « tuant » sa camarade du même coup. C'était un cas d'école, l'exemple à ne pas suivre dans toute sa splendeur ; il était miraculeux qu'ils ne s'en soient tirés qu'avec une seule perte.

« Pourquoi l'ordinateur a-t-il composé un tel tas de bras cassés... » s'interrogea l'asiatique. Pour une fois ce fut Aziz qui apporta la réponse : « Pour leur remettre les idées en place et les confronter à leurs erreurs. Vieille technique de sergent-instructeur. Il faudra les surveiller cela dit, j'ai l'impression qu'il y a des frictions entre eux... je me replongerai dans leurs dossiers plus tard pour en identifier les causes – et la solution si possible. »

L'entraînement se poursuivit sans incident majeur jusqu'à ce que le dernier des quatorze groupes quitte le tunnel adjacent. Il y avait eu des hauts et des bas, de bonnes surprises et quelques contre-performances, rares étaient ceux à s'en être sortis indemnes cependant tout le monde était finalement arrivé à triompher de l'opposant virtuel. À trois contre un, l'inverse aurait été décevant, surtout quand le camp le plus nombreux disposait d'un armement spécifiquement conçu pour surpasser les réflexes et l'armure de leur cible.

« Peut-être qu'on arrivera à en faire quelque chose... » pensait Khalil en passant successivement en revue les actions des différentes équipes, expliquant tour à tour les qualités et les défauts de chaque combattant et de leurs stratégies. Encouragements pour le premier groupe assorti d'un avertissement pour De Assis, appréciation et conseils pour le deuxième... puis vint le troisième. Il ne fit pas mystère de son agacement lorsqu'il prononça le bilan :

« Alors vous, ça ne va pas du tout. C'est à peine si vous vous êtes concertés avant de partir à l'assaut, aucune patience – et Dmytryk, je vous signale que nous avons entendu ce que vous avez dit à Marchesi –, communication quasi-inexistante. Ce n'est pourtant pas comme si l'ennemi risquait d'intercepter le signal de votre radio intégrée. Quant à vous Kazanski... un niveau 3 n'est pas dangereux au point que son élimination vaille le sacrifice d'un soldat éveillé. Vous n'êtes pas si facilement remplaçables ; profitez-en parce que je ne dirai pas ça tous les jours. »

L'iranien fit une pause le temps de laisser le trio de mercenaires réfléchir par lui-même aux implications de ses paroles, tout dans sa posture exprimant sa plus profonde désapprobation. Puis il reprit, car c'était après tout un exercice à but pédagogique et qu'ils étaient là pour progresser.

« Nous vous avons dotés d'armes qui ne nécessitent pas de cosmos pour fonctionner : servez-vous en, et de votre cerveau par la même occasion. Cela vous permet d'approcher l'ennemi sans l'alerter en faisant usage de vos pouvoirs. La prochaine fois, utilisez le Gymnot plus tôt, sa portée et sa vitesse d'action sont largement suffisantes dans ces circonstances, et ensuite immobilisez la cible avec un couteau ou quelques balles. Les armures de Bronze ne sont pas très couvrantes, il n'est pas si difficile de toucher une partie du corps non-protégée. Gardez à l'esprit la position de votre sniper en permanence ; ce n'est pas difficile non plus, sa ligne de mire est modélisée sur vos écrans. Et enfin, ne partez pas au combat sans un vrai plan d'action... Parce que si vous continuez comme ça, on vous ramassera à la petite cuillère. »

Heureusement, il n'eut pas à répéter le message aux équipes suivantes ; ceux-ci avaient bien relevé les problèmes avec la manière de faire du troisième groupe et s'étaient efforcés de ne pas se retrouver dans la même situation. Tant mieux pour eux, ces idioties-là étaient déjà de trop.

Une fois son évaluation et ses critiques entièrement délivrées, l'iranien mit officiellement fin à cette première mise en bouche et le japonais entama le discours de conclusion.

« Ce sera tout pour cette fois. Les enregistrements des confrontations du jour seront mis à votre disposition, vous pourrez y accéder à partir des ordinateurs. Servez-vous en pour vous demander ce que vous pourriez améliorer, vous inspirer de vos camarades... et pour mesurer vos progrès lorsque d'autres vidéos s'y ajouteront. Bien sûr, tout cela n'était qu'un avant-goût. L'intelligence artificielle sera bien moins indulgente par la suite et nous remanierons les équipes jusqu'à trouver la meilleure configuration. Les simulations se complexifieront, vous continuerez les exercices physiques, parapsychiques et les tests en laboratoires, votre arsenal sera complété. Une fois que vous aurez maîtrisé les bases avec ces outils-ci, vous passerez aux armes chimiques, aux manœuvres multi-équipes... »

« Et dans le même temps vous apprendrez les techniques d'infiltration, de renseignement, de communications cryptées et bien d'autres choses encore. Autant dire que vous serez très occupés dans les semaines à venir... certains plus que d'autres. » termina le colonel, pensant sans le dire à Marchesi qui, non contente de prêter son oreille aux idées brillantes de Dmytryk, allait apparemment avoir des difficultés à se plier aux exercices plus intellectuels.

Il jeta un coup d’œil au coin de la visière indiquant l'heure. Bien, ils étaient dans les temps, ça aurait pu être pire. « Enlevez vos combinaisons et vous pourrez disposer. »
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Il l'a fait! Ce salaud m'a tiré dessus! Rien à faire pour l'éviter, je n'ai aucune marge de manoeuvre, et il n'y a qu'un seul choc d'une extrême violence qui me laisse sonnée pendant plusieurs longues secondes, le corps comme une poupée de chiffon et l'esprit tout engourdi. Au travers du brouillard, j'aperçois Dmytryk qui s'approche et s'accroupit près de moi, l'expression soucieuse.

-Ça va, Marchesi?

Je lui grogne quelques insultes intelligibles et il prend ce signe de vie comme un bon présage, au moins je suis consciente. C'est ensuite Vitold qui nous rejoint et m'attrape le bras pour me relever. Je chancelle mais parvient à rester sur mes pieds, écoutant avec une colère grandissante les plates excuses de mon collègue. Là, c'en est trop. Je m'avance en appuyant bien sur son épaule blessée pour siffler entre mes dents :

-C'est ton vécu de pion qui t'as appris ça?

Je regrette presque qu'il ait encore son casque: j'aurais vendu mon âme pour voir sa réaction, non seulement à la pique mais aussi à la découverte de mon identité. La remarque, déjà bien insultantes pour les mercenaires devenus vulgaires cobayes que nous sommes, est à double tranchant pour le Bourreau: il n'y a pas si longtemps, c'était lui le pion à sacrifier dans la Forêt de Cèdres.

Taras siffle.

-Eh bien. Marchesi parle et a de la répartie. Cet entraînement valait définitivement le coup.

Avant que je n'aie l'occasion de lui planter le couteau dans le cœur qu'il mérite, Ishii et Khalil viennent nous rejoindre pour nous donner leur résultat. Ils ne sont pas très contents... renfrognée, je les écoute en croisant les bras sur ma poitrine, bouillant de l'intérieur. Qu'ils essayent de communiquer avec ces deux abrutis, pour voir! Avec l'un qui manigance seul dans son coin et l'autre qui s'est contenté d'éructer un "démerdez-vous" avant de retourner son arme contre moi! La figure toute rouge, je garde les yeux baissés en quittant l'arène, même quand Khalil me saisit le bras pour le garder un peu à l'écart des autres.

-Vous n'êtes pas exempte de fautes non plus, mademoiselle Marchesi. Vous n'êtes pas toute seule, si vous aviez replanifié votre attaque avec monsieur Kazanski les dommages auraient été moins importants, même sans monsieur Dmytryk, que vous n'étiez pas obligée d'écouter. Essayez d'accorder un peu plus de valeur à vos collègues et ils devraient bien vous le rendre.

-Il faisait semblant...

Il me lâche sans rien ajouter et je pars, lançant mon casque avec les autres avant de partir enlever mon uniforme. Plusieurs me regardent avec un air désolé, d'autres avec amusement, alors que je traverse la salle. La plupart ne m'accorde aucune attention. Personne ne m'adresse la parole. J'aperçois Dmytryk qui se dirige vers la sortie en compagnie d'un autre homme, Lootah je crois, et en m'approchant j'entends un peu leur conversation.

-... Bien bêtes, mais ça s'apprécie. J'ai un bon pressentiment, je crois que...

La tête de Taras percute le mur avec violence. Serrant un peu plus fort la poignée de cheveux pâles, je prends mon élan et lui frappe la tête contre le mur deux autres fois avant que Lootah, hébété, ne pense à réagir. Il tente de me pousser pour m'éloigner, mais je tire Dmytryk devant moi et la main de son compagnon atterrit plutôt droit sur son nez. Rassemblant toutes mes forces, je modifie ma prise sur son uniforme pour le soulever complètement avant de le lancer au sol. Le seul son que Dmytryk parvient à émettre n'est qu'un vague couinement.

-T'es KO pour vrai, là?!

-Marchesi, ça va faire!

Les bras musclés de Bilodeau-Tanguay m'attrapent et me soulèvent de terre, mais pas avant que j'aie eu le temps d'asséner quelques coups de pieds dans le corps inerte de Dmytryk. Le Québécois parvient à m’immobiliser, si on veut, mais je me débats sauvagement en hurlant à lui en faire exploser les tympans. Malgré tout, il ne lâche pas, et me parle de sa voix égale mais dure, menaçant d'appeler Khalil et me rappelant ce qui risque d'arriver...
Le choix est facile. Je finis par me détendre suffisamment pour qu’il juge que ce soit suffisamment sécuritaire de me relâcher. Dès que mes pieds touchent le sol, je me dégage de son emprise et tente de quitter la salle, mais les gardiens de sécurité m'interceptent tout de suite pour m'entraîner dans une autre direction, me retenant sans pitié bien que je ne résiste plus. Je peine à marcher à la même vitesse et mes pieds traînent péniblement au sol. Ils ne prendront pas de risque, pas en sachant de quoi je suis capable lorsque je suis en colère... ce qui vient d'arriver à Dmytryk n'en est qu'un bref exemple.

Si seulement ils savaient...
Mais au moins, peu importe ce qui se passera, j'y vais avec un minimum de volonté.

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Marchesi répliqua sèchement aux fausses excuses de Vitold, lui confirmant par sa répartie qu'elle était la Mante en mission d'infiltration. Elle appuya ensuite sur son épaule endolorie tout aussi bien qu'elle avait remué le couteau dans la plaie de ses précédentes défaites. Le Russe, outré par tant d'insolence, se mit à bouillir intérieurement et se retint de coller une mandale à cette petite peste. L'arrivée de Khalil et Ishii sonna le gong pour les disputes intestines, les deux hommes requérant l'attention des mercenaires afin de délivrer leur critique des performances du groupe. Celles-ci n'étaient guère honorables et les officiers n'hésitèrent pas à sermonner chaque membre pour leur précipitation et leur manque de coopération. Le Bourreau reconnut silencieusement qu'il s'était plus occupé de sa propre discrétion que de celle de ses partenaires et que cette organisation semblait être moins faible qu'il le croyait, si elle réussissait à se défendre contre des Bronzes.

Le bilan de la simulation terminé, Vitold ôta sa combinaison et commença à s'éloigner du terrain d'entraînement. Il fut rattrapé par Robert et Doyle, ce dernier lui mettant une grande claque dans le dos avant de l'interpeller :

"Hey old man, c'était pas sympa de canarder ta camarade comme ça ! Il faut se détendre un peu, on n'est pas en situation de vie ou de mort !"

Le Russe avisa d'un air fatigué son collègue puis continua de marcher, sans lui répondre de ses agissements. Néanmoins, le blondin moustachu n'en démordit pas et poursuivit la conversation auprès d'un interlocuteur passablement ennuyé :

"Okay, tu as l'air de t'en foutre, mais je dois te dire que tu ne peux pas te la jouer solo face aux bêtes de foire qu'on aura à affronter... Ou laisse-moi deviner, tu t'es disputé avec les deux autres andouilles, c'est ça ?"

"Pas spécialement." rétorqua finalement le Bourreau. "J'ai juste passé l'âge de faire du baby-sitting, même si on me paye grassement pour."

"Ouais, je vois ce que tu veux dire, mais t'es vraiment trop vieux pour entamer une carrière façon Rambo au Viêt Nam et en Afghanistan."

"Il a raison papy, tu vas finir par te casser quelque chose si tu forces trop." renchérit Robert, une pointe de mépris transparaissant dans sa voix. "En plus, le jap' et le barbu risquent de t'euthanasier si tu t'obstines à dégommer tes potes et à dilapider leurs ressources."

"J'espère juste que ce n'est pas moi qu'il flinguera en tout cas, parce que les autres je t'avoue que ça ne m'en touche pas une..." précisa Doyle, en train de s'ouvrir un paquet chewing-gum.

"Raaah, mais quel chacal ce mec !" rouspéta joyeusement son ami. "Personnellement, je vais essayer de ne pas énerver le barbu et de suivre les instructions."

"Idem." ajouta Doyle après avoir commencé à mâcher sa friandise. "Mieux vaut que tu fasses comme nous et que tu apprennes à bosser collectif, old man !"

Face aux remontrances de ses colocataires, Vitold se contenta d'émettre un grognement de résignation, à leur grande lassitude. Un peu plus et ces deux loustics allaient penser qu'il était devenu complètement acariâtre, à défaut d'avoir la sénilité précoce... Soudain, juste au moment où William et Arnold venaient les rejoindre, une violente dispute éclata entre Dmytryk et Marchesi. Celle-ci avait encastré le visage du compatriote russe dans un mur et récidiva, Lootah et un autre zigoto essayant de les séparer et de maîtriser la fille tant bien que mal. Il fallait croire qu'Oblivion ne pouvait s'empêcher de se comporter comme une hystérique même lorsque la discrétion était conseillée.

"La vache..." siffla Robert, qui prit un chewing-gum offert par son copain moustachu. "Elle est méchamment remontée la nana, ça fait peur. Je crois que finalement un obus supersonique dans la tronche n'est pas hors de propos..."

"Mon instinct ne me trompait pas quand il me murmurait à l'oreille que c'était une pisseuse." affirma l'Exécuteur d'une voix blasée.

"Vu ta gueule de vieux grincheux, je suppose que ton instinct te murmure souvent à l'oreille..." ricana Doyle. "Et le pauvre Lootah qui se demande pourquoi son poing se retrouve dans le pif de Taras !"

William, Arnold, Doyle et Robert se mirent à rigoler devant le spectacle, alors que leur aîné observait la scène d'un air atterré. Une fois Marchesi appréhendée par le service de sécurité et Dmytryk mis sur une civière, un Lootah inhabituellement blême se dirigea vers ses camarades. L'Amérindien ne s'était ni attendu à une telle effusion de brutalité ni à frapper accidentellement un collègue, un acte contraire à sa nature plutôt paisible. Arnold lui tapota amicalement l'épaule et s'assura s'il allait bien, ce à quoi l'intéressé répondit à l'affirmative malgré sa frayeur. Il jeta ensuite un coup d’œil sur sa montre et s'aperçut qu'il était déjà l'heure du déjeuner.

"C'est l'heure de la bouffe nigga', ça va nous changer les idées !" annonça Arnold avec enthousiasme. "On est entre hommes ici, on n'a pas à se préoccuper de ces crazy bitches, right ?"

Les mercenaires affamés opinèrent du chef, y compris Vitold, puis se mirent en route vers le réfectoire. Bien que cela lui en coûte de l'admettre, le Russe savait que ses compères avaient raison et qu'il devait s'adapter en conséquence afin de ne pas griller sa couverture prématurément. Même si sa véritable identité n'était pas révélée, il devait aussi prendre garde à ne pas se faire trucider trop vite, sinon il aurait du mal à réintégrer l'organisation paramilitaire sans éveiller les soupçons. La mort d'un soldat suivie de l'arrivée d'un individu du même gabarit serait un cas suffisant pour établir une corrélation et deviner l'existence d'une machination occulte ciblant leur groupuscule. L'Exécuteur devait donc travailler dur et éviter de répéter les erreurs de cette journée sans pour autant altérer son personnage, un exercice pour le moins difficile.

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