Saint Seiya
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[Frontline] Code Name : Breeding Ground
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Oblivion
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Grâce au reste des soldats non-éveillés du groupe, nous avançons sans trop d’encombre vers notre prochain combat, ne changeant notre itinéraire que lorsque les avertissements de Keaton ou des autres patrouilles ne le dictent. Grâce à cette dernière, la plus grande crainte de notre plan est quelque peu réduite : celle de se retrouver pris entre deux feux, dans une ville dont nous ne connaissons que la carte. Contre ceux qui ont fait leur nid, c’est bien peu, mais c’est tout ce que nous avons, et l’avantage est que nous ne pouvons qu’améliorer nos connaissances. Alors que nous approchons, Bilodeau-Tanguay nous rappelle les autres détails de notre stratégie :

-Oubliez pas, nos cibles c’est les niveaux 3, mais avant d’les pogner faut neutraliser le plus de monde possible, sinon toute leurs p’tits amis vont être aussi sacrant à battre pis ils vont être trop nombreux. On va les brasser fort, faque ceux qui veulent pas être là vont voir une occasion de sacrer leur camp. S’ils se battent pas, laissez-les faire, pis notez où c’est qui s’en vont, on saura où chercher si des cibles arrivent à se pousser. Et faites très, très attention : ça en prend juste un criss en bon état pis on peut se ramasser dans marde. Hésitez pas à garrocher plus de grenades si vous avez des doutes.

Nous hochons tous la tête, même Taras qui semble réaliser que cette fois, le seul coup qui peut lui sauver la mise sera de s’en tenir au plan. Et ce dernier, pour avoir quelques chances de succès, demande une coordination parfaite et une discipline rigoureuse, mais aussi quelque chose que même FIRMAMENT n’est pas prêt à enseigner : une confiance aveugle en nos coéquipiers. Vu les nombres, nous aurons toujours le dos tourné à au moins un ennemi, et à défaut de pouvoir supprimer cette faille, nous pouvons l’exploiter et en faire un appât. Une tâche parfaite pour les agents les plus mobiles de la mission : Jess, Ben et moi. Et une fois que ce sera fait, la rousse aura enfin la chance de faire usage de tous ses talents.

Lorsque nous sommes suffisamment près de l’école, nous nous séparons en deux groupes : Traoré, Dmytryk et Papanek commenceront leur assaut à l’ouest du bâtiment, tandis que Johnson, Bilodeau-Tanguay, Keaton et moi-même s’occuperont de l’est. Une fois les premiers gardes neutralisés, j’irai m’occuper de ceux au nord pendant que le Québécois et le Biélorusse iront accueillir tous les fuyards qui tenteront d’évacuer par l’entrée principale avec leur propre plan encore plus risqué. C’est là que ça devient compliqué : en tandem avec Keaton, Taras doit aussi aider à neutraliser les gardes à l’étage pendant que notre sniper s’occupera de ceux sur le toit, avant de réclamer la position pour intercepter les cibles à partir d’un assez bon perchoir. Si l’un d’entre nous se retrouvent face à l’équivalant d’un Bronze, ça pourrait nous sauver la vie…

-On dirait bien que c’est un au revoir…

Une dernière vérification de notre équipement et tout le monde se prépare à rejoindre son point. Avant que Dmytryk ne puisse partir, Théo l’attrape par le bras pour retenir, s’attirant un regard ennuyé de la part du Biélorusse.

-Taras. T’es un criss de cave. Mais t’es notre criss de cave pis t’es dans l’équipe, faque tu vas revenir à maison avec l’équipe. On t’laisse pas tomber.

L’expression du blondinet passe du mépris à la surprise et il hoche la tête sans répondre. Théo lui tapote l’épaule et le lâche, et alors que le petit groupe s’éloigne je peux entendre Taras marmonner un « merci » dans sa barbe. C’est vrai que depuis notre arrivé, ce grand imbécile n’a pas eu droit à beaucoup d’encouragement, vu le peu qu’ils faisaient pour les mériter. Mais les mots du Québécois vont bien plus loin que ça, au point où ceux restants s’échangent des regards déterminés et surtout complices. On est une équipe et on va rentrer tous ensemble.



-En position…

Grenades à ma ceinture et couteau en main, j’attends accroupie en compagnie de mon groupe, surveillant Keaton de près et respirant profondément pour chasser le stress. Dès qu’elle cligne des yeux, le signal est donné : le garde en déplacement est au nord de la bâtisse.

-J’y vais.

Je décroche un fumigène et le lance en direction du garde, n’attendant pas de voir le résultat pour bondir hors de ma cachette et foncer vers lui. Sans aucune précaution, je lui plaque la tête contre le mur et l’envoie au sol avant de bien finir le travail d’un coup de poing à la figure.

-Parti.

-J’y vais.

Théophile me rejoint sous le couvert de la fumée et nous décrochons chacun deux grenades choisies au préalable en attendant le signal de Papanek, qui est en train de répéter le même exploit avec cette fois une grenade lacrymogène, profitant de la distraction que nous venons de lui prodiguer pour mettre « son » garde hors d’état de nuire. Où nous en sommes, chaque seconde compte, et l’intervention prévue pour chacun aussi.
Un coup de feu retentit. Mon cœur cesse de battre pour une seconde. C’était exactement ce qui ne devait pas arriver!

-Shit.

-Maintenant, Taras!

Au travers du voile de fumée, je vois Keaton se redresser et lever son fusil de précision pour tirer deux coups vers le toit. Sans attendre, je m’approche de la fenêtre la plus proche et défonce la planche de bois qui la gardait barricadée de mon poing, dégoupillant ensuite ma grenade lacrymogène et la lançant dans l’ouverture. J’en fait de même avec une grenade émétique, cette fois, pendant que Bilodeau-Tanguay fait la même chose avec une autre fenêtre et ses grenades assourdissantes et émétiques. Normalement, Papanek devrait s’occuper du mur ouest, mais…

-Je l’ai!

Un faible bruit de verre cassé et le chauve nous confirme avoir lancé ses propres grenades, lacrymogènes et neurotoxiques. Avec un tel cocktail dans un espace aussi réduit, les seuls qui arriveront à sortir seront soit nos cibles avec une meilleure constitution, soit des malheureux peinant à mettre deux pieds devant eux faciles à neutraliser. Avec un peu de chance, on aura droit aux deux.
Théo se déplace sans attendre vers l’entrée principale, Chunjun et pistolet en main, percutant un des gardes du sud de plein fouet alors que ce dernier s’apprêtait à tirer au hasard dans la fumée se dissipant. Il va bien s’en sortir. Pendant ce temps, moi, j’ai le nord à sécuriser.

Et enfin, les fenêtres du deuxième étage s’illuminent d’une lumière orangée, puis une autre. Taras a fait son boulot : forcer les gardes du deuxième étage, et n’importe qui d’autre s’y trouvant, à sortir de là à coup de grenade incendiaire.

-Théo?

-GROUILLE TON CUL ASTI!

-J’arrive, j’arrive!

Taras et Théo sont donc en route vers le sud, Papanek et moi devons nous déplacer au nord, et Keaton est encore aux prises avec les gardes sur le toit. Tant qu’elle peut retenir leur attention, c’est parfait. Mais au moment où je tourne le coin du mur pour me trouver à la façade nord, un coup de crosse à la figure fait exploser ma poitrine de douleur et m’envoie par terre avec peu de résistance. Au travers du brouillard qui vient de se former devant mes yeux, j’aperçois une figure armée qui crie quelque chose, mais en voyant mon mutisme et comment je ne suis pas en mesure de lui répondre, elle épaule son arme et vise juste entre mes deux yeux.

Et puis merde. Rendus où nous sommes, le dommage collatéral sera acceptable.

Ma main se referme sur mon couteau et je dois faire appel à toute mon énergie pour me redresser malgré tout, écartant mollement le canon du fusil pour me laisser tomber sur mon adversaire et lui planter ma lame dans le tibia. La balle part et m’érafle l’épaule, me faisant hurler, et je pousse de toute mes forces pour faire tomber le garde au sol, où quelques bon coup coups au nez le mettent hors d’état de nuire. Cherchant mon souffle et peinant à me relever, désorientée malgré mon casque qui a su absorber une bonne partie du bruit de la détonation, c’est d’une main fébrile que je fouille dans mon arsenal de drogue de combat, sans parvenir à en choisir une ou même les prendre entre mes doigts.

-Leticia!

-Reste où tu es, Théo! Ils arrivent!

Je dois me répéter constamment de ne pas user de mon cosmos pour chasser la douleur, ou pour au contraire en tirer un peu plus de force. Je ne peux que m’en tenir à l’entraînement de Lachès et me concentrer sur autre chose pour l’ignorer le plus possible. Avec un peu plus de contenance, j’arrive à prendre une drogue énergisante que je me plante dans le coup en serrant les lèvres. Les résultats arrivent juste à temps, quand je quitte mon poste pour m’approcher de l’entrée principale et voir ce qui se passe.

Dès que les premières figures tentent de passer la porte, Taras lance quelques grenades aveuglantes devant eux, puis s’écarte rapidement. Je sens le cosmos de Théo augmenter –autant que faire ce peux, dans son cas– et il commence à frapper le sol de ses poings, envoyant des ondes de choc qui font trembler la terre et les murs de la bâtisse. L’occasion parfaite pour Taras de revenir à la charge avec son Gymnot. En tout cas, ça a de la classe...

Une main m’attrape l’épaule et me force à me retourner. Papanek m’examine rapidement avant de me pousser derrière lui.

-Qu’est-ce que tu fais là! Tu devais garder l’entrée nord!

-Le garde…

-Je m’en suis occupé. Fais ton boulot et retourne à l’arrière!

Alors que je m’apprête à partie, Keaton nous rejoint, rechargeant son fusil avant de le ranger dans son dos avec le railgun. Comment elle fait pour se déplacer si vite avec tout cet équipement?

-OK, j’en ai marre, je monte, je les achèverai s’ils sont encore conscients.

-Tu ne sais même pas si c’est sécuritaire!

-On est en train de gazer une école remplie de terroriste, bien sûr que c’est pas sécuritaire! Marchesi, aide-moi, je monte.

Je hoche la tête et nous nous approchons du mur, où j’aide Keaton à monter pour qu’elle escalade jusqu’au toit. Heureusement que l’école est assez petite… Je croise le regard furieux de Papanek et me dépêche de fuir jusqu’à mon poste pendant qu’il va vérifier l’état des autres. Ensuite, il viendra me rejoindre.

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Ils les avaient sentis venir pourtant mais ces étrangers s'avéraient bien plus forts que prévu. Ils s'étaient doutés qu'ils n'avaient pas affaire à n'importe qui en constatant qu'ils étaient parvenus non seulement à survivre face à Naïma et Toussaint, mais à en triompher ! Ces deux-là avaient beau ne pas exactement représenter le haut du panier des éveillés locaux, l'exploit méritait d'être souligné : des soldats ordinaires se seraient faits massacrer depuis longtemps.

L'efficacité surprenante de ces combattants de l'extérieur ne les avait cependant pas complètement pris au dépourvu : ils avaient pris leurs précautions, laissant la piétaille servir d'appât – des types comme ceux-là, ils en retrouveraient assez pour reconstituer entièrement leurs effectifs d'ici la fin de la journée – tandis qu'eux, les maîtres de Cité-Soleil, restaient bien à l'abri. Comptant leurs ennemis, évaluant la menace avec l'aide inestimable de leur plus jeune membre... qu'importe qu'ils affrontent une force comptant tant d'éveillés !

« Les plus proches ? » demanda Sékou, impassible alors que les cris de ses subordonnés retentissaient dans tout le bâtiment. Il s'était préparé au combat, avait enfilé un casque militaire sur son crâne chauve ainsi qu'une veste pare-balles, rejoints par un masque à gaz lorsqu'il s'était rendu compte que les attaquants faisaient usage de gaz de combat ; le cosmos pouvait certes créer une seconde peau mais il ne protégeait pas l'intérieur des voies respiratoires et il y avait toujours le risque d'être exposé en baissant sa garde. Trois armes à feu de contrebande – un fusil d'assaut et un pistolet – ainsi qu'une paire de couteaux de combat arrachés aux cadavres de leurs anciens propriétaires complétaient l'attirail ; ses camarades étaient tous plus ou moins similairement équipés, eux et leurs gardes les plus méritants, ceux qu'ils avaient affectés à des emplacements moins vulnérables.

Sa compagne masquée tendit les deux bras, pointant ses cibles de l'autre côté du mur, à l'extérieur du bâtiment. Parfait. « Tu me couvres ? »

Sans un mot, elle déploya son aura indétectable qui engloutit et dissimula celle de Sékou : l'ennemi ne comprendrait que trop tard ce qu'il lui arrivait. Un rictus sauvage et il projeta son pouvoir à travers deux murs et un plafond, l'énergie invisible traversant le béton comme un fantôme jusqu'à ce qu'il la sente entrer un contact avec une paire d'êtres vivants. Un signe de tête de sa compagne confirma qu'il avait bien saisi deux intrus ; la présence des murs l'empêchait de voir précisément par où il les avait attrapés et donc d'exécuter la forme la plus dévastatrice de sa technique... Qu'à cela ne tienne, il les enserra avec une force écrasante, les plaqua violemment contre le mur puis les rejeta en l'air, précipitant Keaton dans le vide et malmenant Bilodeau-Tanguay. Voilà qui leur apprendrait à trop se coller aux murs...

***

Les secousses venaient de s'interrompre grâce à la contre-attaque de Sékou, tapi dans sa salle de classe au premier étage. C'était maintenant au tour de Salomé, postée au rez-de-chaussée avec ses hommes d'entrer en piste. Plusieurs longueurs de ficelles et cordes enroulées pendaient à la taille de la jeune femme, accrochées à sa ceinture : elle se saisit de l'une d'elles et y fit circuler son aura. La corde se noua d'elle-même autour d'une grenade et de sa goupille avant de foncer à travers l'embrasure de l'entrée sud telle un serpent de chanvre ; une impulsion cosmique supplémentaire fut transmise à l'extrémité qu'elle tenait à la main, se propagea le long de l'objet et défit le nœud. La détente de la corde éjecta l'explosif vers Dmytryk en même temps qu'elle faisait sauter la goupille.

La corde acheva de se rétracter une fraction de seconde avant la détonation ; les murs derrière lesquels ils s'étaient réfugiés firent écran aux shrapnels et dès que le souffle se fut dissipé, elle envoya son trio de séides se ruer à l'extérieur pour y canarder l'ennemi... Ils furent aussitôt accueillis par les rafales de l'arme de Johnson, resté plus en retrait pour couvrir l'approche du biélorusse.

« Faut toujours tout faire soi-même ici... » grogna l'éveillée en enroulant deux cordes autour de ses avants-bras. Celles-ci s'animèrent, s'emparant chacune d'un fusil d'assaut qu'elles soulevèrent tout en venant reposer contre la gâchette ; leur maîtresse se munit également d'un pistolet dans chaque main puis suivit ses subalternes. Quatre armes à feu qu'elle pouvait pointer indépendamment les unes des autres dans des directions différentes, profitant du léger temps de latence entre les tirs de pistolet afin d'alterner entre les deux à l'aide de ses prodigieux réflexes. Elle s'employa immédiatement à rectifier les conséquences de l'incompétence des simples gardes en mitraillant allègrement les agents et en tentant des tirs plus précis au pistolet.

***

Zack respectait la détermination de ces nouveaux ennemis. Pour sûr, ils ne faisaient pas dans la dentelle ! Même pas la plus petite sommation avant d'engager les hostilités, pas la moindre offre d'épargner leurs vies s'ils déposaient leurs armes. Ils ne se seraient jamais pliés à de telles exigences de toute façon mais quand même, ceux-là lui donnaient davantage l'impression d'être des exterminateurs que des soldats !

Le grand balèze barbu, au gabarit et aux tatouages ridiculisant ceux de Toussaint ne comptait cependant pas prendre de gants. Il avait parcouru trop de chemin pour se laisser tuer ou emprisonner maintenant. Et puis ils avaient mis le feu à leur quartier général, ça allait se payer... ça et l'humiliation qu'ils infligeaient à leurs hommes, vomissant leurs tripes ou effondrés au sol et agités de contractions musculaires aussi violentes qu'incontrôlables – aux effets encore plus dégoûtants vu ce que cela faisait à leur capacité à contrôler certaines fonctions biologiques. Une mort indigne.

Zack par contre ne s'encombrait que peu d'artifices, la simplicité lui avait toujours réussi jusqu'ici. Montant sur le toit avec son sac de pierres en bandoulière, il prêta attention aux instructions en provenance de leur jeune extralucide. Leurs oreillettes, portables ou talkie-walkies ne fonctionnaient pas, victimes d'un quelconque brouillage de la part de leurs ennemis prévoyants mais ils avaient un système de secours : uniquement perceptible par ses alliés, l'aura de la fille enflait et diminuait à un rythme bien précis, lui indiquant le nombre d'ennemis de chaque côté de l'édifice.

Ayant fait son choix, il courut vers le rebord, armé d'une pierre dans chaque main, avisant rapidement la position de Traoré, dans le sillage de Marchesi, à qui il lança un projectile... à la vitesse du son. Même une munition aussi primitive pouvait infliger des dégâts mortels lorsqu'on la propulsait avec une telle force.

Heureusement pour elle, la française s'était mise à observer le haut de l'école lorsque Keaton avait été punie pour sa tentative d'escalade et échappa donc de peu à une fin prématurée : la pierre creusa un cratère à ses pieds, souleva une gerbe de débris mais le lanceur s'était déjà replié, en quête d'une nouvelle cible... Papanek en l'occurrence. Elle prévint immédiatement son homologue ainsi que les mercenaires : « Attention, il y a un éveillé qui nous bombarde depuis le toit ! »
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Bien postée à la sortie, je retiens mon souffle en attendant les possibles victimes, mais ça ne prend pas beaucoup de temps avant que je ne réalise que quelque chose ne va pas. L’assaut continue sans grand problème, les pions les plus faibles sont mis hors d’état de nuire sans aucune résistance… mais c’est tout. Malgré tout le bruit causé, toujours aucun signe des quatre éveillés. Et personne du tout de mon côté. Peut-être est-ce le manque d’action comparé à mes collègues débordés, ou simplement mes sens impossibles à étouffer, mais il devient de plus en plus difficile de ne pas user de toute ma puissance pour sortir mes camarades de là.
Faute de pouvoir maudire mes ordres, je n’ai pas non plus le temps de prévenir le reste de l’équipe quand la riposte commence.

Sans grande surprise, le cri de Keaton nous parvient, mais une pointe de terreur me fige sur place en entendant la douleur plus que la peur dans sa voix, avant qu’elle n’écrase au sol sans se relever. Dans le même temps, un autre cri me parvient : celui de Bilodeau-Tanguay, qui peine à rester debout en tirant frénétiquement sur son uniforme comme si le Mal lui-même s’y était logé, bousculant Taras et trébuchant contre les ennemis déjà à terre. Je lâche un hoquet de stupeur en entendant tout ça, sans trouver la force de bouger. C’est ce qui ne devait pas arriver… Nous devions leur enlever leur place forte et ce n’était pas suffisant, et maintenant ils sont toujours en position de contre-attaquer!
Oubliant mes ordres de discrétion, je commence à rechercher d’autres cosmos dans le bâtiment, mais ne trouve rien! C’est impossible! Ils doivent avoir une façon de se camoufler, même pour moi… Je dois les retrouver à l’ancienne, on dirait. Mais alors que j’arrive enfin à me convaincre de bouger, une pluie de coups de feu se fait entendre de l’autre côté de l’école et c'est Dmytryk qui commence à hurler, alors que les détonations se multiplient quand mes coéquipiers tentent de battre en retraite. Presque en même temps, Traoré nous prévient qu'un des ennemis nous attaque depuis les toits et Papanek doit se jeter contre le mur de l'école pour éviter de se prendre une pierre dans la tête. Mais s'il fait ça, il risque d'être touché par l'attaque de Sékou!
Les griffes de pure terreur plantée dans mes jambes ne s'estompent pas et je ne peux que jeter des coups d'œil affolés autour de moi sans savoir où me donner la tête. Sortir Ben de là, sécuriser Jess avant qu'un de nos ennemis ne se décident à l'achever pendant qu'elle est immobile, intervenir avant que Taras et Johnson ne succombe à la fusillade, ou retrouver Sékou avant qu'il n'ait raison de Théo? Il y a tellement de chose à faire...
Alors pourquoi je suis encore là à avoir peur?!

Dans mon casque, la voix de Papanek nous incite à rester calme et donne des ordres pour tenter de nous replacer dans un semblant de courage. La respiration entrecoupée de râles douloureux de Théo créé un cillement désagréable dans mes oreilles... Et Jess...

BANG!

Je sursaute et tourne la tête en direction de la détonation. La rousse est debout, son fusil pointé bien haut. Après une seconde, elle baisse son arme et souffle d'une voix rauque:

-C'est ça mon gros, vient me chercher...

Et elle part à la course, zigzaguant entre les débris à la recherche d'une cachette. C'est l'encouragement dont j'avais besoin pour rassembler toute mon énergie et préparer mon Gymnot en m'engouffrant dans l'école, sans prêter attention à Traoré qui n'est pas loin, tout en me répétant en boucle dans ma tête : "Quelqu'un est en train de menacer mon groupe. Je ne peux pas tolérer ça." Keaton a choisi de faire usage de ses talents malgré les difficultés. Ce n'était peut-être pas le bon choix, mais au moins elle en a fait un.
En sentant la chaleur ardente dans ma gorge, le mien devient de plus en plus évident.

Une dernière pensée. La fille d'abord, plus facile. Ensuite, les sons et ma conscience s'assourdissent pour laisser place au silence, le calme en plein milieu de la tempête alors que je cherche l’épicentre de toute cette violence. Seuls mes réflexes me guident jusqu’à la silhouette de la femme au bout d’un corridor, seule, manipulant plusieurs armes grâces à son cosmos. Mes sens se referment sur elle comme un piège et je prends de la vitesse en visant avec mon Gymnot, n’attendant pas d’avoir atteint la distance optimale pour tirer. C’est un mal pour un bien : même avant ça, l’une des armes se retourne vers moi et les balles éraflent mon bras et mon épaule, mais je me mords la langue et continue ma course en grognant, me concentrant sur le goût de sang dans ma bouche pour ne pas me laisser affaiblir par ces nouvelles blessures. C’est drôle, comment c’est de plus en plus facile de ne pas utiliser mes aiguilles… juste pour cette satisfaction de pouvoir régler mes comptes directement.

Je percute Salomé comme un boulet de canon avec tant de force que l’air quitte mes poumons et, au travers du nouveau flot de sang dans ma bouche, je ne sens même plus ma langue. J’effectue plusieurs roulades dans les quelques marches de l’entrée avant de m’immobiliser par terre, au milieu de tous les autres sous-fifres, et me redresse le plus rapidement possible en ignorant mon étourdissement. Je n’aurai pas d’autre chance pour utiliser encore une fois mon Gymnot… mon Gymnot! Je regarde autour de moi, paniquée, et repère l’arme non loin de l’éveillée. C’est le seul signal dont j’ai besoin pour repartir à la charge et ce, malgré les possibles plaintes que mes collègues pourraient avoir à ce sujet. Je dois la retenir, ensuite Taras pourra venir m’aider ou peut-être même que Johnson aura le temps de récupérer mon Gymnot. Il faut que ce soit moi. Quand je vois ce qu’ils peuvent faire, ce que nos ennemis sont prêts à faire, et ce que je suis capable d’endurer… ça doit être moi. Ce n’est pas comme si mourir pouvait me faire peur.

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Salomé hurla lorsque la foudre artificielle frappa, ses muscles se contractant si subitement et avec tant de force qu'elle eut l'impression qu'ils cherchaient à s'arracher de ses os, à crever la peau par en-dessous pour s'échapper de son corps. Elle fut jetée au sol par la charge aveugle de sa jeune adversaire mais ce fut paradoxalement cela qui la sauva, lui permit de se ressaisir : le temps que Marchesi se relève, Salomé avait infusé ses cordes restantes d'un cosmos vengeur et les projeta dans la direction de la petite furie. Cordes ordinaires, à l'extrémité lestée, à la longueur garnie de pointes, tout y passa, une hydre de chanvre dont les multiples cous emprisonneraient les membres de la mercenaire avant de la soulever et de la maintenir en l'air. C'était la meilleure méthode, on ne pouvait pas rompre ou décrocher une corde dépourvue de point d'ancrage, ce qui lui laisserait tout le loisir de lui faire payer...

« Elle est à moi ! » cria-t-elle pour empêcher ses laquais de s'en prendre à sa proie. Salomé ramena à elle une dernière corde, qu'elle avait utilisé pour attraper le Gymnot et le mettre hors de portée de sa propriétaire. Elle examina sommairement l'arme inhabituelle et son sourire se fit malsain : « C'est ça que tu cherches ? Jamais vu un truc comme ça, je meurs d'envie de l'essayer... »

Elle braqua le canon sur la mercenaire, appuya sur la gâchette... et il ne se passa rien. Ou plutôt si, mais pas ce qu'elle avait espéré : un petit objet roula derrière ses laquais et émit un puissant flash ; même avec le corps de sa captive en guise d'écran, elle perdit momentanément ses moyens. C'était bien suffisant pour que Traoré, qui avait lancé la grenade aveuglante à la faveur de la diversion procurée par la jeune fille, déboule par l'entrée et se mette à faucher les sbires au fusil d'assaut. Dans le même temps, la vitre derrière Salomé éclata, livrant passage à un Johnson exploitant les données visuelles du casque de Marchesi, pistolet au poing, qui profita du faible nombre de « bras » supplémentaires restant à la disposition de l'éveillée pour lui tirer plusieurs balles, trop près pour esquiver ou pour que son gilet en kevlar en absorbe totalement l'impact.

Salomé tenta de lui rendre la monnaie de sa pièce avec dix fois plus de puissance de feu, utilisant les deux fusils d'assaut toujours enserrés par ses cordes mais l'américain plongea sous les rafales, tirant avantage de l'espace étroit pour la cueillir d'un balayage. Elle reprit immédiatement l'équilibre en appuyant les deux cordes au sol et au mur ; son adversaire parvint néanmoins à tirer parti de la brèche dans ses défenses, prolongeant le mouvement avec fluidité en s'aidant de la supériorité de ses techniques de combat pour compenser la faiblesse de son cosmos. Il lui porta un coup de poing à l'estomac, visant ses blessures par balles et transmettant simultanément une impulsion énergétique qui expulsa une gerbe de sang de la série de plaies circulaires, pliant Salomé d'un spasme douloureux. Il n'avait pas pu utiliser son propre électrolaser en sautant à travers la fenêtre mais il avait maintenant l'ouverture nécessaire, il la paralyserait puis enchaînerait avec quelques balles supplémentaires comme aurait dû le faire Marchesi...

« Derrière ! » l'alerta la française paniquée.

***

Ils bougeaient tous beaucoup trop vite, Sékou avait du mal à suivre en ne se fiant qu'aux cosmos qu'il arrivait à percevoir, alors s'il devait en plus tenir compte de ceux qui ne se servaient pas de leurs facultés en cet instant... L'extralucide arrivait peut-être à s'y retrouver mais lui n'y parvenait certainement pas et comme elle ne pouvait pas projeter directement dans l'esprit de son compagnon l'emplacement exact de ses cibles, il était forcé de conclure qu'il n'irait pas loin en attaquant un ennemi qu'il ne pouvait voir de ses yeux.

Il projeta son pouvoir vers Papanek, l'intrus le plus vulnérable. Sa technique immatérielle traversa les murs le séparant de sa victime, tourna sur elle-même puis revint en direction de l'école, le plaquant contre le mur, comprimé par un lien spirituel. Puis Sékou tira un grand coup, espérant cisailler l'autrichien en deux ou du moins le broyer contre l'objet inamovible ; quelle ne fut pas sa surprise lorsque ce fut le béton qui céda au lieu du soldat ! Être tiré à travers un mur n'avait rien de plaisant mais sa compagne l'informa qu'il était encore en vie. D'accord, la maçonnerie n'était pas de la première qualité mais tout de même, éveillé ou pas, il aurait dû être littéralement mis en pièces !

Il s'apprêtait à finir le travail lorsque sa coéquipière l'avertit du danger mortel qu'encourrait Salomé. Ça passait en priorité : ni une ni deux, il se détourna de sa proie d'origine et défonça le sol et les parois sur son passage pour se frayer un chemin vers sa camarade, faisant confiance à l'extralucide pour se débrouiller seule et continuer de couvrir les autres.

***

« Ghost Hand ! »

L'américain se rua sur le côté dès qu'il entendit la voix de Mélissa, sans prendre la peine de se retourner pour savoir ce qu'elle avait vu, c'était le genre d'hésitation qui pouvait faire toute la différence. Bien lui en prit : il aperçut du coin de l’œil une masse transparente et incolore, formant une main aux proportions grotesques qui se referma vivement sur l'endroit où se trouvait sa cage thoracique une fraction de seconde auparavant. Une roulade l'amena à proximité du Gymnot de Marchesi : il en profita pour propulser l'arme en direction de sa propriétaire, vida son chargeur à l'aveuglette derrière lui en fonçant vers la sortie... et fut atteint en plein torse par l'attaque de Salomé.

Il fallait se méfier des dégâts que pouvait infliger un objet filiforme : le claquement caractéristique d'une mèche de fouet venait du fait qu'une partie de la lanière dépassait le mur du son, l'espace d'un instant. Plus d'un bûcheron était mort lorsque la chaîne de sa tronçonneuse s'était brisée alors que le moteur tournait, éventrant ou égorgeant le manieur. Plus d'un homme s'était retrouvé décapité par un câble cédant à une tension trop forte. La corde de Salomé était tout cela et plus encore, renforcée par le cosmos pour égaler la solidité de l'acier ; le coup enfonça les plaques d'armure, fit craquer les côtes, projeta le soldat à plusieurs mètres. Et Johnson remercia sa bonne étoile, car l'action inconsidérée de cette femme venait de le sauver d'un sort bien pire : sans cela, la seconde main spectrale au bout d'un bras tout aussi spectral – et surtout monstrueusement long – généré par Sékou aurait réduit en bouillie le contenu de sa cavité abdominale. La lugubre poigne avait traversé sa combinaison sans que celle-ci n'oppose la moindre résistance, il avait senti des doigts glacés commencer – trop tard – à comprimer son intestin... ce qui signifiait qu'il s'en tirait sans doute avec une « simple » hémorragie interne à la place d'une mort subite – sans compter ses autres blessures –, quelle chance.

« Raaaaaaaaaaaaaaaaaaah, pourquoi t'as fait ça, j'aurais pu l'avoir ! » se plaignit le nouvel arrivant.

« Mêle-toi de ce qui te regarde, la situation était sous contrôle... » répondit la manieuse de cordes avec mauvaise humeur.

La française n'attendit pas la fin de cette dispute pour se délester d'une paire de grenades et couvrir leur fuite, une aveuglante et une neurotoxique. Les deux agents vétérans se précipitèrent à l'extérieur, Traoré assistant Marchesi et Johnson faisant de son mieux pour mettre le plus de distance possible entre lui et le duo d'éveillés malgré les dommages subis. Ses mains étaient déjà à la recherche des drogues de combat, sérum de régénération et énergisant ; ça ne lui permettrait pas de retourner affronter l'ennemi au corps à corps – l'effort qu'il venait de faire pour s'échapper l'avait amené à la limite – mais cela devrait au moins prolonger le temps à sa disposition avant qu'il ne s'écroule.

Quant à Salomé et celui qu'il supposait être Sékou... à moins d'être complètement idiots, ils ne traverseraient pas le nuage empoisonné, qui pouvait s'insinuer dans l'organisme à travers la peau même si l'on portait un masque à gaz. Maigre consolation cela dit, il ne leur faudrait pas longtemps pour emprunter ou créer une autre issue, contournant ainsi le problème.

***

« Alors ça c'est ce que j'appelle du bon matériel. » siffla Sékou, appréciateur, alors que Salomé l'avertissait au sujet des électrolasers – elle ne réitérerait pas cette erreur, ce manque de coordination. « Leurs armures sont géniales aussi, même si on les abîme un peu je suis sûr qu'elles vont bien nous servir. »

« Du moment que je peux les massacrer... »

***

Zack mordit joyeusement à l'hameçon. C'était un piège, il le savait, et cela voulait dire qu'en se débrouillant bien il arriverait peut-être à le retourner contre son instigatrice. Quel spectacle ce serait, ces soldats avec tout leur arsenal sophistiqué vaincus par un type armé de pierres, la munition la plus primitive qui soit ! Bien sûr, il ne devait pas sous-estimer son adversaire : malgré la célérité hors-normes conférée à ses lancers par son statut d'éveillé, les balles d'une arme à feu restaient deux à trois fois plus rapides que ses propres tirs.

D'un autre côté, il pensait légitimement pouvoir se considérer comme avantagé dans cette confrontation, et pas seulement du fait de son placement en hauteur. Ses tirs avaient la puissance de petits boulets de canon, ce qui faisait de lui une sorte d'artilleur : s'il touchait sa cible, elle ne s'en relèverait pas et il pouvait même infliger des dégâts réduits du moment que ses projectiles arrivaient suffisamment près. Zack par contre bénéficiait d'une constitution plus que robuste : on lui avait déjà tiré dessus de multiples fois par le passé, il s'en était toujours remis. Tant que la fille en face ne touchait rien de vital, il pouvait serrer les dents et poursuivre la guerre d'attrition ; de plus, il avait un gilet pare-balles et un casque cette fois !

Tant qu'il ne se laissait pas surprendre par les autres compagnons de la sniper – peu probable, il faudrait qu'ils entrent dans le bâtiment pour accéder au toit, risquant ainsi de rencontrer ses propres camarades, et il ne les voyait pas retenter l'escalade après ce que Sékou avait fait à la grimpeuse – il avait toutes ses chances. Il se mit donc à bombarder gaiement son adversaire : même si elle parvenait à se dissimuler parmi les taudis, les piètres constructions de bric et de broc ne feraient pas un abri très efficace.
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Immobilisée, ligotée si solidement que mes membres commencent à en être engourdis, je n'arrive même pas à me débattre vraiment, seulement me tortiller en hurlant de rage et de douleur, suffisamment fort pour interrompre Taras et calmer Théo, qui se redresse soudainement comme s'il avait reçu un choc électrique. Calmer n'est pas le meilleur mot : je sens sa panique quand il me voit emprisonnée dans les cordes de Salomé, mais c'est ce qui le ramène vraiment à la raison après que la source de son mal ait enfin décidé de le laisser tranquille. Et quand nous apercevons tous les deux la femme s'approcher avec mon Gymnot, il n'en faut pas plus pour le remettre sur pied et le pousser à l'action.

-NON!

Mais alors que le Québécois fonce vers nous, Traoré lance une grenade aveuglante et Théophile a le réflexe de se couvrir les yeux et de s'arrêter, puis de s'écarter quand Johnson intervient et reprend l'assaut. Le cosmos qui maintient mes liens en place s'estompe et Salomé doit récupérer ses cordes pour se défendre, ce qui permet à mon collègue de me rattraper par le col pendant ma chute et de me lancer sans ménagement derrière lui avant de dégainer son pistolet et tirer sur les hommes de mains de nos ennemis qui tentent de s'en prendre à nos supérieurs qui tentent de neutraliser leur cheffe. Il n'y a aucune hésitation dans la façon dont il vise et appuie sur la gâchette d'un rythme régulier et presque serein, tant il est calculé et dépourvue de cette hâte désespérée qui l'habite souvent.
Et quand un autre individu fait une entrée fracassante pour rejoindre sa collègue, c'est le signal pour se préparer à battre en retraite. Aidée par Mélissa, je me relève et m'éloigne péniblement de l'école, suivie de près par Dmytryk et Bilodeau-Tanguay qui achèvent de couvrir notre fuite en tirant quelques coups de feu dans le nuage toxique créé par la grenade de Johnson. Une balle bien placée ne serait pas de trop... cela fait, le Québécois rejoint l'Américain pour l'aider à avancer, les coups qu'il a essuyé face à l'ennemi ne sont pas passés inaperçus, lui lançant quelques mots pour interrompre de possibles remontrances.

-Vous m'chiâlerez d'ssus taleur.

Le duo nous rejoint bien vite et nous commençons à nous soigner du mieux que l'on peut. Je secoue la tête quand Taras me propose de l'aide pour m'injecter une des drogues, mais accepte tout de même de l'aider en pansant ses plaies, là où des morceaux de shrapnel ont entaillé sa peau sans y rester. Pour ça, il faudra attendre Papanek... qui est étrangement silencieux, depuis trop longtemps.

-Ben?

Aucune réponse. Je fronce les sourcils.

-Jess?

-Quoi?

-Où est Papanek?

-Je suis occupée.

Une seconde plus tard, une forte détonation retentit derrière un des taudis de la façade ouest. Pourtant, selon les données envoyées par mon casque, il n'y a personne là. Loin d'être aussi fiable que les pouvoirs de la rousse, le gadget me montre que cette dernière est beaucoup plus loin, de l'autre côté de la bâtisse. Une grenade assourdissante... Pinçant les lèvres de frustration, je tente de me servir du casque pour retrouver l'Autrichien, puis remarque trop tard ses signes vitaux trop faibles, puis son emplacement.

-Il est à l’intérieur…

Ma voix flanche et j’ai peur de ne pas l’avoir dit assez clairement, en voyant comment le reste du groupe me regarde. Mais ils ont compris. Seulement, ce n’est pas que la peur qui nous fige sur place, mais l’indécision : qu’est-ce qu’on fait? Est-ce qu’on l’abandonne? Comment le sortir de là sans risquer plus de vie? Est-ce une cause perdue?
Je ne peux que me résigner à croire que oui. En voyant comment Théo se redresse, il ne peut qu’être prêt à tenter sa chance. Et Taras ne bouge pas, se contentant de nous regarder en respirant bruyamment. Ça fait presque mal de l’admettre, mais je vais avoir besoin de son support.

-Non. Trop dangereux.

-Y vont l’tuer!

-Et ils peuvent nous piéger!

-On peut le faire, Marchesi.

Je n’arrive pas à y croire… le lâche du groupe qui propose de retourner au front! C’est du suicide! J’entends le blond soupirer, avant de parler d’une voix qui se veut calme.

-Papanek, c’est Dmytryk. Vous m’entendez? On vient vous chercher, mais on va avoir besoin de votre aide, alors écoutez-moi très attentivement.

Un silence, puis un chuintement. Ça pourrait être n’importe quoi, un bruit parasite, un débris qui tombe. N’importe quoi, pas forcément une respiration plus forte ou une tentative de parole. Mais d’un commun accord, nous décidons tous de croire que c’est le cas. La seule fois où nous nous sommes quittés des yeux, et maintenant Papanek est seul au milieu de ces sauvages. Mais qu’est-ce que Taras peut bien faire?

-C’est bon Docteur, on vous entend. Maintenant, ne bougez plus du tout, détendez-vous le plus possible, ne pensez plus à la douleur. Même s’ils arrivent, vous ne bougez pas. Respirez doucement, avec moi… inspirez… expirez…

Il y a encore un éveillé sur le toit, difficile d’entrer par les côtés à cause de ça sans se faire tirer dessus ou se retrouver dans le chemin de Keaton. Il va falloir retourner à l’intérieur. Taras croit que nos cibles se dirigeront vers Papanek et que l’on peut s’en servir pour planifier notre offensive. Il faut les éloigner de là, je suis assez rapide et agile pour être pourchassée plus longtemps, et j'ai quelques comptes à régler avec Salomé. Sékou, par contre, risque d'être plus compliqué, vu comment il n'a pas besoin de trop bouger pour être un adversaire dangereux, et il pourrait encore s'en prendre à Théo avant même que ce dernier ne puisse intervenir. Il va falloir le distraire... Bouger vite, sortir de là encore plus vite. Jouer sur leur sentiment, attirer leur courroux, leur faire perdre leur contenance et provoquer des erreurs fatales, des failles à exploiter. Ce qu'ils nous ont fait, vraiment, mais c'est un jeu qui se joue à plusieurs. Après avoir prévenu Keaton de notre prochain assaut, nous nous déployons, Théo restant à l'entrée, Taras longeant les murs pour trouver une autre entrée, et moi, pistolet et grenade en main, à traverser le corridor principal et à avancer directement vers l'ennemi. C'est plus que stupide : c'est fier et arrogant. Avec un peu de chance ils tenteront de gérer la chose de la même façon.
Dès que j’aperçois les deux silhouettes, je m’arrête et lance ma grenade vers eux. Dans un espace aussi réduit, l’explosion de la grenade aveuglante me force à détourner le regard aussi, mais mon casque me protège suffisamment bien pour que je puisse reprendre assez de contenance et faire face à l’ennemi. Jusque là, rien de terrible… mais la suite du plan me donne déjà envie de tourner les talons et de laisser Théo s’en occuper. Lui au moins a le vocabulaire pour…

-Hé… connasse! C’est moi que tu veux?!

… Ça. Bon sang que c’est ridicule. Si les autres restent… presque impassibles, sans doute par pitié, je peux entendre quelqu’un pouffer de rire et je serre les dents de frustration. On verra s’ils riront encore après. Je tire quelques coups, lève mon majeur pour bien ajouter une couche à la provocation, puis tourne les talons et prends la fuite le plus vite possible, ne prenant pas la peine de voir si ma victime me suit vraiment. La portée des pouvoirs de Sékou est trop grande pour prendre ce risque, mais il faut une bonne distraction pour permettre à Ben de se sortir de là.
Les muscles de mes jambes commencent à chauffer et respirer devient difficile, mais je n’arrête pas, bondissant vers la sortie en effectuant une roulade au moment de me jeter en bas des escaliers. Théo est juste à côté de la porte, Chunjun en main, mais il a d’autres plans avant d’avoir à s’en servir : son bras chargé de cosmos, il va pouvoir frapper d’une onde de choc bien placée quand Salomé arrivera, vu toutes ses blessures ça devrait l’achever. Si c’est Sékou… peut-être que ça nous mettra sur un pied d’égalité. Je lève mon pistolet, prend une grande inspiration et me prépare à tirer sur les laquais qui pourraient arriver avant. Tant que je n’ai pas à ressortir mes piètres insultes…

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C'est qu'elle était douée la petite demoiselle, le jeu du chat et de la souris durait plus longtemps que prévu. Elle feintait, leurrait, se déplaçait sans cesse à couvert... à ce rythme, Zack serait le premier à faire une erreur fatale. Heureusement pour lui, les événements du rez-de-chaussée avaient forcé Sékou à abandonner l'extralucide derrière lui, la laissant libre de rejoindre le grand balèze sur le toit.

« Tu viens me donner un coup de main, Mia ? » demanda-t-il, pas surpris pour deux sous de voir la porte s'ouvrir et livrer passage à une adolescente qui portait tant bien que mal un attirail militaire trop grand pour elle. Même en dehors des combats, il ne l'avait jamais vu sans au moins un foulard pour couvrir la partie inférieure de son visage malgré la chaleur. Il ne l'avait jamais entendu prononcer un mot non plus, raison pour laquelle il accueillit son explication en langue des signes avec patience. « Je suis sûr qu'ils se débrouilleront très bien de leur côté. Maintenant, tu m'aides à trouver ma cible ? C'était marrant au début mais là ça commence à m'agacer. »

Un hochement de tête puis la jeune fille le recouvrit à nouveau de son aura, dissimulant ses émanations cosmiques. Elle pointa une direction, son doigt se déplaçant légèrement pendant quelques secondes tandis qu'elle suivait les mouvements de Keaton, puis s'arrêta en même temps que la tireuse d'élite prenait position dans sa nouvelle cachette.

« Va falloir être plus précise. »

Un mouvement brusque du revers de la main, signalant que c'était ce qu'elle s'apprêtait à faire et qu'elle n'avait pas besoin qu'il le lui rappelle. Elle sortit un pointeur laser de sa poche, le fit tourner entre ses doigts et s'approcha du rebord du toit ; encore un peu et elle deviendrait visible depuis le sol. Zack n'était pas inquiet : elle savait pertinemment où se situait la tireuse, n'aurait aucun mal à surveiller son emplacement et à s'écarter de la trajectoire dès qu'elle verrait la lumière du coup de feu si d'aventure elle se faisait repérer. Il prit lui-même une paire de pierres en main et se dirigea vers le rebord à son tour.

Même avec son acuité visuelle d'éveillé, il n'aurait pu trouver le point lumineux marquant le mur derrière lequel se cachait son adversaire qu'au bout de quelques instants d'observation. Toutefois, Mia lui avait déjà indiqué une direction générale, ce qui lui permit de repérer sa cible désignée en une fraction de seconde. Il propulsa vigoureusement ses deux projectiles, lançant le second vers ce qu'il pensait être le chemin qu'emprunterait Keaton au cas où elle parviendrait à éviter le premier, puis se replia immédiatement à l'abri.

« Merci, t'es la meilleure ! »

***

« T'es sûre que tu vas y arriver ? » interrogea Sékou, sceptique, en voyant Salomé déployer huit cordes pour empoigner simultanément quatre fusils d'assaut tout en se saisissant de chargeurs supplémentaires avec les filins restants – aux bouts également entourés autour des manches de quatre couteaux – pour un renouvellement plus rapide des munitions et d'un pistolet dans chaque main. Qu'elle veuille compenser la perte de ses sbires en prenant leurs armes pour se transformer en peloton d'exécution à elle toute seule, d'accord, pas de problème, il avait juste un peu peur qu'elle s'emmêle les pinceaux en tentant de contrôler autant d'appendices d'un coup.

« T'en fais pas, j'vais les fumer. » affirma-t-elle, bouillante de rage.

« Si tu le dis. » concéda le chauve malgré les inquiétudes légitimes que lui inspiraient l'état de sa consœur. Ces soldats allaient mourir : non seulement ces inconnus se baladaient avec un matériel qui serait très utile aux seigneurs de la guerre, ces derniers devaient maintenir leur autorité y compris face aux invasions de l'extérieur. Les étrangers les avaient défiés, avaient tué leurs hommes et ruiné leur quartier général, ça allait se payer. « Ils ont un pote blessé de l'autre côté du bâtiment, ils voudront sans doute aller le sauver. Je propose de... »

Il fut interrompu par un éclat éblouissant suivi d'une insulte à la fois tonitruante et bizarrement hésitante ainsi que d'une série de détonations désordonnées. Qu'est-ce qu'il s'était passé, les militaires ne savaient plus provoquer leurs ennemis ou quoi ?

« Viens là si tu l'oses pisseuse, j'vais t'faire bouffer tes dents ! »

Ou peut-être que si. Salomé réagit au quart de tour en s'élançant vers la source de l'interjection et des coups de feu, un Sékou consterné sur ses talons. Sa congénère n'avait cependant pas totalement perdu l'esprit : elle pila net en ressentant le cosmos du canadien, se plaquant contre un mur à l'intersection du couloir principal et d'un passage transversal. Ils se feraient tirer comme des lapins s'ils empruntaient ce chemin. Elle se prépara à réutiliser le tour dont elle s'était déjà servie plus tôt pour dégager la sortie et repousser Taras...

« Économise tes cordes, je m'en occupe. » dit Sékou en lui tapotant l'épaule. Il décrocha une grenade de sa ceinture, se concentra sur l'énergie de l'éveillé en embuscade puis déclencha son Ghost Hand. Deux mains fantomatiques fusèrent vers l'extérieur : l'une traversait les murs, ignorant les obstacles sur son passage pour atteindre Bilodeau-Tanguay tandis que l'autre faisait le tour, transportant l'explosif dégoupillé à travers l'embrasure, une assurance en cas d'échec de la première offensive qui permettrait également de s'occuper de ses petits camarades s'il n'était pas venu tout seul. Il chargea dans le sillage de l'attaque, le fusil d'assaut à la main, non sans avoir auparavant ordonné à Salomé d'aller plutôt achever le blessé et intercepter d'éventuels ennemis qui se porteraient à sa rescousse.

***

« Qu'est-ce que tu fais Mia ? » demanda Zack en voyant l'extralucide se diriger vers le bord du toit à l'opposé de l'emplacement de la sniper. Elle mima du doigt l'acte de marcher, dessina en l'air un carré représentant l'école et traça un arc de cercle le long de deux de ses côtés. « Aaaaaah, y'en a un qui contourne ! Ben fais-toi plaisir alors. »

Une petite révérence ironique et la jeune fille acheva son trajet, dégoupillant à son tour une grenade qu'elle laissa tomber en contrebas, vers le biélorusse.

***

« Taras, reculez ! » beugla Johnson en voyant une silhouette se profiler sur le toit, juste assez longtemps pour larguer un objet au-dessus de l'agent alors que celui-ci profitait de la diversion de ses camarades pour faire le tour de l'édifice. Il ne s'en serait jamais rendu compte s'il n'avait pas pris ses distances avec l'affrontement pour rejoindre le périmètre extérieur, appuyé sur l'épaule de Mélissa.

« Ils ont réutilisé la même tactique que celle qui a contré notre assaut initial. » avertit la française. « Je dois y retourner et prendre quelques hommes de plus avec moi, quitte à dégarnir la barrière. »

L'américain comprenait qu'elle n'ait pas envie de laisser leurs agents se faire massacrer mais les simples soldats étaient eux aussi occupés à repousser plusieurs groupes armés qui arrivaient par vagues au secours des assiégés. C'était trop rapide et trop bien organisé pour qu'il ne s'agisse que de simples patrouilles revenues en quatrième vitesse de leurs rondes pour porter assistance à leurs maîtres : ils avaient été prévenus de leur arrivée et même maintenant les agents n'arrivaient toujours pas à percevoir la signature énergétique de l'individu qui les bombardait depuis le toit. Les locaux avaient un spécialiste en perception et dissimulation parapsychiques, c'était l'hypothèse la plus probable. Entre Sékou qui possédait le pouvoir d'interaction sélective avec la matière et ce qui devait être la faculté de leur quatrième membre, les seigneurs de la guerre avaient rassemblé un éventail de capacités des plus intéressants ; que n'aurait pas donné Phénix pour mettre la main sur de tels spécimens... Quoique, la question n'avait plus lieu d'être posée : le conglomérat avait déjà payé le prix et c'étaient les vies des habitants de Cité-Soleil qui avaient servi de monnaie d'échange.

« Non, je vais y aller... » commença le vétéran, mais la française s'y opposa fermement : « Hors de question ! Vous avez les côtes fracassées et n'avez échappé que de justesse à une perforation du poumon, pour ne rien dire du reste, vous allez mourir si vous y retournez ! »

Les deux officiers se foudroyèrent mutuellement du regard ; Johnson s'apprêtait à se relever et Mélissa à le forcer à demeurer hors de danger lorsqu'Osman intervint : « Prenez-nous à sa place, on veut s'battre ! »

« Pardon ?! »

« C'est notre ville. » compléta Haïlé, qui s'efforçait visiblement de vaincre sa peur. Aucun des deux agents n'était convaincu, et ils le firent savoir : « Vous n'êtes pas... »

« Mettez-moi un d'vos colliers explosifs si vous m'faites pas confiance mais laissez-moi vous aider ! » exigea le jeune homme qui, lui aussi, faisait de son mieux pour réprimer l'anxiété qui l'étreignait devant tant de violence. Les officiers pesèrent rapidement le pour et le contre, tenant compte de ce qu'ils savaient de chacun des deux éveillés – Osman les avait approchés pour les sauver de Naïma, le vieillard ne faisait que protéger les siens... – et arrivèrent à la même conclusion. À circonstances exceptionnelles...

« D'accord. » accepta Johnson avec une extrême réticence. Il ordonna qu'on rende ses armes à Haïlé et qu'on lui ôte ses menottes. Dans le même temps, le jeune autochtone fut équipé comme il l'avait demandé d'un dispositif explosif et hérita du fusil d'assaut de l'américain ainsi que de son couteau de combat alors que l'ancêtre eut droit au pistolet. Les deux se répartirent les grenades – en écoutant attentivement les instructions de leur propriétaire – et reçurent de Traoré les substituts que les agents utilisaient pour remplacer partiellement un casque détruit : masques en tissu imbibés de solution chimique pour les voies respiratoires, lunettes militaires pour les yeux, micros et oreillettes pour la communication.

« Haïlé, allez soutenir Marchesi et Bilodeau-Tanguay. Osman, vous irez avec Taras mais d'abord j'ai besoin de vous ici. »

Mélissa s'assura d'abord du sens du vent avant de fourrer une grenade neurotoxique dans la main du jeune homme en lui ordonnant de ne pas la dégoupiller et de ne la lancer qu'à son signal. Elle prit position, genou à terre et fusil en main, inspira puis expira un grand coup pour se calmer...

« C'est rien de difficile, c'est comme le tir au pigeon... Maintenant ! »

De sa force d'éveillé, Osman lança le conteneur de poison au-delà de la portée maximale de n'importe quel humain. Le projectile décrivit un arc jusqu'au-dessus de l'école... la française tira une rafale et fit mouche : le conteneur éclata, libérant une nappe de gaz plus lourd que l'air qui retomba et se répandit sur le toit de l'école. Voilà qui devrait en déloger un certain duo de nuisibles.

***

Sékou et Salomé ressentirent au même moment l'approche de deux nouveaux cosmos, des cosmos qui ne leur étaient pas inconnus. Un rictus carnassier se dessina sur les lèvres de la jeune femme et ses cordes s'agitèrent, anticipant le bain de sang.

« Ne me dites pas que vous avez recruté ces minables ?! » vociféra-t-elle. « Vous auriez mieux fait de rester dans votre trou comme les rats que vous êtes ! Je vais vous exterminer, vous m'entendez ?! »
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Il n'y a pas de bonnes façons de faire face au pire. On s'évertue à chercher des solutions, à tout risquer pour sauver une vie, en sachant très bien qu'on risque d'y laisser la notre, parce qu'il n'y a pas de façon de se préparer au pire... seulement d'y faire face.
Dans l'embrasure de la porte, il n'y a ni Salomé ni Sékou.

Et pourtant, Bilodeau-Tanguay a le bon réflexe en me faisant signe de battre en retraite. Je doute qu'on puisse faire autre chose. Mais avant qu'il ne puisse s'éloigner du mur, un cosmos trop familier le tire vers l'arrière et le retient fermement contre celui-ci, le soulevant de terre et l'écrasant contre le béton fragile. Le Québécois commence à hurler et à se débattre, sans succès. Le désespoir me prend au cœur alors que j'accoure pour tenter de le libérer : nous n'avions que ça, l'espoir de suffisamment les secouer pour les prendre par surprise, et ça a aussi échoué. Et alors que je file en direction de mon collègue, un petit objet roule entre nous deux et nous levons la tête à l'unisson, deux êtres aux portes de la mort observant l'autre en cherchant la meilleure façon de le garder en vie. Dans cette simple seconde, il ne reste plus grand chose de Leticia Marchesi : je suis de nouveau celle qui a peur de faire une erreur en doutant trop de moi-même, et qui craint trop les conséquences de laisser quelqu'un mourir... Celle qui joue les dures sans pouvoir s'empêcher de craquer.
Théo reste le même. Et pour lui, il y des questions qui ne se posent pas.

Dans un dernier souffle sans voix, le Québécois rassemble toutes ses forces et frappe dans ses mains, son cosmos grimpant à une vitesse folle. L'onde de choc me frappe de plein fouet et me repousse bien plus loin, dans un bruit de tonnerre bien vite rejoint par celui de
L'explosion, et un souffle de chaleur écœurante... affalée au sol, je ne sens pas grand chose de tout ça, ne luttant que bien faiblement pour rester consciente. Ce serait facile, de fermer les yeux et de se laisser glisser hors de la réalité, si ce n'est pas déjà fait, mais le vague souvenir de mes compagnons encore au combat me permet de lutter encore un peu. Puis, les brûlures dans mon dos, et la douleur sourde au creux de ma poitrine, et la voix de Taras dans mes oreilles.

-Bon sang.

Et un véritable déluge de coups de feu, entrecoupés de bruits métalliques divers. Après, un silence...

-Pas très malin de traiter Marchesi de pisseuse si c'est pour se casser et laisser son pote faire le boulot. Tu peux bien dire ce que tu veux, mais la petite mène ses batailles, elle.

D'autres détonations et je me redresse, ignorant comme faire ce peux mon étourdissement, en cherchant au travers du nuage de poussière. Aucune trace de Théo... rien.

Quelque chose flanche en moi. Je ne pense pas à hurler, ni à fuir, encore moins à appeler à l'aide. Hypnotisée par le vide, je reste là à ne penser à rien. Au milieu des coups de feu, j’entends Taras qui continue de provoquer Salomé sans fléchir, enterrant les gémissements et hoquets mal contrôlés de Keaton. Rien ne va plus et je n’y prête plus aucune attention.
Je sens le vide qui me gruge les os et que la colère n’arrive pas à combler. Sans même toujours penser à respirer, je tente de comprendre ce qui vient de se passer sans savoir où me donner la tête. Théo… il m’a repoussée, mais la grenade a explosé trop tôt. Un filet de sang s’échappe de ma bouche et je cligne des yeux pour chasser la poussière qui a réussi à se faufiler entre les interstices de mon casque en fixant devant, comme perdue dans une tempête. Est-ce ça? Sommes-nous perdus?
Tous ces pouvoirs et je perds encore?

Une silhouette se découpe dans la marée de sable, armée d’un fusil d’assaut. Mes sens me reviennent alors que j’observe Sékou approcher, mais avant que je ne puisse abandonner pour de bon et poser mes mains sur le sol, un flash sur la gauche nous surprend et nous tournons la tête à l’unisson pour observer la nouvelle silhouette, que je ne reconnais pas tout de suite, sans savoir qui elle est venue assister… et Sékou lève son arme vers le nouveau venu, me confirmant trop tard de qui il s’agit. Je ne croyais pas… je ne croyais pas qu’ils viendraient. Haïlé ne pourra jamais s’approcher suffisamment, il se fera tuer avant.

En moi, la colère change. Je peux la sentir faire fondre ces autres émotions, ces nuisances, comme la cire d’une bougie, pour les faire disparaître complètement avant de prendre de l’ampleur et me forcer à poser les yeux sur ma cible. Le vide se remplit complètement et passe d’une chaleur ardente à un froid calculé. J’attrape mon couteau, le positionne correctement entre mes doigts et lance sans viser. La lame file à une vitesse folle et se fige dans l’arme de l’ennemi, juste au dessus de son doigt, au moment où il appuie sur la gâchette. Je commence à courir dès l’explosion, même si ça ne fait l’impression que d’une marche tranquille. Heureusement, Haïlé n’est pas stupide et avait déjà commencé à monter ses propres défenses : un kaléidoscope cosmique nous entoure, sorte de dôme d’illusions monté autour de la cible, mais plutôt que d’utiliser ce précieux avantage pour feinter et me trouver un meilleur point d’attaque, je continue de foncer. Il y a des aspects plus positifs à être plus lente… je ne rate pas un seul moment du spectacle que je suis en train d’offrir. Il n’y a même plus ce brouillard qui accompagne normalement ces rages guerrières. Je me sens parfaitement lucide.
Je dégaine mon Gymnot. Tire. Laisse l’arme tournoyer entre mes mains pour en saisir le canon. Trace un grand arc devant moi et frappe Sékou en plein visage de mon fusil. Le plaque au sol, l’assomme d’un autre coup de crosse sur le nez…
Et le brouillard revient.

Je n’arrêterai pas. Je me moque bien de la mission, il a fait trop de mal pour que je puisse le laisser repartir sur ses deux jambes. Je ne le frappe pas longtemps : je le griffe, trouant mes gants sans difficulté pour déchirer ses vêtements et labourer sa peau jusqu’à faire gicler le sang. Je ne sais pas trop où je m’en vais avec ça, mais je ne veux pas y penser. Juste y être me convient parfaitement.


[Passage à la troisième personne vu les circonstances]
Taras Dmytryk n’aurait pas su dire à quel moment il avait compris qu’il allait mourir.
Pas à leur arrivé, ça c’était certain ; au contraire, s’il avait pu laisser derrière lui les cadavres de ses pseudos compagnons et filer dans la nature seul, il l’aurait fait sans une once de regret. Après tout, c’est ainsi qu’il avait bâti toute sa carrière : entrer avec un groupe et ressortir seul pour avoir droit à toute la gloire. Facile, facile, de fabriquer son succès quand il n’y a personne pour témoigner du contraire, mais les fois où il avait dû se salir les mains n’avaient pas tardé à le rattraper et il avait dû négocier pour ne pas faire face à la justice. Rejoindre FIRMAMENT n’avait jamais fait partie du plan, mais le voilà, travaillant avec d’autres mercenaires…
Et si quelqu’un devait en sortir vivant, ce ne serait pas lui.

Il avait bien vu la grenade tomber vers lui et avait eu suffisamment de temps pour se jeter hors du chemin, mais avait quand même prit le temps de lancer une seringue en direction de Papanek avant de battre en retraite. Trébuchant sur un morceau de tôle métallique, le Biélorusse s’en emparant pour en faire un bouclier improvisé, puis entendit l’explosion. Sa gorge se serra quand il sentit l’aura de Théo disparaître, et quand il vit Salomé arriver, il ne réfléchit pas une seconde. L’invectivant, tirant quelques coups et se protégeant comme il le pouvait, malgré le faits que bien des balles traversaient sa maigre protection, le blond ne pouvait que prier pour que Papanek ait compris ce qu’il voulait faire, sinon ils mourraient tous les deux.
Mais ça ne lui faisait pas peur, il devenait de plus en plus… indifférent. Peut-être était-ce ça, la meilleure option.

Une figure familière, Osman, arriva et supporta l’effort en mitraillant aussi la femme. Pour une fois, son cosmos faisait bien le boulot, lui permettant de rester debout malgré ses blessures, mais rien ne permettait de savoir pour combien de temps encore. Mais il devait offrir une suffisamment bonne distraction, le temps que le docteur se relève.

-Urgh… sinon… c’est sympa, le truc des cordes… moi je le ferais, on me dirait que j’ai un tout petit quelque chose à compenser, mais bon, t’es une fille… quoique…

Il ricana et fut interrompu par une quinte de toux et un filet de sang. Jamais bon signe, plusieurs années d’expérience lui avaient au moins appris ça. Soudain, les débris derrière Salomé commencèrent à bouger et une silhouette s’en extirpa. C’était le signal que Taras attendait et redoutait à la fois : jamais l’Autrichien ne pourrait s’approcher sans être remarqué, et même avec une double dose d’adrénaline dans le corps il ne pourrait pas survivre. L’heure n’était pas au raisonnement. Au moins il pourrait voir cette garce tomber avant lui.

« T’es un criss de cave, mais t’es notre criss de cave. »

Quelle blague. Comme s’il avait envie de mériter ce genre d’attention…

En prenant une grande inspiration, le Biélorusse lança son bouclier plus loin et fonça, tirant sans grand espoir, forçant un sourire quand Papanek abattit son Chunjun contre l’épaule de la demoiselle et quand le barrage de balles qui s'ensuit perfora ses organes vitaux.



Keaton ne parvenait pas à retenir ses larmes. Pire que le goût de défaite dans sa gorge après que ses supérieurs aient décidé d’intervenir, une des pierres avait frappé le sol juste à côté de son pied, ce qui ne réduit en rien les dommages occasionnés à sa jambe, l’envoyant au sol dans un beuglement de douleur. Cette chute lui sauva néanmoins une blessure mortelle, quand une deuxième munition siffla dans les airs tout près de sa tête. La rousse avait beau tenté de se relever, elle sentait que chaque effort ne faisait que détruire ses os et déchirer ses muscles un peu plus. Autour d’elle, les autres se battaient encore, avec de plus en plus de hargne du côté de la petite Marchesi.
Ce n’était pas juste. Ça allait si bien. Elle aurait pu être celle pouvant se vanter d’avoir arrêté un niveau 3 seule et les autres avaient tout gâché. Mais maintenant que leurs ennemis étaient trop distraits pour brouiller leur aura, Jess pouvait sentir que son pouvoir fonctionnait parfaitement. Elle n’avait pas encore dit son dernier mot. Un bourrin cosmique de plus ou de moins, ça ne changerait rien.

La sniper retira son gant d’un geste sec, puis le glissa sous son casque et dans sa bouche avant de rassembler son courage. Dans un grognement, elle se retourna, puis se redressa en position assise, reprenant son souffle avant de lever son fusil et viser. Le nuage toxique lui donnait un avantage parfait, et rien ne promettait que Zack serait parfaitement KO après tout ça. Non, c’était la chose à faire. Et même si ce ne l’était pas…
La jeune femme projeta son cosmos au travers de sa ligne de mire et repéra sa cible. À cette distance et avec cet angle, d’autres n’auraient pas tenté un tel tir, mais tous n’avaient pas les talents de Jess Keaton. Et peut-être qu’après ça, elle n’aurait plus jamais l’occasion de le tenter. Cette pensée amère en tête, elle appuya sur la gâchette.

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« Allez-y, laissez-moi là ! » siffla Johnson. Il pouvait survivre et se raccommoder tout seul, les autres avaient davantage besoin de Traoré. Chaque minute... non, chaque seconde était cruciale ! Sa collègue l'avait également compris et était déjà en train d'extraire et d'organiser le matériel nécessaire de ses divers rangements avec une vitesse et une précision mécaniques qui n'étaient en rien diminuées par le stress de cette situation ; il y ajouta tous les remèdes qu'il ne s'était pas déjà administré ainsi que de quoi immobiliser leurs cibles. Ils mirent au point un plan d'action pendant ces courts instants par un vif échange d'abréviations depuis longtemps assimilées pour maximiser l'efficacité de la communication puis elle s'élança vers l'école.

Au diable la discrétion, tout Cité-Soleil savait maintenant qu'un commando avait fait irruption dans le bidonville pour défier ses maîtres, personne ne trouverait étrange de voir des hélicoptères rappliquer pour exfiltrer les militaires, il était temps de contacter la base : « QG, ici Johnson, envoyez de suite les hélicos en standby, on a des blessés graves ! »

Même en ayant laissé plusieurs appareils parés à décoller sur la piste depuis le début de l'opération avec du personnel médical à bord, il n'était pas sûr que cela suffirait. La suite dépendrait des agents encore sur le terrain, dont Mélissa qui sprintait vers l'emplacement de Taras en ayant divisé son précieux chargement en plusieurs paquets et passerait en chemin à proximité du champ de bataille de Marchesi et Sékou sans avoir le luxe de s'y arrêter. Qu'à cela ne tienne...

« Haïlé ! Rejoignez-moi, attrapez ce que je vous lance et donnez-le à Marchesi puis suivez nos instructions ! »

Ils avaient eu leurs doutes quant à la fiabilité du vieillard, craignant qu'il ne leur fasse faux bond mais pour la deuxième fois en autant de minutes il prouva qu'ils n'avaient pas eu tort de lui permettre de participer à l'affrontement ; quel plaisir c'était de se tromper, parfois. Il courut à la rencontre de la française, qui lui transféra une partie de son fardeau sans ralentir et repartit aussitôt en direction de la jeune fille qui s'acharnait toujours à démolir Sékou, mis hors de combat après la décharge électrique et la pluie de coups vicieux qui s'en était ensuivie.

« On bouge ! N'économisez plus les munitions, donnez tout ce que vous avez et reculez pour l'évacuation, n'oubliez pas de ramasser et soigner Keaton ! » commanda l'américain pendant ce temps ; entendant ses ordres, les soldats gardant le périmètre extérieur contre les assauts des escadrons de la mort du quatuor se mirent à tirer tous azimuts et à lâcher un véritable barrage de grenades pour couvrir leur repli. Flash lumineux, nuages de fumée et explosions se succédèrent à un rythme accru tout autour de leur position. Le vétéran changea ensuite de canal pour contacter Haïlé et la gamine : « Marchesi, ressaisissez-vous ! Remettez-lui un coup de Gymnot et servez-vous de ce que vous apporte Haïlé, vous connaissez la procédure ! »

Le pouvoir de Sékou le rendait trop dangereux pour une neutralisation classique où l'on se contenterait de lui briser les membres, il fallait le garder sous anesthésie permanente ; le paquet contenait trois colliers explosifs ainsi qu'un assortiment d'ampoules et seringues clairement labellisées dont plusieurs abritaient un tranquillisant mêlé aux poisons à action lente constituant une mesure de sécurité supplémentaire. Les autres étaient pleines de drogues curatives ; il devrait sans doute guider le vieil homme pour qu'il assiste l'italienne, elle ne pourrait pas s'occuper à la fois du prisonnier et de son camarade tombé... car Bilodeau-Tanguay était encore en vie, mais avait besoin de soin urgents pour le rester. D'après ce qu'indiquaient les capteurs de sa combinaison, l'onde de choc qui avait servi à repousser Marchesi avait aussi dû éloigner la grenade et amortir partiellement le souffle de la détonation, l'armure s'étant chargée d'empêcher les shrapnels de pénétrer trop profondément. « MARCHESI ! Théo a besoin de vous alors immobilisez-moi l'autre enfoiré au plus vite et allez aider Haïlé à le stabiliser ensuite ! »

***

Furieuse – ivre de rage même –, Salomé n'avait compris que trop tard que Taras ne la provoquait que pour lui faire baisser sa garde. Plutôt que d'esquiver, elle avait renoncé à tirer avec deux de ses fusils d'assaut, qu'elle avait croisés dans son dos afin de bloquer l'attaque de Papanek ; l'obligation de tenir Osman en respect soustrayait une autre arme du total disponible pour exterminer le biélorusse, ce qui lui laissait tout de même une automatique et une paire de pistolets... Non que cela soit un réel handicap, sa riposte allait transformer ces trois clowns en passoire !

Elle n'aurait certainement jamais pris une décision aussi imprudente si elle avait été au courant des réelles prouesses du matériel des Agences. L'épée harmonique fendit le métal des fusils d'assaut sans la moindre difficulté et continua sa course pour la soulager d'un bras ; la douleur fut indescriptible, elle en perdit instantanément le contrôle de son cosmos, ses cordes restantes se contorsionnant comme la chevelure d'une gorgone en faisant perdre toute précision à ses rafales. Trop près pour en bénéficier, Taras fut tout de même fauché mais l'autrichien qui se trouvait dans l'angle mort nouvellement créé et le jeune autochtone furent épargnés.

Osman saisit l'occasion : portant sa maigre énergie à son paroxysme, il fonça vers l'éveillée et lui asséna un uppercut à l'estomac qui la souleva de terre, puis un crochet au visage qui lui pulvérisa la mâchoire et l'envoya au tapis. C'en était fini pour elle : la combinaison de ses blessures précédentes, de l'hémorragie massive et de ces deux derniers coups la fit sombrer dans l'inconscience.

Les écouteurs des deux hommes encore debout crépitèrent : « J'arrive pour vous aider ! Papanek, faites ce que vous pouvez pour Taras ; Osman, occupez-vous de la cible, enlevez-lui ses armes et ses cordes. Vous savez faire un garrot ? »

« Qu... comment vous savez que... ? » balbutia le jeune homme.

« Qu'elle a un bras en moins ? Par la caméra dans le casque du docteur. Dépêchez-vous, il a ce qu'il faut sur lui, faites ce qu'il vous dit. Papanek, j'autorise l'utilisation des drogues BY ! »

Baba Yaga, une série de substances aux effets qu'on pourrait presque qualifier de miraculeux qui constituaient l'une des contributions les plus appréciées de l'Agence russe malgré leurs effets secondaires potentiellement désastreux, l'une des raisons pour lesquelles elles n'étaient utilisées qu'avec parcimonie, l'autre étant leur extrême rareté. Mais les signaux qu'elle recevait en provenance des systèmes de monitoring vital étaient tout sauf encourageants : Dmytryk était en bien plus mauvais état que Bilodeau-Tanguay, on ne le sauverait pas avec des demi-mesures. Elle prononça un code à l'aide du dispositif de commande vocale qui relâcherait les attaches pressurisées des combinaisons du biélorusse et du québécois, les rendant plus faciles et rapides à enlever afin de procéder aux traitements. Elle déboula juste à temps pour voir le soigneur retirer les plaques d'armures. Tellement de sang... c'était une chose de recevoir chiffres et alarmes, c'en était une autre de l'avoir sous les yeux.

« Merde merde merde merde MERDE ! » jura-t-elle en se jetant au sol pour porter secours au mourant. Hors de question de retirer les balles : perte de temps, trop grand risque d'infection ou d'aggraver les plaies par inadvertance. Élévation du torse pour limiter l'écoulement sanguin dû à la gravité, bandages serrés pour lui permettre de respirer malgré de multiples pneumothorax ouverts, utilisation des capacités curatives de l'autrichien en conjonction avec les drogues... BY-01 pour remplacer temporairement le sang perdu et préserver les organes, BY-02 et 06 pour accélérer la régénération, BY-10 pour éviter le vieillissement prématuré et l'explosion du risque de cancer résultant de l'utilisation des deux substances précédentes – combien d'agents russes avaient été sauvés d'une mort immédiate et avaient péri quelques années plus tard au terme d'une horrible agonie dans un lit d'hôpital avant que ce contre-poison ne soit découvert ? – et BY-09 pour empêcher un choc hémolytique si cela se révélait insuffisant et qu'il fallait avoir recours à une transfusion, le dossier médical du biélorusse auquel elle accédait via son casque l'informant qu'il n'était compatible ni avec elle, ni avec Papanek. « Restez avec nous, espèce d'abruti ! Je vous interdis de crever, vous m'entendez ! »

Elle n'interrompit pas ses soins désespérés, même pas quand elle dit à Osman de prendre le collier explosif qu'elle avait apporté avec elle ainsi que les sédatifs et toxines destinés à Salomé ou quand elle lui expliqua comment les administrer à leur seconde captive. Elle avait perdu trop de frères et sœurs d'armes par le passé, elle n'en laisserait plus un seul mourir sous son commandement sans avoir tout tenté pour les sauver ! Dmytryk était peut-être un connard mais elle n'allait pas l'abandonner sachant ce qui l'attendait de l'autre côté ! Mais ils ne faisaient que retarder l'inévitable avec les moyens à leur disposition sur le terrain, il fallait l'amener au plus vite dans une vraie installation médicale...

« Bordel, il fibrille ! »

Merde. Les systèmes de survie de la combinaison incluaient un défibrillateur mais les électrodes frontales avaient été endommagées par la mitraille. Qu'à cela ne tienne, les concepteurs de ces engins avaient tout prévu ; la française s'empara du Gymnot de l'homme à terre, ajusta quelques réglages puis appuya le canon contre la peau au-dessus du cœur. « On dégage ! »

Elle n'eut pas à le dire deux fois : Papanek ôta précipitamment ses mains et elle libéra l'électricité emmagasinée ; exceptionnel rayon de soleil dans cette journée pourrie, le palpitant reprit un rythme faible mais plus régulier sans qu'il ne soit besoin de recommencer. L'autrichien se remit à l’œuvre mais elle se rendait bien compte que chaque seconde qui passait diminuait un peu plus les chances du blessé.

« Johnson ! ETA pour les hélicos ?! »

« 3 minutes, les hommes s'assurent que personne en face n'a un bazooka ! »

Ce serait bien leur veine, voir leur porte de sortie leur être dérobée au moment-même où ils croiraient être tirés d'affaire... Et la bataille n'était pas achevée ; cet artilleur devait impérativement être mis hors d'état de nuire, il pourrait abattre leurs véhicules aussi sûrement qu'un soldat équipé d'un lance-roquette.

« Marchesi, vous m'entendez ? Dites-moi quand vous aurez fini de traiter Théo ; l'équipe en charge du périmètre externe se regroupe pour l'évacuation, les hélicos seront là dans 3 minutes, ils peuvent veiller sur lui en attendant. Vous voyez les deux seringues avec une étiquette verte ? C'est un mélange atropine-diazépam, vous êtes encore relativement intacte, j'ai besoin que vous les emportiez avec vous et que vous me retrouviez à l'intérieur du bâtiment, il y a toujours deux éveillés à neutraliser. Ils seront plus morts que vifs s'ils ont été suffisamment exposés à la neurotoxine mais on ne sait jamais. »

Il n'y avait plus rien qu'elle puisse faire ici, le docteur le confirma. Elle était l'une des dernières combattantes encore en état de se déplacer avec l'italienne ; elle aurait bien envoyé Haïlé ou Osman mais ils n'avaient pas de protection digne de ce nom et les illusions du vieil homme ne seraient pas d'une grande utilité dans ces couloirs étroits. Mieux valait qu'ils restent là à garder les prisonniers et les agents hors-combat.

***

D'abord ce gaz qu'ils avaient pris pendant de trop longues – peut-être fatales – secondes pour un simple écran de fumée visant à perturber Zack et ensuite cet incroyable tir... Mia n'en croyait toujours pas ses yeux, le projectile avait transpercé un mur de béton, puis le toit avant d'atteindre son compagnon dont le gilet en kevlar s'était révélé aussi efficace qu'une armure en papier mâché ! Pour couronner le tout, c'était arrivé si vite qu'elle n'avait compris qu'après-coup ce qui s'était passé ; ses propres mouvements étaient loin d'être d'assez rapides pour rivaliser avec une balle en temps normal mais elle restait capable de les voir... Et là elle n'avait rien vu, et maintenant ce gros balourd avait un énorme trou sanglant à la hanche, une plaie qui n'avait peut-être pas directement touché un organe vital ou une artère majeure mais qui lui faisait perdre tellement d'hémoglobine que ça ne ferait aucune différence d'ici quelques minutes en dépit de tous les efforts qu'elle avait fait pour juguler l'hémorragie et en plus il y avait le poison, le masque à gaz n'avait rien fait, elle avait perpétuellement les larmes aux yeux et son nez coulait et elle avait du mal à respirer et elle avait envie de vomir et ses mains tremblaient et ses jambes n'arrivaient plus à la porter depuis qu'elle s'était réfugiée dans cette salle de classe en traînant son camarade inerte perdu dans son délire...

Et maintenant le peu de son cosmos qu'elle maîtrisait encore l'alertait de l'entrée de nouveaux ennemis dans l'édifice. Ils venaient la chercher et elle avait peur et tout son corps lui faisait mal et il n'y avait plus personne pour la défendre, Sékou et Salomé et Zack avaient toujours été là depuis qu'elle avait gagné ses pouvoirs, ensemble ils étaient invincibles et pourtant ils avaient perdus et maintenant ils allaient mourir...

Un cri inarticulé s'échappa de sa gorge ; son aura entra en éruption, se nourrissant de celle de son compagnon qui ne lui servait plus à rien. Cette puissance hors de contrôle se matérialisa sous la force d'éclairs d'énergie grise qui frappèrent aléatoirement tout autour d'elle, réduisant le mobilier en copeaux de bois, bris de plastique et bouts de métal tordu, traversant les murs, le sol et le plafond pour aller ravager d'autres pièces, voire d'autres étages. L'école désaffectée commençait à trembler sur ses fondations, plus violemment encore que sous l'impulsion des secousses de Bilodeau-Tanguay.
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Les ordres de Johnson me traversent sans m'affecter, pèsant au final bien peu face à la victime qui git devant moi. Obnubilée par les gouttes de sang qui s'écrasent contre ma visière, l'odeur mélangée au relents de poussière et de brûlé, et même le goût dans ma bouche à cause de ma langue mordue plus tôt, l'adrénaline monte d'un cran quand j'entends les os de Sékou craquer. Il pourrait être mort et ça ne changerait rien. Pas après Théo...

C'est la main d'Haïlé sur mon épaule qui me sort de ma transe, suivie de près par les hurlements de Johnson qui me répète d'en finir avec Sékou et de me dépêcher de porter secours au Québécois. Après un regard au vieillard qui recule rapidement de peur de se prendre un coup, je regarde autour de moi sans comprendre, mon cœur se serrant en aperçevant la figure inerte de Bilodeau-Tanguay. Il... Il est encore vivant? Soudainement, mon esprit s'éclaire et je saisis toute l'urgence dans les paroles de mon supérieur. Théo est vivant!

L'envie me prend d'abandonner Sékou là pour voler au secours du Québécois, mais je parviens à me ressaisir et me mettre au boulot, appliquant les explosifs et poisons sans aucune pitié après lui avoir passé les menottes. Terminées, les réticences et les pitiés ; ce salaud n'en mérite pas. Une fois la procédure correctement appliquée, je prends même grand plaisir à lui casser les bras et jambes à plusieurs endroits avant d'être rappelée à l'ordre.

Ce moment de cruauté passé, je m'avance vers Théo. Haïlé a déjà commencé à lui retirer son armure pour appliquer les premiers soins et je me joins à lui avant de me mettre à appliquer drogues et bandage pour arrêter les saignements et, à défaut de pouvoir retirer les shrapnels dans sa peau, les stabiliser pour ne pas aggraver les blessures. Ce n’est rien de bien joli, mais rien qui ne permet d’expliquer pourquoi il n’est pas conscient… En me mordant la lèvre, je prends son pouls et vérifie sa respiration. Faible, tous les deux.
L’onde de choc doit y être pour quelque chose. Contre Naïma, ça ne l’avait pas laissé intact non plus. Mais pour l’instant, son état est stable.

Dans un soupir, je prends la main du Québécois et la serre dans la mienne pour chasser ma peur, cherchant un peu de réconfort dans le contact, avec le maigre espoir qu’il pourra peut-être se réveiller pour le sentir. Ça n’arrive pas et Traoré me rappelle à l’ordre pour me dire qu’il reste des éveillés à neutraliser à l’intérieur. J’hésite une seconde avant de m’éloigner de Théo, tout en lançant un regard menaçant à Haïlé pour le prévenir de ce qui va lui arriver s’il se passe quelque chose pendant mon absence. Le vieillard hoche la tête et je me remets sur mes pieds. Je lance un dernier regard aux deux adultes, puis prend le Chunjun de Bilodeau-Tanguay avant de m’engouffrer à l’intérieur pour rejoindre Mélissa. Papanek donne des instructions à Osman pendant ce temps, incapable de terminer la procédure qui sauvera la vie de Taras seul après une double-dose d’adrénaline qui pourrait s’estomper à tout moment. Je tapote sur mon casque dans un geste distrait quand un éclat de voix me fait sursauter.

-Me touchez pas! J’ai pas à être évacuée, je reste ici!

Suivi du discret bruit d’un pistolet chargé…

-Essaye de me sortir d’ici, toi. Allez, essaye.

-Keaton? Dis-leur que Traoré te permets de rester. On a encore besoin de toi. Où sont les derniers?

Un grognement, une autre dispute, et enfin la rousse répond.

-Deuxième étage, à l’ouest. C’est ta gauche, ça.

-Tu peux…?

-Hm. Avec le railgun.

-D’accord. Tiens-toi prête. S’il y a un problème, tire.

-Avec plaisir.

Au moins, si l’approche directe ne fonctionne pas, nous aurons de quoi finir le boulot, même s’il risque d’y avoir plus de dommages collatéraux que ce que l’on espérait. C’est acceptable ; après la capture de Sékou et Salomé, il ne reste que des miettes facilement remplaçables. Même chez les plus puissants des éveillés, les simples bourrins ou ceux capables de détecter le cosmos sont faciles à trouver, là où ceux avec un pouvoir unique sont plus rares. Mais alors que je hoche la tête pour indiquer à Traoré que je suis prête à avancer, une violente secousse me fait perdre l’équilibre et je me rattrape de justesse avant de me retrouver au sol. Au dessus de nos têtes, un cosmos prend de plus en plus d’ampleur. Mais il n’est pas nouveau… je ne crois pas… pas le temps de jouer aux devinettes! L’école entière tremble et nous avons des blessés à l’extérieur! Si le bâtiment s’écroule, nous pourrions perdre encore plus de soldats. Je me mords la lèvre. Nous allons devoir faire face à plus fort que nous, mais je sens dans cette puissance une frénésie incontrôlée, une ignorance totale de son utilisation. Nous pouvons exploiter ça.
En voyant les éclairs fuser autour de nous, je me retourne et arrache une des dernières portes encore debout pour en faire un bouclier, Chunjun et Gymnot bien accrochés à ma ceinture. Ça ne me laisse pas beaucoup de chance de manier mon équipement, mais le dernier survivant ne s’attendra sûrement pas à ça. Je passe devant et atteints l’escalier, grimpant avec prudence sans trop savoir à quoi m’attendre.

-Mais bordel, tenez-moi mieux que ça!

Arrivée devant la bonne salle, je fais signe à Traoré d’attendre. Si l’une d’entre nous reste en retrait au début, ce sera plus facile de prendre notre cible entre deux feux et de la piéger. Nous pourrions lancer quelques grenades, mais avec une porte dans le chemin, ce sera difficile sans rater le tir et possiblement se blesser.
Je compte jusqu’à trois dans ma tête, puis fonce. Un éclair frappe tout de suite mon bouclier de fortune et réduit la partie supérieure en cendres, ne me laissant qu’avec un piètre morceau de métal entre les mains. Merde! Hurlant de rage, je lance ce qu’il reste de la porte en direction de la figure dont émane le cosmos, puis dégaine l’électrolaser en triturant ma ceinture à la recherche de la tomate. S’il y a un bon moment pour s’en servir, c’est maintenant! Mais quand je suis prête à attaquer, grenade dans une main, fusil dans l’autre…

Bon sang. Quel âge a-t-elle?
Pendant une seconde, je ne sais pas quoi faire. Je pourrais lui parler, la convaincre de se rendre, elle doit être terrifiée, elle doit bien comprendre… et si elle ne comprend pas? Si, le temps d’un battement de cils, elle trouve la force de me réduire en cendres? Si elle sait trop bien ce qu’elle fait?
Je ne veux pas faire ça. J’aimerais ne pas avoir à le faire. Mais là où Théo aurait su donner une chance, je ne vois que la menace, et une occasion de plus de laisser mes sentiments l’emporter sur la raison. Je ne peux pas succomber encore. Je suis meilleure que ça.

D’un habile mouvement du pouce, je dégoupille la grenade.

-Pardon.

Et je laisse la tomate tomber. Quand la détonation retentit partout dans l’école et que mes forces me quittent pour une fraction de seconde, je serre les dents, lève le Gymnot et tire.

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Mélissa secoua la tête de désapprobation quand ses subordonnés lui firent part des gesticulations de Keaton. Elle pouvait respecter la détermination de la jeune femme mais un bon soldat devait également être prêt à battre en retraite si nécessaire... et il y avait des manières plus efficaces de défendre sa décision de rester sur le champ de bataille jusqu'au dernier moment.

« Traoré t'as dit que tu pouvais rester ? C'est vrai ce mensonge ? » demanda l'un des soldats à l'autre bout de la communication tout en faisant profiter sa supérieure des récriminations de la sniper. Mieux valait mettre un terme à ce conflit inutile. « Ça l'est maintenant. » informa-t-elle les concernés. « Mais au moment où les hélicoptères arrivent ou le resserrement du périmètre extérieur arrive à 10 mètres de votre position vous évacuez et on ne discute pas. »

Ayant réglé cette affaire, la française se fraya un chemin jusqu'à l'épicentre du phénomène au deuxième étage – ou du moins s'en approcha autant que possible sans trop compromettre sa sécurité dans l'attente de l'italienne. Nul besoin d'avoir elle-même des capacités parapsychiques pour se repérer : les Agences n'avaient pas encore inventé de détecteurs capables de repérer l'aura d'un éveillé, cependant les capteurs indirects bardant sa tenue – mesurant les variations de température, d'humidité, la présence de charges électriques ou la présence de diverses substances chimiques dans son environnement – constituaient un substitut tout à fait acceptable. Et puis les hurlements et cette succession de flashes stroboscopiques étaient des indices on ne peut plus flagrants.

Un nouveau juron de Keaton coïncida avec l'arrivée de Marchesi. Mélissa et la mercenaire se mirent d'accord sur leur plan d'action – si l'on pouvait appeler ça comme ça – d'un très bref échange de signes et, prenant leur courage à deux mains, chargèrent au cœur du chaos. La protection improvisée de la jeune fille ne survécut qu'une fraction de seconde, cédant face à la première décharge d'énergie ; sa supérieure s'écarta pour ne pas rester derrière elle, quitte à se mettre en danger ce faisant. Un risque calculé, sa combinaison encore intacte contrairement à celle déjà endommagée de l'auxiliaire offrirait toujours davantage de protection qu'un simple panneau de bois et il valait mieux avoir deux tireuses attaquant depuis des angles différents dans cette situation... surtout si l'une d'elles commettait l'erreur d'hésiter au moment crucial.

Enfant-soldat ou non, Marchesi restait visiblement trop inexpérimentée pour avoir appris à étouffer son sens de l'empathie sur commande. Même sans être certaine de ce qu'il se passait dans la tête du membre le plus instable de leur commando, Mélissa pouvait deviner : en prenant en compte la moyenne d'âge de la population et les effets de la malnutrition endémique à Cité-Soleil... non, même sans cela leur cible ne pouvait qu'être plus jeune que l'italienne. Aucune importance, elles pourraient vouer Phénix et les seigneurs de la guerre locaux qui avaient corrompu cette enfant aux gémonies après la fin de leur mission : tout ce que la partie clinique et détachée de l'esprit de la française voyait en cet instant était une éveillée probablement de niveau 3 qui avait complètement perdu le contrôle de ses pouvoirs et qu'il fallait neutraliser avant qu'elle ne fasse s'effondrer l'édifice sur leurs têtes. Si la mercenaire en était incapable, elle s'en chargerait elle-même.

Fort heureusement, Marchesi se ressaisit et activa la grenade thaumaturgique. L'antidistorsion apparut brusquement, une bulle de réalité parcourue d'éclairs noirs supplantant la foudre grise qui transforma l'espace d'un instant le monde en tableau monochrome, interrompant toutes les manifestations surnaturelles à l’œuvre. Le répit serait de très courte durée : là où tous les sorts mineurs pris dans le champ d'action d'un tel instrument seraient brisés et le resteraient – les incantations devraient être re-récitées depuis le début, les artefacts ré-enchantés – un éveillé par contre ne serait privé de ses facultés que jusqu'au moment de la disparition de cette poche de normalité forcée. Leurs armes à elles par contre, d'origine entièrement technologique, n'étaient pas affectées et marchaient très bien. La lance d'électricité frappa Mia, qui s'écroula comme un pantin aux fils coupés... une capable de se convulser avec une rare violence une fois libérée du contrôle de son marionnettiste.

Oh non. Mélissa bondit sur l'enfant à terre avant même de savoir ce qu'elle comptait faire mais elle reconnaissait une nouvelle urgence médicale : la conjonction des effets de l'agent innervant, de la décharge électrique trop puissante pour une cible d'un si petit gabarit, du stress intense et de la surcharge parapsychique serait fatale si elle n'intervenait pas immédiatement.

« Occupez-vous de l'autre ! » ordonna-t-elle à la mercenaire alors qu'elle travaillait frénétiquement à défaire les attaches du casque de sa patiente. Pas trop tôt : elle venait tout juste de dévoiler son visage lorsqu'il devint impossible pour cette dernière de retenir ses hauts-le-cœur et qu'il fallut la tourner sur le côté pour qu'elle ne s'étouffe pas accidentellement en régurgitant le contenu de son estomac. Et ça n'était que le début, le pire était encore à venir : les neurotoxines de ce genre n'accordaient pas à leurs victimes la grâce de mourir dans la dignité, d'autres pertes de contrôle de certaines fonctions biologiques autrement plus humiliantes étaient à prévoir. Au moins elle n'était plus physiquement ni mentalement en état de résister, laissant la française libre de travailler à limiter l'étendue des dégâts tant qu'elle utilisait le poids de son propre corps pour bloquer les spasmes. Le problème se situait au niveau de l'accessibilité des veines de la prisonnière dans cette position, pas facile de procéder à l'injection de l'antidote pour lui sauver la vie tout en lui évitant la suffocation. Mélissa se débrouilla comme elle put mais le pronostic était sombre : la botte secrète de Sékou avait été fortement exposée au gaz, sans doute en traînant le corps de son camarade après que Keaton se soit vengée de ses propres blessures. Le poison utilisé par les Agences faisait effet très rapidement – une nécessité si l'on voulait qu'il serve à quelque chose contre des éveillés – et elles avaient tardé à administrer le remède ; même si les utilisateurs de pouvoirs parapsychiques étaient plus robustes que les simples mortels, les autres dommages subis annulaient cet avantage.

Est-ce qu'elle regrettait l'éventualité de plus en plus probable du décès de leurs adversaires ? Plus tard peut-être, mais ses scrupules seraient fortement diminués sachant qu'elle n'avait pas eu le choix : mort horrible ou pas, c'étaient ses subordonnés qui auraient payé de leurs vies si elle n'avait pas agi comme elle l'avait fait. Toutes les vies n'avaient pas la même valeur.

« On ne pourra rien faire de plus ici, montons sur le toit pour l'exfiltration. » conclut-elle en finissant de délivrer les premiers soins et d'apposer à sa captive des entraves qui pourraient apparaître bien inutiles vu son état. Pas de place pour les sentiments pourtant : même aux portes de la mort, même à son âge – la française avait depuis longtemps abandonné l'illusion que la jeunesse égalait forcément l'innocence –, un éveillé restait une menace considérable qu'il fallait traiter avec autant de prudence qu'une bombe prête à exploser au moindre faux-pas.

Les murs se mirent à vibrer et il devint difficile de se faire entendre au milieu du tumulte qui annonçait l'arrivée tant attendue des hélicoptères. Elle avait ordonné que l'un d'eux se place en vol stationnaire au-dessus du bâtiment, prêt à les récupérer : redescendre ne ferait que rallonger le trajet et elles se porteraient mieux en s'attardant le moins possible dans cette structure branlante. Mia n'était pas un fardeau bien pesant, aussi la française aida-t-elle la mercenaire à transporter le colosse inerte à travers le couloir et l'escalier ; le temps qu'elles arrivent sur le toit, le souffle du rotor de l'appareil volant aurait rendu inoffensives les dernières émanations de gaz mortel – combiné aux épaisses volutes d'un réactif chimique spécial dédié à la décontamination du champ de bataille relâché par ces mêmes appareils –, elles ne devraient donc courir aucun risque.

Trois autres hélicoptères avaient recouvert la zone d'un impressionnant écran de fumée pour tenir à distance les gangsters survivants et étaient maintenant en train de récupérer les agents, leurs prisonniers et alliés inattendus mais finalement bienvenus, faisant passer les blessés en priorité – et parmi ces blessés, les leurs avant les ex-tyrans du bidonville. Un seul avait trouvé suffisamment de place pour se poser, celui qui avait récupéré le groupe de Taras, Papanek et Osman ; les autres devaient hisser leurs passagers à bord par le biais de harnais, et elles étaient dans le même cas.

« Dmytryk ? » s'enquit-elle en sanglant Zack dans sa civière – pas une mince affaire. « Il tiendra jusqu'au retour à la base mais les dommages sont extrêmement importants. La moelle épinière est touchée. » répondit l'américain. Elle serra les dents en pensant aux implications : même leurs meilleurs chirurgiens et les élixirs russes avaient leurs limites ; les éveillés pouvaient parfois récupérer à une vitesse incroyable mais il ne s'agissait dans l'immense majorité des cas que d'accélérer un processus naturel. Restaurer ce qui ne pourrait normalement pas guérir malgré le passage du temps... cela pouvait arriver, toutefois de telles guérisons miraculeuses étaient réservées aux utilisateurs de facultés parapsychiques les plus puissants et encore, rien n'était jamais certain et il ne fallait donc pas compter dessus. Peut-être que le biélorusse aurait de la chance, que les dommages seraient réparables par la médecine humaine, sinon... Sinon il y avait une dernière possibilité qui pourrait réussir là où le reste aurait échoué. Pour une fois dans son existence, Taras avait fait passer ses camarades avant sa petite personne, elle ne l'abandonnerait pas à son sort en retour, ce serait là une bien mauvaise façon de le récompenser.

« Bilodeau-Tanguay, Papanek, Keaton ? »

« Bilodeau-Tanguay a brièvement repris connaissance mais les toubibs ont préféré le mettre sous sédatifs pour le transport, il est stable. Papanek aussi. Quant à Keaton, je ne m'en fais pas trop pour elle quand je vois toute l'énergie qu'il lui reste pour râler. »

Enfin des nouvelles rassurantes. Leurs prisonniers avaient tout deux été hélitreuillés, c'était maintenant au tour des combattantes d'embarquer.

« Et moi, vous ne me demandez pas comment je vais ? Quel manque de considération, Traoré. »

« Vous étiez prêt à y retourner, c'est donc que vous n'avez pas à vous plaindre, comme pour Keaton. Ou que vous avez pris un coup sur la tête qui a atteint le cerveau pendant que je ne regardais pas. »

Ce fut avec un soulagement palpable qu'elle prit place à son tour dans l'hélicoptère. Les véhicules décollèrent et s'élevèrent rapidement hors de portée de tir, mettant le cap sur la base. La mission n'avait duré que trois heures à peine mais le temps paraissait rétrospectivement beaucoup plus long. Elle ne s'achèverait réellement que lorsqu'ils toucheraient le tarmac ; ce qui leur arriverait d'ici-là n'était cependant déjà plus de son ressort. Ils étaient entre leurs mains de leurs pilotes et médecins maintenant...
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