Saint Seiya
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Une escale avant l'Océan Indien
Gorislava
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Après plus d'un mois passé en rétablissement au New York-Presbyterian Hospital, Reagan avait enfin reçu l'autorisation de quitter l'établissement. Il avait cependant encore besoin de se déplacer en fauteuil roulant, celui-ci étant obligeamment poussé par Blueman, son nouveau sous-fifre attitré. Le directeur de l'hôpital avait tout fait pour ne pas éveiller les soupçons du personnel médical à l'égard du Chevalier Noir et avait habilement caché sa guérison miraculeuse via le mensonge d'un transfert vers une autre clinique. Maintenant qu'il était libre, il avait l'intention de mener son enquête autour de la mission qu’Éris avait confiée à l'Ordre Noir. L'Américain devait rencontrer en priorité Olivia, Yasuha étant la seconde sur sa liste, aussi avait-il décidé de retourner à Death Queen Island en avion. Néanmoins, aucune compagnie aérienne n'assurant le voyage jusqu'au repaire des mercenaires, il devait s'arrêter à Johannesburg, un territoire conquis, afin d'embarquer sur un vol privé. De toute manière, il n'était plus bien loin de sa destination à partir de là.

L'apparence toujours dissimulée par ses bandages, Reagan se baladait avec son punk de service au jardin botanique, loin de la cohue du centre-ville. Il ne supportait guère le bruit et l'agitation de la populace dans son état actuel, aussi préférait-il se ressourcer dans un espace verdoyant et ensoleillé. Son écharpe à plumes, qui avait été récupérée par les larbins de la Confrérie Noire après la quête, était enroulée autour de son cou et pendait de ses épaules. Si la cuirasse du renégat était en miettes et bonne à être reforgée de zéro, le boa avait vaillamment résisté aux sévices qui avaient été infligées à son propriétaire. Au vu de son travail, le brave Ntikuma n'avait rien d'un vil lâcheur, mais on ne pouvait pas en dire autant d'Olivia. La japonaise avait au moins eu la décence de le repêcher, tandis que l'autre avait disparu des radars sans prévenir ses coéquipiers. Un tel comportement était suspect et l'Américain était déterminé à tirer cette sombre affaire au clair. Qu'il ait été ainsi exclu de la boucle était inadmissible, d'autant plus qu'il était persuadé d'être le seul à avoir subi un passage à tabac en règle. Ce n'était que justice et politesse élémentaire que de l'informer de la conclusion de leur aventure ! La justicière en herbe aurait au moins pu lui rendre une visite de courtoisie ou lui envoyer des fleurs, quelque chose de gentil quoi !

Un raclement de gorge de Blueman ramena l'Oiseau de Paradis à la réalité, jusqu'ici trop plongé dans son amertume et sa mauvaise foi pour se préoccuper de son environnement. Il se rendit soudain compte qu'il était en train d'effrayer les promeneurs autour de lui à cause de l'envie de meurtre qu'il dégageait et de son regard injecté de sang. Les Black Knights étaient là pour passer tranquillement le temps après tout, pas pour terroriser inutilement les gens. Certes, le punk aurait préféré s'adonner à une activité plus stimulante, mais il savait qu'il devait d'abord s'occuper de la santé de son chef.

"Alors patron, ça vous dirait d'voir les oiseaux ?" suggéra le voyou tatoué. "J'ai lu sur le prospectus à l'entrée qu'ils avaient d'beaux spécimens !"

"Ouais, on va faire ça..." grommela Reagan, moyennement emballé. "C'est plus intéressant que de mater des plantes vertes, des morveux et des crétins de joggeurs en short pendant toute la sainte journée."

"Bon, par contre ils n'ont pas d'Oiseau de Paradis, c'est vraim-"

"La ferme."

Les mots du Chevalier Noir avaient claqué comme un coup de fouet, son irritation et sa vexation étant discernables à travers l'éclat incendiaire de ses yeux. Son acolyte se tut sans plus discuter et continua de pousser silencieusement la chaise roulante durant de longues minutes, dans l'attente qu'il puisse de nouveau en placer une. Pour l'instant, le convalescent apprécia la quiétude du parc et essaya de faire le vide dans son esprit. D'ici peu de temps, il sera capable de marcher fièrement sur ses jambes sans avoir à s'infliger une douleur lancinante. C'était pour Reagan la dernière ligne droite, il fallait donc qu'il évite de se surmener au maximum. Quand les deux hommes parvinrent à un cours d'eau dans lequel nageaient, se prélassaient et s'abreuvaient de nombreux volatiles, ils purent à leur tour se reposer un moment à l'ombre d'un arbre.
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Leur visite au jardin botanique conclue, Reagan et Blueman se rendirent au Gandhi Square pour trouver un endroit où manger et passer le temps. Ils choisirent d'entrer dans un restaurant spécialisé dans la volaille, bien que le convalescent soit encore limité à ingérer de la nourriture liquide afin d'éviter de la vomir. Compréhensif de sa situation peu enviable, le patron de l'établissement l'avait autorisé à emmener sa bouteille de potage de légumes mixés avec des œufs et du fromage. En échange de ce service, l'Américain devait commander au moins une boisson, ce qui ne le gênait pas. Il prit donc un jus de fruit tandis que son acolyte se régalait avec un soda, une salade et tout particulièrement des ailes grillées de poulet accompagnées de frites avec de la sauce barbecue.

Le punk mangeait goulûment son repas d'un appétit vorace, là où son patron devait se contenter de boire lentement le sien à la paille, par considération pour son estomac et sa mâchoire. L'Oiseau de Paradis ne prêtait guère attention aux manières écœurantes de son sbire et s'occupait plutôt de dévisager d'un œil noir ceux qui le regardaient de façon trop insistante. Il avait beau ressembler à une momie en piteux état, il n'était pas non plus une bête de foire ! Quant à l'accoutrement de Blueman, il attisait autant la curiosité que l'inquiétude des autres clients, mais l'intéressé ne s'en formalisait pas. Il était de toute évidence trop obnubilé par son poulet pour s'intéresser aux badauds et il demanda même un sandwich maison en plus des ailes. Décidément, le voyou tatoué avait une véritable faim de loup !

La pause déjeuner terminée, les deux hommes partirent pour la mairie, qui ne se situait pas très loin du Ghandi Square. Reagan avait l'intention de questionner les fonctionnaires locaux pour vérifier s'ils n'avaient pas d'informations sur Olivia et sa localisation. Il doutait que ces laquais sachent quelque chose d'utile vu que les Black Knights étaient extrêmement mobiles et discrets, mais il ne pouvait écarter aucune source d'indices. C'est ainsi qu'il déboula dans le somptueux hôtel de ville, dont l'entrée accueillait les visiteurs d'une bouffée d'air frais. Aussitôt arrivés, l'Oiseau de Paradis et son larbin furent interceptés par un agent de sécurité, qui avait immédiatement senti quelque chose de suspect dans leurs dégaines. Plus sérieusement, quel individu n'aurait pas l'air louche avec un style vestimentaire pareil ?

"Un instant je vous prie, messieurs." leur dit poliment le gorille, sans voix ne laissant transparaître aucune agressivité. "Puis-je connaître l'objet de votre visite ?"

"Attendez une minute, j'vais vous expliquer ça." répondit Blueman en fouillant la poche de son gilet en cuir.

Le punk sortit alors une sorte de badge que Reagan ne parvenait pas à distinguer de sa position, et le présenta à l'agent de sécurité. Ce dernier enleva ses lunettes de soleil pour lire la carte qui lui était montrée et de l'étonnement s'afficha sur son visage quand il comprit de quoi il s'agissait. En conséquence, il s'écarta promptement du chemin du duo d'affreux et leur signifia qu'il allait prévenir le maire de leur présence. Le garde sortit ensuite son portable et s'en alla de la réception, laissant le Chevalier Noir et son troufion libres de se promener comme ils l'entendaient à travers l'édifice.

"Eh bien, quelle surprenante diligence..." siffla le renégat, assez admiratif. "Dis-moi Blueman, c'est quoi cette carte que tu as en main au juste ? Vu qu'elle nous permet de rencontrer directement le maire sans aucun problème, elle doit être importante."

"Tout à fait patron !" répliqua le punk. "Ce truc, c'est le badge d'accès de la Confrérie Noire à la mairie de Johannesburg. Il y a un mot d'passe inscrit dessus que seul les gars du coin connaissent, même si le petit personnel n'sait pas d'quoi il en retourne réellement. En fait, ils n'ont aucune idée d'qui nous sommes, juste qu'ils ne doivent surtout pas nous faire chier. Il n'y a que le maire et ses proches collaborateurs qui soient au parfum de notre identité."

"Très bien, continuons d'avancer alors."

Blueman opina du chef et conduit Reagan vers un ascenseur, qu'ils programmèrent pour les emmener à l'étage où se trouvait le bureau de l'élu municipal. Le convalescent était par ailleurs épaté par le sens de l'organisation pointu dont pouvait faire preuve l'Ordre Noir en dépit de sa structure hiérarchique et administrative, plutôt élastique et privilégiant l'autonomie de ses membres. Il fallait croire qu'il ne s'était jamais assez attaché à la vie de sa faction pour en appréhender toute sa puissance et la solidité de son architecture.
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Quand Reagan et Blueman arrivèrent au seuil de la porte fermée du bureau du maire, une quinquagénaire corpulente vint à leur rencontre pour les prévenir qu'il n'était pas encore là. L'élu municipal était pour l'instant en visite au commissariat de Martindale, mais il avait prévenu ses collègues qu'il allait rentrer le plus vite possible afin d'accueillir leurs invités. La fonctionnaire proposa aux deux mercenaires un café en patientant, ce qu'ils acceptèrent non sans râler du côté de l'Oiseau de Paradis. Celui-ci exigea que son subalterne lui fasse engloutir d'une traite sa tasse, vu qu'il avait encore les bras dans le plâtre. Bien évidemment, le café lui brûla la langue et le gosier, mais l'Américain se retint courageusement de crier comme une pucelle. Le voyou tatoué s'efforça aussi de ne pas éclater de rire, mais son sourire fébrile au bord de l'hilarité et ses yeux moqueurs trahissaient son humeur, au grand déplaisir de son chef.

Le maire de Johannesburg arriva au bout de trois quarts d'heure d'attente, s'excusant platement auprès des Black Knights pour les avoir fait poireauter si longtemps. Le politicien était assez essoufflé, comme s'il venait de sprinter de Martindale jusqu'au centre-ville pour éviter de déplaire à ses hôtes. Il les fit ensuite s'installer dans son bureau, sortit tous ses dossiers pour montrer patte blanche et prouver que la cité était gérée tel que la Confrérie Noire le désirait. Toutefois, il s'aperçut que cela ne passionnait guère ses deux invités, aussi s'enquit-il de la raison de leur venue :

"Hahem... Je vois que toute cette paperasse administrative et ces statistiques ne vous intéressent guère, messieurs. Si je puis vous aider de quelque manière que ce soit, je vous en prie, n'hésitez pas à me le demander."

"C'est fort aimable à vous, monsieur le maire." bâilla Reagan, en train de se réveiller suite à l'exposition ennuyeuse de la situation de Johannesburg. "Je voulais savoir si vous n'avez pas vu passer une consœur dans votre ville récemment, une fille bronzée avec des cheveux à la noisette et les yeux au miel, un peu du genre à redresser les torts et énervante... Le genre de nana à me filer le diabète, vous voyez ?"

"Euh... Non, je ne crois pas."

"Elle s'appelle Olivia, ou un truc parfumé et méditerranéen dans le genre. Une vraie petite peste ! Vous êtes vraiment sûr de ne pas l'avoir vue ?"

"Sûr et certain, ce nom ne me dit rien."

"Blueman ? Intimidation." gronda l'Oiseau de Paradis à l'attention de son larbin attitré, peu satisfait de la réponse de son interlocuteur.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=MwfAxTrbH_Y -BGM

A l'écoute de cet ordre, un sourire mesquin déforma aussitôt les lèvres du punk, qui rongeait son frein dans l'espoir de martyriser un innocent. Le politicien comprit de même ce que la momie sur chaise roulante voulait signifier par ces mots et se crispa ainsi d'effroi sur son siège. Blueman empoigna violemment la gorge du malheureux et le souleva jusqu'à ce que ses pieds ne touchent plus le sol, le laissant étouffer petit à petit. Il laissa échapper un gloussement pervers tandis qu'il savourait ce moment de torture, sous l’œil reptilien et concentré de Reagan.

"Gaaarrkh... P-Par pitié..." gémit faiblement le maire, au bord de l'asphyxie. "J-je vous jure q-q-que je ne sais rien... Khhhh..."

"Vous savez, quand je parle d'intimidation, ça ne veut pas dire que je vais seulement m'amuser à vous faire peur." professa le Chevalier Noir. "Ça veut dire que si vous ne crachez pas rapidement le morceau, vous allez mourir pour de vrai."

"P-Pour l'amour du ciel, a-ayez pitié... J-Je vous j-jure q-que je ne sais ri-rien... Errrrkhh..."

Le pauvre homme commençait à sangloter à l'approche de son trépas, des larmes vaines qui ne faisaient qu'amuser le punk et agaçaient son patron. Entre le mercenaire qui se régalait de la souffrance d'autrui avec sadisme et l'autre qui ne considérait sa peine qu'avec mépris, il se sentait comme piégé dans l'antichambre des Enfers. Plus que jamais, l'élu municipal craignait affreusement la mort, les ricanements de hyène à la sonorité horrifique de Blueman alimentant toujours plus son angoisse abyssale. Seigneur, qu'allait-il advenir de son âme s'il finissait assassiné par des malades de leur espèce ?

Finalement, l'Oiseau de Paradis ordonna à son sous-fifre de relâcher sa proie, ce qu'il fit d'une mine emplie de déception. Le maire, étalé par terre, reprit laborieusement son souffle et leva son visage livide et ruisselant de sueur vers ses impitoyables maîtres, en quête d'une explication à leur cruauté gratuite.

"P-Pourquoi vous v-voulez tant voir cette fi-fille ?" se risqua-t-il à leur demander. "Que vous a-t-elle fait ?"

"Tu veux savoir ?" grinça Reagan, un sifflement ophidien perceptible dans sa voix. "Je la soupçonne de m'avoir abandonné lors d'une mission périlleuse et à cause de ça, je me suis fait défigurer et envoyer sur un lit d'hôpital ! J'en étais réduit à me faire torcher par des tocards et à pisser dans des bouteilles, vous vous rendez compte ?! Moi, l'homme le plus beau de tout Death Queen Island, ai subi la plus honteuse des humiliations, et jamais je ne le pardonnerai !"

Ses globes oculaires étaient injectés de sang et exorbités, l’affublant d'une expression faciale immonde et ce malgré les bandages qui dissimulaient son apparence physique. Comme il était loin d'en avoir terminé avec le politicien, l'Américain vociféra à son laquais :

"BLUEMAN ! MONTRE-LUI DONC MON VISAGE !"

Saisi d'une certaine appréhension devant cette requête, l'intéressé déglutit avant de se décider à s'exécuter. Après avoir déroulé les bandelettes qui cachaient le sujet de leur attention, il révéla ainsi au maire la figure couturée de cicatrices, contusionnée et gonflée de son chef : ce visage était le témoin du supplice atroce qui lui avait été infligé par le Rédempteur ainsi que le symbole hideux de sa haine. Bien qu'il ne s'agissait guère de sympathie, l'élu municipal ne put que reconnaître la gravité du massacre et porta sa main à la bouche tant le spectacle était répugnant.

"Ces plaies guériront un jour, mais je n'ai pas l'intention d'oublier cette douleur tant que je n'aurais pas obtenu confirmation et réparation pour l'outrage dont j'ai été victime !" vitupéra Reagan. "C'est pourquoi je dois absolument rencontrer Olivia pour mettre cette affaire au clair !"

"Je c-comprends..." bafouilla misérablement le maire. "M-Mais je ne p-peux rien faire a-afin de vous aider mon-monsieur..."

"Oh si, vous le pouvez... Il vous suffit de faire circuler ce simple message à nos contacts spéciaux d'Hawaï, de Sicile et de New York : si Olivia ne se pointe pas fissa à ma rencontre, je retourne à Death Queen Island et je pends à un gibet la morveuse qu'elle a remboursée avant qu'on parte en mission !"

"Quoi ?! Mais c'est monstrueux !"

"Ne discutez pas ! Ou bien désirez-vous finir au bout d'une corde ?"

"N-Non ! Mais... et si Olivia n'est pas coupable et que vous avez assassiné la gamine, qu'allez-vous faire ?"

L'Oiseau de Paradis orienta sa tête vers Blueman et le fixa longuement, ce dernier lui retournant son regard insistant. Soudainement, les deux scélérats se mirent à rigoler de façon inquiétante, comme s'ils avaient entendu une blague à la fois de mauvais goût et hilarante. Il s'avérait hélas que c'était eux qui avaient de l'humour noir en réserve, tel que le prouva la réplique du renégat momifié :

"Monsieur le maire, vous savez comment nous appelons un civil de Death Queen Island par chez nous ?"

"Euh... non ?" hésita son vis-à-vis.

"Du bétail, pardi ! Si cette morveuse n'arrive pas à supporter qu'on sacrifie quelques animaux, comment veut-elle faire le poids dans le métier ?"

Le politicien était profondément affligé par cette réponse, d'une ignominie sans nom et dénué de la moindre once de respect pour la vie humaine. Néanmoins, il s'efforça par une interrogation de poursuivre la conversation afin d'essayer de déblayer ne serait-ce qu'une modeste trace de rationalité chez ce chien enragé :

"Et si elle est tout bêtement morte ou disparue ?"

"Tant pis, ça fera une esclave en moins sur l'île, pas de quoi en faire un fromage." rétorqua nonchalamment Reagan.

"Ah nan, j'proteste patron !" s'insurgea Blueman. "J'suis sûr qu'on peut s'cuisiner toute une bonne barbaque, surtout avec la viande de la p'tite fi-"

"Du calme Blueman, nous ne sommes pas là pour déconner non plus."

Le punk voulut durant un instant corriger son employeur sur cette remarque, mais il préféra plutôt s'abstenir et rester en retrait. Quant à l'élu municipal, il n'arrivait pas à enregistrer dans son cerveau malmené toutes les insanités qui avaient été proférées par ses deux sinistres invités. C'était donc cela, la véritable nature de la Chevalerie Noire ? Il avait joué aux braves lors de la conquête de sa ville par la Heaven Inc., sauf qu'il ne s'était pas attendu à l'existence de tarés pareils ! Qu'elle arrogance que de s'imaginer nouer un partenariat équitable avec des surhommes à la moralité ô combien trop flexible... L'avenir était plus qu'incertain pour Johannesburg et le maire n'avait aucune idée de s'il devait coopérer ou non.
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Dans l'attente que le maire de Johannesburg prenne une décision, Reagan se faisait lentement remettre ses bandages autour de la tête par Blueman. Cependant, le temps que s'était ménagé le politicien en tergiversations excéda la patience de ses invités, qui se montrèrent plus menaçants. Le punk fit craquer les jointures de ses poings et son patron arbora un regard extrêmement hostile.

"Fini de réfléchir maintenant, monsieur le maire !" décréta l'Oiseau de Paradis, sa voix résonnant tel un claquement de fouet. "Il y a beaucoup de choses que je déteste en ce monde, et sache que les incapables qui me font lanterner en font partie !"

"Tu crois que t'as le choix, c’est ça ?!" renchérit son associé. "Pauv' minable ! Apprends un peu où est ta place !"

"Vous me demandez d'être complice d'une tentative de meurtre, vous en rendez-vous compte ?!" répliqua l'élu municipal. "Et de toute manière, vous ne pouvez pas vous charger de ça vous-mêmes ?"

Il regretta aussitôt son élan d'insolence, les deux mercenaires n'ayant guère apprécié une telle désinvolture de la part d'un simple serviteur. L'Américain ordonna à son acolyte de punir l'impertinent, ce qu'il fit en lui collant brutalement son poing dans la figure. Le coup cassa le nez du maire en un éclair, un filet de sang s'écoulant ensuite de ses narines et d'une fracture ouverte à l'os de l'arête nasale. La douleur et la surprise étaient si fortes qu'il n'arrivait même pas à crier ni à respirer, comme si elles l'avaient paralysé. Blueman l'attrapa alors par le col et la ceinture, le souleva puis le flanqua violemment par terre. Endolori de toutes parts, le politicien toussa péniblement et demeura pitoyablement étalé au sol. Afin de marquer sa supériorité ainsi que celle de son patron, le punk piétina au ventre le malheureux, un rictus goguenard aux lèvres.

"Alors ?" l'interrogea Reagan, ses yeux brillant d'un éclat malveillant. "J'ose espérer que cette petite mise au point vous a permis de vous rafraîchir un peu les idées... Que les choses soient claires désormais : vous n'êtes que des larbins à notre service et nous ne tolérerons aucune insubordination de votre part, compris ?"

"Co... Compris..." gémit piteusement l'élu municipal.

"Bien. Je ne sais pas en quoi consistait votre contrat avec les gars de la Heaven Inc., mais sachez que nous ne sommes pas aussi tendres qu'eux. Si vous pensez encore que vous pouvez traiter d'égal à égal avec nous, laissez-moi vous dire que vous vous trompez lourdement."

"J-Je vous présente m-mes excuses p-pour m'être fou-fourvoyé..."

"Voilà qui est excellent. Maintenant mettez-vous au boulot et en vitesse !"

Le maire s'exécuta instamment sous la surveillance de ses maîtres, réunissant son carnet d'adresses enrichi par les nombreux contacts de la Confrérie Noire. A contrecœur, il communiqua le message destiné à Olivia aux autres territoires conquis par la faction des parias. Comme Hawaï et les environs de l'Etna avaient été soumis par l'Oiseau de Paradis, ce dernier s'était arrangé pour que les pires déchets humains puissent investir les lieux, histoire d'avoir des gens à la même page que lui sur place. Au moins, il était tranquille de ce côté là, même si les gugusses qui tenaient New York pourraient éventuellement se montrer récalcitrants. Reagan ne savait pas qui avait envoyé les sbires qui occupaient ces possessions, donc il pouvait s'attendre à tout, que ce soit du gredin sans scrupules à l'oie blanche.

Les appels téléphoniques s'étaient déroulés sans problèmes, Blueman ayant suivi les échanges depuis son propre smartphone afin de s'assurer que rien n'aille de travers. Avec ce type en train de les espionner au bout de la ligne, le politicien et ses interlocuteurs savaient qu'ils n'avaient surtout pas intérêt à jouer au plus malin. Certes, les intermédiaires d'Hawaï et de Catane étaient très arrangeants, mais le punk pouvait sentir que ceux de New York avaient des sueurs froides en apprenant qu'il écoutait la conversation. L'Américain se demanda pendant un moment quel crime avait bien pu commettre son troufion pour qu'il fiche ainsi la trouille à ses confrères, avant de se rappeler qu'il n'en avait rien à cirer. Tant qu'il le servait honorablement, tout ce qu'il pouvait manigancer à côté ne l'intéressait guère.

Leur affaire avec le maire de Johannesburg terminée, Reagan et le punk quittèrent l'hôtel de ville pour se rendre à la piste de décollage de leur vol privé vers Death Queen Island. Pour rejoindre la localisation de leur aéroport particulier, les deux scélérats montèrent dans une Rolls Royce conduite par un sous-fifre de l'Ordre Noir. En cours de trajet, les deux scélérats commencèrent de nouveau à discuter de leur différend relatif à leur insaisissable consœur.

"Mine de rien patron, le mec a mis l'doigt sur un truc important : que faire si Olivia est déjà morte ?" nota le voyou tatoué, la mine songeuse. "Et que faire si elle n'a rien à branler du sort de l'autre pouilleuse ? On aurait l'air vachement cons quand même..."

"Personnellement, je préfère ne pas rentrer bredouille après en avoir bavé à ce point." répondit le convalescent d'un ton irrité. "Il me faut impérativement mettre la main sur cette catin afin que je puisse me défouler sur elle, question de fierté."

"Z'auriez une idée d'où chercher sinon, dans l'cas où elle serait tout bonnement injoignable avec les moyens qu'on a utilisés jusqu'ici ?"

"Si, je vois bien une possibilité, sauf que je dois t'avouer que je ne l'aime guère..."

"C'est quoi le souci au juste ?"

"Cette éventualité implique de s'aventurer dans les terres d'Ubar, le Royaume des Sables dans lequel la déesse de la discorde Éris résiderait depuis des millénaires... Autant dire que ce ne sera pas de la tarte."

"Moi ça m'botte patron ! On y va alors ?"

"Peut-être Blueman, peut-être..."

Les véritables intentions de l'Oiseau de Paradis en suspens, la voiture de luxe continua de sillonner les rues peuplées de Johannesburg sous un soleil de plomb. Malgré le manque flagrant de progrès dans leur enquête, l'abominable duo s'en allait poursuivre son chemin à travers le vaste monde en semant la méchanceté et la violence autour d'eux.
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