Saint Seiya
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[Frontline] Code Name : Infinity & Beyond
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Wolgorn
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En dépit de toute la puissance de feu que les agents avaient déployée pour anéantir Czernobog, celui-ci restait indomptable et déterminé à exterminer ses adversaires sans aucune forme de pitié ni chercher à laisser de survivant. De nombreux militaires se faisaient massacrer en essayant d'arrêter sa percée irrésistible, guidée par une sorte d'obstination à vouloir trucider Vitold. Ce dernier était passablement énervé par l'acharnement du monstre et s'interrogeait intérieurement sur la raison derrière une telle obsession. Effectivement, la créature pouvait se contenter de tuer au hasard tous ceux qui se trouvaient dans son champ de vision sans aucune forme de discrimination, sauf que ce n'était ici pas le cas. Quelque chose la poussait à viser le Russe en particulier, mais quoi ? Une rancœur personnelle suite à la grenade incendiaire qu'il lui avait lancée ? La colère d'avoir subi un tir ô combien douloureux de balle thaumaturgique ? Non, elle avait enduré bien pire et en plus grande quantité sur ce champ de bataille...

La réponse apparut alors à l'esprit du Bourreau avec la force d'une évidence : cette abomination savait, d'une façon ou d'une autre, qu'il était en réalité un Spectre et non pas un vulgaire humain. Il ne manquait plus que cela à la liste des ennuis ! Si Czernobog insistait trop dans sa chasse, Vitold risquait de voir sa couverture complètement grillée à la longue. Ses supérieurs ne devaient surtout pas apprendre qu'il n'était non pas le mercenaire Kazanski, mais qu'il était en vérité une Étoile Terrestre nommée Wolgorn Botcharov ! La situation était critique, aussi était-il impératif pour le bon déroulement de sa mission sacrée que le monstre disparaisse au plus vite ! Comme ses compagnons d'armes étaient actuellement en train de se rapprocher de sa position, cette entreprise allait déjà s'annoncer plus rapide que prévue. Il ne lui manquait plus qu'un plan en tête afin de se débarrasser de cet ennemi désormais compromettant.

Heureusement, Johnson avait déjà échafaudé une stratégie consistant à rameuter la bestiole jusqu'au portail dimensionnel. Le sol était moins glissant qu'auparavant et le terrain moins accidenté, ce qui allait grandement aider l'Exécuteur à atteindre son objectif à la course. Cependant, Czernobog l'emprisonna dans une espèce de cage faite de glace et de chair, l'empêchant ainsi de se déplacer. Malédiction, il avait encore cruellement manqué de vigilance !

"NON !!" cria piteusement Vitold, se sachant piégé comme un rat.

Telle une émanation de la providence, Robert débarqua dans le périmètre et jeta une bombe incendiaire entre l'immonde humanoïde et son compère. Ceci eut pour effet de faire fondre la prison gelée et de permettre au Russe de s'en échapper d'un saut spectaculaire. Faute de mieux, il avait bondi en direction de l'épéiste blond et lui communiqua ses nouveaux ordres dans la précipitation :

"ROBERT ! Balance-moi fissa vers le portail !"

"Compte sur moi !" répondit l'intéressé.

Tel un joueur de volley-ball, le blondin joignit ses mains et les utilisa pour réceptionner son camarade dans sa chute. Les pieds du Bourreau s'appuyèrent sur les mains de Robert, qui déploya toute la force contenue dans ses jambes et ses bras pour propulser le premier au loin. Il profita ensuite de son voyage aérien afin de charger sa seconde balle thaumaturgique et prévint ses collègues qu'il allait bientôt s'en servir. Ils écoutèrent prudemment son conseil et s'écartèrent du point d'impact, mais Doyle était motivé à attendrir un peu la viande avant que Czernobog ne se mange la deuxième tomate dans la tronche. L'artilleur prépara ainsi une munition explosive et la tira sur l'ennemi, assisté par William qui jeta son unique grenade neurotoxique et Arnold qui envoya sa dernière incendiaire.

Toujours prévoyant, Doyle avait aussi refilé la grenade explosive qui lui restait à William, histoire de garantir l'affaiblissement maximal de l'ignoble bipède. Quant au second métis, il surenchérit avec une ultime neurotoxique de son stock personnel, quitte à tout donner durant cette bataille dantesque. Entretemps, Vitold avait atterri à proximité relative de sa destination et s'était injecté une dose de drogue curative, son offensive prête à être exécutée. Dès qu'il put noter une ouverture dans la garde du monstre, il ne gaspilla pas un instant et décocha avec précision sa balle thaumaturgique.

"VA AU DIAAAAAAAABLE, FILS DE PUUUUUUUUUUUUUUUUTE !!!" beugla le Spectre infiltré.

Il se laissa déraper vers l'arrière sur une dizaine de mètres, ceci dans l'objectif d'atteindre la localisation du portail inter-planaire. Johnson et Traoré avaient intérêt à avoir bien calculé leur coup, sinon ils allaient l'entendre après toute cette galère ! Jusqu'ici, Vitold s'était efforcé d'aller au bout des limites qu'il s'était imposé, mais il craignait sévèrement d'avoir à révéler ne serait-ce qu'une fraction de son vrai cosmos. Si Czernobog venait à le mettre en péril et à lui couper toutes ses issues de secours, il ne lui resterait plus que deux solutions : soit se dévoiler, soit périr. Hélas, la première option risquerait très sérieusement de lui coûter le succès de sa petite mascarade.

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Czernobog mugit de rage en voyant l'objet de son obsession lui échapper au moyen d'une improbable acrobatie. Sa distraction lui valut d'être frappé de plein fouet par le tir de Doyle, lui arrachant la moitié de l'abdomen et fracassant sa protection minérale ; ses chairs mises à nu subirent les affres du gaz toxique et de la mixture incendiaire avant qu'il ne réussisse à rétablir sa barrière surnaturelle pour bloquer les assauts suivants.

La colère du monstre explosa, hors de contrôle. La température plongea subitement et ne s'arrêta pas de dégringoler ; les dépouilles de ses victimes s'animèrent d'un simulacre de vie au contact de son aura livide et se dirigèrent vers leurs ex-camarades en dépit de l'état de leurs corps mutilés. Enfin, une force invisible cueillit Arnold, William et Robert avant de commencer à les presser comme des citrons.

« Ishii, contre-mesures anti-zombies ! »

« Contre-mesures activées. »

Une commande du QG purgea les armures des morts-vivants, les laissant sans protection, et déclencha leurs implants de sécurité ainsi que l'explosion de leurs grenades restantes. Tous ne furent pas éliminés cependant les revenants restants furent immobilisés par les chocs électriques délivrés par leurs implants suffisamment longtemps pour que les soldats vivants s'en éloignent avant qu'ils ne soient hachés menu par des tirs d'artillerie. Le contrecoup fit vaciller la créature mais pas au point de faire céder ses défenses ou l'étau retenant les mercenaires.

Ce fut le bolide qui entra en collision avec le champ de force une fraction de seconde plus tard qui s'en chargea : le sergent Archavine, chargé des armes de ses défunts subordonnés, concentra toute son énergie en un point pour percer la barrière, brisant la lame de son Chunjun au passage. Il abandonna le manche de l'épée et son poing percuta la tête du monstre avec tellement de force qu'il l'aurait arrachée de ses épaules, eut-il été humain ; le monstre chancela et réagit en tentant de transpercer le russe de ses tentacules acérés. Mais le colosse n'en avait pas terminé : il offrit son bras libre en sacrifice pour se protéger et, insensible à la douleur, brandit sa deuxième arme, un Gymnot. Il électrocuta Czernobog à bout portant avant que sa seconde peau ne se reconstitue : le choc fit enfin disparaître son mur protecteur et son emprise sur les mercenaires en plus d'en faire une cible de choix pour le compatriote du mutique. L'implosion puis la détonation ésotériques séparèrent les deux antagonistes ; libéré des abominables appendices, Archavine fut éjecté et ne se releva plus.

« Kazanski, préparez-vous à foutre le camp... » prévint l'américain alors que la maudite aberration restaurait une fois de plus son physique martyrisé et recentrait son attention sur celui qui l'avait attaquée en dernier. L'auxiliaire était en position, parfait... « QG, vous avez pas intérêt à louper le moment. »

« Le déclenchement est automatique, ça ne peut pas rater. »

« Ça ne peut pas rater », c'était déjà ce qu'ils avaient dit avant le début de cette foutue mission... mais ce n'était pas le moment de faire une remarque désobligeante, il serait toujours temps de demander des comptes s'ils arrivaient à s'en tirer. Czernobog s'élança de toute sa rapidité, laissant derrière lui ce qu'il restait de son adversaire, collectant une quantité impressionnante de glace sur son chemin pour se doter de dizaines de membres supplémentaires, autant d'armes et de boucliers pour parer à toutes les éventualités... Toutes sauf l'activation simultanée des barrières mystiques et de la brèche spatio-temporelle dès qu'il foula le sol de la plate-forme.

La foudre noire tronçonna des sections entières de son corps, retardant d'un instant son assaut sur les parois de sa prison ensorcelée. Le temps qu'il commence à exercer son pouvoir pour se libérer un trou béant s'était ouvert, menant droit au néant interdimensionnel. Tout vestige de logique ou de raison l'abandonnèrent : paniqué à la seule idée d'y être renvoyé, il consacra toute sa puissance à résister à l'attraction de la porte, cent fois supérieure à la gravité terrestre. Il ne lui restait quasiment plus rien pour se protéger lorsque Toungouska fit feu à l'intérieur de la barrière, dont l'influence se combina à celle de la porte pour comprimer l'explosion lumineuse. La mort d'une étoile, contenue entre quatre murs pour en magnifier l'impact. La glace et la pierre se volatilisèrent sous le souffle, les chairs se désintégrèrent face à la fournaise, l'énergie pénétra jusqu'au noyau des cellules pour en ruiner l'ADN. Pour une fois, pour une fois tout se passait comme prévu !

« Artilleurs, annihilez-moi ça ! » ordonna Johnson juste avant que l'enceinte ne cède. Les canons rugirent alors qu'une aura anémique et une frêle silhouette – fumante, entièrement carbonisée et dix fois moins massive que ne l'était Czernobog il y a encore un instant – émergeaient du creuset stellaire. Leurs projectiles entamèrent leurs descentes tandis que le sol s'ouvrait juste en dehors du périmètre de la porte, régurgitant un second amas organique informe que le monstre avait laissé incuber sous terre au cas où sa vie serait de nouveau menacée. Il s'y était attendu.

« Tu nous auras pas deux fois avec le même tour ! » promit l'agent en visant le monstre avec son railgun. La balle à tête creuse atteignit sa cible en pleine poitrine, la soulevant en l'air et la rejetant en arrière, loin de sa réserve ambulante de tissus de rechange... laquelle fut pulvérisée sous les obus et subséquemment incinérée par une bombe incendiaire. Le fusil électrique de l'américain rendit l'âme dans une gerbe d'étincelles. Surchauffe. Il le laissa derrière lui et se dirigea vers le corps inerte d'Archavine. Ou pas si inerte : le bras transpercé par Czernobog était agité de convulsions et se déformait de manière impossible sous la combinaison ; il jura et se laissa tomber à côté du russe, sentant l'énergie étrangère progressant le long du membre, cherchant fébrilement quelque chose qui pourrait l'aider.

« Le sergent est contaminé, amputez tout de suite ! »

« Je sais, j'arrive pas à... ! »

Une icône s'alluma sur son écran, surlignant les restes du Chunjun utilisé par le colosse : il ne restait plus qu'une vingtaine de centimètres de lame à la base mais il faudrait bien que cela fasse l'affaire. Sectionner le membre infecté fut une boucherie ; il termina juste avant que le phénomène n'atteigne le site de son intervention, planta son instrument chirurgical improvisé dans la main qui rampait d'elle-même alors qu'elle n'était plus rattachée à son propriétaire pour la clouer sur place et traîna ce dernier à l'écart.

« Armure purgée. » annonça l'ingénieur tandis qu'il décrochait une grenade incendiaire de la ceinture du colosse. Les pièces rigides de la combinaison protégeant l'appendice amputé se détachèrent, exposant les chairs assimilées par les cellules de Czernobog déposées dans les plaies du sergent. L'être arachnéen auquel cet immonde processus avait donné naissance tirait pour se dégager de la lame, déchirait la gangue de matériau synthétique qui l'empêchait de rejoindre son progéniteur ; Johnson lança la grenade et laissa le feu la dévorer tandis qu'il jugulait l'hémorragie du colosse.

« Putain, il est toujours vivant ! »

« QUOI ?! »

Il aurait pu jurer que la signature de Czernobog s'était éteinte, et pourtant une silhouette pas plus grande qu'un enfant s'extirpait de la mer de flammes qu'était devenu le périmètre de la porte. Elle avait beau faire preuve de davantage de détermination qu'un tueur de film d'horreur, le spectacle était devenu plus lamentable qu'autre chose : elle avançait vers Kazanski d'une démarche lente et mal assurée comme celle d'un vieillard ou d'un ivrogne, émettait un râle de douleur et le zoom montra qu'elle ne se régénérait plus. Bien au contraire, son corps se désagrégeait à vue d’œil, ses tissus se nécrosant plus vite qu'elle ne pouvait en créer de nouveaux.

« Les poisons font leur effet... l'enfoiré, j'espère qu'il a mal. » toussa Mélissa dans son communicateur. Les doigts de l'entité tombèrent sous leurs yeux, sa peau fondit couche après couche puis ce fut carrément une jambe qui se décrocha. Le monstre déchu continua de se traîner en direction du mercenaire sur des moignons de bras, tendant une ruine de main racornie... qui retomba lorsqu'une salve de lasers consuma son torse et sa tête dans un flash ardent.

Ce qu'il subsistait de la dépouille fut réduit en poussières lorsqu'une colonne de lumière s'en dégagea avant de se séparer en deux flux distincts : un rouge sang et un aux couleurs d'aurore boréale. Czernobog avait perdu le contrôle sur l'autre entité et elles ne perdirent pas un instant avant de recommencer à s'entre-déchirer. Plus question pour l'une des deux masses d'énergie d'absorber l'autre, leur combat ne s'achèverait que lorsqu'au moins une serait anéantie. Leur confrontation fut bien moins impressionnante cette fois et le résultat fut l'inverse de celui de la première : les derniers vestiges de Czernobog furent oblitérés en quelques secondes et il ne resta plus de l'autre entité affaiblie que quelques arabesques luminescentes qui parurent hésiter un instant sur la marche à suivre à partir de là.

« Oh non, n'y pense même pas... empêchez-la de partir ! » ordonna la française juste avant que l'entité ne s'élève brusquement vers les cieux. Elle fut aussitôt interceptée par des tirs de lasers qui brûlèrent plusieurs des rubans immatériels, ce qui la força à redescendre ; elle se précipita alors vers Mélissa, la croyant vulnérable, mais n'écopa pour sa peine que d'une décharge de Gymnot lorsque la française fit un effort surhumain pour relever son arme d'origine. L'être extra-dimensionnel se recroquevilla sur lui-même et fut promptement englouti par une ultime lance de pure énergie lumineuse, disparaissant sans laisser de traces.

La française toussa de nouveau. « QG, Johnson... n'importe quel éveillé, vous sentez encore quelque chose ? »

« Non... »


« Les Timur ne détectent plus rien. »

Les rapports se poursuivirent, trop peu nombreux, alourdissant la réalité du bilan du combat mais livrant tous la même réponse. Un vent d'incrédulité passa parmi les survivants, aux quatre coins du champ de bataille constellé de cratères, de rochers fracassés, d'obélisques de glace et de flaques de feu chimique brûlant toujours avec opiniâtreté. Les choses paraissaient encore si désespérées il y a moins d'une minute et maintenant... nul n'arrivait à croire qu'un tel retournement de situation ait pu se produire.

« On a vraiment gagné ? » demanda un soldat, résumant à merveille l'opinion générale.
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Les péripéties s'enchaînèrent après que Vitold ce soit placé à côté du portail dimensionnel, le mercenaire n'hésitant pas à détaler dès qu'on lui en donnait l'ordre ou une raison. Archavine et les armes les plus destructrices à disposition du corps d'expédition furent déployés afin de mater Czernobog, dont la robustesse et la résilience semblaient à toute épreuve. Tout y était passé, sans s'embarrasser de faire dans l'économie des moyens militaires : arsenal chimique, rayons thermiques, lasers, explosifs, flammes corrosives, missiles... Le monstre s'était tout bouffé, en plus d'avoir subi la pression exercée par la force d'aspiration de la brèche spatiale. Le Bourreau ne put que contempler le déroulement de cette apocalypse miniature à distance, comme un spectateur de son propre combat.

Pourtant, la créature s'acharnait à survivre et essayait tant bien que mal de rejoindre l'Exécuteur, mais elle fut finalement achevée avant d'avoir ne serait-ce qu'effleuré son but. Même se manifester sous forme spirituelle ne sauva pas l'abomination d'une annihilation pure et simple. Traoré demanda à tous ses collègues et subordonnés s'ils ressentaient encore des traces de Czernobog, ce à quoi ils répondirent par la négative. L'abomination était enfin morte, au grand soulagement de tout le monde, y compris Vitold. Ce dernier s'affaissa par terre et poussa un profond soupir, satisfait de ne pas avoir eu à révéler son véritable pouvoir :

"Raaaaaaaah... Elle m'en voulait cette putain de bestiole..."

Il fut très vite rejoint par ses coéquipiers, eux aussi fort heureux que la bataille soit arrivée à son terme. Effectivement, tous les soldats étaient complètement rincés suite à cette longue fuite suivie d'un affrontement homérique. S'ils devaient participer à une mission d'une telle dangerosité chaque semaine, voire chaque jour, ils risquaient d'y laisser leur peau ou de faire une crise de nerfs. Quoi qu'il en soit, les camarades du Bourreau l'aidèrent à se lever et à marcher vers le reste des troupes. L'ensemble des soldats ne tarda ainsi pas à se réunir au beau milieu du champ de ruines carbonisé qu'était devenu l'île.

"Sinon Ma'am Traoré, mais sauf vot' respect, si j'comprends bien qu'on tente de trouver quelque chose pour tataner les dieux, ce serait sympa qu'ça n'implique pas d'nous envoyer dans des traquenards improbables." lança Arnold à sa supérieure, passablement contrarié malgré l'allégresse d'être toujours vivant.

"Ouais, j'espère qu'au moins on aura pu faire avancer les choses..." renchérit Robert. "Ce serait déjà ça de gagné pour tous ceux qui se sont fait buter durant cette galère."

"Je sais qu'on est payés pour le risque, mais faut avouer que niveau bourbier cataclysmique bon à flinguer tous les effectifs, ça se pose !" ajouta Doyle.

Passée la joie de la victoire si âprement arrachée aux entités extra-planaires, la vision des nombreux agents tombés au combat ne pouvait que se rappeler à eux. Cette opération avait été de loin la plus meurtrière depuis que les cinq larrons avaient intégré les forces de Firmament, même en comptant le premier déploiement de l'escouade Kazanski, qui avait coûté la vie de Lootah. Néanmoins, ce qui intéressait l'Exécuteur n'était pas de savoir si le sacrifice des militaires allait être honoré, mais si cela lui permettrait d'accéder aux secrets les plus précieux des organisations gouvernementales. L'heure d'accomplir ce pour quoi il était venu sous le pseudonyme de Vitold allait bientôt sonner...

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La cacophonie des hurlements et des explosions avait fait place à un silence assourdissant que ne venaient même pas perturber le bruit du vent ou les cris des oiseaux de mer. Les secondes s'étirèrent, interminables après l'agitation fiévreuses de ce combat dantesque. Encore chargés à bloc d'une adrénaline dont ils ne savaient plus que faire, les rares soldats encore capables de se tenir debout déambulaient sans but tandis que même les blessés oubliaient un instant leur douleur face à ce calme soudain.

Le moment passa lorsque Vitold, la cible-même des assauts incessants du monstre, prit la parole et brisa le sort. Le son de dizaines de voix fit son retour sur les ondes alors que les échanges reprenaient entre les scientifiques du QG, les agents de terrain et les marins des navires de guerre. Mélissa et Johnson prirent également part aux conversations malgré leurs propres blessures car il y avait fort à faire pour organiser l'après-bataille. La française avait été particulièrement amochée mais elle avait de la chance dans son malheur, ses poumons n'avaient pas été perforés par ses côtes brisées ; elle restait cependant incapable de se relever et il lui faudrait rester statique jusqu'à ce qu'un médecin puisse venir s'occuper d'elle. Ce ne serait pas pour tout de suite, il y avait des urgences plus pressantes et il lui faudrait pour l'instant se contenter d'une injection d'antidouleurs administrée à distance.

« Vos remarques sont dûment notées. » répondit-elle lorsqu'Arnold, puis Robert et Doyle la contactèrent alors qu'elle commençait à se détendre du fait du cocktail d'analgésiques. « Pour notre défense, nous étions opposés à l'idée d'envoyer des humains dès la première mission... mais les actions des dieux nous ont forcé à revoir notre calendrier. »

« Si ça peut vous rassurer, après un tel désastre je pense que nous n'aurons aucun mal à convaincre les hautes instances de revenir aux drones pour les prochaines missions. » intervint le nippon. « Je sais bien qu'il faut prendre des risques dans ce métier mais il y a des limites... »

« Amen. »

Les mercenaires avaient tout à fait le droit d'être en colère après un tel fiasco. Ils avaient dû laisser tomber la mission d'exploration, leur base de départ était en ruines, leur matériel en grande partie détruit. Ils avaient perdu nombre de loyaux soldats, ils ne savaient même pas si la faille dimensionnelle serait toujours exploitable après ce qu'ils avaient fait subir à la trame spatio-temporelle locale... et il était encore trop tôt pour dire si les fruits de cette entreprise seraient oui ou non à la hauteur du terrible sacrifice de cette journée. La simple idée qu'ils aient pu perdre autant de gens, ajouter autant de pierres au mémorial des anonymes pour rien leur était insupportable et suffisait à elle seule à doucher l'enthousiasme de leur victoire avant même qu'il ne commence à s'exprimer.

Ayant fait tout ce qu'il avait pu pour stabiliser le colosse muet, Johnson se releva et embrassa la dévastation environnante du regard. L'alliance n'était pas un endroit pour les gens qui aimaient se bercer d'illusions, quoi que puissent en penser ceux qui se moqueraient de leur insistance à vouloir s'opposer aux factions divines en dépit du gouffre les séparant de ces dernières, aussi était-il important de mettre en évidence la leçon de cette tragique aventure.

« Professeur Ashtear... combien d'autres plans d'existence et de réalités alternatives nos Agences ont-elles observé, en comptant celle-ci ? »

Cette journée marquait la première fois que les Agences ménageaient leur propre chemin vers l'inconnu mais elles avaient connaissance de bien d'autres mondes, de voies ouvertes par d'autres entités ou groupes d'intérêts... la dimension d'origine de Czernobog par exemple, différente du lieu froid et mort dans lequel ils avaient débarqué et où tout était promptement parti en vrille. Il ne s'attendait pas à recevoir une réponse, et pourtant la responsable scientifique de la mission semblait avoir deviné – et approuvé – ses intentions.

« Onze mondes, tous habités par des formes de vie hostiles dotées de facultés parapsychiques. »

Onze sur des millions, si les hypothèses des spécialistes en la matière s'avéraient correctes. Il n'avait pas besoin de s'entendre dire qu'il y avait un énorme biais de sélection à l’œuvre, que ces contacts relevaient de l'anecdote et étaient statistiquement insignifiantes, mais il n'en restait pas moins que chaque fois qu'ils avaient posé les yeux – même indirectement – sur un autre monde, celui-ci était systématiquement, violemment, désespérément hostile à la vie humaine. Ils auraient pu se débrouiller sans peine s'ils n'avaient eu à faire face qu'à des bêtes féroces, des pathogènes d'outre-espace et des conditions climatiques extrêmes mais pourquoi fallait-il toujours que ces endroits regorgent d'abominations aux pouvoirs surnaturels ? Peut-être qu'un jour leur exploration des profondeurs du cosmos les amènerait à découvrir un lieu plus accueillant mais en attendant il leur fallait – comme toujours – opérer sur la base la plus pessimiste possible.

« Onze mondes, tous hantés par des créatures de cauchemar. Coïncidence ou non, il nous faut considérer la possibilité que la Terre soit en fin de compte le meilleur des mondes possibles pour l'espèce humaine. » poursuivit Mélissa, morose : il y avait de quoi, les implications d'une telle conjecture étaient terrifiantes à plus d'un égard. Vu l'état de la Terre, réfléchir deux secondes à cette éventualité devrait suffire à plonger n'importe quel individu sain d'esprit dans des abîmes d'angoisse existentielle. « Ça veut dire que si les Saints échouent et que nous échouons à notre tour, l'humanité sera à la merci des dieux et de leurs séides. Nulle part où se réfugier, pas de seconde chance. »

Ce n'était assurément pas comme cela qu'on remontait le moral des troupes, mais les enjeux de leur lutte n'avaient peut-être jamais été aussi flagrants. Les nations du monde n'avaient pas créé les Agences que pour flatter leur ego ou étendre leur influence, elles l'avaient également fait car il en allait de leur survie pure et simple. Cela valait bien la peine de prendre quelques risques... à condition que ceux-ci restent mesurés. Et à propos de risques, les équipes médicales commençaient à arriver, à pied, par bateaux ou par les airs mais toujours totalement isolées du reste du monde dans leurs combinaisons hazmat. Les officiers revinrent immédiatement aux préoccupations du moment.

« Tout le monde passera par la case décontamination puis sera placé en quarantaine jusqu'à ce que les spécialistes soient sûrs et certains qu'aucun d'entre vous n'a été compromis par cette chose. D'ici-là personne ne retire son équipement sans l'accord des toubibs. » annonça l'ingénieur, prêt à envoyer la vidéo de ce qui était arrivé à Archavine à quiconque contesterait cet ordre. En parlant d'Archavine, un hélicoptère se plaça au-dessus de lui en vol stationnaire et abaissa un brancard relié à un treuil ; un soldat russe arriva pour aider Johnson à placer le colosse inconscient sur la civière.

« Vous croyez qu'il va s'en sortir ? » demanda l'américain en contemplant son œuvre, les restes mutilés du bras du sergent.

« Il n'a vraiment pas de chance avec cette île... » fit le soldat en constatant également l'absence du membre de son supérieur avant de répondre à la question. « Ne vous en faites pas pour ça. On peut le réparer, il a déjà vu pire. »

Il tapota son casque et l'ex-Navy Seal frissonna en repensant au précédent assaut sur Diomède, à la blessure qui avait failli coûter la vie au géant à l'époque, celle qui combinée au savoir contre-nature de l'Agence russe lui avait donné ses pouvoirs en échange de son humanité. Il n'était pas sûr de vouloir savoir ce qu'ils lui feraient pour restaurer son plein potentiel combatif cette fois...

Un second hélicoptère vint se positionner au-dessus des mercenaires pour procéder à leur exfiltration. Ils avaient bien mérité de se reposer mais il restait une dernière chose à régler avant cela.

« Kazanski, excellent travail. Je suis désolé de devoir vous dire ça mais préparez-vous à des examens intensifs et à un débriefing en profondeur, nous devons absolument savoir pourquoi ce monstre tenait tellement à s'en prendre à vous, au point d'ignorer des proies beaucoup plus faciles. »
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Tout le monde s'organisait pour le départ, tandis que les scientifiques échangeaient entre eux et avec les officiers sur ce qu'ils avaient pu tirer d'utile de ce merdier monumental. Traoré et Johnson, comprenant sans doute à quel point ils avaient mis leurs troupes dans la mouise, accueillirent favorablement les complaintes des mercenaires. Au moins cela voulait peut-être dire que les pontes de Firmament allaient éviter d'échafauder des missions suicidaires de ce genre à l'avenir. En plus des soldats tués lors de cette expédition, Archavine en était sorti très mal en point, bien qu'il soit difficile de s'en rendre compte tant il était peu communicatif. Des hélicoptères avaient d'ailleurs été acheminés jusqu'ici pour transporter les blessés et le reste des militaires. Hélas, ils ne pourront guère bénéficier de leur mobilité avant un moment, étant confinés en décontamination et en quarantaine le temps que les experts vérifient qu'aucun élément dangereux ne leur échappe.

Le coup du sort semblait s'acharner tout particulièrement sur Vitold, qui avait apparemment droit à une série supplémentaire d'examens comparé à ses camarades. Le fait que Czernobog se soit mis à cibler spécifiquement le Bourreau n'était pas passé inaperçu aux yeux de sa hiérarchie, le mettant ainsi dans une position compromettante. Même après ses attaques toutes plus vicieuses les unes que les autres, cette saleté de monstre n'avait pas trouvé mieux pour l'enquiquiner que de se comporter comme un pot de colle ! L'Exécuteur devra la jouer fine s'il ne voulait pas être démasqué lors de l'interrogatoire ou des autres investigations sur sa personne.

"Pardon ?!" rugit-il, feignant une surprise mêlée à une colère sincère. "Vous vous rendez compte que j'ai frôlé la mort et que j'ai dû servir d'appât à cette horreur ?! Après tout ça, vous pourriez avoir la décence de me lâcher la grappe ! Qu'est-ce que vous voulez que je sache sur ce qu'il se passe dans l'esprit tordu de l'autre saloperie ?!"

Ses cinq compères intervinrent pour le calmer et éviter que l'excitation du combat ne finisse par exploser à la figure de Johnson. Il ne faudrait pas non plus que ce dernier s'énerve et active la bombe implantée dans le corps de Vitold en guise de punition. Le Russe fit mine d'abandonner et partit avec ses collègues en grommelant des injures entre ses dents. A partir de ce moment, la manière dont il allait conclure son infiltration se partageait entre deux éventualités : soit il allait réussir à tromper ses supérieurs et à continuer son espionnage, soit il allait être grillé et se voir obligé de détruire les installations des Agences dont il avait connaissance. Il voulait éviter si possible d'avoir à commettre un carnage de sitôt, étant donné qu'il n'avait pas encore acquis les secrets les plus capitaux de Firmament et ses alliés.

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Ni l'américain ni la française ni aucun autre des officiers présents n'auraient laissé passer le coup de sang du mercenaire en temps normal cependant le code de discipline des Agences était différent de celui de l'armée, plus rigide sur certains points et plus souple sur d'autres en raison de la nature et de la composition si particulières de ces organisations. Les états de service de Kazanski étaient exemplaires, aussi pouvaient-ils se permettre de pardonner ce moment d'énervement dans des circonstances des plus stressantes... sans pour autant l'oublier. L'alliance prenait soin de ses agents, surtout les éveillés, mais il y avait des bornes à ne pas dépasser.

« Nous avons tous frôlé la mort, Kazanski. » répliqua Mélissa depuis l'endroit dont elle n'avait plus bougé depuis que Czernobog l'avait envoyée voler comme une poupée de chiffon. Toujours adossée au rocher qui s'était fendu lorsqu'elle s'y était écrasée, fracassant ses os au passage, elle balaya le champ de bataille du regard. Si elle se montrait compréhensive, elle n'allait toutefois pas laisser l'auxiliaire s'en tirer sans réprimande, même si le simple fait de prendre la parole réveillait la douleur dans chaque partie de son organisme.

« Certains ont même fait plus que la frôler. » ajouta-t-elle en désignant les cratères entourés de lambeaux de chair, d'os, de tissu et de métal épars, là où leurs soldats étaient morts avant d'être ramenés à un pervers semblant de vie par l'abomination. Là où les frappes d'artillerie avaient réduit leurs corps en charpie sous les yeux de leurs frères d'armes. Et encore, pour ceux-là au moins il restait encore quelque chose à enterrer ; les dépouilles de ceux qui étaient tombés dans cet autre monde y resteraient probablement à jamais. « Soyez assuré que nous ferons tout pour guérir vos blessures et que vous serez plus qu'adéquatement récompensé pour votre performance et votre prise de risque. Une promotion très certainement, alors soyez content d'en être sorti relativement indemne et ayez la décence de faire votre devoir jusqu'au bout. »

Plus diplomate, Johnson intervint pour couper court à cette discussion et passer à autre chose : « C'est justement parce que l'autre saloperie comme vous dites a passé son temps à vous coller aux fesses en négligeant d'autres cibles potentielles que nous pensons que vous pouvez avoir perçu quelque chose qui nous a échappé. »

Ils passeraient au crible tous les enregistrements du combat bien sûr, y compris ceux pris par les caméras de la combinaison du russe mais il y avait des limites aux capacités de l'équipement électronique. Il ne percevait pas les auras pour commencer, et même les Timur avaient leurs lacunes.

« Et peut-être que ce que vous avez ressenti nous aidera à déchiffrer son esprit tordu. » reprit Mélissa en achevant de retourner les mots du moustachu contre leur auteur. Les théopsychologues diraient sans doute que cette paire de créatures mutilées, affolées et abâtardies n'étaient pas représentatives de leur engeance, qu'il ne faudrait pas s'attendre à ce que l'étude de quelques minutes de combat leur permette de percer les secrets de la psyché de leurs congénères... Ils disséqueraient néanmoins la moindre information glanée des observations du russe car toute nouvelle bribe de connaissance était toujours bonne à prendre.

Les blessés les plus urgents venant d'être acheminés là où ils pourraient recevoir un véritable traitement, les hélicoptères revinrent pour transporter le restant du contingent. L'un d'eux se positionna en vol stationnaire à quelques centimètres du sol non loin des mercenaires tandis que la française était hélitreuillée à bord d'un autre appareil. Une fois leur cargaison embarquée, ils se dirigèrent vers un navire qui était déjà en train d'être reconverti en bâtiment de quarantaine, une combinaison de forteresse, de navire-hôpital et de laboratoire flottant. Leur mission avait violemment été interrompue, ils n'avaient pu ramener qu'une quantité insignifiante d'échantillons de cet autre monde mais ce n'était pas une raison pour qu'ils abandonnent leur but premier : faire reculer les limites du savoir humain.

Les véhicules volants se posèrent dans la soute du navire, qui fut hermétiquement scellée derrière eux, les coupant brusquement de la lumière du soleil. Les passagers capables de se déplacer par eux-mêmes furent séparés des invalides puis menés à travers sas, passages stériles et dispositifs de décontamination – essentiellement des douches chimiques suivies d'une exposition à un rayonnement ultraviolet intense –, plusieurs portes blindées se refermant dans leur dos pour les isoler tous – officiers comme simples soldats – dans le secteur sécurisé où ils passeraient les prochains jours, voire les prochaines semaines jusqu'à ce que les spécialistes soient sûrs qu'ils ne posent aucun danger pour le monde extérieur. L'endroit avait été équipé de toutes les aménités nécessaires pour rendre leur séjour supportable mais il n'en restait pas moins une geôle médicalisée.

La pièce dans laquelle le russe fut conduit contenait en plus de l'équipement médical un matériel qui permettrait de procéder à des examens autrement plus poussés que ceux visant simplement à détecter une éventuelle contagion : il se pourrait toujours que ces machines aident les chercheurs à trouver les réponses à leurs questions même si le mercenaire n'avait aucune idée de la raison pour laquelle l'aberration lui avait porté un tel intérêt. S'y trouvaient également plusieurs personnes vêtues d'un exosquelette hazmat ; l'une d'elles fit un signe de main amical au nouvel arrivant.

« Bonjour, agent Kazanski. » entama une voix féminine. « Si vous voulez bien prendre place, nous allons immédiatement commencer l'examen médical. Dans le même temps, nous vous demanderons de nous décrire très précisément tout ce qu'il s'est passé, tout ce que vous avez ressenti et tout ce qui vous est passé par la tête lors de la bataille. Toutes nos excuses pour cette hâte mais nous préférons procéder tant que vos souvenirs sont encore frais. »
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Ces satanés officiers avaient décidément un sacré culot pour ne pas comprendre qu'ils devraient mieux apprécier le fait que Vitold, pourtant un de leurs meilleurs éléments, soit encore en vie après la galère qu'il avait endurée. Que d'autres militaires soient morts durant cette mission devrait justement leur rappeler qu'ils avaient été sur le point de le perdre définitivement. A croire qu’ils ne faisaient pas autant attention à leurs ressources qu’ils le prétendaient, ce qui expliquerait probablement la raison pour laquelle ces abrutis du haut commandement ont eu une idée d’expédition aussi fumeuse. Ces andouilles passaient leur temps à échafauder des plans obscènes de stupidité et après ils lui reprochaient son indécence ?! C'était l'hôpital qui se foutait de la charité ! Le Bourreau avait des choses plus importantes à faire au sein de Firmament que de servir de bête chair à canon, comme s'accaparer de juteux secrets bien gardés.

Une fois qu'il fut acheminé jusqu'à un navire posté à proximité de l'île, il fut séparé du reste des mercenaires et passa à la décontamination. L'Exécuteur fut ensuite emmené vers une pièce où l'attendaient des gugusses en combinaison intégrale, sans doute ceux qui étaient chargés de l'interrogatoire. Conformément aux instructions qui lui étaient données, il s'allongea sur une sorte de table d'opération et réfléchit à la première question qui lui avait été posée. Celle-ci était d'une simplicité enfantine et il pouvait même l'épicer un peu, bien qu'il n'en soit guère très fier. Manifestement, sa vessie lui avait fait défaut à force d'empiler avec intensité les émotions fortes durant un si bref intervalle de temps.

"Vous voulez que je vous décrive tout ça ?" maugréa Vitold. "Je peux vous dire que lorsque nous étions dans la caverne, j'ai ressenti quelque chose de profondément glacé... Vous vous imaginez avoir une sorte de pieu de givre fantôme qui s'enfonce dans votre postérieur ? Ou une sorte de langue affreusement froide qui vous lèche en un éclair la colonne vertébrale alors qu'en fait, vous avez l'impression paradoxale qu'un serpent de glace vous remonte lentement l'échine ? Vous pouvez demander à mes coéquipiers, je suis sûr qu'ils ont eu la même expérience que moi... J'espère que vous comprendrez pourquoi j'étais très vocal sur le fait d'avoir réchappé de peu à la mort après avoir vécu ça ! Vous ne voulez surtout pas mourir avec une telle peur accrochée au ventre, croyez-moi. Histoire de vous donner un ordre d'idée, c'est un peu comme se faire torturer avant d'être finalement achevé de la pire manière qui puisse être conçue."

Il renifla ensuite bruyamment et fit une pause afin de rassembler ses souvenirs et ses idées. Le Russe émit alors un grognement puis continua son récit d'une voix traînante et fatiguée :

"Quant au reste, bah... J'ai hésité entre tirer dans le tas jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien et m'enfuir, mais très honnêtement j'ai préféré me barrer comme on me l'avait ordonné. Quand on a un minimum de neurones, on se rend compte qu'il vaut mieux déguerpir au lieu d'essayer d'exploser tous les ennemis au railgun, surtout que j'avais déjà la trouille. Autant dire que j'ai passé le reste du temps à flipper, à m'énerver et à remuer toutes sortes d'idées dans ma tête pour tenter de me sortir de ce merdier. De ce côté là, on ne peut pas le nier, la drogue ça aide beaucoup en cas de grosse panique."

Il s'arrêta de nouveau pour aviser son entrejambe d'un air hésitant et laissa planer un silence plutôt gênant. Avant que cela ne s'éternise trop, il poursuivit son propos avec cette remarque incongrue :

"En parlant de ça, j'ai encore un doute à ce sujet mais je crois que je me suis pissé dessus... Vous me le confirmez ou c'est juste une mauvaise impression ?"

Pourquoi est-ce que le redoutable guerrier au service de l'Empereur Hadès, Seigneur des Enfers, s'était-il rabaissé à un tel niveau ? Même lui ne pouvait ni se l'expliquer ni y croire à ce stade. Cela pouvait éventuellement se justifier par sa forte consommation de drogues et autres médicaments louches, qui avaient un effet passablement désinhibant sur son cerveau plus qu'éprouvé. En attendant, Vitold aura probablement besoin d'un pantalon et d'un caleçon de rechange, surtout avant de rejoindre son escouade. Il ne s'agirait pas non plus de jeter ce qu'il lui restait de fierté par-dessus la fenêtre...

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Les médecins n'attendirent pas que le mercenaire ait terminé de narrer son récit pour entamer la procédure, en commençant par les tests les moins invasifs. Palpations, examens visuels, échographies, scanners divers et variés, vérification des réflexes... le russe était heureusement en relativement bon état comparé à certains de ses collègues, ils ne décelèrent aucune blessure critique réclamant des soins intensifs et urgents. Ils se contentèrent de panser les plaies, de remettre en place ce qui devait l'être, d'administrer un ou deux médicaments et de poursuivre leurs examens. Leurs actions – leurs attouchements – donnaient en tout cas un certain relief à son histoire, lui qui parlait justement de cette intrusion qu'il avait ressenti en étant confronté à la monstruosité initiale. Nul ne fit cependant la moindre remarque ni ne se laissa aller à trahir un quelconque amusement face à la manière on ne peut plus crue dont il relatait le cours des événements : il fallait apprendre à compartimenter dans ce métier, à garder son calme en toutes circonstances... et même si cela n'avait pas été le cas, personne n'avait le cœur à rire après une telle débâcle.

« Je vois. Merci pour cette description imagée. » fit simplement l'interlocutrice principale en prenant des notes à l'aide d'une tablette et d'un stylet. « Très intéressant, lors de sa dernière visite dans notre dimension Czernobog inspirait une impression assez différente de celle de cette autre entité que vous avez rencontré dans l'autre monde. Ceux qui étaient présents à ce moment ont décrit cette expérience comme une sensation d'être disséqués vivants, couche après couche. Dépecés tout d'abord, puis la sensation progressait au niveau des muscles, des organes, du système nerveux lui-même... Une impression purement subjective sans rapport avec l'état physique des sujets, nous pensions qu'il s'agissait d'une sorte d'attaque psychique mais nous avons peut-être fait fausse route. »

Elle ajouta encore quelques observations tandis que l'un de ses assistants demandait à Kazanski de ne plus bouger ni parler le temps qu'ils scannent son cerveau deux fois, la première normalement et la seconde alors qu'il utilisait ses pouvoirs.

« Quant à votre autre réaction, je dois hélas confirmer que ce n'était pas qu'une impression. N'ayez pas honte, c'est tout à fait normal, vous n'êtes pas le premier à être ainsi débordé d'émotions et vous ne serez sûrement pas le dernier. » poursuivit-elle avec un détachement clinique, confirmant avec le reste du personnel – dont les membres émirent cette fois de modestes commentaires concernant l'effet des drogues et du froid sur la vessie pour essayer de préserver un tant soit peu l'amour-propre du mercenaire – qu'ils lui avaient bien apporté une tenue de rechange. On lui en aurait fourni une de toute façon, c'était indispensable puisqu'il avait dû se délester de son uniforme d'origine lors de la phase de décontamination et que celui-ci serait détruit après analyse.

En parlant d'analyses, les carabins passaient maintenant à la deuxième série de tests, plus approfondis : prélèvements de fluides corporels et endoscopies assorties. Il faudrait poser les questions importantes avant que la pose des sondes ne rende la prise de parole impossible.

« J'ai encore trois questions pour le moment. Premièrement : pensez-vous avoir fait quelque chose dans cet autre monde qui aurait pu vous désigner comme cible ? Une action spécifique, un contact avec un objet ou un être particuliers ? Deuxièmement : pouvez-vous me décrire l'aura de la créature, une fois celle-ci arrivée dans notre monde et absorbée par Czernobog, en vous concentrant en particulier sur les changements ressentis lorsqu'elle s'est lancée à votre poursuite ? Troisièmement : comment vous sentez-vous maintenant, physiquement et psychologiquement ? Y a-t-il une différence par-rapport à l'avant-mission, au-delà des blessures et de l'adrénaline bien sûr ? »
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Au vu de leurs réactions, ces andouilles en hazmat paraissaient favorablement réceptives au récit des événements que Vitold leur fournissait. Les mésaventures autour de sa vessie avaient manifestement réussi à le rendre plus persuasif dans son propos. Il semblait que le fait de se pisser dessus soit normal dans ces circonstances, ce qui aidait le Russe. Toutefois, les investigateurs étaient loin d'avoir terminé de le cuisiner et repartirent à la charge avec trois questions elles-mêmes accompagnées de sous-questions de l'ordre du détail. Il lui fallait donc y répondre sans mentir de façon trop évidente, notamment en essayant d'éviter les affirmations trop tranchées. Comme ces excités en combinaison avaient balancé beaucoup d'interrogations d'une traite, le Bourreau prit le temps de réfléchir à ce qu'il allait bien pouvoir répliquer.

"Pour le premier point, il est possible que cette créature ait remarqué que j'étais le chef de mon équipe." dit-il finalement. "Et comme mon escadron était le premier à avoir pénétré dans la caverne où cette chose devait reposer, elle a peut-être décidé de s'acharner sur moi en priorité."

Ce n'étaient que des hypothèses, mais cela suffisait pour ce que voulait en faire Vitold, c'est-à-dire de simples os à ronger. Quant au reste des questions, ce n'étaient que des mondanités et des impressions faciles à restituer. Néanmoins, les agents en hazmat demandaient de lui une quantité de détails un peu superflue pour ce qu'ils pouvaient rapporter en réalité.

"Quant au reste, je dois vous dire que c'est devenu pas mal confus dans ma tête vu à quel point la situation a dégénéré." continua le Bourreau. "C'est assez compliqué de se focaliser sur l'aura de cette saloperie quand celle-ci s'acharne sans cesse sur vous, vous comprenez ? Mais si vous voulez que je vous raconte ce que j'ai ressenti grosso modo, c'était une énergie qui enveloppait tout le périmètre, à la fois lourde, poisseuse et agressive. Une fois qu'elle a fusionné avec Czernobog, il me semble qu'elle s'est mise à dégager une agressivité bien plus appuyée qu'auparavant. En tout cas, c'est l'impression que j'ai eu, du coup il fallait vraiment que je me concentre afin de repérer clairement l'aura grouillante de cette abomination avec mon cosmos. Autant dire que ce n'était pas de la tarte étant donné qu'elle n'arrêtait pas de se déchaîner dans tous les sens, jusqu'au moment où elle a fini par être réduite à l'état d'amas de chair en décomposition seulement doté d'un misérable cosmos faiblard et décrépi."

Il s'arrêta quelques instants de parler pour rassembler ses pensées avant de répondre à la troisième question. Cette dernière était particulièrement débile et inutile, surtout que ces guignols pouvaient se rendre compte d'eux-mêmes que l'Exécuteur en avait ras le bol de ces bêtises. Décidément, les enquêteurs étaient sacrément coincés et bien trop minutieux s'ils jugeaient pertinent de poser ce type d'interrogation.

"Comment je me sens physiquement et psychologiquement ?" soupira un Vitold exaspéré. "Là, je suis complètement vanné et encore très énervé après tout ce qu'il s'est passé. Avant de commencer la mission, j'étais relativement calme mais quelque peu tendu et anxieux en même temps. Toutefois, je ne m'attendais pas à ce que cette expédition à la con soit aussi suicidaire et atteigne un niveau de dangerosité aussi aberrant ! Je ne comprends pas ce que nous avons pu tirer d'utile d'une boucherie pareille et pourquoi j'ai gaspillé ma journée à servir de chair à canon pour une pantalonnade de ce genre ! Ecoutez, je sais que je devrais être heureux de ne pas m'être fait tuer, mais excusez-moi si j'ai l'impression qu'on s'est foutu de ma gueule avec cette sinistre blague et d'être en colère à cause de ça ! Si je suis en rogne, c'est bien parce que j'ai failli clamser comme les autres au cours d'une expédition absolument suicidaire !

Il n'avait en vérité rien à cirer des vies des militaires trépassés durant l'opération, sauf qu'il ne pouvait que reconnaître qu'il s'agissait là d'un lamentable gâchis. Il était probable que les officiers de Firmament parviennent à le détromper, pourvu qu'ils l'initient à leurs projets si secrètement gardés. Si les Agences étaient arrivées à tirer quelque chose de substantiel suite à leur confrontation face à Czernobog et la seconde entité, il était possible qu'elles tentent de le dissimuler au troufion lambda. Le Spectre avait besoin d'une promotion et d'être inséré dans la boucle des manigances de l'organisation gouvernementale, car son rôle d'espion l'exigeait.

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La silhouette poursuivit sa prise de notes sans se préoccuper de l'irritation croissante du mercenaire. Il pouvait bien penser ce qu'il voulait de la pertinence de leurs questions, ça n'empêcherait pas les chercheurs de se montrer exhaustifs. Après tout, le diable avait l'art de se cacher dans les détails et une information crue inintéressante pouvait se révéler cruciale. Les conjectures qu'offrait le russe quant aux raisons du comportement de la créature semblaient improbables mais seraient examinées avec toute la considération nécessaire avant d'être rejetées ou non par les spécialistes.

Sa description factuelle des événements par contre était incontestablement importante : ce n'était pas tous les jours qu'ils pouvaient observer – indirectement hélas, ne pas pouvoir percevoir d'eux-mêmes leur objet d'étude et devoir systématiquement s'en remettre aux sens d'un tiers était l'une des grandes frustrations de leur métier – le fonctionnement d'une divinité... ou créature apparentée dans le cas présent. Ils ne se servaient pas du terme « entité théopotente » plutôt que « Dieu » par pédanterie ou esprit de rébellion puéril mais dans un souci de rigueur scientifique : il y avait les Dieux proprement dits et tout un panorama d'entités partageant certaines de leurs caractéristiques et facultés. Ces dernières pouvaient les renseigner sur la nature des premiers, tant qu'ils gardaient leurs différences à l'esprit.

Et quels renseignements Czernobog et son congénère – toujours dépourvu de nom de code – leur avaient-ils livrés ! La relative vulnérabilité de leur essence face à l'effet guillotine, les capacités et limites de leur pouvoir de régénération, le lien entre leur état physique et leur niveau de puissance parapsychique, leur capacité à ressentir des émotions proches de celles des humains, la confirmation de l'existence du phénomène de cannibalisme spirituel, la façon dont une porte dimensionnelle pouvait être maintenue ouverte de force ou redirigée vers une destination différente... L'alliance aurait des difficultés à confirmer que les mêmes règles s'appliquaient aux Dieux, pour des raisons évidentes, mais ce savoir trouverait mille et une applications dans d'autres domaines. Les données récoltées par la batterie de capteurs disséminés sur le champ de bataille occuperaient leurs scientifiques pendant des mois, voire même des années. Il leur appartenait maintenant de transformer l'indubitable fiasco militaire qu'était cette opération en profit de long terme. C'était la meilleure manière d'honorer toutes ces vies perdues, de donner un sens au carnage.

« Ce que vous ressentez est très compréhensible, et je peux vous assurer que vos supérieurs partagent votre opinion. Des têtes vont tomber, à n'en pas douter. » acquiesça l'interrogatrice après que Kazanski ait terminé sa diatribe. « Toutefois, vous n'avez pas affronté le danger pour rien. Vous et vos camarades, vous nous avez apporté des informations que nous n'aurions jamais obtenues en une décennie d'études théoriques. Vous avez été témoins de l'agonie du genre de monstres que l'humanité a toujours cru invincibles. Mieux, vous avez prouvé qu'il était possible de les combattre sans onction divine ou armure antédiluvienne. »

Ils avaient même une méthode maintenant. Une méthode très peu pratique à laquelle il faudrait trouver des alternatives plus raisonnables mais une méthode quand même. Un chemin – certes étroit et sinueux – là où ne se trouvait autrefois qu'un obstacle impénétrable.

« En tout cas si vos ordres vous révoltent autant, je ne peux que vous conseiller de continuer dans cette voie ; il se pourrait que vous finissiez par vous retrouver en position d'y changer quelque chose. »

L'augmentation des effectifs des Agences, combinée à la fin de la période d'acclimatation des mercenaires ainsi qu'aux pertes des opérations récentes résultaient en un besoin pressant de nouveaux officiers. Le russe avait plus d'une fois fait la preuve de ses qualités de leader et de ses compétences de combattant, il n'avait pas flanché face à Czernobog... ce n'était pas à elle de décider ou même d'émettre une recommandation mais il était possible qu'il reçoive une promotion. Leurs auxiliaires ne pouvaient plus être considérés comme des nouvelles recrues, pas après ce qu'ils avaient subi à Svalbard, à Stepnogorsk, à Cité-Soleil, à Alep, sur une trentaine d'autres champs de bataille depuis les débuts de cet étrange partenariat et maintenant à Diomède.

« C'est tout pour aujourd'hui. » conclut-elle en se relevant et en saluant son interlocuteur d'un signe de tête. « Je vous laisse à vos derniers examens ; ils seront pratiqués sous anesthésie, vous n'aurez pas à craindre d'inconfort supplémentaire. Merci encore pour votre courage et votre coopération. »

Une porte coulissante s'ouvrit vers l'un des autres secteurs de quarantaine et l'interrogatrice quitta la salle, abandonnant Kazanski aux bras de Morphée – et aux outils des carabins – tandis qu'elle se dirigeait vers son prochain débriefing. Il y avait encore de précieuses informations à extraire des participants à l'opération pendant que les équipes de nettoyage arpentaient le site du massacre à la recherche du moindre fragment pouvant satisfaire la curiosité sans bornes des scientifiques.
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