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Mon âme vogue silencieusement,
Sur cet océan de doutes latents.
Mon cœur palpite inlassablement,
Au gré de nos amours accablantes.
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Le contremaître prenait des photographies et traçait quelques lignes cotées sur une feuille au grain épais. Les travaux avaient été repoussés sur demande express des services administratifs du Sanctuaire, sur avis d’un grand ponte à ce que les rumeurs laissaient entendre. Le maître d’œuvre avait été autorisé à effectuer quelques relevés durant un créneau court et bien défini, afin de pouvoir planifier en amont la restauration devant débuter le mois suivant. Les professeurs et élèves avaient reçu congé jusqu’à la fin des travaux, des vacances inopinées accueillies avec enthousiasmes par certains et avec inquiétude par d’autres. L’académie des Saints demeurait donc totalement déserte, le silence l’enveloppant seulement rompue de temps à autres par le vent s’engouffrant entre les colonnes de l’édifice. Une fois son travail achevé, l’artisan salua l’homme au teint pâle assis sur une rangée de gradins miraculeusement intacte, puis quitta les lieux.

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Hakon effectuait la rétrospective de son arrivée dans la maison du Verseau : les choses auraient pu être pires… Il aurait pu être certes plus convenant avec les uns ou les autres, surtout avec la jolie demoiselle des Gémeaux, mais il avait jugé plus utile de s’affirmer d’entrée de jeu, quitte a susciter quelques frictions relationnelles qu’il pourrait toujours tenter d’adoucir plus tard. Il n’eût toutefois pas trop le loisir de s’attarder sur ses premiers contacts avec les chevaliers d’or. Le dénommé Phidias, administrateur en chef au service du Pope, lui apporta un dossier complet sur l’attaque de la Palestre. Ce qui l’étonna le plus fut la commanditaire de ce colis : la belle et colérique Eurydice.

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Enfin seul, Hakon repensait à son plan pour retrouver la trace du malfaiteur ayant causé tous ces dégâts physiques et matériel. Deux axes avaient finalement émergés de ses réflexions. Si l’un avait de grand chance de donner des résultats immédiats, le second était là en secours pour maximiser les chances de réussite dans cette entreprise.

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Le soleil illumine notre cœur,
Sublimant nos désirs mortels.
La lune berce notre destinée,
Révélant nos amours cachées.
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Les moindres détails du dossier avaient été mémorisés par le jeune albinos. Il avait également souhaité visionner les différentes vidéos disponibles de « l’incident ». Au regard de l’ensemble des indices et témoignages, et après substitution de sa propre psyché pour celle du forcené, l’ancien atlante avait finalement compris que le comportement de l’individu n’avait assurément pas été motivé par une quelconque tentative belliqueuse et coordonnée de l’île de la reine morte, mais plutôt par un ressentiment personnel accompagné d’un quelconque besoin de reconnaissance.

Stupidité que toute cette affaire…

L’ancien protecteur de l’océan arctique ne connaissait que trop bien la situation actuelle, ainsi la réputation du Sanctuaire. Cet évènement, bien que sans impact réel immédiat sur la sécurité du Sanctuaire, renvoyait un message bien trop négatif à qui voudrait bien l’entendre, laissant présager d’une vulnérabilité prête à être exploitée. S’il avait été bien souvent en désaccord avec les manières de Poséïdon, il avait toutefois pu observer que la dissuasion représentait un outil politique et militaire des plus efficaces. Cet évènement pourrait au final représenter une opportunité à saisir.

Le chevalier des glaces fut tiré de ses réflexions par l’arrivée d’un homme d’une taille des plus impressionnantes ; à n’en point douter un éveillé au regard de sa stature et de son assurance affirmée. Le personnage confirma d’ailleurs ce point sans trop ajouter au suspens.

- « Enchanté, Razal du Cancer. Je me nomme Hakon et je suis l’actuel porteur de l’armure d’or du Verseau. », répondit simplement et poliment le finlandais, tout en hochant la tête en réponse aux courbettes de son confrère.

- « N’ayant pas été présent lors de l’altercation, il vous sera sans doute plus utile de consulter le dossier monté par les services administratifs du Pope pour comprendre les tenants et aboutissants de cette affaire. », expliqua l’ancien atlante sur un ton tout à fait neutre.

Comme pour faire écho à ses dernières paroles, Hakon tendit la pochette contenant les documents afférents à cet incident à son homologue de la quatrième maison. Après tout, cet échange sera l’occasion de jauger les capacités et intentions de ce guerrier à la taille dépassant largement les normes de l’humain ordinaire.

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Virevolte la feuille au gré du vent,
Mimant la destinée de nos âmes.
Rugit le vent sur ces chaumières,
Balayant tout espoir de nos êtres.
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Le finlandais observait en silence son compère, pendant que ce dernier consultait le rapport de l’incident. La remarque précédente du géant amusa intérieurement le jeune homme, comme si l’avis du porteur du Lion représentait un poids quelconque dans l’acte qui allait se jouer : les évènements ayant ébranlé la Palestre représentaient évidemment une cause, un prétexte tout au plus, mais en aucun cas une conséquence. Les desseins de l’ancien Marina s’inscrivaient dans une trame autrement plus stratégique. Une inconnue persistait toutefois dans l’équation, une inconnue nommée Eurydice…

- « J’espère que notre ami de la maison du Lion se remet correctement de ses blessures. Quel qu’en fut le résultat, ce combat représentera une bonne expérience pour notre camarade. Concernant l’auteur de ce triste vacarme, je dois bien reconnaitre que son attitude n’est effectivement pas des plus honorables.  », acquiesça-t-il pour faire écho aux dires de son confrère, alors que ce dernier semblait absorbé par quelques réflexions intérieures.

Le jeune albinos ne jugea pas utile de répliquer aux éléments du rapport paraphrasés par le nouveau porteur du Cancer. Il se contenta de hocher la tête machinalement d’une manière se voulant empathique, alors que son mental était projeté sur les évènements à venir.

- «  Il est plus qu’évident que le dénommé Reagan n’est pas un séide de Thanatos. Déjà parce que cette manière d’œuvrer ne correspond en rien à leur modus operandi habituel, et ensuite parce que stratégiquement les enfers n’auraient aucun avantage à retirer de ce genre de manœuvre décousue de sens. Ce manque de subtilité ne peut être l’œuvre que d’un renégat freelancer ou d’un détracteur de l’île noire. », affirma sans grande passion le protecteur improvisé de la onzième maison du zodiaque.

- « Il est par contre peu probable que ces agissements soient articulés autour d’un quelconque plan visant à nuire au Sanctuaire. Quelle que soit ou non son obédience, l’individu a vraisemblablement agi de manière passionnée et non concertée, uniquement pour polir un égo surdimensionné et/ou se délester d’une frustration trop longtemps refoulée. Après tout, il s’agit là d’un prétendant chevalier en échec… », ajouta l’ancien porteur du Kraken à l’attention de son interlocuteur.

Razal semblait désireux d’apporter son concours pour la traque de l’étrange perturbateur. Multiplier les sources de recherche et de renseignement augmenterait à n’en point douter les chances de réussite de l'entreprise de recherche du fauteur de trouble, même si le chevalier des glaces imaginait que cette aide ne serait pas indispensable. La politesse dictait toutefois l’adoption d’une attitude courtoise, se manifestant par un signe de tête de la part du protecteur atlante en guise d’acceptation et de remerciement.

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Hakon consulta sa montre et alluma sa tablette : il serait bientôt l’heure…

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Tombent alors les étoiles,
Etendant un voile opaque.
S’éteignent tous les soleils,
Epandant une fatidique fin.
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Le dialogue entre le Cancer et le Verseau fut interrompu par une perturbation cosmique d’ordre dimensionnelle, une distorsion Ô combien familière permettant à une certaine jeune fille tout aussi familière de faire son apparition non loin des deux garçons. Hakon assista avec amusement à l’interminable échange entre ses pairs, si tant était que cette interaction sociale eût pu recevoir cette qualification. La délicieuse Eurydice se décida enfin à lâcher quelques mots à l’attention de l’ex Marina.

- « Dame Eurydice… Quel plaisir de vous revoir… si vite. », soupira-t-il en réponse aux salutations cordiales de sa consœur, tout en affichant un sourire forcé.

Il n’aurait pas le loisir de répondre aux provocations de l’impertinente, celle-ci s’orientant à la vitesse de l’éclair sur un autre sujet, plus intéressant au demeurant. Cette histoire improbable de vidéo trouvée sur un quelconque réseau social ou site de streaming n’inspirait que peu le jeune finlandais. Peut-être le grossier personnage et son comparse avaient-ils été localisés aux Etats-Unis, toutefois rien ne permettait d’attester qu’ils puissent encore être trouvés là-bas. Et quand bien-même, que ressortirait-il d’un affrontement dans de telles conditions , pas grand-chose hormis une vengeance mal exploitée.

- « Puisque vous semblez apprécier les vidéos, il est très exactement dix-huit heures zéro zéro. Je ne puis que trop vous suggérer de consulter les news. Prenez donc ce terminal ! », conseilla le jeune albinos en tendant une tablette mobile à la disciple de Gareth.

Les consignes du stratège d’Atlantis avaient été très claires lorsqu’il avait confié son courrier à l’intendance du Sanctuaire. Le point de non-retour venait d’être atteint. La plupart des groupes de communication mondiaux venaient d’interrompre leur programme pour diffuser un flash d’information spécial, puis commenter, analyser, ou encore s’adonner tout autre activité journalistique sans grand intérêt en général pour le monde des éveillés.

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« Citoyens du monde,

Le Sanctuaire d’Athéna a récemment subit une attaque d’une rare violence de la part d’un éveillé dissident. L’auteur de cet incident, un ancien aspirant chevalier en échec, se nomme Bradley Veagan et est accompagné d’un acolyte marginal non éveillé. Il a porté atteinte au centre de formation du Sanctuaire, blessant lâchement des enfants sans défense, ainsi qu’un chevalier venu s’interposer, lequel était malheureusement diminué par un combat récent pour préserver la sécurité du monde.

Cet individu est incontrôlable et d’une extrême dangerosité. Aussi est-il conseillé aux différentes autorités des différents pays du monde de ne pas tenter d’intercepter le détracteur. Aussi est-il conseillé à chaque citoyen du monde d’éviter toute interaction volontaire avec le détracteur. Aussi est-il conseillé à tout un chacun de se tenir à distance respectable du détracteur.

Le Sanctuaire a d’ores et déjà mis en place un centre d’appel gratuit afin de recueillir tous les renseignements pouvant permettre de localiser et de maîtriser le danger public nommé Bradley Veagan. Toute information avérée permettant au service d’ordre du Sanctuaire de retrouver ou de neutraliser le terroriste sera généreusement rétribuée. Votre sécurité demeure notre priorité.

Toutefois, le Sanctuaire offre une alternative à l’auteur de ces troubles et lui propose un jugement selon l’ancien code de la chevalerie : un duel contre la championne du Sanctuaire. Les époques et les mœurs évoluant, le combat ne serait pas un combat à mort mais un combat par K.O. ou par abandon. Le duel serait retransmis sur l’ensemble des télévisions partenaires, avec pour témoin le monde entier. Libre au détracteur susnommé de se tapir et de continuer à agir comme une bête, ou libre à lui de mettre fin à ses méfaits et d’extérioriser tout son ressentiment une bonne fois pour toute et de manière honorable. Tout pourrait finir là ou tout à commencer, dans l’arène d’entrainement de la Palestre, scène n’attendant plus que les acteurs principaux pour le lever de rideau.

Merci pour votre attention ! »

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Cette information ne manquerait pas de tourner en boucle sur bon nombre de programmes télévisées, occultant potentiellement des problématiques d’importance pour quelques nations, le tout agrémenté d’images bien choisies du chevalier et de son acolyte : tantôt une tête défigurée par l’effort et ornementé d’un rictus à faire passer le père fouettard pour un enfant de cœur, tantôt une scène prise sur le vif d’un bodybuilder au goût esthétique douteux en train de molester une très jeune fille sans défense. En bref, des clichés soigneusement choisis pour générer un maximum d’inimitié de la part de l’opinion publique mondiale envers le douteux personnage et ainsi légitimer autant que possible l’action du Sanctuaire. Non pas que le finlandais accordait un grand crédit à ce que le monde puisse penser de cette action, mais tout cet imbroglio allait être nécessaire pour la suite de son scénario.

Quiconque s’attarderait sur les informations diffusées pourrait assister à des débats pro et anti éveillés, analyses d’expert autoproclamés en mythologie cosmique et bien d’autres interventions de charlatans encore. Comme si une société de fourmis pouvait analyser et commenter les faits et gestes des humains… Déjà que même les chevaliers sont quasi-incapables de comprendre le fil de pensée de leurs divinités, êtres millénaires nés de l’univers lui-même…

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Hakon scrutait la réaction de ses camarades, surtout de celle qui serait, si tout se déroulait comme prévu, au centre de toutes les attentions. Un quatrième gardien d’Athéna vint rejoindre l’assemblée pour dispenser quelques nouvelles concernant les visiteurs inopinés qu’il avait rencontré quelques temps auparavant. L’héritier des glaces salua le porteur du Scorpion de la tête et écouta calmement ce que ce dernier avait à dire, sans pour autant quitter du regard la jeune et jolie Eurydice.

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Les étoiles filent dans la nuit,
Traçant le destin de l’homme.
La nuit enveloppe les dévoués,
Occultant leurs actes héroïques.
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En écoutant d’une oreille distraite, en apparence, les échanges au sujet de la dénommée Eris, le porteur du Verseau en conclut également qu’une investigation poussée sur la susnommée et ses desseins pourrait s’avérer intéressante, afin d’éviter toute surprise désagréable dans un futur plus ou moins proche ou lointain.

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La réaction de la jeune effrontée fut à la hauteur des attentes du fier albinos, même s’il eût supputé que cette dernière aurait fait un peu plus de vagues après la surprise qu’il lui avait été réservée. Finalement, il ne serait pas tout à fait faux de dire que la nouvelle avait été plutôt bien accueillie par la principale intéressée. Le jeune Saint accorda le temps nécessaire à sa consœur pour digérer le plus gros du plat de résistance lui ayant été servi.

- « Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour la méprise Dame Eurydice. J’ai en effet cru comprendre que vous souhaitiez expressément et personnellement vous occuper du cas de cet agresseur à l’allure plus que douteuse. », s’excusa-t-il avec une humilité feinte.

- « Si ma mémoire ne me fait pas défaut, vous vous êtes exprimée en des termes m’apparaissant comme concis. Je cite : 'Je vais personnellement me charger de cette affaire… Qu’un tel évènement puisse survenir en nos murs est inadmissible.' ou encore 'Je vais traquer Bradley Reagan et son complice… Je vais les traquer… Les traquer et les exterminer.'. Aurais-je mal interprété vos propos ? Auquel cas, je ne puis qu’être confus et vous prie de m’accorder votre pardon pour la méprise. », ajouta-t-il en secouant lentement la tête de droite à gauche comme s’il souhaitait s’accabler d’une faute imaginaire.

Que de vilains mots exprimés de la part d’un si joli minois…

Les deux autres chevaliers d’Athéna ne demeurèrent pas passifs, chacun émettant un avis divergent sur la question. Lesath déclarait que nécessité faisait parfois force de loi, là où Razal s’affichait en médiateur improvisé et plutôt maladroit.

- « De toute manière, la messe est dite. Tergiverser ne servirait à rien du tout, maintenant il convient d’agir. » , conclut le jeune guerrier.

- « Chère amie, tout repose désormais sur vos épaules. L’honneur tout entier du Sanctuaire ne dépend plus que de vous, et de vous seule. Ne vous inquiétez pas outre mesure pour la partie cinématique de cette rencontre, la transmission sera effectuée en différée, permettant à nos équipes techniques d’offrir un montage de qualité tout en préservant vos secrets. De toute manière, aucun capteur n’est techniquement en mesure de cerner les attaques lancées à la vitesse de la lumière, au mieux la retranscription révèlerait des flous plus ou moins lumineux, sous réserve d’un cadrage parfait bien évidemment. Faites donc ce que vous avez à faire, tout en conservant votre attitude la plus honorable. », adressa-t-il à l’attention de la disciple de Gareth, sur un ton se voulant sincèrement encourageant.

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Quelques heures plus tard, alors que la nuit était déjà bien installée, un administrateur apporta une tablette pour chacun des deux gardiens du Sanctuaire demeurant sur ce site si calme de la Palestre. Une note accompagnait la livraison : le poisson avait été ferré.

Hakon afficha machinalement un sourire, alors qu’il découvrait la réponse du chevalier noir à l’appel du Sanctuaire. Nul doute que cet étrange exhibitionniste était à mille lieues d’imaginer l’objectif véritable de toute cette mise en scène…

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Virevoltent les feuilles,
Au gré du vent d’hiver.
Sombrent notre âme,
Au son du triste glas.
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L’héritier des glaces ressentait presque du soulagement face à la réaction désagréable de la jeune grecque vis-à-vis du pauvre gardien du Cancer. Son animosité n’épargnait  définitivement aucun de ses semblables. Le caractère si vindicatif de la demoiselle en devenait presque affligeant.

Les deux chevaliers d’or ne semblaient pas vouloir jouer davantage avec la patience de la belle aux cheveux d’argent et prirent assez rapidement congé. Le finlandais se retrouvait donc seul avec sa jolie consœur. Cette dernière ne se fit pas prier outre mesure pour initier le dialogue, si tant était que cette conversation à sens unique eut pu être qualifiée de dialogue…

- « Je ne saurais trop dire si vos informations proviennent d’une quelconque fantaisie personnelle ou d’un rapport on ne peut plus sérieux. Permettez-moi de vous signifier que dans le second cas, je ne puis que tomber en admiration devant l’efficience des services de renseignements du Sanctuaire, une efficience à n’en point douter à la hauteur de l’organisation sans faille du cercle des chevaliers d’or. », déclama le jeune homme sans se démonter le moins du monde.

La porteuse des Gémeaux ne souhaitait visiblement pas converser plus avant, préférant user de ses talents ancestraux de manipulation des dimensions pour quitter l’arène, non sans montrer quelques instincts rebelles supplémentaires. L’ancien Marina s’interrogeait tout de même sur la destination d’Eurydice, sachant que le dénommé Reagan ne manquerait pas de se présenter à la Palestre sans aucun préavis. Il fit signe de la main à l’héritière des Gémeaux :

- « Au revoir, très chère. Au plaisir de vous revoir bientôt… », salua-t-il ironiquement.

Hakon décida de profiter de ce répit, ainsi que de cette solitude salvatrice, pour visionner à nouveau et plus précisément le discours du détracteur issu de l’île maudite. Le guerrier bodybuildé n’avait pas qu’un problème d’ego surdimensionné, ce cas psychologique dépassant tout bonnement l’entendement.