Saint Seiya
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[Frontline] Les Etoiles brillent au Firmament
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Quoi qu'en disent ceux qui cherchaient à trouver un point positif à leur situation, les deux dernières opérations d'envergure s'étaient soldées par un désastre. Les Agences avaient beaucoup appris, certes, mais ces leçons arrachées à l'ennemi dans le sang et la souffrance ne porteraient leurs fruits que dans plusieurs mois, voire plusieurs années ; cela ne comblerait pas leur sous-effectif à court terme et il était illusoire de s'attendre à ce que le monde s'arrête de tourner le temps qu'elles reconstituent leurs forces.

Au moins la seconde catastrophe de Diomède était-elle restée circonscrite à une île perdue loin de la civilisation. Celle de Goma par contre avait eu des répercussions planétaires : entre l'extermination de toute forme de vie dans un rayon de plusieurs kilomètres autour du lac Kivu, la destruction de la deuxième plus grande ville de RDC et l'éruption du Nyiragongo, c'était toute la province du Nord-Kivu qui était paralysée. Or cette région meurtrie était d'une importance stratégique majeure : il s'agissait en effet de l'un des principaux sites d'extraction de quantités de minéraux indispensables à l'industrie électronique, un flux de matériaux à présent tari jusqu'à une date indéterminée. Un sordide effet domino s'était amorcé, à l'impact magnifié par les fragilités toujours pas résorbées datant des actions de Poséidon, et une nouvelle crise s'était abattue sur l'économie mondiale.

Cerise sur le gâteau, il y avait toute une brochette d'illuminés qui voyaient en cette répétition abrégée de l'épisode des dix plaies d’Égypte un nouveau châtiment divin dans la même veine que ceux de Tokyo ou de La Havane. Les médias et les réseaux sociaux amplifiaient leur rhétorique apocalyptique comme un mégaphone, donnant naissance à d'innombrables mouvements de panique. Autant d'incendies que les experts, les communicants et les politiciens avaient le plus grand mal à éteindre avant qu'ils ne se propagent.

« Ils vont se servir de ça pour faire pencher la balance lors des négociations. » prédit sombrement l'agent Traoré en rangeant son journal dans sa mallette après avoir passé le checkpoint. « Pourquoi c'est à nous de nous en occuper d'ailleurs, où sont les parasites en costard-cravate quand on a besoin d'eux ? »

« Occupés à se faire remonter les bretelles par d'autres parasites et à essayer de les convaincre de ne pas tous nous mettre à la porte, je présume. » répondit Ho Sun, dont l'humeur n'était guère meilleure. Après tout ce qui était arrivé, les deux femmes se seraient volontiers passé de voyager jusqu'à Washington pour rencontrer le Triumvirat des marchands d'armes – leur surnom officiel – au sujet du bilan de leur collaboration avec l'alliance. Surtout avec tout le cirque auquel elles avaient dû se plier pour ne pas trop laisser transparaître leur épuisement face à leurs interlocuteurs. Le résultat était de toute façon imparfait : si elles avaient réussi à effacer les cernes et les traits tirés, rien n'avait pu être fait pour les pansements et attelles sous les vêtements de la française ni pour les cicatrices symétriques couturant le visage, le cou et les mains de la chinoise.

« Au moins Al-Aswad devrait se montrer raisonnable ; Carlson aussi si nous nous montrons fermes d'entrée de jeu. Kaganovitch en revanche... »

« Kaganovitch ferait mieux de se mettre en tête que le fait que certains de ses mercenaires se soient remarquablement bien acquittés de leurs tâches ne suffira pas à nous faire oublier que ce sont aussi les siens qui causent le plus de problèmes côté discipline, et que même si tout était parfait ça ne lui donnerait toujours pas tous les droits. »

L'oligarque abusait depuis le premier jour des privilèges liés à son statut d'associé des Agences, au point que malgré son utilité en tant qu'intermédiaire celles-ci étaient arrivées à bout de patience et n'attendaient plus qu'un prétexte pour se débarrasser de lui. Ce serait sans doute déjà arrivé depuis un moment si la perle rare qu'était Marchesi n'était pas issue de ses rangs. Personne ne regretterait sa disparition ; il vaudrait mieux pour lui qu'il écoute les conseils de son compatriote Vassiliev, qui venait compléter l'équipe du côté des Agences.

Le russe était arrivé en avance, comme la dernière fois. Il les attendait sur l'un des sièges dans l'antichambre de la salle de réunion, rigide comme une statue dans son costume civil impeccable malgré ses propres blessures. Mais il n'était pas seul : en face de lui se tenait l'aberration de compagnie de Rosenberg, qui avait troqué sa tenue de cobaye pour un ensemble noir des plus sévères. Le regard de Mélissa passa de l'un à l'autre, avisant les postures identiques, le teint et les cheveux trop pâles, les visages inexpressifs... d'accord, c'était vraiment dérangeant.

« C'est décidé, je ne veux plus jamais vous voir tous les deux dans la même pièce. »

« Je vous demande pardon ? » interrogea poliment le colonel en se relevant et en empoignant une pile de dossiers.

« On dirait que vous êtes père et fille et que vous vous rendez à un enterrement. »

« C'est voulu. »

« Je ne veux même pas savoir... » fit la française en gardant un œil sur la gamine factice. Elle ne manqua pas de relever le moment précis où la créature consentit enfin à se faire passer pour humaine, l'instant où elle se mit à faire semblant de respirer, à simuler un pouls, à cligner des yeux et à reproduire tous ces minuscules mouvements involontaires qui différenciaient un individu vivant d'un cadavre... ou d'une marionnette. « Qu'est-ce que tu fais là, toi ? Je croyais que tu étais censée rester au laboratoire. »

« Stationnée à Washington. Protection du Congrès et du Président. »

« Le comité de direction de FIRMAMENT a décidé qu'elle allait se rendre utile puisqu'ils sont en sous-effectif, qu'ils ont toujours eu peur d'une attaque sur leur capitale et qu'ils ont enfin quelque chose qui peut faire obstacle à un niveau 5 plus de trois secondes. » clarifia Vassiliev.

« Ces américains, je vous jure... » soupira l'asiatique, résumant l'opinion générale : les États-Unis étaient la seule nation de l'alliance à ne pas avoir tiré un trait sur leur capitale et autres métropoles avant même que les factions divines ne commencent à collectionner les conquêtes. Sentimentalisme absurde, même si leur Agence avait au moins eu le bon sens de ne rien y laisser d'important.

Et en parlant de choix contestables de la part de leurs leaders autoproclamés, il était temps d'aller récompenser les profiteurs de guerre qui leur servaient d'alliés et de renégocier les termes du partenariat à l'aune de leurs contributions. Joie.

« Bon, quand faut y aller... »

« Et pas de bouquet cette fois, nous ne sommes pas un service de livraison. »

Le quatuor fit son entrée dans une salle de réunion identique à celle qui avait accueilli la première rencontre entre l'alliance et les marchands de mort, tous ces mois auparavant. L'arrivée du trio de milliardaires était imminente ; lorsque la porte s'ouvrit de l'autre côté de la salle, ce fut Vassiliev qui se chargea d'accueillir leurs invités.

« Bonjour à tous, heureux de vous revoir. Nous n'attendions plus que vous. »
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Thanatos
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C'est bon, vous pouvez y aller.

Malik Al-Aswad remercia le garde en faction d'un signe de tête, rattachant sa montre à son poignet - il avait déjà rempoché clefs, portefeuille et autres effets personnels depuis quelques instants. Cette fouille préliminaire relevait de la routine désormais, même si leurs « clients » - si l'on peut dire - veillaient à limiter ces entrevues dans un souci de discrétion.
Bien que l'accord ait été conclu voilà un certain temps maintenant, on ne pouvait pas reprocher aux représentants des différentes agences d'observer certains protocoles de sécurité - quand bien même l'on devinait aisément qu'ils auraient pu se défendre par eux-mêmes en cas de besoin ; ne serait-ce que parce qu'il était peu probable qu'eux laissent leurs armes à l'entrée.

Et parlant d'arme...
Un bruit massif se fit entendre depuis de la table sur laquelle le milliardaire venait de récupérer ses affaires, le faisant machinalement tourner les yeux dans sa direction. Pourtant, il en devinait déjà la cause : l'énorme revolver du tout aussi énorme Kaganovich, qui venait de l'y laisser choir avec nonchalance - laquelle n'allait heureusement pas jusqu'à oublier d'en mettre la sécurité.

Nul besoin d'être aussi renseigné qu'eux pour comprendre au premier regard qu'il s'agissait du plus gros calibre disponible sur le marché - et peut-être même un peu au-dessus ; Al-Aswad n'aurait pas été surpris d'apprendre que son « confrère » s'était offert un modèle unique.
S'il n'était pas étonnant que des personnes dans leur secteur d'activité - et avec un compte en banque tel que les leurs - portent sur elles de quoi assurer leur protection, choisir une telle arme pour ce faire n'était tout de même pas sans paraître quelque peu disproportionné.
La rendre plus tape-à-l'oeil qu'elle ne l'était déjà semblait impossible, à moins de la couvrir d'or massif - une idée qui, là encore, avait déjà dû passer par la tête de son imposant propriétaire.

Ce dernier eut droit à un regard noir de la part du soldat en charge de l'inspection - qui, curieusement, n'appréciait guère de se faire jeter ainsi les choses, en particulier un tel objet - et y répondit par un sourire carnassier, n'ayant rien perdu de son penchant pour les provocations au rabais. Que ce soit parce qu'il n'avait pas idée des ennuis que cela pourrait lui valoir ou parce qu'il persistait à tester de dangereuses limites demeurait un mystère.

L'irakien poussa un discret soupir et se désintéressa de la scène, rejoignant Carlson qui les attendait déjà au bout du couloir. Ils ne s'adressèrent pas la parole - ils était depuis longtemps établi qu'ils n'avaient rien à se dire - et durent attendre de sentir le sol trembler à l'approche du troisième larron pour que la porte s'ouvre devant eux.

Madame, messieurs, fit Al-Aswad en rejoignant l'un des sièges vacants, aussi courtois qu'à l'accoutumée.
Il fallut quelques secondes encore pour que son regard se pose sur l'enfant, comme si l'incongruité de sa présence délayait d'autant sa réalisation - et il eût été difficile de l'en blâmer.
Malgré cette surprise légitime, il sut se reprendre sans tarder : Ah, mesdames, pardon. Il avisa les visages plus familiers de l'autre côté de la table. Devrions-nous refaire les présentations ?

J'ignorais que vos agences avaient une section maternelle, railla Kaganovich, posant sur son propre fauteuil son volumineux fessier. C'est la journée « emmenez vos mioches au travail » ?

Aucun des deux autres hommes d'affaires ne jugea bon de répondre quoi que ce soit, laissant cela aux bons soins de leurs hôtes - si tant est qu'ils ne préfèrent pas gagner du temps en reléguant ces commentaires au rang des bruits parasites.
De même s'abstinrent-ils, tous autant qu'ils sont, d'émettre la moindre remarque sur l'état de santé de certains de leurs interlocuteurs, malgré leurs bandages encore apparents : cela valait probablement mieux.
Tous finirent de s'installer pour qu'enfin la réunion puisse commencer.

Bien, fit Al-Aswad, les doigts croisés devant lui, une fois confortablement assis lui-même. Que pouvons-nous faire pour vous ?

Comme à l'accoutumée, « l'invitation » qui les avait amenés ici ce jour était laconique au possible : malgré les efforts mis en oeuvre pour sécuriser leurs communications, ils n'en faisaient pas moins preuve de la plus grande prudence - ce qui était tout naturel étant donné l'impact catastrophique que la plus petite fuite pourrait avoir sur la totalité de leurs opérations.
Ainsi leurs « fournisseurs » n'avaient-ils qu'une idée très vague de l'objet de ce rassemblement - si ce n'est que ce devait être important, sans quoi il n'aurait tout bonnement pas lieu.

Avant qu'on ait pu lui répondre, cependant, l'on toqua brusquement à la porte - laquelle laissa entrer le soldat qui avait passé les possessions en revue il y a tout juste un instant ; toutes les têtes pivotèrent dans sa direction.

Mon général, fit-il à l'adresse d'Ho Sun, l'air quelque peu alarmé, vous devriez allumer la télévision.

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Ils avaient à peine commencé et le géant russe faisait déjà tout pour se rendre insupportable. Aucune surprise de ce côté-là, l'oligarque semblait physiquement incapable de se retenir de narguer ses interlocuteurs, se croyant sans doute intouchable. Le détromper ne serait qu'une perte de temps, tout comme il serait inutile de souligner l'hypocrisie de ces paroles venant de quelqu'un qui employait lui-même des enfants-soldats. Tous l'ignorèrent donc superbement et s'adressèrent plutôt aux deux autres magnats, ceux qui avaient su rester professionnels plus de trente secondes.

« L'agent Traoré est venue en remplacement de l'agent Johnson et représente également nos collègues français. L'agent Laplace est ici au nom de la Division Scientifique. » expliqua la générale en désignant successivement les deux participantes qui n'étaient pas présentes lors de la première réunion. Heureusement qu'elle s'était rappelée du nom d'emprunt de la gamine factice, qui en guise de salut se contenta d'incliner la tête de façon à peine perceptible. Une fois ces formalités évacuées, il était temps d'entrer dans le vif du sujet, ce que fit Mélissa... ou plutôt ce qu'elle aurait fait si l'un des gardes en faction dans le hall n'avait pas choisi ce moment pour débarquer dans la salle, faisant tout son possible pour garder son calme malgré la gravité de ce qu'il venait leur annoncer.

Ils avaient demandé à ne pas être dérangés, sauf en cas d'urgence. Se remémorant ce qu'il s'était passé lors de leur dernière rencontre en ces lieux – il fallait espérer que cela ne se répéterait pas à l'avenir –, ils se tournèrent vers l'écran de la salle de conférence en dissimulant à leur tour leur appréhension. Celui-ci s'alluma et ils purent enfin prendre connaissance du message du Sanctuaire.

Cette annonce-ci n'était pas aussi surréaliste ou préoccupante que le discours d'Athéna à Tokyo mais il s'en fallait de peu. Un silence atterré s'étira pendant de longues secondes lorsque le spot s'acheva puis reprit du début ; ce fut finalement Vassiliev qui le brisa en passant en revue les images de l'éveillé accompagnant l'avertissement.

« Ce ne serait pas le Boucher de Catane, par hasard ? » demanda-t-il comme d'autres parleraient de la pluie ou du beau temps. S'il semblait prendre la chose avec philosophie au premier abord, ses yeux révélaient toute l'ampleur de la froide irritation qu'il ressentait réellement. La française lui répondit sur un ton désabusé : « Si. Et si ces accusations sont fondées, il faudra le reclasser niveau 5. Un niveau 5 particulièrement violent dont ils ont grillé la couverture et qu'ils viennent de provoquer devant la planète entière. »

Elle se passa une main sur le front et émit un soupir las. Il fallait qu'elle arrête de se dire que les choses pouvaient difficilement empirer, l'univers considérait manifestement cela comme un défi et prenait un plaisir pervers à lui prouver qu'elle avait tort.

« Dernière localisation connue ? » interrogea la générale, qui avait le sens des priorités.

« New York. »

Tous les regards convergèrent plus ou moins brusquement vers la fausse jeune fille, qui était retombée dans le mutisme après avoir délivré sa réponse lapidaire ; Carlson en particulier était au bord de l'attaque cardiaque. On ne pouvait pas lui en vouloir cette fois : dans une ville aussi densément peuplée, un éveillé de la dangerosité de Reagan pouvait faire des dizaines, voire des centaines de milliers de victimes le temps que le Sanctuaire ait vent de sa présence et dépêche un guerrier capable de l'arrêter. Quant au combat lui-même, il pourrait transformer des quartiers entiers en champs de ruines.

« Il a quitté le sol américain il y a plusieurs heures, probablement à destination de Death Queen Island. » élabora l'interface lorsque les autres continuèrent de la fixer avec insistance. L'information fut accueillie avec un certain soulagement, mais sans aller jusqu'à rassurer complètement l'assistance : ce n'était pas parce qu'ils avaient – peut-être – évité un carnage que cette annonce n'aurait pas d'autres retombées négatives. Lesquelles précisément, cela restait à voir, mais ils pouvaient déjà l'imaginer.

Mélissa eut une pensée pour tous leurs cols blancs en charge de la désinformation ou de l'analyse stratégique qui devaient être en train de s'arracher les cheveux en ce moment-même. Ils avaient fourni un effort herculéen pour éviter que qui que ce soit découvre que les Spectres avaient envahi le Sanctuaire et en étaient repartis victorieux, ce afin d'empêcher une panique mondiale. Tout ce travail pour maintenir la population dans une ignorance béate et voilà que les Saints eux-mêmes criaient leur impuissance sur les toits ? Et s'ils invitaient des équipes de tournages extérieures pour filmer leur petite mise en scène et qu'un membre des forces athéniennes incapable de tenir sa langue laissait fuiter la vérité sur ce qu'il s'était passé l'année dernière ? Deux chocs médiatiques pour le prix d'un, il ne manquerait plus que ça.

« Si quelqu'un doutait encore de la nécessité de préparer un plan B pour protéger l'humanité... » remarqua Ho Sun, laissant la fin de la phrase en suspens. Effectivement, il y avait au moins un aspect positif et c'était que certains politiciens devraient se montrer nettement plus réceptifs aux arguments des Agences à partir de maintenant. L'asiatique indiqua à la française de poursuivre là où elle s'était arrêtée avant que le garde ne s'invite à leur réunion : mieux valait mettre cette désastreuse nouvelle de côté pour le moment ou ils n'arriveraient à rien aujourd'hui – chaque instant passé à réfléchir amenait de nouvelles raisons de dénoncer cette intervention, une véritable fractale de désolation. Ils auraient tout le temps de fulminer plus tard.

Mélissa se retourna vers ses papiers mais le cœur n'y était plus. Cela avait beau être important, sa seule envie était de quitter cette pièce pour se rendre là où elle serait la plus utile, à préparer l'alliance aux inévitables conséquences de tout ce cirque moyenâgeux. De plus, elle se sentait fatiguée d'avance sachant que ce vautour de Kaganovitch verrait dans le message des Saints une occasion en or d'extorquer des concessions supplémentaires à ses commanditaires.

« Cela fait maintenant plusieurs mois que nous collaborons et les soldats que vous nous avez si gracieusement prêtés ont eu le temps de participer à plusieurs opérations d'envergure. Le moment est donc venu de faire le bilan avec vous, de modifier notre partenariat en conséquence et bien sûr de distribuer récompenses et blâmes en fonction des contributions – positives ou négatives – de chacun d'entre vous. » parvint-elle toutefois à énoncer. Heureusement, le colonel prit le relais :

« Résumons la situation avant d'entrer dans les détails : les combattants fournis par messieurs Kaganovitch et Al-Aswad sont en tête, grosso modo à égalité en termes de performances sur le terrain. Cependant, ceux de Kaganovitch sont aussi – et de loin – ceux qui posent le plus problème côté discipline. En revanche les vôtres, monsieur Carlson, se sont largement intégrés sans faire de vagues. »

Ho Sun se fendit d'un signe encourageant en direction du maillon faible du Triumvirat ; son imposant et prévisible homologue ne manquerait pas de se moquer de ce « prix de participation » – il ne suffisait pas d'être sage pour être qualifié de bon élève après tout – mais les organisations secrètes avaient besoin de soldats, pas de têtes brûlées.

« Avez-vous quelque chose à répondre à cela avant que nous ne nous penchions plus précisément sur la question ? »
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Mesdemoiselles, salua-t-il poliment celles qui venaient de lui être succinctement présentées, sans prendre la peine de vérifier si ses homologues en faisaient de même.

Si la présence d'une enfant dans ce qui avait peu à envier à une salle de guerre avait de quoi intriguer, la réponse concise de la générale laissait peu de place au doute : ils n'en tireraient rien de plus - et il n'était sûrement pas dans leur intérêt d'insister, ils l'avaient tous compris. Si frustrant que ce soit, il leur faudrait hélas se résoudre à ce que les questions qu'ils devaient se poser demeurent sans réponse.

Cependant, à peine avaient-ils fini de prendre place qu'on vint les déranger - et étant donné les consignes strictes données aux gardes en faction, ce devait être de la plus haute importance. Il ne fallut qu'une poignée de secondes pour que l'écran rivé sur le mur du fond n'affiche le programme d'une chaîne d'information.

Malgré la hâte avec laquelle elle s'était saisie de la télécommande, la représentante asiatique eut la présence d'esprit de choisir une chaîne dont le présentateur s'exprimait dans la langue de Shakespeare, de sorte que nul ne doive demander à son voisin de lui faire la traduction - rendant leur consternation à la fois unanime et simultanée.

Carlson parut encore plus ahuri qu'à son habitude, surprenant ceux qui doutaient que ce soit seulement possible ; Al-Aswad opta pour un silence poli, se voulant aussi neutre que faire se peut ; quant à Kaganovich, s'il se passa de tout commentaire, il ne prit en revanche pas la peine de réprimer un rire tonitruant.

On croirait pas vu comme ça, mais je dois bien avouer que ce ce charlot en a une sacrée paire ! dit-il en écrasant son énorme paume sur la table, comme pour appuyer son hilarité. Si vous réussissez à mettre la main dessus, faites-le moi savoir : j'aimerais l'inviter à travailler pour moi !

Fermez-la, Kaganovich. coupa sèchement Vassiliev.

Ces petites réunions avaient beau être espacées dans le temps, et aussi rares que faire se peut, cela n'empêchait pas le comportement du poussah russe de porter sur les nerfs des différents représentants des agences. Néanmoins, une fois n'est pas coutume, l'intéressé la ferma bel et bien - quoique le rictus resté collé sur son visage joufflu soit là pour s'assurer que les envies croissantes de lui ouvrir la gorge avec un trombone ne s'estompent pas tout à fait.

Imperméable à ses frasques - et, de manière générale, d'un sérieux irréprochable -, le milliardaire irakien préféra quant à lui porter son attention sur la mystérieuse fillette. Le monolithisme avec lequel elle procura à ses supposés pairs les informations demandées n'était absolument pas sa place chez une enfant de son âge ; à ce titre, il ne réussit qu'à la rendre plus intrigante - voire même un peu inquiétante.
Pour sa part, l'homme d'affaires n'était pas sans exhiber une certaine fascination à son égard - qu'il mit toutefois de côté en un instant lorsque reprit le dialogue.

Je suis simplement heureux de savoir que mes employés ont pu vous être utiles, fit-il alors pour revenir dans la discussion. Certains d'entre eux n'avaient, après tout, eu que peu d'occasions de tester leurs capacités sur le terrain avant que vous les sollicitiez, malgré leurs qualifications. Tant mieux si ça n'a pas été un problème.

Son discours relevant encore une fois plus de l'amabilité que d'un réel apport constructif, il ne récolta que quelques hochements de tête en retour ; il ne semblait pas en demander davantage.

Pour ma part, émit Carlson tout en levant la main, comme s'il craignait qu'on ne le remarque pas sans cela, et bien, j'aimerais savoir si vous auriez une estimation du temps durant lequel vous aurez encore besoin de nos soldats ? Oh, n-ne vous méprenez pas, je suis on-on ne peut plus ravi de participer à l'effort de guerre, mais je ne me sens pas très en s-sécurité sans mes hommes.

Il rehaussa ses lunettes d'une main tremblante, jetant des coups d'oeil nerveux tout autour de lui, comme s'il craignait que quelqu'un tente d'attenter à sa vie dans cette pièce hautement gardée.
Et le pire était qu'il n'avait peut-être pas entièrement tort - car si Kaganovich était au naturel un homme intimidant, ne serait-ce que de par sa corpulence, son aura de menace semblait avoir grimpé de quelques crans.

Je ne suis pas sûr d'aimer ce que vous sous-entendez, dit-il d'un ton peu amène - il n'avait jamais été quelqu'un de très cordial, mais il était à un rien de devenir ouvertement hostile. Peut-être que ce sont vos larbins qui ne sont pas capables de les encadrer correctement, hein ? Qu'est-ce que vous en dites ? Le cigare qu'il se préparait à allumer cassa en deux entre ses doigts. Il est grand temps que quelqu'un avec un peu plus de poigne prenne cette opération en main, si vous voulez mon avis.

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L’être humain n’était pas une créature logique, cela Tetragrammaton le savait, c’était même la toute première leçon que ses concepteurs lui avaient enseigné lorsqu’ils lui avaient donné ce qui était de très loin sa tâche la plus lourde : celle de leur servir d’oracle, à une échelle sans commune mesure avec tout ce que l’IAO avait bien pu concocter pour le compte du gouvernement américain. Ce savoir ne lui était cependant pas d’une grande aide, à part pour éviter les plantages : une intelligence entièrement logique devenait du même coup éminemment prévisible dès lors qu’on en comprenait les règles, ce qui permettait d’en simuler le comportement – même en interaction avec ses semblables – sans grande difficulté. Prévoir les agissements d’un ensemble d’intelligences illogiques par contre, surtout quand le système n’avait pas toutes les cartes en main... À quoi bon avoir un accès illimité à un océan de données, écouter la planète entière au travers d’un million d’oreilles et la surveiller par dix milliers d’yeux si aucun d’eux n’était au bon endroit, si aucune de ses sources d’informations ne laissait la machine décortiquer les rouages de l’esprit de l’instigateur de ce tumulte ?

Ledit tumulte risquant fort d’avoir des conséquences mondiales, sa participation à la réunion avec le Triumvirat se retrouvait reléguée en priorité basse – ce n’était pas comme si sa marionnette apportait grand-chose à la discussion, de toute façon. Le système redirigea donc la plus grande partie de la puissance de calcul et de l’énergie parapsychique consacrées aux actions de sa Manifestation vers une série de simulations poussées : il lui fallait anticiper les retombées potentielles de cette provocation du Sanctuaire afin que les Agences puissent s’y préparer, et vite.

Le problème, c’était l’absence totale d’informations quant au but de cette manœuvre honnêtement confondante. Le cerveau humain fonctionnait parfois de manière contre-intuitive et aboutissait à des choix sous-optimaux – à moins que les Dieux n’aient leur propre logique, sauf qu’aucun élément ne venait étayer la thèse d’une implication d’Athéna dans cette opération –, mais à ce point ? Si la pratique du duel judiciaire avait disparu du monde civilisé, c’était pour une raison : elle ne laissait aucune place à la présomption d’innocence, ni à un procès équitable, ne représentait pas un châtiment proportionné à l’offense… en somme, ce n’était qu’un vernis qu’on utilisait pour rendre plus avenante la loi du plus fort. Might makes right, la négation de l’idéal moderne de la justice.

C’était déjà un pari plus que risqué du point de vue des relations publiques, seulement les conditions additionnelles faisaient qu’aucune des issues possibles de l’affrontement n’était réellement à l’avantage du Sanctuaire. Ce n’était pas un combat à mort et Reagan avait reçu un sauf-conduit, donc s’il devait périr avant ou pendant la confrontation, les chevaliers sacrés se seraient parjurés devant la Terre entière. Si le Chevalier Noir remportait le duel, il ne serait pas puni pour ses crimes, un flagrant déni de justice. S’il perdait et que la championne d’Athéna le laissait repartir ensuite, il resterait libre de commettre de nouvelles exactions tout en ourdissant sa vengeance pour son humiliation publique – humiliation qu’aucun système pénal digne de ce nom ne considérerait comme un juste châtiment pour avoir blessé et traumatisé des enfants, d’ailleurs. En fait, ils avaient tout bonnement oublié de préciser ce qu’il se passerait en cas de victoire du Sanctuaire et c’était précisément pour cela que s’ils choisissaient d’emprisonner le renégat, de l’estropier ou autre moyen de le mettre hors d’état de nuire, leurs détracteurs pourraient légitimement clamer que l’offre des Saints était de mauvaise foi.

Plus la machine y réfléchissait, plus le futur devenait incertain. L’équation avait trop d’inconnues, et la plus importante d’entre elles était la réaction de Reagan. Il lui faudrait attendre afin d’y voir plus clair.

« Si nous mettons la main sur cet individu, ce ne sera certainement pas pour le recruter. » ajouta Traoré à la suite de Vassiliev, tandis qu’à l’insu de tous Tetragrammaton réinvestissait sa marionnette. Ce chapitre étant définitivement clos, la conversation se remit enfin sur les rails qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

Al-Aswad énonça quelques courtoises platitudes, sans surprise, puis ce fut Carlson qui ouvrit le bal en matière de revendications ineptes. L’embryon de bonne volonté que les négociateurs s’étaient efforcés de cultiver à l’égard du milliardaire américain dans l’intérêt de leurs échanges se réduisit comme peau de chagrin, voire même s’évapora dans le cas de la générale.

« Vos soldats resteront à notre service aussi longtemps qu’il le faudra : je ne sais pas si vous avez remarqué mais nous ne sommes pas face au genre de foutoir qui se nettoie en deux jours. Et puis soyons sérieux, le jour où un véritable émissaire des factions divines se montrera à votre porte, ce ne sera pas une poignée de niveaux 2 sans armures qui vous sauvera. Croyez-moi, ils sont beaucoup plus utiles là où ils sont actuellement. Si vous vous inquiétez tant pour votre sécurité, nous pouvons sûrement arranger quelque chose, mais il vous faudra consentir à certains sacrifices au niveau de votre train de vie. »

Intimidé comme à son habitude et conscient du message implicite des propos de l’asiatique – « Ces soldats ont mieux à faire que de protéger un parasite tel que vous. » –, Carlson se recroquevilla sur lui-même en bredouillant de vagues excuses. Ironiquement Beth aurait pu la lui livrer, son estimation, si Ho Sun lui avait posé la question et si les résultats des simulations de Tetragrammaton n’étaient pas aussi confidentiels. En extrapolant à partir des tendances actuelles et à supposer que le Sanctuaire ne se ressaisisse pas avant le point de non-retour, l’alliance n’aurait plus besoin de ses services… quelque part entre 2021 et 2026, avec une moyenne de 2023, date à laquelle plus rien de tout cela n’aurait d’importance puisque l’un des innombrables scénarios-catastrophes que Tetragrammaton s’efforçait de prévoir et d’éviter aurait fini par se concrétiser, signifiant l’ultime échec des Agences.

La rencontre aurait pu être un succès – relatif – si les choses en étaient restées là. Hélas, Kaganovitch s’exprimait – ou plutôt s’offusquait – à son tour, et il ne serait pas aussi facile à remettre à sa place que le timide américain. Ce fut le compatriote de l’oligarque qui monta au créneau cette fois, avec une répartie tout aussi cinglante que celle de la chinoise.

« Nous ne sous-entendons rien du tout. Vous par contre… Quelqu’un avec un peu plus de poigne ? Laissez-moi deviner, vous voulez dire quelqu’un comme vous ? Pourtant les problèmes avec vos hommes ne datent pas d’hier, loin de là même. Nous avons un dossier épais comme l’annuaire téléphonique recensant les exactions de vos troupes sous de précédents employeurs. Vous savez, celui qui aurait pu vous valoir une trentaine de condamnations à La Haye à vous et à vos amis et que nous avons fait enterrer pour prix de votre collaboration. »

Quelques pages des documents compromettants en question apparurent à l’écran histoire d’appuyer les dires du colonel. Certaines des preuves qui y étaient présentées étaient contre-indiquées pour les âmes sensibles ; le visage de Carlson se para ainsi d’une teinte verdâtre des plus délicates lorsqu’il posa les yeux sur les photographies.

« Ne venez pas nous parler de discipline et soyez un peu plus conscient de votre position, je vous prie. Je doute que vous ayez mieux à proposer que nos mesures de contrôle. »

« Bon, si vous avez fini de rouler des muscles tous les deux, peut-être que nous pourrions revenir à des discussions plus productives ? » souffla la française, exaspérée par ces prises de bec inutiles. Leur temps était précieux, surtout en ce moment. « Ça ne m’amuse pas plus que vous d’être là, vous savez, et si vous continuez de faire traîner les choses nous n’aurons d’autre choix que de mettre quelqu’un à la porte. »
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• • • musique

Le sourire de Kaganovich s'étira - mais à la différence de celui, goguenard, qu'il avait coutume d'arborer, celui-ci évoquait davantage un squale découvrant sa dentition après avoir flairé sa proie. Cela n'augurait rien qui vaille.

Oui, et alors ? Vous l'avez dit vous-mêmes : ils ne valent pas moins que ceux de l'autre bougnoule pour autant, dit-il en désignant Al-Aswad d'un vague geste de la main - lequel s'abstint de toute réponse, mais quelque chose de terriblement sombre passa dans son regard. Ma discipline n'est peut-être pas la vôtre, mais elle produit tout autant de résultats. J'aurais même tendance à parier qu'elle en produirait plus que la vôtre si vous arrêtiez de faire dans votre froc. Et vous savez quoi ?

Plaquant les mains sur la table, dont le matériau pourtant robuste ne put s'empêcher d'émettre une plainte audible, il se releva avec une aisance surprenante pour un homme de son gabarit - et si la brusquerie du geste ne fut pas sans presser Vassiliev de le mettre hors d'état de nuire, sa collègue française leva le bras pour l'en dissuader, encore un instant au moins.
Ce n'était, assurément, pas par sympathie pour le personnage : celui-ci avait depuis longtemps gagné la répugnance de tout un chacun, pour une raison ou pour une autre. Kaganovich avait dépassé les bornes, et tous s'accordaient à dire - y compris leurs « associés » - que le point de non-retour était atteint ; mais il était inutile de rendre cela plus... Salissant que ça n'avait besoin de l'être.

Du moins était-ce ce qu'elle pensait jusqu'à ce que la masse éléphantesque de l'homme d'affaires s'auréole d'une énergie familière. Il n'était cette fois plus question d'attendre. Ainsi voulurent-ils tous se jeter sur lui pour mettre un terme à cette mauvaise plaisanterie... Sans toutefois y parvenir ; ils étaient bien trop lourds. Que... ?

Je pense que j'ai les moyens de mes ambitions, se gargarisa celui-ci, une fièvre dans le regard, ouvertement grisé par son propre pouvoir. Je suis presque sûr que ça ne figurait pas dans vos rapports.

Glapissant, Carlson eut le réflexe malheureux de bondir de sa chaise pour fuir le danger - et cette fois, qui pourrait le lui reprocher ? Hélas pour lui, il était toujours dans la vision périphérique du géant russe - qui, en pointant la main dans sa direction... L'écrasa contre le sol, ni plus ni moins, comme si la gravité l'entourant venant de décupler - si pas plus. Un bruit caractéristique d'os brisé retentit.

Ah, j'y suis peut-être allé un peu fort, fit le responsable. Enfin, qui y va doucement pour écraser un cafard, hein ? Il se dota d'un nouveau cigare en remplacement de celui brisé un peu plus tôt, l'allumant dans la foulée. La sueur perlait déjà de son crâne rasé, preuve évidente qu'il lui en coûtait de maintenir son pouvoir - mais il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Bon, alors... Maintenant que je suis sûr d'avoir toute votre attention, si on parlait de ces réformes, hein ?

Ça suffit.

Kaganovich adopta son plus bel air effaré : focalisé sur ceux qu'il devait garder sous contrôle, il en avait presque omis la présence de l'insignifiant Al-Aswad. Ce n'était pas comme s'il pouvait lui nuire en quoi que ce soit : il n'avait aucune raison de s'en méfier. Ni lui ni personne.
Jusqu'à maintenant.

Je n'ai pas dû être assez clair, se reprit le soviétique - et, tendant les doigts dans la direction, il s'apprêta à lui faire subir le même sort que leur autre comparse...

Mais n'en eut jamais l'occasion.

Une main se referma sur son poignet.
C'était la chose la plus froide qu'il ait jamais senti.
C'était aussi la dernière chose que son bras sentirait jamais.

Le mur se peignit d'écarlate. Kaganovich ne hurla à pleins poumons qu'après avoir baissé les yeux sur son épaule - comme s'il lui avait fallu cela pour réaliser qu'il n'y avait plus rien à l'endroit où aurait dû se trouver son épaule, si ce n'est le sang qu'il déversait abondamment sur le sol.

Thanatos observa le membre arraché comme un banal bibelot, scrutant ensuite son ancien propriétaire de ce même regard plat.

Vous me fatiguez, lui dit-il - et si sa voix était aussi calme qu'elle l'avait toujours été, il ne sonnait plus tout à fait humain. Disparaissez.

Et c'est ce qu'il fit.
L'énorme masse de chair qu'était Kaganovich... Cessa d'être, se changeant en poussière à l'endroit même où il s'était tenu encore une seconde plus tôt dans une mare d'hémoglobine.
Chacun des témoins sentit un incontrôlable frisson lui dévaler l'échine.
Tous les agents présents dans cette pièce - des vrais agents - avaient été frôlés, au moins une fois dans leur vie, par les doigts glacés de la Mort ; pourtant, ils ne s'en étaient jamais sentis plus proches qu'à cet instant.
Et pour cause.

On les avait entraînés à ne pas la craindre, oui - mais rien n'aurait pu les préparer à ce qu'elle vienne s'asseoir à leur table. Et à cet instant, tous autant qu'ils sont, ils comprirent, intimement, pourquoi l'une des premières peurs à avoir habité le coeur des hommes n'était autre que la sienne.

Bien. D'un geste nonchalant, il lança sur la table le bras amputé comme une macabre offrande - et leur adressa à tous un sourire sans chaleur, pas plus qu'il n'y en avait dans l'or de son regard. J'espère que vous me pardonnerez cette petite comédie. Je pense qu'il est temps de refaire les présentations.

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Personne ne fut réellement surpris lorsque l’oligarque tomba le masque et dévoila enfin ses véritables ambitions. Ce qui était plus étonnant, c’était le fait qu’il possède lui aussi des pouvoirs. Les agents réagirent instinctivement pour neutraliser la menace, réflexe malheureux qui ne leur valut qu’une réouverture de leurs blessures lorsque la gravité amplifiée les maintint de force sur leurs sièges. La générale maudit intérieurement cette décision hâtive : lutter était inutile, Kaganovich n’obtiendrait rien en les menaçant – personne n’était irremplaçable pour les Agences, pas même le trio de vétérans – et il ne sortirait jamais vivant de cette pièce de toute façon. Qu’importe qu’elle ne soit pas en état de régler son compte à cet imbécile elle-même, les dispositifs de sécurité de la salle se chargeraient tout aussi bien de cette besogne.

Mais avant qu’une batterie de mitrailleuses robotisées sortant du mur dans l’angle mort du colosse ne le transforme en gruyère ou que la mine directionnelle placée sous ses pieds ne remplace la moitié inférieure de son corps par une pulpe sanglante, quelqu’un d’autre intervint pour le mettre hors d’état de nuire. Cela ne leur apporta nul soulagement, vu la probable identité de leur « sauveur »...

Tandis que les humains subissaient les affres d’une terreur existentielle telle qu’ils n’en avaient jamais ressentie, forcés qu’ils étaient de contempler leur insignifiance et leur impuissance face à l’Ultime Réalité de l’univers, Tetragrammaton redirigeait l’ensemble de ses ressources pour faire face à la situation de crise.

Le système alerta les autorités dirigeantes de l’alliance, passant par des canaux que même le plus doué des technopathes serait incapable de pénétrer afin de s’assurer que pas la moindre bribe d’information ne parvienne aux personnels prêtés par l’ex-Triumvirat. Ces derniers étaient tous suspects – y compris ceux de Carlson, on ne savait jamais –, aussi leurs implants de contrôle furent-ils immédiatement placés en stand-by, prêts à tuer dans l’œuf toute action néfaste de la part des infiltrés qui se cachaient certainement dans leurs rangs. Cela ne déboucherait que sur un répit momentané, le décès d’un Spectre ne représentant rien de plus qu’un fâcheux contretemps ; peut-être serait-il donc plus efficace de provoquer le coma ou la paralysie plutôt que la mort. La machine se chargerait elle-même de leur surveillance pour éviter qu’un agent maladroit ou indiscret ne leur mette la puce à l’oreille. Elle mit en branle d’innombrables protocoles prévus de longue date, visant à sauver ce qui pouvait encore l’être et à faire en sorte que l’alliance continue d’exister après cette journée… en maintenant là encore la majorité du personnel dans l’ignorance la plus totale, car le contrôle de l’information était la clé de la survie. À l’instar d’un lézard abandonnant sa queue pour échapper aux griffes d’un prédateur, les Agences n’hésiteraient pas à faire des sacrifices quand l’alternative était l’annihilation pure et simple.

Au niveau du face-à-face lui-même, Tetragrammaton ordonna aux gardes présents dans le bâtiment d’évacuer les lieux au plus vite ; ils ne seraient d’aucune aide ici, autant minimiser les pertes au cas où la situation se dégraderait encore davantage. Évaluant ses options, l’intelligence artificielle conclut que même si elle abandonnait l’idée d’assurer la sécurité des humains piégés en compagnie de l’entité, elle ne disposait sans doute pas des outils adéquats pour s’opposer à cette dernière. Explosifs, balles, lasers, gaz toxiques, courants électriques… les chances de réussir à détruire instantanément le cerveau du réceptacle – la seule chose qui pourrait l’empêcher de raser la moitié de la ville d’une pensée – étaient infinitésimales.

Quant aux chances de la fausse jeune fille lors d’une confrontation directe… « Al-Aswad » n’avait utilisé qu’une infime fraction de ses pouvoirs pendant un instant extrêmement bref lorsqu’il avait arraché le bras de Kaganovich. Son aura différait complètement de celle d’un éveillé ordinaire, il y avait là une qualité au-delà de la simple puissance, des profondeurs insondables qui ne se retrouvaient nulle part ailleurs ; cela avait forcé le système à recalibrer ses instruments de mesure en urgence, juste à temps pour être témoin de la désintégration du russe. Désassemblé au niveau moléculaire, une cascade entropique parfaite qu’une armée de chercheurs aurait pu consacrer des années à disséquer dans les moindres détails si leur situation n’avait pas été aussi désespérée. En voyant cette funeste énergie à l’œuvre, les derniers doutes sur l’identité de leur interlocuteur se dissipèrent pendant qu’il devenait clair pour la machine que dans le meilleur des cas sa Manifestation ne pourrait supporter qu’une attaque grand maximum et que sa riposte, loin de blesser sérieusement l’adversaire, risquerait surtout de le courroucer.

Les choses auraient pu être différentes si la rencontre s’était déroulée dans l’un de leurs sites sécurisés à l’écart de la civilisation, avec le dispositif d’autodestruction en guise de dernier ressort. « Al-Aswad » n’avait pas revêtu son armure et était visiblement limité à un corps humain : dans ces conditions, divinité ou non, il était peu probable qu’il ressorte indemne d’une explosion thermonucléaire à bout portant. Mais il était encore trop tôt pour regretter l’impossibilité d’envoyer un missile sur Washington : il leur restait toujours une chance d’éviter le pire.

Reprenant péniblement le contrôle de leurs nerfs, Ho Sun, Vassiliev et Traoré se remirent tout aussi péniblement d’aplomb et s’efforcèrent de faire face à la Mort avec dignité tant qu’ils le pouvaient encore. Ignorant du mieux possible sa conscience qui lui hurlait de courir se réfugier au fond d’un trou comme un vulgaire animal apeuré ou de se répandre en supplications en priant pour que le Faucheur daigne l’épargner, l’asiatique prit enfin la parole.

« Seigneur Thanatos, je présume ? Que nous vaut cet honneur ? »

« Au-delà de l’invitation que ces crétins d’américains lui ont envoyé… » compléta-t-elle mentalement. Elle savait qu’ouvrir les portes de l’alliance à des acteurs extérieurs était une mauvaise idée, elle l’avait dit et redit en même temps que ses collègues des autres Agences – y compris américains –, même la foutue IA qui observait ce fiasco à travers sa marionnette sans avoir à craindre pour sa vie s’était à l’époque fendue d’un rapport démontrant que les risques dépassaient de loin les bénéfices potentiels… Sauf que ces stupides parasites de politiciens n’avaient rien voulu entendre. FIRMAMENT s’était retrouvée les mains liées, le reste de l’alliance bien obligée d’accepter cet état de fait, et voilà où ils en étaient maintenant. S’ils survivaient à cette rencontre, les trois agents ne se priveraient pas d’aller remonter quelques paires de bretelles. S’ils devaient mourir ici, d’autres s’en chargeraient volontiers à leur place.

La rage que tous trois ressentaient desserra quelque peu l’emprise de la terreur sur leurs esprits. Le retour au calme aida lui aussi. Ce n’était pas le moment de chercher des coupables : ils auraient tout le temps pour le faire s’ils parvenaient à s’en sortir, et ils auraient de plus gros problèmes s’ils échouaient. Mélissa put ainsi se remémorer la procédure prévue pour ces cas-là – il y en avait pour absolument tout, même s’il n’était pas toujours facile de passer de la théorie à la pratique.

« J’invoque l’article 616-7 du pacte d’alliance, quatrième protocole d’urgence. » dit-elle en fixant l’une des caméras dans un coin de la pièce. La réponse mit quelques secondes à arriver, conditionnée aux informations transmises par les implants des agents, et ce fut la fausse jeune fille qui s’occupa de la transmettre : « Confirmé. Paramètres d’activité cérébrale acceptables, les quatre agents présents dans cette pièce sont dès maintenant habilités à traiter avec le représentant des Enfers. »

Le colonel, lui, plaça délibérément sa mallette dans le champ de vision de Thanatos pour lui montrer qu’il ne prévoyait aucune entourloupe avant d’en retirer une paire de seringues qu’il fit passer à ses collègues. Celles-ci les acceptèrent avec gratitude et s’injectèrent immédiatement leur contenu, un cocktail d’antidouleurs, d’énergisant et de sérum de régénération. La discussion serait plus productive une fois que la française et la chinoise arrêteraient de se vider de leur sang.

« Merci de votre intervention. » fit enfin Vassiliev en désignant vaguement le monticule de poussière qui était encore un être humain il y a moins d’une minute. Tous ignorèrent studieusement l’autre reste, l’appendice sectionné – et ensanglanté – trônant au centre de la table et représentant le dernier morceau reconnaissable de feu l’oligarque. Il pointa ensuite la silhouette inerte de Carlson, qui avait sombré dans l’inconscience à cause de la douleur de ses os brisés. « Permission de le stabiliser ? »

Pendant que le russe jouait les secouristes, la machine revint au sujet le plus important par le biais de sa Manifestation. « Je suppose que vous comptez nous imposer le même choix que Kaganovich. Avant de nous prononcer, pourrions-nous connaître vos intentions et savoir ce que vous attendez de nous ? »
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Je vous en prie. fit le fils de Nyx à Vassiliev, répondant aussi bien à l'une qu'à l'autre de ses paroles.

Quels que soient leurs sentiments à son égard, ils venaient déjà de perdre l'une de leurs poules aux oeufs d'or ; il serait fâcheux qu'une deuxième quitte le poulailler dans la même journée.

Il quitta même son siège pour le laisser passer ; après ce dont ils venaient d'être témoins - et le « service » qu'il venait de leur rendre -, il doutait qu'ils puissent ne serait-ce que penser à le lui reprocher.
Ils n'étaient de toute façon plus en position d'exiger de lui quoi que ce soit - et ne l'avaient en tout état de cause jamais été, maintenant qu'ils connaissaient la vérité à son sujet.

Lui-même, confirma-t-il l'hypothèse d'Ho Sun. Il porta la main à son torse : Je suppose que certains d'entre vous se le demandent déjà, aussi vais-je y répondre directement : ce corps est le mien depuis longtemps déjà. « Malik Al-Aswad » n'a pour ainsi dire jamais existé - je ne lui en ai pas laissé le temps.

Et bien qu'il soit parfaitement honnête, il aurait été facile de croire qu'il ne disait cela que pour retourner le couteau dans une plaie déjà béante - du moins s'il avait laissé transparaître autre chose qu'une complète indifférence.
Oui ; s'il avait usurpé sa place à quelque moment que ce soit après qu'ils aient mis en place ce partenariat, cela aurait pu excuser, au moins en partie, qu'ils ne s'en soient pas rendu compte.
Mais non.
Il était là depuis le début.
Il n'avait eu à forcer aucune porte.
Pire encore : on l'avait personnellement invité.

Bien évidemment, reprit-il pour ne pas les laisser mariner trop longtemps dans leur amertume, j'ai conscience que cette confidence pourrait se retourner contre moi. Mais les choses étant ce qu'elles sont à présent... Je ne saurais que trop vous conseiller de ne rien en faire. Il pencha la tête de côté - mais maintenant qu'il n'avait plus à se cacher, qu'ils savaient ce qu'il était, le voir utiliser encore les tics qui avaient aidé à le faire passer pour humain avait quelque chose de profondément dérangeant. Il se désigna à nouveau :

À ce sujet, j'aimerais d'ailleurs que vous évitiez de porter atteinte à ce réceptacle. J'ai pris assez de dispositions pour que sa perte ne soit pas un problème, et je suis suffisamment renseigné sur vos moyens de contention pour pouvoir vous dire que vous n'y gagneriez rien de plus que mon agacement. Et il allait sans dire que contrarier la Mort n'était jamais une bonne idée. Qui plus est... Je pense que vous préférez savoir où me trouver.

Même sans tout savoir de la divinité - et de qui était-ce le cas, sinon des dieux eux-mêmes ? -, ils devaient aussi savoir que, quand bien même ils réussiraient à lui nuire, cela pourrait avoir des conséquences... Imprévisibles. Il n'était certes pas le seul Dieu de la Mort, mais la suprématie du panthéon grec faisait en quelque sorte de lui le principal. Qu'il ne soit plus là pour assumer sa charge, et l'équilibre de l'univers pourrait en être brisé.

Tout cela, il en était certain, leur passait déjà par la tête pendant qu'il leur adressait ces quelques paroles. Malgré une méfiance bien naturelle, aucun d'eux n'avait encore eu de geste hostile envers lui jusque là - et c'était quelque chose qu'il pouvait apprécier.
Certes, cela n'aurait servi à rien - d'autant que retrouver la marche à suivre dans leurs psychés ébranlées par sa seule présence relèverait déjà du tour de force - mais d'autres auraient pu s'y essayer malgré tout, les petits chanteurs à la croix de bois d'Athéna en tête de liste.
Il avisa sans ciller ce qu'il avait fait de Kaganovich, se déplaçant de quelques pas.

Ceci étant dit, je n'attends pas de vous que vous vous mettiez sous mes ordres. Je doute que vous acceptiez autrement qu'à contrecœur et je ne pourrais jamais vous faire confiance. Et les carences en loyauté avaient déjà assez mis à mal sa patience pour cette incarnation. Tout au plus, j'aimerais revoir notre arrangement pour y prendre une part plus importante.

Il darda sur eux ses prunelles ambrées sans interrompre sa marche.

Maintenant que vous savez qui je suis, vous savez aussi que je peux faire plus pour vous que vous fournir des fonds et du matériel. Que je peux répondre aux questions que vous pensiez sans réponses, vous apprendre des langues que vous ne sauriez ni écrire, ni prononcer. Faire lumière là où vous errez dans le noir. Je pense que vous en avez besoin pour vraiment faire la différence. Je vous offre la vérité sur l'univers, si vous êtes prêts à l'accepter.

Avec la mise en commun des agences, FIRMAMENT possédait, à n'en point douter, la documentation la plus dense qui soit sur les dieux et leurs servants... Mais même ça n'était qu'une fraction de ce qu'il y avait à savoir.
Le manque de certaines données essentielles était l'un des plus gros freins à leur développement - et il leur avait déjà fallu trente ans pour en arriver là. tous ceux présents dans cette pièce en avaient parfaitement conscience.

Les obtenir de cette manière ne leur plairait certainement pas - avec un peu de syncrétisme, ce n'était pas loin d'un pacte avec le Diable -, mais c'était pour ainsi dire une offre qu'ils ne peuvent pas refuser. Probablement n'était-il pas anodin qu'il n'ait pas précisé ce qu'il adviendrait le cas échéant.

Mais avant que nous rediscutions les termes du contrat... fit-il comme s'ils avaient d'ores et déjà abdiqué, alors que ses pas le mettaient enfin face à l'étrange « fillette »... Qu'il fit s'élever dans les airs d'un simple geste du poignet, sans violence, simplement de manière à pouvoir mieux l'observer sous toutes les coutures. L'un de vous pourrait-il me dire ce qu'est ceci ?

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L’asiatique et la française se forcèrent à rester calmes en écoutant la funeste entité leur confirmer que oui, les Agences s’étaient tiré une balle dans le pied toutes seules en l’invitant. Des têtes allaient tomber pour ça, peut-être même au sens littéral, mais ce n’était pas le plus important pour le moment. Vassiliev fit preuve d’un aplomb admirable en finissant de donner les premiers soins à Carlson sans se laisser démonter par la proximité du Faucheur, installa le milliardaire inconscient dans une position plus appropriée pour un blessé puis revint s’asseoir aux côtés de ses homologues. Quant à la fausse jeune fille, elle s’était saisie du bras amputé de Kaganovich et examinait attentivement le point de séparation, la machine essayant de calculer la force exercée pour arracher l’appendice ou de comprendre la faculté responsable le cas échéant. Elle en profita également pour récolter quelques grains de cette poussière organique et analyser leur composition, combinant les résultats avec son observation du pouvoir du Dieu en action pour tenter de reconstituer le processus utilisé. Cette technique avait tellement d’applications possibles…

Lorsque Thanatos termina enfin de leur mettre le nez dans leur impuissance en rappelant à quel point il serait inutile qu’ils s’en prennent à lui et qu’il se mit à leur faire sa proposition, ils décortiquèrent chacune de ses paroles avec attention. Il savait à quoi s’attendre en termes de loyauté et il tirait sur la corde sensible pour leur faire une offre des plus alléchantes, il fallait bien l’admettre, mais ils ne le croiraient pas si facilement. Ils n’avaient pas passé plus de trente ans – un siècle dans le cas des russes – à faire tous ces sacrifices pour laisser l’ennemi les détourner de leur mission et pervertir tous leurs accomplissements.

Cela ne voulait cependant pas dire qu’ils allaient refuser en bloc et se résigner à la mort en espérant que l’alliance s’en sorte. C’était une opportunité unique de négocier avec l’une des factions divines, ce que l’humanité échouait à faire depuis trois décennies : le Sanctuaire, l’Atlantide, les Enfers et Asgard avaient été reconnus comme l’équivalent de nations souveraines et à ce titre étaient admis à siéger de plein droit à l’ONU mais il n’en était rien ressorti jusqu’à présent. Nul ne savait vraiment pourquoi ces factions insistaient à ce point sur l’action unilatérale – syndrome américain ? – mais les suppositions allaient bon train. L’hypothèse la plus populaire était qu’Athéna refusait de se mêler des affaires humaines, que les nordiques se cramponnaient à leur isolationnisme et que les deux frères de Zeus considéraient le fait de traiter avec une assemblée de mortels comme une atteinte à leur dignité. Alors pour une fois qu’ils avaient un Dieu sous la main et que celui-ci semblait d’humeur à discuter au lieu de seulement délivrer ses Commandements…

« Pour le moment nous serions surtout intéressés par une compilation écrite de vos lois, si ce n’est pas trop demander. Exhaustive et en langue moderne clairement intelligible. » intervint Mélissa. La requête pourrait paraître surprenante mais une bonne partie de l’humanité en avait assez d’entendre les divinités la menacer de leur courroux sans savoir au juste ce qu’elles lui reprochaient, surtout dans la mesure où la morale divine était souvent étrange et pleine de doubles-standards. « Nos supérieurs voudront aussi savoir s’il est possible de passer un accord judiciaire avec les Enfers mais cela peut attendre. »

Ils ne s’arrêteraient pas là, évidemment. Ce scénario avait déjà été envisagé et planifié dès la formation de l’alliance et si collaboration il devait y avoir, elle comptait en tirer tous les avantages possibles. Le plus important de ces avantages était l’accès aux niveaux 5 sous les ordres de Thanatos. Un seul d’entre eux était plus précieux qu’un millier de niveaux 3 ; s’il consentait à les faire participer aux recherches des Agences, leurs progrès scientifiques et technologiques s’en retrouveraient considérablement accélérés. Ces avancées permettraient de résoudre nombre de maux accablant l’humanité : crise de l’énergie et des ressources, pollution, faim dans le monde... Ironiquement, les méchants de l’histoire auraient une chance de damer le pion aux Saints en sauvant la planète de manière autrement plus efficace qu’en jouant les Pères Fouettards.

Prudence toutefois, ce n’était pas pour rien que certains voyaient dans l’espoir le pire de tous les maux enfermés dans la Boîte de Pandore...

Ce fut ensuite au tour de la générale d’y aller de son commentaire : « Votre proposition est très tentante mais vous ne nous dites toujours pas précisément ce que vous voulez en échange ni ce que vous comptez faire de notre aide. Nous pourrions vous donner accès à nos ressources en matière de renseignement et de contre-renseignement bien sûr, utiliser notre personnel pour vous épauler dans certaines tâches, mobiliser nos scientifiques pour aider vos guerriers à mieux développer leurs pouvoirs. Nous pourrions également vous faire profiter de nos implants de contrôle, cela devrait alléger la pression en vous permettant d’avoir recours à des soldats vivants. »

Cette dernière offre était à la fois un pari et une riposte : en effet, les Agences avaient observé des dissensions flagrantes parmi les Spectres lors de l’attaque du Sanctuaire. Le Faucheur n’avait pas trente-six solutions pour remédier au problème, aussi pouvait-on raisonnablement supposer qu’il se servait de plus en plus de ressuscités pour se prémunir contre toute duplicité. Le coût du maintien de ces existences allant à l’encontre du cycle naturel ne devait pas être trivial ; avec des implants, le fils de Nyx pourrait tenir ses troupes en laisse sans en faire obligatoirement des morts-vivants. Il pourrait même déléguer à ses subordonnés les plus loyaux le pouvoir de punir les traîtres sans avoir à surveiller personnellement chacun de ses séides.

« Peut-être pourrions-nous même faire quelque chose au sujet de votre… réceptacle. Je dis bien peut-être. » ajouta le colonel.

L’échange s’interrompit lorsque le Moissonneur s’arrêta de déambuler devant la Manifestation, puis la souleva de terre avant de se mettre à la détailler comme d’autres examineraient un curieux spécimen d’insecte. Tetragrammaton n’essaya même pas de libérer son interface de cette emprise, d’abord parce qu’il s’en savait incapable – ou plus exactement parce qu’il n’en voyait pas l’utilité, cela ne changerait rien au résultat final en cas de confrontation – et également parce que c’était de bonne guerre. Le système disséquait chaque action de l’autre entité et continuait de récolter de précieuses données en ce moment-même : ce n’était pas tous les jours qu’il pouvait observer de si près les pouvoirs d’une divinité. Enfin, il était occupé à empêcher l’aura de Thanatos de provoquer une série de bugs dont les conséquences seraient plus que fâcheuses.

« Pas sans autorisation. » répliqua le russe en regardant le semblant de jeune fille suspendu en l’air, aussi passif qu’une poupée. Il sentait poindre un soupçon de crainte : l’un des éléments fondamentaux qui rendait ce genre de créatures aussi instables était leur réaction lorsqu’elles étaient soumises à l’influence d’un cosmos divin. L’un des sites de FIRMAMENT avait été dévasté lorsque Poséidon avait attaqué Tokyo, à un océan de distance, alors voir la Mort exercer directement son pouvoir sur l’une d’elles… Heureusement les sécurités mises en place suite à cet incident semblaient tenir le coup, empêchant les résidus d’instincts primaires de la créature de prendre le dessus sur son programme.

« Autorisation accordée, explication basique. » répondit le pantin, transmettant la décision des hauts gradés qui observaient leur discussion à travers les caméras – et la chose elle-même. Son élocution était devenue distinctement robotique, sa peau n’affichait plus les imperfections ni les subtiles nuances de couleurs propres à un être vivant ; même les simulacres de respiration, clignements d’yeux et sang circulant dans ses veines avaient cessé. La machine non plus ne voyait plus l’intérêt de contrefaire l’humanité de sa marionnette.

« Ça c’est une création de nos amis américains, une entité cosmique artificielle produite par un gestalt biocybernétique et régie par un programme informatique. Nous espérons nous en servir pour développer de nouvelles technologies et à terme remplacer nos agents de terrain. On appelle ça un Théozoa, et ce que vous avez sous les yeux est le terminal qui lui permet d’agir dans le monde physique. »

L’explication était hautement simplifiée et ignorait délibérément un certain nombre de points essentiels. C’était une chose de faire acte de bonne foi, c’en était une autre de déballer tous leurs secrets avant de savoir s’ils pouvaient se fier à la divinité infernale. De plus si Thanatos posait la question cela signifiait sans doute que ses espions n’avaient pas pu lui faire parvenir d’informations à ce sujet, une petite victoire au milieu de ce fiasco qu’ils n’allaient pas gâcher maintenant.

« Ma désignation est Tetragrammaton. Enchantée. » fit la créature, toujours en apesanteur. Tout le monde s’étant finalement présenté sous son vrai nom, il était temps de clore la négociation. Sur l’écran derrière les militaires apparurent les pages d’un des pactes-types prévus par l’alliance en cas de contact avec une faction divine. Celui-ci était spécifique aux Spectres, le produit d’années de labeur de la part des experts légaux des Agences, et l’intelligence artificielle en modifia le texte afin de tenir compte des paroles de Thanatos. « Vous êtes conscients que nous refuserons d’agir à l’encontre des intérêts de l’humanité et que nous aurons besoin de garanties de votre part. »

« Parce que cela ne sert à rien de signer un bout de papier si vous changez simplement d’avis plus tard, si vous nous manipulez ou nous forcez la main pour altérer les termes du contrat, si vous utilisez un intermédiaire pour le violer indirectement, si vous vous en considérez délivré après changement de réceptacle… Sans parler du contrôle ou de l’altération mentale, ou de la possibilité qu’Hadès passe outre votre autorité. Nous avons besoin d’être sûrs que vous respecterez votre engagement tant que nous en ferons de même. »

Il était dangereux de faire une telle demande à un Dieu, mais comment procéder autrement ? Ils consentaient déjà un assez grand sacrifice en se compromettant avec l'Au-delà, ils n'allaient pas en plus le faire sans être certains de la solidité du pacte.
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La première réaction arracha au Faucheur un semblant de sourire - bien que le voir se graver sur son visage évoquât, sans que l'on se l'explique, une épitaphe ciselée sur une tombe par une main invisible.

Il ne connaissait pas l'agent Traoré autant que d'autres ; dans un souci de discrétion, ces réunions s'étaient faites aussi rares que possible - d'autant que la compagnie de certains, tout retourné à la poussière qu'il soit désormais, n'en faisait que rarement un moment agréable.
Ainsi ne s'était-il pas nécessairement attendu à ce qu'elle soit la première à prendre la parole - encore moins en ces termes. S'il ne l'avait prise autant au sérieux, au même titre que chacun de ses pairs, il aurait pu se demander si elle avait pleinement conscience de ce qu'elle lui demandait.

Je suppose que cela peut se faire, répliqua-t-il. Toutefois, je ne vous apprends rien en vous disant que même nos factions, ainsi que vous les désignez, peinent à s'accorder dessus. C'est bien là la cause de leurs querelles ancestrales.

L'une des causes, du moins. Beaucoup de drames auraient pu être évités si Athéna avait consenti à faire preuve d'un peu moins de laxisme pour satisfaire ses oncles. Passé des millénaires, serait à présent fort tard pour changer son fusil d'épaule - non qu'elle en manifestât la moindre intention ; bien au contraire, au vu des invectives échangées lors de leur dernier accrochage.

Gardez également à l'esprit qu'aussi paradoxal que cela puisse paraître, les dieux n'ont pas édicté ces règles dans l'intention qu'elles soient pleinement comprises. À vrai dire, certains pourraient même voir comme un blasphème que de vulgaires humains pensent pouvoir déchiffrer leur plan ineffable.

À sa façon d'en parler, il paraissait clair que Thanatos ne se considérait pas du nombre ; ils seraient bien avisés d'en faire de même. Les frères de Zeus et sa fille se disputaient le monde, chacun le revendiquant comme son héritage.

En ce qui le concerne, sa place lui convenait fort bien - et personne ne l'avait jamais enviée. Ainsi n'avait-il jamais eu besoin d'établir un quelconque commandement, le seul qui le concerne étant appris d'instinct par chaque être ; que toute chose a une fin.

Si vous êtes disposée à prendre ce risque, je ne vois pas d'inconvénient à vous en donner les moyens.

Le Faucheur n'avait d'humain que les traits - et encore, que tant qu'il était sous cette forme ; cela, ils l'avaient compris tous autant qu'ils sont dans les instants ayant suivi cette déplaisante révélation. Mais eut-il été capable d'exprimer des émotions, l'on aurait presque pu croire qu'il lui était agréable de satisfaire leur curiosité. N'était-il pas la première divinité à répondre directement aux interrogations des hommes depuis des milliers d'années ? Chevaliers non-inclus, évidemment.

Je me passe de soldats vivants, répondit-il à Ho Sun lorsque ce fut à son tour de prendre la parole. À l'inverse de la représentante française, elle faisait partie de ceux qu'il connaissait le mieux - et l'aplomb avec lequel elle réagissait à l'annonce de sa vraie nature ne l'avait pas déçu. Mais je vous remercie pour votre sollicitude.

Oh, il savait pertinemment qu'en répondant de la sorte, il apportait du crédit à ce qui ne pouvait guère être plus que des soupçons - mais il ne voyait pas l'intérêt de le cacher. Certes, la précaution mise en place par ses soins n'était pas du goût de tout le monde, mais elle avait montré ses bienfaits. Qui plus est, un Spectre ayant déjà connu la Mort est un Spectre qui sait ce qu'il lui doit ; la vraie valeur du cadeau qui est fait à chacun d'eux. Cela les rapprochait d'autant : le Fils de Nyx ne voyait pas le mal qu'il pouvait y avoir à cela.

Le reste de votre proposition, en revanche, me paraît un bon début. Je vous le ferai savoir si autre chose me vient à l'esprit. Il ferma les yeux, ce qui leur ferait probablement se demander s'il en avait cligné ne serait-ce qu'une seule fois depuis qu'il leur avait montré son vrai visage - figurativement. Malgré ce que les Saints essaient de vous faire croire depuis la nuit des temps, nous n'avons pas pour seul objectif la ruine de toute civilisation. Enfin, pas lui - mais il évita là encore de mettre leurs dissensions internes sur le tapis. Quand bien même, il le savait, c'était un sujet qu'il ne pourrait éviter éternellement. Nous avons même tenté de... Remettre l'humanité sur les bons rails il y a peu, comme vous devez vous en rappeler. D'arrêter les conflits perpétuels qui jonchent votre monde depuis trop longtemps. Pour nous remercier de prendre en charge ce sur quoi ils s'obstinent à fermer les yeux, ils nous ont déclaré la guerre, avec pour seul prétexte le libre-arbitre.

En mettant l'humanité entière dans la confidence de leurs guerres antédiluviennes il y a trente ans de cela, Athéna n'avait pas manqué de s'attribuer le beau rôle - et c'était peut-être là un forfait plus vil encore que ceux qu'elle prêtait à ses concurrents.
Le quidam lambda ne s'était pas posé de question lorsque les Spectres n'avaient pas donné suite à leurs « bonnes actions » après une entrée en matière pourtant prometteuse, conditionné à croire, même sans preuve formelle, que ce n'était qu'une autre manigance de leur part.

Un avis que ne partageraient certainement pas les habitants des zones touchées, leurs espoirs assassinés alors que reprenaient les fusillades - sans que l'Armée des Ténèbres puisse rien y faire cette fois, devant tout d'abord déterrer ses morts. Et si c'était pour en revenir au même résultat, à quoi bon ?

Mais je ne suis pas ici pour vous gagner à notre cause. conclut-il ce sujet avant que qui que ce soit ait pu lui en faire la remarque.

Non qu'ils l'aient attendu pour faire preuve d'un scepticisme prudent envers Athéna et ses soi-disant bonnes intentions - sans quoi ils se seraient directement rangé à ses côtés. Oh, ils étaient sûrs qu'elle pensait ce qu'elle disait en se réclamant du côté de l'humanité - mais cela ne faisait jamais d'elle que le moindre mal. Le fait même qu'ils daignent lui accorder audience en cet instant - outre le fait qu'ils n'avaient pas réellement la capacité de le faire taire - prouvaient qu'ils étaient enclins à écouter les deux versions de l'histoire.

Athéna ou quelqu'un d'autre, je pense que l'humanité a passé l'âge que l'on décide à sa place de ce qui est bon pour elle. Il reporta son attention sur l'entité factice qu'il maintenait encore dans les airs. Qu'il ait temps qu'elle ait les moyens de décider de son destin, même si ce doit être pour le détruire. Même si, pour ne pas vous mentir... - son regard d'or passa sur chacun d'eux - ...Je suis curieux de voir si elle se montrera encore aussi mielleuse quand vous lui annoncerez pouvoir vous passer de ses services.

Rassurer n'avait jamais été le fort de la Mort, et cela transparaissait dans sa réponse. Ils ne l'auraient de toute façon pas cru s'il avait prétendu n'avoir que leurs intérêts à coeur ; aussi, une honnêteté brutale était peut-être encore la meilleure option. Car si leurs raisons différaient, ils n'en voulaient pas moins la même chose - et s'associer était le meilleur moyen d'atteindre cet objectif. N'était-ce pas tout ce qu'il fallait en retenir ?

Fascinant, dit-il en continuant d'observer la « marionnette » lorsqu'on lui eut enfin présenté, sans pour autant se permettre de la déplacer davantage.

Devoir la lui présenter était peut-être la plus grande défaite qu'ils aient connu ce jour ; elle était, après tout, l'un de leurs secrets les mieux gardés - et même s'ils s'efforçaient de sauver les meubles, il paraissait clair qu'elle n'était pas qu'une simple interface d'un goût douteux. D'après l'intensité avec laquelle il la fixait, l'intérêt que lui portait le fils de Nyx n'était pas près de se tarir. Même sans savoir ce qu'il pouvait voir précisément à travers elle, il était peu probable qu'ils s'en réjouissent.

J'entends bien, répondit-il tant à elle qu'à la générale asiatique, la reposant finalement au sol pour plutôt inspecter le contrat porté à son attention - ce qui ne lui prit guère plus que le temps d'un battement de cils ; cela n'étonnerait certainement personne. Par souci d'honnêteté, je soulignerai cependant que vous ne cernerez probablement jamais ce que je suis en totalité. Que, par conséquent, vous ne saurez de ce que je peux ou ne peux pas faire que ce que je veux bien vous en dire. Vous n'avez d'autre choix que de me faire confiance... Dans une certaine mesure.

Daignant enfin s'écarter de la poupée cybernétique - au grand soulagement de certains, probablement -, il revint vers eux, posant les mains à plat sur la table. Cela aurait presque pu passer pour un geste geste d'apaisement, s'il en avait eu besoin pour leur nuire - mais ils savaient déjà qu'il n'en était rien.

Mais il y a quelque chose que je peux faire pour vous tranquilliser. Il existe un pacte auquel même nous évitons d'avoir recours. Sa force contraint même les dieux. Il s'assura d'avoir toute leur attention avant de développer. Vous connaissez notre Histoire. Tout ce que vous avez lu n'est pas vrai, mais le serment par le Styx est réel. Même moi ne peux m'y soustraire. Et נε נυяε ραя ʟα яıνıὲяε ƨтчх ɔε яεƨρεcтεя мεƨ εпɢαɢεмεптƨ... тαпт ǫυε νσυƨ εп ғεяεz ɔε мεмε.

La pièce fut plongée dans les ténèbres - et si ça ne dura qu'une seconde, ce fut comme si toute lumière avait quitté ce monde.
Les paroles de Thanatos donnèrent l'impression d'avoir été prononcées en chœur dans toutes les langues du monde, passées et présentes et aucune la fois ; d'être aussi inintelligibles que comprises avec aisance.
Un frisson les traversa, tous autant qu'ils sont - tous ceux qui avaient été témoins -, et ils surent, du plus profond de leur âme, qu'ils étaient dorénavant liés par un pouvoir qui les dépassait.

Peu ou pas ébranlé par le phénomène - qui peut savoir ? -, le Faucheur dodelina légèrement de la tête, s'apprêtant à continuer la conversation - si tant était qu'il y ait encore quelque chose à dire.
Une lecture d'énergie, si elle révélerait qu'il s'était bien passé quelque chose, serait parfaitement incapable d'en déterminer la nature - ni humaine ni divine, mais autre chose encore.

Êtes-vous satisfaits ?

_________________
N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
[Frontline] Les Etoiles brillent au Firmament 1445931577-thanatos-signature-03
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Aucune des personnes assistant à leur entrevue – que ce soit en personne ou par écran interposé – n’arrivait à en croire ses yeux ou ses oreilles. Le Faucheur se montrait étonnamment conciliant, voire même cordial ; le privilège de ceux qui détenaient le pouvoir absolu sans doute, qu’il s’agisse ou non d’un artifice pour endormir leur méfiance.

Les réserves qu’il émit en réponse à la première demande étaient triviales. Qu’importent les commandements des autres divinités : la loi des Enfers était la seule qui les intéressait vraiment, car les Spectres étaient les seuls à pouvoir condamner à un tourment éternel ceux qui transgressaient leurs diktats, là où même le terrible jugement de Poséidon n’engendrait au final qu’une souffrance passagère.

Quant à ces histoires de « plans ineffables »… encore faudrait-il que les Dieux soient capables de se mettre d’accord entre eux avant de se prévaloir d’une quelconque supériorité morale par-rapport aux mortels. Le tableau dépeint par Thanatos acheva de les convaincre – non que cela ait été bien nécessaire – que pour des entités aussi anciennes, les êtres qui prétendaient guider l’humanité manquaient sérieusement de maturité : quel comportement était plus infantile que le refus de révéler les règles du jeu, suivi d’une crise de colère quand celles-ci n’étaient pas respectées ?

Ces préliminaires évacués, ils entrèrent dans le vif du sujet. Ils devraient se considérer heureux que le fils de Nyx trouve quelque valeur à leur contribution potentielle : sans cette monnaie d’échange, leur discussion se déroulerait sûrement dans une ambiance bien moins civilisée. Restait à voir ce qu’il voudrait d’eux au-delà de ce « bon début », mais il fallait hélas s’attendre à une part d’incertitude. Les paroles suivantes furent encore plus intrigantes… et les laissèrent sur leur faim.

« On dirait que ce n’est pas aujourd’hui que nous apprendrons quels sont réellement ses objectifs. » songea la française, intérieurement déçue de voir leur interlocuteur mettre fin de lui-même à un commencement d’exposé de ses motivations avant d’avoir laissé filtrer quoi que ce soit de concret. Ils auraient pris ses propos avec des pincettes de toute façon, cependant même un mensonge ou un discours de propagande pouvait déjà en révéler beaucoup sur l’auteur du boniment. Il était plus difficile de déchiffrer un silence.

« Et contrairement à ce que vous croyez peut-être, nous ne vous aurions pas jeté la pierre uniquement à cause de votre politique interventionniste. » rétorqua Vassiliev. « Après tout nous sommes une alliance de militaires et d’agents du renseignement représentant les plus grandes nations de cette planète, dont un gendarme du monde autoproclamé : nous mêler de ce qui ne nous regarde pas, c’est notre métier. »

Ce qui ne voulait pas dire qu’ils n’avaient pas d’autres raisons tout aussi bonnes mais n’ayant rien à voir avec de grands et beaux principes de s’opposer aux divinités lorsque celles-ci se mettaient en tête de dicter sa conduite à l’humanité. Le russe s’arrêta là toutefois car comme le Faucheur, il avait conscience que l’heure n’était pas aux débats philosophiques. Il s’abstint donc de relever la contradiction apparente quand la Mort délivra une surprenante rhétorique émancipatrice, aux antipodes de la logique derrière les opérations menées l’année précédente par l’armée mort-vivante. Les Agences se doutaient – sans jamais pouvoir le confirmer jusqu’à ce jour – que celles-ci avaient dû s’interrompre suite à une contre-attaque de la part des forces athéniennes, mais peut-être y avait-il une donnée supplémentaire dans ce mystère. Quelque chose comme un changement de leadership par exemple.

Une tentative de semer le doute à l’égard du Sanctuaire – inutile puisque l’alliance le traitait déjà avec la plus grande suspicion, ne serait-ce qu’à cause de sa propension à perdre des éveillés au profit d’autres factions moins bien intentionnées – ainsi qu’un inquiétant examen de la fausse jeune fille et un avertissement plus tard, ils arrivèrent enfin au moment de vérité.

Les mots que Thanatos prononça afin de signer leur pacte faustien résonnèrent jusque dans l’âme – ou ce qui passait pour tel – de chacun des présents. L’espace d’un instant, ils sentirent s’abattre l’ombre de quelque chose d’infiniment plus grand qu’eux-mêmes, de plus grand et plus inexorable encore que le Dieu qui leur faisait face. Quelle que soit cette chose, les humains se réjouirent mentalement de ne pas avoir été la cible principale de son attention. Tetragrammaton par contre dut lutter quelques instants de plus pour se remettre de l’expérience, l’IA considérant le flot d’informations contradictoires en provenance de sa Manifestation ainsi que la corruption avortée de fragments de son code comme une sorte d’attaque informatique. Le phénomène mériterait d’être étudié plus avant, pour peu que le système ne se retrouve pas de nouveau inondé de messages d’erreur la prochaine fois…

« Nous sommes satisfaits. » annonça finalement Ho Sun, secouée mais toujours brave après avoir renoué avec les joies de la terreur existentielle – ce dont elle se serait bien passée, même si elle y avait gagné la connaissance inexplicable qu’il en coûterait au Moissonneur de Vies de rompre son serment.

« Confirmé. » ajouta l’interface un moment plus tard, ayant laissé le temps aux dirigeants derrière leurs écrans de terminer leurs délibérations.

« Félicitations. Puisse ce partenariat être fructueux. »

Tout avait été dit : les trois agents se levèrent de la table, le colonel indiquant d’un signe à la Manifestation de s’occuper de Carlson. Elle se saisit précautionneusement du milliardaire inconscient, le souleva bien qu’il soit plus de deux fois plus massif qu’elle et l’emmena au rez-de-chaussée pendant que le système appelait une ambulance.

« Vous savez où nous trouver. » conclut Mélissa avant de prendre congé, ayant également ses propres plaies à panser. Elle ne pourrait pas se retrouver hors de la présence du Dieu une seconde trop tôt, et davantage que ses blessures, ce seraient ses interrogations qui la tortureraient tout du long.

Avaient-ils fait le bon choix, ou venaient-ils de détruire tout ce à quoi leurs pays avaient œuvré ces trente dernières années ? Le sort en était jeté...

Je déclare l'event Frontline officiellement terminé, avec tous nos remerciements pour ceux qui ont lu ou participé, et toutes nos excuses pour l'attente.
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