Saint Seiya
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Ô combien vexé par l'attitude de justicier à la manque de Ntikuma, Reagan avait regagné sa chambre d'hôtel et annoncé son départ à la réception. Puisqu'il ne pouvait compter sur personne à part son fidèle Blueman, il allait s'occuper de remplacer sa cuirasse par lui-même. Il quitta donc New York le lendemain à bord d'un jet privé affrété par la Confrérie Noire, faute de vol d'avion correspondant aux régions avoisinant Death Queen Island. Bien qu'inconfortable, le voyage avait le mérite d'être rapide et de conduire les deux truands à leur destination sans faire de détours inutiles. Une fois arrivés, l'Américain et son complice se rendirent comme ils le prévoyaient à la caserne de l'île afin d'obtenir une réplique de son Armure Noire. Ils en profitèrent par ailleurs pour déposer les lingots de métal qu'ils transportaient jusqu'ici sur eux au laboratoire des alchimistes.

Après quelques minutes de fouille dans les réserves, le renégat trouva donc une copie de sa protection alignée parmi d'autres et ordonna à son larbin tatoué de la nettoyer. Dépoussiérée et lustrée, la cuirasse était finalement présentable en société, bien qu'il s'agisse du vieux design. Reagan chargea aussi Blueman de le vêtir, tel un écuyer servant un chevalier à l'époque médiévale. Cette tâche remplie, il posa ensuite son écharpe à plumes sur ses épaules et demanda à ce que son laquais lui apporte un miroir. La glace devant lui, le catcheur contempla son apparence générale avec son narcissisme coutumier. Il effectua plusieurs poses de culturisme avant de soupirer de déception face à l'absence de l'esthétique si raffinée insufflée par le chef des forgerons.

"Quel dommage que ce brave Ntikuma fasse preuve d'une telle étroitesse d'esprit." se lamenta l'Oiseau de Paradis. "Même s'il n'a pas autant de talent que moi, il sait tout de même donner à ses créations un certain panache."

"Ouais patron, c'est vraiment malheureux..." renchérit servilement le punk. "Mais j'vous assure que vot' force, vot' beauté et vot' génie sont tout ce dont z'avez besoin pour briller !"

"Je le sais bien, mon cher Blueman, sauf que je tiens tout de même à posséder ma panoplie complète."

A l'écoute de l'expression "panoplie complète" dans cette dernière phrase, Blueman se retint de souligner à son maître la ressemblance avec les poupées Barbie que cela lui inspirait. Quoi qu'il en soit, les deux lascars sortirent du sous-sol dans lequel ils se situaient pour remonter jusqu'à la cour principale de la caserne. Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter l'endroit, ils furent interpellés par un troufion qui courait précipitamment vers eux. Celui-ci, habillé tel un motard et affublé d'un casque en forme de crâne, s'inclina devant Reagan et lui expliqua la raison de son empressement :

"Monseigneur Reagan ! C'est le père de la gamine que vous avez enfermée dans les geôles du Colisée, il veut vous rencontrer !"

"Attends une minute mon brave, tu me parles de quoi au juste ?" l'interrogea l'Américain, qui ne se souvenait guère de la fillette et était plus occupé à vérifier son vernis à ongles qu'autre chose.

"Euh... La môme que vous aviez emprisonnée et pour laquelle vous aviez prévu une mise à mort afin d'appâter Olivia, vous vous souvenez ?"

"Ah oui, elle ! Et son père, c'est ce miséreux de marchand borgne, c'est ça ? Hé bien, que se passe-t-il donc avec eux ?"

"Beeeen..."

Les Black Knights furent interrompus dans leur discussion par l'intrusion en trombe du père en question. Quand on parle du loup ! Le motard s'attendait à ce qu'il n'y tienne plus et fasse irruption dans la cour d'une seconde à l'autre, ce qui était désormais fait.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=FKiW0Q5t-t0 -BGM

Essoufflé, le vieil épicier s'arrêta un instant pour s'assurer que c'était bien l'Oiseau de Paradis qui se trouvait devant lui. Une expression désespérée sur son visage, il se jeta alors aux pieds du flamboyant guerrier et commença à l'implorer :

"Je vous en supplie Monseigneur Reagan, ayez pitié de ma pauvre fille ! Depuis que vous l'avez jeté dans cette sordide cellule, elle est tombée gravement malade et ne fait que dépérir de jour en jour ! Si nous ne faisons rien, elle va mourir toute seule dans ce trou à rats pour rien ! Vous voyez bien après tout ce temps que vos ennemis ne s'intéressent pas à elle, alors laissez-la au moins sortir de cette maudite prison !"

Imperturbable face au marchand éploré, Reagan le toisa longuement de sa hauteur et réfléchit à ce qu'il pouvait bien lui répondre. Il n'avait que du mépris pour les cloportes de son engeance, tout juste capables de ramper pathétiquement à ses bottes dans l'objectif de lui soutirer une quelconque faveur. Pourquoi devrait-il être obligé d'accéder à leur requête, alors que ces plébéiens n'étaient même pas fichus de le satisfaire en retour ? Finalement, l'Américain daigna sortir de son mutisme et à rétorquer au malheureux père :

"Cette petite morveuse n'a été qu'une énorme perte de temps à ce que je vois... Incapable d'accomplir le rôle pour lequel elle a été choisie, si ce n'est pas misérable de la part de vulgaires esclaves comme vous... Et vous pensez que je vais la laisser filer comme ça ?"

A ces paroles, le borgne se mit à bouillir de rage et se dressa brusquement pour agripper le col du renégat. Sa colère était clairement visible sur sa figure burinée, mais celle-ci se mua de nouveau en chagrin. L'épicier ne tarda alors pas à fondre en larmes et à s'affaisser tristement jusqu'aux genoux de Reagan.

"Je suis désolé... Je suis tellement désolé..." sanglota-t-il. "Je vous en conjure, ayez pitié d'elle, ce n'est encore qu'une enfant..."

Son interlocuteur se contenta de prendre une grande inspiration et, sans crier gare, le frappa brutalement à l'abdomen. Le poing du catcheur fractura la totalité de la cage thoracique du père et lui infligea une hémorragie interne à l'estomac. Ses poumons furent aussi percés par une côte cassée, laissant ainsi son corps dans un horrible état. Le commerçant cracha douloureusement une gerbe d'hémoglobine et s'écroula par terre sous les yeux insensibles de son tortionnaire. Néanmoins, une fureur indicible se dessina progressivement dans le regard de ce dernier, complètement révulsé par le spectacle qui s'était offert à lui.

"Qu'est ce que tu crois faire, espèce de grosse larve ?" persifla Reagan d'un ton acide. "Me fendre le cœur ? Quelle plaisanterie ! Vous exigez sans cesse des faveurs de ma part, mais vous ne m'offrez jamais rien en retour alors que je passe mon temps à me plier en quatre pour vos pommes ! Vous êtes décidément tous pareils, toi et ces médiocres doublés d'imbéciles qui peuplent le Sanctuaire..."

Le récent souvenir d'Azir en train de lui commander d'épargner les élèves de la Palestre malgré sa cuisante défaite lui était revenu en mémoire. Il en était de même pour l'épisode où il s'était vu refuser le titre de Bronze Saint, ceci en dépit de toute la souffrance qu'il avait endurée et surmontée pour en parvenir là. Et dire que l'Américain avait sué sang et eau dans le seul but de servir de protecteur à ces porcs qui se prosternaient dorénavant à ses pieds ! Défendre l'humanité et les plus faibles ? La belle arnaque ! Personne ne l'avait secouru lorsqu'il avait été privé de son enfance, de son innocence et de ses rêves, surtout pas les Chevaliers d'Athéna ! Par conséquent, il éprouvait un immense plaisir à maltraiter la veuve et l'orphelin, ce comportement étant l'antithèse de tout ce que représentait la morale hypocrite du Sanctuaire. Au fond de lui, l'Oiseau de Paradis considérait les plus nécessiteux comme la cause de toute son infortune.

Pendant ce temps, Blueman et le motard observaient silencieusement la scène, le premier avec délectation et le deuxième avec effroi. L'homme à la tête de mort, bien qu'il soit lui aussi un soudard endurci, ne pouvait s'empêcher d'être terrifié par la cruauté de Reagan. Ce dernier commença à piétiner vicieusement la main droite du marchand, lui arrachant ainsi un gémissement de douleur.

"P-Pourquoi...?" se lamenta le borgne. "Pourquoi vous nous faites subir ça...?"

"Parce que vous me dégoûtez." répliqua l'Américain, une expression sévère sur son visage.

Ou plutôt parce qu'il haïssait viscéralement le bas peuple et les plus fragiles, car employer le terme "dégoût" n'était qu'un euphémisme à ce stade. Le sbire casqué ferma les yeux, son regard dissimulé par sa visière, et détourna la vue de cet abominable spectacle. Il se fit néanmoins violence et s'enquit de la suite des opérations auprès de l'Oiseau de Paradis :

"Hahem... Monseigneur Reagan ? Qu'est-ce qu'on fait de la gamine, finalement ? On la libère ou pas ?"
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Le motard regretta tout de suite d'avoir posé cette question impertinente et ferma les yeux dans l'expectative d'une mandale monumentale de Reagan. Toutefois, ce dernier n'en fit rien et se contenta de réfléchir à l'éventualité tout en se frottant nonchalamment le menton. Après avoir pesé le pour et le contre quant à la libération de la fillette, il exprima son désintérêt pour l'affaire d'un haussement d'épaules.

"Faites ce que vous voulez, je me moque de ce qui peut lui arriver dorénavant." déclara l'Oiseau de Paradis d'un ton négligent. "Mais si d'aventure vous veniez à libérer cette morveuse, je tiens à ce que vous fassiez quelque chose pour moi, mon brave..."

"Quoi donc ?" demanda le sous-fifre casqué, toujours angoissé par une potentielle saute d'humeur de son interlocuteur.

"Oh, rien de bien compliqué... TSUAH !!"

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=ok2ISwfpQXg -BGM

Sous le regard effaré de l'homme au crâne, impuissant face aux exactions commises en sa présence, l'Américain asséna un impitoyable coup de talon à la rotule droite du commerçant, qui se brisa avec un bruit déchirant d'os cassés. Cet énième supplice et la douleur atroce qui en résultait arrachèrent au malheureux borgne un terrible hurlement de souffrance. Reagan ne s'en arrêta néanmoins pas là : il attendit que la peine de la première fracture s'estompe légèrement pour fracasser le second genou. Sa victime brailla de plus belle et le motard se retint de dégobiller son déjeuner tant la monstruosité sans bornes de son supérieur le répugnait. Dès qu'il eut terminé avec ces actes de sauvagerie, l'Oiseau de Paradis délivra ses instructions au sbire :

"Une fois que vous aurez libéré la mioche, amenez-la ici et laissez-la contempler la triste vision de son pathétique géniteur. Dites-lui aussi qu'elle devra se débrouiller toute seule pour le reconduire chez lui, ça lui fera les mollets. Bien évidemment, interdiction formelle de l'assister de quelque manière que ce soit, suis-je clair ?"

Le larbin casqué déglutit bruyamment et hocha nerveusement la tête en signe d'obéissance. Il savait précisément où ce dangereux sociopathe voulait en venir : grièvement blessé et les jambes détruites, le vieux marchand allait devenir un poids pour sa fille déjà très affaiblie par sa détention. Le daron n'allait pas survivre à cette allure et sa fille risquait elle aussi de mourir d'épuisement. Cette mise en scène sadique n'était qu'un jeu pour l'Américain, dont la mentalité vicieuse semblait ne jamais cesser d'empirer avec le temps. Le motard était cependant trop froussard pour oser défier ce barbare sanguinaire, aussi allait-il procéder comme on le lui avait ordonné. La vie à Death Queen Island n'était-elle donc qu'une existence condamnée à la misère, soumise au bon plaisir de pervers dégénérés de la pire espèce ? Depuis l'avènement d'Ikki du Phénix il y avait une trentaine d'années, beaucoup croyaient que ce cauchemar allait prendre fin, mais ils se trompaient lourdement sur ce que le futur leur avait réservé.

Reagan et Blueman essayèrent quant à eux de partir, mais une nouvelle interruption impromptue les coupa dans leur marche. C'était dingue, à croire que les deux scélérats étaient devenus les employés du bureau des réclamations ! Cette fois-ci, c'était un érudit drapé dans un grand manteau noir qui se pressait vers eux, tout droit venu de la Forteresse des Âmes. Son visage déjà peu exposé au soleil était blême, comme s'il avait vu un fantôme. Qu'importe, l'Oiseau de Paradis n'était pas là pour s'occuper des soucis de tout le monde, quand même !

"QUOI ENCORE ?!" rugit-il, excédé par ces sollicitations intempestives. "Vous commencez à me taper sur le système, vous savez ?!"

"C'est le Sanctuaire, Monseigneur Reagan !" répondit fébrilement le sage. "Allumez tout de suite votre portable ou un poste de télévision, c'est juste incroyable !"

"Ben voyons... Qu'est-ce qu'ils nous ont encore inventé ces paysans ? Ils ont enfin décidé de sculpter une statue à mon effigie afin d'honorer mon excellence physique, intellectuelle et esthétique ?"

"Pas exactement..." le détrompa son vis-à-vis, une grimace embarrassée sur sa figure.

Une heure plus tard, à l'intérieur du bureau de l'officier en charge de la caserne, un silence de plomb s'était abattu dans la pièce. Le téléviseur passait en boucle sur quasiment toutes les chaînes une communication du Sanctuaire appelant au monde entier à la coopération dans la traque du renégat. Un défi en combat singulier lui avait aussi été lancé, ceci dans l'objectif de l'attirer à eux et de venger l'honneur des Chevaliers Sacrés. Néanmoins, ce message lancé à toute la planète ne se limitait pas à cela : de nombreuses provocations, mensonges et séquences filmées peu flatteuses l'émaillaient, sans aucun doute pour l'énerver et le discréditer. Le moins que l'on puisse dire, c'était que les serviteurs d'Athéna avaient réussi à mettre Reagan dans une colère noire.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=DZxR1Hb_IjI -BGM

Le regard incendiaire, les veines saillantes, le visage crispé et les muscles tendus, il était sur le point d'exploser tant il était frustré et enragé par cette campagne médiatique. Finalement, il ne chercha plus à se contenir, se leva du siège sur lequel il s'était installé et vitupéra férocement :

"BRADLEY VEAGAN ?! ILS ME PRENNENT POUR UNE DE CES LOPETTES DE BOUFFEURS DE SALADE OU QUOI ?! ET MOI, EN ÉCHEC ?! JE VAIS LEUR EN FAIRE AVALER MOI DE L’ÉCHEC, A CETTE BANDE D’IMBÉCILES ! ET PUIS C'EST QUOI CETTE HISTOIRE DE CHEVALIER D'OR FATIGUÉ ?! UN MENSONGE, UNE CALOMNIE, UNE BALIVERNE ! JE LUI AI MIS UNE BRANLÉE DANS LES RÈGLES, MAIS ILS NE VEULENT PAS LE RECONNAÎTRE ET ME FONT PASSER POUR UN COUARD ! ET POURQUOI CES VIDÉOS ME RENDENT-ELLES AUSSI HIDEUX, MOI QUI SUIS SI TÉLÉGÉNIQUE ?! JE VAIS LEUR FAIRE LA PEAU, ILS VONT LE REGRETTER CES ENFOIRÉS !"

L'Oiseau de Paradis renversa la table de travail et la jeta violemment contre le poste de télévision, qui fut broyé sous le poids du meuble. Blueman et l'érudit, de leur côté, s'étaient prudemment écartés pour ne pas finir happés par cette crise de nerf dantesque. La musculature du culturiste s'hypertrophia brusquement, sa crinière se hérissa et il beugla toute sa fureur jusqu'à s'en arracher les poumons :

"RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!"

A cause de la vibrante puissance de son cri, le bâtiment se mit à trembler et les murs à se lézarder. Le maquillage de Reagan se craquela et des rides sinueuses distordaient sa figure en une expression d'une irascible laideur. Le punk et le sage s'étaient bouchés les oreilles et attendaient que l'orage passe, les dents serrées. Cependant, l'Oiseau de Paradis ne montrait aucune volonté de se calmer et commença à dévaster le bureau jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'intact. Son larbin se résigna donc à tenter de le raisonner, son maître étant trop courroucé pour écouter qui que ce soit.

"Du calme patron, du calme !" s'affola Blueman. "Vous ne devez pas vous mettre dans des états pareils, m'enfin !"

"QUE JE ME CALME ?!" vociféra son interlocuteur. "COMMENT VEUX-TU QUE JE ME CALME APRÈS ÇA, ESPÈCE D'ABRUTI CONGÉNITAL ?!"

"Essayez au moins d'envisager le problème sous un autre angle, Monseigneur Reagan." intervint l'érudit, non sans une certaine anxiété.

"HEEEEEEEEEEEEEEEEEEIN ?!"

"Veuillez me croire, ce n'est pas votre personne qui a été la plus éclaboussée par cet appel du Sanctuaire, mais bien le Sanctuaire lui-même. Quand on analyse ce message et son contexte, vous vous rendrez compte qu'ils se sont ridiculisés sur toute la ligne !"

"Ouais patron !" approuva le punk avec enthousiasme. "Puis j'me rends compte qu'ça ressemble vachement à un d'ces dramas entre un heel et un face dans le catch ! Et le catch, c'est not' rayon !"

Contre toute attente, l'Américain prêta attention aux propos des deux hommes et sa curiosité fut même piquée par ce qu'ils paraissaient lui suggérer. Affichant toujours une grimace bestiale sur son visage, il se plaça devant l'intellectuel et le questionna :

"Qu'est-ce que tu me chantes ? J'espère pour toi que tu ne me fais pas perdre mon temps..."

"Ne vous inquiétez pas, Monseigneur Reagan." le rassura le savant. "J'ai un plan de contre-attaque tout taillé pour vous. Mais tout d'abord, nous allons prendre la température avec nos partenaires."

Blueman se chargea de contacter par téléphone les maires de New York, Johannesburg, et de Catane ainsi que le gouverneur d'Hawaï. L'élu municipal de Catane étant indisponible suite à une syncope causée par le visionnage des actualités, ce fut son adjoint qui dut échanger avec les Black Knights. Les politiciens n'étaient guère jouasses de voir l'une de leurs fréquentations faire la une des informations, surtout en ces circonstances. Ils ne goûtaient aussi pas la façon dont Reagan conduisait ses affaires personnelles, même s'ils avouaient qu'ils ne pouvaient de toute manière rien y faire. Quoi qu'il en soit, leur petite conscience n'intéressait pas le voyou, qui voulait savoir comment la population réagissait à cette nouvelle. Il exigea aussi qu'on le mette en relation avec les intermédiaires en poste au Japon, histoire de couvrir un front supplémentaire.

Selon le maire de la Grosse Pomme, c'était la panique en ville et les forces de police en plus de l'armée avaient été déployées dans l'objectif de pourchasser le renégat et de contenir d'éventuels débordements de foule. Effectivement, beaucoup trop de gens avaient aperçu le désormais célèbre culturiste se balader librement dans les rues il n'y avait pas si longtemps de cela. La populace était apparemment terrorisée et était persuadée qu'il allait frapper d'un moment à l'autre. Quant aux fonctionnaires, aux policiers et aux mafieux siciliens l'ayant croisé, leur traumatisme avait été réveillé et ils étaient entrés dans un profond état de choc. Heureusement, ils tenaient leur langue grâce à leur instinct de survie. Au Japon, c'était encore pire, le souvenir du Chevalier Noir qui avait commis un massacre dans la capitale nippone étant encore récent. En comparaison, il n'y avait rien de particulier à relever à Johannesburg, d'autant que l'élu local n'avait jamais vu la véritable apparence de Reagan.

De ce qu'il ressortait de la prise de température sur le terrain, les crimes de ce dernier avaient de façon prévisible suscité l'indignation des masses. Néanmoins, quelque chose d'autrement plus pernicieux et favorable pour les guerriers de Death Queen Island se tramait. Les débats télévisés, les réseaux sociaux sur le web et les différentes interviews agrémentées de micro-trottoirs qui rythmaient la vie médiatique maintenant très mouvementée révélait que la colère se dirigeait là où les Chevaliers Sacrés ne l'avaient pas imaginée. La veille informationnelle organisée par les innombrables partenaires de la Confrérie Noire, en plus de ceux tirés du carnet d'adresse que s'était bâti l'Oiseau de Paradis à la WWE, révélait que la confiance envers le Sanctuaire était sévèrement entamée et rappelait à quel point sa réputation pouvait être exécrable. C'était là un effet secondaire de l'inaction des Saints lors de l'Opération Espadon orchestrée par Poséidon, suivie de l'allocution absolument hallucinante d'Athéna à Tokyo.

Après de longues heures de recherche, plusieurs axes avaient émergé dans les critiques de la population mondiale contre les protecteurs de l'humanité. Premièrement, les politiciens trouvaient parfaitement irresponsable de dénoncer de la sorte un tueur sans pitié au monde entier, le risque étant de créer une vague d'hystérie face au danger d'un attentat. Deuxièmement, le provoquer en duel était d'une bêtise abyssale, qu'importe si l'intéressé était assez tarte pour mordre à l'hameçon. Personne de sensé à l'époque moderne ne lancerait un défi aussi moyenâgeux sans passer pour un guignol, c'était non seulement se couvrir de ridicule mais faire aveu de faiblesse : à l'heure du terrorisme global, ce type de manœuvre était totalement dépassé. Ils avaient aussi confirmé qu'ils entraînaient des gosses pour devenir la nouvelle génération de Chevaliers Sacrés, mais cerise sur le gâteau, ils avaient montré qu'ils étaient parfaitement incapables d'assurer leur sécurité. Troisièmement, de nombreux individus rongés par l'amertume exprimaient en public leurs doutes quant à la thèse du Saint déjà épuisé par un soi-disant combat afin de défendre la planète. Pour eux, le Sanctuaire tentait désespérément de sauver la face, ce qui était une attitude honteuse et méprisable.

La liste des complaintes se poursuivit, souvent ponctuée d'insultes adressées à Reagan comme le désirait la faction athénienne, donnant ainsi du grain à moudre aux Black Knights. Les données récoltées furent vérifiées puis validées par les mercenaires dépêchés sur place et dotés d'une connexion haut-débit, confirmant ce qui avait été exposé jusqu'ici. Les simples citoyens, les journalistes et les politicards ne faisaient aucun cadeau, que ce soit au Sanctuaire ou à l'Oiseau de Paradis. Toutefois, si ce dernier jouait finement la carte du heel et de la démagogie, il pouvait rediriger la majeure partie de l'hostilité populaire contre l'armée des paladins idéalistes. Cette idée en tête, l'Américain et ses deux associés se mirent au boulot et entamèrent la rédaction d'un discours pour leur riposte médiatique.
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Les heures s'écoulèrent encore et les trois olibrius avaient turbiné à fond afin de préparer leur contre-attaque. Néanmoins, une préoccupation d'importance restait en suspens et avait besoin d'être éclaircie. Ce fut le sage qui décida de mettre le problème sous le nez de Reagan en l'interrogeant :

"Et sinon, pour ce défi, que comptez-vous donc faire ?"

"L'accepter, pardi !" répliqua orgueilleusement son vis-à-vis. "Ne suis-je donc pas l'homme le plus beau, le plus fort et le plus intelligent sur Terre ? Il n'y a aucune raison pour moi de me défiler !"

"Mais- ! C'est un piège tout ce qu'il y a de plus évident pourtant !"

"Et alors ? Je te l'ai dit : un athlète invincible tel que moi n'a rien à craindre de ces gueux ! Ce minable traquenard est même à mon sens l'occasion idéale pour sonner la fin de la Chevalerie d'Athéna !"

"Faites comme vous le souhaitez..." soupira l'érudit, comprenant que cela ne servait à rien d'insister.

"Splendide ! Allons mon cher Blueman, il est temps pour nous d'entrer en scène !"

"Damn right boss !" s'exclama énergiquement le punk.

Avant cela, l'Oiseau de Paradis s'accorda une douche bien méritée et en profita pour rectifier son maquillage. Il se recoiffa ensuite et fit passer une couche supplémentaire de lustrage sur sa cuirasse. Une fois soigneusement préparé, il marcha vers le réfectoire où s'était rassemblé une petite équipe de tournage. La salle avait été consciencieusement débarrassée et les fenêtres judicieusement ouvertes pour diffuser le bon angle de lumière. Un fauteuil classieux avait même été aménagé pour que le catcheur puisse s'y asseoir comme un prince. Le micro accroché à son plastron, il s'installa ainsi royalement à sa place et patienta le temps que les laquais fassent les ultimes réglages.

Quand tout fut fin prêt, Blueman fit signe à son chef qu'il pouvait débuter son discours. Le crépuscule s'esquissait progressivement dans le ciel de Death Queen Island, ce qui conférait une ambiance orangée à la composition de l'image.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=fbLofPw1FnY -BGM

Un sourire arrogant se dessina sur le visage de Reagan, qui se lança dans l'introduction :

"Citoyens du monde, bonsoir ! Il y a peu de temps, vous avez eu l'immense privilège de recevoir une communication en provenance du Sanctuaire, à propos d'un certain Bradley Reagan -et non Veagan- qui aurait attaqué le centre de formation des apprentis chevaliers."

Le punk prit une mine renfrognée en entendant son patron s'obstiner à corriger l'injustice de son nom écorché, alors qu'il suffisait d'ignorer cette moquerie de bas étage. Mieux valait aussi préserver son identité secrète autant que possible, quitte à accepter d'adopter le surnom idiot dont l'avait affublé les Athéniens. Hélas, c'était peine perdue avec l'Oiseau de Paradis, qui était trop fier pour se compromettre dans ce genre de farce. Celui-ci poursuivit son intervention avec aplomb :

"Ce dénommé Bradley Reagan est devant vous ! Oui, le puissant et merveilleux Reagan ! Une question doit très certainement vous brûler les lèvres : est-ce que je regrette d'avoir tabassé ces jeunes disciples ? Est-ce que je regrette mon acte de sauvagerie contre ces pauvres bambins ? Bien sûr que non ! Pourquoi regretterais-je d'avoir renvoyé ces gosses pleurer dans les jupons de leurs mères ? Après tout, ces jeunes imbéciles ne serviront plus de chair à canon au Sanctuaire, alors de quoi ils se plaignent ? Mais vous savez ce que ça veut dire ? Que si ces cloportes de Chevaliers Sacrés ne peuvent pas protéger leurs propres enfants, alors ils ne pourront pas protéger les vôtres ! J'ai aussi entendu dire qu'Azir du Lion, le clown doré que j'ai massacré, était diminué suite à une prétendue bataille pour la sécurité du monde. Ça m'en ferait presque pleurer tant de vaillance, si vous saviez ! Mais vous connaissez parfaitement la vérité au fond de vous : de quel combat parlent-ils donc ? Du même genre de combat qu'ils n'ont pas mené contre Poséidon ? Héhéhéhé... Quelles fariboles ! Ils étaient encore à se tourner les pouces ou à trembler comme des feuilles, oui ! Voici la vérité : j'ai battu ces vermisseaux du Sanctuaire à plate couture, mais ils s'efforcent pitoyablement de sauver le peu d'honneur sans valeur qu'il leur reste ! Et en plus ils pleurnichent à la télévision pour vous demander de l'aide après avoir pris une fessée déculottée ! Une branlée de la part d'un raté, qui plus est ! Ils pleurnichent aussi pour que je revienne généreusement leur accorder une revanche parce qu'ils sont trop stupides -ou lâches- pour me trouver, si ce n'est pas comique !"

Il éclata d'un rire odieux et fut accompagné dans son hilarité par Blueman ainsi que du reste de l'équipe d'enregistrement. Tous se ressaisirent très vite cependant et l'Américain continua son discours de plus belle :

"Vous le constatez très bien, n'est-ce pas ? Ces paladins de pacotille parlent de leur rôle de protecteurs de la Terre et de l'humanité, sauf qu'ils sont incapables de défendre quoi que ce soit depuis longtemps ! Et pourtant, ces parasites s'accrochent comme des bernacles à leur titre ronflant et à tous les privilèges qui vont avec ! Rien d'autre ne les intéresse ! Ne trouvez-vous pas aussi étrange la façon dont Poséidon a disparu comme par miracle et qu'Athéna se permette ensuite de vous donner des leçons de morale, de pardon et de patience ? Réfléchissez bien : et si tout ça n'était qu'une sombre machination de leur part pour justifier leur rôle et leur domination de la planète ? J'ai moi-même été un élève du Sanctuaire, alors je suis très bien placé pour savoir à quel point la Chevalerie d'Athéna est corrompue jusqu'à la moelle ! Qu'un monstre de mon calibre provienne de leurs rangs veut aussi tout dire de leurs méthodes."

Qu'importe s'il raconte des mensonges, il voulait appuyer là où ça faisait le plus mal et semer la confusion auprès de la populace mondiale. Il était déterminé à fragiliser la réputation des Saints et à souiller leur honneur, quitte à employer les théories du complot les plus abjectes dans ce but. Néanmoins, il était au fond presque convaincu de la réalité de ses paroles et il savait que de nombreuses personnes étaient prêtes à leur apporter du crédit. Le rejet de la faction athénienne et de son angélisme à vomir tant il foulait du pied les souffrances de l'humanité était d'une intensité que le Sanctuaire ne pouvait envisager à en juger la suffisance de leur campagne médiatique.

"N'ai-je pas ainsi fait une faveur à leurs jeunes apprentis en les maltraitant et en les terrorisant de la sorte, de telle manière qu'ils n'y reviennent plus ?" s'enflamma Reagan. "Ne trouvez-vous pas aussi intolérable que le Sanctuaire vous fasse la morale en dépit de toutes les épreuves douloureuses que vous avez traversées ?! Ce n'est pas grâce à eux que ce monde tient encore debout, mais grâce au sang et à la sueur de l'humanité ! Ces imposteurs disent qu'ils vont me faire admettre ma défaite, mais qu'en est-il de la leur ?! Il est temps qu'ils payent et reconnaissent leur propre échec ! C'est pourquoi je vous annonce solennellement que je vais relever leur défi et prouver définitivement à quel point ils sont misérablement faibles ! Je vais envoyer leur championne rejoindre Azir du Lion et s'abreuver de ses propres larmes ! Une fois que j'aurai humilié cette demi-portion, je forcerai tous les Chevaliers Sacrés à présenter des excuses à genoux devant la planète entière ! J'exigerai ensuite qu'ils abdiquent leur titre de protecteurs de l'humanité ! Enfin, je les obligerai à démonter pierre par pierre leur quartier général et ils paieront les travaux de démolition avec leur propre argent !"

Au fur et à mesure de sa logorrhée enflammée, il était devenu de plus en plus passionné et accompagnait sa performance d'une gestuelle théâtrale. Sa référence aux efforts de l'humanité était notamment un clin d’œil à l'action caritative qu'il avait menée à Hawaï en coopération avec la WWE sous son pseudonyme de Bloody Hawk. Maintenant debout, le torse bombé et le poing fièrement dressé, il était tel un démagogue ou un populiste appelant à la révolution. C'était probablement trop dramatique pour que l'ensemble du public gobe ses paroles, sauf que son objectif était de jeter le plus gros pavé dans la mare qui puisse être balancé dans l'histoire de l'humanité à l'ère des armées divines.

"CITOYENS DU MONDE !" proclama d'une voix de stentor l'Oiseau de Paradis. "ENFANTS DE L’HUMANITÉ ! Il est temps que les humains s'emparent de leur destin, renversent les fausses idoles et choisissent les protecteurs qu'ils méritent ! Redonnons sa gloire à l'humanité ! Redonnons sa gloire à notre planète, qu'elle demeure pure et bleue pour l'éternité ! MAKE EARTH GREAT AGAIN !! OUR EARTH !!"

Il utilisa son boa lumineux pour ôter son Armure Noire en un éclair et exhiba ainsi sa musculature herculéenne aux yeux de la Terre entière à travers une posture épique. En plein double biceps frontal, il œuvrait pour que la vision sublime de son auguste personne soit imprimée dans la rétine des spectateurs. Derrière lui, un drapeau bleu avec inscrit dessus "MEGA" en grosses lettres blanches se déploya en majesté. Le catcheur, au sommet de son éloquence, conclut son allocution en déclarant crânement :

"VOTEZ REAGAN !!"

C'était dorénavant à sa prestation télévisée de faire le tour du globe et des médias, solidement appuyée en coulisse par les vassaux de Death Queen Island. Il se créa même un compte Twitter officiel, nommé "@FabulousReagan", sur lequel il répondait aux diverses questions des internautes, réfutait leurs accusations avec un culot, une mauvaise foi et une perfidie exemplaires, en plus d'ajouter une bonne couche de politiquement incorrect sur le tout. Il accueillait aussi chaleureusement les encouragements qui lui étaient adressés, calomniait le Sanctuaire, se vantait de ses exploits et étalait ses avis sur l'actualité internationale. Chacun de ses tweets était tel un poison qu'il inoculait au sein des diverses opinions publiques et il ne prévoyait guère de s'arrêter de sitôt.
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Pour la deuxième fois en quelques mois la déesse de la discorde évoluait, non sans mal, dans les ruelles crasseuses du port de l’Ile de la Reine Morte. L’endroit avait beau être propice à ses attributs divins, elle lui préférait largement la beauté d’Ubar.

Après une demi-heure de déambulations hasardeuses, la déesse tomba nez à nez avec trois gardes noirs cuvant leur vinasse. « Excusez-moi » entama doucement la déesse, sans succès. « Ahem, excusez-moi ! » cette fois-ci elle avait attiré un brin d’attention, sans attendre qu’ils lui répondent, elle reprit : « je suis à la recherche de Bradley Reagan, pourriez-vous m’indiquer ou je pourrais le trouver ? »
L’un des gardes la dévisagea de haut en bas, se pourléchant même les babines. Son regard libidineux l’écœurait, « Z’êtes une des nouvelles filles ? Il a bon goût le salaud… Pourriez pas nous offrir une petite prestation en extra ? ». Ses acolytes s’esclaffèrent grassement, s’en était bien plus qu’elle ne pouvait supporter…

Eris augmenta légèrement son cosmos, celui qui avait osé la comparer à une catin de bas étage commençait à s’étouffer dans sa dernière gorgée… Le supplice était lent, terriblement lent, le garde s’accrochait à la moindre bouffée d’air frais, sans pouvoir en bénéficier. « Je crois que votre ami s’étouffe… ». Le deuxième garde se précipita sur la déesse en hurlant de nombreuses insultes et infamies, Eris le fit exploser, en toute simplicité sous les regards horrifiés des civils se trouvant aux alentours…

Couverte de sang, de tripes et boyaux, la déesse porta son attention sur le troisième garde qui ne tarda pas à révéler la position du si désiré Reagan… Elle le laissa là et se dirigea vers la caserne mentionnée. En chemin, la déesse essuya son visage avec un mouchoirs de soie et fit disparaître les morceaux de chairs de sa tenue.
Une fois à l’intérieur des lieux, elle n’eut aucun mal à trouver l’objet de ses désirs. Voici plusieurs heures qu’il avait fini de tourner sa réponse au défi du Sanctuaire.

Reagan était occupé à raconter comment il allait mettre à terre la Championne des Chevaliers, de quelle manière il comptait les humilier, le tout en prenant de nombreuses poses mettant en valeur son horrible musculature… Sur l’instant, Eris demeura interdite, comment avait-elle pu laisser filer un tel potentiel ? C’est terminé, elle allait le mettre sous sa coupe, il lui suffisait d’un accord, même minime pour que l’âme de Reagan lui appartienne…

Eris se fraya un chemin au cœur des gardes attentifs et apostropha Reagan, suffisamment fort pour être entendue : « Seigneur Reagan ? »
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Confortablement installé dans son siège, Reagan s'activait sur son compte Twitter afin de passer une dernière couche de calomnies à l'encontre des Chevaliers Sacrés. Face à la remarque d'un énergumène sur l'aide humanitaire envoyée par les Marinas après l'Opération Espadon, il avait souligné à quel point il était de mauvais goût de mettre un pansement sur quelqu'un juste après lui avoir brisé les jambes. Il ajouta aussi que cette manœuvre concordait avec sa lecture du discours d'Athéna à Tokyo, insinuant qu'il ne s'agissait donc que d'une étape du plan machiavélique de la déesse pour consolider son emprise sur le monde. L'Oiseau de Paradis entreprit ensuite d'instiller le doute quant à la véritable origine des événements catastrophiques de 1986 et alla jusqu'à imputer la responsabilité des désastres au Sanctuaire. Évidemment, ses mensonges furent ardemment discutés par la foule peuplant Internet, mais tout ce qui l'intéressait était de déverser son venin. Les analyses journalistiques relatives à Death Queen Island ne firent que jeter de l'huile sur le feu, à la grande joie de l'Américain.

Il reçut ensuite un appel de Vince McRahon, le président de la WWE, qui lui exprima son inquiétude quant à la façon dont ce cirque médiatique dégénérait. Le magnat du catch demanda aussi poliment à ce que son employé revienne sur le ring au lieu de s'amuser à provoquer l'armée d'Athéna et s'attirer des ennuis plus gros que lui, sauf que Reagan n'avait guère l'intention de l'écouter. Ce dernier désirait en revanche qu'une gamme de produits à son effigie soit mise en vente dans l'objectif de rentabiliser au maximum toute cette histoire de combat télévisé. Vince l'informa alors que des commerciaux véreux envisageaient déjà de profiter de la manne financière que représentait cette confrontation hallucinante. Si l'Oiseau de Paradis tenait absolument à toucher des royalties, il avait donc intérêt à se magner la rondelle et à se montrer persuasif. Rien de bien insurmontable pour lui en somme, car il était maître dans l'art d'imposer sa volonté grâce à son culot en diamant !

Néanmoins, il dut interrompre cette conversation quand une de ses connaissances entra dans le réfectoire. Le groupe de troufions sur place, en train d'observer les élucubrations de Reagan, fut contraint de s'écarter en voyant une femme se diriger vers lui d'une démarche impérieuse. Intrigué par cette intrusion, le culturiste se retourna avec surprise et une expression radieuse illumina son visage poudré. Il se pressa alors auprès de celle qu'il considérait comme sa bienfaitrice et la gratifia de chaleureuses salutations :

"Dame Éris ! Quel immense plaisir de vous revoir, ô Votre Sournoiserie ! Que me vaut donc l'honneur de cette visite ?"

L'Oiseau de Paradis effectua ensuite une révérence et claqua des doigts à l'attention de Blueman, lui indiquant ainsi qu'il se devait d'accommoder leur invitée. Le punk apporta donc obligeamment à la divinité un fauteuil et s'inclina servilement devant elle. De leur côté, les autres sbires de l'île furent congédiés afin de laisser les personnalités importantes discuter entre elles. Une fois que tout fut en place, le renégat posa ses poings sur ses hanches et attendit la réponse de la progéniture de Nyx. En réalité, il devinait plus ou moins de quoi elle souhaitait parler avec lui : sans aucun doute du chaos qu'il avait causé à l'échelle planétaire suite à la médiatisation de son attaque contre la Palestre.
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Que le luxe d’Ubar lui manquait… Eris accepta le siège apporté par le compère de Reagan en réprimant un frisson de dégout à la vue du punk. Au moins son interlocuteur avait eu le bon goût de faire vider les lieux. Finalement, concentrée sur son seul objectif, la Déesse porta son attention sur le catcheur.

-« Je vous sais très occupé seigneur Reagan, c’est pourquoi je serai brève. » entama la déesse. « J’ai retrouvé Yasuha et si je me souviens bien de notre dernière rencontre vous étiez à sa recherche ? » Interrogation purement rhétorique, Eris ne comptait lui laisser le temps de rebondir sur cette information. « Sachez qu’elle a renié l’ordre noir et rejoint mes troupes… »

Eris s’enfonça dans son siège et croisa ses doigts devant son visage. Elle laissa un court silence s’installer afin de prendre le temps de peser chacun de ses mots, de questionner chacune des informations qu’elle livrerait au futur adversaire des Gémeaux.

-« J’ai conscience que cette situation place notre jolie nippone dans une situation inconfortable vis-à-vis de l’Ordre Noir, si tant est que l’on puisse trahir un groupe de mercenaires… » continua la déesse en orientant ses yeux vairons sur le visage de Reagan. « Yasuha possède des talents uniques que je souhaiterais exploiter pour l’un de mes projets et, afin qu’il puisse se dérouler sans heurts, je suis venue vous demander de cesser les poursuites la concernant et d’étouffer sa trahison auprès des Seigneurs Noirs. »

La Déesse de la Discorde fit apparaître sa pomme d’or et la positionna bien en vue. « Si vous acceptiez de me rendre ce petit service je serais prête à payer un prix à la hauteur de l’intérêt que je porte aux talents de notre amie. » Eris marqua une courte pause. « Je veux parler d’une offre inaccessible aux mortels : l’immortalité. »

Eris espérait éveiller la vanité de Reagan en lui offrant de quoi ajouter une nouvelle dimension à sa vie hautement rocambolesque. Derrière cette offre, elle souhaitait garantir une emprise sur un tel phénomène de foire, Reagan à lui tout seul était capable de déclencher des conflits d’envergure. Elle ne désirait pas forcement en faire une Ombre, lui permettre une liberté totale dans cette vie et les vies futures suffirait amplement à ses dessins.
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La chevelure de Reagan se hérissa, son visage fut déformé par une expression empreinte de colère, ses yeux s'injectèrent de sang et des veines se dessinèrent sur sa musculature massive. Éris avait dès le début évoqué le nom de Yasuha et dévoilé que celle-ci avait rejoint ses troupes, attisant ainsi la fureur du culturiste. Tout devenait plus clair pour ce dernier, lui qui se demandait pourquoi il n'arrivait pas à trouver la Japonaise malgré tous les efforts qu'il investissait. Et dire qu'elle se trouvait sous le nez de l'Oiseau de Paradis depuis des lustres, planquée tranquillement à Ubar alors qu'il avait déjà visité le domaine de la Discorde... S'il avait été plus insistant, il n'aurait pas perdu autant de temps à rechercher cette garce de déserteuse ! Bien que courroucé par cette nouvelle, il fut aussi envahi par un profond sentiment de joie, tant il était heureux de pouvoir enfin se venger.

A son grand déplaisir, la déesse demanda néanmoins à ce que Reagan consente à ne pas châtier Yasuha pour sa trahison. Pour des raisons inexplicables, cette garce aurait un soit-disant talent qu'il conviendrait de ne pas gâcher en l'exécutant sommairement. Si cela avait une plaisanterie, le Chevalier Noir aurait ri de bon cœur, mais ce n'était cependant pas le cas. Éris était sérieuse et lui affirmait sans ciller cette énormité comme s'il s'agissait d'une vérité. Aussi loin que le catcheur se souvienne, il n'avait vu en la Japonaise qu'une petite frimeuse tout juste capable de débiter des monceaux d'idioties sans rien apporter d'utile ni de concret aux affaires. Peut-être avait-il raté un épisode, mais la révélation quant à son abandon honteux de la quête en Alaska ne faisait qu'appuyer son impression. Yasuha était pour lui à peine digne de porter ne serait-ce qu'une Armure Noire, alors qu'elle puisse jouir d'une telle promotion était révoltant.

Reagan était sur le point de laisser sa rage exploser quand il entendit la Discorde lui proposer l'immortalité en échange de son indulgence. Cette offre le laissa estomaqué et il se vit obligé d'y réfléchir longuement, s'enfermant ainsi dans un mutisme songeur. Toutefois, il était loin d'être prêt à vendre sa fierté contre une quelconque faveur, fût-elle la plus prestigieuse récompense de l'univers. Avec le don de la vie éternelle, l'Oiseau de Paradis pourrait certes devenir l'égal d'un dieu, mais il désirait que cela puisse se faire selon ses termes. Son orgueil l'empêchait d'accepter l'immortalité dans ces conditions, car il avait la désagréable sensation qu'on le traitait comme un chien à qui on jetait un os pour le calmer. Par ailleurs, sa haine dévorante pour la Japonaise était trop solidement accrochée à ses tripes pour être marchandée. Qu'allait-il donc rester au renégat s'il en venait à renier jusqu'à sa rancœur, cette émotion qui avait défini toute son existence jusqu'à aujourd'hui ?

Sa décision prise, sa figure s'adoucit et sa crinière s'affaissa grâce au semblant de sérénité qu'il avait récupérée. Reagan s'adossa alors à un pilier, croisa les bras et répondit à la progéniture de Nyx :

"Si vous saviez combien de vauriens j'ai trucidés au nom de la Confrérie Noire parce qu'ils ont cru intelligent de nous fausser compagnie sans régler leurs dettes... Et croyez-moi, déshonorer notre profession de mercenaires comme elle l'a fait est une faute très lourde à rembourser. D'ailleurs même moi je n'ai pas osé m'élever en tant que soldat de votre armée malgré votre dernière offre, ô Malicieuse Éris, car je savais où était ma place suite à ma défaite. En ce qui concerne cette détestable petite catin de Yasuha, j'ai l'intuition qu'elle ne sait pas où se trouve sa place, justement..."

Blueman fut surpris de voir son maître rembarrer Éris de la sorte, les questions de fierté personnelle n'étant pas sa priorité. Or, il était préparé à toutes les bassesses imaginables pourvu qu'il puisse commettre des atrocités à loisir. D'un air renfrogné, l'Américain continua sa diatribe non sans une certaine moquerie dirigée contre la déserteuse :

"Sincèrement, je cherche à comprendre quel type de talent peut bien avoir une telle pique-assiette de compétition... L'opportunisme ou une langue agile, sans doute ? Si elle compte accomplir ne serait-ce que le quart de ce que j'ai accompli, il lui faudra comprendre qu'elle aura besoin de plus que ça. Parce que vous êtes ma bienfaitrice, je ne peux que vous exprimer mes inquiétudes : j'ai bien peur qu'en plus d'une pomme d'or, vous ayez hérité d'un fruit pourri."

Il brandit ensuite son poing et le serra nerveusement, son regard rivé sur cette main dont il peinait à réprimer les pulsions sanguinaires. La patience était de mise néanmoins, car un compromis avantageux pour les deux parties était toujours possible.

"Me traîner avec une rancune inassouvie pour l'éternité n'est pas mon genre, aussi dois-je décliner votre proposition si je ne peux pas me venger de Yasuha." gronda Reagan. "Cependant, je peux consentir à lui laisser la vie sauve à une condition : que vous me laissiez éprouver ses capacités au combat. Si vous acceptez ma suggestion, je m'en irai attester de la qualité de votre nouvelle recrue dès que j'en aurai fini avec le Sanctuaire. Mais autant que je vous prévienne à l'avance : moi et mon acolyte Blueman, nous n'allons pas nous priver d'amocher cette souillon et de vous la renvoyer à l'état de loque. Ce que vous en faites ensuite ne m'intéresse pas, mais je me demande si vous jugerez encore utile de la garder à vos côtés..."

En prononçant ces paroles, son expression faciale s'était de nouveau teinte d'agressivité et sa voix était devenue de plus en plus rauque. Il retourna cependant à la normale et marcha lentement jusqu'à se situer derrière Éris, les deux individus se trouvant désormais dos à dos.

"C'est un service que je tiens à vous rendre en guise de paiement pour votre générosité, ô Vénéneuse Éris." se confia le culturiste à son hôte. "Quant à ma soif de meurtre, j'irai l'étancher en tuant la championne d'Athéna et en massacrant tous les Saints qui oseront me résister. Ces mécréants du Sanctuaire vont appréhender toute l'étendue de leur idiotie pour m'avoir jadis banni, moi qui suis pourtant infiniment supérieur à l'élite de leur chevalerie décadente ! Une fois que j'aurai maté ce ramassis d'insectes, je pourrai enfin réclamer mon titre d'homme le plus fort, le plus beau et le plus brillant sur Terre ! Je ferai ériger une somptueuse sculpture à ma gloire à la place de la statue d'Athéna et les peuples du monde entier se prosterneront à mes pieds !"

Sur cette dernière phrase, il se mit à pouffer puis éclata d'un rire ostentatoire. De son côté, le punk était heureux de voir que son patron était toujours en pleine forme. Le futur promettait tellement d'exactions à infliger, il en salivait d'avance ! Loin de ces considérations, l'Américain n'avait plus rien à ajouter à la conversation et questionna la déesse :

"Alors, qu'en dites-vous ? Si je suis autorisé à coller une rouste à Yasuha afin de lui pardonner sa défection, j'accepterai l'immortalité en lieu de récompense."

Les termes de son contrat présentés, il ne restait plus qu'à voir s'ils convenaient à la Discorde. Qu'importe si celle-ci les refusait, car Reagan était déterminé à graver son impérissable légende dans le marbre grâce à sa propre force. Si on ne lui donnait pas la vie éternelle, il s'en emparerait donc à sa manière, sans rien devoir à personne ! Telle était la voie impériale de l'Oiseau de Paradis, le guerrier le plus fantastique qui n'ait jamais existé sur cette planète !
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Une étrange sensation s’emparait d’Eris, pour la première fois depuis bien longtemps, un être humain dédaignait ses propositions. Elle, qui se targuait auprès de ses semblables de toujours trouver le talon d’Achille de ses interlocuteurs, se retrouvait démunie devant le tas de muscles qui lui faisait face. Pantoise, la déesse essayait de cerner la démesure du personnage, en vain.

Aussi, elle le laissa dérouler l’ensemble de son argumentaire, soupesant chacun de ses motifs. Elle constata que ses paroles s’accompagnaient d’une gestuelle propre, au discours se joignait une démonstration physique qu’elle considéra comme malvenue. Une fois l’intégralité du discours déroulé et la proposition finale effectuée, la déesse conserva le silence pendant de longues minutes.

-«Vous savez, j’éprouve un faible pour la philosophie. » Entama-t-elle doucement. « Et vous, Seigneur Reagan, me rappelez une démonstration d’Arthur Schopenhauer. Comment c’était déjà ? Ah oui, l’orgueil est la conviction déjà fermement acquise de notre propre haute valeur sous tous les rapports ; la vanité, au contraire, est le désir de faire naître cette conviction chez les autres et, d’ordinaire, avec le secret espoir de pouvoir par la suite nous l’approprier aussi. Ainsi l’orgueil est la haute estime de soi-même, procédant de l’intérieur, donc directe ; la vanité, au contraire, est la tendance à l’acquérir du dehors, donc indirectement. C’est pourquoi la vanité rend causeur ; l’orgueil, taciturne. Mais le vaniteux devrait savoir que la haute opinion d’autrui, à laquelle il aspire, s’obtient beaucoup plus vite et plus sûrement en gardant un silence continu qu’en parlant, quand on aurait les plus belles choses du monde à dire. »

Debout, la déesse s’approcha de Reagan. Tel l’enfant devant l’adulte, elle leva la tête afin de fixer son regard dans le sien. Elle commençait enfin à saisir la folie de l’homme et, par-là, sa fin future, « regarde les animaux qui sont d'une taille exceptionnelle : le ciel les foudroie et ne les laisse pas jouir de leur supériorité ; mais les petits n'excitent point sa jalousie. Regarde les maisons les plus hautes, et les arbres aussi : sur eux descend la foudre, car le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure » expliquait Hérodote avec raison.

-« Non. » répondit simplement la Discorde. « Mes conditions n’ont jamais été négociables. » Depuis quand les humains s’imaginaient pouvoir négocier avec leurs supérieurs ? Eris ne goutait guère ce comportement mais le plaça sur le compte de l’époque troublée dans laquelle, avec ses différentes déclarations, Athéna les avait plongés.

-« J’éprouve un certain respect à votre encontre Seigneur Reagan, vous êtes, parmi les mortels que j’ai pu fréquenter, l’un des plus agréables. Cependant, je suis navrée d’apprendre que votre fierté vous prive de raison à mon égard. » Précisa Eris en s’apprêtant à quitter les lieux. « Afin de maintenir nos bonnes relations je n’engagerai aucune action contre l’Ordre Noir, toutefois, si vous ou l’un des membres de votre Ordre venait à avoir un comportement déplacé envers Yasuha je considèrerai cette offense comme personnelle. Je vous souhaite tout de même bonne chance pour votre combat au Sanctuaire. »

La réputation d’Eris en matière martiale n’étant plus à faire, elle espérait que le message serait compris. En cas d’action à l’encontre de la jolie nipponne La Discorde viendrait personnellement raser l’intégralité de cette île et mettre à mort l’ensemble de ses habitants. Eris s’inclina légèrement devant Reagan et quitta les lieux rapidement.
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La suggestion de Reagan parut décontenancer Éris, celle-ci n'ayant probablement pas pris en compte la fierté de son interlocuteur dans l'équation. Elle demeura donc muette pendant une longue minute, son vis-à-vis se demandant avec impatience quelle serait sa réponse. La déesse sortit alors de son mutisme songeur et commença à réciter des propos de Schopenhauer. La leçon sur l'orgueil et la vanité s'étira plus que nécessaire, car bien qu'instructive à un certain degré, elle n'était d'aucun intérêt dans la présente conversation. Néanmoins, elle avait eu le don d'irriter le catcheur au plus haut point par sa visée à son encontre. Comment la Discorde pouvait-elle se permettre de le traiter comme un vulgaire vantard malgré sa diligence et tous ses incontestables exploits ? Était-ce la manière dont on s'adressait à ceux qui proposaient obligeamment un grand service dans l'intérêt d'autrui ? Une telle insolence et un tel aveuglement ne pouvaient être qu'une mauvaise farce !

Hélas, Reagan ne connaissait que trop bien l'attitude dont le gratifiait Éris pour l'avoir subie durant de nombreuses années lors de sa jeunesse. Elle ne le prenait pas au sérieux et le considérait comme quantité négligeable, préférant choyer l'incompétence alors qu'elle avait pourtant l'excellence juste sous ses yeux ! Ce type de comportement était tout ce que l'Oiseau de Paradis détestait de plus et réveillait ce qu'il y avait de pire en lui. Combien de fois devait-il encore prouver sa force avant qu'on ne daigne enfin reconnaître ses mérites ? Même après avoir battu un Gold Saint, personne ne semblait lui accorder un quelconque crédit, comme s'il n'avait jamais rien accompli de toute son existence.

"De la philosophie, Dame Éris ?" ricana le culturiste en guise de réplique, non sans une once d'agacement. "Ne me dites pas que vous discutez mon indéniable valeur avec de simples paroles ? Le Chevalier d'Or que j'ai terrassé, sans armure qui plus est, atteste pourtant de ma puissance. S'il faut réitérer l'expérience pour que vous cessiez vos palabres, alors soit."

Puisque la Discorde tenait tant que cela à confirmer ses rodomontades, elle allait être servie. Toutefois, elle annonça de but en blanc à Reagan qu'elle refusait son alternative au contrat initial. Ce dernier était donc à prendre ou à laisser, l'ego divin de la fille de Nyx ne souffrant aucune contestation de sa volonté. Avait-elle vraiment l'intention de se complaire de la sorte dans la nullité en protégeant sa méprisable recrue ? Se pourrait-il que le Sanctuaire ne soit pas le seul à souffrir d'une honteuse déliquescence ? Si tel était le cas, le catcheur allait perdre le peu d'estime qu'il avait encore pour celle qu'il envisageait jadis comme un modèle à suivre. Éris avait beau parler de raison, elle l'avait manifestement perdue en choisissant un boulet tel que la Japonaise et en excluant la possibilité de s'en délester.

Follement déterminée à sauver son pathétique soldat, la déesse entreprit ensuite d'intimider l'Américain. Appréhendait-elle au moins l'idée que mentionner l'extermination de la population de Death Queen Island était une menace vide de sens pour lui ? Un pays entier pourrait être nucléarisé du jour au lendemain que Reagan n'en aurait strictement rien à branler. Tant que cela ne l'affectait pas personnellement, où était le problème ? Il avait suffisamment de soucis comme cela pour se préoccuper de ceux des autres ! Sur ces enfantillages d'une rare absurdité, Éris salua son vis-à-vis et tourna les talons, vu qu'il n'y avait plus lieu de s'attarder sur l'île. Cependant, le Chevalier Noir interpella une ultime fois son hôte d'une voix sonore et moqueuse :

"Dois-je comprendre que vous fuyez la vérité ? Yasuha est-elle donc si chétive pour que vous la cachiez de moi sous vos jupons ? Puisque vous aimez tellement les philosophes, le Marquis de Sade a un précepte important à vous enseigner : qu'il vaut mieux affronter une fois dans sa vie un danger que l'on craint que de vivre dans le soin éternel de l'éviter. Vous me décevez profondément... Non seulement vous incorporez des minables dans votre armée, mais en plus vous faites preuve de couardise. Fort bien, je n'ai de toute façon pas besoin de vous pour réaliser mes ambitions !"

Il ponctua sa phrase d'un éclat de rire hautain tandis que la Discorde s'éloignait promptement de l'endroit. Qu'elle décampe comme une poule mouillée, si cela lui chante ! Les mercenaires n'avaient pas besoin d'une femelle à peine capable d'envoyer les autres faire tout le boulot à sa place pour ensuite s'arroger les lauriers. L'Oiseau de Paradis pivota alors vers son complice et lui partagea le reste de ses railleries :

"Tu as entendu ça, Blueman ? Comme si j'en avais quelque chose à cirer de la populace de ce trou paumé ! Et moi qui croyais bêtement que les rejetons de Nyx étaient les pires abominations qui existent en ce bas monde... L'idée du Mal, pourtant si essentielle, risque de perdre de son lustre si elle demeure l'apanage de divinités telles qu’Éris."

"On va avoir du pain sur la planche, patron." souligna le punk.

"Sade disait que l'idée de Dieu était le seul tort qu'il ne pouvait pardonner à l'homme." professa doctement son maître. "Pour ma part, c'est la laideur, la faiblesse et le sentimentalisme que je ne peux supporter... Mais en voyant la naïveté et la médiocrité dont fait preuve Éris, je ne peux désormais que me rallier à cette opinion. Elle n'est qu'un parasite qu'il convient d'extraire, une entité inutile qui s'est greffée sur des vices qui la précédaient de loin ! Je pensais qu'elle était ma bienfaitrice, mais je constate qu'elle n'est qu'une idole de plus à balancer aux ordures. Il est temps qu'un dieu nouveau s'élève parmi les hommes, et ce dieu ne sera nul autre que mon auguste personne !"

Au paroxysme de sa mégalomanie, Reagan s'esclaffa de plus belle à gorge déployée. Quant à Blueman, il piaffait dans l'expectative du carnage qu'ils allaient commettre contre les troupes d'Athéna. Le duo de criminels n'avait désormais plus rien à faire à Death Queen Island : l'heure du départ tant attendu avait sonné. L'Américain ordonna donc à son laquais d'achever les derniers préparatifs et de l'accompagner jusqu'en Grèce. En qualité de guerriers respectables, il était impératif pour eux de prêter attention à leur apparence physique avant de s'engager sur le champ de bataille. Le jour où le Sanctuaire allait enfin tomber sera la consécration de leur carrière et sera inscrit dans toutes les mémoires pour l'éternité !

Une fois vêtus de leurs tenues cérémonielles, les deux scélérats sortirent de la caserne par le toit et effectuèrent une série de bonds prodigieux en direction du continent. Ils fusèrent ainsi telles des comètes à travers les cieux, une assemblée de troufions assistant à la scène depuis la cour principale de l'édifice. Avant de quitter la zone, l'Oiseau de Paradis avait posté un message sur son compte Twitter afin d'annoncer au public que la confrontation épique qui lui avait été promise allait bientôt débuter. Mais cette fois-ci, il précisa qu'il réduira son adversaire en chair à pâté avec son Armure Noire, car il en avait terminé de rigoler. Ce rappel allait certainement provoquer plus de confusion et de panique qu'auparavant, bien que des soupçons étaient déjà exprimés à cause du contenu des enregistrements diffusés sur tous les écrans.
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