Saint Seiya
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Eurydice
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Eurydice
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08.05.19 20:53
Eurydice retrouva rapidement le chemin qui la mena au cœur de Magnir, non loin de l’auberge qui l’avait accueilli à son dernier (et seul) passage en terres nordiques. « C’est ici, vous verrez c’est tellement typique ! »

La jeune femme entra dans l’établissement suivie de près par son acolyte doré. Eurydice ferma les yeux un court instant et retrouva, non sans une certaine joie, les effluves d’alcool, de viande rôtie et du bois dans l’immense cheminée. Le tenancier leva son regard sur les jeunes arrivants et poussa un soupir d’exaspération, encore elle !

Souriante, la jeune guerrière s’installa à une table de deux et invita son compagnon à en faire de même. Quelques minutes suffirent au tenancier pour venir prendre leur commande, sans le moindre regard en direction de la jeune femme il orienta, cependant, un œil courroucé en direction du Scorpion « vous aussi vous bouffez de l’herbe et buvez de l’eau ? ».

-« Mais parfaitement ! Les chevaliers d’or ont tous une hygiène de vie irréprochable ! » répondit-elle à la place de Lesath d’un ton profondément condescendant. « Vous m’en direz tant… » et le patron s’éloigna préparer deux salades à contrecœur.

L’endroit était bien rempli, mais parmi ceux qu’elle avait identifié comme soldat, elle ne reconnaissait aucun de ceux croisés précédemment. A l’image de sa dernière visite, il lui suffisait d’attendre pour que sa la nouvelle de sa présence se répande en haut-lieux (si je puis m’exprimer ainsi).

-« Tu verras, ils sont un peu bourrus mais authentiques. La dernière fois j’ai aidé l’un de leur guerrier, Skärn, à replacer Moscou dans le giron nordique… Skärn est plutôt sympathique bien qu’un poil secret. En revanche leur chef, Olrik, est vraiment coincé… C’est un vieux guerrier qui se la raconte pas mal. »
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Wulf
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Un hurlement bestial avait retenti depuis le plus profond des forêts d’Asgard, raisonnant au travers des vallons et des collines. L’Ulfark étaient en chasse et ses proies étaient tomber sous ses griffes. Wulf venait de porter du coup fatal à la créature qu’il traquait depuis le matin. Il s‘agissait d’un Landvaettir, un esprit de la nature lié à un lieu et dont il pouvait prendre forme physique pour le protéger. Parfois bienveillant et sage, parfois farouche, mais rarement hostile aux hommes tant que ceux-ci ne tiraient pas de la nature plus que leurs besoins, et même dans ce genre de cas, il était rare qu’un Landvaettir s’attaquent directement aux hommes. Mais celui-ci avait sombré, l’influence du Jotunn noir et les destructions causées par ce dernier avait rendu cet esprit fou, et dans sa folie il avait utilisé ses pouvoirs pour s’en prendre à tout ce qui vivait sur son territoire. Ses pouvoirs pouvaient se manifester en toute chose et il pouvait même prendre forme pour se battre, un animale, un arbre pouvant se déplacer, une créature élémentaire, et le plus souvent ils n’adoptaient qu’une seule forme. Celui que Wulf venait de détruire avait prit la forme d’une colline disposant de membre. Sa mort ne réjouissait pas l’Ulfark, car il venait de mettre fin aux jours d’une entité qui représentaient le pouvoir des Vanes et qui jusque-là avait nombre de fois protégé, à sa manière, le voyageur égaré et les villages environnant. Mais sa folie l’avait rendu dangereux pour toute chose, et Wulf espérait que Jord et Nerthus veilleraient à accorder à cette esprit la paix qu’il avait perdue.

Mais ce combat ne l’avait pas opposé seulement à cet être ancien, mais à nombres d’autres créatures. La fureur du Wód, la rage sacrée, qui l’habitait couplée à la folie du Landvaettir avait attiré nombres d’autres créatures dans ce combat, des sauvages Skaelings, des vorgs, des araignées géantes… les avant-bras de Wulf étaient couvert du sang de ses adversaires, de même que sa Järnskinn étaient éclaboussée par endroit. Mais la chose qui avait le plus gêné le guerrier-fauve était la présence de Mylings, des créatures mortes-vivantes pouvant se mouvoir d’ombres en ombres et qui étaient de mortels assassins. Les Mylings étaient les esprits d’enfants morts en bas age renvoyé par Hel dans le monde des vivants dans le but de venger leur mort (ou de trouver l’apaisement), et avec la famine et le froid de plus en plus cruel qui s’abattait sur les terres du nord, il y avait un paquet de ces saletés qui s’étaient relevé, de même que d’autres horreurs issues du sombre royaume de la reine des morts. Le Traqueur d’âme était justement dans la région pour tenter de régler ce problème car tel était son expertise, bien que l’Ulfark ignorait comment ce dernier s’en sortait.

Alors qu’il allait se désaltérer à une source avoisinante, les sens de Wulf se mirent brusquement en alerte. Il sentait une activité éveillée à Magnir, en fait il ressentait distinctement la présence de deux éveillés dans les environs du village. Wulf se mit immédiatement en route vers le bourg, soit il s’agissait d’adversaire auquel cas son devoir lui imposait de protéger les fidèles sujets d’Odin, soit il s’agissait d’une autre ambassade et il devait l’accueillir.

La route jusque Magnir n’était pas si longue que ça pour le guerrier-fauve qui avait l’habitude de se déplacer dans la région par tout temps et sur tout terrain, d’autant plus qu’il n’y avait pas encore de blizzard pour l’instant qui s’abattrait sur eux. Mais son arrivée à Magnir lui révélait un spectacle nettement moins encourageant. La présence d’Hirdmen et autres gardes sur les lieux était importante car le nombres d’âmes vivant désormais à Magnir avait fortement augmenté. Les gardes du Jarl locale, avec l’aide de ceux des Polaris, avaient déplacé les populations des villages les plus isolés et leurs réserves vers des endroits plus accessible, le temps que la menace de famine disparaisse. Les gardes étaient là pour maintenir l’ordre dans un village surpeuplé et surtout veillé à la bonne tenue du rationnement.

L’assaut du Jotunn noir avait complètement détruit une année de récolte à Nordheims, et les rudes terres du nord n’étant pas connu pour leur rendement, les réserves de nourritures des nordiens forçait à un sévère rationnement en attendant que le pouvoir des Vanes permet une nouvelle récolte. Des mesures avaient été donc prise, dont la mise en commun des réserves de céréale et légumes, la distribution de la nourriture, la plupart des familles ne prenaient qu’un seul repas par jour (et encore, pas toujours)… et même avec tout cela les réserve commençaient à se vider dangereusement. Les hommes du nord enduraient leur destin avec stoïcsime, s’entraidant du mieux qu’ils pouvaient pour survivre. Nombres d’entre eux construisaient des huttes de fortunes pour abriter leurs frères et sœurs issus d’autres villages, ils allaient chercher des racines et des plantes sauvages dans la forêt pour faire du potage pour tout le village et faire durer les réserves autant que possible, ou tout simplement pour diversifier leur alimentation autant que possible. Mais chaque jours, on pouvait voir les fils et les filles du nord s’affaiblir, carence, sous-alimentation, le froid mortel du nord… les habitants de Nordheims étaient résilients mais mêmes eux avaient leurs limites et la famine avaient déjà fait plusieurs centaines de morts au sein des neufs royaume (Magnir étant loin d’être le coin le plus défavoriser).

Alors qu’il se rapprochait du lieu ou se trouvait en ce moment les étrangers, Wulf put voir à quel point sa présence mettait ses semblables mal à l’aise. Wulf n’avait pas réellement mauvaise réputation, presque tout le monde dans la région le considérait comme un protecteur, mais sa condition de guerrier-fauve en faisait un être au mieux dangereux et imprévisible. Ce n’était pas pour rien qu’en générale Wulf évitait les lieux habités, pour éviter de faire des victimes innocentes s’il perdait le contrôle. Il était habitué à cette réaction, et ce n’était pas pour rien qu’il gardait sa peau d’ours, symbole de son statut de berzerker, pour que tous sachent ce qu’il était. Un garde aborda le l’Ulfark.

- Force et Honneur, protecteur.
- Que nous en ayons toujours en abondance, j’ai ressenti la présence d’étranger, où sont-ils ?
- À l’auberge du vieil Ivar, seigneur, un homme et une femme. À priori, il s’agit de types qui mangent comme les lapins, comme la dernière émissaire du sanctuaire.
- Je te remercie Hyngmir, dis au thane que si je peux faire quelque chose pour vous aider, je suis à votre disposition.
- Vous nous avez déjà bien aider seigneur, en traquant cet esprit fou.

Face à l’auberge, Wulf retira son heaume et siffla pour faire appel à son Hrafn, un corbeau d’Asgard permettant aux hommes du nord de transporter leurs messages. Chaque guerrier divin pouvait les appeler, où qu’il se trouve dans le monde car il s’agissait d’oiseau magique, descendant des divins Hugin et Munin, et la distance n’était pas une difficulté pour eux. C’était souvent le même corbac qui répondait à l’appel d’un même guerrier divin, celui de Wulf était reconnaissable à ses yeux de couleurs rouge, comme le rubis qu’il portait à sa ceinture. Wulf préférait avoir ce corbeau près de lui au cas où il devrait faire appel à un collègue.

Lorsque Wulf pénétra dans l’auberge, un grand vent glacé s’engouffra dans la pièce et résonnèrent les cris du grand corbeau qui entra avec le guerrier divin. Celui-ci s’installa sur le comptoir en croassant. Toutes personnes dans la pièce réagit immédiatement à la présence du guerrier-fauve. D’un geste, il signifia aux gardes de continuer ce qu’ils étaient en train de faire et se dirigea vers les deux étranger assis à une table ou l’aubergiste les servaient. Wulf était un être d’un gabarit assez impressionnant, dépassant les deux mètres de hauts sans soucis et tout en lui, que ce soit son corps ou l’apparence de sa Järnskinn, reflétait sa nature de guerrier-fauve et ce même s’il affichait un visage fermé. Dans ses yeux bleus, brillait en permanence une lueur intense et violente, comme s’il cherchait une proie.

Tenant son casque dans sa main, observa un instant les deux sudistes, se demandant ce qu’ils venaient faire ici et de quelles factions ils étaient issus. Il renifla leur odeur, elles portaient en eux incontestablement l’odeur du sud, celui de l’homme lui était inconnue, mais celle de la femme lui disait quelque chose.

- Vous deux, vous n'êtes pas des sujet d'Odin. Qui êtes-vous et qu’elle est l’objet de votre visite sur nos terres ?

HRP:
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Lesath
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Le vortex donnait sur une taverne, c’était pour le moins inattendu. Il avait pensé tomber en plein milieu d’une toundra inhabitée, aussi enneigée qu’inhospitalière. Ainsi les terres d’Asgard n’étaient pas si désolées. Le froid par contre, devait être mordant. Il lui avait suffi d’un coup d’œil par l’une des vitres embuées pour s’imaginer frigorifié. Heureusement que son cosmos l’accompagnait, sinon une demi-heure dans la neige arctique et il s’en serait fini de ses orteils.

« Une salade ? » Marmonna le Scorpion

L’Ibère soupira. Il n’était pas très healthy food de base, après tout, c’était plutôt le plaisir que se réservaient les bourgeois, et il était loin de faire partie de cette classe sociétale. De sa jeunesse au sein du centre d’entrainement il avait gardé peu de souvenirs gustatifs. Du moins, peu de marquants, mis à part les petits déjeuners. Une tartine de pain, un filet d’huile, une pincée de sel. C’était ascète, mais nourrissant et étrangement plutôt bon. Et typique de la région. Puis il avait vécu dans la rue, autant dire qu’il s’était contenté des restes – quand il ne s’agissait pas de jeuner involontairement.

« J’aurais préféré du poisson, quitte à ne pas manger de viande. Je ne suis pas vraiment dans le délire végétarien, mais on fera avec… » De son Espagne natale, il avait gardé deux vices. L’huile d’olive et le poisson frit. On pouvait dire ce qu’on voulait de la gastronomie de la péninsule, mais on ne pouvait mettre en doute la qualité de son huile. Ce qui tombait bien, puisque Lesath aimait à peu près n’importe quoi, tant que le plat était frit. La salade exceptée. Encore qu’il n’avait jamais essayé…

« Est-ce que vous auriez de la soupe ou quoi que ce soit de chaud pour accompagner ce plat ? Merci. » Demanda le chevalier d’or à l’aubergiste, qui hocha la tête, sans doute rassuré par la demande. De la salade en Asgard, c’était … peu commun. De la soupe par contre, c’était le b.a.-ba. Il ne tarda pas à lui servir un bol de potage, dans lequel flottaient quelques navets et pommes de terre. Ce n’était peut-être qu’un bouillon de légumes, mais au moins, il ne risquait plus de mourir la gueule ouverte à la première passe d’armes.

« Je ne comprends pas comment vous faîtes pour ne pas mourir de faim avec uniquement une assiette de crudités, mais soit. » Remarqua l’hispanique en trempant un bout de pain dans l’assiette fumante puis en se le jetant dans le gosier. C’était bien mieux. Le bouillon avait le mérite d’être chaud et de le réchauffer presque immédiatement.

« Vraiment coincé hein ? » Demanda-t-il à Eurydice alors que la porte s’ouvrait pour laisser apparaître un géant aux yeux perçants. « Je crois que le comité d’accueil est de ce type-là aussi. » Utilisant la serviette pour s’essuyer la bouche, il écouta le grand gaillard oublier de se présenter – probablement volontairement – et les apostropher de façon plutôt maladroite – encore une fois, sans doute volontairement. S’il s’agissait d’un stratagème pour les déstabiliser, il était plutôt bancal. Si ce n’en était pas un, le nordique avait besoin d’un sérieux cours d’éducation. L’Ibère le regarda, puis sans piper mot, continua à manger. Il se doutait bien qu’Eurydice, championne du Sanctuaire, saurait trouver les mots. Lui en était de toutes façons incapable, ne sachant pas sur quel pied danser.
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-« Il ne s’agit pas d’un délire… Nos modes de consommations conduisent notre planète à sa ruine. Vous savez combien de litres d’eau sont nécessaires pour produire un kilo de viande rouge ? » Alors que la jeune femme s’apprêtait à s’élancer dans une démonstration magistrale, les deux chevaliers furent brusquement interrompu par un autochtone.

Le guerrier qui leur faisait dominait Eurydice de plusieurs têtes. Elle le détailla à plusieurs reprises, grand, athlétique, visage austère et regard azur, l’archétype du guerrier nordique. Il émanait du guerrier fauve une violence naturelle, une pureté dans la sauvagerie qu’elle ne saurait expliquer.

Elle porta son attention sur son comparse, lequel demeurait silencieux et dégustait tranquillement son maigre repas. Le comportement de Lesath illustrait son souhait de demeurer en retrait, après tout il n’était qu’accompagnant.
Eurydice se leva et s’inclina respectueusement devant son interlocuteur et l’invita à prendre place.

-« Eurydice des Gémeaux et voici mon frère d’arme, Lesath du Scorpion… Chevaliers d’Or au service du Sanctuaire. » De ce qu’elle avait appris de son précédent séjour ici, les chevaliers nordiques n’adhéraient pas forcément à la même faction. Elle devait donc choisir avec soin ses propos…

-« Lors de mon dernier passage j’ai promis au Seigneur Olrik de donner plus de profondeur à l’alliance qui lie nos Ordres. C’est pourquoi nous sommes venus ici partager des informations et, peut-être, obtenir quelques éclaircissements. »

Si le guerrier-fauve se trouvait au service d’Olrik, peut-être est-il informé de la mission qu’elle a menée conjointement avec Skärn pour le compte d’Asgard. Si tel était le cas, elle pourra alors lui accorder sa confiance.

-« Dîtes-moi, la dernière fois que je suis venue à Magnir il y avait beaucoup moins d’habitants… Est-ce qu’il se passe quelque chose en particulier ? »
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Wulf
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La simple présence de Wulf dans l’auberge suffisait à rendre l’atmosphère plus pesante, la plupart des gens présent observait avec une certaine anxiété l’échange qui se préparait entre le guerrier-divin et ses interlocuteurs. Le fait qu’un guerrier divin se soit dérangé en personne signifiait déjà que l’affaire était importante, mais le fait que le guerrier divin en question était Wulf, un berserker du Père de Tout, impliquait également que si la situation dégénérait les choses deviendraient moche très vite. Wulf savait parfaitement l’inquiétude que sa présence impliquait, la plupart des individus présent le considérait bel et bien comme un protecteur, mais un protecteur dangereux, les autres ne le voyaient que comme une bête sauvage dans un corps humains.

Pendant le léger instant de flottement qui suivit la question que Wulf avait posé aux deux Sudistes, Wulf avait tenté d’identifiés leurs odeurs, il était sûr de connaitre celle de la femme aux cheveux blancs, bien qu’il eût un léger mouvement de rejet en sentant la fragrance de parfum de la femme, les sens de Wulf étant aussi aiguisé que ceux des animaux même une légère touche de parfum constituait une odeur très forte. Néanmoins, son attitude se détendit très légèrement au moment où les présentations furent faites. Il s’agissait de la même ambassadrice qui était venu il y a peu pour renouveler l’alliance entre le Sanctuaire et les Royaumes du Nord, quant à son compère, le chevalier du Scorpion, Wulf n’était pas vraiment sûr de quoi en penser si ce n’est qu’il n’était visiblement pas familier du climat régnant sur sa patrie. Suite aux présentation, Wulf rendit la politesse en les saluant à son tour en frappant du point sur sa cuirasse au niveau du cœur. Il s’agissait d’un salut plus martial que l’inclination polie de la chevalière des gémeaux, mais en aucun cas irrespectueux mais les guerriers nordiques étaient fiers et ne s’inclinait que devant ceux qu’ils jugeaient dignes d’êtres leurs seigneurs.

- Wulf de l’Ulfark.

Sa présentation était courte et simple, la plupart des hommes du nord ne s’embarrassaient guère du protocole et allait droit au but et Wulf ne faisait pas exception à la règle. Il resta néanmoins debout dans un premier temps.

- Si votre but était de voir le représentant d’Odin, je crains que vous ne vous soyez déplacé pour rien. Olrik n’est en ce moment pas sur les Terres d’Odin. Néanmoins, je peux peut-être vous aidez.

Wulf accepta finalement de s’installer à la table des deux Athéniens. Il se retourna pour commander quelque chose à l’aubergiste dans sa langue natale. Le corbeau de Wulf se posa au milieu de la table en croassant. Quand Eurydice l’interrogea sur la situation, Wulf l’observa un instant, jaugeant s’il acceptait ou non de leur révéler la déplorable situation du Nord. Il grogna avant de répondre à contrecoeur.

- Famine. On a fait se rassembler les habitants de plusieurs villages pour centraliser les stocks de nourritures et faciliter le rationnement. En espérant tenir le temps qu’il faut.

Pour ces hommes venus du Sud, la manière dont Wulf faisait référence à la situation pouvait paraitre froide. Mais Wulf et les siens avaient une mentalité assez survivaliste, tout sur leurs terres était inhospitalier et ses habitants côtoyaient la mort de manière bien plus fréquentes que les sociétés modernes, ils auraient le temps de pleurer les disparut une fois la situation stabiliser. Mais sous cette apparente froideur, il n’en était rien, certes Wulf avait l’habitude de voir les siens mourir mais à l’intérieur de lui bouillait un sentiment d’impuissance qui pouvait très légèrement se ressentir dans son Hamr. Il pouvait se battre contre des dragons, des géants ou des envahisseurs, il pouvait aider à reconstruire ce qui était détruit, il pouvait même protéger ses semblables de lui-même et de sa folie guerrière. Mais face à un adversaire comme la faim, toute sa puissance ne pouvait rien, et à part voire son peuple enduré les souffrances, il ne pouvait strictement rien faire. Oui, au plus profond du guerrier divin brûlait sa colère face à sa propre impuissance à aider son peuple.

- Eurydice que tu t’appel ? C’est bien toi qui es allé en mission avec Skärn ?

Wulf se retint d’également signaler le fait que sa petite démonstration dimensionnelle au palais avait eut de fâcheuse conséquence sur tout Nordheims. Les Royaumes du Nord étant lié à leurs équivalent mythologiques, cette région était littéralement au carrefour entre plusieurs mondes. Les actions d’Eurydice avaient provoqué l’apparition de nouveaux portails non surveillé et la disparition d’anciens et encore maintenant les chasseurs de Ullr et les mages d’Alfheim traquaient ces nouvelles entrées potentielles pour les créatures des neufs mondes. Finalement, l’aubergiste apporta la commande de Wulf : un grand bol d’eau et un simple morceau de pain avec un peu de viande grillée dessus.

- Si tu le désir, je peux envoyer un message pour qu’il nous rejoigne. Suis plus le genre de compagnons qui s’emportera violemment si j’ai l’impression que vous insultez mon honneur ou celui de mes semblables. Pas sûr d’être le candidat désigné pour accueillir une ambassade comme la vôtre.

Déjà Wulf, donna une partie de sa tartine à son volatile, en paiement pour un éventuel futur message à transmettre. Il avait préféré jouer en toute franchise, avec les deux Athéniens, il était du genre instable, impulsif et susceptible. Il se tourna son attention vers Lesath.

- Et de manière plus concrète, à part pour la soupe et les salades, vous cherchez un truc en particulier ? Même pour une ambassade, personne ne vient chez nous par simple plaisir.

Même s’il se montrait plus conviviale qu’initialement avec les deux Saints, on ne s’y trompait pas. Wulf était toujours extrêmement méfiant à leur égard. Son regard les scrutait avec attentions, tentant de deviner leurs pensées, de repérer le moindre élément qui pourrait lui montrer que ses interlocuteurs lui cachaient la vérité ou préparaient un mauvais coup. Et même s’il ne tenait ni à insulter ces alliés de Nordheims, ni à déclencher des hostilités, quelque chose en lui souhaitait au contraire avoir l’occasion de se déchainer.
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Lesath
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Il sourit au géant lorsque la jeune femme l’introduit, sans pour autant lâcher sa cuillère, après tout, il s’agissait là probablement de son seul repas de la journée, et il n’avait aucune envie de laisser tomber ce dernier, question de politesse. Et de faim. Comme il s’y était attendu, les Gémeaux s’était présentée et avait fait allusion à son dernier passage, afin sans doute de lier un semblant de relation, ou quelque chose comme cela. Cela sembla fonctionner, plus ou moins, puisque le norse accepta de s’assoir à leur table. Lesath lui proposa la corbeille de pain, mais il sembla l’ignorer, pour l’instant. Ou peut-être ne le remarqua-t-il pas. Ce n’était pas vraiment important ceci dit, puisque le corbeau lui, ne se gêna pas pour attraper un quignon du bec. Un drôle d’animal que celui-là, se dit le Scorpion d’Or. Il ne s’agissait probablement là pas d’un choucas ordinaire.

Les paroles suivantes de la jeune femme, par contre, firent lever le sourcil de l’Ibère. Il n’était pas sûr qu’aborder ce genre de sujets était une bonne idée. Les guerriers nordiques avaient la réputation d’avoir une certaine notion de la fierté, et le géant risquait de prendre ombrage. Heureusement pour eux – et surtout pour l’établissement, ne nous le cachons pas – Wulf, s’il s’était assombri, ne leur en tint pas rigueur. Il poussa l’assiette vide et soupira. Il n’avait que trop connu la faim lors de son adolescence, et ne la souhaitait à personne. Lesath évita de proposer l’aide du sanctuaire pour résoudre ce problème de disette, ne sachant pas à quel point le Nordique risquait de mal prendre une hypothétique offre.

Il laissa Eurydice répondre aux questions de leur interlocuteur, et s’envoya une rasade d’eau fraiche, puis lorsque ce dernier aborda la raison de leur présence, il rebondit enfin, parlant pour la première fois de l’entrevue. Jusqu’alors, il avait préféré opter pour un mutisme cohérent. Déjà parce qu’il n’était qu’un accompagnateur, mais aussi parce qu’il avait tout de même une bonne soupe à finir. Et il fallait respecter la soupe. C’était important. Un jour il risquait de ne plus y en avoir.

« La Discorde. » prononça-t-il simplement, en regardant Wulf dans les yeux. C’était un peu théâtral, mais pour autant, pas superflu. S’il y avait bien une déité pour laquelle il fallait un peu insister c’était bien elle.. « Eris est de retour. Et ce n’est une bonne nouvelle pour personne. » Continua-t-il. Si le Norse ne connaissait pas la réputation de la fille de Nyx, il n’en était pas de même pour eux. Et cela n’augurait rien de bon.

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-« Oui c’est moi. J’aime bien Skärn, ça me ferait plaisir de le revoir. » répondit-elle simplement au guerrier nordique. Quant au caractère électrique de son interlocuteur ? « Ne t’inquiète pas Wulf de l’Ulfark, je m’y connais un peu en violence… Quand on aura un peu de temps je serais heureuse de mesurer nos degrés respectifs d’emportement. » Lui signifia-t-elle sur un ton complice.

Malheureusement ils n’étaient pas venus pour titiller du Guerrier Divin, seulement pour transmettre des informations… Lesath aiguilla rapidement Wulf sur l’objet de leur visite. Eurydice n’était toutefois pas certaine que cette montagne de muscles puisse leur répondre sur un tel sujet.

-« Avant d’entrer dans le vif du sujet… J’aimerais proposer l’aide du Sanctuaire pour remédier à la situation que traverse actuellement vos terres. » prononça-t-elle, terrassant alors l’effet dramatique imposé par son acolyte doré. « Nous avons d’importantes réserves de vivres, un pont humanitaire pourrait être mis en place en quelques heures… »

Son volume sonore, un peu élevé, attira sur eux différents regards. La plupart s’orientèrent sur Wulf, certains semblaient attendre une réponse. Étonnée, Eurydice effleurait à peine l’autorité que pouvait avoir le Guerrier Fauve en ces lieux. Elle aurait aimé insister, lui dire de penser aux enfants d’Asgard… Mais elle se ravisa, mesurant la fierté d’Asgard, elle savait que la demande devait venir d’eux. Au moins l’idée était lancée.

-« En ce qui concerne Eris, Lesath a pu s’entretenir avec l’un de ses guerriers, il pourra t’en dire plus. » dit-elle en traçant un cercle dimensionnel sur la table. Duquel elle tira plusieurs fruits qu’elle tendit à un petit garçon qui la dévisageait étrangement. Ce dernier s’enfuit sans demander son reste.
Espérons que Wulf les autorise à faire venir à Magnir les stocks du Sanctuaire. Nul ne devrait avoir à souffrir de la faim.
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Wulf ne savait pas vraiment quoi penser de ses interlocuteurs, entre le chevalier du Scorpion qui n’avait pas dit un mot depuis le début de la conversation et la chevalière des gémeaux qui semblait jouer à un jeu dont les règles échappait complètement au guerrier-fauve. Il obtempéra néanmoins lorsque cette dernière fit part de son désir de revoir l’éclat divin de Garm. Sifflant son oiseau celui-ci vint directement se planter face à l’Ulfark, pas un mot ne fut échangé, cela se passait complètement dans leurs esprits. Puis, un instant après, le corbeau s’envola de la table dans un grand croassement sonore et parti à tire d’aile à travers la salle avant de sembler comme se dissiper au moment même où il quittait la pièce. Les Hrafn, les corbeaux d’Asgard, n’étaient pas de véritable corbeau, ils descendaient directement d’Hugin et Muninn, les corbeaux d’Odin et n’étaient donc même pas originaire de ce plan d’existence. Ils étaient non seulement bien plus imposants que leurs homologues du Sud mais également bien plus intelligent et capable de faire usage du Hamr de manière instinctive.

- Skärn opérant déjà dans le coin, il ne devrait pas tarder à arriver… s’il en à fini avec ce qu’il avait à faire.

L’intervention de Lesath attira l’attention du guerrier divin, les Athéniens était donc venus pour une affaire concernant la déesse de la discorde. Wulf ne savait pas trop quoi leur dire à ce propos, cela faisait longtemps que les Ases n’avaient plus eut le déplaisir de ses manigances… ils avaient déjà bien assez à faire en interne. Toujours était-il que s’ils étaient venus avertir les royaumes du Nord de son retour, cette information avait déjà été partagée suite à leur première visite. Néanmoins, Wulf appréciait la concision de cette déclaration, direct à l’objectif et sans fioriture, correspondant assez à son style. Mais avant qu’il n’eût le temps de réagir pour en savoir plus, déjà la chevalière des Gémeaux reprit la parole.

L’Hellène ne proposait rien de moins que le soutien du Sanctuaire sous la forme d’une aide humanitaire. L’offre était des plus noble et généreuse… mais pas pour les hommes du nord. Aux yeux de Wulf, une telle offre n’était pas loin d’une insulte car mettant en doute la capacité des fidèles d’Odin à passer cette épreuve. Telle était la Psyché des hommes du nord, celles d’individus élevé dans une culture fière et guerrière mais aussi survivaliste et se méfiant de l’extérieur. Le geste noble et, sans doute, désintéressé de la jeune femme était perçu au mieux comme de la pitié (ce qui froissait la fierté d’un Asgardien) et au pire comme une tentative d’ingérence de la part du Sanctuaire qui, par l’étalage de sa richesse, voudrait prouver sa supériorité sur les hommes du nord. Pour les fidèles d’Odin, les dieux n’aidaient pas ceux qui se contentait de les supplier, mais seulement ceux qui montrait avoir la volonté de s’en sortir. Pour eux, tout aide devait se mériter car dans le cas contraire cela pousserait chacun à dépendre de la force de quelqu’un d’autre plutôt que de compter sur la sienne.

Wulf resta silencieux, comme le reste de la salle, mais il était clairement perceptible dans son aura qu’il n’avait guère apprécié ce qu’il venait d’entendre. Son visage s’était encore plus refermé, du statut d’émissaire d’une puissance allié, les deux Athéniens venaient de passer à celui d’invités gênants. Néanmoins, celle qui avait été à l’origine de cette proposition eut le bon réflexe d’éviter de trop s’engager sur cette pente glissante. Wulf se renfrogna, restant silencieux encore quelques secondes. Dehors, il entendait le souffle du vent se renforcer et s’alourdir imperceptiblement, un nouveau blizzard se préparait. Il entendait également une procession religieuse se mettre en place, chantant des chants Asgardiens oubliés. Wulf savait ce qui se préparait là-dehors et se demandait s’il devrait intervenir. Finalement, Wulf reprit la parole, mais son ton était froid presque menaçant.

- Je vais être parfaitement franc avec toi, Eurydice des Gémeaux. Sous-entends-tu que tu considère les miens comme trop faible pour survivre sans l’aide de ton sanctuaire ?

Bien que cette réponse fût formulée comme une question, elle n’appelait à aucune réponse de la part de l’Athénienne. En fait, elle constituait plutôt un avertissement à ne pas s’aventurer plus loin dans cette voie sous peine de voire l’attitude des Ases sérieusement se raidir à toute les futur demandes du Sanctuaire… voir pire. Dans la salle, le silence continuait à régner. Personne ne s’aventurerait à contredire le guerrier-fauve devant des étrangers, et pour cause, personne n’aurait vraiment sût comment se placer car la plupart des hommes du nord se méfiait des cadeaux gratuits, à fortiori venant du Sud, mais d’un autre côté, un grand nombre d’entre eux auraient espéré quand même recevoir des vivres pour subvenir aux besoins de leur famille. Néanmoins, Wulf accepta d’offrir une ouverture à la proposition des athéniens. Suite à sa réponse glaciale, la voix du berserkir fut d’un coup beaucoup plus las.

- Il est cependant vrais qu’il m’est facile de rejeter ton offre. Je n’ai pas de clan à représenter ni de proches sur lesquels veiller. Je soumettrai ta proposition à l’Althing, Athénienne, nous verrons bien qu’elle en sera le résultat.

Il fallait dire que la proposition d’Eurydice impliquait des conséquences bien au-delà du seul problème de la disette. Il ne s’agissait pas d’approvisionner quelque village épars, mais les neuf royaumes. Nordheims ne disposait pas des infrastructures nécessaires à cela, sans compter le climat et les créatures hantant les terres du nord, les Sudistes qui seraient chargé de veiller à l’usage de cette aide seraient à leur tour confronté à la fierté de chaque Jarl, chaque Thane, chaque conseil de village, chaque de famille. Enfin, certains royaumes comme Jotunheim ne verrait en l’acceptation de cette aide qu’une preuve de faiblesse d’Asgard et la refuserait surement, voire même remettrait en question le droit d’Asgard à diriger. D’autres cas, comme ceux de Nibelheim ou de Musphellheim diviserait profondément les autorités que l’aide leur soit fourni ou non. Cette concession, si minime soit-elle, avait déjà demander à Wulf un grand effort pour ravaler sa fierté.

Wulf garda resta silencieux, presque sinistre par la suite, se contentant de tourner la tête en direction du chevalier du Scorpion pour l’inviter à parler. La fierté de l’Asgardien compromettait peut-être cette ambassade, voir même l’alliance entière s’il offusquait ses invités, mais les hommes du nord étaient ainsi, peu disposer à concéder quoi que ce soit ou à admettre leurs faiblesses. Peu de temps après avoir tacitement convier le scorpion à parler, le corbeau de Wulf refit son apparition. Semblant tout droit émerger depuis le mur faisant face à l’Ulfark, il apparut ailes déployées, atterrissant sur la table sans prendre garde à ce qu’il renversait autour de lui. L’espace d’une seconde, Wulf observa l’oiseau au noir plumage, pour l’instant d’après voir son visage adopté une réaction de surprise.

- QUOI ???

Il fallut encore quelques secondes à l’Asgardiens avant de reprendre la parole pour faire part aux fidèles de la déesse aux yeux pers le contenu du message envoyé par le Traqueur d’âme. À priori, Wulf ne savait lui-même pas quoi en penser.

- Skärn arrivera bientôt. Il demande ce que vous voulez boire. Une histoire de parole donnée. Il vous demande également de bien vouloir pardonner par avance mon sens de l’hospitalité.

Wulf n'était pas forcément un grand amis du Traqueur d'âme, il n'avait une confiance que très modéré en le Nifhleimien et son esprits rusé mais l'estimait pour ses compétences, sachant parfaitement qu'il était prêt à se salir les mains pour préserver l'honneur de ses frères d'armes. Mais suite à ce message, il ne savait pas comment prendre cette insulte à son encontre... même si elle était fondée.

hrp:
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Le faux pas diplomatique n’était pas bien loin, mais Eurydice ne semblait pas s’en soucier plus que de rigueur. Elle savait sans doute ce qu’elle faisait. Ou peut-être n’avait-elle pas saisi que la fierté des gens du Nord était autant leur plus grande force que leur plus terrible faiblesse. Lorsque Wulf aborda le sujet, avec une franchise aussi sèche que bienvenue, Lesath se demanda si tous les efforts effectués pour renouer les liens d’amitié entre Asgard et le Sanctuaire venaient de tomber à l’eau. Heureusement, quelques secondes plus tard, le Norse laissa une porte de sortie. Il ne déciderait pas – pas tout de seul en tout cas – de l’issue de cette proposition. L’Althing était sans doute le Grand Pope du coin, version froid, faim, neige et sapins. Peut-être ce dernier considérerait la proposition avec un autre œil plus pragmatique. Il ne servait pas à grand-chose d’être fier lorsqu’on était mort.

« Oui, j’ai pu croiser un serviteur d’Eris. » Commença-t-il à expliquer la situation, lorsqu’Eurydice l’introduisit. « Un homme a l’armure impressionnante, et qui étrangement, semblait de bonne foi. » continua-t-il. L’homme avait effectivement fait plutôt bonne impression auprès d’un Scorpion d’Or généralement méfiant. Son cosmos n’avait présenté aucune mauvaise intention, du moins, pas ouvertement. S’il avait demandé à voir le Grand Pope – ah, ce fameux Grand Pope qui n’existait nulle part sauf dans l’esprit des adversaires de l’ordre – il n’avait pas pris ombrage du refus. Bon, pas vraiment. Il lui devait toujours une réponse, mais entre-temps, l’Ibère n’avait pas vraiment eu le temps d’aborder ce thème-là. Il devrait s’y atteler lorsqu’il aurait un moment avec la grecque.

L’Espagnol repris la parole peu après : « La déesse de la Discorde possède sa propre armée de suiveurs, convaincus d’être dans le vrai. Du moins c’était l’impression que m’a fait ce Galahad. Néanmoins ce n’est pas le seul problème. Il n’était pas seul. Il est arrivé au Sanctuaire en même temps qu’un chevalier noir, qui semblait étrangement douter de son ordre. » Myra du Caméléon noir avait déjà un problème avec l’ordre des déchus avant même de n’apprendre les actes du renégat Reagan. Cela avait sans doute eu pour conséquence de la pousser, malheureusement, dans les bras de la fille de Nyx.

« Sans être grand clerc, je pense qu’elle aura bientôt rejoint les rangs de la Discorde, et peut-être d’autres chevaliers noirs suivront… » Et c’était là peut-être le principal problème. Si la déesse de la discorde commençait à s’armer en recrutant chevaliers noirs – et pourquoi pas, dans le pire des cas, de serviteurs d’autres dieux – elle risquait de devenir une menace à prendre très au sérieux…

« Et sinon je prendrai une bière, ou une eau de vie, je ne suis pas difficile sur ce sujet. »
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-« Si, par pure fierté tu, entends laisser mourir de faim des femmes, des enfants, des vieillards, des guerriers… Libre à toi. » répliqua sèchement la guerrière… « Mais il n’est pas dans mes habitudes de ne pas proposer mon aide en pareilles circonstances… » termina-t-elle.

Elle n’avait pas besoin d’ajouter aux soucis actuels du Sanctuaire une crise diplomatique et puis Skärn allait venir, il saura certainement tempérer les ardeurs du rustre qui leur faisait face.

Ensuite, elle écouta avec attention les paroles de l’ibère, celui-ci livra ses impressions sur sa rencontre avec le soldat de la Discorde. Un certain Galahad, le nom que portait le légendaire fils de Lancelot du Lac et d’Ellan, fille de Pélés, le Roi Pêcheur et gardien du Saint-Graal. Le Seul chevalier d’Arthur qui a pu regarder à l’intérieur du Graal. Eurydice se remémora un instant ses soirées d’enfance à dévorer les légendes arthuriennes avant de rebondir sur les paroles du Scorpion.

-« Si Eris recrute des séides, il est possible qu’elle ait pu infiltrer vos terres… Nous ne connaissons pas l’étendue de son éventuelle nuisance. »

Les rapports du Sanctuaire la concernant étaient trop rares, peu précis ou parfois détruits… Elle savait que Gareth l’avait rencontré à plusieurs reprises, mais il était resté étonnamment vague sur ces expériences.

-« Skärn et moi nous sommes promis, après la conquête de Moscou, de partager un verre… Je prendrai un jus de fruits me concernant… Ou tout simplement un peu d’eau. » Expliqua-t-elle à ses interlocuteurs.
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Wulf n’avait que faire des reproches portés de l’ombrageuse hellène quant à sa réponse à sa proposition. Le Sanctuaire était peut-être réputé pour ses valeureux combattant, protecteur de l’humanité, mais ils avaient toujours été des moralistes persuadés d’être dans leur bon droit de juger les croyances des autres. Pour Wulf, les deux saints allaient devoir rapidement comprendre qu’ils étaient à Nordheims, et qu’ici ils allaient devoir se soumettre aux règles des Ases s’ils ne désiraient pas voir leur fragile alliance volée en éclat. Il s’était simplement contenté de l’ignorer et d’écouter le récit de la rencontre entre le chevalier du scorpion et le combattant d’Eris.

Suite au message de Skärn, Wulf devait donc, pour ne pas parjurer son compagnon, passer la commande pour ces hommes du sud.

- Ivar, deux bières sur le compte de Skärn, et t’as quoi dans les jus de fruit.
- Du vin, c’est fait à base de raisin, mais c’est plus cher. Sinon j’ai du jus de pomme fermentée, mais si la petite dame ne veut vraiment pas d’alcool, elle devra se contenter d’eau. Je peux peut-être lui trouver un peu de lait quelque part.

[…]

Skärn avait eu une journée assez occupées jusque-là. Il avait dû s’occuper d’un problème d’outre-tombe, suite aux décès provoqué par la situation critique dans laquelle sa terre se trouvait. Ses ennemis étaient loin d’être assez puissants pour pouvoir réellement l’inquiéter, mais leur traque, leur neutralisation et s’assurer qu’ils ne reviendraient pas eus été assez épuisant. Quand il avait reçu le message de Wulf, il savait qu’il allait devoir intervenir, l’intransigeance de Wulf sur nombre de sujet pouvant amener à une catastrophe diplomatique.

Il ne se rendit pas toute suite à Magnir, il devait d’abord s’assurer qu’aucun Myling n’était encore dans le coin, sinon nombre de sujet de Nordheim mourrait. Quand finalement il en eut fini, Skärn poussa un soupire de fatigue et se dirigea vers l’agglomération. Skärn ne prit guère le temps de s’attarder pour prendre des infos, mais découvrit néanmoins une cérémonie qui se tenait sur la place, une cérémonie religieuse qui se déroulait malgré le blizzard qui se levait. Au centre d’un cercle humain, se tenait un godi qui priait les Vanes, accompagné d’un homme torse nu. Skärn savait parfaitement comment cela allait finir, l’homme allait être sacrifié aux vanes pour leurs demander leur soutien dans cette épreuve et de hâter la prochaine récolte. Cela faisait bien des années qu’officiellement les sacrifices humains avaient été retiré des cultes aux dieux du nord, mais dans la période d’incertitude, les vieilles croyances ressurgissaient. Skärn se demanda s’il devait prendre le temps d’intervenir, mais s’en abstint finalement. D’un point de vue purement pragmatique, la victime était volontaire, se sacrifiant pour le bien du plus grand nombre et ferait toujours une bouche en moins à nourrir. Si en plus cela offrait un peu d’espoir à la population, Nordheim en manquant cruellement, ce serait toujours cela de gagner. Skärn espérait juste que ce serait la méthode de sacrifice qui n’impliquait pas de faire souffrir le sacrifié, l’ayant lui-même subit dans sa jeunesse et il en gardait des souvenirs vivaces, mais également pour éviter que cela attire l’attention des Saints. Les hommes du sud ne comprendraient jamais le gouffre séparant la culture nordique de celle des peuples du sud.

[…]
- Tu nous as déjà parlé du retour d’Eris lors de ta dernière visite, Eurydice des gémeaux. Malheureusement, nous avons déjà beaucoup à faire avec les séides de Loki, mais ceux-ci ne sont pas plus amicaux avec la discorde que nous. Nos royaumes ne sont pas un lieu hospitalier pour eux. Mais vous avez raisons il n’est pas impossible qu’ils tentent de s’infiltrer chez nous.

Le gérant, arriva à ce moment avec les boissons, les distribuant aux différents protagonistes de la discussion. Wulf garda la bière supplémentaire à l’écart, elle n’était pas pour lui mais pour Skärn. Bien que cela aurait dû être ce dernier qui devait régler la consommation, Wulf tint quand même à déjà payer le patron des lieux, histoire d’éviter les imprévus.

- Si la Discorde essaie à nouveau de venir sur nos terres, elle connaitra à nouveau la fureur du nord.

Cette dernière affirmation était assez téméraire aux vues des forces actuels de Nordheims, mais Wulf ne pouvait imaginer une autre réponse que celle-ci au cas où les intrigues d’Eris viseraient à nouveau Asgard. Le porteur de l’éclat de Garm pénétra finalement dans la taverne. Il était couvert de neige, sa Järnskinn portait encore les trace des affrontements récent et bien que son physique soit moins impressionnant que celui de son compère, son Hamr avait quelque chose de funeste, morbide même. On aurait dit que sa simple présence avait descendu l’atmosphère de plusieurs degrés. Il se dirigea directement vers la table ou se trouvait Wulf et les autres et les salua.

- Salutation princesse, de même qu’à toi chevalier du Scorpion.

Dans son message, Wulf avait communiqué l’identité des deux émissaires. Le ton de Skärn était beaucoup plus détendu que celui de son collègue, à la froideur de ce dernier Skärn opposait une attitude plus bravache. Wulf se leva pour lui laisser la place, lui laissant l’initiative dans les négociations. Il lui adressa également la parole dans leur langue natale pour lui résumer brièvement la situation. À savoir que les Athéniens étaient là pour leur faire des leçons et pour les avertir du retour d’Eris

- Je vois… Cela est préoccupant. Et au passage, toujours pas de nouvelle des Atlantes ? Ils n’ont toujours pas réagi à notre présence à Moscou et en Russie, à un tel point qu’en haut lieu on se demande sérieusement si les Atlantes ne seraient pas simplement... vaincu.

Skärn se tournait principalement vers Eurydice en posant cette question, après tout c’était elle qui avait proposé de se renseigner auprès du Sanctuaire suite aux manques de réactivité des généraux marinas lors de la conquête de Moscou. Empoignant la chope, Skärn engloutit une large lampée de la boisson alcoolisée que Wulf lui avait commandé. Ce dernier était à présent en retrait, observant d’un air peu amène la suite des discussions. Il était clair que le guerrier-fauve n’attendait plus grands choses de ces deux « invités ». Skärn pour sa part semblait s’amuser de la tension qui était née entre son compagnon et Eurydice. Il se tourna par la suite vers Lesath.

- C’est toi qui as rencontré le serviteur d’Eris, c’est ça ? Et qu’est-ce qu’il vous voulait au juste ? De ce qu’on en sait, elle agit rarement de manière aussi directe. Et oui, nos royaumes ont déjà eu affaire à Eris. Notre ami ici présent était d’ailleurs déjà guerrier divin à l’époque. Pas vrais Wulf ?

Le concerné se contenta d’un grognement menaçant qui invitait clairement son collègue à ne pas poursuivre sur ce sujet. Skärn connaissait parfaitement les raisons de cela, cette période de la vie de son camarade était une blessure… très facile à remuer. Dehors, un bref cri suivit d’une ovation se fit entendre, mais ni Wulf, ni Skärn, ni personne d’autre dans la salle n’esquissa la moindre réaction à cela. Se retournant vers les Athéniens, Skärn ajouta.

- Faite pas attention à lui, il est assez rude et à un caractère de sanglier, mais une fois apprivoisé … je crois qu’il est plus sympathique. Mais plus sérieusement. Au-delà du simple souci d’avertir vos alliés. Si vous êtes venus c’est en espérant qu’on ait nous-même des infos sur la discorde et ses guerriers, c’est cela ?
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Le nouveau venu contrastait pleinement avec le guerrier qui les avait accueillis. Plus social que ce dernier, il s’était présenté sans vraiment le faire. Après tout, ne l’attendaient-ils pas ?

« Bienvenue à toi, guerrier. » répondit le Scorpion lorsque ce dernier les salua.

Lesath ne releva pas l’échange en norse des deux guerriers nordiques. Après tout, il comprenait la démarche. Un débriefing, même succin, semblait de rigueur pour le nouveau venu. Il espéra que ce dernier ne s’était pas trop focalisé sur la proposition de sa coéquipière, mais il ne pouvait, encore une fois, rien y faire. La proposition avait été réalisée de mauvaise façon, mais elle n’en restait pas des plus logiques.

Lorsque Skarn parla des Atlantes, le Scorpion n’esquissa pas le moindre geste. Déjà parce qu’il ne savait pas grand-chose de ce qu’ils étaient devenus, un exemplaire excepté. En effet, l’un des chevaliers d’or était un ancien Général de Poséidon, mais il n’était peut-être pas nécessaire de le signaler au cours d’une entrevue qui n’avait pas pour but de parler justement de ce fait étonnant. Il avala un trait de bière, légèrement amère, avant de répondre au nouveau venu.

« Il voulait voir notre chef, le Grand Pope, rien que ça. » Lança l’Ibère avec un sourire rapide. L’idée qu’un nouveau venu, serviteur d’une déité aussi fourbe que la Discorde, puisse demander à voir le plus grand dirigeant des armées d’Athéna n’avait aucun sens. « Sans trop dire pourquoi, de surcroît. Bref … » Cela se passait de commentaire pour le Scorpion. « Il était évident que nous allions refuser une telle demande. Je n’en comprends toujours pas l’intérêt, … » continua-t-il en laissant mourir sa phrase.

Profitant d’un moment pour finir son assiette, il la repoussa vers le bord de la table, puis il posa ses deux mains jointes sur celle-ci, comme s’il avait besoin de cela pour réfléchir. Effectivement, Skarn avait vu juste. Ils ne s’étaient pas uniquement déplacés en Asgard pour avertir leurs alliés d’un possible danger. « Tu vois juste, guerrier. Si vous le désirez, peut-être pouvons-nous acheter ou vous échanger ces hypothétiques informations d’une façon comme une autre ? »

Le chevalier se doutait que cela n’était pas nécessaire. Du moins, sans connaître les termes de l’alliance entre les deux camps, cela semblait logique de partager les informations obtenues au sujet d’un hypothétique ennemi commun. Cependant, peut-être était-il possible de faire d’une pierre deux coups, et échanger ces informations par une aide que leur fierté ne pouvait accepter sans contreparties ? « Peut-être par une aide logistique en termes de nourriture ? » Glissa-t-il.
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-« De l’eau ça ira merci. » répondit simplement la jolie guerrière.

-« Je sais très bien que je vous avais averti de son retour lors de ma dernière visite… A l’époque je l’imaginais sans armée et alliée des spectres dirigés par son frère. Maintenant qu’elle semble avoir des éveillés sous ses ordres la donne diffère. »

Le tenancier et Skärn arrivèrent sur ces entrefaites, ravie de revoir l’espion Eurydice lui dédia un sourire ravageur. Lesath profita de l’occasion pour décoincer quelques paroles (enfin me direz-vous !). Eurydice nota que son frère d’arme semblait particulièrement à l’aise au milieu de tous ces rustres. Cette façon qu’il avait de conter et de manger en même temps, sans prêter attention aux règles de bienséances régissant les milieux civilisés, lui conférait une virilité intéressante.

Par contre, il n’avait pas dit le moindre mot sur le sort des atlantes, peut-être n’osait-il pas trahir le secret de la présence d’Hakon en leurs rangs ?

-« Les troupes Atlantes ne sont plus en capacités d’intervenir dans les jeux divins. Nous avons récemment accueilli un ancien Général de Poséidon qui portait l’une de nos armures sacrées. Il nous a confirmé la disparition de Poséidon et de ses troupes… Je ne sais pas si nous pouvons lui accorder une confiance totale, mais personne au Sanctuaire ne saurait s’opposer aux choix des armures sacrées… » Même s’il est déjà arrivé qu’elles puissent se tromper, se garda-t-elle d’ajouter.

La jeune femme tournait son verre d’eau entre ses mains avant de le vider d’un trait.

-« Les gardes du Sanctuaire, lorsqu’ils nous ont rapporté l’arrivée de ce guerrier ont mentionné un fait particulier… Il s’est présenté comme un chevalier, pas comme un éveillé, mais comme un chevalier des temps anciens avec un vocable non équivoque. Et puis il y a ce nom… Galahad, comme dans la légende… Pensez-vous que la Déesse de la Discorde puisse ramener à la vie d’anciens guerriers ? » demanda t-elle rêveuse
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Wulf se contentait d’observer la suite des discussions. Il laissait les mots à Skärn, ces athéniens ayant trop tendance à lui taper sur le système, encore que le chevalier du scorpion semblât afficher une attitude plus compréhensive que sa collègue. Pourtant cette dernière avait déjà fait parler d’elle et avait été reconnu par l’un de ses frères d’armes comme étant digne de confiance. Mais Wulf était méfiant par nature, particulièrement concernant ce qui venait du sud.

Les deux guerriers divins écoutaient attentivement ce que leur dire les deux chevaliers d’or. D’abord le scorpion, qui précisait les demandes qui lui avait été faite par le serviteur d’Eris. Skärn tenta de mentalement établir les raison qu’un serviteur d’Eris aurait à se présenter ouvertement au sanctuaire. Une alliance improbable ? Á moins d’une tentative de focaliser l’attention du sanctuaire ? En poussant légèrement la fibre de la parano, il se pourrait même qu’il s’agissait d’un message concernant les véritables allégeances du grand Pope actuel, qui qu’il soit. Skärn se demanda d’ailleurs même s’il y avait même encore un grand pope en fonction. Il garda néanmoins ses réflexions pour lui, il n’avait pas assez d’éléments pour étayer une thèse plutôt qu’une autre.

Le Scorpion confirma que la supposition du Traqueur d’âme était exacte. Les athéniens n’étaient effectivement pas là simplement pour informer les Ases du retour d’Eris. Retour qu’Eurydice avait déjà évoqué… et que les devins d’Asgard avaient déjà entrevue bien que sans pouvoir donner plus de précisions. Il espérait que les Ases posséderaient des informations supplémentaires à leurs communiquer. Comme Wulf l’avait déjà dit « personne ne viens à Nordheims pour le plaisir ». Wulf se demandais s’il était sage de poursuivre cette conversation ici, ou des oreilles trainaient, des oreilles pouvant appartenir à des serviteurs de divinités rivale du Père de Tout. Son attitude se faisait plus méfiante, dirigeant son attention vers le reste de la salle. Skärn semblait partager son inquiétude, son visage s’était d’un coup fait plus sérieux. Le sourire de défis qu’il arborait souvent avait disparu. Mais la suite de la proposition du scorpion arracha un rire de la part du guerrier-fauve.

- Un bien bel essai pour nous convaincre d’accepter votre aide. Tu sembles assez bien comprendre comment nous raisonnons Lesath du Scorpion. Mais nous vous insulterions et mettrions à mal notre honneur si l’on vous faisait payer pour des informations que nous vous aurions peut-être librement offert dans des circonstances normales.

Skärn avait également un sourire en coin. Ce rire de la part de Wulf indiquait que ce dernier, à défaut de les apprécier, respectait à sa manière leurs interlocuteurs. De plus, même s’ils avaient accepté cette perche tendue par le chevalier du scorpion pour ménager leur fierté, il ne s’agissait pas d’un acte suffisamment… impressionnant (surtout que ces informations seraient probablement d’une nature plus, sensible) pour convaincre le reste de la population d’Asgard que cette aide était bien un signe de reconnaissance du Sanctuaire et non pas une tentative de ce dernier de les assujettir.

- Intéressant, les Atlantes sont donc hors-jeux. Par contre, j’ignore comment fonctionne le mode de sélection des hôtes de vos armures, mais je ne saurais trop vous conseiller de garder un œil sur votre nouvelle recrue. On ne change pas aussi facilement d’allégeance… et quand on en est capable cela remet encore plus en question votre fiabilité. Nos Järnskinn sont destiné à des porteurs. Après, il appartient à leurs élus, par ses actions, à prouver être digne de cet honneur, mais il reste libre de ses choix et de ses convictions.
- De plus, le recule des Atlantes à coïncider avec leur attaque sur la cité de Tokyo. J’y aie vue les divinités Nipponne se sacrifier pour abattre l’autre énervé qui leur sert de maitre. Qu’importe les mensonges que ses suivants ont pu raconter et continue à soutenir, je ne crois pas que Poséidon se soit sorti indemne de cette bataille.

À la question concernant l’identité du guerrier d’Eris. Skärn prit deux minutes à réfléchir. Il observa sa bière, le liquide reflétant de manière particulière la lumière projeter par les torches. Dehors, la nuit était en train de tomber. La dernière nuit de l’année, et celle où les feux de Jól annonçant la nouvelle année allaient être allumé et entretenu pendant une semaine entière. Le sacrifice qui avait eut lieu plus tôt n’aurait pu être fait à un meilleur moment. En tant normale, la festivité aurait dû commencer dès le solstice et ce serait poursuivit pendant un mois. Mais la situation actuelle demandait quelques… arrangement avec la tradition.

- Nombres de divinités sont capable d’un tel prodige. Déjà les divinités liées à la mort, comme Hadès, Odin ou Hel peuvent le faire sans problème. Eris est bien la sœur d’Hypnos et de Thanatos ? De là, surtout si elle était chez les spectres, Eris à peut-être conclut un arrangement avec eux, ce qui laisserait présager d’une alliance entre la Discorde et les enfers. Après, il existe d’autre moyens, des rituels liant des âmes grâce à des artefacts, des magouilles divines… Ou simplement la possibilité que lesdits anciens guerriers aie conclut un pacte avec Eris et lui ont dédié leur âme. Ce genre de liens sont puissants, déjà un éveillé assez puissant peut parfois, si une personne à laquelle il tien est en danger, s’extirper temporairement de l’emprise de la mort pour le soutenir, même une personne non-éveillé peut le faire si le lien est assez fort. Alors si ce lien le lie à une divinité, il n’est pas impossible d’envisager qu’avec de tel pacte, Eris se soit montré capable de ramener d’anciens héros à la vie. Tout cela ne reste que purement théorique néanmoins, mais si ce… Galahad, est bien celui de la légende et qu’il aurait passé un pacte avec Eris et bien… autant pour la légende du chevalier parfait. Il se peut aussi qu’il soit simplement une coïncidence, ou une pâle copie de l’originale. Et même s’il est bien Galahad, je peux assurer que l’expérience de la mort peut vous changer un homme.

Skärn acheva son exposé en achevant, d’une longue gorgée, de vider sa chope. Skärn était un expert de la mort et de ce qui y était lié. Après tout, il avait péri par deux fois, et par deux fois il était revenu du royaume des morts, et cela était sans compter les fois où il s’y était rendu de son plein grés. Les moyens qu’il venait d’évoquer étaient tous en théorie possible, mais cela n’était que pure conjecture

- Mais pour revenir à ce qui vous intéresse. Il se peut bien que nous ayons des informations qui pourraient vous intéresser. De ce que j’en sais, il y a deux ans, quelque chose comme ça, nos royaumes ont déjà eu affaire à votre déesse et à ses sbires. Elle désirait étendre ses manigances sur nos terres et une guerre s’en est suivit. Les guerriers du nord ont mené l’offensive jusque dans sa cité. Malheureusement, je ne peux pas vous donner plus de détails, j’étais… absent à l’époque. Wulf était déjà guerrier divin, peut-être as-tu des choses à raconter à nos amis ?

Skärn évita soigneusement de préciser qu’à ce moment, il jouait les tueurs à gage dans les pays moderne, perfectionnant ses capacités et ses talents en vue de les mettre au service de sa terre natale à son retour. Wulf pour sa part n’était pas ravis d’être ainsi remit en avant, surtout que n’ayant pas participer au combat et surtout que cela réveillait des souvenir douloureux en lui. Il prit néanmoins la parole, mais sa réticence à en parler n’était pas voilé.

- Je suis effectivement devenu un guerrier d’Odin à l’époque, malgré que je ne méritais guère cet honneur par mes actions. Mais le conflit était déjà lancé et mes frères étaient déjà partis en guerre pour la plupart. Mon maitre lui-même à participer au combat. Malheureusement, je ne peux pas vous préciser ou se trouvait Ubar. Olrik y était par contre, malheureusement il n’est pas là et lui envoyer un Hrafn… les corbeaux géants… prendrait du temps.

En fait, l’absence de leur représentant semblait presque soulagé Wulf. Les deux guerriers-divins savaient qu’Olrik fut pendant un temps considéré comme un Traitre abject à Asgard pour avoir rallié le camp d’Eris durant la guerre. Mais Wulf estimait plus dangereux qu’autre chose la possibilité qu’Eurydice et Lesath découvre cet épisode de la vie de l’actuel représentant d’Odin, cela risquant d’ébranler durablement la crédibilité que le Sanctuaire portait à Nordheims.

- Après pour vous donner des informations qui vous serait utile, il faudrait qu’on consulte les archives de notre confrérie, ou qu’on en appel au Père de Toute Choses lui-même.
- T’es sûr de ton coup Skärn ?

Wulf n’était pas sûr de soutenir l’idée du traqueur d’âme, les archives des guerriers divins étaient un secret de leur ordre assez bien gardé. Jamais, dans l’histoire multimillénaires de Nordheims, des étrangers (du moins des étrangers ne servant pas Odin) n’avaient été ne serait-ce qu’admis dans les archives ou même mit au courant de leur existence.

- À vous de voir, Athéniens. Soit les archives, soit le Père de Tout. Où alors vous décidez de vous séparer. Dans tout les cas, je pense que la conversation qu'on viens de commencer ferait mieux d'être poursuivit dans un autre endroit qu'une taverne.
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Le Scorpion haussa les épaules suite à la réponse du guerrier fauve, avec un ersatz de sourire. Il avait tenté de trouver une solution sans trop cacher le subterfuge, ne voulant pas insulter l’intelligence de leurs hôtes. S’ils n’estimaient pas l’échange suffisant – et ce dans un sens ou dans l’autre – il n’y pouvait rien. Après tout, c’était leur terre, leur peuple, leurs coutumes. Qui était-il pour les juger. « Je comprends. Un échange doit être équitable, sinon il insulte un camp. Dommage. » Réagit-il. Lorsqu’Eurydice aborda le sujet d’Hakon, le Scorpion fronça le sourcil, mais encore une fois, il n’était responsable que de ses propres paroles. La belle grecque pouvait bien leur dévoiler l’intégralité des plans du sanctuaire qu’il n’en aurait rien eu à redire. Si faire taire était l’une de ses spécialités, elle avait pour inconvénient que l’assassinat était souvent un acte définitif… Les deux norses accueillirent l’information avec intérêt. Poséidon n’était plus, ses armées étaient déchues, les anciens ennemis avaient été vaincus.

« Galahad ? De la légende ? » Marmonna l’ibère quelques minutes plus tard. Il n’osa demander de quoi le trio parlait. Ayant vécu longuement une vie d’errance, il n’avait jamais eu l’occasion d’apprendre la légende du Roi Arthur et de son ordre de chevaliers. Il comprit cependant qu’il y avait une chance, petite mais non négligeable, qu’Eris ait ressuscité un ancien héros. Pour en faire un pantin ? C’était possible. Et si d’autres héros avaient suivi … Mais ce n’était pas le sujet, pour le moment. Peut-être devraient-ils se renseigner sur cette hypothèse dans quelques mois.

Concernant Eris, ou plus précisément, sa dernière incartade en territoire nordique, les deux Ases semblaient avoir pas mal d’informations. Quelques années plus tôt, elle semblait avoir attaqué les terres d’Asgard. L’espace de quelques instants, il se souvint de ce qu’il faisait pendant ce temps-là, mais il chassa ces sombres pensées rapidement, en se levant. Le duo de nordiques leur proposait deux solutions, chacune ayant des avantages comme des inconvénients. Selon lui il serait plus rapide de rejoindre les Archives, mais ce choix semblait déranger – en moindre mesure – l’un des deux guerriers. D’un autre côté, il était probablement plus simple et plus concret de joindre Olrik … mais beaucoup plus long aussi.

« Je pencherai pour interroger votre leader, mais mon avis vaut ce qu’il vaut. Eurydice des Gémeaux, qu’en penses-tu ? »
Demanda-t-il.
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-« N’aie crainte Skärn, nous ne comptons pas laisser un ancien Atlante évoluer à son grès au sein de la Chevalerie d’Athéna. » Répondit simplement la jeune femme aux soupçons de l’espion venu du froid.

Elle écoutait attentivement les deux guerriers divins. La discussion évoquait les circonstances de la disparition de Poséidon, les capacités nécromantiques de la discorde pour aboutir à plusieurs propositions intéressantes. La venue de Skärn offrait un relief bienvenu à cette alliance, il semblait jouer le jeu. En tout cas beaucoup plus que le sauvage qui lui servait de compagnon.

Eurydice, visiblement préoccupée, tournait son verre vide entre ses doigts avant de se resservir et de le vider d’un trait.

-« Mon compagnon choisira la solution qui sera la moins dérangeante pour vous. C’est déjà très aimable à vous d’entreprendre de telles recherches en pareilles circonstances. » précisa la jeune femme en quittant son siège.

« Quant à moi, je dois retourner au Sanctuaire... Malheureusement, je n’ai guère le temps de vous accompagner dans ces recherches. Les suites d’un affrontement qui ne peuvent attendre trop longtemps. » expliqua-t-elle pour se justifier.

Eurydice dédia un sourire enjôleur à l’assistance et posa, maternellement, ses mains sur les épaules de Lesath. « Vous verrez, il est d’une bien meilleure compagnie que moi. Et puis il sait se rendre utile si besoin. »

Elle évoquait Lesath; comme elle évoquerait les dernières prouesses de son animal de compagnie mais cela l’amusait follement. Après tout, les guerriers divins n’avaient pas forcement été très tendres avec elle lors de sa première visite. Pourquoi est-ce que Lesath aurait droit à un traitement privilégié ?

-« Skärn, j’ai été ravie de revoir, à l’occasion passe me voir au Sanctuaire à l’occasion, j’aurais éventuellement un service personnel à te demander. » Puis en se tournant vers le guerrier fauve « Wulf. » Dit-elle simplement en s’inclinant respectueusement, avant de se fondre dans une autre dimension.
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Wulf ne savait pas vraiment s’il devait intervenir par rapport aux propositions de Skärn, d’une part il ne proposait rien de moins à leurs interlocuteurs que de pénétrer en un lieu où nul étranger n’avait été admis jusque-là, de l’autre convoquer Odin pourrait s’avérer difficile car ils n’avaient aucun moyen sûr de dire s’il viendrait ou pas. Odin était leur seigneur et maitre, personne ne pouvait le forcer à apparaitre s’il ne le désirait pas, à part peut-être son représentant mais ce dernier n’était actuellement pas là.

De plus, Wulf n’était pas non plus sûr d’apprécier l’idée qu’un atlante fasse partie des chevaliers d’Athéna. Il n’avait aucune confiance en les serviteurs du dieu des mers. Même si avec le temps il en avait rencontré qui s’étaient avéré, à priori, pas malintentionné envers Nordheims, il ne pouvait pardonner leurs méthodes. Ils avaient tous cautionné les actions de leur dieu, que ce soit il y a 30 ans quand ils avaient manipulé Hilda Polaris pour que les Guerriers divins affrontent à leur place les Saints, ou que ce soit les destructions provoquées par la mégalomanie de leur dieu. Sur ce dernier point, il aurait presque pu leur accorder que si Odin lui avait ordonner de faire de même, il aurait obéi, mais leur attitude suite à la disparition de leur maitre avait confiner à l’hypocrisie aux yeux du guerrier-fauve. La présence d’un Atlante au sein de la chevalerie athénienne pourrait parfaitement être un complot de plus de leur part pour continuer à affaiblir les adversaires de leur dieu destructeur le temps que ce dernier reprenne des forces.

Skärn ne se posait pas ce genre de question, pour lui c’était le problème des Saints. Il était beaucoup plus concentré sur les problèmes et enjeux présent que son compagnon qui restait fortement coincé dans le passé. Le gardien du huitième temple fit part de son avis d’interroger leur « leader », ce qui arracha un haussement de sourcils interrogateur de la part de Skärn.

- Je crains que notre « leader », Olrik, ne soit pas disponible. Comme Wulf vous l’as dit, il n’est pas en Asgard et pour tout dire, nous ne savons pas nous même ou il est parti. Il s’est juste en aller escorter d’un autre guerrier de notre ordre pour une mission cruciale.

Eurydice parla à son tour pour signifier qu’elle allait devoir prendre congé, des affaires urgentes l’attendant au Sanctuaire. Elle laissait la suite de l’ambassade entre les mains de son compagnon, tout en invitant presque les deux ases à mettre le scorpion à l’épreuve. Ensuite, elle salua chacun de ses deux interlocuteurs avant de s’éclipser. Non sans adresser à Skärn une demande.

- J'te garanti rien, mais je verrai ce que je peux faire… ne serait-ce que pour savoir la nature de ce service. Au fait, félicitation pour ton émission, dommage que les caméras n’ont pas pu suivre.

La dernière réflexion eut pour effet que Wulf se tourna avec un air interrogateur vers Skärn après avoir rendu son salut à la gardienne du troisième temple. Le guerrier-fauve n’avait pas du tout suivit l’affaire du duel entre la championne du sanctuaire et le chevalier noir Reagan ainsi que le tapage médiatique autour. Il aurait d’ailleurs eu fort à parier que si cela avait été le cas, il aurait jugé toute cette mise en scène de fort mauvais goût, les duels d’honneur étaient une affaire sérieuse et non pas un spectacle. Cependant, le guerrier-fauve ne demanda pas plus de précision, car dans le fond il s’en cognait. Il se tourna vers Lesath.

- Pour faire simple, deux solutions pour trouver des infos concernant Eris et ses guerriers. Olrik n’est pas disponible mais les récits des guerriers qui sont allé jusque dans la cité d’Eris pour l’affronter sont surement dans les archives de notre confrérie. Malheureusement, c’est un endroit auquel je répugne à t’y conduire car jusqu’aujourd’hui, seuls les fidèles d’Odin ont pénétré ce lieu et toi, en plus de ne pas en être un, nous ne connaissons fondamentalement rien de toi. Mais notre honneur nous commande de d’aider ton sanctuaire pour honorer notre alliance. L’autre possibilité serait de te faire rencontrer notre seigneur et maitre, mais il n’est pas dit qu’il acceptera de te rencontrer.

Wulf se dirigea ensuite sans un mot vers la sortie, qu’importe son choix, Lesath aurait besoin d’un moyen de transport pour se déplacer dans les terres de Nordheims, ne serait-ce que des raquettes à mettre à ses pieds. Skärn attendit que le berserker soit sortit pour s’adresser à Lesath.

- Wulf l’as mieux prit que je ne l’aurais cru. Donc qu’est-ce que tu préfères Lesath ? Rencontré un dieu ou aller en un lieu auquel nulle étranger n’as eu accès jusqu’à présent ? Au passage, si tu as des questions avant de partir, c’est probablement le moment. Je suis moins à cheval sur la fierté d’Asgard que mon collègue, donc t’as pas à craindre de me vexer.
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« Hmm ? » La surprise sur le visage du Scorpion n’était pas feinte. Il allait donc bien devoir mener une mission semi-officielle auprès des Norses uniquement par lui-même. Quelque part ce n’était peut-être pas si mal. Razal avait provoqué l’ire des Spectres et avait payé le prix fort. Quant à la jolie grecque, elle avait peut-être titillé les limites de l’acceptable, elle aussi. Le taciturne espagnol était probablement un meilleur élément lorsqu’il ne s’agissait pas de froisser l’assemblée, il fallait avouer.

Ainsi Eurydice avait décidé de le lâcher en territoire allié – mais froid – sans prévenir, histoire de coller avec sa réputation légèrement frivole. Il n’esquissa pas le moindre geste, se contentant de se passer la main sur le menton, avant de faire un geste au serveur pour obtenir une deuxième choppe. L’Ibère esquissa un sourire lorsque la jeune femme disparut dans l’un de ses portails, sans même lui laisser le temps de réagir. Au diable l’avarice, s’il devait essayer de trouver quelque piste, alors autant s’y atteler du mieux qu’il le pouvait, avec de la bonne humeur.

« Au temps pour moi, j’ai du mal comprendre. » s’excusa l’Espagnol en comprenant qu’il avait mal interprêté les propos de son interlocuteur. Ainsi lorsqu’il avait parlé du Père de toute chose, il avait fait allusion à Odin lui-même. Rien que ça. Lui qui n’avait même jamais encore rencontré sa propre déesse tutélaire aurait l’honneur de rencontrer un dieu du Panthéon Nordique ? C’était pour le moins inopiné. La pinte de bière arriva sur la table, et il en fit légèrement tourner le liquide ambré et mousseux, pendant que le grand norse lui donnait son avis. Il comprit immédiatement qu’il était impossible d’accéder à cette bibliothèque. Wulf avait eu le mérite d’être très clair sur le sujet… Le guerrier s’envoya la moitié de la pinte, en écoutant ce dernier.

Alors que le géant s’extrayait de la pièce, le Scorpion d’Or se tourna vers le dernier venu. Lui semblait être fait d’un tout autre bois que le Guerrier-Fauve. Moins franc du collier, dirons-nous, mais probablement plus facile à appréhender. « Loin de moi d’avoir la prétention d’être celui qui brisera votre tradition, Skärn. » commença-t-il avant de s’arrêter pour finir son verre. « Mais il est fort probable que ton Dieu ne me juge pas recevable. Ce ne serait pas le premier après tout. » Continua-t-il avec un sourire fatigué. « Mais comme on dit par chez moi, qui ne tente rien n’a rien. » Il reposa la chope qu’il avait gardé jusqu’à ce moment en mains. « Pas plus de questions que cela. J’ai tendance à être plus consensuel que ma collègue Eurydice des Gémeaux, dirons-nous. » Conclut-t-il en se levant. Après un geste de la tête au guerrier divin, il passa la porte, s’élançant dans le froid asgardien.
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