Saint Seiya
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[FB] Soif de reconnaissance
Gorislava
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Une semaine après sa mission de nettoyage des triades chinoises à Johannesburg, Reagan était resté en ville le temps d'être recontacté par l'état major de la Confrérie Noire. Des inspecteurs avaient été rapidement envoyés pour vérifier le travail qu'il avait accompli, mais depuis il attendait toujours leur rapport. Finalement, il reçut un appel lui disant qu’il avait effectivement bien rempli les objectifs qui lui avaient été fixés. Néanmoins, l'administration lui reprocha son cruel manque de retenue dans ses effusions de violence, l'Oiseau de Paradis ne s'étant pas privé de massacrer sauvagement à travers tout le quartier chinois les mafieux qu'il avait pu trouver. En tant que mercenaires professionnels, les Black Knights se devaient de laisser le moins de traces possibles de leur passage et de privilégier la discrétion dans leurs actions. Plus précisément, le boulot du renégat laissait toujours à désirer tant il ne pouvait s'empêcher de faire usage d'une brutalité excessive. Pour lui apprendre la finesse dans l'ouvrage et la patience, on le sanctionna donc d'une mise à pied d'un mois entier.

Outré par l'injustice de cette punition et la couardise de ses supérieurs, Reagan décida de noyer sa frustration dans l'alcool. Il se retira ainsi dans un bar du quartier de Hillbrow et s'enfila des rasades de bière jusqu'à en finir saoul. A son grand malheur, on ne lui avait même pas accordé l'occasion de se complaire seul dans sa beuverie dépressive. En effet, une guerrière de sa faction l'accompagnait, dépêchée à ses côtés pour le surveiller histoire d'éviter qu'il ne fasse des bêtises par ennui. Il s'agissait d'une jeune femme à la chevelure de jais, aux yeux verts semblables à ceux d'un chat et vêtue d'une combinaison de moto en cuir noir. Des épaulières à pointes complétaient sa tenue et sa coupe de cheveux était volumineuse et ébouriffée. Elle était aussi plus âgée que le blondin d'un an, mais elle n'était pas détentrice d'une Armure Noire contrairement à lui.

D'un air blasé, la donzelle sirota un verre d'armagnac et écouta les élucubrations de son confrère à moitié ivre. Elle le connaissait depuis son entrée en fonction et avait largement pu constater qu'il avait quelques problèmes de maîtrise de soi. Quant à son ego enflé jusqu'à l'explosion, elle s'était simplement résignée à ménager Reagan afin de ne pas l'énerver inutilement. La sbire ne contredisait pas son collègue dans ses délires, mais cela ne voulait pas non plus dire qu'elle le confortait dedans. Toutefois, elle avait du mal à le détester tant il paraissait désespéré dans son envie d'être reconnu pour ses prouesses. L'Oiseau de Paradis donnait parfois l'impression d'être un môme qui s'efforçait maladroitement à rendre ses parents fiers de lui, quitte à provoquer des catastrophes au passage. Ce n'était pas faute de lui avoir expliqué ceci plusieurs fois, sauf qu'il s'obstinait maladivement à ne rien entendre. A la manière dont le blondin se braquait quand on le sermonnait, le personnel de Death Queen Island avait fini par conclure qu'il lui manquait une case. Tant pis, du moment que l'on savait comment la brosser dans le sens du poil, il était facile de manipuler cette brute épaisse.

En plus de tout cela, la guerrière avait remarqué que Reagan s'habillait d'une façon de plus en plus flamboyante. S'agissait-il pour lui d'une façon de refléter son immense orgueil sur son apparence physique ? Et c'était quoi cette teinture du plus mauvais goût qu'il s'était faite ? Si cela se poursuivait ainsi, il finirait fringué telle une drag-queen avant qu'elle ne puisse s'en apercevoir. Pour l'instant, son travail cosmétique lui permettait d'améliorer son faciès peu exceptionnel avec efficacité, mais il suffisait de peu pour qu'il verse dans le kitsch. Tous ces efforts pour devenir un homme meilleur gaspillés en futilités guidées par son arrogance, si ce n'était pas triste... Quoi qu'il en soit, si la demoiselle pouvait aider son compère à ne pas s'enfoncer davantage, ce serait déjà cela de pris.
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Au bout d'une heure à se remplir le gosier de bière, Reagan passa d'une humeur irascible à un état d'apathie le rendant similaire à un humain liquéfié au niveau mental. L'avantage était qu'il se tenait à peu près tranquille et qu'il débitait moins d'insanités qu'à l'accoutumée. Il était même plus attentif à ce que racontaient les autres, même si au final il avait tendance à revenir très vite à sa petite personne. C'était aussi bientôt le moment de plier bagages, à en juger le niveau d'ébriété fort élevé du renégat. Sa consœur se dit qu'il était temps d'arrêter les frais avant qu'il ne fasse un coma éthylique ou ne se ruine en alcool. Elle posa donc sa main sur l'épaule du blondin et lui murmura :

"Ça va être l'heure d'y aller mon grand, tu as suffisamment bu comme ça."

"Naaaan, j'en ai pas terminé..." grommela l'intéressé d'une voix pâteuse, une bouteille en main. "J'en ai jamais terminé..."

"Sois un peu raisonnable... Tu ne comptes tout de même pas boire jusqu'à finir à l'hôpital, non ?"

"Qu'est-ce que tu en as à foutre, sérieux ? Si je veux me bourrer la gueule, c'est mon problème..."

"Oh que non ! Je te rappelle tout de même que je dois m'occuper de veiller sur toi, alors ne fais pas l'enfant."

"Veiller sur moi ? Me surveiller oui, si ce n'était pas ton job tu n'en aurais rien à cirer non plus..."

La jeune femme se tut, avouant intérieurement que son interlocuteur n'était pas loin du compte. Quand il était saoul, il avait l'air d'une certaine manière plus conscient de l'environnement qui l'entoure, à moins que ce ne soit sa propension à s'apitoyer sur son sort qui se manifeste. Reagan décapsula alors une nouvelle bouteille avec sa poigne et l'engloutit au goulot d'une traite. En voyant cela, la guerrière se dit qu'elle n'arrivera à rien si elle se contentait de lui tenir des conversations certes cordiales mais vides de sincérité. Néanmoins, elle ne savait pas par quel bout prendre ce bestiau sans le vexer et le mettre en rogne. Elle fut interrompue dans ses songes quand l'Oiseau de Paradis l'interrogea soudainement :

"Tiens d'ailleurs, t'es qui au juste ? T'as beau être chiante, tu ressembles pas aux laiderons d'chez nous..."

"Non mais attends une min-" s'étrangla la donzelle, à la fois énervée et confuse. "Je m'appelle Mileva, ne me dis pas que tu as déjà oublié ?"

"Mileva ? Pfioooouuu... Si tu savais combien j'en croise des pintades russes, impossible que je me souvienne de toutes..."

"De une Bradley, je ne suis pas Russe, et de deux, tu me connais depuis ton intronisation en tant que Chevalier Noir ! Et quand tu n'es pas en mission c'est quasiment comme si nous nous voyions tous les jours !"

"C'pas Bradley qu'il faut m'appeler, mais Reagan... R-E-A-G-A-N... Faut que j'le dise combien d'fois encore avant qu'tu percutes ?"

"T'es gonflé de me dire ça, alors que tu es incapable de te rappeler mon prénom ! Ce serait quand même la moindre des choses que la politesse aille dans les deux sens !"

"Bon okay, mais si tu pouvais hurler un chouia moins fort, ma tête commence à me faire vachement mal... Au fait, j'crois que j'ai aussi oublié qu't'avais une jumelle... C'est quoi son petit nom ?"

"Je n'ai pas de jumelle, c'est juste toi qui vois double."

Le renégat cligna des yeux, incrédule, puis fixa d'une mine torve les bouteilles et les canettes qui s'accumulaient sur sa table. Effectivement, il s'était enfilé une sacrée quantité de binouze en une seule soirée... Il ricana devant son propre comportement d'ivrogne et consentit à verser un verre à sa collègue, faute de pouvoir le boire lui-même. Cet élan inattendu de générosité étonna Mileva, qui l'accepta de bonne grâce. Certes, le Chevalier Noir ne faisait que se débarrasser d'un surplus, mais elle n'allait pas refuser son geste pour autant. Après avoir descendu une gorgée d'alcool, elle fixa son confrère, le visage plongé dans ses mains comme s'il allait s'écrouler de fatigue. Vu l'état dans lequel il se trouvait, il était bon pour se coltiner une migraine atroce le lendemain matin. En tout cas, il paraissait plus sage qu'à l'accoutumée et ce malgré les accrochages que la sbire avait eus avec lui. Ce n'était évidemment pas quelque chose qu'elle regrettait, surtout en sachant à quel point Reagan pouvait se montrer exécrable de narcissisme en temps normal.
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En l'observant dans cette posture épuisée, Reagan avait l'air bien misérable, privé qu'il était de toute occupation. Se battre et trucider des gens était-il donc si important pour lui ? Auparavant, il s'ennuyait ferme quand on ne lui donnait que des tâches se rapportant à la gestion de Death Queen Island et aux corvées quotidiennes, ce qui était compréhensible. Néanmoins, il avait tendance à prendre trop de plaisir à partir de l'instant où on lui confia des missions relatives à l'assassinat des ennemis de l'Ordre Noir et des mauvais payeurs. Qu'est-ce qu'il avait d'autre dans la vie à part tuer, piller et faire reluire son orgueil démesuré ? Sans doute pas grand chose, mais cela ne coûtait rien d'essayer de lui en parler... Il s'agissait d'un sujet dont Mileva n'aurait jamais discuté avec son confrère, mais ce jour-ci était différent.

"Sinon, tu comptes faire quoi ensuite ?" s'enquit la jeune femme.

"Faire quoi ?" grogna son vis-à-vis, la figure toujours collée à ses paumes.

"Quand tu auras gravi les échelons et amassé une fortune sur le dos d'une montagne de cadavres."

Cette réponse de but en blanc stupéfia l'Oiseau de Paradis, qui leva finalement son visage et posa ses mains sur la table, concentrant ainsi toute son attention sur sa collègue. Il la toisa alors d'un œil consterné, comme s'il lui signifiait qu'elle devrait avoir honte de sortir une stupidité pareille. La guerrière ne se démonta toutefois pas et précisa sa pensée :

"Pas que je te reproche de t'enrichir de cette manière, mais je me demande où tu as l'intention d'aller sur ce chemin. Tu ne comptes tout de même pas travailler pour la Confrérie Noire toute ta vie, non ? Parce que c'est de ça dont je veux te parler : de ta vie."

"Ma vie ?" soupira le faux blond. "Vu comment c'est parti avec les emmerdeurs d'en haut, je crois que je vais me trouver un emploi à mi-temps..."

"Un emploi à mi-temps ? Mais c'est super ! J'espère juste que tu ne vises pas un machin comme tueur à gages..."

"Ouais, ça me gaverait à force de toujours faire le même truc... J'crois que bosser dans le show-business ça me botterait bien..."

Ce projet invraisemblable fit éclater de rire Mileva, qui s'efforça de se calmer lorsqu'elle vit l'expression réprobatrice de son interlocuteur. Très sincèrement, elle ne savait guère si elle devait trouver cela comique ou encourageant pour lui, aussi allait-elle lui laisser sa chance.

"Pardon, excuse-moi pour ça, j'étais juste un peu surprise." gloussa la sbire. "Tu as une idée de ce que tu pourrais y faire ?"

"Pas encore, c'est un peu flou dans ma tête pour le moment..." renifla Reagan. "Certainement pas humoriste en tout cas, j'en ai ma claque des ahuris qui me rient au nez à longueur de journée."

La figure morose, il se mit à contempler avec un intérêt perturbant la vacuité de son verre d'alcool. S’apercevant qu'elle était en train de le déprimer à nouveau, la jeune femme le gratifia d'un sourire et lui tapota gentiment l'épaule. Ce geste sembla faire son effet sur le fier gaillard, qui parut retrouver un peu de son énergie. Ses yeux cernés vagabondèrent ensuite à travers la brasserie puis se posèrent sur Mileva. Cette dernière ne savait comment interpréter cette attention inopinée et détourna le regard d'un air inconfortable. Qu'est-ce qu'il lui prenait à ce gros pitre, tout d'un coup ? Subitement, une question à laquelle elle s'était encore moins préparée fut émise de la bouche du Chevalier Noir :

"Et toi, puisque tu m'enquiquines avec ça, tu veux en faire quoi de ta vie ?"
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Mileva était éberluée : c'était la première fois depuis qu'elle connaissait Reagan qu'elle l'avait vu s'intéresser de près ou de loin à quelqu'un. Les quantités absurdes de bière qu'il avait ingurgitées devaient certes aider, mais tout de même ! Mine de rien, lui parler de ce genre de choses alors qu'il était à moitié ivre ouvrait de nouveaux horizons. La sbire était si décontenancée qu'elle eut du mal à s'exprimer, bredouillant des propos incompréhensibles dans la précipitation avant de se reprendre. Elle aussi avait du mal à se concentrer, peut-être devrait-elle freiner également sa consommation d'alcool. La jeune femme éloigna alors son verre et répondit à son confrère :

"Ce n'est pas le cas de mes parents, mais je vis à Death Queen Island depuis que je suis toute petite... Ma mère est morte après avoir fait une fausse couche au quatrième enfant et ma sœur aînée, qui s'était engagée dans la milice de l'île, est décédée suite à un entraînement qui a mal tourné. Quant à mon père, un ancien mercenaire, il est cloué au lit depuis qu'il a chopé un cancer du poumon et à force d'accumuler les blessures durant ses missions. De ma famille, il ne reste désormais plus que lui, moi et ma sœur cadette, la seule à ne pas être encore abîmée dans le tas... Autant te dire que ce lieu maudit est un véritable enfer pour ceux qui y vivent."

"Laisse-moi deviner..." ricana l'Oiseau de Paradis. "Tu veux gagner suffisamment d'argent pour te tirer de Death Queen Island et vivre heureuse avec ta petite famille, j'ai bien pigé le truc ?"

"Grosso modo, oui." souffla Mileva, percevant le sarcasme plus qu'évident chez son interlocuteur.

"Tu as dit que tes parents n'étaient pas de Death Queen Island à l'origine, si je ne me trompe pas. Alors comment ça se fait qu'ils aient été obligés de vivre là-bas ?"

"Mon père est d’origine Moldave et il a rencontré ma mère en Ukraine, où ils se sont mariés et installés. Même s'il ne vivait pas à Death Queen Island, mon père travaillait pour l'Ordre Noir et parvenait durant un temps à vivre confortablement de ses activités. Hélas, au bout d'un moment, il a fini par subir blessure sur blessure puis échec sur échec, jusqu'à s'endetter gravement auprès de la Confrérie... A cause de ça, il a été obligé de déménager avec toute sa famille sur l'île et, à partir de là, ses supérieurs ont commencé à l'exploiter comme le dernier des esclaves. Voilà où nous en sommes aujourd'hui : mon père n'est même plus la moitié de l'homme qu'il était et je me retrouve à subvenir aux besoins de ce qu’il reste de ma famille..."

La voix de la sbire tremblait sous ces mots, tant les souvenirs qu’ils évoquaient étaient douloureux pour elle. Néanmoins, elle ne se laissa pas submerger par ses émotions et s’adossa à son siège, les yeux fermés. Lorsqu’elle les rouvrit, elle s’aperçut que le faux blond ne semblait pas très intéressé par son histoire, à en juger son visage blasé. Malheureusement, c’était une réaction prévisible de la part d’un égocentrique de son espèce. A la fois vexée et peu étonnée, Mileva prit une profonde inspiration de colère puis fusilla son collègue du regard. Ce dernier se contenta de se frotter nonchalamment les cheveux, ne saisissant pas la raison derrière tant d'exaspération.

"Dis-moi, ta petite sœur a quel âge ?" s’enquit finalement Reagan.

"Elle va avoir sept ans le mois prochain." répliqua la brune. "Pourquoi ça t’intéresse d’un coup ?"

"Je lui donne un an pour clamser, tout au plus. Toi par contre, je doute que tu survives plus longtemps qu’elle…"

"Qu’est-ce que tu me racontes ?!"

"Que tôt ou tard, tu vas méchamment te viander et que tu termineras comme ton vieux. Crois-moi, les vautours de la Confrérie trouveront bien un moyen de te gruger et de te mettre sur la paille, si ce n'est au fond du trou. Livrée à elle-même, ta frangine ne survivra sûrement pas à la vie sur Death Queen Island : soit elle se fera buter par des voyous en mal de divertissement, soit elle mourra de faim ou de maladie, soit elle crèvera d’épuisement après avoir été vendue comme esclave… Tu dois pertinemment savoir à quel point une existence pareille est misérable, vu que tu es déjà en plein dedans."

"SALAUD !"

Dans un élan de furie, la jeune femme bondit sauvagement sur le Chevalier Noir et renversa la table sur son passage, les bouteilles et les verres éclatant bruyamment par terre. Elle l’enserra ensuite vigoureusement par le col de ses deux mains puis le plaqua avec tout autant de force contre un pilier en bois. La sbire fulminait de rage et était prête à arracher de la figure du faux blond son sourire goguenard d’un coup de griffes. Elle n’en avait pas l’air au premier abord, mais elle était capable d’extraire le cerveau d’un être humain de sa boîte crânienne grâce à sa poigne démentielle. Toutefois, la menace d’une exécution aussi violente que sommaire ne paraissait guère intimider Reagan. Celui-ci arborait en effet un rictus mesquin, mettant clairement Mileva au défi de l’attaquer.

Le barman tenta d’intervenir dans cette dispute, mais il fut arrêté net par les yeux assassins des deux belligérants. La lueur que le tavernier décelait chez eux le pétrifia sur place, incertain quant à la façon dont il devait gérer une telle situation. Quant aux autres clients, ils demeurèrent silencieux, immobiles et choqués par cette effusion de brutalité. L’Oiseau de Paradis cessa alors de narguer sa gardienne et afficha une expression impavide, plus adéquate dans ces circonstances. Face à ce comportement, la jeune femme hésita à lui carrer son poing dans la tronche comme elle prévoyait de le faire.
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Reagan leva les mains en signe d'apaisement, ce qui n'était hélas guère suffisant pour faire lâcher prise à sa consœur furibarde. Celle-ci appuya plus fermement son collègue contre la poutre la bois, ses yeux d'émeraude rivés sur lui avec intensité. Elle se détendit finalement, exerça moins de pression sur le renégat et l'interrogea :

"A quoi tu joues ? Tu veux que je te dévisse le ciboulot, c'est ça ?"

"Non." rétorqua son interlocuteur. "Pas que tu puisses me faire la moindre égratignure, mais ce n'est pas le sujet. Je veux simplement te dire que j'ai peut-être une solution à ton problème."

"Et ce serait quoi, ta fameuse solution ?"

"Je n'ai pas envie d'en causer ici... On peut en discuter ailleurs ?"

Mileva jaugea longuement l'Oiseau de Paradis et accepta de quitter la taverne en sa compagnie. Les deux mercenaires payèrent donc l'addition et remboursèrent les dégâts avant d'abandonner les lieux. Une fois éloignés du quartier pour rejoindre le parc de Joubert vers le sud, ils purent continuer la conversation sans crainte d'être dérangés. Effectivement, l'endroit était quasiment désert à cette heure tardive, les employés municipaux commençant même à le vider des visiteurs et à le fermer. Plus personne n'était là pour les épier ni les écouter, ils étaient désormais tranquilles.

"Alors, que me suggères-tu ?" demanda la sbire d'un ton revêche.

"De te mettre sous ma protection." répondit laconiquement le blondin.

La jeune femme, stupéfaite par cette proposition, en perdit sa répartie et resta bouche bée pendant un moment. Toutefois, elle se ressaisit promptement et se mit à glousser jusqu'à ne plus contrôler son hilarité. Lorsqu'elle s'aperçut que son confrère ne riait pas de ses propres inepties, elle essaya de se calmer et de s'assurer auprès de lui de la pertinence de ses paroles :

"Attends, tu es sérieux ? Tu veux me protéger, moi ?"

"Ouais." répliqua Reagan. "Et ça vaut aussi pour ta famille."

"Je crois que tu es complètement schlass mon pauvre gars, tu devrais plutôt aller te coucher et décuver. Écoute-toi un peu parler, tu ne sais même plus ce que tu dis..."

Plus elle observait le Chevalier Noir, plus sa gardienne se rendait compte qu'il était sincère malgré son état d'ébriété. Elle hallucinait : comment se pouvait-il qu'un barbare sanguinaire de son genre puisse se préoccuper ainsi d'autrui ? Était-il possible qu'une brute narcissique comme lui soit réellement capable de prendre soin de son prochain et de penser à son bien-être ? C'était une idée délirante rien qu'à l'imaginer, mais Mileva supposait que même lui pouvait se révéler plus altruiste qu'elle ne le pensait. Elle se rappelait d'ailleurs que la première fois qu'elle l'avait rencontré, l'Oiseau de Paradis lui avait donné l'impression d'être aussi paumé que vindicatif. Néanmoins, elle avait déjà renoncé par le passé à corriger son attitude qui relevait du domaine de la psychiatrie. Qu'est-ce qui garantissait qu'il n'était pas le même soudard qu'auparavant, en dépit des meilleures dispositions qu'il affichait ?

Constatant que sa collègue n'accueillait pas son offre avec beaucoup d'enthousiasme, Reagan s'avança vers elle et insista dans sa démarche :

"Tu penses que je ne suis qu'un vantard, hein ? Tu penses que je suis trop faible pour prétendre te protéger ? Si c'est ce que tu crois, laisse-moi te dire que tu te trompes lourdement, Mileva."

L'intéressée ne pipa mot, ses yeux de chat paraissant transpercer l'âme de son vis-à-vis par leur clarté et leur vivacité. Persuadé qu'elle le sous-estimait, le faux blond s'énerva et l'envoya au tapis d'un lariat fulgurant. Cependant, ce fut loin d'être assez pour mettre hors-service la donzelle, qui était également plus coriace que son apparence élégante ne le laissait songer. Elle s'appuya ainsi sur son dos et riposta en faisant tournoyer ses jambes pour balayer son adversaire, comme à la capoeira. Hélas, le mercenaire bloqua la contre-attaque et agrippa simultanément la cheville de sa consœur. Il profita ensuite de cette occasion pour la projeter contre un mur de briques, qui se fracassa en pleine collision.

"ARGH !"

Sonnée et endolorie par l'impact, Mileva ne put empêcher Reagan de s'approcher d'elle et de l'attraper par le poignet. A la surprise de la première, le second ne fit que l'aider à se redresser, bien que son comportement de rustre laissait plus qu'à désirer. Le Chevalier Noir épousseta la combinaison et la chevelure de sa gardienne puis la fixa d'une mine satisfaite, les poings contre les hanches. Courroucée par ce traitement, la demoiselle le toisa férocement tout en s'efforçant de ne pas vaciller à cause du choc précédent.

"Hé bien, qu'en dis-tu ma chère ?" se rengorgea fièrement l'Oiseau de Paradis. "Et ce n'est là qu'une fraction de mon incommensurable puissance ! Sache que je suis bien plus fort que n'importe quel guerrier de Death Queen Island et que je deviendrai plus fort encore dans le futur ! N'oublie pas que si ces imbéciles du Sanctuaire m'ont exilé sur cette île putride, c'est parce qu'ils n'avaient pas les couilles de me tuer ! Si tu souhaites que je continue de faire mes preuves, propose-moi un défi et je le surmonterai sans faillir !"

L'esprit de nouveau clair, la sbire contempla tristement la vision de son compère en train de rouler des mécaniques devant elle. Après un bref silence, elle poussa un soupir excédé et consentit à lui répondre :

"Ce n'est pas une question de force, Bradley..."

"C'EST REAGAN, BORDEL DE MERDE !" gueula soudainement l'intéressé, avant de revenir à un ton moins agressif. "Qu'est-ce qui cloche avec moi, si j'ai au final la puissance nécessaire ? Tu n'as pas confiance en moi, c'est ça ? Tu devrais pourtant savoir que je suis un homme de principes, toujours prêt à honorer son devoir ! Tout ce que j'exige en échange de ma protection, c'est que tu me jures fidélité ! Avec juste ça, toi et ta famille serez en sécurité jusqu'à la fin de vos jours ! J'irai moi-même défoncer les hyènes qui règnent sur l'Ordre Noir s'il le faut ! Contrairement à elles, je considère qu'il est du devoir du plus fort de défendre les plus faibles, et c'est ce que je ferai ! Parce que tu es encore trop naïve et que tu ignores tes limites, tu ne te rends pas compte que tu as besoin d'un individu comme moi !"

Sans réfléchir à ses actes, Reagan referma d'un geste possessif ses mains sur les épaules de sa consœur. Cette dernière secoua alors négativement la tête avec affliction, comprenant qu'elle en revenait au stade où son collègue se réfugiait dans ses délires. Le visage dénué de peur, la donzelle se dégagea donc de son emprise et lui déclara de but en blanc :

"Tu vois, c'est ça ton problème."

"PARDON ?!" s'offusqua l'Oiseau de Paradis, son œil gauche agité d'un tic nerveux.
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BGM- https://www.youtube.com/watch?v=8LsbillJHFA -BGM

Reagan surplombait de sa musculeuse stature la silhouette de Mileva, relativement frêle en comparaison, et la dardait de son regard enflammé. En temps normal, il aurait trucidé cette insolente sur le champ, mais il se retenait exceptionnellement dans l'espoir de voir son marché être accepté. Par ailleurs, il n'arrivait pas à appréhender le reproche que sa gardienne lui adressait, aussi attendait-il d'avoir une réponse à ce sujet.

"Ton problème, c'est que tu n'as aucune idée de ce qu'est vraiment protéger quelqu'un !" l'admonesta la sbire. "Tout ce que tu as à la bouche, c'est la force et rien que la force ! Tu parles de défendre les plus faibles, mais au fond tu ne penses qu'à soumettre les autres à ton autorité ! En quoi ça te rendrait différent des rapaces qui infestent Death Queen Island et qui ont réduit mon père en esclavage ?"

"Je t'ai pourtant dit que j'étais un homme de principes !" s'insurgea l'Oiseau de Paradis. "Les faibles qui se réfugieront derrière moi auront droit à ma protection, parole d'honneur !"

"C'est étrange, parce que tes principes ne ressemblent pas du tout à ça quand on se penche sur tes actes ! Je ne sais pas pour toi, mais je ne confierai jamais ma petite sœur à un salaud qui se permet de mutiler des innocents sous prétexte qu'ils l'ont regardé de travers ! Ni à un connard qui martyrise des villageois sans défense juste pour rigoler ! Oh, mais je suppose que lorsqu'ils seront sous ta protection, ils seront bien mieux traités, hein ? Et ne parlons pas du fait qu'en plus d'assassiner des gens que tu pouvais épargner lors de tes missions, tu te permets de les spolier de tous leurs biens sans avertir personne, y compris des objets à valeur sentimentale !"

La furieuse logorrhée de la donzelle se poursuivit sans interruption durant trois minutes, à une cadence similaire à celle d'une mitrailleuse. Des veines saillantes se dessinèrent sur les tempes du faux blond, enragé au plus haut point par ces nombreuses accusations. Les globes oculaires injectés de sang, il grinça des dents et s'efforça péniblement de contenir sa colère explosive. Pendant qu'il luttait contre l'envie de venger son orgueil blessé, Mileva continua sur sa lancée :

"Je vais te dire ce que c'est de protéger quelqu'un : ce n'est pas pour un fort de soumettre un faible à son autorité, mais le désir d'une personne de chérir une autre, de prendre soin d'elle et de défendre son bonheur et sa liberté ! Comme tu n'es même pas foutu de penser à ça et à te préoccuper d'autre chose que ta petite personne, tu ne comprendras jamais ce qu'est de protéger ton prochain ! Ne pense même pas à protéger quelqu'un avec cet état d'esprit, car tout ce que tu parviendras à faire c'est leur causer plus de souffrance !"

"Tu m'emmerdes avec tes fables dégoulinantes de guimauve, ma pauvre fille !" cracha Reagan, qui méprisait ce type de discours moralisateur. "Toute cette sensiblerie ne pèse pas bien lourd face à la dure réalité ! Les faibles auront toujours besoin de la protection de ceux qui détiennent la force, même si ces derniers sont les pires ordures ! Ça a toujours été le cas et ça le restera encore, autant dire que tes défenseurs de la veuve et de l'orphelin ne sont qu'une légende bonne qu'à endormir les gosses ! Les miséreux qui ne peuvent forger leur destin de leurs propres mains n'ont pas le luxe du choix ! Tu as besoin de moi et tu le sais mieux que quiconque, mais tu persistes à te bercer d'illusions !"

Les deux mercenaires se toisèrent férocement durant un long instant, aucun d'eux ne cédant du terrain à l'autre. Ils haletaient de fatigue et paraissaient sur le point d'en venir à la confrontation directe. La jeune femme avait certes été mise en difficulté par les propos de son confrère, sauf qu'elle avait encore plus d'un tour dans son sac. Elle appuya ainsi son index sur le torse du Chevalier Noir et lui posa une question cruciale :

"Je suis probablement en train de m'aveugler, oui... mais qu'en est-il de toi ? Si j'ai besoin de toi, tu as au final encore plus besoin de moi, parce qu'en dépit de toute ta puissance, tu es de loin plus misérable que moi."

"Moi, misérable ?" s'esclaffa l'intéressé. "Et pourquoi serais-je misérable, selon toi ?"

"Parce qu'en vérité, tu as désespérément besoin d'être convaincu de ta propre force et de te sentir utile. Tu es tellement pitoyable que tu as besoin de sentir que des gens dépendent de toi pour que tu puisses donner un sens à ton existence... Tu passes ton temps à te glorifier pour oublier ta propre détresse, alors qu'en fait celle-ci t'obsède en permanence. Tu pourrais la reconnaître une bonne fois pour toutes et la surmonter, mais tu as bien trop peur pour ça !"

A l'écoute de ce sermon, la figure du blondin se décomposa progressivement et de la sueur froide perla sur son front. Une angoisse indescriptible remontait depuis les zones les plus obscures de son inconscient et il tentait douloureusement de la réprimer. C'était une sensation qu'il n'avait pas du tout envie de gérer, déchirée entre colère et anxiété. Les yeux exorbités, il se retrouvait quand même à devoir l'affronter en dépit de la terreur qu'elle lui inspirait. Néanmoins, cela n'arrêta pas Mileva, qui conclut ses récriminations :

"C'est cette faiblesse qui empoisonne ta vie et te rend si pathétique ! Mais ton obstination à ne pas la regarder en face te pousse à commettre les pires atrocités ! Tu cherches à prouver ta puissance par tous les moyens, car tu es celui qui en doute le plus !"

Son seuil de tolérance finalement dépassé, Reagan disjoncta et se laissa submerger par sa rage destructrice. Il asséna ainsi un coup de poing ravageur à sa gardienne et l'envoya valser à une trentaine de mètres. Heureusement, elle avait réussi à parer l'offensive de justesse et à reculer pour diminuer la force de l'impact. Le visage déformé par la haine, l'Oiseau de Paradis se rua sur sa proie et tenta de la faucher d'un crochet du gauche, en vain. Son ivresse avait affecté sa perception de l'espace, lui faisant manquer son attaque d'un centimètre décisif. Mileva profita de cette opportunité pour pénétrer la garde de son adversaire puis lui infliger un nukite au foie. Cet assaut donna une nausée incontrôlable au Chevalier Noir, qui régurgita violemment tout le contenu de son estomac. La donzelle n'en avait guère terminé et lui décocha un solide coup de pied à l'entrejambe.

"KAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!"

Reagan se retrouva immédiatement à genoux, les mains plaquées sur ses bijoux de famille et le souffle coupé. Quant à Mileva, elle s'était déplacée juste derrière lui, le fixant à son tour de haut. Une expression sombre sur sa figure, elle contemplait sa dernière chance de changer ne serait-ce qu'un peu pour le meilleur son confrère.

"Tu es peut-être une salopard de la pire espèce, mais tu restes avant tout un être humain." professa la jeune femme. "Je sais que tu as ta fierté et que ça te fais du mal d'appeler au secours, mais tu n'arriveras jamais à rien en te hissant seul sur un piédestal. Laisse-moi au moins t'aider..."

Elle tendit alors la main à l'Oiseau de Paradis, qui la regarda d'un œil empli d'amertume. Les dents serrées et le visage tordu de douleur, de la bave coula sur ses lèvres crispées. Le renégat essaya de se lever afin de reprendre le combat, mais il fut instantanément réceptionné par un brutal coup de genou en pleine tronche. L'attaque fut telle qu'il s'effondra lourdement par terre et que son champ de vision fut obstrué par des étoiles multicolores. Il retrouva prestement ses esprits, mais il s'aperçut que sa gardienne avait capitalisé sur sa brève absence pour filer à l'anglaise.

"OÙ EST-CE QUE TU TE PLANQUES, PUTAIN DE GARCE ?!" vociféra Reagan, aussi nerveux que mentalement épuisé.

Il fureta dans tous les sens, mais rien à faire : Mileva avait tout bonnement disparu. Frustré par cet échec, il poussa un hurlement bestial, maudit la planète entière et déracina un arbre pour se défouler. Évidemment, ce fut loin d'être suffisant pour apaiser son courroux et il passa donc le reste de la nuit à se lamenter. Comment cette grognasse avait-elle pu oser se moquer de lui de la sorte ? Qui lui avait donné l'autorisation de lui faire une psychanalyse et de contester ses choix de vie ? Le Chevalier Noir n'allait pas laisser des cloportes de son engeance lui dicter de quelle manière il pouvait mener son existence ! Il allait lui prouver que le chemin qu'il avait décidé d'emprunter était celui d'un conquérant, quitte à réduire ce monde de médiocres à feu et à sang ! Il n'avait nul besoin d'amitié ni d'amour, seulement d'un pouvoir illimité digne d'un dieu !
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