Le vent souffle (sur les plaines de la Bretagne armoricaine... pardon...), et cette douce brise ébouriffe mes cheveux... Non, en fait, je n'en ai pas, mais j'en viens à me demander quelle sensation cale pourrait procurer. Peut-être devrais-je les laisser pousser. Après tout, c'était une obligation du Temple, et moi, je n'étais non plus.

Oui, debout sur un petit promontoire qui surplombait l'entrée du Sanctuaire, pied posé sur une aspérité rocheuse tel Thierry le Fronde, main droite tenant une lanière de ma Pandora Box, main gauche m'abritant les yeux du soleil éclatant, j'observe les douze maisons qui grimpent, et grimpent à perte de vue jusque très haut et là-haut, il me semble apercevoir un tout petit bout d'une statue, peut-être le sommet d'un heaume de pierre, ah zut, d'ici, je n'ai pas le point de vue idéal, quelle mauvaise fortune.

Bon, il est temps de me faire connaître. Ca fait quand même deux ans maintenant que l'armure de la Vierge a quitté sa maison et mes compagnons d'armes doivent avoir moultes questions. J'ai préparé mes notes, dans un petit calepin que je garde caché dans les plies de ma tunique (quel mot grossier !).

Je saute donc de mon perchoir pour atterrir avec une dextérité propres à mes années d'entraînement sur un pied, avant de poser le deuxième. J'attends les notes des juges et m'avance vers les premiers bâtiments qui me font face. Durant ces deux dernières années, je me suis renseigné sur le Sanctuaire, notamment en ayant invoqué des oiseaux multicolores, mes espions favoris. Ainsi, le centre d'entraînement qui voit formé les futurs Saints ne se trouvent plus ici mais dans un endroit nommé la Palestre.

Un homme, la mine mauvaise, se présente devant moi et me signe de la main de me stopper. Je m'exécute, je reste docile, on ne sait jamais quelle réaction il pourrait avoir celui-là.

« Halte-là, vous ne pouvez pas aller plus loin sans autorisation spécifique. »

Je me tourne de trois quarts face, la position favorite de Johnny Cadillac, de sorte qu'il puisse voir la Pandora Box sur mon dos, nichée juste derrière mon parchemin géant sacré.

« Est-ce que cela suffit à vous convaincre ? »

J'adresse un très léger sourire de circonstance. Oui, un Gold Saint s'en revenait parmi les siens, ce n'est pas tous les jours que cela arrive. Bon, je ne m'attends pas aux trompettes et feux d'artifice, ce n'est pas mon genre, mais tout de même, j'étais tout excité à l'idée de rencontrer d'autres Saints et qui sait, peut-être la Déesse elle-même. Et avant tout ça, j'allais prendre possession de ma propre demeure !! Une première pour moi qui a grandi dans une cellule du Temple, avant de dormir le plus souvent à la belle étoile, et à certaines époques de l'année, ben ça caille !

« Oh pardon monseigneur, soyez le bienvenu au Sanctuaire ! Dois-je vous faire annoncer ? »

Monseigneur... c'est intéressant... Nous sommes au XXIème siècle tout de même, ce n'est plus forcément de circonstance un tel titre, et puis, je n'ai pas bien l'habitude d'un tel protocole. La hiérarchie et moi, ce n'est pas une grande histoire d'amour. Non pas que je ne la considère pas, mais ce n'est pas mon éducation.

« Inutile, j'irais à mes compagnons moi-même, ça me permettra de faire un peu de tourisme et découvrir toute la beauté du Sanctuaire. Merci dans les tous cas. »

J'incline la tête tranquillement avant de m'avancer parmi les différents bâtiments. Ils contrastaient de par leur modernité avec les antiquités des temples qui surplombaient tout le reste. Un... deux... trois... quatre... cinq... six !!! Ainsi, c'était celle-ci ma demeure. Bien, en avant Hogo, de nouvelles aventures palpitantes vont débuter aujourd'hui !