Saint Seiya
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La Renaissance de la Rage
Oblivion
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-C'est ridicule!

Nous avons ratissé Tel-Aviv, Pékin, Lochranza, Grenade et même Venise, toutes les villes dans lesquelles nous avons un minimum d'influence pour trouver le parfait cobaye, mais à chaque fois que nous pensons trouver, il manque toujours un petit quelque chose qui me fait refuser et nous passons au suivant. C'était plus facile au début, puisque nous cherchions spécifiquement pour un éveillé, et pas bien plus, mais une fois cette partie un peu mieux maîtrisé, les autres contraintes semblaient toujours trop évidentes : trop bien entouré, trop fragile, trop faible, pas assez faible, trop dangereux... Ephemer m'a bien prévenu du genre de risque qui venait avec une incursion dans la psychée de quelqu'un d'autre, et je prends cette partie de l'expérience très au sérieux, mais la frustration de ne rien trouver rend le processus encore plus désagréable, alors que je me prête un peu trop au jeu et refuse les candidats de plus en plus rapidement, dans un mélange de mauvaise foi et d'impatience.

Ne manque plus que Los Angeles. Sans doute l'endroit où nous avons le plus de contact et où notre autorité est la plus forte, alors si nous n'arrivons pas à trouver un cobaye ici, le capturer et tenter nos expériences en paix ici, je ne sais pas où nous en serons capable. En sortant de notre jet dans une section privée de l'aéroport, je prends quelques secondes pour m'étirer avant de continuer ma longue tirage dont le pauvre Papillon des Enfers est la victime. Mieux vaut lui qu'un autre Spectre avec moi de patience...

-Ça fait des jours qu'on cherche! On aura pas d'aide de la part des Enfers, encore moins de nos autres contacts, on ne trouvera jamais à ce rythme!

Contrairement aux avions habituels dans les aéroports américains, le nôtre est posé bien loin de la zone de débarquement et nous devons marcher pour atteindre les terminals, au moins le beau temps est avec nous. En me concentrant, je peux ressentir les nombreuses âmes qui vont et viennent sans arrêt dans les grandes bâtisses, et une sorte de bourdonnement retentit dans mes oreilles quand la frustration de centaines de gens me parvient, m'invitant à les rejoindre et à probablement faire une bêtise.

-Tu as des... des patients, non? Est-ce qu'on ne pourrait pas essayer avec eux?

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Hypnos
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Lorsque l'agacement anime la voix de la Mante Religieuse, nulle ne peut l'ignorer – l'agacement, bien entendu... Quoique cette phrase fonctionne particulièrement avec Oblivion : un accident serait vite arrivé. Tournant un œil quelque peu cerné vers la demoiselle, le blond s'étire légèrement, glissant alors ses mains au fond de ses poches. Ces nombreux voyages à travers le ciel humain et les fuseaux horaires … aurait-on trouvé une nouvelle méthode pour tuer un Spectre, différente des Guerres Saintes ? La mort par fatigue et décalage horaire !
Enfin, cette fatigue reste assez obscure, le Papillon se vantant de connaître son corps. Dormir plus de quatre heures est souvent inutile pour lui, le thérapeute s'étant habitué à travaillé durant de longues heures nocturne sur certaines activités plus artistique que l'art du cerveau. Mais ses habitudes ne semblent pas convenir au rythme incessant des voyages autour du monde...

Ah il est certain que les Enfers facilitent réellement les trajets entre les nations. Mais dans l'optique d'un tel projet, totalement se baigner dans la société ordinaire est un choix plus judicieux. Mais rechercher un cobaye n'est pas simple dans les artères de ces impressionnantes fourmilières.

Le Papillon des Enfers hausse un œil lorsqu'il remarque que son petit partenaire spectral a sursauté aux mots de la jeune femme. Tiens, lui-même a réussit à s'endormir ? Chanceux que voilà. « Disons que nous n'avons guère plus d'informations que cela... » Les mains bien au fond des poches, le Spectre avance aux côtés de la Mante Religieuse. « Il n'existe pas encore de base de données précises des possibles sujets de tests. » Du moins, une base de données à laquelle ils ont accès. Selon la logique des théories du complot, il doit exister un fichier par gouvernement, citant les différents potentiels éveillés dans leurs frontières.

Mais bon, si cette théorie est vraie. Alors ils l'ont bien caché ce petit fichier.

Observant le bâtiment principal de l'aéroport, vers lequel ils s'approchent, l'américain tourne un instant les yeux vers Oblivion, hochant alors doucement la tête. « J'ai quelques éveillés oui dans mes patients. Mais je n'ai pas pensé à cette solution au vue de tes demandes. Dans le lot, certains sont internés, pour te donner une petite idée. » Ne parlons pas des raisons, s'il vous plaît. « Leur fragilité en fait des sujets intéressants, mais pour cela, tu vas devoir expertiser leurs profils. Donc, faisons comme cela. Si nous ne trouvons rien ici, nous irons à Londres pour nous pencher sur cela, d'accord ? » Londres. C'est là qu'il s'est installé suite à son retour à la vie. Oh, il aurait souhaité retourner à Providence, bien entendu...

Mais il fallait couper les ponts. C'était le mieux, pour tous.

« Par contre... Avant de poursuivre, j'ai réfléchi un peu à la situation actuelle. » Le blond retire ses mains de ses poches, venant remonter son col pour se protéger d'un souffle plus fort que les autres alors qu'ils approchent inévitablement de cette masse d'âmes énervées, agacées, épuisées par le stresse. En bref, un cocktail explosif. Qui a failli atteindre un point de rupture à la dernière visite d'un tel lieu. « Peut-être pourrons nous commencer un premier test, ici. Nous allons dans une zone émotionnelle instable. Si je suis fatigué, je reste quelqu'un d'assez stable. » Enfin, d'une certaine manière... Mais très de palabres insensée. Pour poursuivre son explication, le thérapeute s'arrête, regardant la demoiselle.
« Je te propose de cibler ta concentration sur moi, mes émotions. Ne creuse pas trop profond, car nous n'avons pas besoin d'aller aussi loin et nous ne sommes pas en condition pour. Mais voici comme un test qui permet de travailler autre chose : ta propre sensibilité, naturelle. »

Une proposition comme une autre, qui pourrait au moins aider la demoiselle à ne pas partir dans un carnage sanglant. Les images de Pékin restent gravées dans sa mémoire. « Je ne me défini pas comme quelqu'un ayant une foule d'émotions variées... mais qui sait, peut-être pourras-tu trouver un petit rocher auquel t'accrocher. Et avec ma fatigue, certains murmures m'agacent. De plus cette première expérience me permettra aussi d'en savoir un peu plus sur son fonctionnement. »

Tant de raisons.
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Colombe
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La situation a dérapé très soudainement, ça c’est sûr.

Il y a déjà ce détour à Los Angeles que j’ai dû faire, parce que je n’ai pas trouvé de vol direct vers la Grèce à partir de New York. C’est ennuyeux, mais bon, ça arrive. J’ai eu un peu de problème au comptoir à bagage, car l’employée était trop entêtée pour comprendre que je ne pouvais pas laisser ma Pandora Box dans le compartiment à bagages comme tout le monde. Et bien sûr, la boîte dépasse le poids maximum à respecter, alors je ne pouvais pas l’embarquer comme un bagage régulier. Je me suis tuée à lui expliquer que dans l’avion que j’ai pris pour me rendre à New York, ils ont compris et m’ont laissé l’apporter comme mon sac carry-on. Mais non, la p’tite dame ne voulait rien savoir. J’ai fini par lui expliquer d’un ton sec :

-Écoutez-moi bien. Je suis pas du genre à être une cliente difficile. Je suis encore moins du genre à imaginer le pire scénario possible. Mais imaginez qu’il se passe quelque chose de grave dans l’avion et que j’ai pas mon armure à porter de main. Elle va s’envoler jusqu’à moi et péter le bolide avec les passagers dedans. Ça serait vraiment bête, autant pour vous que pour moi. Enfin, plus pour vous que pour moi, parce que moi je serai morte à cause de votre entêtement de marde.


Finalement, j’ai eu un billet d’avion de plus pour ma Pandora Box.

Ben voilà, t’as eu ce que tu voulais Colombe, pourquoi tu te plains, vous devez vous dire en roulant des yeux. Oh, rien en particulier. Je m’haïs juste encore un peu d’avoir oublié mon armure dans l’avion. Ouais, ceux qui oublient leurs Ipads ou leur seule paire d’écouteurs, essayer de battre ça avec vos oublis. Essayez donc de laisser derrière vous s’en vous en rendre compte une boîte sacrée deux fois plus large que moi. Et évidemment, quand je m’en suis rendue compte, j’ai dû remuer ciel et terre pour la récupérer. Personne ne sait obstiner avec moi, mais j’ai eu le droit à du mépris. Je l’ai tout pris, car je sais que c’était stupide ce que j’ai fait, alors je n’en veut à personne. À part moi-même, cela étant dit. J’ai peut-être le nom d’un oiseau de paix, mais j’ai vraiment une cervelle de moineau. Je devrais peut-être me rebaptiser comme ça à partir de maintenant. Moineau Gélinas.

Le pire, c’est que je n’ai pas pu la reprendre, ma foutue armure. Une heure plus tard, on m’annonce qu’elle a été finalement déplacée comme les autres bagages et se retrouve dans l’avion pour la Grèce que j’ai manqué de deux minutes près. Je vais devoir payer un supplément puisque la putain de boîte était trop lourde à mon arrivée, qui est reporté à demain, puisqu’il n’y a pas de vol plus tôt.

Alors voilà un bref résumé de comment ça a dérapé très rapidement. J’ai passé une mauvaise nuit sur une rangée de sièges avec mon vieux sac à dos comme confort et j’ai peu dormi. Je me suis tellement ennuyé que même Internet ne pouvait plus me changer les idées. Ouais, grave à ce point-là. J’ai essayé d’être productive un peu, comme avancer mon petit projet de Saint Seiya the Musical, et je me suis même achetée un freaking cahier de coloriage pour adulte. J’ai dû aussi argumenter avec la sécurité qui est venue me voir parce que je dérangerais le monde quand je jouais la musique de violon sur mon téléphone et que j’imitais le cri déchirant de Darth Vador.

En ce moment, il y a plus de gens qui circulent. Quant à moi, je suis toujours effondré dans mon siège en train d’écouter The Sound of Silence. Je finis par me lever lourdement et je me dirige à pas lents, des poches sous les yeux, vers la toilette la plus proche.

Ah merde, j’ai oublié d’appeler Amphion…

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Bénie soit sa patience, toute cette mission aurait été un échec total sans cela pour me retenir. La simple promesse de pouvoir se servir de ses patients si on ne trouve pas ici suffit à calmer mes craintes, mais rien à faire pour ma soif de rage toujours inassouvie. Encore une fois, le Papillon a une solution temporaire à offrir, à la condition que je ne m’aventure pas trop loin en me nourrissant de sa colère, et je hoche la tête pour signifier que j’ai compris, sans avoir trop d’espoir. Je prends une grande respiration, tente de faire le vide dans ma tête, puis attrape la manche d’Ephemer pour pouvoir me concentrer plus facilement sur sa présence. Mon Surplis s’agite en sentant le soudain manque d’émotion, mais je tiens bon, et avec suffisamment d’effort et de temps, ces agacements venant d’une autre personne deviennent soudainement plus intenses, plus vraies, plus personnelles… comme si ces petits sentiments étaient soudainement les miens.
Mais ce n’est que la surface. Si je vais plus loin…

Je retire ma main en retenant mon souffle, incertaine de ce que je devrais en penser, puis me masse les tempes en grimaçant. Je suppose que c’est un signe que nous sommes sur la bonne voie, mais ces petits sentiments ne sont que ça, et c’est loin d’être suffisant. En entrant dans l’aéroport et en se mélangeant à la foule, je rabats la capuche de mon chandail pour ne pas attirer trop d’attention, puis tente d’expliquer du mieux possible ce qui s’est passé.

-N’importe qui peut avoir ces petits colères, des pertes de patience, ce n’est rien de spécial. C’est la rage que le Surplis veut, c’est beaucoup plus profond, plus puissant, destructeur… je sais que tu la possède, je l’ai senti, mais si tu ne veux pas…

Au moins je comprends un peu mieux ce que je cherche, et les « agacements » combinés de milliers d’individus dans un aéroport devraient suffire à calmer mon Surplis, mais trouver la perle rare va me demander encore plus de concentration.
Mais un miracle peut toujours arriver…

-Attends!

Je m’arrête brusquement et regarde autour de moi avec urgence, cherchant la source de cette vague sensation que j’ai ressenti. J’aurais facilement pu la rater, c’était rapide, mais c’est exactement ce qu’on recherche : de la rage, bien enfouie mais présente, motivée par la tension de l’endroit. Maintenant, il suffit de trouver la provenance…

-C’est… c’est elle. La fille près des fenêtres, là-bas. Je sais qu’elle n’en a pas l’air, mais elle l’a aussi… je crois que c’est la bonne.

Je fixe cette fille et je ne peux m’empêcher de sourire en ressentant le trac et l’adrénaline qui s’installent. Elle est seule, menue, je sens un faible cosmos qui émane d’elle, personne ne lui accorde d’attention malgré ses singeries et nous sommes si près! Mais les terminaux sont bondés, et elle ne sera pas assez stupide pour suivre deux étrangers sans faire d’histoire, pas sans une excellente raison. En fronçant les sourcils, je recule pour être hors de son champ de vision, et invite Ephemer à en faire autant. Tout ce qu’il nous faut, c’est un plan solide.

-Tu crois que tes talents fonctionneront sur elle? On ne peut pas attirer l’attention sur nous… À moins que…

À moins que l’on fasse exactement cela. Mon regard se pose sur l’escalier automatique qui mène à un deuxième étage, où se trouve quelques boutiques et restaurants pour les voyageurs, simplement séparé de l’étage principal par un mur de verre. Ce ne serait pas la chose la plus folle que j’aurais fait, mais ce n’est pas loin, et ce serait assez improbable pour fonctionner. Reste à savoir si mon partenaire est prêt à aider.

-Imagine que j’aie un terrible accident, du genre qui me laisse en sang et couverte de coupures.

Le dernier mot est accompagné d’un signe de guillemets, mais sans explication pour le reste.

-Elle est jeune, elle doit avoir reçue une formation en premier soins. Tu es un docteur, tu peux m’emmener à l’hôpital, mais tu as besoin de son aide pour me transporter jusqu’au taxi, ou quelque chose du genre. Tu penses pouvoir faire ça?

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Hypnos
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Fascinant. Tout ceci est tout simplement fascinant. Dès que le vide émotionnel s'est vu remplir de la présence spirituelle de la jeune femme, un frisson est venu parcourir la peau du Spectre de la Féerie. Pour de nombreuses personnes, une telle expérience n'aurait pas ce genre d'effet. Cette impression de ressentir son esprit comme de l'encre, qui s'écoule le long d'une feuille. Mais lui... Ce qu'elle lui fait... Il le ressent ainsi. Les différentes couleurs... les différentes teintes... La demoiselle possède une faculté amusante, petit prince... Il ne peut s'empêcher de sourire... Si la voix de Meredith, cette vision paranoïde, résonnait souvent dans son esprit, ses mots n'ont jamais été aussi clair depuis qu'il était devenu Spectre.
Un soupir traverse ses lèvres. Un étrange bien-être, qu'il n'arrive pas à contenir. Jusqu'à ce qu'elle approche, sans réellement le faire, de ce qui se cache dans chaque particule d'encre. Elle s'arrête là, n'allant guère plus loin...

Sa respiration vient couvrir le petit rire clair de Meredith, qui disparaît dans les brumes de son esprit. Ce qu'elle a ressenti, ce qui lui offre une certaine incompréhension dans son regard. Ce n'était pas elle. Mais l'expérience avait un effet intéressant... et la fascination qu'il vient de ressentir pour cette faculté le pousse à une chose... Voir la suite.

Les pas des deux Spectres les emmènent à se mélanger avec la foule, l'aliéniste se sentant plus... reposé, étrangement. Ce même repos que l'hypnose pourrait faire naître dans l'esprit de ses patients. L'excitation, l'adrénaline, forment sûrement un carburant suffisamment efficace pour permettre à son corps de ne pas s'effondrer.

C'est avec intérêt que le blond écoute la jeune femme, hochant alors doucement la tête. « Ne t'inquiète pas, voyons... » Sa main se pose sur son épaule. Un petit sourire vient étirer ses lèvres, alors que ses iris rayonnent légèrement. De curiosité. Mais aussi d'une douce folie. « Tu en auras l'occasion. La recherche concernant une telle faculté se doit d'être produite sur plusieurs cobayes... » Sa voix est tel un murmure, pour ne pas être dérangé par une oreille indiscrète. « Si tu as ressenti quelque chose... Je veux l'entendre... » Puis, ses doigts quittent l'épaule de la Mante Religieuse, venant se cacher au fond des poches de son manteau. Va t-il se découvrir une rage profonde ? Mais sous quelle forme se manifestera t-elle ? Il l'imagine. Froide. Intransigeante. Pourquoi ? Il n'en sait rien... c'est juste ainsi, qu'il l'imagine.

Puis, sa voix résonne. Il s'arrête, tourne les yeux dans sa direction, concentré sur ses observations. Rapidement, le Papillon comprend, ce qui lui arrache un léger sourire. Elle a trouvé. Posant son regard sur celle qui semble être devenu le centre de toutes les attentions de la Mante Religieuse. « Je te crois... » Il aurait pourtant été difficile de l'imaginer suffisamment intéressante pour l'Étoile de la Rage. Mais c'est dans l'improbable que l'intérêt sait se montrer.
Écoutant donc Oblivion, il semble perplexe à l'idée de pouvoir la contrôler simplement. En tant qu'éveillée, elle est plus difficile à manipuler, du moins avec ses capacités naturelles. Mais, finalement, l'idée vient aussi de la Rage. Alors, à nouveau, il suit et enregistre ses mots, avant de hocher la tête.

« Je peux faire ça... mais le taxi, cela me semble risquer... Surtout s'il faut la maîtriser pour qu'elle rentre... » Ses yeux finissent par se poser sur l'accueil d'un service spécifique. « Locations de véhicules. Je peux en réserver une. Il faut juste espérer que les secours de l'aéroport ne viennent pas... tout saboter. » Mais si cela arrivait... Un autre plan est possible. Envisageable. Bref, s'éloignant, il lance quelques mots. « Ne t'éloigne pas de ton portable. »

Le Docteur Oswald Weaver avance alors, réservant une voiture de location, sans chauffeur. Après tout, il ne compte pas rester ici bien longtemps. La clé lui ait donné, il paye la réservation, posant aussi un chèque de caution. Ne pas l'abîmer. Sinon, faire passer cela comme frais professionnels. Difficile à expliquer. Qu'importe. Dès qu'il a la clé, le blond attrape alors son téléphone, avançant. Il va dans la zone de la proie.
Naturel, il regarde ses messages. Puis, simplement, il envoie au portable d'Oblivion.

J'ai la voiture. C'est à toi de jouer.
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Colombe
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Je m’asperge le visage d’eau froide sans trop d’espoir d’y faire disparaître toute trace de fatigue. Ça craint, mais plus pour longtemps! Je serai dans l’avion dans une heure et je pourrai enfin arriver chez moi. Je vais m’écraser dans mon pouf géant et lire toute la journée…dès que je sois assurée qu’il n’y a aucun pépin au Sanctuaire, parce qu’il ne faut pas oublier que j’ai des responsabilités.

Je retourne à la fenêtre où je me suis installée pour la majorité du temps dans l’aéroport. C’est encore un miracle que la sécurité ne pensait pas que j’étais un sans-abri qui avait réussi à passer incognito pour se reposer sous un toit. Je tente de me détendre un peu en écoutant de la musique sur mon portable. Je suis d’humeur à aucun genre en particulier, ce qui est terrible car ça signifie que je n’écoute rien. Je m’efforce donc à écouter les morceaux qui me rendent toujours de meilleure humeur. Alors que je laisse ma tête dandiner au rythme de Sunflower, je sors à contre cœur mon nouveau cahier de coloriage. Juste le mentionner me fait donner des cheveux blancs. Mais bon, ça tue le temps un peu et ça fait changement de regarder le monde passer et les juger au passage. C’est pas aussi amusant toutefois. Une fillette me regarde curieusement et je lui rends la pareil en fredonnant les paroles de Sunflower. Ça la fait sourire un petit instant et elle passe à autre chose. Meh.

Je regarde brièvement mon téléphone pour voir quelle sera la prochaine chanson et je vois All Star sur l'afficheur. Oh yeaaaaaaah! That’s my jam! Oh la la ça fait trop longtemps que j’ai pas écouté les Shrek. À l’exception du troisième, ils sont vraiment bons. Bon ben je sais qu’est-ce que je vais faire quand je serais de retour dans mon appartement. Allez tout le monde, vous connaissez la blague! Un! Deux! Trois! SOME–

PLAFF!!!!

Pile à côté de moi, un corps s’écrase au sol. Celui-ci se tortille de manière impossible même pour un contorsionniste, saigne de partout et hurle à en percer des tympans. Enfin, je me rends bientôt compte que c’est en réalité moi qui pousse des cris aussi forts.

-OOOOOH NONONONONONO NO!


J’ai tellement eu peur que j’en suis tombée à terre et que j’ai un peu reculé sur le coup. Mon cœur semble vouloir sortir de ma poitrine et faire la malle pour de bon. Je finis par me «calmer» suffisamment que la personne est encore vivante. Elle ne bouge plus et gémit un peu, juste assez pour confirmer qu’elle a survécu à sa chute du deuxième. Oui, oui c’est clair pour moi qu’il s’agit d’une tentative de suicide. Je vois pas quoi d’autre. À moins que quelqu’un l’ait poussé? Oh man je sais pas moi! J’suis pas détective!

Non, mais je suis un Saint. Je réalise soudainement ce que je suis obligée, par serment, de faire dans cette situation. Faut dire que j’ai pas le courage en ce moment. Mon regard ne parvient à se détacher de la fille et je réussit enfin à me calmer un peu. Vu que je n’ai plus de voix, j’ai pas trop le choix d’arrêter de hurler. J’essaie de penser calmement et de prendre la situation en main quand la suicidaire me prend la cheville avec sa main ensanglantée. Sur le coup, j’ai cessé de respirer. En plus, un contact visuel se fait. Je ne sais pas trop quoi interprété de son regard, mais j’en déduis que c’est un petit appel à l’aide. Je me mets à bouger très lentement, question ne pas lui foutre un coup de pied dans les côtes pour me défaire de son emprise, et je me rapproche d’elle. Je sens dans mon dos des téléphones me filmer et j’aime pas ça, mais je ne suis pas en état de me plaindre. Je ne peux pas m’empêcher d’être un peu découragée par l’état de la victime. Elle saigne de partout. Je sais faire le RCR et je connais les bases en premiers soins, mais rien là-dedans ne permet d’arranger ça. Okay okay, une chose à la fois. Je la roule sur le côté pour pas qu’elle s’étouffe or some shit like that. J’essaie de la rassurer doucement, du genre lui dire «Je suis là, tout va bien aller.», mais je crois que je sonne trop paniquée et pressée pour paraître le moindrement réconfortante. Je repère un chest bras avec une belle gueule au t-shirt blanc et je lui ordonne :

-Toi! Enlève ton t-shirt!

Je sais pas ce qui se passe dans la tête du mec, mais je crois pas qu’il a pas compris que je lui demande ça pour pas que la fille ne s’étouffe pas avec son propre sang. Il a l’air de penser que je lui demande de faire un strip tease. Il me fait un jeu de sourcil et prend presque la pose pour retirer vraiment, vraiment lentement son chandail. Mais là y a moi qui le regarde avec impatience et incrédulité. Je finis par craquer et je vais moi-même lui arracher son t-shirt de mes propres mains.

-Non mais nique ta race Moto Moto on a pas le temps!

Je l’ignore alors qu’il proteste et je retourner m’agenouiller près de la jeune fille pour lui fourrer le tissu dans la bouche. D’une main tremblante, je cherche mon portable sur le sol avec la ferme intention d’appeler les urgences. Je suis à deux doigts de pleurer pour la pauvre fille et pour moi-même.
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Quelques petits détails sont réglés, de quoi s’assurer que l’opération ira sans imprévu, puis Ephemer quitte pour louer un véhicule, me laissant seule pour préparer un peu mon prochain numéro. Je ne me suis jamais considérée comme une grande actrice, même après tout ce temps passé à jouer une version tordue de moi-même, mais ça ne peut pas être si compliqué de juste faire le mort pendant une heure ou deux… non?
Une fois le Papillon suffisamment loin, je continue de me promener dans l’aéroport pour ne pas trop attirer l’attention, grimpant tranquillement au deuxième étage pour errer devant les boutiques, tout en gardant la tête baissée pour que personne ne puisse voir mon visage. Si quelqu’un devait voir mes cicatrices, il y aurait une faille dans notre plan, quelqu’un saurait que quelque chose ne va pas avant même l’accident, ça pourrait laisser une trace trop évidente et pas assez sécuritaire. De toute façon, j’ai déjà l’air assez sinistre comme ça, je n’ai pas besoin d’en faire plus.

C’est alors que je passe devant les toilettes que mon téléphone sonne, et je le regarde brièvement pour apercevoir le message d’Ephemer. Il est prêt. D’un pas lourd, je m’approche de la balustrade et le cherche du regard, puis en profite pour tenter d’évaluer la hauteur. Ce n’est pas assez pour tuer quelqu’un, pas vraiment, mais si je réussis bien mon coup, ce sera bien la dernière de ses interrogations… ça ne veut pas dire que ça ne fera pas mal. Les éclats de verres seront sans doute le plus douloureux. Rien que je ne puisse pas endurer.

Je recule, jusqu’à avoir le dos contre le mur, observe la balustrade. Respire profondément. Une dame passe près et s’apprête à me demander si tout va bien. Je ferme mon esprit. Fonce.

Le verre n’est pas si mal. La chute n’est pas trop longue, juste assez pour me laisser le temps de percer mon corps de quelques aiguilles discrète, pour casser mes points de suture et rouvrir mes plus vieilles blessures. En frappant le sol, l’air quitte mes poumons et le pire arrive —ce même verre qui s’enfonce plus profondément dans ma peau. Je ne peux m’empêcher de me tortiller pour tenter de le retirer, et un hurlement s’empresse de couvrir mes gémissements.

Elle est juste là. Elle est terrifiée. Je suis partagée entre l’envie de rire ou de pleurer, mais parvient à me retenir et à simplement l’agripper par la cheville, relevant péniblement la tête pour pouvoir la fixer dans les yeux. Qu’est-ce qu’elle peut faire, maintenant? Partir, laisser quelqu’un d’autre s’occuper de moi? Non, je l’ai « choisie », je suis sa responsabilité… Et elle fait de son mieux pour m’aider, je crache une gerbe de sang elle me place sur le côté, respire un peu plus fort, et puis… oh non. Non. Elle ne sait pas du tout ce qu’elle fait. Incapable de me préparer, je passe près de m’étouffer quand elle m’enfonce un tissu dans la gorge avec trop de force et commence à paniquer quand elle sort son téléphone. Ce n’était pas assez qu’elle engueule des passants pour voler leur chandail, maintenant elle veut appeler les urgences!
Je ne peux pas me soigner encore. Tant qu’Ephemer ne me sort pas de là, je ne peux rien faire, et si c’est trop long ce sera un problème. Il ferait mieux de se dépêcher.

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Tout aurait pu... bien se passer. Ou au moins correctement. Pour Oblivion, certes, la chute aurait été douloureuse, plus ou moins selon sa position à l'impact. Mais rien qu'elle ne pourrait supporter... Le phénomène de retour à la vie – si on peut appeler cela une vie – est quelque chose de naturellement désagréable. Non, tout ceci aurait pu bien se dérouler. Mais, dans ce plan si bien ficelé, il y avait un … problème. Impossible de prévoir si une personne est réellement formée aux premiers soins. Et il semble que c'est le gros manque de la jeune femme – en plus d'une belle capacité à limite insulter n'importe quel passant pour récupérer son haut – choisi pour être la victime de la Rage.
Pas suffisamment proche pour être dans les premières lignes du public, Ephemer l'est tout de même assez pour la voir paniquer... Dès qu'elle enfonce dans la gorge d'Oblivion – tant de violence dans un si petit corps ! - le psychiatre intervient alors directement.

« Attendez ! » Il pousse quelques personnes avec une certaine autorité et rapidité – il ne faudrait pas que le service de secours de l'aéroport vienne gâcher encore plus cette mascarade incontrôlée – pour enfin arriver auprès de la jeune femme, qui attrape son téléphone. Lui-même a sorti le sien. « Occupez-vous de la maintenir éveillée, je vais appeler mes collègues ! » L'inquiétude est présente dans sa voix. Mais elle s'oppose au calme du médecin, celui qui doit montrer un certain exemple. « Parlez-lui, posez-lui des questions, il faut la garder éveiller. » Il compose un numéro, il ne lui laisse pas le temps de faire quoique ce soit.

« Oui. Docteur Griffith. » Ne pas donner son vrai nom. Que ce soit Weaver. Ou Ephemer. Qui sait ce qu'elle pourrait raconter. Il commence à échanger. Il donne les éléments de la situation. Puis, sa voix s'élève, énervée. La colère. Plus dure à tissée, mais ce n'est pas un problème pour lui. « J'ai compris, j'ai compris ! Même pas un véhicule léger ? Bon. Je m'en occupe. Je l'emmène tout de suite. Dites au chirurgien de garde de se préparer ! » Il raccroche, range son téléphone, approchant de la demoiselle. « Aidez-moi. On va l'emmener. Continuez de lui parler s'il vous plaît, c'est vraiment important. J'ai une voiture de location juste devant. »
Et avec cette même autorité, celle du médecin, le blond lance ses clés à la demoiselle, avant de récupérer Oblivion avec la précaution nécessaire. Une extraction, pas vraiment dans les règles de l'art médical, mais poussée par la situation dangereuse.

« Restez avez moi, tout va bien se passer. » Allez, on joue à fond la carte du pathos. Cela lui rappelle ses études de médecine, à Providence. L'ambiance pressée des urgences. Bon, il n'y allait pas si souvent mais... Oups, pas le temps pour les souvenirs !
Arrivant donc à la voiture, il laisse la demoiselle ouvrir, allongeant Oblivion sur le côté. « Montez avec elle, continuez de la tenir éveillée. » Un ordre. Pas une suggestion. Finissant par grimper à l'avant, il démarre, partant assez rapidement.

Silencieux, il se concentre sur la route. Puis, ils approchent, d'un tunnel. Le véhicule s'enfonce dedans, les ombres venant dominer l'habitacle. « Il faut vraiment s'occuper d'elle... » Les verrous se bloquent. « Tu ne crois pas ? » Des deux, il n'en tutoie vraiment qu'une.
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Alors que j’essaie de trouver quoi faire pour aider la fille et la soigner du mieux que je peux, un homme blond s’approche rapidement. L’autorité dans sa voix me laisse croire tout de suite qu’il sait beaucoup plus ce qu’il faut faire que moi. Il m’ordonne de la garder éveillée et de lui parler, ce que je m’applique à faire sur le champ. À mon étonnement, je ne sais pas quoi dire, alors qu’habituellement on me compare un peu trop souvent à un moulin à paroles. Je m’essaie quand même, malgré ma voix tremblotante :

-Hé hé…tu m’entends? C’est quoi ton nom? Peux-tu bouger? En fait bouge pas, j’pense que c’est mieux pour le moment. R’garde, on va t’aider ok? Tu peux rester éveillée pour moi? Genre si tu fermes les yeux pour plus longtemps que trois secondes je vais me mettre à chialer parce que je vais croire que tu seras morte. Alors garde les yeux ouverts…ou au moins respire assez fort pour qu’on sache que tu es vivante…

Oh boy, ça va pas. Je ne sais pas comme Dr. Griffith fait pour rester si calme et pour ne pas perdre le contrôle dans une situation pareille. En même temps, c’est son travail. Une pensée dans ma tête se dirige vers Vincent, et ce n’est pas comme si je reçois un coup de poing sur la gueule : c’est plutôt comme si c’est moi qui vient de tomber du deuxième étage. Il aurait su quoi faire lui. Vincent l’étudiant en médecine. Vincent l’homme parfait. Vincent le vrai héros. C’est plutôt ironique, à mon avis, que ce soit moi qui soit en train de sauver une vie alors que c’est lui qui aurait été le mieux placé pour ça, avec sa formation dans le domaine, sa dédication et sa compassion. Mais c’est justement à cause de lui que je fais ce que je fais. Je dois prendre sa place. Personne ne l’a demandé, mais je sais que tout le monde en a besoin. Tout comme cette fille à qui je parle désespérément.

Dr. Griffith me lance les clés de sa voiture, me laissant comprendre par moi-même qu’il n’y a pas d’ambulance en route. What. The. Fuck. Et dire que notre système de santé est assez merdique au Québec, je viens de trouver pire à Los Angeles. J’essaie de voir le côté positif en pensant qu’au moins on a un moyen de transport et le propriétaire de la voiture est un vrai docteur. Il cueille la blessée avec une grâce et une confiance digne d’un super-héros et ouvre le chemin, moi à ses côtés. Il me désigne la voiture, dont je m’empresse de déverrouiller la porte. Je lui ouvre, le regardant nerveusement allonger délicatement le petit corps brisé sur la banquette. Je suis ses ordres et je m’installe en arrière, poser la petite tête brune sur mes cuisses, pour garder la fille éveillée pendant qu’il prend le volant pour nous mener à son hôpital. Je poursuis donc une des pires conversations de ma vie, dans laquelle il n’y a que moi qui tient la discussion, que je suis à un cheveu de faire une crise d’angoisse et que la vie de quelqu’un est en jeu.

-On va t’amener à l’hôpital et ça va bien aller. Tu vas être correcte. Y a pas d’ambulance pour venir te chercher mais c’est pas grave, t’as nous pour le moment. L’hôpital va compenser en te donnant sa meilleure chambre avec la plus belle vue et la plus belle jaquette. Genre rose avec des muffins souriants ou une autre quétainerie du genre. Ils vont jouer ta musique préférée ou te préparer un marathon de films de ton choix. J’dirai pas qu’ils te donneront de la bouffe cinq étoiles, parce que ça n’existe juste pas dans les hôpitaux. Pis si t'as de la famille, ou n'importe qui que t'aimes bien, on les contactera et ils viendront te voir et te donner beaucoup d'amour et de soutien. J't'en donnerais bien mais on se connait pas du tout et ça serait bizarre en ce moment. T’inquiètes pas fille, ça n’en a pas l’air en ce moment, mais ça va mieux aller, fais-moi confiance!

Je lui tapote la joue pour m’assurer qu’elle garde les yeux ouverts, qui sont en train d’observer le plafond sans grande réaction, ce qui n’est pas creepy du tout. Ma main est tachée de son sang, tout comme mes vêtements. Contre toutes attentes, je commence à me contrôler et à me calmer. Ça va aller, on va la sauver. On va y arriver.

Cloc.

J'entends les portes se verrouiller, puis je croise le regard du médecin dans le rétroviseur. Je vois déjà pas grand-chose, seulement deux petits reflets blancs qui semblent me regarder avec malice. Il y a de quoi avoir un petit frisson dans le dos et un sentiment de doute. Surtout quand il parle de la fille sur mes cuisses, comme s’il y a un horrible retournement de situation qui va arriver dans quelques secondes. Je demande, inquiète :

-Euh Doc? Pourquoi vous barrez la porte?

Il me pose une question, mais je ne réponds pas, commençant à songer que j’aurais dû appeler l’ambulance moi-même. Je devrais savoir mieux que de suivre des inconnus, en plus le gars paraît louche en maudit, avec son air pâle et son long manteau foncé. Ma respiration recommence à accélérer et devient plus saccadée, alors que je viens tout juste d’en reprendre le contrôle. Puis, sans avertissement, dans les pénombres où je ne parviens qu’à voir le contour du visage de la fille, celle-ci tourne lentement sa tête vers moi, braquant son regard vide dans le mien. Sur le coup de la surprise et de la peur, mon premier réflexe est de la pousser en bas de la banquette en poussant un petit cri et de grimper sur mon siège pour nous distancer le plus possible. La noirceur, malheureusement, ne peut pas m’empêcher de la voir se relever de façon raide et presque irréelle, comme si elle revenait des morts et qu’elle avait oublié comment bouger naturellement. Je ne les vois pas, mais j’entends les morceaux de verre qui étaient enfoncés dans sa peau sortir de son corps comme si elle les démoule de sa propre chair. Elle retire le tissu de sa bouche, mais comme je vois pas clairement on dirait plutôt qu'elle laisse tomber d'entre ses lèvres du sang visqueux, et si c'est vraiment le cas je serais pas surprise. Tout ça pendant que Griffith conduit tranquillement comme si rien ne se passe d'horrifique, mais sans doute avec un sourire machiavélique sur le visage.

Ta.Bar.Nack.

C’en est trop. Mes yeux s’écarquillent et je pousse un hurlement de peur, dont la meilleure comparaison que je peux faire est avec celui des Mii qui se font enlever par des extraterrestres dans le jeu de tir de Wii Play mais en dix fois plus fort. Je me sens comme dans un film d’horreur dans lequel je suis confronté à la jeune femme qui est en train de se faire posséder par un démon tandis que le chauffeur est un sataniste qui m’a embarqué dans cette galère pour sacrifier la pauvre petite innocente vierge que je suis. Non non non! Je vais pas servir de sacrifice pour cette petite salope qui vient peut-être tout juste de devenir l'hôte de Satan, même si elle est toute maigre! Je commence à cogner fort contre la fenêtre, criant et suppliant :

-ATTENDEZ NON JE SUIS PAS UNE VIERGE ET J'AI 60 ANS!!!

Ensuite, tout se passe si vite, je ne peux pas vous dire ce qui se passe. Ce que je peux vous dire toutefois, c’est que soudainement, tout devient noir et ça craint.

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La voix d’Ephemer arrive à mes oreilles comme une bouée de sauvetage, et ce n’est pas difficile pour moi de commencer à m’agiter en écarquillant les yeux, la bouche grande ouverte pour appeler à l’aide sans qu’aucun son ne sorte. La pauvre fille n’a aucune idée de ce qu’elle fait et est plus que contente de pouvoir me confier à quelqu’un d’autre, mais elle ne sait pas qu’elle ne peut pas demander de l’aide à n’importe qui. D’un seul mot, le piège vient de se refermer sur elle, les événements sont destinés à tomber en place. Pas d’ambulance, pas le temps d’attendre non plus, il faut partir tout de suite, heureusement le docteur « Griffith » a une voiture, il va m’emmener à l’hôpital, mais évidemment il a besoin de son aide… Mon cœur bat la chamade en voyant notre victime coopérer tout de suite, terrifiée mais déterminée à ne pas me laisser tomber. Et soudainement, moi qui croyait avoir besoin d’un peu de réconfort de la part de mon collègue Papillon pour traverser toute cette épreuve, je me retrouve à écouter tout ce que l’autre demoiselle a à dire, hochant la tête devant tous ses encouragements. Comme si elle réalisait soudainement ce qu’elle avait à faire et laissait sa peur de côté pour laisser parler sa bravoure, et pour une raison qui m’échappe elle trouve les bons mots. Je retiens mon souffle en sentant une brûlure au creux de ma poitrine.

-Le… Leticia…

Cette habilité à se trouver de nouveaux sentiments quand la situation l’exige, un mélange d’ordre et de chaos qui laissent la place à des émotions puissantes… tout cela est familier. Le profil idéal pour cette rage inavouée… Le trajet jusqu’à la voiture est court, le poids supplémentaire dans les bras d’Ephemer n’est pas assez pour le ralentir et la fille et suffisamment rapide pour le suivre sans aucun problème, et après seulement quelques minutes je suis couchée sur la banquette arrière, la victime a mes côtés, et le vrombissement du moteur encourage ses accompagnements alors que nous quittons l’aéroport.

Ma respiration se fait plus lente et régulière, presque comme si je dormais, pendant que la fille continue de me parler pour s’assurer que je ne m’évanouisse pas, pendant ces longues minutes où le docteur semble nous emmener à l’hôpital… mais ces détours et étranges trajectoires ne mènent nulle part, le plus loin possible de la civilisation, dans un tunnel noir et vide où personne ne verra ce que nous prévoyons lui faire. Je prends une grande inspiration quand la voiture s’arrête, puis en entendant le déclic du verrou des portes, et enfin la voix de mon collègue qui me donne le signal.

Je tourne la tête vers ma victime, charge mon poing de cosmos pour être certaine de l’assommer du premier coup, mais vu sa position et mon état, elle est plus rapide, et après un hurlement horrifiée me pousse en bas de la banquette et parvient à se placer hors de ma portée. La chute n’est rien comparée à ce que j’ai enduré pour l’attirer jusqu’ici, mais ça ne veut pas dire que ça me plait. Dans un grognement, j’entreprends de me relever, mon cosmos traversant mes muscles pour refermer mes blessures et retirer les derniers morceaux de verre de mon corps. Et elle hurle encore, martèle la porte de ses petits poings pour sortir, mais rien à faire, elle ne s’en sortira pas aussi facilement… vierge ou non. Décidément elle aura le mot pour surprendre jusqu’à la fin. Mais alors que je me redresse et pose mon pied sur la banquette pour me rapprocher et enfin passer à l’attaque, elle devient silencieuse. Immobile, aussi. Perplexe, je m’avance encore un peu, et agite ma main devant ses yeux. Aucune réaction. L’obscurité m’empêche de voir les détails de son visage, mais elle ne bouge toujours pas quand je claque des doigts près de ses oreilles et tapote ses joues. Après une seconde de panique, je vérifie son pouls, mais elle est encore en vie. Cette « mission » ne sait juste pas si elle a envie d’être trop difficile ou ridiculement facile.

-Elle… Elle s’est évanouie. Je ne l’ai même pas touchée.

Je m’assois sur la banquette et observe la fille avec perplexité. Je ne sais juste pas quoi penser d’elle… mais au moins, elle ne sera pas compliquée à maîtriser si elle se réveille encore avant que nous n’arrivions à destination. J’hésite à la paralyser pour m’assurer qu’elle ne tente rien, mais hausse les épaules, même Ephemer va pouvoir l’empêcher de se défendre à ce point, et entreprend de me faufiler jusqu’au siège du passager pour pouvoir passer le reste du trajet à côté de mon collègue.

-De toutes les façons dont cette petite quête aurait pu se dérouler, je n’aurais jamais imaginé ça. Où est-ce qu’on va, maintenant?

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Un silence étrange s'impose dans l'habitacle du véhicule alors que le Spectre aux cheveux d'or se tourne vers la silhouette inconsciente de la victime désignée de la Rage. Silencieux, le Papillon l'est. Et ce depuis les quelques mots – faisant office de signal – lancés à la jeune femme spectrale. Oui, il avait préféré le silence de l'observation durant tout cet intéressant moment. Sa partenaire qui se redresse, tel le démon auquel faisait face – du moins le pensait-elle – cette demoiselle bien réactive. Il avait observé cela de son regard clair, sans se retourner. Et finalement, sans réel sourire. Oh, il n'y avait aucun jugement dans son regard, loin de là. Mais il s'était concentré.
Concentré à comprendre le mécanisme de la Rage. Concentré à comprendre ce que signifie réellement nourrir son Étoile. Combien de Spectres, ou même d'entités mortelles, éveillées ou non – bien que les seconds n'auraient sûrement aucune conscience d'un tel acte –, peuvent se vanter d'être témoin d'un phénomène de cannibalisme émotionnel. Sans entraves. L'expression réelle d'une faim insatiable. Qu'aurait-il vu ? Qu'aurait-il ressenti ?

Oui... Il le sait, en y repensant. Il aurait fini par sourire. Par sentir la fascination remplir ses yeux. Car une émotion violente anime bien sa pauvre âme errante. L'amour malsain pour ces natures perverses dont les plaisirs sont difficiles à combler. Si celle-ci n'appartient qu'indirectement à Oblivion – quoiqu'il ne pourrait en être totalement certain –, elle reste un désir. Une envie. Possédé par l'Étoile de la Rage. S'il a toujours été intéressé par la capacité à l'être humain de combler ses pulsions... voir un tel phénomène produit par une Étoile...

Peut-être avait-elle raison de supplier en hurlant qu'elle n'était ni vierge, ni jeune. De hurler comme si le Diable – où l'un de ses suppôts – était à ses trousses.
Finalement, les Spectres et leurs Étoiles sont peut-être ce qui se rapproche le plus des démons pervers qui peuplent les récits mythiques... Peut-être.

Mais une telle manifestation démoniaque, une telle interprétation des pouvoirs de la Rage, n'a pu être observée. Elle, la victime, a hurlé. Elle a sacrifié tout son souffle à tenter de fuir, de partir. Lui, Ephemer, a fixé ses mouvements. Ses petits poings qui venaient frapper contre la vitre. Ses doigts qui venaient tenter parfois d'ouvrir la portière. Et la peur, qui vient. Qui se pose sur son visage. Le blanchît une dernière fois... avant d'attirer l'esprit dans l'inconscience. Pour enfin arriver à cet étrange silence, qui s'impose dans l'habitacle... Pour être brisé par les commentaires de la demoiselle. Le Papillon cligne un instant des yeux... La regarde. « Je dois avouer que... cette jeune femme a des réactions... plutôt surprenantes. » C'est le cas de le dire. Il se masse un instant la tempe. Il ferme les yeux.

« Eh bien... Je n'imagine pas ce qu'elle fera lorsque un simple doigt viendra la toucher. » Il souffle, doucement. Et il ne peut pas l'empêcher. Un léger rire qui vient traverser ses lèvres. Sincèrement amusé par la situation. Les nerfs, sûrement. Enfin, c'est ainsi qu'il faudra l'excuser. Ce duo a survolé le monde, à la recherche d'une âme qui satisferait la Rage de la Mante-Religieuse. Ils l'ont trouvé. Et lorsque la situation devient enfin concrète.... Il faut qu'elle perdre connaissance.
Mais il arrête, bien vite, de rire. Il soupire, légèrement. Avant de sortir son téléphone. « Avant d'arriver j'ai demandé à ce qu'on nous envoie l'adresse d'une planque. Je n'avais pas trop envie de reprendre directement l'avion. Nous y allons. » Enfin, encore faut-il régler le problème de la demoiselle à porter jusqu'à la dite-planque, mais au moins possèdent-ils un objectif. Laissant le GPS faire le reste concernant l'adresse, le Psychiatre fait demi-tour pour reprendre la route. Surveillant la Belle au Bois Dormant dans le rétro-viseur, il finit par reprendre la parole. « Il nous faut des calmant pour celle-ci. » Il montre la demoiselle de son pouce. « Certes la récupérer n'est sûrement pas un problème, mais j'aimerai éviter qu'elle ne sorte ne serait-ce qu'une seconde dans la rue. Avec ses réactions, elle va soit crée le plus naturel spectacle de rue comique, soit une panique. » Au moins si elle est droguée... tout le monde ne verra qu'une junkie ayant poussé un peu trop sur sa dose. Du moins, on s'inquiétera d'un problème chimique et non cosmique. « Tu peux les contacter pour ? »

Que cela soit fait ou non – pour différentes raisons –, le Spectre aux cheveux d'or continue sa route, finissant par attendre le parking arrière d'un bâtiment sans locataires, dans la banlieue de la Cité des Anges. Se garant au plus proche de l'entrée des escaliers de service, le Papillon coupe le moteur puis sort du véhicule, allant rapidement vers une boîte de service. Composant le code qui lui a été envoyé, il ouvre alors, attrapant la clé de la planque, avant de fermer le tout et rejoindre le véhicule. Personne dans les parages. « C'est bon. Je la porte. Au moins si elle se réveille, elle n'aura pas l'impression que Satan ne la tienne. Quoique... » Et il s'exécute. Laissant Oblivion ouvrir, l'accompagner alors qu'il grimpe les escaliers de cet immeuble à vendre. Enfin arrivé dans l'appartement en question, ils entrent. Le colis est posé, sur un siège, puis sur une chaise, après que tout ait été préparé. « J'aurai préféré l'équipement d'un hôpital psychiatrique mais... elle se serait encore évanouie je pense, dès son réveil. Il faudrait lui entraver les pieds et les mains. Par mesure de précautions. Des patients, en pleines crises de délire, peuvent avoir des réactions violentes. Et maintenant... il faut attendre. Je te conseillerai de rester en retrait pour le moment. »

Il tourne la chaise, face à un fauteuil. Il cherche de quoi entraver. Sauf si Oblivion use de liens plus violents.
Puis il l'observe, cette demoiselle inconsciente.
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Mes paupières remuent à peine tandis que je sens quelque chose serrer mes pieds ensemble. Ma tête semble tellement lourde et je me sens confuse. On dirait que je viens de faire le repos le moins réparateur au monde. C’est quand que l’avion va atterrir voyons?

…Attendez.

Ça commence à me revenir. Oh non. J’ouvre lentement les yeux et je vois mes pieds, qui sont vraiment attachés. Je ne l’ai donc pas imaginé. Mes mains aussi. Je tire un peu sur mes liens pour m’assurer que je ne rêve pas et malheureusement pour moi, c’est bien vrai. Ça ne veut dire qu’une chose : j’ai vraiment été capturé par des adeptes de Satan. Oh merde que ça craint. Je regarde encore une fois le sol. Il n’y a pas de pentagramme et chandelles.

Je regarde autour moi à la recherche d’autres satanistes mais je ne vois que Griffith qui est assis devant moi et qui semble beaucoup détendu. Mis à part lui, la pièce est pas mal vide. C’est lui, moi, un peu de lumière et c’est tout. Il doit y avoir quelque chose de plus qu’il me réserve en surprise. Déjà, où est Leticia? Je ne la vois nulle part. Peut-être qu’elle ne faisait pas si semblant que ça quand elle a fait sa chute et qu’elle est partie se reposer un peu. Peut-être qu’elle est allée se nettoyer un peu le visage. À moins qu’elle soit justement partie chercher les chandelles noires et la craie pour dessiner le pentagramme. Je ne suis peut-être pas supposée être réveillée en ce moment, parce que s'ils planifient mon sacrifice, ils sont clairement pas prêts. C’est peut-être pour ça que Griffith semble me surveiller. J’attends qu’il me déclare de quoi ou qu’il commence un discours maléfique dans lequel il va m’exposer tout son plan de génie. Mais non, rien. J’en suis presque déçue. Je suis vraiment sur les nerfs en ce moment et il ne se passe absolument rien. C’en est déstabilisant. Il n’y a qu’un long silence qui ne fait que m'angoisser. J’essaie de supporter son regard pour paraître brave, mais je n’arrête pas de regarder autour de moi en attente de quelque chose. Je finis par craquer et je lui demande, la voix tremblotante et paniquée:

-Ok z’allez faire quoi là? Vous allez encore m’observer comme une œuvre d’art longtemps juste pour me rendre nerveuse? Vous avez rien à déclarer? J’suis plus capable mec, vous me tuez avec ce silence.


Je gigote encore sur place, mais en vain. Non seulement je n’arrive pas à desserrer mes liens, mais je n’arrive pas non plus à le faire réagir. Il doit faire exprès. Je sais pas quoi faire et je panique. Je ne crie pas, parce qu’à ce point-là, c’est pas comme si quelqu’un allait venir à ma rescousse. De toutes façons, je n’ai plus beaucoup de voix. J’ai l’impression que mon heure est proche et il n’y a absolument rien que je peux faire pour changer ça. Je suis impuissante et ça m’effraie. Je tente, sans doute vainement, de l'émouvoir en confessant mes mensonges, dans l'espoir qu'il me laisse partir :

-Ok si tu dis rien je vais t’avouer de quoi. Tu sais quand j’ai dit dans la voiture que je n’était pas une vierge et que je suis âgée de soixante ans? Ben en fait j’ai menti…j’ai pas soixante ans, j’ai juste 22 ans.

J’attends une petite réaction, mais toujours rien. Je craque encore plus et je finis par m’écrier :

-Bon et oui je suis toujours vierge. S’il-vous-plaît, vous pouvez pas trouvez quelqu’un d’autre qui peut servir? Pourquoi moi? Vous pouvez pas avoir un peu pitié d’une fille qui essaye juste faire ses petites affaires tranquilles ou quoi?

Les larmes me montent aux yeux, mais je ne pleure pas. Enfin, pas tout de suite. J’aimerais pas en arriver jusque là. Je devrais peut-être penser à mes adieux à mes parents, même si je ne pourrai jamais leur dire en personne pour des raisons évidentes.

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-Juste si c’est vraiment nécessaire. Je ne veux pas l’assommer…

Certes, il y a une raison pratique à cela, je me vois mal fouiller dans la tête d’une fille droguée et en tirer quelque chose, mais la simple pensée de faire ça à quelqu’un, surtout en sachant ce qui va suivre, réveille de bien mauvais souvenirs que je préfère ne pas partager avec Ephemer. Qui sait ce qu’il pourrait en penser, de ce que j’étais avant, de ce que ça a pris pour me briser? Néanmoins, je prends le reste du trajet pour faire tous les appels nécessaires et compléter toutes les procédures dont nous avons besoin pour poursuivre notre expérience tranquille, là où nous ne seront dérangés par personne. C’est bien facile, dans une ville qui nous appartient, je sais que les Squelettes feront bien leur travail.

Une fois arrivés dans l’immeuble qui nous servira de laboratoire, j’attends patiemment dans la voiture le temps que le Papillon infernal déverrouille la porte et s’assure que personne n’est dans les parages. Je sors seulement après qu’il ait récupéré la fille et je continue de monter la garde jusqu’à ce que nous soyons à l’intérieur, en profitant aussi pour lui ouvrir les portes et écarter les débris qui pourraient entraver son passage. Enfin, une fois dans l’appartement désigné, il ne manque que quelques préparations et tout est en place. Le problème est qu’au réveil de notre victime, nous n’avons pas grand-chose pour la retenir, elle pourrait facilement se lever et résister et ce serait compliqué de désigner l’un d’entre nous pour la contenir. J’ai une technique qui pourrait régler ça, mais de ce que j’ai vu, elle mourrait de peur si elle devait se réveiller empalée de tous les côtés, paralysée sur sa petite chaise, pendant que ce qu’elle croit être un démon et son serviteur maléfique lui dissèquent l’esprit. Rapidement, je fais le tour de l’appartement et revient avec de vieux câbles électriques et des liens de plastiques, que je serre autour de ses chevilles, de ses poignets puis de son cou, pour la dissuader de se débattre. À la demande de mon collègue Spectral, je m’assois dans un coin de la pièce, enfouie parmi les ombres, et nous attendons ensemble son réveil dans un silence religieux.

Il fallait donc s’attendre à ce que sa réaction au réveil nous fasse l’effet d’un sacrilège. Au début, la fille ne dit rien, elle se contente de regarder autour d’elle en tirant sur ses lieux, puis sa peur augmente et elle pose son regard sur Ephemer, en attendant qu’il dise quelque chose, mais il se contente d’observer. Et sa nervosité prend le contrôle, et elle parle, et elle parle… en ravalant mon impatience, j’attends, elle finit par se « calmer » un peu, et c’est le moment que je choisis pour sortir de ma cachette et me poser devant la victime.

-Nous ne sommes pas là pour te tuer.

Je ne sais pas ce que nous ferons d’elle, mais je n’arrive même pas à envisager que l’on ait à la tuer. Doucement, je me penche vers la fille de façon à avoir mon visage à la même hauteur que le sien, et cherche les bons mots qui lui feront comprendre ce qui va se passer, et ce que nous avons besoin de lui prendre.

-Tu as quelque chose dont j’ai besoin. Quelque chose de très important que tu dois partager, tu ne réalises peut-être pas que tu l’as… Mais je l’ai senti. J’ai besoin de ta rage.

Sur ce dernier mot, je laisse mon cosmos augmenter et nous entourer, menaçant déjà de fouiller son esprit. Qui sait, elle risque de résister, et je ne sais pas trop si j’aurai les capacités nécessaires pour gagner ce genre de duel.
Mais je ne suis pas seule…

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Elle parle. Elle a du mal à garder le silence. Elle cherche à évacuer l'angoisse qui commence à habiter chaque centimètres de sa peau. Il ne serait pas surpris, en passant sa main contre un bras, de sentir chaque poils de la jeune femme dressés. Cela lui arrache le même sourire affable. Un sourire sans joie. Sans réel désir. Chaleureux ? Non. Froid ? Non. Un simple sourire de façade, n'imitant aucune émotion. Juste la politesse. Et un regard qui continue de l'observer. D'enregistrer les mouvements de ses traits, leur façon qu'ils ont de s'étirer lorsqu'elle parle. La façon dont elle gigote. Et il entend. Ce silence qu'elle brise assez facilement. Cette chaise qui bouge et grince à chaque mouvement de son corps frêle.

Elle parle. Son débit de parole est assez surprenant pour quelqu'un dans sa situation. Et elle en a, des à raconter sur elle. Mais au moins le silence fonctionne. Car il veut l'entendre paniquer. Elle l'a déjà fait. Dans l'habitacle de la voiture. Tentant de fuir. Frappant de ses petits poings les vitres du véhicule. Là encore, son débit de parole était assez surprenant. Mais il s'est éteint, dans un cri de peur. Alors, maintenant, il veut entendre autre chose. Cette réaction qu'elle commence à avoir. Ce frisson qu'elle doit commencer à sentir. Une réaction plus viscérale, plus dérangeante, qu'un hurlement, qu'une tentative de fuite face à ce qu'elle croit inéluctable.

Une angoisse. Qu'elle veut chasser. Un environnement. Qu'elle veut habiter. Sans pouvoir réellement le réussir. Car elle n'est pas en position de le faire. Et elle n'est pas une silhouette, un visage, qui semble attendre une offre.

Ephemer a les jambes croisées. Ses mains jointes ses genoux. Et il l'observe. Tenter, encore. Se débattre.

Il sait que s'ils étaient l'un et l'autre, sans la dernière intervenante, il jouerait son rôle à la perfection. Un enregistreur à la main. Patiente Éveillée trouvée à l'aéroport. Cherche à se défendre de ses émotions par l'utilisation d'un débit de parole incontrôlable. Réactions vives. Je pense pouvoir bientôt observer l'action de son cosmos et avoir un élément de comparaison. L'utilisation des drogues sera la prochaine étape. Oui. Il aurait sûrement réussi à rendre la situation bien plus intenable pour elle ainsi. Et il aurait continuer de l'observer. D'observer cette souris de laboratoire courir de plus en plus dans sa roue. Au bord du stresse. De l'explosion.

Mais il n'est guère seul. À son grand plaisir. Car la prochaine expérience est bien plus intéressante, plaisante, que détailler les effets de diverses drogues et psychotropes sur l'esprit d'un éveillé et sur ses capacités cosmiques. Ou des effets du stresse, de la peur et de la panique sur ces mêmes compétences, voire sur l'essence cosmique même de la personne. Non, là il va observer quelque chose de bien plus intense. Et de nouveau. Alors il veut la connaître. Celle qui se débat. Il veut la connaître totalement. Sur le bout des doigts. Et quoi de mieux que de l'observer pour ?

Ephemer a les jambes croisées. Ses mains jointes ses genoux. Et il l'observe. Tenter, encore. Se débattre.

Et lorsqu'elle termine ses différentes interventions, il reste silencieux. Il offre alors à sa partenaire le loisir de prendre la parole. De définir les choses.
De la rassurer. Au départ. Pour mieux asséner un nouveau coup.
Ce n'est plus le plaisir qui vient habiter cet espace. Le plaisir d'un quelconque de duo de psychopathe aux délires assumés. Non. C'est le besoin d'une femme. Ce sentiment aussi viscéral que la panique, d'avoir besoin de quelque chose. Comme si sa vie en dépendait...

« Vous savez... » Sa voix s'élève. Après qu'elle ait dévoilé ce que la jeune femme avait besoin de savoir. Ses mots se délient avec une certaine attention, venant contrebalancer avec la nature angoissée des phrases de la victime, ou avec la certaine force qui habite celles d'Oblivion. Ses mots se mélangent avec le cosmos de cette dernière, alors qu'il attire son regard dans le sien. « Si vous vous abandonnez, ne vous inquiétez pas. Il n'y aura aucun mal à cela. Au contraire. Pour vous, cela sera sûrement mieux. » Il se redresse. Avance, passe derrière elle et pose ses mains sur ses épaules. « Vous êtes vous déjà noyez ? » Il extrapole. Mais elle n'a guère besoin de le savoir. « Votre respiration sera difficile. Vous allez vous battre pour chaque bouffée d'air. Mais vos poumons se rempliront d'eau. Et vous continuerez de vous débattre. Vous souffrirez. Et elle, cette femme à côté de nous... elle continuera. Tout de même. Car elle en a besoin. Comme vous avez besoin de vivre. » Sa voix devient plus faible. Ses mains semblent compatissantes, ainsi posées sur ses épaules.

« Alors... ma chère. » Son propre cosmos vient glisser contre elle. Comme pour chercher à atteindre sa panique. Ses membres. « Laissez-la faire. Pour vous. Pour votre besoin de vivre. »

Ce serait dommage que le cobaye venait à mourir.
Ou à finir drogué comme une toxico des rues sordides d'une ville Américaine.
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Il n’y a même pas deux secondes je suppliais pour qu’il se passe quelque chose. Je suis en train de reconsidérer, surtout quand Leticia sors de l’ombre de manière magistrale, telle la Bête qui montre sa figure repoussante et bestiale pour la première fois, question de laisser un choc. Ah! pour laisser un choc, c’est réussi. J’en suis rendu auquel là? C’est pas le premier de la journée, mais c’est celui qui me coupe le plus le souffle. Non mais sérieusement, j’en lâche un «GASP!» retentissant devant un tel retournement de situation.

Leticia est vivante et se porte à merveille pour une fille qui a fait une tentative de suicide. Toutes ses plaies se sont refermées et elle a une meilleure couleur. Enfin, façon de parler. Il faut dire que blessée ou pas, la pauvre n’a pas le meilleur état au monde. Je reste profondément marquée par toutes ses cicatrices. Mais elle est bel et bien vivante et mieux portante. Elle a meilleure allure que moi, ce qui même pour elle ce n’est pas très difficile. Avez-vous déjà vu quelqu’un dont le visage est complètement défiguré par la peur? Ben moi non plus, mais je suis persuadée que c’est mon cas en ce moment. Je sens la pointe de l’épée de Damoclès s’approcher un peu plus de ma tête. Alors qu’elle s’approche, je me mets à la jaser, espérant peut-être l’émouvoir un peu plus que Griffith qui est resté de glace.

-Ah…c’est déjà l’heure des préparatifs? C’est plutôt rapide vos affaires. Mais si c’est moi que vous avez choisi, je vous jure que t’auras besoin de plus de chandelles que…zéro? Lélé, sont où les–

Qui aurait cru que je serais moi-même investie dans mon propre sacrifice? Est-ce que c’est un début de résignation? Pas le temps de savoir et de proposer d’attendre pendant qu’ils partent en acheter – montrant finalement que non je cherche toujours le moindre échappatoire - qu’elle me coupe la parole pour m’assurer qu’ils ne vont pas me tuer. En entendant mes mots, mon cerveau a cessé toutes ses activités à cause du méga mind blown qu’il vient de recevoir. Devant mon silence, Leticia en profite pour poursuivre ses explications sur la raison de mon enlèvement. J’écoute et je n’écoute pas en même temps. Je suis encore dans l’état d’esprit de danger de mort qui prête un peu trop attention à ses kidnappeurs pour espérer retarder un peu sa dernière heure ou au moins la comprendre, sauf que je suis également dans l’état de réalisation. Ce ne sont pas des Satanistes. Je pourrai appeler mes parents. Je pourrai écouter Shrek en me bourrant de crème glacée napolitaine en rentrant chez nous pour me remettre du trauma que j’aurai sûrement après tout ça. Ce qui c’est passé à l’aéroport n’était qu’une comédie, elle n’était jamais en danger. Elle ne va pas mourir en laissant des proches en larmes. Moi non plus d’ailleurs. Je vais vivre. Finalement, ça va bien.

Enfin, façon de parler…

J’ai bien compris ce qu’elle veut, bien que ça me laisse un peu déroutée. Ma rage? Tout ça pour ma rage? J’ai l’impression qu’elle l’attend maintenant et je reste là sans rien faire Je suis encore sous le choc de toutes ces révélations dont le suspense n’a même pas duré quelques heures, mais qui ont quand même été énormes. Voyant que je fais pas grand-chose, Griffith décide finalement de mettre son grain de sel. Normalement, j’aurais été autant effrayée que fâchée qu’il me décrive comment on se sent noyé, puisque c’est juste maintenant qu’il décide de dire de quoi et que c’était même pas pour dire que je ne crèverai pas. Mais je ne parviens pas à détacher mon attention de sa partenaire dont le visage est si proche du mien. Je pourrai lui faire une surprise en lui donnant un bec mouillé sur le nez en faisant un bruit dégueulasse pour la repousser et pour lui faire comprendre que c’est correct qu’elle m’enlève et qu’elle veut ma rage et tout ça, mais j’ai besoin d’espace personnel. Je pourrai insulter son acolyte derrière moi qui me tient les épaules, ce qui me fait courber le dos pour vainement fuir son contact. Je pourrai invoquer mon armure quand je sens leur cosmos m’entourer et me pousser à faire ce qu’ils veulent en criant «Lâchez-moi fils de pute!», mais je ne fais rien, même si je réalise qu’ils sont des Éveillés qui savent ce qu’ils font. Je me sens paralysée, mais je n’essaie pas de combattre.

Quand mon corps semble reprendre vie après son petit pet de cerveau, j’éclate en sanglots pour de bon.

Le pire, ou le plus surprenant, c’est à vous de voir, c’est que ce ne sont pas des larmes de tristesse et de peur. Ce sont des larmes de soulagement à force de voir Leticia pétant la forme. Il y a quelques minutes, j’étais sûre qu’elle allait mourir et que je n’aurais pas été capable de la sauver. C’est…la meilleure nouvelle de la journée, pour être franche. De toute cette affreuse journée, c’est bien LA bonne affaire qui s’est passée. Elle ne va pas mourir. Toute la pression contre ma poitrine se relâche enfin et c’est comme si je vivais de nouveau normalement. On dirait maintenant que tout va mieux pour elle, une grande partie de mon angoisse a disparue. Étrangement, je suis plus soulagée qu’elle soit en vie que moi, qui croyait fermement que Satan allait avoir mon âme comme collation de l’avant-midi. À qui je manquerais? Mes parents? Oui bien sûr, mais est-ce que ça sera aussi déchirant pour eux que ça l’était avec mon frère ou ils vont s’en remettre plus rapidement? Mes nouveaux collègues de travail? Je pense pas que ça les affecterait. Hervé? Qu’il mange de la marde. Leticia, elle, est trop jeune pour mourir et le suicide est tout simplement rien de joyeux. C’est d’après moi une des pires fins. Je suis tellement contente qu’elle n’a pas tenté réellement de mettre fin à ses jours, loué soit Athéna…

Entre deux reniflements, je réussis à lui demander :

-Donc…t’es correcte?

Elle me répond à l’affirmative, et je pleure de plus belle. Putain que j’ai eu peur. J’étais sûre qu’elle allait crever dans mes bras. Sentant mon nez commencer à couler, je jure faiblement et je demande un mouchoir en balbutiant. Ils voudront quand même pas m’entendre renifler tout le long. J’en profite aussi pour demander :

-Mais attendez…vous avez monté toute cette mise en scène juste pour ça? Y avait réellement aucun autre moyen de m’approcher? Si c’est de la rage que tu veux, est-ce que ça nécessite vraiment kidnapper quelqu'un? Genre tu peux pas juste écouter avec Griffith un film tellement stupide que ça va le fâcher et que tu pourrais prendre sa rage? Remarque, vu comment il a l’air aussi émotionnel qu’un rouleau de ruban adhésif arc-en-ciel, j’pense pas que ça aurait marché.

Je me fiche pas mal qu’il est derrière moi et qu’il pourrait me casser le cou si je le froisse trop, ce qui m’étonnerait. Je mise cinq dollars qu’il va sourire et qu’il va s’en ficher royalement. Qu’il aille se faire foutre. Mon dos ne touche toujours pas le dossier de ma chaise à cause de ses mains sur moi. Je sens mieux son cosmos à présent, maintenant que je me concentre réellement, qui a le même plaisant effet d’un serpent venimeux en train de s’enrouler sur moi. S’il-vous-plaît notez le sarcasme, merci.

-Mais j’suis pas mal sûre que si vous m’auriez payé pour regarder Batman et Robin, vous vous serez donné beaucoup moins de trouble. Beaucoup moins.


Oh shit, juste prononcer Batman et Robin me fâche un peu. À quoi qu’ils s’attendissent en présentant cette atrocité au monde entier? Ce film va rester dans l’héritage de Batman malgré toute sa terrible médiocrité, ce qui est pas mal frustrant. Les esti de Batnipples…what the fuck? Ugh...

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Je ne sais pas comment elle fait, mais cette fille que nous avons piégée, manipulée, menacée et torturée parvient encore à être celle qui nous prend par surprise. Avant que je n'intervienne, elle était persuadée que nous allions la sacrifier dans une sorte de rituel, mais ça n'allait pas l'empêcher de parler. Même après lui avoir annoncé qu'elle n'allait pas mourir, elle ne semblait pas comprendre ce que je lui disais, mais plutôt que de poser mille et une questions, elle reste silencieuse. Je sens un long frisson remonter dans mon dos quand Ephemer se lève de sa chaise et se place derrière notre victime, ses mains comme les serres d'un oiseau de proie autour de ses épaules. Et à l'entendre lui expliquer comment ça va se passer, ce qu'elle doit faire si elle veut éviter le pire, ce sont mes poumons qui ne remplissent plus d'air, c'est ma tête qui s'alourdit sous la pression. Enfin, elle se met à pleurer, et ce n'est que là que j'interviens avec une voix enrouée.

-Assez.

Cette fille n'a rien fait pour nous résister, elle ne comprend qu'à moitié ce qui se passe, et j'ai besoin de sa rage, pas de sa peur. Cette pression n'est pas nécessaire, et je recule la première pour rassurer la prisonnière et lui laisser un peu d'espace, avec un regard désapprobateur en direction du Papillon pour l'inciter à en faire autant. Mais elle n'en a pas fini avec nous ; elle me demande simplement... si après tout ça, je vais bien.
Je veux lui demander de quoi elle parle, mais aucun mot ne veut quitter ma gorge. Ça me prend quelques secondes pour comprendre qu'elle ne parle pas de ce qui se passe ici et maintenant, dans cette pièce désaffectée où ses captifs ne s'entendent pas complètement... Mais de la mascarade de l'aéroport, après que je me sois lancée du deuxième étage pour l'attirer vers nous. Elle croit encore que je suis blessée! Sur le coup, je n'arrive même pas à lui répondre, seulement balbutier quelques mots, et je dois attendre un peu avant de pouvoir parler, une main sur ma tempe en un signe de découragement.

-Que... Bien sûr que je vais bien! Tu crois que j'aurais fait ça si je n'étais pas certaine de m'en sortir?

Et puis merde, nous l'avons kidnappée, qu'est-ce qu'elle fait à s'inquiéter pour moi?! Je dois prendre un peu de temps pour me désintéresser d'elle, pour me regagner le contrôle de mes émotions avant de commettre une erreur, mais elle ne rend pas ça facile. Au contraire. Comme Ephemer avant elle, elle ne semble pas voir la différence entre de simples agacements et la rage. Ou peut-être qu'au fond, comme lui, elle le sait, mais ne veut pas me laisser aller si loin dans sa psyché. Ils n'ont pas besoin de pouvoir le formuler, ils savent. Maintenant qu'ils doivent y penser, ils savent.
Je me redresse, concentre mon cosmos et le laisse entourer la fille, l’écraser et infiltrer son esprit. Elle me semble plus petite, maintenant, elle est si faible… je ferme les yeux, attrape son bras et fais le vide dans ma tête, le choc agite mon Surplis, je le sens protester et je serre les dents en ignorant la douleur. Mais il finit par sentir cet autre potentiel et le malaise se change en vertige, alors que nous explorons les pensées de cette inconnue à la recherche de la rage qui me permettra de vivre.

Elle résiste. Je sens tous ces agacements et ces petites colères de sa vie me bombarder de partout et d’une certaine façon, ça fonctionne, ça ne peut pas ne pas m’affecter, mais ce n’est pas ce que je veux. C’est une sorte de rempart, elle nie toujours et me lance ses petites insatisfactions à la place parce qu’elle n’a rien —ou crois qu’elle n’a rien— d’autre à m’offrir. Elle doit le sentir aussi, tous ces souvenirs qui remontent à la surface, et elle doit bien se douter que ce n’est pas assez, et que c’est assez ridicule de sa part de penser que ça, c’est de la rage. Mais tout ce que j’ai à faire, c’est attendre, et la laisser douter, jusqu’à ce qu’une faille apparaisse. Je ne rate pas ma chance, et traverse sans plus me soucier des conséquences que cela pourrait avoir sur la santé de notre prisonnière.

Je sens la rage, mes muscles se détendent et c’est comme si le monde avait cessé de tourner.

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Hypnos
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Surprise. La proposition de la demoiselle – ainsi que son argumentaire – avait réussi à faire mouche. Elle a un talent, pour ça, la petite. Entre les réactions dignes des plus grands films d'horreurs – ses petits poings qui frappaient à répétition contre la vitre de la portière continuant de résonner dans l'esprit du Papillon – et son … absence de filtre ? Non, cette petite ne doit pas mourir ! Jamais ! Ce serait une grande perte pour l'humanité. Ou pour son plaisir personnel … ?
Ou alors au moins récupérer son âme et en faire un comique de répétition aux Enfers ? L'idée se tente. Enfin, tout ceci sera entre les mains d'Oblivion. À l'heure actuelle le médecin n'est qu'assistant – ce qu'elle a prouvé, par son ordre sec et calme. Et cela lui plaît. Car il peut profiter du spectacle tranquillement.

Et silencieusement. Car après son argumentaire – de l'adhésif, franchement ?! - il ne pouvait que garder un silence, imaginant cette métaphore.

Et son rire résonne. Naturel, sans une seule once de sentiment malsain.
Sans cet aspect faux.
Il se surprend même. À rire, légèrement – tout de même ! - ainsi.

Bien que cela ne l'empêche guère de légèrement tapoter sa main contre l'épaule de la jeune femme. « Je l'aime bien celle-ci. » Son rire s'efface lentement, laissant seulement une petite expression douce contre ses lèvres alors qu'il obéi simplement aux ordres de la Céleste. Qui se prépare mentalement à rendre les choses plus intéressantes. Plus fascinantes, même. Mais elle a besoin d'un peu de temps. Pour se concentrer. Peut-être pour s'extraire de l'étrange ambiance qui s'est formé, par ce lien particulier que les Soeurs du Destin ont tissé entre ces deux demoiselles.

Il laisse donc le silence s'imposer. L'instant se fige, alors qu'il observe le visage d'Oblivion, qu'il détaille sans un bruit, sans un bruit, cette expression attentive. Puis, son regard descend, doucement, sur celle qui repose encore sous ses doigts. Elle a un étrange effet sur la Mante-Religieuse.
Ce besoin. Cette concentration. Voici les preuves de tout ceci. Alors, il l'observe. Et il se fait la remarque … Quelle étrange humaine … voilà ce qu'est Oblivion. Car l'humanité réside en elle, encore. Du moins, c'est l'interprétation et la potentielle analyse – à vérifier, un jour, peut-être – que le thérapeute fait, en l'observant. Si cette observation se vérifie, alors il ne l'envie pas. Car elle continuera de souffrir. Et son humanité, peut-être, luttera contre le phénomène qu'elle tente de produire.

Une maladie. Son humanité deviendra une maladie qui la brisera. À l'image d'un système immunitaire défaillant.

Mais le temps n'est pas encore à l'observation – et à la confirmation ou l'infirmation – d'une telle thèse. Non. Le cosmos de la Rage commence à irradier son corps. Lentement, ses doigts quittent les épaules de la demoiselle, alors qu'il recule d'un pas. Ephemer glisse ses mains dans son dos. Il observe. Il détaille, le lien énergétique, émotionnel, qui se forme entre les deux entités de cet étrange rituel. Les réactions sont mémorisées. Celles de la victime, mais aussi celle d'Oblivion. Oh bien, sûr, il pourrait détailler un peu plus le phénomène. Lier son propre cosmos à tout ceci.

Mais il ne le fera pas.
Car cela risquerait de briser la concentration de la Rage.
Ou alors d'aspirer, tel un maelström affamé.

Et il a bien d'autres envies que celles de voir les abysses de son âme se faire dévorer par l'appétit insatiable de l'Étoile de la Mante-Religieuse. Alors, simplement, il marche, sans bruit. Il passe sur le côté, pour mieux admirer ce spectacle. Intérieur, certes … Mais bientôt, il remarque un détail. Un relâchement. Chez Oblivion.

Il hausse un sourcil. Intrigué.
A-t-elle trouvé ce qu'elle désirait … ?
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Colombe
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Au commentaire de Griffith, je grommelle, toujours irritée et inconfortable par son contact sur mes épaules :

-Ouais, ben c’est pas mutu–


La main de Leticia qui agrippe mon bras m’empêche de finir ma phrase et je ne parviens qu’à souffler :

-Woa.

Je sens son cosmos s’entourer autour de moi et il a l’effet d’un poison que je suis en train de respirer et que je sens s’infiltrer dans mes pores de peau pour atteindre mon âme. Ça me donne un effet de picotement. Ce n’est pas douloureux, mais…je la sens en moi. Pas dans le kinky way! Non non…imaginez Ursula avec ses mains magiques qui vont dans la gorge d’Ariel pour y recueillir sa voix. Ben c’est pas mal ce qui m’arrive, mais elle cherche les palpitations de mon cœur quand je m’énerve et mon sang quand je bouillonne de rage. Ça fait un peu de bizarre de comparer la vraie docteure du duo pas bien dans la tête à la méchante dans la Petite Sirène, parce qu’on s’entend que si je devais l’associer à n’importe quel personnage Disney, ça serait Hadès.

À cette idée, je ne peux pas m’empêcher de ricaner un peu. Puis d’éclater de rire. Je sais que c’est pas si drôle, mais j’suis fatiguée d’accord? Je me ressaisis toutefois rapidement, car je vois bien que c’est pas ce qu’elle veut et avec son visage sérieux et menaçant, je veux pas trop l’énerver. La vérité est que je veux bien l’aider, parce que dès qu’elle sera satisfaite, je pourrai partir d’ici. Je pourrais appeler mentalement mon armure, mais je ne veux vraiment pas en arriver là. De plus, c’est pas une session de torture, si?

J’ai de la misère à me concentrer. Je ne suis pas du genre à me fâcher. Ce n’est pas mon émotion préférée. J’ai l’air souvent irritée, mais pas jusqu’à me qualifier de personne colérique. Mais je ne sais pas si c’est à cause d’elle, mais on dirait que je suis plus prête à me fâcher. C’est comme si mon corps est prêt à ce que je fâche. Tout ce qu’il manque, c’est un souvenir…

-Euh euuhhh…ben à l’aéroport j’ai eu le droit à une trahison qui m’a vraiment blessée et qui a blessée mes sentiments et qui m’a fâché sur le coup. Je suis allée m’acheter de quoi à grignoter à un Wannabe Tim Hortons et j’ai commandé une brioche. Genre une vraiment bonne brioche qui te fait engraisser juste à la regarder. Alors je l’ai achetée, et là je vous rappelle que j’avais vraiment faim hein. Alors je retourne m’assoir, vraiment fière de ma brioche, tellement que j’ai l’air de parader avec. Pis en croquant dedans, je découvre qu’il y a des calisses de raisins dedans! DES PUTAINS DE RAISINS DANS UNE BRIOCHE! Je me suis jamais autant fait jouée et j’étais quand même piss off par la si…

Je réalise que ça n’a pas dû être si pire car je l’ai quand même toute mangé. Leticia semble aussi être de cet avis car elle n’a pas l’air du tout satisfaite. Fuck…euh…vite il me faut une autre idée…

-Ok je sais ce qui me fâche. Les vieux. Genre pas tous les vieux mais les vieux qui n’ont rien d’autre à faire de leur vie de marde qu’aller dans une place publique pour aller juger toutes les générations qui ne sont pas la leur. Genre qu’ils se mêlent de leurs oignons et qu’ils laissent les jeunes tranquilles tabarnak!


Je ne rigole pas, c’est vraiment énervant. Notre génération se fait toujours chier dessus, et après on se demande pourquoi on est dépressifs. Nous sommes maintenant dans un temps où nous avons beaucoup plus ouvert à l’expression de soi-même, mais quand quelqu’un se fait une coupe de cheveux différentes, bah là non hein. Tu reçois des regards méprisants et des commentaires plates. Je ne viens pas tout juste de résumer la première réaction de mes parents quand ils ont vu mes cheveux.

Alors que je croyais que Leticia comprendrais plus ma frustration face à cette situation, puisqu’elle a l’air presque plus jeune que moi, elle a toujours l’air de chercher en moi. Je lui lance d’autres choses de ma vie qui m’irritent au plus au point. Marcher dans une marde de chien. Perdre un document super important que tu n’as pas sauvegardé sur ton ordi pendant une panne de courant. L’homophobie et la transphobie. Le p’tit morveux au cinéma qui passe tout le film à balancer des coups de pied dans ton siège (et qui des fois échappe son popcorn dans tes cheveux). Être apparemment la seule de la classe à avoir échoué un test (quoique ça c’est juste humiliant). Les gens qui n'ont pas tiré la chasse d'eau d'une toilette publique. Les jokes plates et cochonnes de ton vieux mononcle. Batman and Robin. Les gens qui te rotent pratiquement dans l’oreille. Les gens qui pensent que le féminisme est une blague. Les gens qui pensent que c’est la faute des victimes de viol si elles se font agressées sexuellement. Le Cheese Whiz.

Malgré tous mes efforts, rien ne semble l’émouvoir. À rien elle ne commente : «Ouin c’est vrai que c’est fâchant ça!». Un peu sur les nerfs que rien ne semble fonctionner, je maugrée :

-Non mais est-ce qu’on peut compter cette discussion comme quelque chose d’enrageant? Je sais plus quoi te dire là.

Elle persiste à continuer, convaincue que j’ai la colère qu’elle cherche. Je soupire et je continue réfléchir. Je peux pas vraiment dire ma famille, parce que je l’aime ma famille. Bon c’est sûr que des fois je me fâchais contre eux mais y a rien de plus normal non? Et puis bon, je n’ai rien à perdre à essayer :

-Bon…des fois je m’entends plus ou moins bien avec mes parents. Pas vraiment avec mon frère, mais pas besoin de me disputer avec lui pour être…jalouse, disons-le comme ça.

Dit ainsi, ça sonne comme si c’était moi la personne dans l’erreur. Mais merde, parfois la vie avec lui était insupportable. On dirait que son existence entière était faite pour que la mienne soit des moins impressionnantes. Avec lui, je me sentais invisible, car ses exploits ne faisaient que souligner mes échecs. Personne ne doutait de moi et de mes capacités, car personne ne pensait à moi. Pourquoi penser à Colombe quand il y a Vincent? Ah oui, il y avait une personne pour douter de moi…moi. Je suis encore et toujours dans ce combat interminable dans lequel je persiste à tracer mon propre chemin, être visible, ne pas abandonner…mais le doute est toujours là. Je ne le laisserai jamais m’abattre, mais le fait que c’est à cause de lui me rend rancunière.

Ma tête fourmille sur de telles pensées. Je ne remarque plus vraiment mes kidnappeurs. On dirait que je suis prisonnière de ma propre tête et soudainement j’ai plus chaud. J’élève de la voix de nouveau, cette fois amère et distante, comme si je parle plus à moi qu’aux deux autres, d’autant plus que je saute des morceaux importants de l’histoire.

-Genre je lui en voulais beaucoup. C’est plus rien de surprenant, mais c’est toujours le cas. Ouais on dit que le passé est le passé mais le mien me rattrape toujours, alors que j’ai vraiment pas demandé à être constamment tirée vers l’arrière.


Une partie de moi me dit d’arrêter ça là, que ça commence à aller trop loin. Mais le cosmos de Leticia m’encourage à continuer. Ce que je n’ose pas vraiment dire à voix haute, je le dis, une boule de colère prise dans la gorge.

-À cause de lui, j’ai déjà souhaité que mes parents ne l’aillent pas adoptés. J’ai déjà souhaité que je n’aille pas été adoptée par cette famille. Tout ce qui aurait fait que je n’aurais pas eu à vivre constamment dans son ombre, je l’ai souhaité au moins une fois. J’ai même souhaité qu’il crève.

En m’entendant déclarer de telles choses horribles, je m’en veux contre moi-même, sachant qu’il est mort. Je ne devrais pas me réjouir de sa mort. Je m’en suis jamais réjouie non plus! Je suis pas un monstre! Faire le deuil a été vraiment difficile, car au début c’était moi-même que j’haïssais pour avoir lui avoir autant secrètement reproché de rendre ma vie merdique. La colère m’envahit et je me sens réagir contre. J’essaie de me calmer, mais il n’y a qu’un faux rire dénué de joie qui sort de mes lèvres, accompagné de ces quelques mots :

-Mais ce qui m’enrage le plus, c’est que même s’il n’est plus là, je suis toujours dans son ombre. J’ai beau m’impliquer dans les causes les plus nobles, peu importe à quel point je réussis à accomplir le moindre exploit grandiose, je me toujours tassée pour lui. J’essaie d’être une personne meilleure, d’être quelqu’un tout court, puisque je croyais peut-être en avoir une chance, mais je suis toujours invisible à cause de lui. Peu importe ce que je fais. On dirait que je ne vaux pas mieux qu'un mort.


Quelque chose craque en moi. Je sens les larmes se préparer à couler. Je n’aime pas cette émotion. Je sens que je perds le contrôle de moi-même. Je réalise toutes les choses terribles que j’ai dit contre ma famille et le remord m’envahit immédiatement. Je commence à pleurer doucement. Je voulais pas dire ça…je voulais juste…mais…

J’suis plus capable. Je dois sortir d’ici. Que mon armure vienne me chercher s’il le faut, mais il faut que j’me casse d’ici.

-Est-ce qu’on…est-ce qu’on peut arrêter là?


Puis une lumière m’éblouit le visage.

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Qui aurais cru qu’une aussi petite personne puisse contenir tant de pensées et de sentiments, autant de secrets alors qu’elle est aussi spontanée et prête à répliquer à la moindre phrase? Si ses tentatives de distractions ne sont pas suffisantes pour m’empêcher d’atteindre mon but —même si je suis surprise de sentir l’odeur de brioche à un moment, c’est qu’elle essaye fort— sa franchise et son insouciance lui permettent au moins de s’attirer l’affection d’Ephemer, qui cesse de la menacer pour la laisser tranquille un peu. C’est déjà ça, on la malmène suffisamment comme ça… Car lorsque je trouve enfin ce que je cherche, cette étincelle de rage qui l’habite et qui dicte sa vie probablement plus qu’elle ne le pense, mon Surplis semble presque surpris de cette nouvelle source, extérieure et intouchée par son influence, et ne réagit pas tout de suite, mais il cède, s’accroche à sa colère pour s’en nourrir, sans considération pour son épuisement et sa douleur… car de la douleur, il y en a beaucoup. La rage doit bien venir de quelque part.

Je n’ai rien connu comme sa situation. Mais en me retrouvant là, dans ce coin privé de sa tête auquel personne n’a accès, je me retrouve à sentir une peine profonde couplée à de la jalousie envers quelqu’un qui n’est plus là, n’a jamais été là dans mon cas. Ce n’est pas ma jalousie. Ce n’est pas ma rage. Mais ça pourrait tout aussi bien l’être, et la culpabilité que je ressens avec elle devant ce sentiment pour quelqu’un de disparu révèle une autre haine encore plus profonde, une que je comprends bien mieux : la rage envers elle-même. Comment pouvons-nous oser soumettre le reste du monde à ce poison, alors que l’objet de notre colère n’a rien faire pour le mériter? Après tout, nous sommes les seules coupables de ce qui nous arrive…
En sentant mes propres émotions reprendre le dessus, mon armure infernale se désintéresse de sa victime pour reprendre ses tourments habituels, et je romps le contact pour prendre quelques pas de recul et observer la pauvre fille. Elle s’est mise à pleurer, et toute l’énergie qu’elle avait il y a à peine quelques secondes a disparu, ne laissant place qu’au vide…

Je me suis rarement sentie aussi bien.

J’hésite à mettre mon masque, pour qu’elle n’ait plus à supporter la vue de mon visage, mais ce serait sans doute trop peu trop tard. C’est à peine si je parviens à séparer ses « souvenirs » des miens, il va me falloir un peu plus de temps, alors je me contente de secouer doucement la tête.

-Je suis désolée.

Ce qu’elle a est précieux, il n’y a beaucoup d’autres moyens de le dire, la ressource parfaite pour une guerrière du monde des morts mais aussi un représentation toute simple de cette humanité que l’on s’évertue à vouloir purger : cette rancune, cette étrange relation avec le passé, la blessure constante… qui ne serait pas fâché? Mais l’empathie reprend vite le dessus, je ne savais pas comment cette expérience se déroulerait et cette pauvre petite a été beaucoup plus malmenée que je ne l’aurais souhaité. La frousse qu’elle a dû avoir pendant son enlèvement est bien loin dans mes pensées, alors que je m’approche lentement d’elle en surveillant Ephemer du coin de l’œil. Après ce qu’elle a enduré, je ne crois pas qu’elle nous fera de mal.

-Oui, c’est terminé. C’est peu, mais je te remercie pour ce que tu m’as donné. N’aie pas peur, je vais…

Mais alors que je m’apprête à la détacher pour lui permettre de partir, l’inattendu se produit à nouveau. Une aveuglante lumière dorée aveugle la pièce et je me couvre les yeux, intimant à mon Surplis de ne pas se manifester tout de suite, et me prépare à attaquer, mais rien ne se passe. Ma vue me revient assez rapidement et quand je vois ce qui s’est passé, mon sang ne fait qu’un tour.

C’est juste elle.

Une cascade d’émotions contradictoires me frappe alors que je fixe la victime sans pouvoir contrôler ma respiration. C’est ce scénario, exactement le même, qui se produit à nouveau… Je ne l’ai jamais vu avant, je ne pourrais pas dire de laquelle il s’agit exactement, mais je sais ce que c’est. C’est une armure de bronze.

C’est elle qui porte une armure de Saint.

Le premier coup part sans que je ne puisse m’en empêcher. Un simple coup de pied qui la projette à l’autre bout de la pièce, encore attachée à sa chaise, à une distance bien plus sécuritaire pour que je puisse réagir quand elle se détachera. Pas qu’elle ait une chance de survivre, pas contre deux Spectres, pas contre moi…
Non. Je reconnais son armure. C’est… elle ressemble à celle de Théo. Je ne crois pas que ce soit la même. Je devrais en finir avec elle ici et maintenant, mais mes souvenirs se superposent et je n’arrive même pas à invoquer mes aiguilles sans me retrouver écrasée par la sensation de commettre une terrible erreur. C’est trop tôt. Et puis, assassiner une Sainte aussi loin de ses pairs est la dernière chose que j’ai envie de faire de sang-froid. En me mordant la lèvre, je me détourne de la Sainte par terre et m’arrête juste à côté d’Ephemer, sans oser le regarder. Je sais déjà ce qui m’attend.

-Ne la touche pas. Nous partons.

Vu la situation, je passe peut-être pour une traitresse à ses yeux, mais il faudra plus que son opinion pour me faire changer d’idée. Même si nous devions la tuer, les Saints ont tendance à réagir plus vite, ces temps-ci, et personne n’a envie de les voir se promener dans une ville que nous contrôlons. Et puis, ce n’est pas comme si j’avais envie de la tuer…
Mais à quel point suis-je prête à la défendre, si le Papillon décide de me désobéir?

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Je ne vaux pas mieux qu'un mort.

Les mots de la demoiselle n'avaient guère d'importance. Dès qu'ils s'étaient fait entendre, ils n'avaient qu'un seul sens à leur existence – du moins pour le thérapeute. N'être qu'une simple ponctuation. Peut-être une bouteille lancée à la mer.
Puis, son esprit joueur s'est amusé à les répéter, dans les frontières de ce monde invisible. Je ne vaux pas mieux qu'un mort. Les mots se sont alors détachés. Ils se sont dilués. Ils ont dansé devant ses rétines, masquant le visage et le regard empli de larmes de celle qui les avaient prononcé. Et maintenant, ils chantent. Ils résonnent comme un conte, dont l'histoire s'inscrit dans chacune des lettres. L'histoire contée par cette jeune femme aux réactions particulières.

Sa lèvre inférieure tremble, légèrement. Il ne sait pas vraiment. Pas vraiment comment réagir. Il a souvent entendu des mots en lien avec la mort, avec le décès.

J'aimerai mourir.
J'aurais préféré ne pas avoir vu le jour.
Je voudrais qu'il crève.


Des personnes qui espèrent la mort. Des personnes qui désirent la mort d'autres. Oui, il en a rencontré. Des patients. Souvent. Mais combien se comparent aux morts ? Combien voient leur réalité par rapport aux yeux froids de Thanatos et de son engeance ?
Sa main tremble, légèrement. Comment réagir ? Alors qu'une certaine rêverie s'empare de lui. Des rires cristallins, qui cherchent à danser avec les pleurs de la demoiselle. Une absence, qui le plonge totalement dans cette réalité. Dans ces mots. Ces mots. Ces mots. Ces mots. Ils reviennent. En boucle. Ils réveillent quelque chose. Froid. Quelque chose qui n'a pas a être là. Et il sent. Et il comprend. Lorsque la lumière vient agacer ses yeux, vient s'enfoncer dans ses rétines … qu'il a attrapé ce qu'il voyait comme une bouteille.

Et la rêverie se brise. Brutalement. Car la lumière qu'elle émet est violente. Une réaction émotionnelle à travers son cosmos ? Possible. Mais il ne se pose pas la question. Car il cherche à la fuir, cette lumière. À cacher son regard, déjà dérangé – comme le serait celui d'une personne éjectée du domaine des rêves par la force –, à l'aide de son bras. Et l'affaiblissement de cette clarté aide à peine. Des tâches sombres viennent flouer sa vision, masquant certaines expressions d'Oblivion, du moins un temps. Il s'adapte. Il la regarde. Pas la Rage. Mais elle. Couverte de ce métal béni par la Sagesse. Sa respiration semble se couper, alors qu'il l'observe.

Elle est au sol, après le coup de la Mante-Religieuse. Celle-ci veut créer une distance de sécurité. Pourquoi ? Elle pourrait la tuer ? Non ? Humanité. Humanité. Elle en a à revendre. Elle ne devrait pas.
Et il ne devrait pas. Perdre son calme olympien – chthonien serait plus juste – face à cette situation. Mais il commence. À sentir. Quelque chose qui ne doit pas. Des souvenirs qui viennent jouer avec cette chose, rampante, froide, qui se soulève. Qui l’écœure.

Vomir. C'est pas une mauvaise idée.
Pourquoi pas ?
Pourquoi pas vomir ? Dégobiller tout ça.
Non. C'est pas ce dont il a besoin.

Je ne vaux pas mieux qu'un mort.
Finalement, n'est-ce pas similaire à une autre vérité ?
Je ne me suis jamais autant senti à ma place que depuis ma mort.

« Combien de fois... ? » Il masque le tremblement de sa voix. Il sait faire ça. Il aurait pas cru devoir le faire. Depuis combien de temps ne s'est-il pas senti aussi … faible ? Aussi … humain ? Il ouvre et ferme ses doigts. Un geste de tentative de maîtrise, de contrôle. Main qui vient bientôt dans son dos. Comme un espoir de cacher ceci. Vain espoir, il s'en doute. Mais espoir quand même.
Il ignore l'ordre. L'a-t-il vraiment entendu ? Oui... Mais là, il ne peut pas. Paralyser. Douce obsession. Te voilà près des portes de la folie.

« Combien de fois as-tu tenté d'exister … ? » Il l'observe. Son sourire a définitivement disparu. Alors qu'il la fixe. Qu'il essaye de voir cette réponse. De voir ce qui se cache dans ce cœur. Chaque détails. Il veut savoir … « Pourquoi … ne pas en finir tout simplement avec cette absence d'existence ? » Il veut savoir … la différence. Où elle se trouve. Dans leurs esprits ? Dans leurs âmes ? Il pourrait bouger. Il pourrait attraper l'une des caisses qui se trouve a proximité. Sortir un couteau. Et le lancer au sol. Devant elle. Si elle vaut pas mieux qu'un mort … alors peut-être que morte, elle vaudra plus. Bien plus. Mais il ne le fait pas. Et il la regarde.

Il la regarde. Sa main tremble, légèrement. À nouveau.

Ça se mélange. Ses souvenirs. La sensation du produit qui traverse ses veines pour rejoindre son cœur. Il sent chaque morceaux de son corps s'endormir, touchés par cette anesthésie létale.
Ça se mélange. Avec cette froide sensation. Colère. Qui finalement ne profite que de sa faiblesse. Pas la sienne. Pourquoi serait-il en colère ?

Il attrape sa tête. Car ça fait mal. Douloureux. Il recule, chancelant. Il grogne, légèrement. Et une faible influence cosmique attire quelques papillons, qui viennent se poser contre lui. La folie passagère s'efface lentement. Mais les symptômes restent. Douloureux. Les mots de la Rage reviennent à lui.
« Partons … oui. » Et il se retourne. Il approche de la porte. Qu'il ouvre. Plus fort qu'à l'accoutumée. Il inspire, silencieusement, alors qu'il s'éloigne du lieu du crime. Et il la sent couler depuis son œil gauche.

Vomir ne l'aurait pas aider. Mais son corps semble incapable de retenir une seule larme. Qui le surprend. Et qui l'agace. Ce qui la nourrit. Ce qui lui fait arrache une douleur plus violente, qui perce son crâne. « Je ne comprendrai … jamais les humains … C'est si simple ... d'échapper à ça ... » Il essaye de l'effacer. Bien vite. Il essaye.

A-t-il réussit ? Il n'en sait rien. Paumé comme il est.
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-EPHEMER!

Je ne m’étais jamais considérée comme autoritaire avant aujourd’hui, mais je suppose que c’est difficile de savoir sans avoir eu ce pouvoir entre mes mains assez longtemps. Ou peut-être que c’est simplement plus difficile de savoir à quel point je tiens à ce genre de pouvoir, tant et aussi longtemps que personne ne le défie. Il y a plusieurs Étoiles Terrestres avec qui je suis familière, qui reconnaissent mon rang et mon pouvoir, mais il n’y a qu’avec le Papillon que j’ai eu à m’en servir sur le terrain, à vraiment agir comme si j’étais une supérieure. Et quand je lui donne un ordre, un vrai, il a le culot de me désobéir? Ça aurait pu arrêter là, mais quand il commence à lui marmonner ce qui ressemble trop à des menaces, l'envie de le réduire en pièce ici et maintenant est plus forte que jamais. Ignorer mes ordres, jouer sur mes mots? Parler ainsi à cette fille, envers laquelle mon empathie est toujours dirigée? C'est qu'il commence à être un peu trop confortable avec l'idée d'être déjà mort.

Ma propre rage reprend le dessus et verrouille mon regard sur l'Étoile Terrestre, cherchant le meilleur moment pour frapper et plus de raisons pour le faire, sans vraiment se demander s'il n'y a pas d'autres raisons derrière son comportement. En ce moment, je ne vois qu'un psychologue, quelqu'un à qui je me suis confié, profiter de la vulnérabilité d'une fille qui m'a permis de survivre une journée de plus pour lui mettre de terribles idées en tête! Ne pas pouvoir lui dire de ne rien faire, puisqu'il préfère la tourmenter plutôt que de la blesser physiquement, me fâche sans doute encore plus que le fait qu'il ne m'écoute plus, mais avant que je ne me décide à intervenir, il s'éloigne de la fille, acquiesce enfin à mes paroles, et sans un regard me dépasse pour sortir de l'appartement délabré. Un regard outré dans sa direction, un autre désolé vers notre victime, puis je secoue la tête pour me reprendre et pars à la poursuite de mon collègue. Il n'a pas le droit de me manipuler comme ça. Je dois lui rappeler qui commande.

Je ne rattrape le Papillon que lorsqu'il est rendu à la voiture, mais il n'entre pas tout de suite. Sans prendre la peine de me demander pourquoi, je m'approche, avec l'intention de lui asséner un bon coup de poing en guise d'avertissement, mais il trouve le moyen de m'assommer avant. Je ne sais pas ce qui me surprend le plus, ses mots, où la détresse avec lequel il les prononce? Enfin, je suis assez calme pour voir que quelque chose ne va pas avec lui, mais ce serait faux de croire qu'il n'est pas lui-même. Je le sens dans sa voix, dans la façon dont il se tient, et mon Surplis le sent dans ses émotions qu'il s'efforce de contrôler. Un frisson me parcoure la nuque quand je réalise que, pour la première fois, je rencontre le vrai Ephemer.

Cordonnier mal chaussé. Je crois que c'est bien l'expression. Une psyché aussi fragile que les ailes d'un papillon, une vérité qui l'a cloué sur place et l'empêche de reprendre son envol. De par sa profession, ou ses expériences passés, s'est-il retrouvé emporté dans l'expérience cosmique même sans y avoir participé? Il semble si ébranlé, si vulnérable lui-même maintenant que cette faille s'est révélée... Pendant quelques secondes, je ne peux que fixer, trop confuse pour savoir quoi répondre.

Mon regard se durcit, je l'attrape par le bras pour le forcer à me faire face, et lui assène un violent coup de poing en plein milieu du torse.

Pathétique. Il n'y a aucune empathie, aucune connexion. Mon Surplis est peut-être curieux de savoir ce qu'il pourrait trouver dans cet esprit malmené, mais moi? Non. Je ne ressens que du mépris et de la colère. Au fond, il est comme tous les autres Spectres, si sûr de sa supériorité, juste parce qu'il est mort, qu'il ne se considère même plus humain... non, pire, il se permet de jouer les ignorants comme s'il n'avait jamais été humain. Et il s'est permis de me faire la morale, de me donner des leçons? De donner des leçons sur comment échapper à ces maux, dans son état?

-Redis une autre bêtise de ce genre et tu vas pouvoir en finir à nouveau!

Sous le coup de la colère, de petites aiguilles jaillissent de mes épaules, alors que j'attrape Ephemer par le collet pour rapprocher son visage du mien. Vivant ou non, il doit lui rester un instinct de survie, et il sait que ce n'est pas sécuritaire d'être aussi près lorsque j'ai envie d'attaquer, mais j'ai bien envie de le voir essayer de se libérer. Mais être en position de pouvoir ainsi, au plus haut de ma puissance alors qu'il est si bas, éveille autre chose en moi, une autre situation avec laquelle je ne suis pas la plus familière, quelque chose que je tente de contenir le plus possible : l'envie d'être cruelle. De retourner le couteau dans la plaie un peu.

-Regarde-toi... Tu es mort une fois, une, et tu te crois libre de tous les maux? Tu crois que seuls les vivants souffrent? Tu es humain, Ephemer, et moi aussi... et cette souffrance? Tu ne pourras jamais t'en débarrasser. Peut-être que tu n'es juste pas mort assez souvent pour t'en souvenir...

Les aiguilles poussent maintenant sur le bout de mes doigts telles de griffes, mais avant que je ne puisse les planter dans sa chair, mon Surplis s'agite de nouveau, curieux et affamé. Maintenant qu'il comprend ce qu'il peut faire, qu'il a ce nouveau regard sur n'importe qui qui n'est pas moi, je le sens chercher et tenter d'aller encore plus loin, en visant cette fois le Papillon. Un mince sourire s'étire sur mes lèvres, et d'un moindre effort je rétracte mes aiguilles.

-Non, ce ne serait pas juste... Après tout, je ne peux pas juger, n'est-ce pas? Ce n'est pas comme si je savais ce que tu as enduré...

Et l'étau se referme. Le Papillon est épinglé sur place, mon cosmos écrase le sien et mon Surplis, vorace et fatigué d'attendre, infiltre son esprit et se met à chercher. Si peu de personne possède une véritable rage, pure, et je ne peux m'empêcher d'être intriguée, moi aussi, car comme l'autre fille, Ephemer la possède et il ne sait peut-être pas pourquoi. Quand je trouve, mon sourire s'élargit encore plus.

-Mais je suis prête à le découvrir.

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Le Papillon des Enfers observe tranquillement la demoiselle. Il la revoit, paumée dans une ruelle paumée. Bien plus bavarde. Bien plus autoritaire … Bien plus forte. Psychologiquement. Différente. Oui. Différente de ce qu'elle était, à ce moment-là. Ses yeux fixent dans la direction de ceux de la Mante Religieuse. Un petit sourire amusé aurait pu se poser sur ses lèvres, à cet instant. À cause de l'ironie. Elle semblait vouloir le dévorer. La robuste chasseresse, prête à décapiter d'un coup de ses terribles faux, le fragile papillon.

Ce n'était pas loin d'arriver. Car elle déborde de colère. Et à raison, sûrement. Qui est-il pour juger de la teneur des émotions de la jeune femme ?

Il pourrait, donc, sentir ses lèvres s'étirer en cette expression amusée, apprécier l'ironie décrite. Mais il n'a pas la force de feindre quoique ce soit. Des fragments de ce qu'il croyait totalement débarrassé. Mais finalement, le sommeil n'avait rien d'éternel … Et cela bouffait son énergie. Pas de force. Pas de force pour cet exercice de comédie. Et pas d'envie, non plus. Après tout, il n'a personne à tromper, ici. Elle était là. Elle a observé. Elle a remarqué. Elle n'a pas apprécié. N'est-ce pas son droit le plus strict ?
Alors il l'écoute, sans rien dire. Conscient. Capable d'assimiler des choses. Son esprit est vigoureux, encore. En pleine réflexion. Ses yeux bougent. Suivent les quelques mouvements qui composent la scène. Mais le reste de sa silhouette se laisse attraper, se laisse manipuler, telle une poupée de chiffon. Peut-être d'ailleurs est-il préférable de ne pas bouger.

Il l'écoute, donc, alors qu'elle intègre dans sa pensée cette idée. Encore un être humain. Il hausse un sourcil, preuve de sa conscience. Pourtant, quand il l'observe, il ne voit aucunement un être humain. Il voit une poupée, investie des pouvoirs de la Rage. Il voit peut-être une âme humaine, qui se bat avec cette nature. « Où réside … ton humanité … ? » Il observe la jeune femme. Les épines commencent à appuyer sur la silhouette de son corps spectral. Et il se pose, cette question. Où réside-t-elle ? Dans quelle partie de son esprit.

Car si elle a raison. Si le Spectre n'est pas un Spectre, mais juste le spectre d'un humain.
Si l'humain est l'idée de sentiments, qu'il tente à remplir le vide que laisse la mort … Alors que l'on arrache cette tumeur.
S'il te plaît … arrache la.

Mais elle n'arrache pas. Non. Elle ne s'intéresse d'ailleurs guère à cette tumeur, du moins à l'instant précis. Le cosmos de la Mante Religieuse vient l'agripper, bloquant sa voix, ses membres. Épingler, voilà ce qu'il est. Épingler contre cette énergie. Tel son totem. Stressés, une majorité des quelques papillons funestes qui étaient apparus fuient à ce phénomène, un seul restant près du Spectre, dont les yeux fixent, grands ouverts, cette femme.
Il est épinglé à son énergie terrible, la ressentant vibrer à travers son corps, forcer sur sa psyché. Ses membres tremblent, mais ne peuvent faire guère mieux. Ses yeux cherchent. Auprès de la demoiselle. Auprès de cet espace qui se réduit de plus en plus. Ils cherchent. Un repère. Tandis que l'énergie cosmique perce. S'enfonce.

Trépanation. Cette pratique chirurgicale n'a jamais été fort efficace dans ses utilisations anciennes sur des sujets à certains troubles psychologiques, voire psychiatriques. Et pourtant, à cet instant, il revoit ce phénomène. Il le ressent. Quelle mélancolie veut-elle arracher ? Quelle humeur veut-elle extraire ?! Quel trouble mono-maniaque veut-elle laisser couler de sa boîte crânienne … ? Mais rien de tout ceci n'est physique. La douleur, l'étrange et particulière douleur, s'enfonce peut-être telle une aiguille dans chaque centimètre de son cerveau, cherchant la base de ses émotions, mais tout ceci n'est pas physique …

Viscéral.
Psychique.

Elle fouille. Dans des fragments. Éparses. Fragiles. Aussi fragiles que du verre. Des fragments grouillants. Oblivion a levé une pierre. Et elle cherche, dans une étrange bio-masse. Car finalement, ces fragments ne sont pas différentes d'insectes. Rampants, fragiles. Capables de grandes choses. Capables de survivre, alors qu'il espérait leur disparition. Voilà ce que sont ses émotions. Des fragments, qui continuent discrètement de survivre, grâce à quelque chose. Des souvenirs.

Oblivion cherche, dans cette étrange masse émotionnelle.

Elle y trouve la peur, fragmentée. La peur de l'être humain. De ce qu'il fait. Du regard de l'Homme. De la fureur de l'Humain. La peur du mépris. La peur du jugement. La peur de l'être humain …
Elle y trouve la solitude, fragmentée. Et sa sœur, l'obsession. Fragmentée, elle aussi. Elle peut y trouver aussi un rire. Un éclat pâle, violacé, pastel. Une féerie étrange qui fait danser les fragments. Elle y trouve le besoin, malsain, mais fragmenté, lui aussi, de La suivre. Malgré les refus. Malgré le dégoût. Malgré la peur.

Elle y trouve la confusion. La folie pathologique d'un enfant. Qui vient se greffer à cette féerie, qui accueille la jeune femme. Consciente de la présence de son cosmos terrible. Elle l'accepte, naturellement. L'enveloppe, sans hostilité – car elle ne peut guère faire quoique ce soit contre cette puissance. Cherche-t-elle à l'embrouiller ? À rendre ce cosmos plus terrible encore ? Quelle conséquence espère-t-elle ? Difficile à dire. Mais elle est là. Elle le fait.

Une forêt de ronces, voilà ce que devient lentement cette masse. La forêt de ronces d'un conte. Le domaine d'une fée, mauvaise ou bonne, capable d'amour et d'obsession. Voilà ce qu'est la féerie.
Oh peut-être que tout ceci est inutile. Mais lui, il le sent. Il reconnaît ce qui est en train de se passer. Ce spectacle émotionnel, qui semble autant chaotique que chorégraphié à la seconde près. Et ça le rassure, de sentir cette folie de nouveau danser dans son esprit.

Mais elle n'est rien qu'un essaim de papillons fragiles pour Oblivion. Qui finira par traverser cette forêt enchanteresse. Fragile. Bien trop fragile face à cette femme. Ce qui lui plaît. Partiellement. Car elle va plus loin. Dans des abysses qu'il ne peut explorer. Qu'il n'a jamais exploré. Et l'un comme l'autre le sentent.

Le besoin suicidaire s'éloigne.
Le dégoût s'estompe.
La peur se cache.
L'obsession s'enterre.
La folie se tait.
La féerie disparaît …

Mais quelque chose rôde. Froid. Elle remonte, jusqu'à son cœur. Elle s'étire, à travers tout son être, dès le premier battement de cœur. « F...Fr... Froi...d... » Bien vite, son visage se fige. Les reflets irisés de ses yeux cessent, alors que sa respiration, commence, à se calmer … pour ne finalement qu'être régulière.

Froid. Tout ceci l'est en effet. Car, lorsque son énergie, son aura, atteint ce qu'elle recherche, elle ne ressentira que cette première impression. Et une vibration. Son Étoile l'a guidé. L'a bien guidé. Car de la Rage pulse, en ce Sanctuaire animique. Mais il fait si froid. Même pour elle. Plus froid que le Cocyte lui-même. Un froid qui provient de cette Rage, dont la violence n'a d'égale que le calme. Un océan. Noir, vide. Qui peut éclater à tout moment. Qui peut briser toute chose. C'est une colère sourde, plus qu'une haine bestiale.
Et elle est là, face à cela, à l'intérieur de cela. Et bien vite, elle sent sa propre énergie se faire enserrer dans des doigts immatériels. Elle sent la prise, sans violence. Elle ne l'étouffe pas. Mais elle maintient. Elle domine, le phénomène. Et pendant un instant, le transforme. Lui partageant alors … plus que ce qu'elle ne recherche.

Elle entend les battements d'un cœur. Puis de plusieurs. Des rythmes affolés. Des rythmes doux.
Des murmures qui viennent jusqu'à elle. Des hurlements. Des discussions. Des rires. Des pleurs.
Tout se mélange. Avec Ça.

Elle fait face. Dans ces profondeurs. Elle plonge, dans ces profondeurs. Une Rage, oui. Intense. Puissante. Écrasante.

Mais, elle comprend, possiblement, que cette Rage n'est qu'une infime chose. Qu'elle semble diriger non pas contre elle, mais contre une existence plus vaste. À la fois proche et éloigné.
Et elle ressent, au-delà même de ce qu'elle recherchait … une douceur. Étrange, qui remonte le long de cette énergie terrible. Qui vient se poser sur sa joue. Un instant. Un court instant, si court qu'il ne peut rappeler que le toucher d'une brise. Mais c'est un instant hors du temps. Dans lequel, une Rage froide se mélange à une Douceur posée, s'harmonisant parfaitement. Une harmonie intense. Qui lui fait face. Pourrait-elle se nourrir de pareille Rage ?

Car son Étoile est face au dilemme de l'animal sauvage, mué par l'instinct.
Quel instinct prédominera … ?

Alors que son énergie est toujours maintenue. Que les interférences deviennent plus nombreuses. Qu'elles deviennent insoutenable. Un essaim, ravageur, de parasites sonores. Qui viennent, finalement, jusqu'à elle.

Une infection. Voilà face à quoi son instinct est.
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Il y a tant à découvrir.

En plongeant dans la tête de mon collègue, le choc est grand, beaucoup plus grand que lorsque j'ai tenté la même chose avec cette pauvre fille. Elle était si absurde, si extravertie, si ouverte, si bruyante. Et d'où lui venait sa Rage? De la jalousie après une impression de négligence, d'un regret... Qui ne voudrait pas prendre le plus de place possible? Ça, je pouvais comprendre.
Et puis il y a Ephemer. Si doux, si distant, si fragile. D'où lui vient sa Rage?

Je... Je ne sais pas.

Toutes ces petites distractions qui me sont envoyées, ces éclats de verre de mer qui tentent de passer pour un joyau, elles n'ont aucun sens. Elles ont beau s'agripper à ma conscience, je n'ai que quelques fractions de secondes d'attention pour elle avant de les repousser comme les petits parasites qu'elles sont. Je ne les comprends pas. Je ne veux pas les comprendre. Car plus je m'y attarde, plus je les observe, moins elles me semblent inconnues, et je finis par y trouver ces similitudes avec mes propres souvenirs, ceux que je m'étais promis de ne jamais revisiter, cette empathie que je n’ai pas envie d’avoir.
Je me souviens de la peur. Du trauma. De la solitude. De la confusion, une fois recrachée dans un monde qui ne semblait pas voir la différence. Combien de cicatrices faut-il pour que quelqu'un voie que ça ne va pas? Qui n'aurait pas envie de disparaître, de s'effacer jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une jolie façade? Ça...
Non.
Ce n'est pas moi. Ce n'est pas lui. Ce n'est qu'une autre distraction. Ce n’est pas sa Rage. Il n'y a rien à comprendre.

Mon Surplis en a déjà assez de cette perte de temps, surtout quand un autre prix bien plus grand à la fin de la route nous attend. Le reste de la recherche est bien plus facile, ces autres petites folies qui passent pour de la colère sont repoussées sans grande difficulté et, sans pouvoir les ignorer complètement, je suis au moins capable de ne pas les laisser m'envahir à nouveau. L'âge et le vécu sont sans doute à blâmer, mais l'esprit d'Ephemer est bien plus vaste que celui de la jeune femme, et bien plus rempli aussi... les émotions se mélangent et s'embrouillent, comme la cause de leur existence sans doute, mais ne me ralentissent plus alors que je m'enfonce de plus en plus dans cette conscience que je tiens entre mes griffes. Elles sont bien intenses, malgré cela. À plusieurs reprises, j'ai l'impression d'entendre des voix. Depuis combien de temps suis-je là, quelques secondes, des heures? J'ai l'impression de chercher depuis une éternité, mais je pourrais continuer, encore et encore, sans jamais m'épuiser. Car il y a encore autre chose, bien enfoui, et c'est ce que je veux. Après tout, qu'est-ce qu'un Papillon à la psyché aussi désordonnée, aussi bousculée par des années de folie, pourrait tant vouloir cacher et oublier?
Si même quelqu'un comme lui ne peut pas regarder cette vérité en face... est-ce que je devrais vraiment m'y aventurer?

Je n'ai pas le temps de changer d'idée. Lorsque j’y suis, je n’ai même pas le choix d’y plonger.

Le sol -ou plutôt la notion de sol- s'efface sous mes pieds et je me sens tomber dans le vide, prise d'un frisson si violent que je tente de m'éloigner, dans le vrai monde, sans succès : mes doigts, puis mes mains, puis le reste de mon corps, tout est déjà engourdi, et je ne parviens plus à bouger. Bouger, dans cette endroit où je ne me trouve pas physiquement, qui n'existe même pas, pas vraiment. Alors comment...?
Ce n'est même pas vrai.

La Rage est omniprésente. Elle est cet océan glacé dans lequel je suis tombée, elle est ce ciel vide qui, je suppose, me surplombe et me recouvre. Elle est un monde entier, partout et nulle part, subtile et toute-puissante, un simple battement de cœur plutôt que ce volcan endormi que j’espérais trouver…
Mon Surplis ne s’embête pas de ces détails. Il festoie et me laisse m’inquiéter du reste, malgré se froid cadavérique qui s’infiltre dans mes veines et mon esprit de plus en plus embrouillé qui ne parvient pas à partager son enthousiasme, seulement à poser ces questions qui me permettent, je crois, de garder la tête hors de l’eau. Comment un simple humain peut-il ressentir tout ça? Quelle est sa Rage?

Ce serait chercher à compter les étoiles que de pouvoir répondre à ça. Je le sais, quelque part au fond de moi je sais déjà que ça ne peut être autre chose, mais l’accepter comme une réalité, quelque chose de même possible pour un mortel aux tourments limités? Les battements affolés de mon cœur ne font rien pour me réchauffer, et seule cette distance que je garde avec mon Étoile, cette humanité, me garde accrochée à une terreur croissante et l’idée, plus forte que jamais, que je ne peux pas rester ici. Mais comment même y résister?
Et est-ce qu’il me laissera partir?

Ça me semble évident. On n’échappe pas à une telle emprise. Tout ce qu’il me reste à faire, c’est contempler, dériver, me fracturer l’esprit à tenter de comprendre ce qui ne peut pas être compris, jusqu’à ce que ce soit trop à supporter même pour Ephemer.

Le réveil est instantané et brutal. Pas de froid, pas de ténèbres, juste la lumière grisâtre d’un après-midi à Los Angeles et une fraîcheur de printemps des plus ordinaires. J’ai à peine le temps de reprendre mon souffle, de me rappeler où je me trouve et de douter, l’espace d’un instant, si tout cela était vrai, qu’un corps me tombe dessus et je m’écroule tout de suite en poussant un cri de terreur, incapable de le repousser. Ce n’est pourtant qu’Ephemer, inconscient…

En respirant bruyamment, je repousse le Papillon et rampe le plus loin possible de lui, en essuyant maladroitement mon visage couvert de sueur. Mon Surplis est plus satisfait que jamais, car il me laisse encaisser toutes les émotions après ce terrible voyage sans chercher à intervenir. Enfin, je peux penser clairement à ce qui vient d’arriver, mais me concentrer sur ce souvenir est déjà difficile…
Tout ce qui me revient, c’est cette peur. Elle est là dès que je cligne des yeux, dès que je m’attarde trop longtemps sur le visage pourtant paisible de mon collègue, et je ne peux même pas expliquer pourquoi. Tout ce que je sais, c’est que j’ai eu de la chance, même si mon corps n’en garde aucune séquelle, même si je ne peux pas expliquer ce qui me serait arrivé.

Je reste recroquevillée comme ça plusieurs minutes, à tenter de remettre de l’ordre dans ma tête, jusqu’à ce que la respiration d’Ephemer change subitement et qu’il se mette à bouger. Son cosmos n’est rien comparé au mien, même dans le pire des états je pourrais le mettre hors d’état de nuire sans problème, mais en me remémorant ce qu’il est, ce que j’ai vu, l’instinct reprend le dessus et je me relève brusquement, sans me soucier du bruit que je fais, pour filer à toute vitesse dans les ruelles du quartier délabré. À plusieurs reprises, je me surprends à regarder par-dessus mon épaule, pour m’assurer que je ne suis pas suivi, parce que je n’ai pas l’impression d’être seule… Je ne peux pas le confronter comme ça, je peux encore moins retourner aux Enfers dans cet état et expliquer mon absence. J’ai besoin de temps…

L’expérience a été un succès. Il ne reste qu’à m’en remettre.

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Le sommeil est un état particulier. Dans lequel s'est enfermé le thérapeute. Sans le vouloir réellement. Et a vécu. Une descente. Pas la sienne. Celle de quelqu'un d'autre. D'une demoiselle et de son alliée, affamée. Et quand, dans ce rêve, cette demoiselle a finalement quitté les lieux qu'elle découvrait – par envie ? Par plaisir ? Difficile à dire – lui-même a commencé à s'extraire de l'étrange royaume de Morphée. Difficilement, au début. Il se perd, un peu, dans des brumes enchanteresses. Dans des poèmes et des contes, chantés d'une voix connue et reconnue. Il se perd dans quelques visions. Sans oublier le voyage. Rêvé. Mais oui, s'extraire directement n'est pas simple. Pas quand on est lui. Quand on aime cette sensation, de se perdre dans des visions oniriques et délires particuliers. Il a dû apprendre à aimer, bien entendu. Mais quand on y goûte … on ne peut plus s'en passer.

Mais il fini par sortir de ce labyrinthe. Grâce à quelques bruits. Qu'il entend à travers les visions féeriques. Des mouvements. Un peu pressés. L'écho de pas. Un écho qui vient s'écraser contre du bitume. Qui résonne. L'odeur du sol, d'ailleurs. Une odeur mélangeant les parfums caractéristiques de voiture, de ciment … Un parking souterrain. Et il ouvre les yeux. Rapidement. Directement. Il prend une respiration. En se redressant. Pour s'asseoir.

Les brumes sont encore présentes. Autour de lui. Mais elles se dissipent lentement, libérant sa mémoire. « ... Oblivion... » Oui. Oblivion. Qui l'attrape. Qui l'épingle. Le cosmos de la Rage, qui vient explorer le cœur de ses pensées et de ses émotions. Ce voyage … Elle a … trouvé quelque chose. Quoi ? Sa rage ? Il en a … ? Il attrape sa tête entre ses mains. Douloureux. Ah c'est douloureux. Penser à ceci est douloureux. Se demander ce qu'elle a vu est douloureux. Ne pas penser à cela, donc. Essayer, du moins. Car rien que de commencer à se dire ça … « Gn... » Il pousse sur ses jambes. Ses mains. Se redresse.

Pourquoi est-elle partie … ?
La colère ? Un problème qui la retenait …
Qu'a t-elle vu … ?

Douleur. Encore.

Pleinement debout, le Spectre titube un peu, s'appuyant sur un mur. Inspirant, doucement, il observe les environs. La voiture est toujours là. Il n'y a personne. Juste lui. Des réponses … c'était trop demandé d'en donner ? Passant la main contre son crâne, le Papillon des Enfers se laisse aller sur ce mur. Soupirant. Lentement, les ombres viennent le recouvrir, alors qu'une lueur irisée traverse son regard.

Il ne le sent pas. Ne le voit pas. Mais c'est là. Plus présent. Une sensation, en lui. Réveillée.
Pas pleinement. Mais bientôt. Prête.

Le Surplis vient le recouvrir. Pour l'arracher à cet environnement. Pour le faire passer par les sentiers infernaux. Qu'il utilisera. Juste pour sortir, à nouveau. Rejoindre l'Angleterre. Chercher quelques réponses, peut-être. Dans l'auto-hypnose. Ou alors simplement essayer d'oublier.
Cette douleur qui frappe son crâne.
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