GOLD SAINT

I could have done this quick, but I wanted to enjoy it. That moment when the soul leaves the body. It's beautiful.

Ces derniers jours, je me montrais d’humeur passive, prenant le temps d’améliorer ma relation avec mon moi intérieur. Terminé les séances d’entraînement sportif aux abords et à l’intérieur du sanctuaire, le temple du capricorne avait retrouvé sa paix, malgré la présence de son occupant. Il n’était pas rare que ce lieu baignait dans un calme religieux, donnant l’impression d’être envahi par une ambiance morose. J’ignorais de quelle façon mes prédécesseurs se conduisait dans l’enceinte de cette bâtisse, mais en dehors d’être un lieu de vie, c’est également un lieu de prière qui me permettait d’entrer en résonance avec ma déesse par le biais de mon moi divin. Pas besoin d’aménager un espace pour la médiation, tout le temple remplissait parfaitement le rôle. Dorénavant, je serais amené à être en dernière ligne si l’équilibre du sanctuaire se trouve menacé et en première ligne lorsque la vie de la déesse Athéna et celle du grand pope serait en danger. Au point de mettre en place des programmes de jeûne et prière. Depuis tout, jeune, ma famille m’avait inculqué des valeurs spirituelles, faisant de moi une personne très croyante. Le destin avait voulu que je naisse sous l’étoile du capricorne, rejoignant ainsi la grande famille des capricornes. Reconnu pour être les soldats les plus fidèles à la déesse. C’est d’ailleurs pourquoi, je n’avais pratiquement pas touché à la déco, concernant mon temple. La statue d’Athéna trônait toujours au beau milieu du temple, symbole de la loyauté dont pouvait faire preuve les gardiens de la constellation du capricorne.

Cela allait faire maintenant quelques mois, que j’étais devenu le nouveau gardien de la dixième maison zodiacale. J’avais atteint mon but, servir au plus près ma déesse ainsi que son représentant sur terre. Dorénavant, je serais amené à être en dernière ligne si l’équilibre du sanctuaire se trouve menacé et en première ligne lorsque la vie de la déesse Athéna et celle du grand pope serait en danger. Je n’acceptais pratiquement aucune mission extérieure, préférant veiller sur mon temple. Nous étions en sous-effectif, pas besoin d’un gold saint de plus à l’extérieur du domaine sacré. Je me doutais tout même, que cette situation n’allait pas durer longtemps, car les missions ne manquaient guère et le sanctuaire recevait de demande de la part de ses alliés.

Loin d’être couché, le soleil amorçait progressivement son inclinaison, annonçant la fin d’un après-midi assez chaud. L’heure de la rupture de mon jeûne approchait, c’est donc sans hésitation que j’avais abandonné mon temple pour me sustenter à Rodorio. La nourriture que me servait le personnel de cuisine du sanctuaire, n’était pas déplaisant, mais je tenais à changer d’air. J’arpentais les ruelles du village à la recherche de mon restaurant habituel. Je me fondais difficilement dans la masse avec ma tenue. Un tee-shirt ainsi qu’un pantalon en lin, une protection au niveau de mon buste et quelques épaulettes et botte tout cela en cuir. Je donnais l’impression d’avoir voyagé dans le temps. Soudain, je tombai nez à nez avec un jeune garçon en train de s’adresser à deux soldats. Ces derniers ne daignaient même pas lui accorder leur attention. En temps normal, cela m’aurait complètement désintéressé, mais je fus tout même intrigué, par l’objet qu’il portait sur le dos. Une pandora box. Je ne connaissais peut-être pas tout le monde au sanctuaire, mais visiblement, il n’était pas du coin.

-L’armure de la Girafe ! Dis-je surpris.

Curieux, je m’approchais d’eux pour en savoir plus. Je n’avais jamais entendu parler d’une armure de Bronze de la girafe.

-Dit moi jeune homme, à quelle faction appartiens-tu ? Ajoutai –je, avec un regard méfiant.

Nous n’étions peut-être pas en temps de guerre, mais j’avais du mal à relâcher la pression, surtout lorsque nous avions à faire à des visiteurs arborant une armure. La dernière expédition menée par quelques black Knight aux abords de la palestre, nous avaient rendu un peu méfiant.

-Eh petit ! Réponds à la question du monsieur, dit l’un des soldats qui accordait maintenant leur attention sur l’inconnu. Sans le vouloir, j’avais insufflé un climat de méfiance entre les deux soldats. J’en avais peut-être fait assez trop.

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GOLD SAINT

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Le Sanctuaire était le quartier général de la Déesse Athéna, en d’autres termes, il représentait sa nation. Une nation ayant ses propres lois, institutions et réglementation. Bien que ne vivant pas encore en autarcie, mais cela arrivera tôt ou tard. On pourrait la voir comme un Etat dans un Etat, étant donné sa géolocalisation en plein cœur de la Grèce. Compte tenu de sa proximité, Rodorio, faisait partie de cet Etat. D’où la présence de plusieurs gardes armées aux alentours du village. Sinon il serait plus facile pour nos ennemis d’établir un campement pour une tentative d’évasion.

J’ignorais comment l’étranger percevait notre méfiance à son égard. J’étais peut-être en dehors de mon temple et sans armure, cela ne m’empêchait pas de l’appeler et de remplir mes obligations de gardien du sanctuaire. Heureusement pour lui, il se montra compréhensible et accepta de répondre à nos interrogations. Moleas, était le nom qu’il venait de nous donner, se présentant comme le nouveau porteur de l’armure de Bronze de la girafe. Je dois avouer que j’avais eu du mal à dissimulé ma surprise lorsqu’il fit le rapprochement avec notre faction. En même temps, je ne pouvais le contre dire. Il existait quatre vint huit constellations au service du Sanctuaire sacré, difficile de toutes les énumérer. Il était donc probablement difficile que je puisse confirmer la présence d’une armure de la girafe. Difficile mais pas impossible. Je demanderais la liste des quatre-vingt-huit constellations, auprès du service administratif. Nous avions peut-être une Silver Cloth du lézard parmi ces constellations, mais cela n’excluait pas une petite vérification.

-Non mais pour qui, il se prend celui-là. Tu penses qu’il suffit de claquer les doigts et l’armure de ton animal préféré te choisit. Dit l’un des soldats, irrité par ses phrases ironiques.

-En plus, monsieur cite l’armure du lion. Sais-tu que l’armure du lion appartient à la caste des Gold Saint ?! Avec ton armure de Bronze, je doute…

-ça suffit ! Pas la peine d’en rajouter, dis-je au second garde en déposant ma main sur son épaule. Il croisa mon regard froid et s’abstint de tout commentaire.

On n’avait pas besoin qu’il nous rajoute une autre connerie et qu’il en dise plus sur l’organisation du sanctuaire, même si certaines factions connaissaient à peu près notre fonctionnement. Méfiance ? Non pas vraiment, je laissais le bénéfice du doute à notre cher Moleas. En même temps quel intérêt il aurait à mentir. Le jeune homme était plutôt déterminé à vouloir rejoindre notre faction et je n’allais pas être un obstacle à son accession. Il y avait des gens bien plus qualifié que moi pour ça. D’un geste de la main, je lui demandais de me suivre. Il finira peut-être par se rendre compte, que nous ne prenions pas la direction du sanctuaire.

-J’espère que tu as un petit creux, dis-je après avoir brisé le silence qui s’était installé, moi en tout cas, je meurs de faim, ajoutai-je tout en me désintéressant de sa réponse.

L’heure de la rupture de mon jeûne avait sonné, je n’allais donc pas laisser ces gardes me pourrir ce moment. Nous arrivâmes dans un restaurant bruyant de la place et nous nous installâmes au fond. Je fis signe à un serveur de venir prendre notre commande.

-Rassure-toi, nous rejoindrons le sanctuaire assez tôt, dis-je avec un sourire forcé, mais laisse-moi au moins me sustenter et je t’accompagnerais ensuite. Je me présente, Enzo du capricorne, ajoutai-je en lui tendant la main. N’hésite pas si tu as des questions, j’y répondrai dans la mesure du possible.

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J’y répondrai dans la mesure du possible avais-je dit, enfin ce genre de phrase était une manière à peine voilée de faire comprendre, qu’aucunes informations ne relevant pas de son accréditation lui sera révélé. En tant que Gold Saint, j’avais certaines responsabilités, comme tenir à l’égard toutes personnes désireuses de s’en prendre au représentant de la Déesse ou encore à notre chère mère Divine. J’étais peut-être trop à cheval sur mes obligations et ceux même lorsque Moleas m’avait rassuré que son armure appartenait aux quatre-vingt-huit constellations gardienne du sanctuaire.

J’appartenais à la grande caste des capricornes, reconnu pour être les chevaliers les plus loyaux du Sanctuaire et de ses institutions. Ce qui faisait de moi une personne méfiante sur tout ce qui concerne la sécurité du domaine sacré. Je ne me battais pas pour une justice quelconque, mais tout simplement pour les idéaux de ma Déesse, qu’importe la forme qu’ils prenaient. Pour revenir à notre ami, j’étais loin de m’imaginer qu’une armure de la Girafe pouvait exister. Des doutes qui se dissipèrent, lorsque j’aperçu le pictogramme d’une girafe sur sa Cloth box. Cloth box qui se tenait sur son côté.

-Comme d’habitude Andréas, dis-je au serveur.

Ce dernier se tourna pour prendre la commande du jeune garçon et s’en alla juste après. Le regard froid qui se voulait tout même rassurant, fixait Moleas pendant que ce dernier formulait ses questions. Mon scepticisme autour de son armure semblait s’être dissipé, mais ma méfiance envers le jeune homme était toujours présente. Ce qui me surprenait, n’était pas la politesse qu’il adoptait à mon égard, mais plutôt le fait de l’avoir invité. Ce n’était pas dans mes habitudes de taper la causette, préférant rester dans mon coin ; évitant toute interaction sociale. Depuis mon récent entretien avec Azir du lion, j’avais toute même fait l’effort de m’améliorer sur ce point. Par contre, cela ne m’empêcha pas d’esquisser une légère grimace lorsqu’il me parla brièvement de l’obtention de son armure. Encore un autre qui obtint sa protection par un coup de chance. Décidément certaines armures de bronze n’étaient ce qu’elles s’étaient. C’est par la force de mes poings et mon acharnement que j’avais pu hériter ma protection et non pas dans une pochette-surprise.

-Tu n’as pas à t’excuser, tes informations sont exactes, répondais-je en le regardant dans les yeux.

La chance d’être tombé sur un chevalier d’or ! Je ne sais pas si on devait parler de chance, lorsque nous étions en sous-effectif. Nos forces étaient considérablement réduites, faisant de l’élite de la chevalerie la force de frappante conséquente de notre faction. Les Gold Saints étaient la caste la plus active, participant à plusieurs missions à l’extérieur du Domaine Sacré, alors que notre fonction première était de protéger la chambre d’Athéna et celle de son représentant. Je ne pouvais en vouloir à mes collègues, d’ailleurs dans un avenir proche, on me confiera également une mission.

-Tu ne perds pas mon temps, je te rassure. Nous allons commencer pas à pas si tu le veux bien. Tu n’es pas sans savoir, que notre Faction est sous la protection de la Déesse Athéna l’une des plus puissantes Divinités du panthéon Grec. Actuellement, le Grand Pope, représentant de la Déesse et chef de son armée est le seul à diriger le sanctuaire et secondé par l’administrateur Phidias. Je préférais m’assurer que le nouveau sache dans quoi il mettait les pieds. Contrairement à d’autres, il ne sortait pas de la palestre, il devait ignorer beaucoup de choses sur notre fonctionnement. Nous avions fait le serment de protéger la Déesse et son représentant au péril de notre vie. As-tu une idée globale sur les différentes classes que composent notre faction ?

C’est à ce moment précis que le serveur vint me déposer une côte de Bœuf à la bière et au paprika, ainsi que le plat pour mon futur collègue.

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Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, je me retrouverais à jouer les hôtesses d’accueil pour un nouvel éveillé. Déjà, aussi loin que je me souvienne, lorsque je n’étais encore qu’un tout jeune Silver Saint, mes rapports avec la caste de Bronze se limitaient qu’à des simples salutations sans plus. Lorsque je parlais de salutation, je sous-entends, qu’un simple hochement de tête était amplement suffisant, mais encore, cela dépendait de mon état d’esprit. Il était bien loin ce temps où je préférais me terrer dans mon coin, plutôt que de faire la causette. Les interactions sociales n’avaient jamais été ma tasse de thé, appréciant la douce mélodie de la solitude et le parfum du silence. D’ailleurs, en parlant de silence, j’entamais la dernière phase de mon jeûne. Après avoir passé un long mois à jeûner et à prier, j’étais arrivée au bout de mon parcours. Rien ne vaut la paix intérieure avec mon moi sacré, pour ne pouvoir faire qu’un avec ma divine Déesse. Cette période de méditation profonde avait fini par me procurer un bien fou, pour mon âme et mon corps. Rien ne vaut la paix intérieure avec mon moi sacré, pour ne pouvoir faire qu’un avec ma divine Déesse.

Évidemment, seule l’odeur alléchante de mon plat, vint perturber mes sens, excitants immédiatement mes papilles gustatives, au point de laisser échapper quelque filet de bave juste au moment où j’engloutissais ma portion de viande encore fumante. La chaleur de mon plat associé à l’explosion gustative du paprika, intensifia ma température corporelle. Mais contrairement à d’autres et grâce à mon entraînement, il m’était difficile de laisser perler quelque goutte de sueur.

Pour revenir à mon interlocuteur, j’avais entamé une discussion introductive et enrichissante concernant le domaine sacré. Tenant absolument qu’il puisse prendre conscience sur quel terrain, il s’aventurait et l’ampleur de ses responsabilités vis-à-vis de notre faction et de notre Déesse. L’homme semblait plutôt calme et passionné, plutôt que dubitatif et crispé. Loin de moi l’idée de vouloir le décourager, ce n’était pas du tout mon intention. Bien que je restais distant et méfiant, tout en évitant de lui transmettre des informations sensibles.

Il fallait tout de même reconnaître que le sanctuaire avait besoin de main d’œuvre. Certes, nous disposions suffisamment de soldat de première classe pour protéger nos frontières et nos territoires auxiliaires, mais ce n’était pas le cas dans l’échelon supérieur. On pouvait tout même compter sur les Gold Saint, car en dépit d’être plus puissant, ils étaient plus nombreux que les autres rangs. L’enthousiasme qu’animait le nouvel éveillé était touchant pour l’innocence qu’il dégageait. Nous verrons avec le temps s’il pourra tenir le rythme militarisé du Sanctuaire.

Curieusement, la compagnie du jeune garçon ne me déplaisait pas, au contraire, j’avais l’impression de moins me sentir seul. Je n’allais pas n’en plus, en faire un proche. L’attachement pouvait s’avérer être un poison. C’était un frère d’arme pas plus ni moins. D’ailleurs, l’heure défilait tellement vite, que je fus obligé d’écouter notre discussion et prendre congé de lui. Mon estomac était rempli et je m’empressais de laisser sur la table quelques pièces et billet pour ce fabuleux festin. Étant un habitué des lieux, je connaissais la note par cœur.

-Il est l’heure pour moi de te quitter. Rends-toi à l’accueil, de là, tu pourras être dirigé vers les services administratifs du personnel pour te faire recenser et conduit à tes appartements. Qui sait, peut-être qu’un jour nos routes seront amenés à se croiser. Que La Déesse Athéna puisse être ton bouclier, dis-je de façon solennelle, avant de lui tourner les talons. J’ose espérer qu’il ne puisse pas renoncer à ses engagements de Chevalier avant même d’avoir franchis les portes du Domaine sacré.

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