Comme l'avait promis Frida, le temps était glacial, mais pas aussi glacial que le jeune homme le pensait. La température était même convenable pour lui, comme s'il devait se préparer à pire encore comme température. Soudain, il se rappela de certaines paroles du guerrier qu'il avait vu la veille. Il se décida donc à interroger la femme, pour en savoir plus et ne pas la laisser seule de son côté.

- Dis moi Frida, comment est Niflheim ?

La femme ne répondit pas tout de suite, le jeune homme cru d'ailleurs voir des tremblements de peur. Elle lui expliqua rapidement que c'était un endroit encore plus froid qu'ici, un royaume qu'elle ne voulait pas rencontrer, car il était le reflet du véritable royaume. Un monde de mort glacial, qui accueillait les âmes malades et vieilles. En entendant les explications de la nordiste, Amarok se demanda si le guerrier était mort de vieillesse ou de maladie la première fois qu'il était venu en tant que mort dans le royaume. Le jeune homme se rappelait aussi d'une armure que lui avait indiqué le combattant. Cette armure serait la sienne, mais il se demandait s'il était digne de l'avoir. La question ne se pausait pas vraiment pour le moment, n'ayant pas terminé son tour des royaumes. Frida ajouta également qu'elle n'ira pas là bas, qu'elle le laisserait y aller seul.

- Si tu as besoin de plus de détails, je peux te les fournir tu sais.

- Oui, je le sais bien Dain, mais nous n'allons pas laisser Frida seule tout de même ?

Pendant que Skoll et Gullin lançait en cœur que cela ne les dérangerait pas, le cerf approuvait.

- Svad serait fière de toi, je suis sur que tu réussiras son test sans problème.

Le jeune homme se senti rougir un peu, avant de se reprendre.

- Est-il ici ?

L'aigle rit doucement sur l'épaule d'Amarok.

- Non, la sagesse ne se trouve pas en ces terres. En revanche, tu y trouveras la fourberie des géants de glace, les parents de Loki. Ici se cache Jörm, celui qui pourra t'apprendre à ruser en combat ou en dialogue. Même si je ne suis pas pour cette méthode, elle a déjà fait ses preuves.

L'inuit hocha la tête et continua sa route, suivant l'asgardienne, qui prenait déjà la direction d'un village aux hauts murs de pierres grises.

La muraille se dressait devant le duo, paraissant ridiculement petit à côté d'elle. Trois mètres de haut de pierres grises et glacées, cachant entièrement la citée se trouvant de l'autre côté. Le géant gris n'avait qu'une entrée, une porte immense fait de bois massif. En haut des remparts, un garde souffla dans un cor de chasse, donnant le signal à un autre garde, situé en bas au niveau de la porte. C'est seulement quand ce garde ouvrit un petit volet, qu'Amarok vu la petite porte, découpait directement dans la grande. Derrière le volet, caché derrière une grille, un homme massif à la forte pilosité leur parla. Sa voix était roque et légèrement tinté d'alcool.

- Vous v'lez quoi ?

- Nous ne sommes que de passage, dit Frida calmement. Je montre l'étendu de nos belles terres à ce garçon.

- Ah wè ? Et il veut quoi l'touriste ?

- Odin m'a guidé jusqu'ici, pour faire de moi l'un de ses guerriers.

Amarok avait parlé fièrement, se tenant droit sur sa monture. Les esprits étaient toujours autour de lui, montrant tout autant de fierté et de grandeur.

- Le grand c'seillé nous a dit de n'laisser r'trer aucun... aucun quoi d'jà... ah oui, esprit, aucun esprit.

Le jeune homme ne comprenait pas pourquoi, même s'il savait que certains avaient peur des esprits. Pourquoi un dirigeant irait interdire l'accès à des entités incorporelles ? Dain en revanche était plus malin et avait déjà deviné ce qui se passait.

- Je crois que notre ami commence déjà son test. Tu vas devoir entrer seul dans la cité et rencontrer son conseillé. Fait bien attention à toi et réfléchit avant toute action, sinon tu ne partiras pas d'ici vivant.

L'inuit acquiesça et laissa les esprits à l'extérieur des murs. Il savait qu'il pourrait les retrouver de l'autre côté, mais il se sentait beaucoup moins en sécurité sans eux au près de lui.

Les bâtiments étaient fait de la même pierre que les murs de la cité, donnant un aspect sombre et plus froid encore que la tempête de neige qui faisait rage à l'extérieur. Le garde ne posa aucune question, ne se demandant pas pourquoi Odin aurait envoyer un apprenti dans un royaume aussi éloigné. Il avait visiblement des ordres simples, que son petit cerveau noyé dans l'alcool pouvait retenir facilement: « faire venir toute personne entrant dans la cité au grand conseiller. » Il ne fallut longtemps au jeune homme pour le comprendre, puisque le grand conseiller avait donné des ordres précis pour les esprits, il devait également avoir fait en sorte de contrôler les aller et venu des habitants du royaume.

- Vous avez un roi ?

- Un roi ? Qu'estcequc'estqu'ça ?

- Vous ne savez pas ce qu'est un roi ?

- Un roi est un grand seigneur de guerre, dirigeant un royaume entier, intervint rapidement Frida. Il y en a un dans la plus part des grandes cités anciennes, dont un dans chacun des royaumes du nord.

- Oh ça... z'êtes pas au bon endroit... le s'gneur des terres habites plus au nord d'royaume.

Amarok fut plus surpris encore par la grandeur de la cité, si elle n'était pas la capital, alors qu'elle serait la taille de la cité principale. La femme comprenant que l'inuit se pausait la question, le stoppa dans sa rêverie.

- Si l'esprit est ici, tu n'as pas besoin de t'occuper du reste du royaume. Tu te débrouilleras seul quand tu seras devenu l'un des guerrier d'Odin.

La femme venait juste de finir quand le garde s'arrêta devant la plus grande demeure de la ville. Il se gratta le crâne avant de frapper à la porte, à l'aide du lourd loquet de fer. Un vieux majordome ouvrit la porte, jetant un regard dégouté sur le garde.

- C'est pour quoi ?

- D'la v'site pour l'grand c'seillé.

Le regard du vieil homme passa de Frida à Amarok, avant de retourner sur le garde.

- Bien, bien, je vais les introduire. Quand à vous, vous feriez mieux de décuver et de prendre un bain, on dirait un porc.

Le garde n'eut pas l'air de comprendre l'insulte et se contenta juste de faire demi, visiblement pressé de retrouver la bouteille qui l'attendait à son poste. Le majordome fit entrer le duo dans la demeure, les conduisant dans la grande salle. Un homme encore plus vieux que le majordome était installé sur une sorte de trône grossièrement sculpter dans la pierre. La pièce avait été faite de sorte que le trône soit complètement entouré de trois murs, mettant ainsi le grand conseiller dans un renfoncement. Amarok ne voyait pas cela comme une bonne chose, l'homme ne pouvant pas fuir s'il se faisait attaquer sur son trône.

- Bonjour grand conseiller, je suis Amarok, futur guerrier d'Odin.

L'homme ne répondit pas, en revanche il tourna la tête vers le mur se trouvant à sa gauche. C'est à ce moment là que l'inuit aperçu de légères fentes taillaient dans la pierre. Elles ne permettaient pas de voir qui était de l'autre côté, mais le grand conseiller pouvait très bien entendre ce qu'une personne pouvait lui dire. Et actuellement, c'était le cas, le grand conseiller écoutait un individu se trouvant dans une autre pièce. Le vieil homme se retourna vers le duo avant de prendre la parole.

- La femme doit sortir d'ici, quand à vous... Amarok... vous devez me dire pourquoi votre aura sent la mort ?

Le jeune homme ne comprenait pas pourquoi Frida devrait sortir. Il connaissait les actes de la guerrière, mais ne voyait pas pourquoi tous le monde la repousser ainsi. Certes elle avait commis un crime, mais ne pouvait-elle pas être pardonner ? Voyant l'incompréhension d'Amarok, la femme lui posa une main sur l'épaule.

- Ne t'en fais pas, j'ai l'habitude. Occupe toi de ce qui t'amène ici en priorité.

La combattante sortie ensuite de la demeure, l'inuit la suivant du regard le temps qu'elle quitte son champ de vision. Il se retourna ensuite face au conseiller, pour mieux comprendre le vieil homme.

- Vous avez beau avoir fait sortir Frida et vos hommes, nous ne sommes pas tout seul pour autant, c'est ça ?

Le vieil homme ne parla pas, se contentant seulement de tendre l'oreille vers le mur.

- Quelqu'un se cache derrière cette cloison, quelqu'un d'important ou de grand conseil. Quelqu'un... de plus intelligent et malin que vous.

Cette fois ci, le conseiller n'écouta pas au mur, il se dressa aussi rapidement que ses vieux os lui permettaient. Ses yeux étaient plein de haine et de fureur. Le jeune homme avait frappé un point sensible.

- Comment oses tu gamin ? Je suis le grand conseiller de cette ville, je suis plus important ici qu'Odin en personne. Alors, si tu crois que j'ai besoin de se vulgaire serpent pour te prouver mon intelligence, tu te trompes.

L'inuit ne regardait pas l'homme, son sourire s'alluma pourtant, alors que son regard était tourné vers le mur. Il venait de comprendre qui était derrière la paroi, il devait maintenant l'en faire sortir.

- Merci de confirmer qu'il y a quelqu'un qui vous conseille. L'avez vous déjà vu en personne, ou vous lui faites une confiance aveugle comme ça ?

Le vieil homme fut d'abord surpris, puis il reprit place sur son siège, ses os ne lui permettant pas de tenir bien longtemps debout.

- Il ne sait jamais montré certes, mais il a su prouver sa loyauté à plusieurs reprises. Il avait même prédit que vous viendriez.

Ce rappelant alors ce que lui avait dit Dain, le jeune homme reprit la parole.

- Je voudrai que tu te montres maintenant Jörm, je sais que ce petit jeu fait partie de ton épreuve, alors montre toi.

Le silence devenait pesant dans la pièce, seule la respiration roque du conseiller troublait l'atmosphère apaisant. Une lueur se montra dans les fentes du mur et en sortie pour se placer devant le vieil homme. L'inuit avait devant lui un long serpent de cinq mètres, enfin son esprit plutôt. Sa présence étant malsaine, comme s'il pouvait vous trahir à tout moment. Le jeune homme ne savait pas s'il s'agissait là d'un test ou de la véritable nature de l'esprit. Au cas où, il préféra cacher comme il le pouvait, que l'esprit le mettait mal à l'aise.

- Alors ccccc'est toi le sssois dissssant maître des essssprits ?

La voie du serpent était à la fois langoureux, trainant et sifflant. Il aurait pu tout aussi bien dire: « Es confiance, crois en moi. », qu'Amarok aurait eu le même frisson. Les mots entrèrent dans le cerveau du jeune homme, de façon plus vifs que la morsure du froid extérieur. L'inuit ferma les yeux un instant, prit une grande inspiration et se lança.

- En effet, c'est ainsi que les autres m'appellent. Mais je préfère de loin que l'on me nomme Amarok.

Le reptile se déplaça lentement, flottant dans les airs, comme si les particules qui la constituée était solide comme la terre. Il tourna ensuite autour d'Amarok, d'abord en grand cercle, avant de réduire pour presque le serrer.

- Te cacheeeer derrière un loup, ne change pas le fait que tu ssssois un chien...

Les paroles du serpent étaient encore plus mordante. Amarok le savait, il ne faisait que suivre les esprits aux travers des royaumes du nord. Mais que pouvait-il faire d'autre pour le moment, il ne savait pas ce qu'il devait faire pour servir Odin. Des doutes s'insinuèrent dans l'esprit du jeune homme, faisait-il les bons choix ? Le reptile le regardait avec un air malsain, jusqu'au moment où l'inuit compris. Il s'agissait bien du test de Jörm, cherchant à tromper le futur guerrier.

- Je ne suis pas un loup, certes... mais je ne suis pas un chien non plus. Je suis à la recherche des esprits qui parcours les terres du nord, je suis leur maître, celui qui les réunira pour en tirant la puissance de combattre aux côtés des autres guerriers d'Asgard.

Un sourire étira les lèvres du serpent, du moins, c'est ce que cru comprendre Amarok.

- Bien, très bien, tu es prometteur finalement. Je t'accompagnerai, oh maître des esssprits.

Le grand conseiller ne bougea pas de son siège, se demandant ce qu'il venait de se passer. Il comprit trop tard, une fois que le jeune homme était sortie, qu'il n'avait plus personne pour le guider. Frida était sortie de la ville, non loin des autres esprits. Jörm ne se présenta pas, préférant surement le silence comploteur que les grands discours. Le groupe reparti ainsi, se préparant pour une nouvelle destination, qui serait Svartalfheim.