Saint Seiya
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Le bruit distant des bombardements avait fini par devenir une sorte de routine macabre : la peur était tempérée de sombre résignation, la panique fébrile avait fait place à l'inertie du fatalisme... Jusqu'au moment où le bruit arrêtait d'être distant, où une roquette, un missile, un obus ou une bombe larguée d'un avion s'écrasait en plein milieu du quartier. Détruisant les maisons, soufflant, brûlant et lacérant leurs occupants, ensevelissant les survivants sous les décombres. C'était là que la terreur se ravivait, que l'instinct de survie se rappelait au bon souvenir de son propriétaire en lui faisant prendre conscience de la valeur qu'il accordait encore à sa propre existence, lui ré-insufflant un désir de vivre malvenu qui ne ferait que le plonger davantage dans le désespoir.

Comme tant de fois auparavant, les grandes puissances s'étaient emparées de la guerre déchirant une contrée lointaine, en avaient fait le théâtre de leurs luttes de pouvoirs par pions interposés. Pris au piège, les civils innocents périssaient par dizaines de milliers, victimes de leurs petits jeux mesquins tandis que leurs propres citoyens apathiques détournaient les yeux du spectacle ou se contentaient d'y réagir par quelques molles protestations...

Et au centre de tout ceci se trouvait Alep, ville autrefois vibrante, aujourd'hui tremblante. Ravagée. Désolée. Le conflit syrien ne s'était pas obligeamment mis en pause lorsque Poséidon avait commencé à menacer l'humanité, bien au contraire : la chute de Moscou avait coupé l'approvisionnement des armées du dictateur, l'apparition du Golem à Istanbul avait contraint les forces turques à cesser de harceler les kurdes, celle de la divinité avait sonné le glas de certains groupes de fanatiques religieux mais avait galvanisé les autres, persuadés qu'ils étaient de prendre part à l'ultime bataille du Bien contre le Mal qui préfigurait l'Apocalypse. Et bien sûr, face au danger atlante, la communauté internationale avait temporairement oublié ce champ d'horreurs du Proche-Orient ; plus personne pour leur reprocher – même pour la forme – leurs exactions... En d'autres termes, la carte avait été radicalement redessinée et le chaos avait redoublé d'intensité.

Heureusement pour Vassiliev et les troupes sous son commandement, la personne qu'ils étaient venus récupérer habitait dans la partie de la ville sous domination – précaire – du régime syrien. En tant que – prétendus – membres des soi-disant forces russes libres qui s'étaient retrouvées isolées de la Mère Patrie après sa conquête par le Léviathan et donc ancien allié du président, ses hommes et lui étaient libres de circuler dans cette zone et pouvaient s'attendre à la coopération de l'armée régulière... Ou du moins de la fraction de ladite armée qui méritait de se voir accoler cette épithète, la prudence restait de mise concernant le ramassis de soudards indigne de porter l'uniforme que le dictateur envoyait en première ligne pour combattre les rebelles et « pacifier » les provinces à grands renforts de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Malheureusement pour Vassiliev et les troupes sous son commandement, cet endroit restait bien trop près de la ligne de front, à l'extrême limite de la zone qui n'avait pas reçu l'ordre d'évacuer. Exposé aux tirs de roquettes et de mortiers, vulnérable en cas de poussée soudaine qui percerait les rangs loyalistes ou même simplement d'incursions de saboteurs infiltrés envoyés derrière les lignes adverses pour assassiner des soldats, ouvrir une brèche, perturber les lignes d'approvisionnement... Un plaisir, vraiment, mais le temps leur faisait défaut.

Le colonel récapitula les obstacles qui s'opposaient à la réalisation de leur mission en se frayant un chemin au milieu des gravats jonchant les ruelles, évitant scrupuleusement d'emprunter la moindre voie qui mènerait en ligne droite jusqu'au front (la présence de snipers avait été confirmée de l'autre côté du no man's land et leurs tirs portaient plus loin que la plupart des gens pensaient ; il n'allait certainement pas se laisser tuer de manière aussi stupide) :

« Nos recruteurs n'ont pas pu entrer en contact avec la famille autant que nous l'aurions voulu pour préparer le terrain, la générale Ho vient tout juste de nous obtenir les permissions nécessaires pour retourner dans ce quartier. L'avantage c'est qu'ils ne devraient pas être trop difficiles à convaincre : à moins d'être suicidaires, je les vois mal refuser une chance de fuir cet enfer. »

Béni soit l'opportunisme chinois : l'Empire du Milieu ne s'était jamais ouvertement impliqué dans le conflit avant le coup de colère de Poséidon, se contentant d'apposer son veto aux résolutions de l'ONU condamnant le dictateur syrien et de continuer de commercer avec le pays là où d'autres le sanctionnaient, une bouffée d'air frais indispensable pour son économie asphyxiée. La Chine avait depuis subrepticement pris la place de la Russie en tant que sponsor du régime syrien, lui fournissant sous le manteau ce que l'allié d'hier ne pouvait plus offrir... Et les Agences capitalisaient aujourd'hui sur la sympathie engendrée à l'égard de la patrie de la générale. Une cynique exploitation de la misère et de la souffrance locales que le colonel préférait voir comme une tentative de faire en sorte qu'au moins un élément positif ressorte de cet atterrant gâchis de vies humaines.

« Nikolas restera à l'extérieur avec mes soldats pour surveiller les environs. » continua-t-il en faisant un geste dans la direction du sergent Archavine. Si le muet ressentait encore le moindre inconfort après ce qu'il avait subi à Svalbard, son expression – comme à son habitude – n'en trahissait rien. « Kazanski, je vous laisse le soin de disposer vos propres subordonnés. Soyez vigilants : en plus des rebelles et des intégristes classiques, nous avons repéré des signes d'activité du PWM et d'Adonai Tsabaoth dans ce maudit pays. »

Il espérait sincèrement que les éco-terroristes locaux – sans doute attirés par le parfait exemple de dépravation humaine que représentaient les événements syriens – n'avaient pas accès au même genre de ressources que leurs camarades basés au Kazakhstan, que ces abominations étaient restées confinées au laboratoire de Stepnogorsk... Mais dans ce métier, l'espoir était un luxe impossible. D'ailleurs, en parlant d'imprévus indésirables...

« Mettez également de côté votre homme ou vos hommes les plus persuasifs pour m'accompagner lors de la négociation, nous pourrions avoir besoin d'arguments supplémentaires dans le cas où le jeune Hamid ou sa famille choisiraient de s'obstiner. Ne jamais sous-estimer l'entêtement de ceux qui n'ont pourtant rien à perdre et tout à gagner à vous obéir. »
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Suite à la mission à Svalbard, Vitold et son équipe avaient enduré une longue et douloureuse convalescence, le temps que leurs blessures se résorbent et que les effets secondaires des médicaments s'effacent. Les mercenaires avaient cependant fait l'effort durant la période de soins de rendre hommage une dernière fois à leur camarade Lootah, qui s'était sacrifié face aux Éveillés de Phénix. Sa dépouille avait été restituée à sa famille, des descendants des Sioux qui habitaient depuis des générations dans le Dakota du Nord. Militants de longue date, les parents de l'Amérindien étaient notamment connus pour leur opposition à l'aménagement d'infrastructures gazières sur les terres de leurs ancêtres, celles-ci menaçant la santé de l'écologie locale. Lootah, qui avait développé la maîtrise du cosmos, s'était lancé dans le mercenariat afin de rassembler suffisamment d'argent pour alimenter les associations de défense de la nature et de la culture sioux. Néanmoins, il n'avait jamais réussi à amasser une somme capable de faire la différence, aussi s'était-il tourné vers l'agence afin d'obtenir les financements dont il avait besoin et essayer de grimper les échelons. Son objectif final était de peser auprès du gouvernement des États-Unis pour que son peuple obtienne enfin gain de cause. Même s'il savait qu'il ne pouvait exiger réparation et protection pour toutes les populations natives du pays, il souhaitait au moins que les envahisseurs capitalistes cessent d'empoisonner le Dakota et reconnaissent aux Sioux la propriété de leurs terres. Hélas, il avait par sa mort échoué...

Vitold avait compris que même s'il était relativement ethnocentré, Lootah était un homme altruiste malgré son calme et son air distant. Si ce dernier était capable d'oublier son but initial juste pour soutenir ses collègues, alors il était soit plus idiot, soit plus généreux que le Bourreau ne l'imaginait. Toutefois, reconnaître la force morale du défunt ne signifiait pas pour autant qu'il était ému de sa disparition. C'était loin de changer son avis général sur la décadence de l'humanité et la nécessité de la purifier par l'extermination totale. Même s'il existait des personnes justes parmi eux, les humains demeuraient en trop grande majorité des êtres corrompus et vils qu'il convenait de supprimer, ceci pour le bien de l'univers entier. Tels étaient la tristesse de l'humanité et son inéluctable châtiment : la lumière qu'elle cultive finira toujours par être engloutie par ses ténèbres à cause de sa propre vanité. Maintenant que Lootah était mort, Firmament allait certainement oublier l'objet de sa lutte désespérée et se contenter de dédommager sa famille... Un pitoyable gâchis.

Même si Doyle, Robert, Arnold et William faisaient preuve d'empathie envers feu leur compagnon, ils n'avaient pas reçu l'autorisation de rencontrer ses parents et ses proches dans le Dakota. Il fallait éviter au maximum de mêler la famille de l'Amérindien aux histoires de l'organisation, le concerné ayant lui-même gardé le secret sur ses activités récentes. L'Exécuteur avait aussi fait comprendre à ses compères qu'il ne valait mieux pas qu'ils voient la douleur de la famille de Lootah face à un sacrifice qu'ils risqueraient de trouver insensé. Les mercenaires devaient se faire une faveur en s'épargnant d'ajouter plus de peine à leur deuil. S'ils continuaient à déprimer de la sorte, jamais ils n'arriveraient à survivre aux prochaines missions. Vitold avait essayé d'être le plus diplomatique possible à ce sujet, mais il s'était montré ferme et espérait avoir été limpide.

Et voilà où ils en étaient désormais après le sacrifice héroïque de leur camarade : en train d'aider les troupes du dictateur syrien contre les différentes factions rebelles ! Certes, ce n'était en réalité pas la raison de leur déploiement à Alep, mais combattre ne serait-ce qu'un instant auprès des soldats de ce pitoyable clown était frustrant. Le président de la Syrie, trop attaché à son pouvoir et à ses richesses, s'accrochait misérablement à sa position et continuait d'exploiter l'aide de ses alliés stratégiques, la Russie et la Chine, afin de réprimer son peuple furieux dans le sang ! Néanmoins, le Bourreau devait reconnaître qu'il n'y avait pas que des anges parmi les opposants au président, la plupart d'entre eux étant constitués de fous d'Allah et d'authentiques terroristes. Même si les Spectres s'étaient solidement implantés dans le Moyen-Orient grâce aux conquêtes d'Istanbul et de Tel-Aviv, ils avaient encore du travail à accomplir avant de pacifier définitivement la région. La ville était un véritable champ de bataille, si ce n'était pas carrément l'enfer sur Terre.

L’Étoile Terrestre et son escadron étaient pour cette opération sous les ordres du Colonel Vassiliev, secondé par l'indéboulonnable Archavine. On ne pouvait décidément pas faire plus russe que cette équipe, ce qui restait cohérent vu la situation géopolitique dans laquelle ils étaient. Leur mission était d'apparence simple : traverser Alep pour rencontrer un certain Hamid et le convaincre de rejoindre l'agence. Une campagne de recrutement en gros, à ceci près qu'ils étaient au beau milieu d'une guerre civile et qu'apparemment des snipers ennemis se baladaient en ville. Des sbires des groupuscules PWM et Adonai Tsabaoth avaient aussi rejoint les festivités, rendant la zone plus dangereuse qu'elle ne l'était déjà.

Vassiliev ordonna à Vitold de choisir parmi ses soldats un individu capable de parlementer avec Hamid. Le reste de son commando devra évoluer au sein de la cité pour sécuriser le terrain et les négociations. Le choix du Bourreau se porta donc sur Arnold, pas qu'il soit particulièrement doué pour la discussion, mais il devait bien répartir ses effectifs selon leurs capacités et leur armement. Il allait se mettre en duo avec Robert tandis que Doyle allait constituer un binôme avec William. La communication entre les différents groupes devait être permanente et leur vigilance élevée au maximum. L'Exécuteur n'avait pour l'instant pas le luxe de recruter les trublions de PWM, aussi devait-il s'occuper de les neutraliser, voire de les éliminer, s'ils venaient à interférer avec sa tâche. Avoir des écologistes fanatiques qui pourraient être manipulés dans l'intérêt des desseins d'Hadès serait utile, mais il fallait remettre cela à plus tard.

Les rôles de chacun ayant été assignés, l'opération pouvait finalement débuter. Arnold accompagna donc Vassiliev, puis l'escouade de Vitold partit les couvrir et surveiller le périmètre. Les mercenaires allaient aussi faire preuve de mobilité, ceci dans l'optique d'étendre leur territoire et de parer à toute percée ennemie. Les nombreux décombres et bâtiments en ruine feraient des cachettes et des perchoirs fonctionnels. Quant au travail en binôme, il leur permettra d'éviter de se retrouver avec un angle mort, la menace étant omniprésente. Le Spectre espérait juste qu'ils n'allaient pas finir quasiment submergés par l'ennemi comme la dernière fois...

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Arnold donc. Vassiliev doutait de l'éloquence de cet individu, se demandait même si son compatriote mercenaire ne l'avait pas choisi au hasard... mais il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même : sa propre escouade était également constituée d'hommes d'action plutôt que de paroles et il n'avait pas voulu alourdir le groupe d'un spécialiste en négociation non-combattant. Ils auraient déjà suffisamment de mal à évacuer leur nouvelle recrue et sa famille sans s'encombrer d'un fardeau supplémentaire. La simple présence du métis suffirait pour ce qu'il avait à l'esprit : il rassurerait la famille et donnerait du crédit à son histoire. En effet, si la nationalité russe était bien pratique pour se déplacer sans avoir à se cacher de l'armée, elle ne rassurait pas forcément les locaux opprimés par cette même armée ; il lui fallait montrer un visage plus avenant – façon de parler.

Les agents – russes comme mercenaires – se séparèrent en plusieurs duos à l'approche de leur destination et partirent en éclaireurs, laissant le colonel en compagnie d'une escorte minimale – et néanmoins compétente – qui risquerait moins d'effaroucher leurs hôtes. Ils opérèrent une reconnaissance rapide du périmètre sans repérer quoi que ce soit de particulièrement alarmant... ou du moins rien de plus que ce que l'on était en droit de s'attendre à trouver en lisière d'une zone de guerre.

L'immeuble où vivait la personne d'intérêt du jour était relativement intact, bien que couvert de poussière en provenance d'habitations moins chanceuses. Les fenêtres aux carreaux brisés avaient été obstruées de l'intérieur par un assemblage de plaques de tôle et de planches de bois, maigre protection qui en cas de réel danger pourrait poser autant de problèmes qu'elle n'en résoudrait... Il ne fallait pas être trop dur avec ces gens, se corrigea-t-il, personne ne devrait avoir à apprendre les avantages et les inconvénients de fortifier sa maison.

Après avoir rappelé à ses subalternes de bien dissimuler leurs armes, il toqua fermement à la porte. Il ne fallut pas longtemps pour qu'une voix méfiante lui enjoigne de s'identifier : sans doute le père, Rashid.

« Je suis Kardaïev, mon collègue a annoncé ma visite. »

Le battant s'entrebâilla pour révéler un œil suspicieux qui inspecta tour à tour chacun des soldats. Voyant qu'aucun d'eux ne portait l'uniforme de l'armée syrienne ni la tenue d'un combattant rebelle, son propriétaire ouvrit finalement l'entrée de la demeure, jetant un regard rapide de chaque côté de la rue avant de finalement les inviter à entrer. Une simple porte n'arrêterait jamais un attaquant déterminé, pas plus que le fusil que le maître des lieux serrait dans sa poigne crispée – le colonel prit note de la position incorrecte des mains, l'homme risquait surtout de voir le canon de son arme le frapper au visage du fait du recul – mais avec un éveillé parmi eux, les habitants avaient de bonnes raisons de se montrer un peu plus confiants que leurs voisins.

Le jeune homme qu'ils étaient venus chercher, Hamid Bakr, seize ans, était l'aîné de trois enfants. Son petit frère Ziad avait douze ans, sa sœur Leila n'en avait que quatre. Ses parents Rashid et Samara avaient tout perdu à cause de la guerre qui les avait séparés du reste de leur famille, leur avait pris leur gagne-pain et plus récemment leur maison – celle dans laquelle ils se trouvaient actuellement leur avait « généreusement » été octroyée par l'armée, ses véritables propriétaires ayant fui Alep depuis longtemps. Les Agences ne connaissaient pas les circonstances exactes mais c'était suite à ce dernier incident que les capacités parapsychiques de l'adolescent s'étaient soudain manifestées ; en tout cas, elles n'avaient pu recueillir aucun témoignage faisant état d'une présence antérieure de telles facultés.

Le père ne perdit pas de temps en tergiversations, à peine ses invités eurent-ils pris place autour à une petite table qu'il entra dans le vif du sujet : « Alors, si vous me disiez qui vous êtes et ce que vous voulez à mon fils ? »

« Nous travaillons pour le Haut Commissariat pour la Gestion des Crises Extraordinaires de l'ONU mais c'est le Groupement International pour le Développement des Nouvelles Sciences qui nous envoie. » répliqua-t-il sans la moindre fausse note. La première de ces deux institutions était une création des Nations Unies dédiée à l'amortissement de l'impact des actions des éveillés et entités théopotentes sur le monde en organisant la coopération d'innombrables acteurs : son domaine de compétence était très large, allant de la coordination de politiques économiques et financières en lien avec les gouvernements, le FMI, la Banque Mondiale et l'OMC à la gestion des crises sanitaires et alimentaires en passant bien sûr par le secteur qui les intéressait le plus, celui du maintien de l'ordre international. La seconde était une association de plusieurs dizaines d'universités cherchant à rassembler des éveillés pour les étudier, sans grand succès. L'une comme l'autre étaient secrètement noyautées par les Agences et notoirement inoffensives pour les séides des différentes factions éveillées. « Mais je suis sûr que celui qui a pris contact avec vous vous a déjà dit qui nous sommes. »

« Nous avons un peu de mal à suivre l'actualité internationale, d'ici... » répondit Rashid, non sans sarcasme. Comme pour ponctuer ses mots, l'écho d'une explosion se fit entendre dans le lointain. « Et même quand nous y avons accès, apprendre précisément qui fait quoi à l'ONU pour empêcher que tout se casse la figure après ce qu'a fait Poséidon ne fait pas partie des priorités. »

Tout à fait compréhensible. L'homme fit un geste et son fils aîné se détacha du reste de la famille pour venir s'asseoir à ses côtés. Hamid examina les soldats en adoptant l'expression la plus neutre possible ; le colonel se demanda ce qu'il lui passait par la tête à cet instant... Évaluait-il la menace qu'ils représentaient ? Se rappelait-il quelque interaction déplaisante avec les troupes loyalistes ? Trouvait-il les promesses qui leur avaient été transmises plus tôt trop belles pour être vraies ?

« Vous dites que vous pouvez m'emmener loin d'ici. »

« Oui, nous pouvons vous faire sortir du pays, toi et ta famille, et vous emmener où bon vous semblera. Royaume-Uni, Allemagne, France, États-Unis... Tu n'as que l'embarras du choix, énormément de gens voudraient travailler avec toi et seraient prêts à vous accueillir, à vous loger et à vous payer. Nous nous occuperions du reste, vous obtiendriez une carte de résidents permanents dans les plus brefs délais. Tu as reçu des propositions d'Oxford, de Harvard, du MIT, tous à la recherche d'applications pour ton cosmos. » acquiesça-t-il en déposant un à un tout un assortiment de documents officiels sur la table. Une fois encore, le réseau tentaculaire des Agences avait fait des merveilles : il voyait déjà les visages des parents s'éclairer... Mais pas celui d'Hamid, qui au contraire ne fit que se renfrogner.

« Je ne peux pas partir, pas maintenant. »

Vassiliev resta impassible tandis que le père émettait un soupir à la fois résigné et consterné, que Leila s'assombrissait... Pas la moindre trace de colère ou de reproche cependant, curieux dans la situation qui était la leur. « Puis-je savoir pourquoi ? »

« La famille de son meilleur ami a été accusée de trahison et exécutée par l'armée. » l'informa amèrement Rashid. Le russe devinait qu'ils devaient avoir eu plus d'une discussion à ce sujet.

« Je dois d'abord trouver qui a fait ça, je suis fort maintenant, je n'ai plus rien à craindre d'eux ! »

Évidemment. Rien n'aurait dû être plus facile que de sortir leur cible de cette nécropole en devenir, il fallait donc bien sûr que le sort vienne leur compliquer la tâche en donnant une raison – éculée et stupide mais une raison quand même – à l'objet de leur présence de rester attaché à sa terre natale jusque sous la menace d'une pluie de bombes.
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Arnold et Vassiliev parvinrent à la maison du dénommé Hamid, où ils furent accueillis par celui qui paraissait être le père du garçon. En chemin, le métis noir avait inspecté les environs du regard et ce n'était guère joli à voir. Effectivement, la ville avait subi de sévères dégâts et rares étaient les quartiers qui avaient été épargnés par les batailles successives. Les combats étaient acharnés ainsi que de longue haleine entre les loyalistes et les rebelles, c'était un miracle qu'Alep tienne encore debout après tout ce temps. Quant à la demeure d'emprunt de la future recrue, celle-ci semblait tenir en place malgré l'intensité des affrontements. Toute la charmante famille était là : les parents, le fiston et les deux cadets. Le mercenaire adressa un grand sourire chaleureux aux gosses puis se rangea derrière son supérieur pour le laisser entamer la conversation.

Le daron affichait une mine et un ton éreintés, la guerre ne l'avait pas épargné, c'était le moins que l'on puisse dire. Arnold pouvait clairement voir qu'il en avait ras-le-bol de vivre dans un endroit pareil, surtout avec toute sa famille à protéger d'une mort imminente. Il fallait vraiment que ces gens soient fous pour décliner leur offre dans une telle situation, même si l'agence comptait transformer leur gamin en arme humaine. Le chef de famille invita alors son fils à se joindre à la discussion, histoire qu'ils sachent ce qu'il pensait de cette affaire. Contre toute attente, la réponse de l'intéressé fut un refus cinglant.

Le mercenaire, au premier abord éberlué par la réplique d'Hamid, réfléchit à la situation et appréhenda son état d'esprit. Ayant lui-même éprouvé ce désir ardent de vengeance, Arnold savait ce que traversait le jeune homme, mais aussi qu'il risquait de commettre une terrible erreur. Sa fougue était remarquable, mais il était encore trop vert pour saisir à quel point ce monde était cruel et que ses ennemis pouvaient se montrer bien plus redoutables qu'il ne l'imaginait. Le métis secoua ainsi la tête de réprobation et s'installa à son tour confortablement dans un siège, juste en face de l'adolescent. Il se massa alors les yeux, inspira profondément puis joignit ses mains, avant de finalement se décider à raisonner le gosse.

"Bon, donc si je pige bien tu veux rester ici le temps de maraver les enculés qui ont buté la famille de ton copain ?" commença-t-il d'une voix fatiguée. "Le problème my boy, c'est que tes vieux ne voudront certainement pas se barrer en te laissant derrière. Ça veut dire que si tu restes ici, tes parents aussi. Tu vois où je veux en venir, kiddo ?"

Après un reniflement sonore, le mercenaire fit une pause afin que son interlocuteur digère l'information. Le fracas produit par les combats au loin était audible, un mélange lugubre d'explosions et de grondements semblables à ceux d'un ciel orageux. Ceci étant, il reprit calmement la conversation, du moins autant que son éloquence le lui permettait :

"Tu vois my boy, je ne sais pas à quel point tu es costaud, mais tu ne peux pas être partout à la fois. Imaginons que tu ailles défoncer la gueule des autres bâtards, that's nice... Le truc c'est que tu ne seras pas là pour veiller sur ta famille pendant ce temps, am I right ? Pour être franc avec toi, il y a de grosses chances qu'elle se fasse égorger ou bombarder en ton absence. En voulant venger tes morts, tu risques d'avoir à en pleurer encore plus, et ce n'est sûrement pas ce que tu souhaites."

Arnold se remémora les émotions qui l'avaient traversé lorsque lui et son escadron avaient perdu Lootah au cours de la défense de Svalbard. Le chagrin et la haine lui avaient secoué les tripes durant ce tragique épisode... La rage avait tellement empli son cœur qu'il était prêt à massacrer les assassins de son camarade jusqu'au dernier. Néanmoins, jamais il n'avait envisagé de périr ni de mettre en danger la vie de ses compères dans cette entreprise : si le commando Kazanski devait se venger, ils le feraient en équipe et dans les règles. Se confronter à un adversaire trop fort pour eux était hors de question, il leur fallait toutes leurs chances afin d'honorer la mémoire de l'Amérindien. Hamid ne devait pas non plus se surestimer et se jeter dans une lutte perdue d'avance, aussi valait-il mieux être honnête à ce sujet.

"Et qui te dis que tu arriveras à venger la mort de ton ami et de sa famille, hein ?" demanda le mercenaire, une lueur mélancolique dans ses yeux. "Tu as beau être balèze, les connards que tu veux trucider sont plus nombreux que toi et ont un armement plus vicieux que tu ne peux le croire. Je respecte ta bravoure, mais ils se montreront sans pitié et exploiteront au maximum la moindre de tes faiblesses. Tout ce qui te restera à la fin kiddo, ce ne seront que des remords et un goût d'impuissance dans ta bouche..."

Il savait que c'était dégueulasse de lui faire la morale de la sorte alors qu'il était techniquement du côté du président syrien responsable de sa fureur, mais il n'avait guère d'autres choix de vocabulaire. Certes, Arnold était un voyou apatride et cupide, mais il jugeait quand même avoir plus de sens moral que l'enfoiré qui servait de chef d'état à ce pays dévasté. Il y avait des limites aux ignominies que lui ou William pouvaient perpétrer au nom de l'argent. Du côté de Doyle, Robert et Vitold, il ne savait pas jusqu'où ils pouvaient pousser le bouchon, mais ils n'avaient rien de monstres.

"C'est l'expérience qui parle, moi et mes potes on a perdu un copain à cause de notre imprudence..." poursuivit le métis. "Un chic type en plus, toujours à veiller sur nous silencieusement, l'air de rien. Alors je te le dis encore une fois : pense d'abord à protéger ceux que tu aimes avant de t'occuper des morts."

Il souligna ses propos en désignant du doigt les parents de l'adolescent ainsi que son petit frère et sa petite sœur, qui n'avaient probablement pas très envie de mourir dans d'atroces souffrances. Crever aussi jeune, cela ne devrait pas être normal, même à cette sombre époque. En attendant, le mercenaire espérait que Hamid se montre réceptif à ses paroles et abandonne l'idée saugrenue de jouer au héros.

Entretemps, le reste de l'escouade patrouillait à travers le périmètre urbain. Vitold et Robert étaient cachés dans un immeuble délabré, prenant soin de ne pas trop se laisser entrapercevoir à cause des fenêtres et autres ouvertures. Les diverses détonations avaient transformé les édifices en véritables gruyères, mais le duo s'était efforcé d'en choisir un pas trop endommagé. Les soldats étaient situés au sixième étage sur dix, fouillant le bâtiment de fond en comble afin de s'assurer qu'il n'y ait aucun ennemi dans le secteur. Quant à Doyle et William, ils sillonnaient les ruelles désertes, non loin de l'immeuble dans lequel étaient planqués leurs collègues. La distance entre les deux binômes faisait une trotte pour un humain normal, mais ce n'était pas leur cas grâce à leurs capacités physiques. Ils échangeaient régulièrement leurs impressions, qui ne résumaient à rien de spécial. Aucun mouvement suspect pour le moment, mais les mercenaires ne pouvaient se permettre de s'ennuyer et étaient donc constamment sur les nerfs.

Robert décida de varier un peu le sujet de leurs échanges pour s'intéresser aux négociations avec la potentielle recrue. Il s'adressa ainsi à Vitold en premier chef, bien que le canal de communication soit aussi branché avec les casques de Doyle, William et des autres éclaireurs :

"Sinon old man, tu penses qu'Arnold va s'en sortir avec le môme ? Parce que j'veux pas dire, mais je ne lui connais pas de talents de pédagogue."

"Aie confiance." répondit le Russe. "Il n'est pas un expert en la matière, mais il devrait se débrouiller. De toute façon, nous avons difficilement mieux dans nos rangs."

"C'est un mec cool, il va gérer !" affirma William dans son oreillette.

"Ouais, je pense aussi." renchérit Doyle. "Vaut mieux lui que Vitold de toute manière, imaginez un peu l'horreur !"

"Je te préviens, tu as intérêt à fermer ta grande gueule Doyle, sinon..." gronda l'intéressé, qui sentait le blondin venir à des kilomètres.

"Si Vitold, Vassiliev et Archavine étaient allés à la rencontre du gamin, ça aurait eu l'air d'un enlèvement avec pour destination le goulag ! Tu fais pas plus rassurant dans un contexte pareil !"

Le Bourreau se contenta de grommeler des injures tandis que ses partenaires rigolaient comme des baleines et ressortaient toutes les blagues les plus débiles sur l'URSS qu'ils avaient en stock. En ayant finalement assez, il diffusa un son strident dans les communicateurs et leur ordonna de se concentrer sur leur mission. Les trois loustics s'étaient calmés, mais ils allaient tôt ou tard se remettre à raconter des inepties dès que l'occasion se présenterait. Misère, la journée de travail allait encore être longue en compagnie de cette joyeuse bande de nigauds. Quoiqu'il en soit, ils avaient le mérite de ne pas se laisser abattre par la tristesse et à continuer de tracer leur route au milieu du champ de bataille permanent qu'était leur existence. Au moins n'allaient-ils pas faire défaut à Vitold en plein affrontement, c'était tout ce qu'il exigeait d'eux.

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Il fallait porter la chose au crédit d'Arnold, il savait faire preuve d'empathie – ou du moins en donner l'impression. Une commisération sans condescendance, une voix de la raison sans brusquerie aidés par un faciès éminemment sympathique. Vassiliev aurait été bien en peine d'adopter un tel comportement ; c'était ainsi, il savait se montrer très persuasif mais avait toujours été plus doué pour incarner l'autorité que la compassion. Et pourtant les louables efforts du métis restaient insuffisants : Hamid était buté, il n'en démordait pas.

« Si je pars l'occasion ne se représentera pas, je ne les retrouverai plus jamais. »

« Hamid ! » intervint le père avant que les agents ne puissent répliquer. Le colonel nota avec plaisir sa volonté de ne pas laisser son rejeton mettre en danger le reste de sa famille, tout éveillé qu'il soit. « Ils ont raison, c'est de la folie ! Écoute, je connaissais les parents de Sayid mieux que toi, ils n'auraient pas voulu que tu risques ta vie – la vie de qui que ce soit – pour quelque chose d'aussi stupide que la vengeance. »

« Stupide ?! »

La saute d'humeur du jeune homme provoqua une hausse soudaine de la température, qui redescendit presque aussitôt à la normale lorsqu'il maîtrisa son emportement. Rashid ne s'était cependant pas laissé intimider, la faute sans doute à plusieurs années passées à s'accommoder de la présence de méprisables soudards qui n'attendaient qu'une excuse pour passer leurs nerfs sur les civils qu'ils étaient censés protéger. Le russe résolut de lui venir en aide.

« Tuer leurs meurtriers ne les ramènera pas à la vie et comme l'a dit mon collègue, tu abandonnerais ta famille à son sort ce faisant. Pire, tu en ferais des cibles : si tu t'en prends à l'armée, elle vous considérera comme des rebelles et vous traitera comme tels. Elle risque même de se montrer encore plus brutale qu'avec des dissidents ordinaires, précisément à cause de tes pouvoirs. Le président ne peut pas se permettre de laisser circuler des histoires de héros s'opposant à ses exactions : il a mis ce pays à feu et à sang plutôt que de tolérer la moindre contestation de son pouvoir. Réfléchis-bien, rappelle-toi toutes les rumeurs les plus horribles que tu as pu entendre sur ce qui arrive à ses opposants. Sans vouloir rentrer dans les détails, je peux t'assurer que la plupart d'entre elles sont vraies : ceux qui s'en tirent avec une exécution sommaire ont de la chance. »

Le jeune syrien était visiblement tiraillé : d'un côté la rage dirigée contre son interlocuteur, de l'autre la culpabilité et la peur qu'il avait encore suffisamment de bon sens pour ressentir. Vassiliev se demandait s'il arrivait à garder ses capacités parapsychiques sous contrôle en ce moment ; il n'y avait pas eu de nouvelle vague de chaleur mais il ne pourrait en être sûr qu'en demandant à Arnold. L'officier jouait un jeu dangereux, il était toujours délicat de négocier avec un individu doté de telles facultés, d'autant plus lorsque ledit individu n'était pas totalement maître de ses émotions. Il fallait néanmoins continuer, jeter l'éponge si tôt n'était pas une option.

« Il y a déjà eu assez de morts Hamid, assez de souffrance. » murmura le père en posant une main sur le bras de son fils, jouant la carte de l'apaisement. « Tu ne sais même pas qui sont les coupables, qu'est-ce que tu vas faire ? Tabasser tous les soldats sur qui tu tomberas jusqu'à en trouver un qui saura ? »

« Si c'est cette approche que tu choisis, tu perdras l'effet de surprise et ça se terminera comme l'a dit Arnold. Tu n'es pas un chevalier Hamid : tu n'as pas d'armure pour te protéger, tu as des pouvoirs mais tu ne sais pas te battre avec, tu ne sais même pas si tu seras réellement capable de tuer le moment venu. » pointa le colonel, pragmatique. « À moins que tu ne décides de ne laisser aucun témoin derrière toi, mais nous en revenons au problème que je viens de citer. En aurais-tu le cran sachant que tous ces soldats ne sont pas des monstres, que la plupart d'entre eux ne méritent pas de mourir, ne font que suivre les ordres de peur de finir exactement comme la famille de ton ami ? »

Et s'il en était bel et bien capable, cela ferait de lui l'un de ces dangers publics que les Agences étaient chargées non pas de recruter mais d'éliminer, peu importe ses motivations ou ses intentions. Les émotions se succédaient et s'entremêlaient sur le visage de l'éveillé ; en cet instant, c'était le désespoir qui dominait. Et pourtant, il n'était toujours pas prêt à laisser tomber son idée ridicule, changeant de tactique pour essayer de s'éloigner de ce terrain miné : « Vous pourriez prendre ma famille avec vous, les envoyer... en France, en Angleterre, comme vous voulez ! Ils seraient en sécurité et moi je pourrais rester derrière, je vous rejoindrais ensuite ! »

Rashid fronça les sourcils devant cette tentative flagrante d'échapper à la faiblesse de ses arguments précédents. Il s'abstint toutefois de rabrouer immédiatement sa progéniture, malgré le déplaisir évident qu'il affichait à l'idée de s'enfuir en laissant un membre de sa famille derrière lui, quand bien même cette option-ci restait moins stupide que les précédentes. Difficile d'exercer son autorité paternelle sur un éveillé qui représentait également leur précieux sésame hors de ce maudit pays... L'ennui étant justement que le sésame en question était le seul élément de valeur ici. Cynique certes mais les Agences étaient dédiées aux opérations spéciales, au renseignement et à la recherche scientifique, pas aux actions humanitaires.

« Je ne crois pas que leurs employeurs soient aussi généreux, Hamid. » raisonna finalement le père, moins outragé qu'il n'aurait dû l'être en parvenant à cette conclusion. Il devait vraiment haïr la perspective de laisser qui que ce soit dans cet enfer pendant qu'on le mettait à l'abri.

« C'est malheureusement exact. » confirma Vassiliev en employant tous ses talents d'acteur pour adopter un air contrit et un ton de regret qui apparaissaient plus vrais que nature. Il fallait se montrer particulièrement diplomate en traitant ce sujet. « Alep est totalement verrouillée par l'armée, personne ne rentre et personne ne sort. Vous n'imaginez pas le nombre de ficelles qu'il nous a fallu tirer pour vous obtenir un laisser-passer, les faveurs que nous avons dû accorder en échange. » Une exagération mais la culpabilité bien employée était une arme puissante... « Si nous partons sans toi Hamid, nous n'aurons aucune garantie de pouvoir te récupérer ensuite. Si tu meurs, nos partenaires penseront que le jeu n'en valait pas la chandelle et chercheront à limiter leurs pertes : autrement dit, ils refuseront de conclure le processus et la demande d'asile pourra être rejetée. »

La colère faisait son grand retour, accompagnée de dégoût cette fois. « C'est dégueulasse. »

« Tout à fait d'accord. »

La résistance commençait à s'amenuiser, il le sentait. Hamid se tourna vers sa mère, ses frères et sa sœur, puis vers son père à ses côtés. Comprenant qu'il ne triompherait pas si aisément des arguments du colonel, le syrien obstiné en dépit de son regard de chien battu revint vers Arnold, espérant peut-être le trouver plus accommodant.

« Vous avez dit que vous étiez comme moi. Vous voulez pas venger votre ami, vous assurer que justice soit faite ? Rien que de penser que ces salauds puissent s'en tirer sans problème, je peux pas le supporter ! Ils recommenceront, sans personne pour les arrêter ! Je veux pas que d'autres se retrouvent tout seuls comme Sayid... Il y a des monstres aussi parmi les rebelles, les autres pays font rien pour nous aider alors on doit le faire nous-mêmes, c'est ça qu'ils font les chevaliers non, ils punissent les criminels, ils protègent les faibles et les innocents, ça sert à quoi d'avoir ce pouvoir sinon ?! »
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L'adolescent impétueux s'obstinait, à croire qu'il allait répéter les mêmes arguments et jérémiades en boucle. Hélas, c'était prévisible venant d'un gamin n'ayant pas acquis la maturité nécessaire pour peser les conséquences de ses choix. Arnold devait se montrer patient et le renvoyer doucement dans les cordes à chaque fois qu'il sortait une réponse déjà éprouvée, histoire qu'il comprenne progressivement l'ampleur du problème. Vassiliev et le père d'Hamid s'unirent afin de le raisonner, mais leurs paroles n'arrivaient pas à chasser ses idées folles de vengeance. Le mercenaire avait eu beau sous-entendre que la famille du garçon ne pouvait le quitter dans ces conditions, il insista pour partir seul et cru que ses parents et sa fratrie pouvaient facilement le laisser derrière. L'officier russe, fidèle à son tempérament, lui rétorqua froidement qu'ils ne pouvaient de toute manière se permettre d'embarquer sa famille sans garantie qu'il vienne avec eux. Après tout, les soldats de Firmament ne s'étaient pas déployés en Syrie afin de mener une mission humanitaire, mais bien pour recruter un Éveillé.

Hamid eut du mal à digérer la dure réalité de la situation et du travail politique effectué dans le but de le récupérer. Néanmoins, le métis sympathisait face aux tourments qui l'assaillaient et n'était pas plus heureux que lui du cours des événements. Lui aussi n'avait guère envie d'abandonner une famille innocente à son sort, surtout de jeunes enfants, mais il était surtout ici pour gagner de l'argent. Même si cela l'affectait sévèrement, quand quelqu'un mourrait, il fallait s'efforcer de tourner la page et d'avancer vers l'avenir. Arnold avait certes été consumé par sa rancœur lors du décès de Lootah, mais il avait aussi conscience d'être en possession des moyens militaires appropriés pour mener sa vendetta. Jamais il ne se serait jeté sur les troupes de Phénix sans la certitude d'avoir toutes ses chances et son équipe à ses côtés. Certains diraient que c'était lâche et opportuniste de sa part, mais c'était à sa connaissance la seule manière de survivre en ce bas monde toute en conservant une once d'humanité.

Acculé, le jeune syrien tenta vainement de persuader le mercenaire en appelant à sa sensibilité. Arnold secoua négativement la tête, le souvenir amer du discours d'Athéna prononcé à Tokyo encore en mémoire. Il opta pour la retenue sur ce sujet, mais il ne pouvait se montrer très arrangeant sur le reste. Ce n'était pourtant pas le fiel qui lui manquait à propos du Sanctuaire, sauf que le métis n'était pas là pour briser les illusions d'Hamid plus qu'elles ne l'étaient déjà.

"Tu ne m'as pas écouté on dirait..." soupira-t-il finalement. "Si tu pars affronter ces salopards, c'est ta famille que tu ne retrouveras plus. C'est ça que tu veux kiddo ? Perso, entre vivre peinard avec ma famille et poursuivre des enflures toute ma vie, je préfère la première option... Le truc con, c'est que j'ai plus de famille."

Malgré leur apparente légèreté, ces derniers mots étaient chargés d'une tristesse qu'il avait depuis longtemps acceptée. Arnold ne comptait toutefois pas s'étaler plus sur son passé, car ils n'étaient pas là pour remuer le couteau dans une vieille plaie. Peut-être l'adolescent se rendrait-il compte de la gravité du choix égoïste et suicidaire qu'il comptait faire. Cependant, il fallait plus que cela pour qu'il change d'avis, vu à quel point il était têtu et ignorant. Le mercenaire continua alors la conversation :

"Et si tu veux savoir à propos de notre pote, on a réussi à le venger... mais parce que nous avons combattu en équipe et que la mission nous le permettait ! Nous avons été super chanceux, j'veux que tu piges au moins ça. Toi par contre, t'as ni entraînement, ni frères d'armes, ni stratégie, ni équipement... Autrement dit, t'es loin d'avoir les garanties que nous avons eues."

Sentant qu'il commençait à s'énerver, le métis inspira puis expira profondément afin de se calmer. Il ne s'agirait pas de braquer le gosse inutilement, même si la méthode de la carotte et du bâton pouvait s'avérer efficace.

"Je vais être honnête avec toi : en l'état, tu n'as aucune chance de prendre ta revanche sur ces types." résuma Arnold. "Cependant, si tu viens avec nous, non seulement ta famille sera à l'abri, mais en plus tu pourras bénéficier d'une formation militaire qui te préparera à affronter tes ennemis. Tu auras des armes, des compagnons, tout ce dont tu auras besoin pour mener ton combat. Tu n'auras peut-être pas l'occasion de venger ton copain dans l'immédiat, mais tu auras toujours plus de chances que maintenant et moins à perdre. Et ne te fais pas de bile, nous avons un réseau d'information capable de surveiller les gars que tu recherches, ils ne s'envoleront pas."

Il ponctua ces paroles en adressant un clin d’œil à Hamid, dans l'espoir qu'il saisisse l'opportunité qui s'offrait à lui et sache faire preuve de patience. Le mercenaire avait conscience qu'il promettait plus que l'agence ne pouvait lui donner, mais du moment qu'ils parvenaient à ferrer le poisson, cela en valait la chandelle. En attendant, il y avait encore à discuter avec le jeune homme, aussi Arnold s'empressa-t-il d'ajouter après une courte pause :

"Tu vois où je veux en venir ? Je vais aussi te dire à quoi ton pouvoir sert à ce moment précis : protéger tes parents, ton petit frère et ta petite sœur. Tu n'es pas un super-héros, mais un humain qui doit faire de son mieux pour survivre et soutenir sa famille, et ça ne doit pas être différent pour les Chevaliers. Eux aussi sont obligés de faire des choix et ne peuvent pas sauver tout le monde... Chacun fait de son mieux de son côté, plein de gens souffrent partout, les choses ne sont faciles pour personne, même pour des gros pays comme les États-Unis."

S'il avait voulu être sincère, il aurait mentionné que les Chevaliers n'en avaient plus rien à cirer. Ces prétendus "Saints" avaient osé pardonner les Marinas pour les crimes abominables qu'ils avaient commis, sous prétexte que ces derniers étaient venus au secours des populations en détresse... En détresse à cause de qui déjà ? Le métis aurait rigolé de ce rebondissement si cela n'était pas aussi immonde de niaiserie et de mépris. Depuis le jour où il avait visionné le discours d'Athéna, il avait abandonné toute confiance en elle et son armée de bras cassés. Si cela n'en tenait qu'à lui et s'il en avait la puissance, le mercenaire aurait volontiers entrepris de sonner les cloches de cette bande d'ahuris, quitte à les étriper au passage. Cela ne ramènerait pas les victimes de Poséidon à la vie, mais cela aurait le mérite de rappeler leur devoir à ces parjures.

"Toi aussi tu ne peux pas sauver tout le monde et punir tous les méchants. En revanche, tu as actuellement le pouvoir de rendre ta famille heureuse, n'est-ce pas déjà assez, my boy ? Pense un peu au futur de ton petit frère et de ta petite sœur, ce sera toujours mieux que de penser à tuer de gens. Si tu souhaites vraiment que plus personne ne finisse seul comme Sayid, n'oublie pas que toi et les membres de ta famille sont aussi inclus dans le tas. Charité bien ordonnée commence par soi-même, comme le dit le proverbe..."

Aussi ardent et altruiste soit-il, Hamid devait apprendre à mesurer combien de chance il avait d'avoir encore sa famille à ses côtés et comprendre qu'il devait impérativement en prendre soin. Arnold aurait aimé venir en aide au pauvre Sayid, qui devait errer on ne sait où, mais il ne pouvait s'engager plus qu'il ne l'avait déjà fait. La misère de ce gosse était contagieuse : s'il persistait à l'implorer, il risquait de vouloir l'assister dans sa quête périlleuse. C'était un coup à se faire violemment réprimander par Vassiliev néanmoins, il fallait donc résister au maximum.

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Arnold n'avait commis aucune contre-performance à proprement parler mais il ferait mieux de davantage surveiller ses paroles. Vassiliev ne pouvait pas tancer son subordonné ici et maintenant de peur d'attirer l'attention sur ces indiscrétions qui, s'ils avaient de la chance, passeraient peut-être inaperçues du fait du fort contenu émotionnel de cette conversation. Le métis aurait cependant droit à un remontage de bretelles en règle au moment du débriefing de la mission : officiellement, l'organisation à laquelle ils appartenaient ne cherchait pas à constituer une armée d'éveillés et ne disposait pas non plus d'un appareil de renseignement attitré !

Hélas, ces paroles de l'américain avaient réussi à remonter quelque peu le moral du jeune syrien en lui faisant miroiter ce qu'il cherchait pour accomplir sa vengeance. Si leurs interlocuteurs demandaient des précisions, le colonel devrait éluder la question en ressortant l'excuse des faveurs accordées par quelques contacts haut placés hors de sa prétendue organisation... Pour ce qui était du renseignement du moins, ce serait plus compliqué si Hamid commençait à s'enquérir au sujet de ce fameux entraînement militaire. Ils n'étaient censés l'embarquer que dans un but purement scientifique après tout et même au cas où ils voudraient l'intégrer ensuite aux équipes de combat, la procédure standard était de maintenir les cobayes volontaires civils dans l'ignorance totale de l'existence des Agences, ce qui incluait bien évidemment le versant militaire des opérations. Il pouvait se passer des mois voire des années avant qu'un sujet d'expérience soit jugé suffisamment fiable pour se voir révéler ces informations.

Bon, tout n'était pas perdu, Arnold n'avait fait qu'appâter l'éveillé en lui disant ce qu'il voulait entendre. Les Agences employaient quantité d'excellents psychologues qui pourraient l'aider à abandonner cette ambition déraisonnable pourvu que les russes et leurs auxiliaires mercenaires arrivent à le faire sortir de ce pays sinistré...

« Une formation militaire vous dites ? Je croyais que c'étaient des universités qui proposaient de l'accueillir ? » interrogea Rashid qui, à l'inverse de son fils, n'était pas du tout rassuré. Pari raté, il allait falloir mentir comme un arracheur de dents et le métis serait dûment réprimandé en temps et en heure.

« Un effet secondaire indésirable dû au mode de fonctionnement des pouvoirs cosmiques. » parut avouer le colonel. « Leur développement impose un renforcement physique et mental qui ne peut s'accomplir qu'à la dure, l'adrénaline y joue un rôle très important. La manière la plus simple d'y parvenir sans avoir recours aux méthodes extrêmes utilisées par les différentes factions d'éveillés est de transposer un entraînement militaire intensif, qui permet également d'inculquer la discipline nécessaire au contrôle de ces capacités. »

« Quelles méthodes extrêmes ? »

« Nous n'en avons aucune idée, tout ce que nous savons c'est que les dix chevaliers de Bronze ayant participé aux Galaxian Wars d'il y a trente ans étaient les seuls survivants d'une centaine d'enfants envoyés par la Fondation Graad dans le but d'acquérir ces armures. »

La perspective d'une formation plus classique ne pouvait que bénéficier d'une comparaison avec un « curriculum » qui tuait ou estropiait 90% des candidats – si pas plus, après tout les sacrifices envoyés par Mitsumasa Kido n'étaient pas les seuls postulants à l'époque. En tout cas le père semblait reconsidérer ses appréhensions et même Hamid paraissait quelque peu refroidi par-rapport à ses propos précédents concernant les Saints. Anticipant les questions suivantes, l'officier poursuivit l'enfumage : « Il est hors de question d'enrôler votre fils dans une quelconque unité militaire sans son accord ou de le forcer à combattre qui que ce soit. Les rares éveillés qui intègrent notre programme plutôt que de rejoindre les factions divines ou de se mettre à leur compte sont bien trop précieux pour que nous risquions ainsi leurs vies ou notre partenariat avec eux ; de plus, l'incorporation de soldats éveillés est réglementée de manière très stricte par les traités internationaux. Et même si ces traités n'existaient pas, aucun État ou presque n'est assez fou pour risquer d'attirer sur lui-même l'attention des factions divines par de telles actions. Les Saints voient d'un mauvais œil l'intervention d'éveillés dans les affaires des simples mortels, sans parler de la façon dont les Marinas ou les Spectres pourraient réagir. »

En effet, le Sanctuaire refusait normalement d'intervenir dans les conflits purement humains, un message implicite que père et fils semblaient tout deux saisir et qui sapait quelque peu les grands discours de ce dernier. Il restait toutefois délicat d'équilibrer les désirs contradictoires de Rashid et ceux d'Hamid : rassurer l'un revenait trop souvent à inquiéter l'autre.

« Donc vous me dites que vous m'entraînerez mais que je ne pourrai pas me servir de ce que j'apprendrai. » résuma Hamid. « Vous continuez tous de me voir comme un simple enfant ! »

Tenace le gamin... et c'était précisément pour ça qu'on le traitait comme tel. « J'ai dit que tu ne serais pas forcé de combattre pour une armée nationale. Les règles sont différentes en matière d'opérations internationales de maintien de la paix, menées dans l'intérêt de tous sous le contrôle des Nations Unies – et moins susceptibles de provoquer l'ire de l'un ou l'autre Dieu. Si nous mobilisons nos contacts chez les Casques Bleus, à La Haye, dans les associations humanitaires et ailleurs nous pouvons effectivement garder tes cibles à l’œil et te permettre de protéger les faibles et les innocents de manière tout à fait légitime et sous la protection de tes camarades. »

Une fois qu'il serait en âge de s'engager du moins... Vassiliev résolut d'enfoncer le clou une bonne fois pour toutes, cet entêtement avait assez duré : « Tu ne m'as toujours pas l'air convaincu. Permet-moi donc de te rappeler que tu n'as pas le luxe de pouvoir rester ici jusqu'à ce qu'une occasion se présente de venger ton ami. Alep est encerclée par les forces rebelles, l'assaut se rapproche de jour en jour ; or le commandant des troupes loyalistes dans cette ville est un homme de confiance du président adepte de la politique de la terre brûlée. Il ne permettra jamais qu'Alep tombe aux mains de la rébellion, quitte à devoir la raser lui-même. Le régime a déjà employé des armes chimiques sur des civils : tes pouvoirs te permettent peut-être d'affronter les soldats mais ils ne t'aideront pas à protéger les tiens face aux bombes ou au gaz, le temps que tu te rendes compte du danger il sera déjà trop tard. »

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Grâce à la persistance des agents conjuguée à celle de son géniteur – et au spectacle de l'état de sa famille – le jeune syrien semblait enfin entendre la voix de la raison : « Je... c'est pas l'idéal mais vous avez pas tort. Je dois penser à ma famille et... et j'aurais plus de chance de voir la justice être rendue comme ça. Et puis je pourrais aider plus de gens, pas seulement Sayid... »

À la bonne heure ! L'accès de maturité – quoique mâtiné d'une certaine mauvaise foi quant à la constatation de sa propre impuissance face aux menaces pesant sur la famille de l'éveillé – avait mis longtemps à venir mais ils arrivaient au bout de leurs peines, même Rashid avait l'air de se satisfaire de cette temporisation, espérant sans doute que sa progéniture reviendrait à de meilleurs sentiments plus tard. « Je t'assure que tu fais le bon choix et que tu ne le regretteras pas. » Comment pourrait-il en être autrement quand l'alternative était une mort aussi certaine qu'horrible ?

« Quand est-ce que vous pourrez nous faire partir ? » demanda le paternel.

« Dès maintenant si vous le souhaitez, le plus tôt sera le mieux. Nous pouvons déjà vous faire gagner la partie plus abritée de la ville pendant que nos collègues préparent le vol, qu'en dites-vous ? »

Pas besoin d'y réfléchir à deux fois : maintenant que la décision était prise, Rashid et sa famille n'avaient plus qu'une hâte et c'était de quitter cet endroit. Il ne leur faudrait pas longtemps pour rassembler leurs maigres possessions...

« Kazanski, Ivanov, préparez-vous à bouger. Assurez-vous que la voie soit libre. » énonça le colonel dans son communicateur, avant de s'adresser à voix plus basse à son co-négociateur : « Quant à vous Arnold j'aurais deux mots à vous dire une fois rentrés. »
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Les agents étaient finalement parvenus à convaincre Hamid de renoncer à ses velléités suicidaires. Cependant, les propos d'Arnold semblaient avoir fortement déplu à Vassiliev, à en juger par le ton froid avec lequel il s'était adressé à lui. Il avait donc bel et bien gaffé en cherchant à appâter la recrue avec de trop larges promesses. Hélas, susciter l'attention de cette tête de mule en lui faisant miroiter de l'équipement et un entraînement militaires était tout ce qu'il avait trouvé de mieux. Le mercenaire espérait juste que son argumentaire n'allait pas plus inquiéter que cela le daron sur l'avenir de son fils et griller leur couverture. Toutefois, il pouvait toujours sauver la situation en expliquant qu'il ne faisait que raconter des salades afin d'arranger leurs affaires. Il demeurait que le métis était suffisamment habitué aux sermons de Khalil pour comprendre qu'il allait passer un mauvais quart d'heure. Dans l'appréhension, il déglutit bruyamment et hocha fébrilement la tête, avant d'aider la famille du père Rashid à emballer ses bagages.

A l'extérieur de la maison, Vitold et son escouade avaient réceptionné l'ordre de leur supérieur et se préparèrent ainsi à la manœuvre. L'adolescent avait accepté le marché, mais la partie la plus ardue de la mission allait débuter : l'acheminement vers l'avion qui les emmènerait tous loin d'Alep, en sécurité. Néanmoins, c'était plus facile à dire qu'à faire tant le chemin du retour risquait de s'annoncer dangereux, notamment à cause des terroristes qui rôdaient dans les parages. Avant d'indiquer à ses collègues la marche à suivre, le Bourreau répondit à son compatriote russe :

"Reçu cinq sur cinq. Pour l'instant aucune activité anormale dans les environs, mais nous gardons l’œil ouvert. Nous continuons de vous sécuriser la voie."

Parler d'activité anormale sur ce champ de bataille jonché de cadavres était assez hallucinant, mais c'était la situation dans laquelle ils étaient. Effectivement, la cité d'Alep abritait, en plus des troupes loyalistes et des rebelles, des éléments extrêmement problématiques qui se faisaient pour le moment désirer. Bien que les séides de PWM et d'Adonai Tsabaoth ne les aient probablement pas encore repérés, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne s'intéressent à ce groupe suspect de civils fuyant avec des militaires. Si cela se trouvait, ces lascars devaient être au courant de l'existence d'Hamid ainsi que de ses facultés cosmiques. Raison de plus pour le commando Kazanski de rester sur ses gardes, surtout afin d'éviter la tragédie survenue lors de la dernière mission.

Vitold indiqua ainsi à Doyle et William de se rendre dans la direction opposée de son binôme dans l'objectif d'encadrer la route de sortie. Les deux soldats se faufilèrent donc entre les décombres en direction d'une mosquée en ruine puis s'installèrent à l'intérieur du minaret. Pendant ce temps, l'Exécuteur et Robert changèrent discrètement d'immeuble pour se rapprocher de la position de Vassiliev et de la famille d'Hamid. A cet endroit, ils avaient une vue imprenable sur le quartier et ils mobilisèrent toute leur vigilance afin que rien n'échappe à leur regard. Bien entendu, tous prenaient garde à surveiller le pied de leur bâtiment, au cas où des petits malins essaieraient de s'infiltrer sous leur nez dans leur périmètre.

Arnold, quant à lui, écouta aussi les communications de ses partenaires et participa à leur évaluation de l'environnement dans lequel ils allaient évoluer. Il scanna l'extérieur de la maison de ses yeux vifs et jugea qu'ils pouvaient pour l'instant commencer à avancer. Tout le monde paraissait d'accord pour entamer l'évacuation, aussi le métis leva-t-il silencieusement son pouce à l'attention de Vassiliev. Il espérait juste que les affrontements n'allaient pas se déplacer ici ou que les autres organisations terroristes n'allaient pas fourrer leur nez dans leurs affaires à un moment pareil. Toutefois, il savait que ce n'était qu'un vœu pieux qui n'avait aucune chance d'être exaucé, avec leur veine habituelle...

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C'était maintenant ou jamais. D'ici deux jours, la garnison d'Alep se verrait renforcée par une division supplémentaire équipée d'armes de destructions massives, c'était ce qu'indiquaient les rapports de leurs espions dans les rangs loyalistes. Il fallait donner l'assaut sans tarder, avant que la ville ne devienne imprenable – à moins que les insurgés ne comptent sacrifier des milliers de combattants pour ne s'emparer au final que de l'étendue de cendres et de décombres que l'armée du président aurait laissé derrière elle. La plupart des autres groupes rebelles étaient déjà en train de se replier : ils se battaient pour libérer leurs compatriotes du tyran, pas pour causer leur trépas ou se faire eux-mêmes exterminer.

L'assortiment de fanatiques religieux qui composait Adonai Tsabaoth n'avait cependant aucun problème avec ces deux perspectives. Ils ne voulaient pas briser les chaînes du peuple syrien mais réaliser la prophétie de leurs livres sacrés qui prédisaient qu'une grande guerre au Proche-Orient annoncerait l'avènement du Jugement Dernier et le retour de leur Messie. Ils n'avaient pas peur de mourir, persuadés qu'ils étaient que le martyre leur ouvrirait grand les portes du Paradis – avec ou sans harem de 72 vierges en fonction du fou furieux à qui l'on posait la question. Là où les autres avaient sagement baissé les bras, Adonai Tsabaoth se lancerait à la conquête d'Alep sans la moindre considération pour les dommages collatéraux... ce qui ne voulait pas dire qu'ils allaient charger bêtement à travers une pluie de balles, ils avaient un plan.

Comme dans nombre d'autres groupes du même genre, la ferveur du leadership et ses grands discours – l'un d'eux retentissait d'ailleurs en ce moment-même, un bruit de fond adressé aux soldats assemblés pour les motiver avant l'offensive – n'étaient qu'une façade. Les membres haut placés de l'organisation faisaient volontiers quelques entorses à leurs propres règles tout en mentant sans vergogne aux troufions au nom du pragmatisme. C'était ainsi qu'ils avaient engagé le mercenaire, une décision qui aurait révolté les zélotes de base s'ils avaient été mis au courant, ce qui n'était évidemment pas le cas. Sa réputation n'était plus à faire, ils mettaient toutes les chances de leur côté.

« Nous pouvons commencer ? » s'enquit l'un des commandants tandis que son collègue à l'intérieur du camp achevait son sermon tonitruant sous les hourras de fanatiques assoiffés de sang (oups, pardon, assoiffés de gloire et pressés de démontrer la profondeur de leur foi). Friedrich interrompit le léger flot de son aura sondant le sol ; il venait de passer plus d'une heure assis, immobile et dans un silence complet à se familiariser avec le terrain avec la minutie d'un virtuose accordant son Stradivarius avant un récital. Un sourire carnassier éclaira un instant son visage et disparut lorsqu'il enfila son casque : « Tout à fait, c'est quand vous voulez. Vous avez bien préparé mon petit matériel ? »

L'officier récita l'inventaire de ce que le mercenaire lui avait demandé de réunir pendant que ce dernier terminait son harnachement, vérifiant les sangles de son armure tactique, le nombre de chargeurs et de grenades, les tubes et flasques contenant diverses substances utiles qu'il n'était pas sûr de pouvoir collecter à même le champ de bataille... Tout était parfait, exactement comme il l'avait spécifié, Adonai Tsabaoth avait décidément d'excellents sponsors. Avec ça, il devrait pouvoir accomplir sans problème sa triple mission : ouvrir une brèche dans les lignes ennemies où les terroristes pourraient s'engouffrer, semer la panique en écrasant toute résistance sur son passage pendant qu'il se dirigerait vers le cœur de la ville et enfin traquer et éliminer l'éveillé au service de l'armée syrienne dont la présence avait été repérée par les manieurs de cosmos d'Adonai Tsabaoth.

Il ne lui restait plus qu'une pièce d'équipement, une série de huit longues plaquettes de bois que lui remit son commanditaire. Il les tourna et retourna entre ses doigts avec scepticisme, remarquant la présence d'inscriptions en lettres d'or finement gravées dans le matériau ; il y reconnut du grec, du latin, de l'arabe et de l'hébreu mais fut bien incapable d'en deviner le sens. Enfin, l'important était qu'elles fassent preuve des pouvoirs tant vantés – elles pouvaient même faire office de communicateur en sus de leur fonction principale au cas où l'ennemi emploierait une forme de brouillage radio, comme quoi les fondamentalistes n'étaient pas forcément dépourvus de sens pratique. Il rangea les curieux objets dans son dos puis fit face aux huit Disciples – le nom qu'Adonai Tsabaoth donnait à ses soldats éveillés, un par plaquette dans le cas présent – qui l'accompagneraient pour sa performance du jour.

« Bien, si nous passions au bain de sang ? » confirma-t-il, extatique.

L'Enfer se déchaîna cinq minutes plus tard, un bombardement massif qui força les défenseurs syriens à s'abriter pendant que leurs ennemis traversaient le no man's land. Adonai Tsabaoth employa l'ensemble de ses pièces d'artillerie et assimilées : lance-missiles, canons et obusiers classiques, combattants munis de lance-roquettes, katiouchas capturées lors des précédentes batailles... Un déluge de feu et d'acier, de shrapnels, d'explosifs et de mixtures incendiaires s'abattit sur le front comme sur l'arrière afin de briser le moral ainsi que les lignes de communication et d'approvisionnement tandis que des écrans de fumée couvraient l'approche des terroristes – inoffensifs pour ceux qu'ils utilisaient eux-mêmes, au phosphore blanc capable de causer d'atroces brûlures chimiques pour ceux qu'ils envoyaient directement au-dessus des positions loyalistes.

Les troupes du régime réagirent rapidement, opposant leur propre tir de barrage à l'avancée des fanatiques, mais pas assez. Le temps qu'ils reçoivent à leur tour un soutien d'artillerie, Friedrich et les Disciples à sa suite, dissimulés par les fumigènes et se déplaçant à une vitesse surhumaine, étaient déjà arrivés devant leur cible, un bâtiment fortifié entouré de plusieurs lignes de barbelés et de sacs de sable qui constituait le cœur de l'appareil défensif dans ce secteur. Il était temps de tester l'effet que son nouveau matériel et ses assistants avaient sur la puissance de ses pouvoirs...

La déflagration monstrueuse qui engloutit les loyalistes jusque dans les couloirs de leur repaire lui apporta sa réponse. Il allait adorer travailler avec ces gens-là ! Hélas, il n'avait pas le loisir de s'attarder pour admirer le spectacle, la percée qu'il venait de réaliser n'était que la première étape d'un blitzkrieg bien exécuté.

« Je passe en premier, vous me suivez à au moins un pâté de maisons de distance tant que je ne vous demande pas de me rejoindre. Ne prenez aucun risque, avancez à couvert même si vous êtes cachés par les fumigènes et continuez d'alimenter les plaquettes. »

***

Archavine se raidit visiblement peu après le début de l'offensive. Il avait à peine réagi lorsque les tirs sporadiques s'étaient transformés en un pilonnage en règle et, connaissant ses spécialités, Vassiliev arriva très vite à la conclusion qu'il avait détecté une signature parapsychique. Ça ne pouvait pas plus mal tomber, il fallait donc s'y attendre ; les agents n'avaient pas de chance, c'était ainsi.

Vraiment pas de chance même : la série de chiffres envoyée par le muet au moyen de son communicateur renvoyait au dossier d'un éveillé particulier qu'il ne connaissait que trop bien. « Messieurs, votre attention s'il vous plaît : le sergent m'informe que Schneider fait partie des attaquants. »

Il n'avait pas besoin de voir les visages de ses hommes pour savoir qu'un frisson faisait son chemin dans les rangs.

« Сука Блять ! »

« Oh non, tout mais pas ça... »

« Silence ! On accélère l'évacuation : Grigori, Ivanov, Sergievsky, dégagez la voie et protégez Hamid et sa famille sans les affoler, essayez de nous trouver un chemin à l'écart de ceux empruntés par l'armée, il tentera sans doute de faire le plus de victimes possibles. Les autres, surveillez nos arrières. Ne le laissez pas vous localiser, ne le combattez pas au corps-à-corps s'il vous rattrape, ne cherchez pas refuge dans un bâtiment, derrière un mur ou autre espace confiné, n'approchez pas à moins de vingt mètres sans masque à gaz et vous être assuré de l'étanchéité de votre combinaison, n'utilisez pas d'armes à feu ou quoi que ce soit qui provoque une étincelle dans ce périmètre, ne le laissez surtout pas vous infliger ne serait-ce qu'une égratignure ! S'il vous a eu avec autre chose qu'une explosion, décrivez-moi l'attaque et je vous dirais s'il faut appliquer la procédure SB-4 ! »

Prendre ses distances et, en conjonction avec l'injection massive des drogues spéciales russes, pratiquer immédiatement l'ablation des chairs autour de la plaie, la quantité excisée dépendant de la gravité et de la profondeur de la blessure, pouvant aller jusqu'à l'amputation d'un membre. Après un instant de réflexion, il ajouta : « J'espère ne pas avoir à en arriver là mais au cas où la procédure se révélerait insuffisante, faites-le moi savoir pour que j'autorise une attaque-suicide. »
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BGM- https://www.youtube.com/watch?v=JIa8QsRe77c -BGM

Sans crier gare, une série gargantuesque de détonations traversa la ligne de front et le no man's land. Les affrontements venaient subitement de s'intensifier de façon fort inquiétante, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose : les terroristes de PWM ou d'Adonai Tsabaoth étaient entrés en action. Qui qu'ils soient, ces enfoirés n'y allaient pas à moitié pour s'emparer de la ville syrienne et ils risquaient de commettre un massacre chez les civils encore sur place. L'escadron de Vitold, à l'exception d'Arnold qui ne se trouvait pas en hauteur, contempla le carnage qui se déroulait sous ses yeux avec une grande stupeur. Au vu de la férocité et la puissance de frappe déployées par l'ennemi, la bataille qui allait s'ensuivre s'annonçait aussi homérique que celle de Svalbard. Cependant, les agents de Firmament pouvaient éviter le combat s'ils fuyaient assez rapidement avec leur nouvelle recrue et sa famille. Le Bourreau pensait que cette dernière était superflue à embarquer, mais Hamid risquait de ne se montrer guère coopératif si elle ne partait pas avec lui. Tant pis, les mercenaires devront se débrouiller avec ces boulets sur le dos puisqu'il en était ainsi.

Vassiliev communiqua ensuite une information d'importance à ses troupes, ceci à propos de la présence d'un certain Schneider dans les rangs adverses. Vitold ne savait pas qui était précisément ce mec, mais les données qu'il avait à son sujet indiquaient qu'il s'agissait d'un individu très dangereux. Ne pas pouvoir le confronter au contact et éviter les étincelles était handicapant compte tenu de l’ensemble de l’arsenal du groupe. Les options du commando Kazanski étaient donc drastiquement réduites, ce qui allait compliquer sa tâche s'il devait couvrir les arrières de ses alliés. Néanmoins, l'Exécuteur imaginait que tant que personne ne venait leur barrer la route, cela n'avait que peu d'importance.

Les mercenaires obéirent ainsi à l'ordre de Vassiliev et se déplacèrent vers les positions qui leur avaient été assignées. Arnold rejoignit évidemment le reste de son groupe au galop, son rôle de négociateur étant terminé. Dorénavant avertis de la façon dont ils devaient se mouvoir en cas d'attaque, les cinq soldats s'aventuraient dans les rues désertes d'Alep, non loin de la localisation de leur supérieur et de la recrue. Ils essayaient de se cacher dans des bâtisses à proximité de rues larges et se tenaient près des fenêtres afin d'éviter d'être enfermés puis circuler aisément. Si jamais le dénommé Schneider venait à se pointer et à les repérer, ils seront préparés à prendre la fuite à toute vitesse. Tout ce qui importait était de décamper avec le moins de pertes que possible, la confrontation directe relevant du dernier ressort.

Les agents faisaient donc de leur mieux pour éviter d'être remarqués et essayaient de ne pas s'enfermer dans un coin. Chacun d'eux réfléchissait à une tactique à employer au cas où ils se feraient attraper et les échangeaient à leurs collègues. La tension qui pesait sur l'escouade de Vitold était palpable et ils s'efforçaient de rester sereins malgré la crainte que leur inspirait l'ennemi. Seul le Russe était plutôt tranquille, bien qu'il sache pertinemment qu'il ne pouvait se permettre de sous-estimer ses adversaires. En dépit du faible niveau des Éveillés réunis sous sa bannière, son entraînement récent au sein de l'organisation avait eu le mérite d'aiguiser ses sens. Quant à Arnold, il était déterminé à mettre en sûreté l'adolescent et sa famille, et ce n'était pas une bande d'illuminés qui allait l'en empêcher. Certes, il était aussi angoissé par la menace qui se profilait, mais il était prêt à surmonter sa peur afin d'atteindre son objectif !

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Les loyalistes avaient plus de répondant que prévu ; tant mieux, une facilité excessive rendrait le massacre ennuyeux, et cela n'irait pas du tout ! Friedrich avançait en zigzag grâce à de courtes utilisations de sa vitesse surhumaine pour déjouer snipers et tireurs ennemis : plutôt que de s'échiner à viser une cible qui ne serait déjà plus au même endroit le temps que leur doigt appuie sur la gâchette, ils avaient choisi d'arroser la rue au hasard en comptant sur la probabilité que quelques balles parmi les centaines ainsi éjectées finiraient bien par toucher. Pas une mauvaise tactique vu leur nombre – il y avait des soldats postés au niveau du sol derrière trois rangées de sacs de sable, d'autres aux fenêtres et même quelques-uns sur les toits – mais toujours insuffisante. Note passable pour l'effort.

« Commandant, un obus un phosphore au-dessus de ma position je vous prie. Merci beaucoup. »

Le temps que l'officier transmette sa demande à un artilleur, le mercenaire redirigea son pouvoir et le sens particulier qui l'accompagnait vers le haut. Son colis arriva quelques secondes plus tard : il perçut l'instant précis où l'enveloppe métallique céda pour libérer son chargement. Son cosmos s'insinua dans les cristaux, les empêchant de réagir avec l'air, et divisa le nuage en lances poudreuses qu'il dirigea vers chacun des soldats ; maintenant le phosphore avait son autorisation pour réagir !

Ses cibles hurlèrent lorsque la substance les transforma en torches, les suffoqua en dévorant tout l'oxygène à proximité, puis se changea en un second composé qui absorba l'eau contenue dans leurs corps. L'acide phosphorique obtenu par cette dernière réaction était loin d'être le plus corrosif qui soit mais il n'avait guère besoin de l'être, après tout la déshydratation rendait déjà les tissus vivants encore plus inflammables et – s'ils arrivaient par miracle à survivre à l'incinération – l'empoisonnement aux autres résidus de son pnictogène favori ne pardonnait pas.

Il dépassa en chantonnant ce qu'il restait de ses ennemis brûlés vifs. Certains remuaient encore mais, ne voulant pas gâcher ses balles ou ralentir sa progression, il les laissa aux bons soins des Disciples qui suivaient à la distance prescrite, achevant d'exterminer les escouades décimées par son passage, ceux qui avaient cru pouvoir s'enfuir à son approche ou le prendre à revers. Non qu'il ait besoin de qui que ce soit pour surveiller ses arrières mais il n'allait pas refuser de l'aide quand on lui en proposait. Il écouta d'une oreille distraite les rapports qu'on lui faisait tout en continuant d'éliminer toute opposition rencontrée sur le chemin, variant les plaisirs en ayant recours à différentes techniques de son arsenal cosmique. Des soldats téméraires qui s'étaient rués sur lui comme des barbares furent empalés par une volée de longues aiguilles minérales qui explosèrent à l'intérieur de leur organisme, puisque conçues pour se briser en pénétrant leurs cibles, mettant ainsi en contact deux substances qui réagissaient violemment entre elles. Un groupe qui s'était retranché à l'intérieur d'un bâtiment fut enseveli lorsqu'il détruisit les murs porteurs d'une impulsion cosmique – il n'aimait pas se répéter avant d'avoir suffisamment joué avec le reste de son répertoire et la simplicité avait parfois du bon. Un autre lui colla aux basques en passant furtivement d'une maison à l'autre, espérant tromper sa vigilance et lui faire sauter la cervelle par surprise, il repéra sans peine leur présence et les laissa faire tant qu'ils ne décidaient pas de passer à l'action ; leurs projets connurent une fin abrupte lorsqu'ils furent saisis de quintes de toux bientôt accompagnées de crachements de sang ; une fois qu'ils se furent effondrés, il les abandonna à une mort à petit feu avec leurs poumons déchirés de l'intérieur.

Enfin il atteignit les quartiers qui n'avaient pas encore été évacués avant le début du bombardement. Voilà qui devrait être intéressant : l'armée régulière se battrait-elle avec plus de vigueur et de roublardise en tentant désespérément de défendre la population – certains de ses hommes devaient bien avoir de la famille à Alep, non ? – ou aurait-il droit à un ramassis d'immondes couards rejetant leurs responsabilités pour sauver leur peau ?

« Réponse B apparemment... » remarqua-t-il en se réfugiant calmement contre un mur pour échapper aux rafales des péons qui l'attendaient au coin de l'édifice. Derrière les tireurs, une paire de leurs camarades braquait ses armes sur plusieurs familles de civils en pleurs, agenouillés avec les mains sur la tête.

« Plus un pas, espèce de monstre ! On a des otages et on les tuera si t'avances ! »

Allons bon. C'était l'armée qui était censée servir de bouclier aux civils normalement, pas l'inverse. Mauvais calcul cela dit : il n'en avait strictement rien à faire !

« Que diraient mes employeurs s'ils vous voyaient... ah oui je sais. Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! »

Il déversa son énergie dans le béton, la transmit à travers le matériau jusqu'au côté du bâtiment où se trouvaient ses futures victimes, puis s'attela à sa décomposition. Les légendes racontaient que les chevaliers avaient le pouvoir de briser les atomes ; il se contenterait pour l'instant de celui de briser la matrice minérale, merci bien. Le ciment classique incorporait environ 7% d'alumine, le réarranger au niveau microscopique pour en expulser les précieuses molécules tout en séparant les deux corps purs qui les constituaient était un jeu d'enfant, surtout avec le surcroît de puissance apporté par son alliance avec Adonai Tsabaoth. Les atomes d'oxygène se combinaient aussitôt en dioxygène qui échappait à son contrôle sous cette forme gazeuse si différente de ses chères structures cristallines mais ce n'était pas un problème tant que l'air en était saturé et mélangé avec le bon ratio de poussières d'aluminium en suspension. Satisfait, Friedrich attrapa un fragment de bois qui traînait par terre entre deux doigts et le brandit au-delà de l'angle du mur : comme prévu, les militaires aux nerfs en pelote tirèrent dessus sans se poser de questions... et activèrent ainsi la combustion-éclair de l'atmosphère qui les entourait, transformée en bombe par le mercenaire. Une détonation qui fit trembler le sol et secoua plaisamment les tripes de son instigateur plus tard et le silence se fit. Il aurait pu s'occuper lui-même de la mise à feu, cependant il y avait quelque chose de poétique à faire de ces âmes égarées les artisans de leur propre destruction.

Il reprit gaiement sa route. De son point de vue, il venait même de rendre service à l'ensemble des concernés, abrégeant le supplice des innocents et faisant en sorte que les soldats – et l'armée à laquelle ils appartenaient, à supposer qu'elle se formalise encore de ces choses-là – n'aient pas à souffrir trop longtemps de leur déshonneur.

***

« Schneider est un géokinésiste avec un cerveau, extrêmement dangereux. » expliqua Vassiliev en prenant position dans la formation déployée par l'équipe Kazanski aux côtés d'Archavine. Ces derniers avaient beau s'être illustrés à Svalbard, ils n'avaient de toute évidence pas eu le temps de se familiariser avec toutes les connaissances requises de la part d'agents plus expérimentés, or ils auraient besoin de savoir très exactement ce à quoi ils avaient affaire pour négocier cette complication d'envergure. « Il a plus d'une corde à son arc : il ne se contente pas de manipuler son élément à grande échelle, il a élevé sa réorganisation chimique au rang d'art et est passé maître en utilisation des poussières. Il a triomphé de nombreux pyrokinésistes en leur faisant exploser leurs propres techniques à la figure. C'est un assassin spécialiste de la terreur et de l'élimination des cibles les mieux protégées qui, lorsqu'il ne fait pas dans le meurtre de masse, s'assure que ses proies et ceux qui lui barrent la route ne survivent pas à la confrontation en intégrant des poisons incurables à ses attaques. »

Très peu de personnes lui avaient échappé, une blessure en apparence bénigne suffisait à condamner ses adversaires au trépas. On faisait appel à lui lorsqu'on voulait faire passer un message ou que toute les autres tentatives avaient échoué. Le russe peignait un sombre tableau – nécessaire pour que ses subordonnés réalisent la gravité de leur situation – mais il pensait les avoir assez avertis, il pouvait maintenant ajouter un peu de contraste.

« Nous avons toutefois un avantage sur lui : il ne participe qu'à des opérations coup de poing et ne s'attarde jamais dans un même endroit, il n'a aucune envie de voir les Saints débarquer et lui régler son compte. Si nous parvenons à l'éviter ou à le ralentir pour une certaine durée, il se repliera tout seul. Alors ne vous focalisez pas sur son élimination mais sur votre sécurité, le temps est notre allié. »

Mais malheureusement l'ennemi était aussi dans leurs propres rangs : le sergent tiqua et se retourna lentement, en direction de leurs protégés. Le colonel sut avant-même qu'Ivanov ne le contacte par radio qu'une de ses pires craintes venait d'être confirmée.

« Mon colonel, je suis désolé ! On a dit et répété au gamin qu'il ne devait surtout pas le faire mais... »

« Mais il n'a pas pu se retenir, il a vu tout le monde avoir peur et décamper, entendu les explosions, vu les soldats et il a fait enfler son énergie. N'est-ce pas ? »

« Exactement. » admit son subalterne, penaud. Maudits soient les réflexes épidermiques et les gens incapables de contrôler leurs émotions. « Gardez vos excuses et accélérez le pas. Messieurs, notre client vient de saboter tous nos efforts visant à les sauver lui et sa famille, préparez-vous au pire. Et après on se demande pourquoi je déteste les enfants... »

En tout cas cet incident le confortait dans sa décision de ne pas faire primer la réussite de la mission sur les vies de ses subordonnés. S'il se retrouvait à devoir placer les deux dans la balance, le choix serait vite fait et tant pis pour la supériorité morale.

***

Son visage se fendit d'un rictus de pure joie sadique. Enfin une proie digne de ce nom entrait en scène ! Le flamboiement cosmique qu'il avait détecté n'avait duré qu'une seconde ou deux mais c'était bien assez pour lui permettre de s'orienter. Il prévint ses Disciples – cela faisait-il de lui un prophète ? – et se mit en chasse avec un enthousiasme débordant. Une énième coterie de militaires le repéra et se lança à ses trousses mais l'éradication des sous-fifres venait d'être supplantée sur sa liste des priorités. Il n'avait plus envie de ces amuse-gueules.

« Je n'ai pas de temps à perdre avec vous. » déclara-t-il, glacial, sans même les gratifier d'un regard.

Le sol dans cette section de la ville n'était pas goudronné ; même s'il l'avait été, les bombardements auraient pulvérisé l'asphalte et mis la terre à nu. Aidé de ses pouvoirs amplifiés, il accéda aux ressources qui l'intéressaient, isolant sodium et potassium – respectivement sixième et septième éléments les plus abondants de la croûte terrestre, dont ils fournissaient à eux deux approximativement 5% de la composition ; autrement dit, il n'aurait aucun mal à en extraire quelques dizaines voire centaines de kilogrammes à partir d'une grosse poignée de mètres cubes de terre –, les libérant de leurs liens atomiques et les faisant remonter en quatrième vitesse à la surface, produisant ce faisant la chaleur nécessaire pour leur passage sous forme gazeuse. De nouvelles liaisons chimiques se créèrent spontanément et, sans s'être arrêté un seul instant pendant l'opération, il laissa les vapeurs caustiques ainsi générées faire leur effet sur ses poursuivants ; ça ne les tuerait peut-être pas mais les éveillés fanatiques pouvaient toujours nettoyer derrière lui.

Il lui faudrait se montrer plus précautionneux s'il devait affronter un autre manieur de cosmos, surtout si celui-ci – ou celle-ci, ne soyons pas misogynes ; le pouvoir, lui, ne l'était pas – était entouré de troupes d'élites. Une unité de choc que le régime gardait en réserve pour contrer les insurgés et les terroristes, ce ne serait guère surprenant. Il étendit son aura autour de lui, collecta la vaste quantité de poussières à sa disposition dans cet environnement ravagé et se retrouva bientôt masqué par un épais tourbillon minéral, une tempête de sable artificielle. Il avança en affûtant ses sens à leur extrême limite, tirant du sol aiguille après aiguille, toutes plus acérées les unes que les autres, qui vinrent chacune prendre leur place dans une ronde mortelle orbitant autour de son corps.
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HRP- En fait Hamid ne s'était pas barré, j'ai surinterprété. mr Red le retour -HRP

Vassiliev, après avoir rejoint Vitold et ses camarades, les renseigna sur le dénommé Schneider et sur ses capacités. Manifestement, ce gaillard était aussi dangereux que ne le laissait présumer la crainte qu'il inspirait aux autres mercenaires. Il était du genre habile en plus de cela, ce qui expliquait pourquoi le combattre avec l'arsenal qu'ils possédaient était risqué. La géokinésie et l'utilisation judicieuse de certains atomes ou molécules pouvait se révéler en effet fort redoutable sur un champ de bataille. Histoire de parachever ce sombre tableau, le Bourreau s'enquit d'un autre détail auprès de son compatriote et supérieur :

"Schneider se situe à quel niveau d'après nos informations, Mon Colonel ?"

Cependant, personne n'eut le loisir de dispenser ni de recevoir une explication, car une mauvaise nouvelle venait de tomber : Hamid avait grillé leur position en émettant son cosmos. L'annonce estomaqua l'ensemble du commando, qui maudissait intérieurement le sale morveux pour s'être excité au pire moment. Connaissant cette tête de mule, Arnold savait qu'elle avait songé à se jeter au combat afin de protéger la ville des envahisseurs. Mais quel abruti sérieusement, il ne pouvait pas trouver mieux pour emmerder l'agence et sa famille ! Furieux, Vitold était d'avis à laisser ce petit imbécile crever ici, mais faire ce choix ne serait guère satisfaisant. Il serait bien trop facile d'abandonner le but de leur mission pour sauver leur peau, surtout la sienne. En attendant, il fallait se grouiller afin d'éviter de tomber nez à nez avec Schneider et ses acolytes.

L'Exécuteur invita ses compères à redoubler de vigilance et à se magner la rondelle, les terroristes menaçant de leur tomber sur le râble à n'importe quel instant. Les cinq mercenaires courraient dans les rues d'Alep, évitant autant que possible de s'enfermer dans un édifice. Jouer à cache-cache n'était pas la plus grande priorité, sachant qu'ils devaient circuler avec célérité au milieu des ruines. Le géokinésiste adverse, s'il détectait les soldats de Firmament à l'intérieur d'un bâtiment, risquait d'utiliser les minéraux dont l'architecture était constituée pour les écraser. Finir écrabouillés comme des cafards n'était pas une option pour eux, aussi allaient-ils privilégier le plein air et la mobilité.

La panique s'étant tassée suite à l'annonce de la bourde de la jeune recrue, Le Bourreau continua d'interroger Vassiliev :

"Les conneries du gamin mises de côté, connaissons-nous aussi l'identité précise du groupuscule qui accompagne Schneider ?"

S'il ne s'agissait que d'une des deux organisations terroristes sur place, c'est-à-dire Adonai Tsabaoth et PWM, ils pouvaient éventuellement se renseigner sur leurs tactiques de combat. La moindre information pouvait s'avérer cruciale dans l'affrontement qui se profilait. Si Vitold et son escouade pouvaient élaborer un plan défensif au cas où l'ennemi viendrait à les rejoindre, ils pourraient augmenter leurs chances de survivre et de fuir ce bourbier.

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Maintenant que l'objet de leur mission avait grillé leurs chances de quitter Alep sans croiser Schneider sur le chemin, il fallait se préparer à une confrontation imminente. Le colonel avait bien fait de demeurer avec l'arrière-garde, même s'il restait quelque peu en retrait afin de conserver un minimum de tranquillité d'esprit – il n'était guère aisé de commander un escadron tout en courant comme un dératé pour éviter les explosions. Avait-il inconsciemment anticipé le problème ? Très probable, à de rares exceptions-près les missions à l'importance justifiant qu'on y affecte des soldats éveillés avaient une fâcheuse tendance à dérailler de la pire manière possible et imaginable.

« Niveau 3, tranche supérieure. » répondit-il à la question de Kazanski tout en suivant les mercenaires dans le dédale des ruelles et en s'affairant avec le système de partage d'informations. Ils avaient besoin d'une carte mise à jour en temps réel, les bombardements ayant changé – et continuant de changer – la topographie du champ de bataille. On ne pouvait pas compter sur un avion pour obtenir une vue aérienne, il fallait donc passer par un satellite-espion... voilà, connexion établie. Il apprécierait également de garder un œil sur la position des troupes loyalistes ; heureusement elles utilisaient un matériel russe, y compris pour le système informatique et de communication, les agents pourraient donc facilement intercepter tous les renseignements nécessaires grâce aux backdoors installées par ces fournisseurs – les bonnes vieilles habitudes persistaient pour une raison. Satisfait en voyant les icônes colorées se surimposer à la carte sur son écran, il entreprit de donner un point de comparaison à ses hommes. « À peu près l'équivalent de Rutherford en matière de puissance parapsychique pure, ses techniques sont pour la plupart beaucoup plus lentes – si l'on peut dire ça comme ça – mais plus diversifiées et bien plus dévastatrices pour compenser. »

Leurs combinaisons devraient au moins les protéger des flammes et des attaques chimiques tant qu'elles restaient en bon état, c'était déjà ça. Son compatriote avait toutefois raison de s'enquérir de l'identité des employeurs de leur ennemi, cet élément pouvait complètement redéfinir les termes du combat et c'était précisément afin d'en avoir le cœur net que Vassiliev – avec l'aide des opérateurs du QG, la tâche étant trop vaste pour une seule personne – se tenait à l'affût des communications de l'armée régulière.

« Si l'on se fie aux « Dieu est grand ! » beuglés à tue-tête, je dirais que ce sont des fondamentalistes. Hélas nos amis syriens sont trop occupés à essayer de ne pas se faire massacrer pour nous dire s'ils arborent des symboles hébraïques et chrétiens en plus des islamiques ; dans le doute, considérons que c'est Adonai Tsabaoth. »

Procédure standard là encore, toujours se baser sur le scénario le plus pessimiste. Ce groupe-ci était constitué d'extrémistes des trois grands monothéismes ayant mis leurs différends de côté dans le but de faire triompher le Dieu Unique sur tous les autres par le fer et par le feu. Des gens charmants qui en plus des tactiques usuelles du terrorisme religieux disposaient de leur propre contingent d'éveillés, peu nombreux et de bas niveau certes mais bien équipés, financés et remarquablement zélés. Et à en croire les taupes de l'Agence française, ils avaient trouvé le moyen de donner un sens très littéral à l'expression « un pour tous, tous pour un ».

« Réévaluons la menace à la hausse. » conclut-il. Il était plus que temps : Archavine réagit à nouveau et quelques secondes plus tard, son supérieur n'eut pas besoin de sixième sens pour aviser la série de déflagrations ponctuées de hurlements stridents qui se dirigeait visiblement vers eux. Selon la vue aérienne, quelque chose avançait avec la vitesse et le sillage de désolation d'une colonne blindée sur un terrain normalement trop resserré pour permettre le passage des tanks. « Il arrive, tenez-vous prêts. »

***

Toute la zone située entre la ligne de front et la mairie ainsi que le quartier général loyaliste avait été désignée « dommage collatéral acceptable ». Tant mieux, parce que Friedrich n'était pas d'humeur à se retenir en se débarrassant des obstacles à grands renforts de brasiers et d'explosions, de nuées toxiques ou corrosives, de techniques plus exotiques ou de démolition pure et simple. Les cadavres s'accumulaient par centaines sur son passage mais il n'avait toujours pas rencontré son opposé du côté de l'armée présidentielle. Qu'est-ce qui n'allait pas, est-ce qu'il avait trop peur pour se battre ? Si c'était le cas, le mercenaire n'hésiterait pas à incinérer des milliers de civils pour le faire sortir de son trou. Est-ce que les défenseurs de la ville s'étaient rendus compte qu'ils avaient déjà perdus et tentaient de sauver les meubles ? Ils n'avaient jamais brillé par leur intrépidité, même le fumet de dizaines de tonnes de chair brûlée ne leur ferait pas rebrousser chemin. Est-ce qu'ils l'attiraient dans un piège ? Voilà une option plus plaisante.

« Artilleurs ? Triple ration de fluor en standby s'il vous plaît, attendez mon signal. »

Son élément préféré, le plus réactif de tous, capable de se combiner avec n'importe quoi ou presque, y compris ce que l'on considérait d'ordinaire comme des substances chimiquement inertes. Quel dommage qu'il ne soit naturellement disponible qu'en quantité si limitée – moins de 0,03% de la masse de la croûte terrestre, soit 300 grammes par tonne, pas un si mauvais rendement pour quelqu'un avec ses pouvoirs sauf que contrairement à l'oxygène, au silicium et à l'aluminium omniprésents, il n'était pas réparti de façon homogène mais principalement concentré dans certains minéraux –, cependant ses généreux bienfaiteurs lui avaient permis de contourner le problème.

Il avait la distincte impression d'être observé maintenant qu'il mettait les pieds dans ce quartier et, à la différence de ce qu'il s'était passé avec les précédents soldats, il ne pouvait rien deviner de plus. Était-il enfin tombé sur ces fameuses troupes d'élites ? Peu de gens parvenaient à échapper ainsi à ses instincts aiguisés, voilà qui était prometteur. Toujours tapi au cœur de son maelström de sable furieux, il s'enveloppa d'une couche minérale pour créer une protection supplémentaire qui pour lui ne pesait rien, une seconde peau faite de poussières pour filtrer l'air – les masques à gaz étaient insuffisants face aux gaz mortels comme le VX, capables de traverser la peau et les vêtements, que le gouvernement syrien était assez vil et veule pour utiliser contre sa propre population –, l'isoler de la chaleur et amortir les impacts.

« Je sais que vous êtes làààààààà ! » appela-t-il d'une voix chantante qui fit déguerpir les civils à la traîne, abandonnant derrière eux leurs maigres possessions. Trop tard, ils auraient dû procéder ainsi dès le début. Et puis ce n'était pas la réponse qu'il attendait. « Si vous ne venez pas me voir, il faudra que je vous fasse venir. » Il reprit à l'attention de son communicateur : « Messieurs ? Fluor»

Trois obus de gros calibre furent tirés suivant cette instruction, remplis non pas d'explosifs mais de fluorine en poudre – fluorure de calcium, une structure minérale – et arrivèrent au-dessus de lui après un trajet de quelques secondes. Comme pour le phosphore, il rassembla son cosmos amplifié par l'adjonction de celui de ses suivants et prit le contrôle des cristaux microscopiques mais au lieu de concentrer et scinder le nuage, il s'assura de le distribuer en un compromis idéal entre taille du champ d'action et force destructrice par unité de surface. Il ne sépara l'halogène de l'alcalino-terreux qu'une fraction de seconde avant que le composé ne s'abatte sur la terre, les bâtiments, les gens ; les corps purs réagirent immédiatement et violemment. Le monde trembla sous l'onde de choc et le monde brûla : sa version de la pluie de soufre et de feu biblique – que c'était approprié ! – se nourrissait non seulement du bois, du tissu et de la chair mais également du métal, du verre et de la pierre, produisant des flammes multicolores de toute beauté dont l'éclat n'était que rehaussé par la combustion du calcium. Pas de gaspillage : la quasi-totalité des résidents du tableau périodique étaient combustibles, comburants, toxiques, corrosifs, cancérigènes ou explosifs, tout n'était qu'une histoire de présentation !

Il vit une poignée d'habitants se précipiter hors de leurs maisons, ne réalisant que trop tard qu'à l'extérieur le sol lui-même n'était plus qu'un carburant pour l'incendie. Le pyromane fronça les sourcils : ceux-là ne brûleraient pas assez vite et ruineraient l'équilibre des couleurs, ils allaient gâcher son œuvre ! La situation fut vite rectifiée au moyen d'une volée d'aiguilles de potassium qui, une fois plongées dans leurs corps, produisirent de magnifiques flammes violettes pour agrémenter le tableau.

« Alors, ne me dites pas que ça a suffi à vous tuer ?! » lança-t-il à la cantonade, espérant que ses ennemis invisibles l'entendent. Il n'aurait peut-être pas dû y aller aussi fort, il s'était laissé submerger par son enthousiasme. Cet élément-là, d'entrée de jeu... la seule chose qu'il ne consumait pas c'était les substances déjà saturées en fluor alors s'ils avaient été pris sous ce déluge ardent et à moins que quelqu'un n'ait eu l'idée saugrenue de donner des armures en téflon à ses soldats... Zut.
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Vassiliev répondit à Vitold et à son équipe en leur fournissant les informations dont ils avaient besoin pour évaluer le danger que représentaient Schneider et ses complices. Manifestement, seuls les terroristes d'Adonai Tsabaoth se trouvaient sur les lieux, du moins pour le moment. Quoiqu'il en soit, si ces tarés continuaient de tout faire exploser de la sorte, il ne resterait bientôt plus rien d'Alep. Les détonations avançaient d'ailleurs vers eux à une vitesse inquiétante, éliminant tous les obstacles qui se trouvaient sur son chemin. Ce salopard de Schneider était déterminé à les exterminer tous jusqu'au dernier et il ne tolérait pas que le moindre gravas entrave sa quête de carnage. Ses déplacements ne faisaient que s'accélérer, comme s'il savait que les agents étaient en fuite, et n'avait aucune intention de les laisser s'échapper.

La discrétion des mercenaires n'avait apparemment servi à rien, l’Éveillé de rang 3 ayant fini par les rattraper. Certes, ils étaient encore relativement éloignés de ce malade, mais ils pouvaient entendre sa voix les appeler. Le Bourreau et son escouade étaient planqués derrière des piles de cageots d'un marché de quartier délaissé, histoire de diminuer les risques au cas où une déflagration surviendrait. Ils détectèrent alors un tir de missiles semblable à celui des bonbonnes à Svalbard, ce qui n'annonçait rien de rassurant. Les soldats de Firmament devaient déguerpir illico presto, sinon ils allaient passer sous la fournaise, bien que leurs combinaisons leur permettent d'y résister.

Les projectiles ne tardèrent d'ailleurs pas à tomber, une explosion incandescente engloutissant tout le périmètre. Face à ce péril incendiaire, les mercenaires se replièrent au galop, les flammes léchant leurs protections militaires. Heureusement, le feu ne prit pas sur leurs armures grâce à sa composition spéciale, mais on ne pouvait guère en dire autant des civils qui se trouvaient encore là. La manière dont Schneider alignait les dommages collatéraux sans sourciller révulsait les agents, sauf qu'ils n'avaient pas la puissance nécessaire pour le punir de ses crimes. Pour l'instant, tout ce qu'ils pouvaient faire était courir et utiliser tous les outils à disposition afin de déstabiliser leur adversaire.

"Injectons-nous une dose de drogue stimulante les gars !" ordonna Vitold en pleine course. "Ça nous permettra d'augmenter notre célérité sans avoir à gonfler notre cosmos !"

"Pigé !" répliqua Robert. "Lançons aussi des grenades à cet enculé !"

Le commando du Russe s'administra ainsi un coup de fouet chimique dans l'organisme, ce qui eut pour effet d'aiguiser leurs sens et d'améliorer leurs performances physiques. Sans perdre une seconde, Arnold et William jetèrent respectivement une grenade aveuglante et une assourdissante dans l'objectif de les assommer, ne serait-ce que temporairement. Pour faire bonne mesure, Robert lança aussi un fumigène qui allait les désorienter encore un peu au réveil. Ceci fait, les trois larrons détalèrent comme des lapins névrosés à travers les rues d'Alep. De leur côté, les snipers utilisèrent le recul qu'ils avaient déjà sur le reste du groupe pour se placer à plus d'une quarantaine de mètres des ennemis et effectuer un tir électrique de balles perforantes. Eux aussi se barrèrent à toute allure une fois l'action terminée, soucieux de ne pas être touchés par une attaque plus vicieuse que la précédente.

"RUN FOR YOUR ASSES NIGGAS !" cria William à l'attention de ses collègues à travers les communicateurs.

Dorénavant, les mercenaires devaient faire attention à la méthode qu'ils employaient pour fuir. Premièrement, ils devaient désorienter Schneider avec leur nombre et le détourner d'Hamid et sa famille. Qu'il puisse détruire le dédale urbain ne changeait guère l'essence de cette tactique, car il ne pouvait pas pourchasser plus d'un lièvre à la fois. Deuxièmement, il leur fallait éviter de trop se déplacer en ligne droite afin de ne pas se transformer en cible à trajectoire fixe. Mais très honnêtement, les agents de Firmament espéraient que leurs compères n'allaient pas mettre trop de temps à embarquer le gamin et sa famille, car eux aussi tenaient à leur peau.

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Friedrich accueillit la riposte du commando avec un soulagement palpable : il faisait ce métier afin de repousser ses limites après tout et suivant cette perspective, il n'y avait rien de pire que des ennemis ennuyeux. Il fallait prendre garde à ne pas tomber dans l'excès inverse bien entendu, se frotter aux Saints résulterait très probablement en une défaite définitive et comme le disait l'adage, les morts ne changent pas de niveau.

La première grenade explosa futilement, le flash aveuglant en grande partie étouffé par l'épais rideau de scories, mais la seconde eut davantage d'effet. Amoindrie – et non annulée –, l'attaque sonore traversa ses défenses. Ses tympans endoloris lui arrachèrent une grimace ; il serra cependant les dents car il ne pouvait pas se permettre de s'arrêter de bouger ou de perdre sa concentration du fait de cette nuisance. Les outils de ce genre servaient à ménager une opportunité pour leurs utilisateurs, leur offrant l'occasion de battre en retraite ou d'exploiter un mouvement de vulnérabilité ; il intensifia donc son énergie en prévision de la prochaine attaque...

Son expérience ne lui avait pas fait défaut, il sentit le projectile entrer en contact avec le périmètre extérieur de sa tempête de sable, avec les minuscules grains de matière imprégnés de son cosmos, et son corps réagit à une vitesse surpassant celle de la pensée consciente – même celle d'un éveillé – en sortant d'instinct de la trajectoire. Ce réflexe conditionné lui évita une fin indigne : la balle perforante qui aurait dû lui transpercer l'estomac et réduire ses organes en bouillie se contenta de lui érafler le bras gauche... en y propageant tout de même une chaleur infernale ainsi qu'une puissante onde de choc. Un autre réflexe se déclencha instantanément face à cette blessure, une manipulation géokinétique inconsciente qui ouvrit un trou dans le sol sous ses pieds et en renforça les parois avec son aura, un bunker souterrain créé en une demie-seconde.

« Comment est-ce possible, j'étais sûr de m'être écarté à temps ?! » se demanda-t-il une fois à l'abri, examinant les dommages avec incrédulité avant de s'injecter un analgésique. Radius et cubitus cassés, brûlure au troisième degré localisée qui – un peu de chance dans son malheur – avait cautérisé ce qui aurait autrement pu être une très vilaine plaie. Ça ne devrait pas être possible, il avait développé cette technique spécialement pour combler les angles morts de son sixième sens, il pouvait normalement éviter les balles sans problème du moment qu'elles étaient tirées depuis l'extérieur du vortex et même s'il n'y parvenait pas pour une raison ou pour une autre, son armure minérale était censée bloquer aisément une attaque de ce niveau, sans compter la combinaison en kevlar en-dessous. Et il n'avait ressenti aucun cosmos avant-coureur, ce n'était donc pas l’œuvre d'un éveillé... Maintenant qu'il y repensait, il lui semblait avoir ressenti le passage d'un second projectile un instant plus tard, venant d'une toute autre direction. Une arme conventionnelle alors ? Non, se dit-il en récitant les équations correspondant aux lois de détente des gaz, aucune arme à feu ne pouvait propulser une munition à la vélocité nécessaire pour le prendre de court malgré sa propre vitesse de réaction, c'était physiquement impossible. Ce qui ne laissait au final que... l'inconnu, ce mot merveilleux entre tous !

Le rictus de souffrance se mua de nouveau en un large et joyeux sourire qui n'était que partiellement dû à l'adrénaline inondant ses veines. Ce contrat devenait de plus en plus fascinant ! Il redirigea son pouvoir à l'intérieur de son corps, dans son membre malmené ; il obtint ainsi une image détaillée des dégâts infligés à ses os puis manipula leur structure minérale pour les remettre à la bonne place et ressouder les fractures. Ils restaient fragiles et il n'avait pas pu réparer les tissus mous qui eux aussi avaient souffert : il ne faudrait pas forcer avec ce bras mais c'était toujours mieux que d'en perdre totalement l'usage pour les prochaines semaines. S'étant occupé de se remettre d'aplomb, il lui fallait à présent retrouver la trace de ces proies qui menaçaient d'inverser les rôles et de se transformer en chasseurs. Il posa ses mains à terre pour compléter ce qu'il percevait à l'aide de ses jambes, y répandit son aura et se focalisa sur ses capacités sensorielles... les vibrations avaient beau se propager bien plus rapidement dans le sol que dans l'air, il restait difficile d'isoler celles qui correspondaient aux pas de ses cibles au milieu de la cacophonie de la bataille. Difficile mais pas impossible, il avait de l'entraînement : leurs fumigènes ne suffiraient pas à les sauver !

« Mais c'est qu'ils vont me semer si je ne fais rien, les sacripants ! » s'exclama-t-il en constatant la vitesse à laquelle ils battaient en retraite. Il n'avait évidemment aucune intention de les laisser s'en tirer à si bon compte maintenant qu'il savait approximativement à quelle distance et dans quelle direction chercher : il émergea de son abri de fortune et se lança immédiatement dans une manipulation complexe... Les corps incinérés par son offensive précédente fourniraient la cendre riche en carbone qu'il entreprit d'extraire par l'entremise d'autres éléments chimiques provenant du sol tandis que l'air lui livrerait pareillement tout l'azote dont il pourrait rêver, le « nitro » dans nitroglycérine... Il n'avait jamais laissé les contraintes de son pouvoir l'arrêter auparavant, il avait toujours cherché à contourner ses insuffisances quand il ne pouvait pas tout simplement les surpasser : s'il ne pouvait pas contrôler directement une substance, il n'avait qu'à la faire réagir avec une autre qui elle était sous son contrôle ! Il concocta ainsi une sphère explosive qu'il plaça au cœur d'une seconde sphère creuse faite de milliers de dards d'obsidienne aiguisés ; il catapulta le tout au loin, par-dessus les bâtiments et jusqu'à ce qu'elle surplombe la position estimée de ses cibles. La charge détonna et précipita un déluge d'aiguilles noires en contrebas ; lorsqu'elles se brisèrent en rencontrant un obstacle, le composé emprisonné à l'intérieur explosa à son tour au contact de l'air.

La bombe à fragmentation avait moins pour fonction de tuer que de déstabiliser, ses sous-munitions n'étant ni aussi longues, ni aussi solides que ses aiguille habituelles. Elle ralentirait néanmoins ses adversaires le temps qu'il se rapproche d'eux d'une accélération supersonique, ce qu'il fit en empruntant la voie la plus courte : à travers les murs, qu'il défonça allègrement à l'aide de sa géokinésie ! Ce fut donc enveloppé d'une véritable avalanche de débris qu'il fit irruption dans une ruelle où il avisa des silhouettes en trop bonne forme pour être celles de pauvres victimes civiles impuissantes.

Poussant sa maîtrise de la poussière à son paroxysme, il étendit la portée de son tourbillon jusqu'à son extrême limite ; l'opération lui mettrait les nerfs à vif mais le jeu en vaudrait largement la chandelle s'il parvenait à détecter une nouvelle balle hypersonique ne serait-ce qu'une milliseconde plus tôt. Dans le même temps, il généra six nouvelles aiguilles – trois dans chaque main, placées dans les interstices entre ses doigts – qu'il enduisit chacune d'une couche de diméthylmercure sorti d'une de ses flasques et comprima également une grande quantité de particules virevoltantes jusqu'à former une masse presque solide.

L'industrie se servait souvent de jets d'eau sous pression pour découper des plaques d'acier et une pratique courante était de rajouter du sable dans le liquide pour augmenter l'intensité de l'abrasion. Friedrich n'avait pas d'eau mais il avait beaucoup de sable à très haute pression, chaque grain durci et modelé par son cosmos pour une capacité d'érosion optimale : il expédia ces grains innombrables en une immense lame dirigée vers deux des fuyards, ou plutôt un mur mouvant et tranchant. Peu lui importait qu'ils arrivent ou non à l'éviter, cet assaut-ci devait également servir à abattre une autre sorte de cible, une cible statique. Il lui fallait cependant d'abord s'occuper de la troisième silhouette avant que celle-ci ne saisisse l'initiative de lui tirer dans le dos, ce qu'il fit en tournant rapidement sur lui-même pour lui décocher ses aiguilles en deux volées successives.

***

Vassiliev aurait volontiers maudit Schneider jusqu'à la centième génération s'il y avait eu la moindre chance que qui ce soit veuille s'abaisser à procréer avec cette vermine. Cela ne l'aurait de toute façon guère aidé à l'aligner dans la lunette de son railgun : même avec la batterie de capteurs de sa combinaison, la nuée de poussières était trop opaque pour que le russe puisse se faire autre chose qu'une vague idée de la position du meurtrier de masse. C'était ça le problème avec lui, Schneider était un éveillé conscient de ses limites qui ne regardait pas de haut les simples mortels dépourvus de facultés parapsychique – d'accord, pas de si haut que la majorité de ses semblables plutôt – et qui, sans armure mystique pour le protéger, avait un sain respect pour le potentiel destructeur des armes à feu conventionnelles dont les projectiles restaient deux fois plus rapides que ses propres mouvements et n'avaient pas le bon goût d'être annoncés par une éruption énergétique préalable. D'où ce tourbillon qui le dérobait aux regards, brouillait sa signature parapsychique et l'avertissait lorsqu'on lui tirait dessus.

Le colonel se força à garder son calme lorsque la Partikelschwert visant Arnold et William atteignit sa cible secondaire, un haut bâtiment surplombant la ruelle, fendant le béton avec plus de facilité qu'un couteau chauffé traversant une motte de beurre. La partie supérieure de l'immeuble coulissa lentement le long de la coupure en diagonale puis de plus en plus vite pour finir par basculer et s'écraser violemment au sol, faisant trembler la terre dans tout le quartier. Il resta tout aussi impassible quand l'allemand tenta de transpercer Archavine avec ses Giftpfeile : c'était l'ouverture qu'ils attendaient !

Le colossal sergent dégoupilla une grenade explosive et esquiva in-extremis la première volée supersonique en ressentant l'énergie résiduelle imprégnant les dards – l'avantage quand on faisait face à une attaque à distance étant que même en étant beaucoup plus lent qu'elle, il restait possible de s'écarter de son chemin pour peu qu'on la voie venir à l'avance – en effectuant un mouvement complètement contre-intuitif. Bonne décision, Schneider avait envoyé sa deuxième volée en anticipant la manœuvre d'évasion la plus probable qu'aurait pu choisir son adversaire, un sale petit tour qui avait coûté la vie à l'une de leurs agents lors d'une confrontation précédente.

« Mais les choses sont différentes maintenant. Nous ne sommes plus à Arkhangelsk et Gorokhova n'est pas morte pour rien, espèce de monstre... »

Un point lumineux s'afficha sur son écran, il rectifia immédiatement sa posture et son fusil électrique fit feu automatiquement une fois pointé dans la bonne direction. Le système avait combiné les données visuelles issues d'Archavine et de Vassiliev pour trianguler l'emplacement de la cible à partir des trajectoires des aiguilles ; la même procédure avait dû être utilisée pour alerter la paire de mercenaires que Schneider avait attaqué par derrière. Le sergent reçut l'information au même moment, déploya son aura pour saper les forces de l'ennemi et propulsa sa grenade dans le nuage ; elle explosa un peu trop loin de l'allemand, sans doute interceptée par un rempart terreux érigé à la hâte mais il avait pu ressentir une brève fluctuation de son énergie. Il avait vraisemblablement échappé à la balle, ce qui ne voulait pas dire que ça ne l'avait pas secoué : il fallait en profiter pour mettre les voiles, ce que le géant fit avec célérité tout en couvrant son repli de multiples rafales de fusil d'assaut.

Vassiliev descendit quatre à quatre les marches de son perchoir : il ne fallait jamais demeurer au même endroit face à Schneider et plus on gardait ses distances, mieux l'on se portait. Ce faisant, il passa en revue les informations apportés par ses capteurs ainsi que ses connaissances théoriques bien ancrées. Il rapporta la taille du vortex à la vélocité d'une munition de railgun, calcula mentalement l'intervalle de temps séparant la détection du projectile du contact avec sa cible, compara le résultat avec les tables mathématiques, fruits de la collecte acharnée de données empiriques depuis longtemps mémorisées décrivant les relations entre le niveau d'un éveillé et ses vitesses de mouvement et de réaction... Une seule conclusion s'imposait : le mercenaire était rapide mais normalement pas à ce point, ce qui apportait du crédit à l'hypothèse de l'implication d'Adonai Tsabaoth. Ces fanatiques et leurs damnés artefacts permettant à leurs éveillés de transférer leur puissance à un allié sur le champ de bataille... même avec ses nombreuses imperfections, ce dispositif était une sacrée épine dans le pied.

« C'est très probablement Adonai Tsabaoth. » prévint-il le reste de son escadron. « Faites attention, ils peuvent constituer un réseau de partage de l'énergie entre éveillés, si vous percevez d'autres signatures parapsychiques en retrait ce sont sans doute les Disciples qui assistent Schneider ! »

Une alarme sonna dans son casque, l'informant que les capteurs des hommes les plus proches du pyromane détectaient la présence de poussières d'aluminium en grande quantité ainsi qu'un brusque accroissement de la concentration en oxygène de l'air. Le fou furieux s'apprêtait à faire sauter tout le pâté de maisons.
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BGM- https://www.youtube.com/watch?v=xZ16oS1U-Lk -BGM

Les grenades et les tirs de railgun n'eurent qu'un effet limité sur Schneider, qui semblait presque aussi imperturbable qu'un char d'assaut blindé. En plus d'avancer à une vitesse supérieure à la leur, ce monstre fendait les obstacles et les attaques des mercenaires comme du beurre. Comble de l'horreur, une pluie d'aiguilles s'abattit sur les agents de Firmament soit afin de les éliminer, soit pour les empêcher de fuir. Grâce à leurs réflexes augmentés, ils parvinrent néanmoins à esquiver l'averse qui tombait sur eux, mais ils furent tout de même ralentis et de nouveaux décombres vinrent leur barrer la route. Leur adversaire était capable d'utiliser les gravas, l'architecture et les explosions à son avantage, tandis qu'ils devaient de leur côté faire attention au moindre de ces éléments. De multiples détonations ravagèrent ainsi le décor autour d'eux, faisant du quartier un champ de ruines quasiment méconnaissable. L'escouade de Vitold se ramassa d'ailleurs des projections de débris en pleine poire, mais leurs protections et leurs corps pouvaient résister à cela.

Passablement abasourdis par cette offensive, Arnold et William furent sortis de leur confusion par un message provenant de leur casque, les alertant que l'ennemi les attaquait dans le dos. Les deux métis se jetèrent donc promptement au sol afin d'éviter la lame sableuse qui fonçait sur eux. Toutefois, l'assaut trancha en diagonale l'immeuble qui se trouvait juste à côté d'eux. L'édifice s'écroula rapidement et menaça d'aplatir sous son poids le duo de mercenaires, qui s'efforça de détaler au plus vite. Arnold, s'apercevant qu'ils n'arriveront pas se dégager de la zone d'effondrement du bâtiment à temps, propulsa William hors de ce guêpier d'un coup de pied au derrière.

"ATTENTION !" brailla ainsi le manieur de Chunjun à son camarade.

Cependant, il n’avait nullement l’intention de se sacrifier de sitôt et il dégaina ensuite son épée à résonance harmonique pour éventrer l’immeuble qui lui tombait sur le râble. Une fois à l’intérieur, il se fraya vigoureusement une issue de sortie à coups de Chunjun avant qu'il ne termine enseveli. Arnold s'extirpa brutalement du bâtiment en faisant éclater un mur en morceaux, puis beugla à William, qui se trouvait encore à proximité :

"Bordel de merde nigga', tu fous quoi ?! Faut qu'on décampe !"

Secoué par les remontrances de son compère, le manieur de Gymnot se ressaisit et s'empressa de battre en retraite avec lui. Entretemps, Vitold, Doyle et Robert avaient exploité la diversion offerte par Archavine et Vassiliev pour s'éloigner de Schneider. Sachant pertinemment qu'Arnold et William étaient à la bourre suite à leur mésaventure, les deux snipers prirent position au sommet d'un immeuble à une soixantaine de mètres, chargèrent des balles perforantes et les tirèrent ne serait-ce qu'afin de perturber leur poursuivant. Ils utilisèrent ensuite le recul produit par leurs armes pour bondir vers l'arrière et se remettre à courir à vive allure. Les agents de Firmament puisaient dans toutes leurs réserves physiques et le minimum cosmique dans l'optique de s'enfuir le plus discrètement et prestement possible. Néanmoins, même eux doutaient de leur capacité à survivre à cette force irrésistible que représentait le géokinésiste.

Le Colonel informa alors ses subordonnés qu'Adonai Tsabaoth était responsable de cette invasion et qu'ils possédaient un système leur permettant de communiquer leur énergie. Voilà pourquoi Schneider était aussi balèze comparé à Lewis et Rutherford ! Décidément, ces satanés terroristes savaient comment optimiser la puissance de frappe des Éveillés de niveau 3, les rendant aussi redoutables que des Chevaliers d'Argent. La technologie moderne n'était pas à sous-estimer : les Spectres avaient définitivement raison en soutenant que les humains étaient un danger pour la planète, voire l'univers entier ! S'ils poursuivaient leur évolution dans cette direction, la Justice Divine même ne pourrait s'opposer aux pulsions conquérantes et destructrices de l'humanité !

Un autre signal alarma les mercenaires que leur adversaire allait bientôt déclencher une déflagration à travers tout le pâté de maisons. L'Exécuteur ordonna en conséquence à ses collègues de se magner la rondelle et de sortir du périmètre de l'explosion. Comme leur vie en dépendait face à ce péril imminent, les cinq soldats sprintèrent à fond la caisse histoire de ne pas finir en charpie. Ils n'avaient récolté jusqu'ici que des hématomes et des bleus, mais s'ils se laissaient ne serait-ce qu'égratigner ou toucher par une détonation, ils étaient morts. L'intégrité de leurs combinaisons avait aussi été préservée, mais ils devaient garder l’œil ouvert devant le moindre trou laissant entrevoir leur chair et la moindre écorchure.

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Avec la géhenne qu'il venait de créer, ses adversaires devraient être plus occupés à sauver leur peau qu'à essayer de trouer la sienne. Friedrich en profita pour stabiliser sa respiration et son pouls frénétiques : ces balles hypersoniques allaient finir par le faire mourir d'une crise cardiaque si elles ne le coupaient pas d'abord en deux en cas d'impact direct. Il avait ressenti toute la puissance contenue dans ces tirs lorsque l'un des projectiles avait traversé de part en part et en ralentissant à peine un mur de béton armé imprégné de son cosmos, il ne doutait pas de ce qui arriverait s'il échouait à les éviter. Ce n'était vraiment pas passé loin ce coup-ci, l'explosion de la grenade avait perturbé son périmètre de détection et il n'en avait rétabli l'intégrité à temps pour échapper à une mort subite qu'au prix d'un effort cosmique considérable. Il n'avait même pas attendu sa reconstitution en fait, il s'était immédiatement jeté sur le côté et avait tout de même écopé d'une estafilade brûlante le long de la cuisse. Puis il avait battu en retraite en une succession de mouvements aussi rapides qu'erratiques pour dissimuler sa position et malgré le rempart de blocs de béton érigé pour couvrir les trajectoires de tir les plus probables, malgré ses tentatives pour diffuser sa signature cosmique autour de lui – il y avait des éveillés dans le tas, peut-être pas très puissants mais il ressentait les impulsions énergétiques ponctuelles –, les balles suivantes étaient passées inconfortablement près. Mais la douleur et la peur viscérale refluèrent bien vite, ramenant l'excitation et la curiosité sur le devant de la scène.

Qui étaient ces gens ? Il n'avait plus été poussé à bout depuis un moment et ces soldats maniaient un équipement peu orthodoxe. Cela compliquerait singulièrement leur élimination : s'ils avaient survécu à son offensive au fluor, il était prudent de conclure que les tenues de combat qu'il avait entrevues étaient hermétiques, ce qui réduisait ses possibilités d'attaque. Son Blitzsturm serait probablement inefficace, cette technique impressionnait toujours l'ennemi en temps normal – qui s'attendait à voir un géokinésiste conjurer la foudre ? – mais leurs combinaisons étaient sans doute isolantes et vu leur réaction impeccable face à ses attaques précédentes, ils ne se laisseraient pas distraire par le son et lumières. Quant à ses poussières, sa fierté et sa joie, qui s'infiltraient dans les voies respiratoires et sonnaient le glas du trépas de tout ennemi qui faisait l'erreur de mettre un pied sur le même champ de bataille que lui sans masque à gaz... et bien ils n'étaient manifestement pas en train de cracher leurs poumons, de se noyer dans leur propre sang ou de tenter de déloger une pâte minérale collée à leurs muqueuses qui les étouffait lentement, un échec supplémentaire.

C'était comme si... comme s'ils connaissaient déjà son style de combat. Cette perspective lui arracha un nouveau sourire maniaque ; ses tripes lui disaient qu'il avait visé juste. Il n'avait pour ainsi dire jamais recroisé la route de survivants de ses missions, ils étaient si rares ! Et ceux-ci ne s'étaient pas contentés de survivre, oh non, ils en avaient clairement tiré une leçon et s'en servaient contre lui ! C'était... incroyable, splendide, magnifique ! Quelle meilleure manière d'en apprendre plus sur ses défauts que de s'en remettre à l'avis extérieur de critiques expérimentés ?

Jamais il n'aurait pensé que ce serait dans cette ville qu'il serait forcé d'abandonner la valse sans cesse changeante de facultés qu'il utilisait pour épicer sa performance, qu'il reviendrait aux fondamentaux pour se focaliser uniquement sur l'efficacité et la létalité. Il avait déjà été agréablement surpris lorsqu'Adonai Tsabaoth lui avait permis de se surpasser en empruntant la force de ses suivants ; et dire qu'au même moment il recevait des opposants à la mesure de ce pouvoir...

« Vous voulez un coup de main, chef ? » crépita la voix d'un de ses acolytes dans l'oreillette, qui se demandait sans doute pourquoi il avait arrêté sa progression. Le mercenaire considéra la question quelques instants puis répondit par la négative. « Non, ils sont assez dangereux pour me forcer à les prendre au sérieux, même avec le surcroît d'énergie que vous m'apportez. Vous vous ferez massacrer si vous y allez, ce qui m'affaiblira également par voie de conséquence. Gardons la même stratégie et nous pourrons préserver notre force de frappe. »

Il n'avait pas besoin de les avoir en face de lui pour imaginer leur expression déconfite voire colérique ainsi que leur ego froissé. Travailler avec des fanatiques religieux n'avait pas que des avantages, ils étaient moins raisonnables que de véritables militaires... toutefois leurs supérieurs leur avaient inculqué une discipline suffisante pour qu'ils se plient à sa décision.

Première étape, éradiquer les snipers qui représentaient la menace la plus importante et dont les armes massives les handicaperaient au corps-à-corps. Et puis s'il parvenait à établir le contact visuel, il pourrait prévoir à l'avance la trajectoire des tirs en surveillant les canons. Il se précipita dans la direction d'où provenaient les dernières balles, rassemblant derechef une grande quantité de poussières d'aluminium tout en constituant de nouvelles aiguilles d'obsidienne imbibées de poison. Le principe restait valable, quelques gouttes de diméthylmercure sur la peau garantissaient une mort dans d'atroces souffrances mais ce n'était pas la toxine à l'action la plus rapide, il en rajouta donc une autre aux effets plus immédiats.

Il traversa les bâtiments à toute vitesse, toujours en zigzaguant pour compliquer la tâche des tireurs d'élite, utilisant les brefs flamboiements du cosmos de ses adversaires et les vibrations du sol pour guider ses pas. Il déboucha finalement d'une maison pour aviser une silhouette sur le point de disparaître au coin de la rue, transportant un énorme fusil. Bingo !

« Partikelschwert : Teufelsklaue. »

L'attaque était différente de la « simple » déferlante de sable, les particules métalliques ne se contentaient pas d'éroder la cible, elles s'enflammaient violemment à son contact et dans une moindre mesure par friction avec l'air. C'était une épée de feu, une explosion toute en longueur qu'il ne suffisait pas d'éviter d'un cheveu. Et cette fois il divisa la technique en deux, expédiant une lame vers le fuyard et une autre vers l'alignement d'édifices à l'opposé de sa position qui ferait une cachette parfaite pour un second sniper tentant de se servir de son camarade comme appât pour prendre l'allemand en embuscade.

Il se remit de suite à bouger avec la ferme intention de prendre sa première cible en tenaille au cas où elle aurait survécu à l'assaut initial. Cette fois Friedrich avait prévu assez d'aiguilles pour un tir dispersé couvrant une vaste zone, sa proie ne lui échapperait pas !

***

Ils n'y arriveraient jamais à ce rythme, Schneider était trop bien protégé même si le bruit des bombardements les aidait en dissimulant les détonations de leurs railguns. Ils pourraient le toucher malgré sa vitesse de réaction s'il était possible de faire feu avec le fusil électrique depuis l'intérieur de son périmètre... mais voilà, c'était impossible. S'ils étaient suffisamment près pour lui porter un coup fatal alors il était assez près pour les détecter et en faire de même : ouvrir une crevasse sous leurs pieds, faire émerger une forêt de pieux minéraux, matérialiser des aiguilles en l'air tout autour d'eux, déclencher une explosion... il n'aurait que l'embarras du choix.

Vassiliev était obligé de mobiliser tous ses talents de tacticien pour réfléchir en temps réel au placement de ses troupes, sachant que le moindre dérapage serait suivi du prompt décès d'au moins un de ses soldats. Il devait les disperser pour ne pas les laisser tous à la merci d'une même attaque mais en même temps faire en sorte qu'ils couvrent mutuellement leurs angles morts afin de ne pas être pris par surprise, le tout en tenant compte d'une topographie changeante à cause de l'enchaînement des explosions et en gardant à l'esprit la position des troupes syriennes ainsi que celle des groupes de civils... sans oublier d'éviter d'être lui-même passé au barbecue. C'était harassant, ils s'en tiraient plutôt bien pour le moment mais ils ne pourraient pas jouer la montre éternellement.

Le système de transmission parapsychique d'Adonai Tsabaoth était le facteur déterminant, le plus grand atout de l'ennemi, il fallait donc l'en priver. Contourner Schneider pour s'en prendre aux Disciples qui faisaient office de sources d'énergie vivantes les exposerait à une attaque sur leurs flancs, c'était trop risqué. Il ne restait plus qu'à viser le dispositif lui-même, et pour cela...

« Je sais que tu es là. » énonça-t-il en ouvrant un canal secret tandis qu'une rangée de bâtiments éventrés par l'épée de feu s'écroulaient en recouvrant tout d'un voile de béton pulvérisé. Il n'y avait personne à l'intérieur, le colonel savait que le pyromane n'avait réitéré son assaut précédent que pour les pousser à la faute.

« Ordres ? » interrogea la voix monocorde, confirmant ses soupçons. Il savait qu'un opérateur ordinaire n'aurait jamais pu localiser si rapidement le géokinésiste à partir de la trajectoire de ses aiguilles en ignorant qu'il prévoyait d'utiliser cette attaque. Comme quoi Big Brother avait du bon.

« Je ne peux pas participer au combat, positionner les hommes et réfléchir au moyen de faire battre Schneider en retraite en même temps. Continue de faire ce que tu as fait jusqu'à maintenant et prend le relais pour le positionnement. »

« Reçu. Permission d'imiter votre voix ? »

« Accordée. »

Une préoccupation pesante de moins. Pendant ce temps, Archavine faisait s'écrouler un mur dont les débris interceptèrent au vol les aiguilles visant Vitold, se repliait de justesse une fraction de seconde avant que le sol ne se soulève en propulsant des fragments de pierre acérés à une quinzaine de mètres à la ronde en laissant une grenade assourdissante et une fumigène derrière lui. Insuffisantes, l'officier dut beugler un avertissement à Doyle pour qu'il ne finisse pas empalé par un javelot d'obsidienne ou déchiqueté par les shrapnels lorsque rugit la substance explosive dans la hampe de l'arme. Le russe continua de courir à couvert de son propre fumigène, ne s'arrêta qu'un instant le temps de faire feu sur la position approximative de l'ennemi – que feraient-ils sans leur système de partage des données ? –, transforma le recul en roulade pour se remettre aussitôt en mouvement... trop tard pour éviter d'être jeté à terre par l'onde de choc d'une énième explosion mais les capteurs l'informèrent que sa combinaison avait tenu. Au moins le tir avait permis de dévier une nouvelle lame incandescente destinée à Robert. Le sol trembla alors que le géokinésiste détruisait les fondations d'une paire d'immeubles supplémentaire, Vassiliev s'éloigna en tentant d'oublier la douleur pendant qu'une voix qui était la sienne mais ne sortait pas de sa bouche leur enjoignait de rester baissés, sage précaution puisqu'un barrage circulaire de dards supersoniques arrosa généreusement les environs.

Un plan avait germé au cours de cet échange d'attaques et de contre-attaques, de cette série de face-à-face avec la mort. Il avait observé tout du long par le biais de ses subordonnés, détaillant le terrain après le passage du meurtrier de masse, glanant le moindre élément qui pourrait l'informer quant à sa façon de se défendre ou de riposter contre leurs attaques... Haussant la voix pour se faire entendre par-dessus le vacarme d'une colossale boule de feu menaçant d'engloutir Arnold et William – Schneider n'oubliait décidément personne dans sa distribution de cadeaux incendiaires –, le colonel dévoila leur stratégie.

« Que tout le monde prépare les grenades explosives ; Kazanski, sergent, prenez également vos tomates... » – il allait tuer l'auteur de cette abréviation un de ces jours – « … et tenez-vous prêts pour une attaque par vagues. Nous allons limiter ses mouvements avec les railguns – à vous de voir Kazanski, vous pouvez passer votre tomate à quelqu'un d'autre si vous pensez que ça marchera mieux comme ça – tout en dissipant le nuage de poussière avec les explosives. Lancez-les vite et fort ou il les dégommera en vol. Le sergent ralentira la reconstitution du nuage et vous profiterez de la brèche pour envoyer les tomates en suivant. Votre timing doit être impeccable ; un signal lumineux bleu sur vos écrans indiquera le moment du lancer pour les explosives, rouge pour les tomates... » – s'il en entendait un seul rire dans son micro, il les affecterait aux corvées de la base pendant une semaine – « … et vert pour les railguns. »

Le dispositif d'Adonai Tsabaoth était de nature ésotérique, c'était donc la meilleure chose à faire. Néanmoins... pourquoi avait-il la désagréable impression de vivre une redite des événements de Stepnogorsk ? Lui et ses hommes, éreintés et désespérés face à un ennemi apparemment invincible tandis qu'une présence froide les regardait impassiblement lutter pour leur vie, danser sur le fil du trépas à chaque seconde pour lui murmurer ensuite un peu d'espoir à l'oreille... Il repassa sur le canal secret tout en gardant un œil sur l'ouragan de violence au centre duquel se tenait Schneider ; il aurait juré qu'un rire extatique s'élevait entre les déflagrations, volées de Giftpfeile et autres secousses sismiques, bravant les attaques que les agents tentaient en retour.

« Toutes les variables sont-elles prises en compte ? »

« Mouvements et comportement de la cible, positions relatives et postures des agents, distances de tir, vitesses respectives de lancer, délai avant détonation, marges d'erreur pour chaque facteur. » confirma la voix dans l'une des phrases les plus longues qu'il l'ait jamais entendue prononcer.

« Quelque chose pour aider le sergent ? »

« Équations du Staubteufel mises à jour et transmises. »

Vassiliev prit une profonde inspiration. Il avait créé le scénario, attribué les rôles, fait circuler le script, il ne lui restait plus qu'à s'en remettre au réalisateur et à se montrer à la hauteur en tant qu'acteur. Sa vie, celles de ses hommes et bien d'autres encore en dépendaient.
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Alors qu'ils étaient pleine fuite, l'escouade de Vitold fut assaillie par un orage sorti de nulle part. Chacun de ses membres se mangea ainsi un électrochoc, mais leurs combinaisons étaient fort heureusement isolantes. Cet enfoiré de Schneider pouvait manipuler la foudre maintenant ? Première nouvelle ! L'ennemi avait plus d'un tour dans son sac et il réservait sans doute d'autres surprises aux agents de Firmament. Effectivement, deux lames incandescentes ne tardèrent pas à fuser en direction du binôme de snipers, l'une d'elles visant tout particulièrement le Bourreau. Ce dernier, les sens en alerte et à l'aide des outils de détection de son casque, parvint à esquiver le coup d'un bond spectaculaire. Néanmoins, la seconde attaque frappa un édifice et le fit s'effondrer, empêchant Doyle de s'y réfugier afin de tirer en toute discrétion. Tant pis, il lui fallait continuer à courir à travers les rues s'il ne pouvait pas se jucher sur un immeuble. Quant au Russe, il atterrit sur le toit d'un appartement et, quand il se retourna, vit qu'une myriade d'aiguilles plongeait sur lui.

"MERDE !!" s'écria-t-il avec horreur.

Couvrant ses arrières, Archavine le sauva de ce péril en dressant une barrière de débris qui intercepta les aiguilles. Sans gaspiller un centième de seconde, Vitold poursuivit sa course effrénée sur les toitures des bâtiments, le sol explosant violemment derrière lui. Vassiliev hurla à Doyle qu'il était ciblé une nouvelle offensive, ce qui lui permit d'éviter d'être perforé et déchiqueté par une sorte de lance à fragmentation. Robert, qui n'était pas en reste, avait lui aussi échappé grâce à ses supérieurs à un gigantesque coup d'épée enflammée. Le système de communication de Firmament était indéniablement performant, mais les mercenaires ne pouvaient pas placer une seule attaque à cause des assauts répétés et dévastateurs de leur adversaire. Allaient-ils vraiment mourir comme cela, sans avoir la moindre possibilité de riposter ? Dire qu'ils faisaient tout cela juste pour récupérer un gamin et sa famille, quelle mission stupide...

Malgré tout, le Colonel s'efforça d'échafauder un plan dans le but de neutraliser l'implacable Schneider. Les soldats devaient donc le doucher de grenades explosives, puis de thaumatodisruptives avant de le pilonner au canon électrique, ceci dans l'ordre et en prenant en compte les signaux colorés qui allaient être affichés.

"Reçu cinq sur cinq !" répondit l'Exécuteur.

C'était un énoncé assez simple vu ainsi, il suffisait de suivre le rythme et de faire preuve de coordination. Toutefois, même une stratégie aussi bien rodée pouvait échouer face au monstre que les agents de Firmament affrontaient. Afin de triompher d'une telle épreuve, ils devront se surpasser comme jamais. Qui aurait cru que des Éveillés de bas étage tels qu'eux auraient un jour à combattre un monstre pareil, né de l'alliance funeste entre la technologie et l'énergie cosmique ?

Quoiqu'il en soit, l'heure était enfin venue pour les mercenaires de contre-attaquer ! Vitold contacta rapidement Arnold et lui ordonna de prendre la tomate, vu qu'il n'avait pas de grenade explosive à sa disposition. Le métis accepta volontiers et attrapa la grenade que lui envoya son chef à toute vitesse. Le Russe et les trois autres larrons préparèrent ensuite leurs bombes tout en restant aussi mobiles que possible. Toute leur attention était désormais rivée sur leur antagoniste et les signaux colorés qui allaient apparaître sur leurs visières.

Quand la lumière bleu s'afficha sur les écrans, le Bourreau, Doyle, Robert et William lancèrent chacun une grenade explosive avec une puissance et une vitesse inouïes, comme si leurs bras étaient devenus des pistolets. Une bruyante déflagration s'ensuivit et ravagea l'endroit où était positionné Schneider. Les snipers en profitèrent pour charger des balles perforantes dans leurs railguns avec des gestes d'une grande célérité et d'une remarquable efficacité, tandis qu'Arnold s'apprêtait à jeter sa tomate à la figure de l'ennemi. Ce fut d'ailleurs au tour du code rouge de briller, indiquant qu'il était l'heure d'utiliser la fameuse grenade. Le métis n'eut guère besoin qu'on le rappelle à l'ordre pour s'exécuter et agit à l'instinct, telle une panthère noire se ruant sur sa proie. Il n'avait ni l'intention de périr ni d'abandonner Hamid et sa famille à leur triste sort, cette détermination lui donnant les forces nécessaires pour mener sa mission à bien. Le lancer fut impeccable : cette crevure de géokinésiste allait déguster une délicieuse tomate en pleine poire !

"EAT THIS, SUCKA' !" aboya le manieur de Chunjun d'une voix étouffée, inaudible pour Schneider à cette distance et à travers le vacarme ambiant.

La bombe provoqua une détonation d'une nature différente des précédentes, celle-ci ayant pour objectif de bloquer les pouvoirs de leur adversaire. Maintenant, c'était sur les épaules des artilleurs que la suite des opérations reposait. En attendant, Vitold ordonna à ses gars de se disperser et de courir le plus loin possible pendant que lui et Doyle se préparaient à canarder leur cible. Le signal vert fatidique leur arriva enfin et sonna le temps de l'action pour le duo de snipers. Positionnés à une intersection plus loin, ces derniers rassemblèrent tout leur courage et tirèrent avec toute la précision dont ils étaient capables. Les mercenaires prièrent pour que les projectiles parviennent à mutiler assez sévèrement le géokinésiste pour qu'il préfère s'enfuir plutôt que de poursuivre la bataille. Le cas échéant, ils espéraient que cette riposte suffira à l'abasourdir suffisamment longtemps afin qu'ils puissent se replier sans encombres.

"Non mais quelle saloperie ce mec !" pesta Doyle. "Vous pensez qu'on l'a eu ?!"

"Par principe de précaution, je dirais que non." rétorqua le Bourreau. "Assez bavardé, il faut qu'on se casse !"

Le commando Kazanski obéit à l'injonction de son chef et accéléra le pas en conséquence. Nul ne savait de quelle façon la bête de foire qui leur servait d'ennemi allait répliquer à cette contre-attaque, mais les agents de Firmament préféraient ne plus être sur les lieux quand elle recommencera à se déchaîner. Après tout, Lewis et Rutherford avaient bien continué à lutter en dépit des blessures atroces qui leur avaient été infligées par l'escouade de Vitold et Archavine. Comme ce Schneider se situait clairement au niveau supérieur en termes de maîtrise cosmique, la probabilité qu'il soit encore apte au combat était très forte.

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Leur travail d'équipe, leur vitesse de réaction et leur sûreté de jugement étaient impressionnants. Même parmi tous les éveillés qu'il avait pu affronter, peu d'adversaires pouvaient se targuer d'avoir tenu aussi longtemps face à lui et aucun n'y était parvenu sans essuyer de pertes ou de blessures bientôt mortelles à ce stade du combat. Friedrich n'aurait su dire lui-même qui avait l'avantage : d'un côté ses opposants devaient commencer à fatiguer physiquement comme mentalement et à épuiser leur stock de matériel mais de l'autre côté c'était le géokinésiste qui collectionnait les plaies, les brûlures et les os fêlés ou cassés qu'il devait faire tenir en place à l'aide de son pouvoir. Il avait certes davantage de tours dans son sac mais ils utilisaient leur arsenal limité avec beaucoup d'efficacité... impossible d'établir un pronostic. Lui qui était venu à Alep en espérant un défi, il n'était pas déçu !

Quand les agents engagèrent l'offensive décisive, l'allemand sut immédiatement ce qui l'attendait. Dès qu'il ressentit l'approche des grenades, avant même que les détonations ne soufflent son nuage de poussières, ne brouillent son périmètre défensif et que l'interférence d'un cosmos étrange l'empêche de reprendre le contrôle, il passa à l'action. Il avait bien compris qu'il ne lui suffirait pas d'ériger le mur le plus épais et le plus solide possible pour se protéger ; à la place il construisit le bouclier le plus complexe qu'il ait jamais conçu, fruit des réflexions d'un cerveau dopé à l'adrénaline en plein combat, tenant compte de tout ce qu'il avait pu observer sur l'arme la plus redoutable de ses ennemis.

Des lamelles minérales disposées en spirales concentriques sur plusieurs dizaines de couches, en introduisant des variations de densité et de solidité du matériau soigneusement calculées d'une couche à l'autre. Une structure cristalline composite orientée en biais selon un angle là aussi méticuleusement déterminé. Plusieurs strates de son meilleur explosif – riche en azote extrait de l'air ambiant, réagissant aux chocs – intercalées à des intervalles précis entre les feuilles minérales. S'il ne pouvait pas bloquer un tir de railgun de front, il le dévierait en exploitant les propriétés mécaniques de son bouclier et en reprenant à son compte la technique de contre-explosion que les tanks utilisaient pour survivre aux roquettes antichar.

L'ennemi avait cependant dû anticiper sa décision et avait gardé un dernier atout pour la fin : les grenades thaumatodisruptives heurtèrent la gangue rocheuse puis libérèrent une vague d'anti-magie qui traversa la barrière sans problème. L'activation du contre-sort coïncida avec l'arrivée des projectiles hypersoniques ; Friedrich s'écroula lorsque son tibia droit se brisa sous la pression d'une balle qui l'avait à peine effleuré, respirant difficilement du fait du sort similaire infligé à plusieurs de ses côtes. Et il était presque sûr que, par simple proximité, l'onde de choc du troisième tir avait rouvert les plaies de son bras gauche.

Il ne chercha pas à comprendre. Quand il s'était rendu compte de la tournure que l'affrontement risquait de prendre, il avait pris garde de toujours se déplacer en restant juste au-dessus des tunnels serpentant sous la ville pour pouvoir s'échapper rapidement en cas de pépin ; il mit ce plan à exécution sans perdre une seconde, d'autant plus vite que la création de son rempart protecteur avait creusé le sol sous ses pieds, facilitant l'accès aux souterrains. Il couvrit sa fuite en faisant détonner le reste de l'explosif contenu dans le cocon qu'il laissait derrière lui, propulsant des débris dans toute la rue, puis en relançant un Blitzsturm lorsqu'il constata que l'énergie perturbant son contrôle de la poussière avait disparu. Sous l'impulsion de la technique inspirée des orages volcaniques, les particules en suspension dans l'air se multiplièrent et s'agitèrent furieusement, accumulant une importante charge statique par leur friction ; il aurait d'ordinaire manipulé leur concentration pour créer des chemins conducteurs et ainsi diriger le courant à sa convenance mais dans ce cas-ci il le laissa libre de fuser anarchiquement vers les paratonnerres les plus proches.

« Je leur tirerais mon chapeau si j'en avais un... » se dit-il en s'éloignant de la zone, engoncé dans une armure de sable qui lui permettait de se déplacer malgré l'état de ses membres. Il provoqua l'effondrement d'une section de tunnel derrière lui pour s'assurer que personne ne viendrait le suivre et passa en revue l'étendue de ses blessures... il aurait besoin de l'aide des Disciples afin de se remettre suffisamment d'aplomb – avec un peu de chance l'un d'eux aurait des capacités curatives – pour poursuivre l'exécution de son contrat. Ou du moins une partie du contrat : il n'allait pas se lancer de nouveau à la poursuite de cet éveillé et de ses redoutables gardiens. Leur contre-sort avait détruit le lien mystique qui l'unissait aux Disciples et lui permettait d'absorber leur cosmos : le bois des tablettes ensorcelées avait brûlé, le métal des inscriptions avait fondu... Un brillant stratagème. C'était aussi pour cela qu'il n'était pas resté pour se battre plus longtemps, sans cet artefact pour amplifier ses pouvoirs, il serait incapable de créer un périmètre de détection assez grand pour percevoir et esquiver un tir de railgun à temps, la prochaine balle serait fatale. Même si on lui en fournissait un nouvel exemplaire, il serait trop tard pour les rattraper.

« Assez d'émotions pour aujourd'hui, je me concentrerai sur les autres objectifs. » conclut-il sagement. « Prise de la ville, extermination de péons... moins excitant mais meilleur pour la santé. »

En parlant de santé, il ingurgita une ration de combat à haute valeur nutritive et s'injecta divers médicaments au cours de sa progression. Antibiotiques, analgésiques, anti-inflammatoires, une substance pour stimuler la production de plasma et de globules rouges, une autre pour lutter contre la fatigue... Il avait encore du travail mais ses pensées revenaient sans cesse au champ de bataille qu'il venait de quitter. Il n'avait plus connu de telle déconvenue aux mains de l'armée depuis... Arkhangelsk, sans doute la mission la plus frustrante de sa carrière. Se pourrait-il qu'il s'agisse des mêmes soldats ? Il y avait des similitudes au niveau tactique toutefois ceux qu'il avait affronté à l'époque ne disposaient pas d'un tel équipement.

Tant qu'à ressasser ce qu'il venait de se passer, autant le faire de façon productive. Peut-être même que ça pourrait le distraire de son corps perclus de souffrance en attendant que les drogues fassent leur œuvre. Il sortit maladroitement un carnet et un stylo d'une poche de son uniforme, les tint à l'aide de son sable pour ne pas les laisser tomber à cause de ses mains tremblantes et commença à écrire. Il nota les points faibles de ses techniques que les événements de la journée avaient mis en évidence, les pistes pour y remédier puis se mit à réécrire les équations d'une ou deux techniques pour les améliorer en intégrant les idées nées de cette dangereuse expérience pour ne pas les oublier.

« Cher journal, il m'est arrivé quelque chose d'inhabituel aujourd'hui, j'ai rencontré des gens extraordinaires. » commenta-t-il dans un accès d'autodérision en ajoutant un diagramme de son tout nouveau bouclier. « J'ai l'impression que le monde devient de plus en plus intéressant... »

***

Personne n'était mort – à sa connaissance – et Schneider avait battu en retraite. Schneider l'incendiaire, l'empoisonneur, la poudrière ambulante, le tueur de pyrokinésistes, le meurtrier de masse, le maître de la poussière. Ils n'avaient pas réussi à le tuer mais il ne fallait pas trop en demander, c'était déjà un exploit. Il était encore trop tôt pour baisser leur garde – ils n'étaient pas sortis de la ville après tout – cependant ses hommes méritaient une prime conséquente et sans doute même de prendre du galon.

« C'est ça, va dans les égouts, c'est là qu'est ta place. » grogna Vassiliev en direction d'un ennemi qui ne pouvait plus l'entendre. Il rejoignit Archavine et ils avisèrent les vestiges du rempart minéral et l'orifice en son centre, à distance prudente. L'attitude du sergent semblait indiquer que la menace s'éloignait ; tant mieux. « Bien joué à tous. Vérifiez l'état de vos camarades et de vos combinaisons, dernière inspection des lieux pour nous assurer qu'il est bien parti puis faisons de même. »

Le colonel examina précautionneusement un morceau de débris puis commanda à l'ordinateur de lui repasser image par image la scène qui avait suivi les tirs de railgun. Heureusement, la dispersion brutale de la tempête de sable avait permis à leurs caméras d'enregistrer les résultats des impacts sur la paroi édifiée par le géokinésiste.

« Blindage réactif, comme sur un char d'assaut. Ou quelque chose d'approchant en tout cas. » remarqua-t-il sombrement. Les snipers avaient bien fait de choisir des balles perforantes : plus denses et plus résistantes, elles étaient moins sujettes à la déformation qui aurait réduit la puissance de pénétration d'une munition creuse ou explosive du fait de la contre-explosion. Leur trajectoire avait également été moins infléchie, ce qui avait dû offrir une très mauvaise surprise à Schneider. Cela dit, la solution qu'il avait trouvée était sans doute la plus efficace avec les moyens à sa disposition. « Rien de pire qu'un éveillé qui apprend de ses erreurs, j'espère que nous n'aurons pas à le recroiser de sitôt. »

Muet mais toujours vigilant, le colosse à ses côtés se concentrait pour déterminer la position des Disciples. Ils étaient également en train de changer de direction, ayant apparemment abandonné la chasse pour revenir à leur mission première. Il ne fallait pas laisser passer l'occasion, si les agents voulaient quitter Alep c'était maintenant ou jamais.

« Ivanov, quid de nos protégés ? »

« Secoués, mon colonel. Hamid a fait une crise de nerfs en ressentant l'aura de Schneider mais nous avons réussi à le maîtriser. L'instinct de survie a dû être plus fort ce coup-ci... »

Guère surprenant, la signature parapsychique d'un individu était une extension de sa psyché et inspirait donc une impression différente en fonction de sa personnalité et de son humeur. Celle d'un détraqué pareil devait être tout sauf agréable.

« L'armée syrienne a l'air déterminée à nous mettre des bâtons dans les roues, mon colonel. C'est la panique à leur QG, impossible de faire appel à leur hiérarchie pour se débarrasser d'eux. J'espère juste que le gamin sera capable de se retenir. »

Évidemment, maintenant que le désordre s'installait les petits chefs faisaient n'importe quoi chacun de leur côté.

« Nous arrivons au plus vite. Arnold, si vous voulez le réprimander je vous conseille de le faire à distance : personne n'enlève sa combinaison ou ne s'approche des civils avant d'avoir eu droit à une douche de décontamination, nous devons être couverts de saletés toxiques laissées par Schneider et croyez-moi elles sont volatiles. »
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Au bout de quelques secondes, un tremblement se fit sentir sous les pieds des mercenaires, qui virent ensuite une nouvelle détonation à l'emplacement où se trouvait Schneider. Un deuxième orage les força à s'éloigner et ils s'aperçurent ensuite que leur poursuivant était en train de s'enterrer afin de s'enfuir par les égouts. Il s'éloignait le plus vite possible des agents de Firmament et son aura cosmique s'était considérablement amoindrie : serait-il possible qu'ils soient parvenus à le faire battre en retraite ? Finalement, il fut confirmé par les officiers que le géokinésiste avait bel et bien quitté la zone. Ils avaient donc gagné la bataille, et ceci sans qu'un seul de leurs hommes périsse durant l'affrontement ! L'escadron de Vitold avait réussi son objectif grâce à son travail d'équipe et sa consommation relativement légale de drogue. Toutefois, Vassiliev demanda à ses subordonnés de vérifier que leur adversaire était bien parti, ce qu'ils firent avec vigilance.

Quand les mercenaires eurent terminé de patrouiller à travers le périmètre et de le scanner à l'aide de leurs casques, ils retournèrent auprès de leurs supérieurs. Ces derniers les informèrent que le camp loyaliste était en pleine débandade et qu'ils devaient veiller à décontaminer leurs combinaisons avant de les ôter et de s'approcher des civils. Le Colonel donna aussi à Arnold la permission d'enguirlander Hamid une fois que tout cela sera fini, mais l'intéressé déclina l'invitation :

"Ça ira Mon Colonel, de toute façon je suis trop vanné pour m'énerver sur un gosse aujourd'hui."

Il n'avait pas non plus oublié que le Russe lui avait promis une réprimande pour une bêtise qu'il avait faite lors de l'entretien avec la famille de la recrue. Mieux valait éviter de trop se la jouer et s'excuser platement lorsque le moment de se faire sermonner viendra. Pendant ce temps, Doyle, Robert et William effectuèrent une danse de la victoire sous le regard consterné du Bourreau. Celui-ci leur ordonna d'arrêter leurs pitreries et de rester sur leurs gardes jusqu'à ce qu'ils soient réellement en lieu sûr. Vitold espérait qu'on allait dorénavant les laisser tranquilles et que l'adolescent ne ferait pas sa tête de mule. Les soldats de Firmament avaient déjà eu suffisamment de mal comme cela pour le protéger, alors il n'avait pas intérêt à déconner maintenant.

Il demeurait que si Schneider était toujours vivant, cela voulait dire qu'il risquait un jour ou l'autre de venir prendre sa revanche lors d'une prochaine mission. Avec le blindage dont il s'était entouré, ce monstre était quasiment invincible en plus de posséder une redoutable force offensive, même s'il avait accru ses capacités grâce au flux d'énergie fourni par les Disciples. Un autre point inquiétait l'Exécuteur : Vassiliev avait mentionné la présence de PWM en plus de celle d'Adonai Tsabaoth, la prudence était donc encore de mise. Tant pis si cela portait malheur, il était préférable de s'en entretenir directement avec ses supérieurs.

"Mon Colonel, vous nous aviez aussi parlé de PWM qui traînerait dans les parages, si je ne m'abuse..." lui rappela Vitold, au grand déplaisir de ses camarades. "Auriez-vous une idée de ce qu'ils pourraient bien manigancer ici, à Alep ? Avec la confrontation en cours entre les terroristes d'Adonai Tsabaoth et les loyalistes, ils pourraient éventuellement tenter un sale coup."

Ses quatre compères affichèrent une expression à la fois exténuée et exaspérée, eux qui pensaient qu'ils pouvaient au moins en profiter un peu pour se réjouir de leur survie. Cependant, ils savaient intérieurement qu'ils ne pouvaient se permettre de se relâcher avant d'être sortis de ce foutu pays. Quoiqu'il en soit, leur colossal collègue pourrait avoir l'extrême obligeance de songer à enlever de temps à autres le balai qu'il s'était enfoncé dans le cul. Hélas, il semblait que ce balai était bon pour rester coincé de manière permanente dans le fondement du Bourreau. Les seules fois où il consentait à s'en débarrasser c'était quand il s'énervait et ce n'était guère joli à voir.

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Une fois le trio d'énergumènes dûment rappelé à l'ordre par leur collègue slave – leur interprétation du french cancan méritait le qualificatif de crime contre l'humanité – les agents laissèrent le champ de bataille derrière eux à toute vitesse. Le quartier était maintenant désert, les habitants ayant déguerpi sans demander leur reste ni chercher à comprendre devant l'intensité de leur affrontement. Cette tranquillité relative ne durerait pas : ils se rapprochaient de l'arrière-ligne syrienne et comme le soulignait très justement Kazanski le PWM n'avait pas encore dévoilé son jeu.

« Ils pensent que l'humanité toute entière doit être exterminée. » rappela le colonel. « Pour eux ce conflit représente une preuve vivante de sa dépravation, il ne serait pas étonnant qu'ils tentent un coup d'éclat, d'autant plus que les membres les plus illuminés du PWM se prennent pour des exécutants de la véritable volonté divine et seraient ravis de damer le pion à Adonai Tsabaoth. Difficile de déterminer leurs intentions, ils pourraient s'en prendre à n'importe quel camp, voire même aux deux sans discrimination, loyalistes comme terroristes. Pour ce qui est de leurs méthodes, nous pensons avoir neutralisé leur capacité à produire des armes biologiques mais cette possibilité n'est pas à exclure. Des attentats à la bombe ou une attaque chimique sont plus probables, nous devons également envisager l'éventualité d'un recours à des éveillés, thaumaturges ou artefacts. »

En d'autres termes il fallait s'attendre à tout. Les agents avaient de quoi survivre à une offensive chimique, biologique ou même radiologique, les explosions étaient déjà tellement nombreuses entre les bombardements et ce qu'ils venaient de subir face à Schneider qu'ils verraient sans doute à peine la différence... restaient les moyens plus ésotériques, la plus grande source d'inquiétude. Le démantèlement du laboratoire kazakh ainsi que la capture de son personnel avaient porté un grand coup aux ambitions des éco-terroristes mais une bête acculée n'en était souvent que plus dangereuse. Seraient-ils désespérés au point d'avoir recours à leurs atouts cachés au grand jour ? Quelle part des produits des recherches du docteur Morris était encore à leur disposition ?

Considérant les différentes réponses possibles à ces questions avant même de mettre les pieds dans cette ville, le russe et les autres responsables de la mission étaient arrivés rapidement au pire des scénarios-catastrophes : le déploiement d'un Théozoa attaquant les deux bords. À moins d'un accès de lucidité – il ne fallait jamais compter là-dessus –, la riposte d'Adonai Tsabaoth serait à la hauteur de l'agression, la population et l'armée régulière seraient témoins de ces événements... et les masques tomberaient, l'affaire serait quasiment impossible à étouffer. Si les factions divines venaient à en avoir vent, ce serait la fin.

C'était pour cela qu'en parallèle de la mission d'extraction des unités Vassiliev et Kazanski, les Agences avaient dépêché plusieurs équipes à Alep. Elles s'étaient placées à des points stratégiques, prêtes à agir au premier signe indiquant que leurs prédictions risquaient de se réaliser. La menace serait isolée, attirée à l'écart puis éradiquée avec autant de violence que nécessaire, qu'importent les dommages collatéraux. Ils avaient infiltré tous les dispositifs de surveillance et de communication électroniques dans un rayon de plusieurs kilomètres afin d'empêcher que la moindre bribe d'information ne se répande et n'hésiteraient pas à pirater les systèmes de guidage des missiles syriens pour accomplir leur tâche.

Après quelques minutes de course effrénée, le groupe arriva à portée de vue de la famille d'Hamid et de leur escorte. Le colonel fut content de voir que ses hommes avaient pu persuader les civils de s'envelopper de leurs vêtements les plus couvrants, créant une combinaison hazmat rudimentaire en conjonction avec le port du masque à gaz, de longs gants renforcés et de bandages pour sceller les ouvertures. L'inconvénient de cette dégaine étant qu'elle avait attisé les soupçons d'une escouade loyaliste qui se dressait sur leur chemin et les empêchait de passer. La situation était tendue : Ivanov faisait tout ce qu'il pouvait pour maintenir le jeune éveillé en place, Grigori se tenait en protecteur devant la famille et Sergievsky tentait de se faire entendre par-dessus les vitupérations du lieutenant commandant la petite troupe.

« Qui vous êtes et où est-ce que vous allez comme ça ?! » criait l'officier subalterne dans un anglais rendu à peine intelligible par la fureur, entrecoupé d'interjections arabes grossières.

« On vous l'a dit, mission spéciale d'évacuation humanitaire, ces gens sont sous protection diplomatique... » répliqua le russe quand il put finalement en placer une, levant ses paumes vides dans un geste universel d'apaisement qui n'avait pas beaucoup d'effet. Il avait déjà dû répéter cette phrase plusieurs fois.

« VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI ?! J'DEVRAIS TOUS VOUS ABATTRE ! »

Vassiliev connaissait son soldat, Sergievsky voulait répondre avec sa véhémence coutumière mais en était empêché par l'obligation d'assurer la sécurité des civils. Il n'était pas évident de prévoir le comportement d'Hamid alors que le masque cachait son expression mais il semblait hésiter entre peur et colère ; la vue de toutes ces armes à feu braquées sur lui et sa famille devait lui faire reconsidérer sa précédente attitude suicidaire. Il fallait intervenir vite avant que ça ne dégénère.

« Tenez-vous prêts. » avertit le colonel. « Vous trois, si ça commence à tirer attrapez les civils et mettez-les à l'abri ; équipe Kazanski, sergent, neutralisation de l'opposition. Non-létale si possible mais priorité à la mission et à la vie de vos camarades. »

« HEY VOUS LÀ, VOUS ÊTES AVEC EUX ?! N'AVANCEZ PLUS ! » beugla le militaire au teint rougeaud en voyant s'approcher les nouveaux arrivants.
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En réponse à la question de Vitold, Vassiliev rafraîchit la mémoire de ses subordonnés sur la nature et l'ampleur de la menace que représentait PWM. Ces zigotos étaient aussi dérangés que ceux d'Adonai Tsabaoth et potentiellement aussi armés qu'eux, même s'ils avaient précédemment subi un coup dur de la part de Firmament. On ne devait jamais sous-estimer jusqu'où pouvaient aller des fanatiques de leur espèce, la folie entraînant toujours de terrifiantes catastrophes. Néanmoins, ces petits joueurs doublés d'hérétiques avaient encore des leçons à tirer des Spectres en la matière, bien que ces derniers aient récemment beaucoup appris des premiers. Les paroles du Colonel rappelèrent ainsi aux joyeux drilles du commando Kazanski qu'ils ne devaient surtout pas baisser leur garde maintenant. Ils en étaient tout à fait conscients en réalité, mais après l'âpre combat qu'ils avaient mené, ils s'étaient osés à croire qu'ils pourraient décompresser un peu. En attendant de souffler, les soldats se dirigèrent vers le point de ralliement où ils devaient rejoindre le groupe qui escortait Hamid et sa famille.

Une dizaine de minutes plus tard, l’équipe de mercenaires parvint en vue de leurs collègues et de leurs protégés. Elle s’arrêta toutefois en pleine course, s’apercevant avec fatalisme qu’elle n’était pas au bout de ses mauvaises surprises. Effectivement, une troupe de loyalistes était en train d’alpaguer violemment les agents de Firmament ainsi que leur recrue et ses proches. Le chef du détachement, complètement azimuté et paniqué, ne voulait rien écouter de ce que lui expliquait Sergievsky et paraissait prêt à fusiller les fuyards sur le champ. La situation devenait sévèrement dangereuse, ce que releva Vassiliev à l'attention de ses hommes : ces derniers devaient s'apprêter à agir pour sauver leur peau et garantir le succès de leur mission. Cependant, si l'officier avait demandé à ses subalternes d'éviter de tuer si possible les militaires syriens, Vitold avait une idée claire sur la façon de régler le problème.

"Je suis profondément désolé Mon Colonel, mais ils ont signé leur arrêt de mort en nous cherchant des noises." déclara-t-il, sa voix ressemblant à celle du grondement d'un fauve sur le point de mordre. "Puisque ces imbéciles ont décidé de nous emmerder, autant s'assurer qu'ils ne survivent pas et n'avertissent pas leurs camarades. Nous n'avons pas besoin que ces moustiques nous mettent des bâtons dans les roues alors que la menace de PWM plane sur nous."

Le Russe fit ensuite un léger signe de tête en direction de ses quatre compères, qui comprirent immédiatement de quoi il en retournait. Arnold était particulièrement motivé à cribler ces abrutis de balles, car non seulement il ne pouvait leur pardonner de s'être attaqué à Hamid et sa famille, mais en plus il n'était pas d'humeur à supporter une nouvelle opposition après le cauchemar qu'ils avaient vécu contre Schneider. Les trois autres mercenaires étaient dans le même état d'esprit et ils n'allaient pas tolérer qu'on leur marche sur les pieds à un moment pareil. La décision de nettoyer le périmètre prise, l’Étoile Terrestre prévint Sergievsky et ses potes que cela allait bientôt mitrailler sec.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=LXxVCogMLCM -BGM

Chacun des membres de l'escouade Kazanski dégaina prestement son pistolet et tira avec précision dans la caboche des loyalistes ou toute autre partie du corps non protégée contre les munitions d'armes à feu. Sans non plus exagérer, ils ne lésinèrent pas sur les balles, juste assez pour s'assurer que ces trouble-fêtes ne les importunent plus et ne pas tomber à court. La scène se transforma en un véritable carnage dans lequel le feu et le sang explosèrent dans une succession de détonations déchirantes. Chaque balle tirée lacéra et perfora brutalement la chair et les os de leurs victimes, des gerbes d'hémoglobine éclatant de leurs silhouettes convulsées.

Le forfait des agents de Firmament commis, une lumière rouge se dessina sur la visière du casque du Bourreau, qui était à la recherche de signaux vitaux de la part des militaires syriens. Employer cette méthode pour se débarrasser des obstacles était certes extrême, sauf qu'ils n'avaient guère envie de transiger tandis que leurs propres vies étaient en jeu. De toute manière, le président de la Syrie et ses séides pouvaient tous crever pour ce qu'il en importait aux mercenaires. Ces derniers n'étaient pas là pour renverser le régime, mais cela ne voulait pas dire qu'ils s'interdisaient de lui coller un pruneau à travers la gueule s'il les faisait suer. La faute revenait à celui qui commençait à jouer au con, à défaut de réellement verser le premier sang. En l’occurrence, cet escadron de loyalistes avait été très stupide sur ce coup-là.

"Okay, now it's a bloody mess..." soupira Robert. "Bah, whatever ! Sinon, tout le monde va bien ?"

Devant cette interrogation presque innocente, William leva un sourcil sceptique : autant les autres soldats ne devaient pas s'être trop formalisés de cette tuerie, autant l'adolescent et sa famille devaient avoir eu la trouille de leur existence ! Pour relativiser, ils devaient déjà avoir subi la vision de nombreuses horreurs et y être habitués, encore que le métis doutait qu'ils aient eu à voir cela d'aussi près.

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Le mercenaire choisissait la manière forte, quelle surprise… Vassiliev ne désapprouvait pas forcément cette décision : désamorcer cette situation leur ferait perdre un temps précieux, aussi s’était-il acquitté de ses obligations en rappelant la règle et en laissant les choses se dérouler à partir de là. Le minimum syndical.

« Sergent, vous savez ce que vous avez à faire. »

Les agents étaient regroupés dans un périmètre suffisamment restreint pour que la faculté spéciale du colosse mutique les enveloppe tous. Une chape invisible recouvrit les alentours, dissimulant leurs signatures parapsychiques à tout observateur extérieur. Une fois cela fait, les escorteurs se saisirent brusquement de leurs protégés pour les sortir de la ligne de feu sans leur laisser le temps de comprendre ce qui leur arrivait ; la fusillade éclata dans la fraction de seconde qui suivit et se termina presque aussi vite. Les loyalistes les plus vifs avaient réussi à tirer quelques rafales lorsque leurs camarades s’étaient mis à tomber comme des mouches, sans pour autant changer quoi que ce soit au résultat final. Les soldats syriens étaient à terre, immobiles et ensanglantés tandis que leurs meurtriers s’en tiraient indemnes.

« Maintenez le camouflage. » ordonna le colonel alors qu’il enjoignait au groupe de reprendre la route. Il ne referait pas la même erreur, cette fois Archavine masquerait l’aura du gosse jusqu’à ce qu’ils soient hors de danger, voire brouillerait ses perceptions pour l’empêcher de réagir à ce qu’il se passait ailleurs sur le champ de bataille si nécessaire.

« Qu-qu’est-ce qu’il s-s’est p-p-passé ?! » bredouilla Rashid alors que le trio entraînait les civils de l’autre côté de la barricade en bouchant leur vue du carnage.

« Ils nous ont tiré dessus. » mentit Ivanov, faussement secoué. Ils n’avaient pas eu beaucoup de temps pour mettre en place un quelconque subterfuge pour faire passer les morts pour les agresseurs mais ils avaient fait leur possible pour que la famille soit trop désorientée dans le feu de l’action pour questionner leurs dires ; heureusement, les cadavres ne pouvaient pas contester cette version des faits.

Ses subordonnés pressaient et soutenaient les civils dans leur avance au pas de course mais ils étaient dans tous leurs états, surtout Hamid dont les gestes frénétiques échouaient à ôter le masque à gaz protégeant son visage ; même son frère et sa sœur réagissaient mieux malgré tous leurs pleurs, grâce aux paroles rassurantes de Sergievsky. Après avoir demandé l’autorisation à son supérieur, vérifié la distance les séparant de ceux qui sortaient de l’affrontement contre Schneider, le sens du vent et ce qui lui rapportaient les capteurs atmosphériques de sa combinaison, Grigori aida le jeune éveillé à enlever son masque le temps de se débarrasser de la sensation d’étouffement et de calmer sa respiration. Il était pâle, en sueur et apparemment à deux doigts de vomir.

« Je… j’pensais pas que ça serait comme ça... » énonça-t-il laborieusement.

« C'est pourtant ce qui t'aurais attendu si tu avais choisi d'accomplir ta vengeance. Nous t’avions prévenu que tu n’avais pas l’étoffe d’un tueur. Pas encore. »

Hamid eut l’air de vouloir dire quelque chose mais se ravisa et à l’instigation du colonel, remit en place la pièce d’équipement. Ce n’était pas le moment pour entamer une psychothérapie, ces interruptions incessantes ne faisaient que les retarder. Il fallait se hâter, pour l’instant le pilonnage épargnait l’aéroport mais à mesure que les terroristes progressaient et que la résistance de l’armée régulière diminuait, de plus en plus de pièces d’artillerie pourraient être réaffectées à d’autres cibles. Plus que 400 mètres et ils arriveraient dans une zone aux routes suffisamment praticables pour y circuler avec un véhicule, un transport blindé des Agences dans le cas présent, même si Vassiliev, Archavine et leurs auxiliaires couverts de poussières toxiques devraient probablement s’accrocher à l’extérieur de leur moyen de transport pour ne pas contaminer les autres. Et si d’autres unités syriennes comptaient leur chercher des noises sur le chemin comme disait Kazanski, tant pis pour elles.

Le sol se mit soudain à trembler et le russe vit s’élever de hautes gerbes de flammes et d’épais panaches de fumée lorsqu’une trouée dans les bâtiments lui permettait d’embrasser le panorama ravagé d’Alep. Les informations affichées sur son écran montraient la disproportion entre le nombre d’explosions et les signatures thermiques indiquant l’emplacement des canons et les trajectoires des missiles. Trop précis, trop bien synchronisé : des bombes et non une recrudescence des bombardements. Une icône lui indiqua que les autres équipes venaient d’activer leurs brouilleurs, imposant un black-out des communications total à l’exception de celles entre combattants des Agences. Le message qui s’afficha ensuite confirma ses suspicions.

« Le PWM passe à l’action ; comme prévu, ils s’attaquent à tout le monde sans distinction. Le secteur 6 est le plus touché, c’est à l’opposé de notre position mais gardez l’œil ouvert. »
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C'était prévisible, les civils étaient choqués par le déferlement de violence qui s'était produit sous leurs yeux, bien que les agents de Firmament soient parvenus à maquiller le massacre en acte de légitime défense. Les gêneurs enfin écartés, la troupe put reprendre son chemin vers l'aéroport tandis que la bataille entre les terroristes et les loyalistes faisait rage. Au cours de leur fuite, une nouvelle salve d'explosions s'abattit subitement à travers Alep sous la forme de gigantesques colonnes incendiaires. Vassiliev informa ses subordonnés que les responsables de ces déflagrations n'étaient rien d'autre que PWM. Pour le moment, le trajet de leur retraite n'était pas trop visé par ces bombes, aussi les mercenaires devaient-ils en profiter tant que ces raclures ne songeaient pas encore à détruire leur destination. Vitold et ses compères suivirent le conseil de leur supérieur et pressèrent le pas, tout en prenant soin de rester à distance d'Hamid et sa famille.

"HOLY SHIT !" s'écria Doyle. "Il ne restera plus rien de cette ville à ce rythme !"

"Alep était déjà à l'agonie depuis longtemps, mais là elle meurt dans un feu d'artifice !" souligna Robert.

"Ce serait bien qu'on ne finisse pas dans ce fucking feu d'artifice, d'ailleurs !" rouspéta Arnold.

"On arrête de jacasser les filles, magnez-vous la rondelle plutôt !" les sermonna le Bourreau.

Les ravages étaient tels qu'ils pouvaient contempler le paysage de la cité en flammes, les constructions qui leur obstruaient la vue ayant été rasées par la récente attaque. La fumée noire qui se dégageait des brasiers et des innombrables ruines obscurcissait le ciel en plus de rendre l'atmosphère étouffante pour quiconque ne portait pas de masque. Ce n'était plus un décor de guerre urbaine qui se dévoilait devant les soldats, mais bien une peinture du prélude de l'apocalypse. Et dire qu'aucun dieu ou une autre abomination du genre ne s'était pas mêlé jusqu'ici à cette histoire ! Il y avait du ménage en profondeur à faire chez les organisations paramilitaires ennemies, c'était une certitude au vu de leur potentiel de destruction et les cases qui manquaient à leurs meneurs.

"Allez tas de gonzesses, on ne faiblit pas maintenant !" beugla Vitold à l'attention de ses camarades.

"GO JOE !!" s'égosillèrent en chœur les intéressés afin de se donner du courage, tous le poing levé.

"RAAAAAAAH ! Mais vous êtes complètement débiles ma parole ?!"

Consterné par tant d'immaturité, le Russe ordonna à ses collègues de se focaliser sur leur environnement au lieu de jouer aux zouaves. Au cas où ils se feraient assaillir, les membres du commando Kazanski rechargèrent ainsi leurs pistolets et les snipers gardèrent une main sur leurs railguns. Il ne leur restait plus qu'à atteindre le véhicule qui les attendait plus loin et à s'y accrocher solidement.

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Il allait s'épargner la dissonance cognitive et se dire que les pitreries de ces mercenaires qui avaient réussi à forcer Schneider à battre en retraite avaient pour but de distraire l'attention des civils après le massacre dont ils avaient été témoins. C'était mieux comme ça et, que ce soit l'effet recherché ou non, c'était en tout cas l'effet obtenu : même avec leurs masques à gaz, les syriens arrivaient à avoir l'air interloqués. Tout comme la coterie d'agents britanniques gardant leur véhicule d'ailleurs, qui ne purent s'empêcher d'échanger des regards en coin accompagnés d'un affaissement des épaules caractéristique. Ils ne firent cependant aucun commentaire et invitèrent d'un geste le commando d'exfiltration à embarquer et à décamper le plus vite possible tandis qu'ils resteraient là pour couvrir leurs arrières.

Leur moyen de transport était un fourgon militaire blindé équipé d'une mitrailleuse sur le toit. Excellent, ce n'était peut-être pas aussi rapide qu'un hélicoptère mais avec le nombre d'appareils loyalistes qu'ils avaient vu se faire abattre en plein vol sur le trajet, personne ne devrait s'en plaindre.

« Kazanski et Doyle sur le toit, l'un de vous à la mitrailleuse, l'autre garde son railgun et se tient prêt à remplacer son binôme s'il se fait descendre. » ordonna Vassiliev tandis que leurs protégés s'entassaient à l'arrière du véhicule. Sergievsky et Grigori resteraient avec eux, un dernier rempart au cas où ils seraient interceptés et où les défenseurs à l'extérieur trouveraient la mort. Ivanov prendrait le volant avec le colonel en guise de copilote ; ce dernier aurait préféré demeurer avec ses hommes jusqu'au bout – en plus l'assistance musculaire de son exosquelette lui aurait permis de verrouiller sa prise sur les poignées dépassant du flanc du fourgon pour davantage de stabilité – mais il aurait besoin d'avoir les mains libres pour assurer ses fonctions d'officier, il avait encore la dernière partie de cette opération à mener. Les autres se cramponneraient et sécuriseraient les côtés.

Le véhicule se mit en branle, l'état de la route empêchant malheureusement le conducteur de les éloigner plein gaz de la ligne de front. Vassiliev déterminait leur itinéraire en fonction des informations reçues en temps réel, confirmait de façon répétée que l'aéroport était toujours épargné par les combats entre les trois factions et que leur avion était prêt à décoller à la minute où ils le rejoindraient...

Ivanov se crispa brusquement, tout comme les autres éveillés à l'exception d'Hamid, maintenu dans un état d'ignorance commode pour son entourage à défaut d'être béate ou paisible. Le pire était donc bel et bien arrivé... L'officier choisit de retransmettre le nouveau flux vidéo en provenance des agents positionnés au plus fort de la bataille avec ses subordonnés.

« Vous êtes sûr, mon colonel ? »

« Nous étions insuffisamment préparés à Stepnogorsk et nous avons été pris par surprise, hors de question que cela se reproduise. »

Suite au bilan désastreux de cette opération, la décision avait été prise de rendre certaines données auparavant confidentielles plus accessibles dans l'intérêt de la survie de leurs soldats ; officiers et agents vétérans avaient donc eu droit à des cours de rattrapage sur les ennemis les plus dangereux qu'ils risquaient de rencontrer au cours de leurs missions. En bonne place parmi toutes ces nuisances se trouvaient les Théozoa, aussi rares que redoutables. Il se félicita mentalement d'avoir demandé à Archavine de sceller les perceptions du jeune syrien, d'après ce qu'on lui en avait dit leur aura ressemblait beaucoup à celle d'un Timur – pas surprenant –, ce que nombre d'éveillés trouvaient dérangeant.

« Regardez-bien, je veux que vous soyez prêts au cas où il y en aurait un deuxième ! » commanda-t-il en s'adressant cette fois à l'ensemble de la troupe.

Les images capturées par les puissants téléobjectifs des agents évoluant toujours sur le champ de bataille montraient une chose lévitant entre deux groupes de combattants, terroristes et loyalistes. Elle était deux à trois plus volumineuse qu'un être humain mais la plus grande partie de son corps semblait faite de lambeaux flottant au vent comme des oriflammes – semblait car elle était d'un noir si profond qu'il en gommait le relief, donnant l'impression qu'une ombre s'essayait à déambuler parmi les habitants du monde en trois dimensions. Vue sous différents angles pour s'en faire une meilleure idée, la silhouette rappelait vaguement un cerf-volant saugrenu, un en forme de reptile ailé à l'échine voûtée, aux membranes déchirées, à la queue pendante.

Aucun des soldats en présence ne se posa de questions : tous firent feu sur le nouvel arrivant, qui ne réagit pas alors-même que les rafales d'armes automatiques le taillaient en pièces. Il n'avait nul besoin d'être sur ses gardes car dès que les balles cessaient de déchiqueter un endroit de son corps pour aller en ruiner un autre, ses blessures se résorbaient entièrement en quelques secondes. Les perforations disparaissaient sans avoir livré passage à la moindre goutte de sang, les parties sectionnées repoussaient après que les chairs amputées se soient spontanément décomposées en volutes d'obscurité. Rien de tout cela ne ralentit l'avancée de la créature, dont les mains décharnées bougèrent dans un mouvement léthargique puis disparurent soudain. Deux terroristes laissèrent tomber leur arme, un réflexe les poussant à porter leurs propres mains à leur poitrine ; ils s'écroulèrent, les membres agités de spasmes pour encore quelques instants alors que les mains du monstre réapparaissaient, enserrant chacune une masse dégoulinante de sang. Elles relâchèrent leur butin qui s'écrasa mollement au sol, s'évaporèrent derechef puis reprirent leur place une demie-seconde plus tard, chargées de nouvelles pièces de viande et cette fois deux loyalistes churent ; ce coup-ci la caméra réussit à capturer leurs expressions alors qu'ils vomissaient un flot écarlate dans leurs ultimes convulsions.

« Théozoa. » entama Vassiliev alors que les survivants prenaient leurs jambes à leur cou à l'autre bout de la ville. En vain : la créature acheva méthodiquement d'exterminer le groupe le plus proche et également le moins nombreux – les fanatiques d'Adonai Tsabaoth – avant de se lancer aux trousses des réguliers avec une célérité surprenante comparée aux mouvements paresseux qui l'avaient précédée. Ils avaient beau vider leurs chargeurs dans sa direction, cela ne la ralentissait qu'à peine. « Sens inhumains, facultés parapsychiques dévastatrices, capacité de régénération rapide, très résistants à tous types de dommages. »

L'un des soldats fit feu avec un lance-grenade ; la chose encaissa l'explosion de plein fouet, les fuyards regagnèrent un peu de terrain... mais elle émergea du nuage de poussière et reprit la chasse, qu'importe que la majeure partie de sa tête et avec elle un bon tiers de son corps ait été pulvérisé. Elle était déjà en train de se régénérer. Vassiliev entendit l'un de ses subalternes exprimer son soulagement à l'idée de ne pas être de ceux qui avaient pour tâche de l'attirer à l'écart pour procéder à son élimination ; son camarade marmonna toutes ses condoléances à l'intention des pauvres bougres dont c'était effectivement le devoir.

« Pas d'organes vitaux, structure interne plus redondante que celle d'un cafard ou d'un ver plat. En l'absence de pouvoirs parapsychiques ou équivalents on les détruit à grands renforts d'explosifs ou pas du tout ; le feu et le poison ne fonctionnent pas. »

Ce qui faisait de cette horreur un parfait adversaire pour Schneider, à bien y réfléchir, ses techniques de « mort subite » ne lui seraient que d'une utilité limitée et il serait obligé d'avoir recours à la force brute, beaucoup de force brute. Si ces deux monstres du champ de bataille pouvaient se croiser et s'entre-tuer, le russe serait comblé. Mais pour l'instant, ayant fini de trucider ses proies, le Théozoa était occupé à se faire couper en quatre par un tir croisé de mitrailleuses montées sur des pick-ups qui canardaient sans s'arrêter de rouler... du moins jusqu'à ce que les morceaux se recollent, que les mains s'évanouissent dans un tour de passe-passe maintenant familier et reviennent pleines d'éléments mécaniques entre leurs doigts crochus. Les moteurs rendirent l'âme immédiatement et une fois immobilisés, les passagers perdirent la vie en moins de dix secondes. L'aberration repartit en quête de nouvelles cibles, toujours suivie de loin par les soldats des Agences qui l'observaient sans se faire remarquer.

« Celui-ci est un type Zirnitra, ses membres peuvent passer par une dimension spatiale supérieure pour réapparaître ensuite n'importe où dans l'espace-temps normal, dans les limites de son champ d'action – 15 mètres environ. Il s'en sert principalement pour atteindre l'intérieur du corps de ses victimes et en extraire les organes en contournant toute forme de protection conventionnelle. »

« Эта вещь не должна существовать. »

Le colonel était tout à fait d'accord, c'était un crime contre Mère Nature bien pire que la création de simples chimères. À l'arrière du véhicule, Sergievsky et Grigori se forçaient à faire la conversation avec la famille, pour ne pas qu'ils s'inquiètent du silence accompagnant le visionnage des images écœurantes – au sens propre – d'une ombre reptilienne fauchant une escouade loyaliste entière, soldat après soldat, leur arrachant leurs viscères de l'intérieur, laissant de grands vides dans la cage thoracique ou la cavité abdominale qui se remplissaient du sang jaillissant de veines et d'artères grandes ouvertes. Un militaire tenta de venger ses compagnons d'armes, cueillant le monstre d'une roquette en pleine poitrine ; la déflagration annihila un bras, propulsa son propriétaire à travers un mur, créa un trou béant à la place de toute la moitié droite de son torse et pour finir le bâtiment fragilisé s'effondra sur lui, l'écrasant sous des tonnes de béton. Aucune différence, le Théozoa sortit de sous les débris et étripa un autre humain plus proche comme si de rien n'était alors que les ténèbres reconstituaient son enveloppe physique ; face à la futilité de ses efforts, celui qui l'avait attaqué tomba genoux à terre, éclatant en sanglots. Il mourut comme ses prédécesseurs et la créature imperturbable reprit sa route.

Heureusement qu'elle n'avait pas le même don d'ubiquité que son « descendant » du laboratoire kazakh – officiellement baptisé type Ambisagrus par les têtes pensantes –, leurs agents devraient parvenir à s'en débarrasser à l'aide d'un bon vieux missile bien placé. Cela dit au cas où ils en croiseraient tout de même un spécimen...

« Si l'un d'entre eux nous tombe dessus, nos mouvements doivent être soudains et imprévisibles, il ne faut pas lui laisser le temps de calculer un vecteur d'attaque, comme pour Schneider. On économise les balles : deux ou trois rafales dans le centre de masse pour le ralentir suivies d'une bombe – ou d'une tomate – pendant que nous prenons nos distances et l'attirons vers une escouade ennemie qui servira de leurre. »

Ils ne pourraient guère faire plus ; en cas d'urgence les balles thaumaturgiques ou les pouvoirs parapsychiques de leurs éveillés pouvaient infliger des dégâts plus vite que le type Zirnitra serait capable de les régénérer – voire détraquer complètement cette faculté si leur énergie était assez puissante – cependant les premières n'étaient disponibles qu'en trop faibles quantités et les secondes impliqueraient un affrontement au corps-à-corps, ce qui était une très mauvaise idée. Jouer la montre n'était pas non plus la solution, les Théozoa étaient extrêmement instables et leur rayon d'action était typiquement limité mais pas au point de pouvoir compter dessus en combat.

« Mon colonel, je vois les bâtiments de l'aéroport ! » annonça Ivanov en espérant sans doute dissiper l'anxiété générale. En effet, ils étaient proches – deux minutes de trajet à peine par le chemin le plus direct que leurs collègues avaient ménagé à travers les barrières encerclant le périmètre – et l'avion faisait déjà tourner ses moteurs. Ils y étaient presque... même si une fois en sécurité, l'officier savait qu'il devrait s'atteler à gérer les conséquences de l'inévitable course aux armements entre groupes d'intérêts qui résulterait de la décision incroyablement stupide du PWM d'exhiber son arme ultime en public – brouillages radio des Agences et EMP émises par le Théozoa lui-même détruisant tous les équipements électroniques insuffisamment protégés autour de lui ou pas. Il était plus que temps de purger ces fous furieux.
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