Saint Seiya
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La Complainte de la Rage
Oblivion
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Depuis combien de temps…?

J’erre dans les rues de Tel-Aviv depuis que j’ai fui les élégants quartiers où les Squelettes m’avaient installée. Je me souviens à peine du froid, des regards inquiets des habitués de ces rues plus riches en me voyant déambuler sur leur territoire… là où je me suis retrouvée ensuite, à force d’avancer à tâtons dans cette ville que je ne connais pas, je me suis rapidement fondue dans la masse. Mon teint malade, les cernes sous mes yeux, ma maigreur, ma haine… ici, tout cela est normal.
Je préfère ça. C’est plus facile. Pas besoin d’y penser.

Mais la douleur constante me rappelle trop souvent que ce n’est pas si facile. Quelque part avant tout ça, mon corps s’était habitué à quelque chose de mieux, des soins et une santé que j’ai abandonné en prenant la fuite, et le besoin se fait de plus en plus criant : la faim, mes blessures rouvertes et si infectées que l’odeur m’empêche de dormir… et le regret, quelque part. J’en avais assez des remontrances, après avoir attaqué mes anciens coéquipiers de FIRMAMENT et en avoir tué un ou deux, je connais déjà les conséquences de mes actes et j’ai déjà ressenti assez de remords comme ça… car avant d’être des collègues, et de simples mercenaires sous la protection des Agences, ils étaient mes amis. Certains ont même été plus que ça.
J’ai commis une erreur. Et pourtant, j’ai fait tout ce qui était demandé.

Mon Surplis se tient tranquille, mais je le sens prêt à refaire surface n’importe quand. Moi aussi, j’aimerais abandonner ma retenue et simplement le laisser s’exprimer, prendre tout ce qu’il veut sans jamais regarder derrière, mais c’est exactement ce qui n’est pas censé arriver. Ou pas? Comment savoir…
J’en ai assez. Je suis tellement fatiguée. Ce doute devait disparaître lorsque j’ai prêté allégeance aux Enfers, alors pourquoi est-ce que je le sens remonter le long de mon dos comme s’il n’était jamais parti? J’ai fait ce qu’il fallait! J’ai tué un Saint, j’ai… j’ai essayé de tuer un Saint. Un ami, un chef, un père. J’ai laissé ma rage faire ce qu’elle fait de mieux, j’ai tu ma moralité et mon humanité, mais au final ce n’était pas ce qu’ils voulaient. Impossible de satisfaire qui que soit. Et tant pis pour moi, si je me sens trahie ou blessée.

Pourquoi ça ne peut pas être tant pis pour eux, pour une fois?

Tapie au fond d’une ruelle, les jointures bleuies par le froid, une minuscule vague de cosmos familier me fait relever la tête. Je ne le vois pas tout de suite, mais après quelques secondes à le chercher mon regard tombe enfin sur le petit papillon coloré. Je suppose que ce n’était qu’une question de temps avant que d’autres Spectres ne se mettent à ma recherche, on ne se débarrasse pas d’une Étoile Céleste si facilement, mais je ne sais pas si je suis prête à les rejoindre à nouveau. La solitude ne pas peut-être pas laissé beaucoup de temps pour réfléchir, mais au moins j’étais tranquille. D’un geste rapide, j’attrape le petit insecte spirituel et le retient dans mon poing, à me demander si je devrais le détruire, puis avec un soupir le relâche. Ce n’est qu’une question de temps, de toute façon. Et plus j’attends, plus mon retour sera difficile.

-Très bien, dis-lui. Je ne bouge pas d’ici.
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« ... » Le silence est d'or, c'est ce que certains aiment dire. Avançant dans la ruelle, vêtu d'un trench-coat sombre, maintenant ce qui semble être un sac isotherme, le Spectre aux cheveux blonds semble actuellement penser un tel proverbe, alors qu'il cesse sa marche, observant le triste spectacle. Un soupir résonne dans son esprit, mais ne quitte pas ses lèvres... Même pour un Prétorien du Monde des Morts, rester sous ce froid, aussi affaiblie, n'est pas une bonne chose.

C'est une fée qui l'a mené jusqu'ici, du moins en partie. Une fée et les quelques informations qu'elle détenait. Mais peu d'informations, malheureusement. Rien de bien précis, en fait : surtout qu'elle avait disparue. Qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme... Pas au meilleur de sa forme... Le thérapeute s'empêche de lever les yeux au ciel à ce souvenir... Elle est bien plus que pas au meilleur de sa forme. C'est pourtant avec ces pauvres informations qu'il a décidé de la rejoindre, préférant ne pas rendre la situation plus inconfortable. Pour elle, surtout. « Tu ferais peur à un mort, tu le sais ça ? » Un sourire se pose sur ses lèvres, alors qu'il commence à avancer doucement. Cela prendra le temps que cela prendra...

Pour créer, voire recréer, un dialogue avec elle. Car elle ne semble pas seulement blessée. Non, de ce qu'il remarque – mais là encore, il n'en a pas encore la certitude – elle semble complètement isolée, psychologiquement. Un phénomène qui expliquerait la fuite... Mais qu'est-ce qui expliquerait ce phénomène ? Là est toute l'énigme...

Il s'arrête, cette fois pour détacher son regard de la jeune femme et le poser sur l'insecte coloré qui l'accompagne, posé sur son épaule. Un petit silence s'impose, pendant quelques secondes. Il ne semble pas comprendre – ou alors ne veut pas comprendre –, mais les yeux d'Ephemer, qui bougent en direction de la sortie de la ruelle, suffisent à mettre en évidence le souhait du Spectre aux cheveux d'or. Alors, tout penaud, il se détache de l'épaule puis quitte lentement la scène, avant de disparaître complètement. Le secret professionnel, c'est important. Même si cette consultation – du moins, si l'on considère que c'en est une – est bien différente de ses habitudes. Mais c'est parfait ! La routine est si ennuyante.
Un soupir quitte la barrière de ses lèvres. « Ils sont mignons. Mais parfois un peu collant. » Mais essentiels. Et leur utilité n'est pas à débattre. Prenant le temps de ces quelques mots, ses yeux viennent observer le corps d'Oblivion, sa silhouette creusée, ses cernes... mais aussi ce froid qui vient altérer la couleur de sa peau aux extrémités. Son état pourrait en inquiéter plus d'un, même chez les Spectres. La force de la Mante-Religieuse n'est plus à démontrée, tout comme sa violence. Mais à cet instant, il est difficile de voir, en cette silhouette rachitique, la furie qui était tombée sur une milice privée en Chine.

Sans vraiment demander, il vient s'asseoir à côté de la demoiselle, commençant à ouvrir le sac isotherme, sortant alors un thermos, ainsi que deux tasses, en plastique. « J'aurai préféré de la céramique, bien mieux pour la chaleur... mais on se contentera de ça. » Il commence alors à verser du chocolat chaud à l'intérieur de la tasse, posant ensuite cette dernière aux côtés de l'Étoile Céleste de la Rage.

« Alors... Que se passe t-il, Oblivion ? » Il se sert une tasse, posant son dos contre le mur. Oui, l'image aurait sûrement eu plus de contenance avec de l'alcool. Un alcool fort. Mais... il ne connaît pas les effets d'un bon rhum – ou d'une forte vodka – sur la psyché instable de la Rage. Alors. Un peu de réconfort n'est pas de trop. Pour la sécurité de Tel-Aviv. Ainsi que pour la sienne en fait.
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Quelques secondes à peine après le départ de la Fée, je laisse déjà mon esprit sombrer et mes yeux se fermer, le temps m’échappant de nouveau alors que j'attends l'arrivée de mon confrère. C'est mieux ainsi, se laisser porter par le vide jusqu'à oublier, pour une fraction de seconde, qui je suis. Je me réveillerais sans aucun souvenir et personne ne pourrait le deviner, pas en me voyant comme ça : Oblivion, Spectre de la Mante Religieuse, Étoile Céleste de la Rage? Prise de court, je pourrais bien donner le mauvais nom par accident et redevenir Leticia Marchesi pour un moment. Elle était peut-être fausse, mais elle ne tuait pas ses amis, elle. Mais une Spectre, moi? Je tiens à peine debout...
Mais je suis bel et bien une Spectre. Ma rage est plus présente que jamais, je ne souhaite rien de plus que de la laisser tout détruire... mais pas en sachant ce qui vient après. Ce n'est pas ce que je suis censée faire. Je ne sais plus ce qui est attendu de moi. Quand j’essaye, ça va et vient. J’accepte ma colère, je n’en veux plus. Je me retrouve, je me déteste. Je veux rentrer chez moi et je n’en ai jamais eu. Ici, il n’y a rien. Et quand il n’y a rien, ça me fait déjà beaucoup moins de questions à me poser.

Un discret bruit de pas me tire de ma torpeur et j’ouvre les yeux, il me faut quelques secondes pour que ma vue ne s’adapte à nouveau à mon petit coin de misère. La simple vision d’un visage familier, symbole d’un retour à la réalité, suffit à m’éveiller complètement et à laisser ma mauvaise humeur s’exprimer, peu importe les tentatives de détendre l’atmosphère.

-Pas assez, on dirait.

Ma voix est rauque et faible, elle qui n’avait pas servi depuis bien longtemps, mais elle est parfaitement à sa place. Tiraillée entre la culpabilité qui commence déjà à se faire sentir —Ephemer n’a rien fait pour mériter ça— et la frustration de ne pas pouvoir être tranquille un peu plus longtemps.

Le Papillon chasse son petit insecte de compagnie et je soutiens son regard pendant qu’il m’observe. Ainsi placée comme un insecte sous un microscope, je réalise à quel point je dois être pitoyable à voir. Cet état second qui me permettait de l’ignorer complètement a disparu : je sens le froid venu s’incruster jusque dans mes os, mes blessures colorées par l’infection et la saleté, ma gorge sèche, mon nez qui coule… je ne pensais même pas qu’il pouvait faire aussi froid à Tel-Aviv, encore moins que je sois incapable de le supporter. Ou peut-être que c’est simplement comme ça que je me porte mieux.

C’est ridicule. Je suis humaine, je ne devrais pas avoir à subir ça. C’est ridicule.

Ma respiration se fait plus forte quand Ephemer vient prendre place à côté de moi et pose une tasse remplie de chocolat chaud à côté de moi. Mes articulations fatiguées peinent à se mouvoir, mais je parviens à enrouler mes doigts autour de la tasse et la chaleur qui en émane me donne le courage de la soulever pour la porter à mes lèvres. Je passe près de m’étouffer avec ma première gorgée, incapable de me préparer à la brûlure soudaine, mais la soif et le froid ont tôt faits de repousser cette notion ; j’engloutis le reste du chocolat chaud sans aucune retenue, puis me mord la lèvre pour l’empêcher de trembler. Je ne peux pas admettre à quel point j’en avais besoin…

-… Merci...

Par les dieux, il ne sait absolument rien. Un an de mission et personne ne sait ce que nous avons fait. Ce devrait être un signe que mes collègues Spectres ne sont pas censés savoir, au moins pour ne pas mettre nos identités en danger, mais nous sommes les alliés de FIRMAMENT maintenant. La moindre des choses seraient de les mettre au courant.
Mais que faire du reste? De ce moi j’ai fait?

-J’ai… la mission… j’ai infiltré une agence secrète, pour surveiller les éveillés, avec Rogos et Wolgorn… j’avais une équipe, je les aimais bien… je leur ai dit qui j’étais, et…

J’essaye de le dire et les mots refusent de quitter ma gorge. Une petite partie des Squelettes savent déjà ce qui s’est passé et ils ne souhaitent peut-être pas que ça se répande, non seulement notre relation avec FIRMAMENT est déjà bien tendue mais le peu de sécurité dont Théo profite encore disparaîtra. L’anonymat des Agences est déjà trop en danger, le moins nous en savons sur mon ancien ami, le mieux c’est, sans parler de notre anonymat à nous. Alors c’est à moi de tenir ma langue, même si ça me tue de ne pas comprendre comment tout a pu aller aussi mal…

En enfouissant mon visage dans mes mains, je marmonne la vérité.
Tant pis pour eux.

-L’un d’entre eux était un Saint. Je… Je crois que je l’ai tué…

Je ne veux pas savoir quelles seront les répercussions si je parle trop. Cette maigre tentative de protéger Théo en assumant sa mort ne fera rien, pas pour des guerriers infernaux, mais je m’en moque. Je ne veux plus penser à ça. Je veux avoir la chance de faire le ménage dans ma tête avant de me soucier de l’extérieur.

-Je ne comprends pas… il était comme un p… un ami… mais ça ne m’a pas arrêté. J’ai fait ce qu’il fallait, non? C’était ce que mon Surplis voulait, je l’ai senti, et je l’ai fait… alors pourquoi ça me fait si mal? Pourquoi tout le monde m’en veut, même si c’était la chose à faire?
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Dans cette ruelle sombre, habituellement malfamée – et sûrement bien plus actuellement, selon certains – un conte, commencé il y a plusieurs mois dans les frontières de l'Empire du Milieu, s'ouvre à nouveau. Une page est récupérée, une main invisible venant graver de nouveaux mots, de nouvelles lignes, sans que la voix du Gangster d'Hoboken ne vienne accompagner ce mouvement, à la différence de la précédente fable. Non, c'est bien le silence – ce même silence qui s'impose parfois entre les deux protagonistes à l'heure actuelle – qui domine ces phrases.
Que sont devenus les personnages centraux de ce conte ? C'est justement l'intérêt de ces nouvelles lignes. Cette transition, cette narration, plus posée, est le moment essentiel dans toute histoire, durant lequel un personnage fait face à ses propres limites... alors que son conte personnel a avancé – tout comme celui d'Ephemer, à sa manière, mais il n'était pas pour le moment le sujet de ces lignes. Trop vite ? Trop lentement ? Difficile à juger, car quand la jeune femme commence à raconter les causes de son mal-être – le Papillon servant à nouveau du chocolat chaud dans sa tasse en plastique –, Ephemer découvre une première chose : la mission dont elle parle n'avait pas été communiquée aux autres Spectres, en tout cas pas à lui. Ceci expliquait l'absence de la demoiselle ainsi que du Dullahan et du Bourreau.

« Je vois... Le secret était essentiel. » Infiltration, mise en condition, le tout dans un environnement qui ne laisse jamais la place au hasard ou à l'erreur. Intérieurement, le thérapeute se pose une question : Oblivion avait-elle les aptitudes psychologiques pour une telle mission ? Sûrement, si elle a réussi à finaliser cette dernière. Mais la vérité est que le Spectre Céleste de la Rage n'est pas une prétorienne du Monde des Morts comme les autres. Sa nature, sa personnalité, tendent à faire d'elle une personne capable de vives émotions, autant violentes pour les autres que pour son propre bien. Est-ce un effet de la Rage où est-ce la raison qui a poussé ce choix d'Étoile, de Surplis ? Dans tous les cas, l'actuelle hésitation de la demoiselle à continuer n'est pas surprenante. Tout comme ses gestes, son enfermement sur elle-même alors que ses propres doutes sur la chose à faire, les choses à dire semblent se broyer.

Un besoin de parler ? Un appel à l'aide, peut-être. La réalité chez Oblivion est que le pire ennemi de cette dernière ne prend sûrement pas la forme du Sanctuaire, ou d'une toute autre faction. Non, à l'heure actuelle – et possiblement tout le temps – la Némésis de l'Étoile Céleste de la Rage... est elle-même, tout simplement. Une ennemie que sa puissance ne peut effacer.

Ces émotions, cette réalité, qui vont la pousser vers le pire.
Un enfant baignant dans son sang. Un ami qu'elle a tué. Des proches qui jugent ses actions.

Va t-il devoir garder une posture professionnelle, celle que lui a enseigné son école ? Ou doit-il être dans une écoute plus intime, profonde, celle d'un Spectre qui a sa propre expérience du lien ? Buvant une gorgée de chocolat, il profite quelques instants de la chaleur de ce dernier, avant de prendre la parole, doucement, son regard dirigé vers le sol. « Tu réponds seule à ta première question. Il n'est pas simple de se dire que son ami ne sera possiblement plus là, qu'importe si sa mort est ce qu'il fallait faire, ou non. Je peux difficilement me permettre de juger ce que pense les autres sur cette action, je ne connais pas les tenants et les aboutissants de ta mission. » Il pose sa tasse en plastique, soupirant doucement. « Nous restons des humains. Selon nos personnalités, nos besoins, nous allons parfois créer des liens avec des personnes en qui nous voulons offrir notre confiance. Parfois d'autres Spectres, souvent même. Et parfois. Autre chose. » Est-ce un piège dans lequel lui pourrait tomber ? À sa façon, il a déjà fait cette expérience étrange que de tuer l'ami, être pourtant essentiel à une stabilité qu'il n'a jamais réellement ressenti. Alors, oui, il n'est pas fermé à ce genre de possibilité, de probabilité. Dans sa vision qu'il a de la demoiselle, elle est sensible à ce genre de choses. Mais qui sait, peut-être n'est-il pas aussi bon psychologue qu'il le pense.

« Oui, quand on brise ce lien, quand on le frappe... quand on le rompt... qu'importe la manière, c'est douloureux. C'est quelque chose que tu dois bien comprendre. Ceux qui restent sont, souvent, les plus meurtris, aiment dire certains. Je ne sais pas si c'est vrai et je ne sais pas si ton ami est réellement mort, mais et d'avance désolé pour cette évidence... » Il se redresse, s'étire doucement, avant de poser son dos contre le mur. « Tu vas devoir faire le deuil. À ton rythme, certes. Mais, pour toi, pour que cette douleur ne te dévore plus, tu dois le faire. » Le deuil d'une vie. Ou alors le deuil d'une amitié.

Simple ? Non, les choses ne sont pas plus simples lorsqu'il s'agit de vie ou de mort, même lorsque les âmes qui sont les victimes de ce questionnement sont des fantômes errants. Tout dépend, finalement, de sa propre expérience de la mort... de son passé...
Et aussi, potentiellement, de son propre lien avec son Étoile.

« Je me permets de te demander quelque chose. Lorsque tu fais face, en écoutant ton Surplis, en écoutant ce qu'il a envie... » Il pose alors les yeux sur elle, poursuivant son questionnement. « Es-tu dominée, Oblivion ? Es-tu dominée par les envies de ton Étoile ? » De cette question va naître une réponse, il l'espère.
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La brûlure sur ma langue me fait grimacer et m'incite à savourer ma deuxième tasse de chocolat un peu plus lentement, seul réconfort après tout ce temps dans le froid et seule distraction des dures paroles d'Ephemer. Pas de dures reproches, comme je le craignais, mais de dures vérités, un aperçu de la route à parcourir et de ce qui doit être fait pour voir la fin de ma misère. Pas possible de trouver un coupable sur lequel déverser ma colère, cette fois, pas plus que ça n'a déjà été fait… et l'inverse, refouler cette détresse et prétendre que ce n'est rien, serait encore pire.
Car je n'ai pas qu'un deuil à faire. Il y a aussi le deuil de Leticia Marchesi.

Ma gorge se serre et je tourne la tête pour que le Papillon ne puisse pas voir mon visage. Je suis censée être plus forte que ça…

-Comment? J'étais tellement en colère, j'ai… tu sais comment je peux être…

Cruelle. Quand la rage atteint son paroxysme, tuer ne suffit plus, il faut que ça fasse mal, que ce soit lent, et que je n'en perde pas une miette. C’est tellement hypocrite, et pourtant, quand ça se produit je ne voudrais pas autre chose. Et Théo en a été la dernière victime. Combien d’autres auront à suivre?

À la question d’Ephemer, je ne réponds pas tout de suite, le fixant sans savoir quoi lui dire. Est-ce que c’est ce qui est en train d’arriver? C’est dur à dire, après que j’aie été éloignée de mon Surplis aussi longtemps, mais les preuves ne sont pas bien difficiles à trouver non plus. Lors de mon passage à FIRMAMENT, il y avait de ces moments où je ne ressentais aucune colère, et je pouvais sentir quelque chose, une douleur au niveau du cœur, un rappel de ce qui était attendu. Depuis l’attaque, la présence de mon Étoile est impossible à ignorer, même si elle ne prend pas le contrôle directement, elle n’en a pas besoin, je lui ai donné de quoi se sustenter.
Seulement, elle ne me donne plus grand-chose en retour.

Non. Je ne lui donne pas assez encore.

Mes épaules s’affaissent alors que je contemple la vérité qui se développe peu à peu. Ce n’est pas un problème, ce n’est pas quelque chose qui ne va pas avec moi ou mon Surplis : C’est juste comme ça que ça fonctionne. Encore une fois, de toutes les armures possibles, c’est sur ça que je tombe… Et peu importe ce que j’en pense, ça ne fait que contribuer.
En fermant les yeux, je secoue doucement la tête.

-Ce n’est pas important, si je le suis. Ce qui importe, c’est qu’elle me rende assez puissante pour que je puisse faire tout ce qui m’est demandé, le reste, c’est mon problème. Si elle a besoin de rage, je lui en donne, et si je dois souffrir pour y arriver… ce n’est pas le pire qui puisse arriver à un Spectre. Et les Enfers ont besoin de Spectres. Pas d’humains.

Et peu importe ce que je ressens par rapport à mes propres habiletés, ce n’est pas nécessaire. Ça me rend trop humaine, et pas assez puissante. Du moins, c’est ce qu’ils pensent… S’il prend l’envie à quelqu’un de me tester là-dessus, je suis sûre que je pourrai prouver le contraire.
Tant pis pour moi. Tant pis pour eux.

-C’est pour ça que tu es là, n’est-ce pas? Tu viens t’assurer que je suis capable de reprendre du service?
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« Je sais comment tu peux être, oui. » Les souvenirs sont frais, malgré le temps qui ne peut s'empêcher de s'écouler. La Rage porte bien son titre, en effet. Cette frénésie qui l'anime lorsque son Étoile pulse avec violence, avec force, à travers son corps... Cette furie qui habite son regard lorsque sa colère devient l'unique carburant de sa puissance. Oui, il l'a vu, de ses propres yeux. Ce n'est pas une rumeur, ni un on-dit. C'est une vérité ainsi qu'une réalité de la jeune femme. Elle est dangereuse lorsque la colère désigne son adversaire. Tout ceci peut avantager les Enfers, bien entendu – et fort heureusement, d'ailleurs –, tout comme cela peut créer des situations difficiles à gérer. Pour les Squelettes, peut-être, mais surtout pour elle.
Enfin, cela concerne un autre point qui sera expliqué un peu plus tard. Pour le moment, alors qu'il passe son pouce contre la commissure de ses lèvres, le thérapeute semble chercher une réponse à la question de son interlocutrice. Comment ? Comment faire un deuil ? Voilà une question qu'il ne pensait pas un jour entendre de la part d'un ou d'une Représentante des Forces Infernales.

Et pourtant, les Spectres ne sont finalement pas si bien placées que ça pour parler du deuil. Ils sont ceux qui laissent – du moins, depuis la loi concernant l'état de défunt des Spectres – les liens derrière eux. Ils sont ceux qui laissent les parents, les amants et amantes, les enfants.
Ils sont ceux qui perdent leur humanité, au profit d'une existence spectrale, sur un sentier parfaitement inconnu. Un sentier qui a fait rêver de nombreux artistes.

« Je crois que j'ai une idée. » Il ferme un instant ses paupières, avant de soupirer légèrement, haussant doucement ses épaules avant de les laisser retomber. « L'une des choses qui paralyse les vivants lors d'un décès, c'est l'absence de certains mots. Des mots qui restent, bloqués dans la gorge. Alors, oui, il y a bien quelques uns qui se tournent vers les tombes, pour leur parler... Sincèrement, je ne sais pas si ça fonctionne réellement, personne n'a parlé à ma tombe. » Et d'ailleurs, s'il avait entendu de tels mots, difficiles de savoir comment réagir. Il fronce un instant les sourcils, réfléchissant à cette possibilité... « Enfin, passons. » Un petit mouvement de main vient dégager cette pensée, revenant au sujet principal.

« Tu as la possibilité de voir les âmes errer aux Enfers. La possibilité de communiquer avec. Qu'est-ce qui t'empêche, si tu veux réellement mettre fin à toutes ces idées qui te tourmentent, de dire ce que tu as à leur dire ? Du moins, si c'est ça qui parasite réellement ton esprit. »

Il tourne les yeux vers elle. Voilà une possibilité pour un Spectre de faire un deuil.
Voilà une possibilité pour la jeune femme. Pour la Rage. Tout dépend, maintenant, si cela entre dans son véritable trouble.

« Enfin, encore faut-il que la ou les personnes en question aient bien été dirigé aux Enfers. Si ce n'est pas le cas... » Il s'arrête, son esprit se perdant dans une courte réflexion, très courte. « Alors, considère que retrouver ces âmes errantes et de les ramener jusqu'aux Enfers sera un moyen pour toi de faire le deuil. Après tout, les morts se doivent de venir jusqu'aux Terres de nos Seigneurs. » Et le plus souvent, les âmes qui errent, sans trouver le chemin vers le Monde des Morts, ont une forte tendance à avoir quelque chose qui les retient, un but, un sentiment. « Mais sache que l'art du deuil n'est pas un art immédiat. Alors, ne cherche pas à résoudre tout d'un coup. C'est aussi une chose importante que tu dois bien comprendre et accepter. Car, en effet, les Enfers recherchent des Spectres, efficaces, présents. »

Il tapote légèrement son doigt contre le sol. Des Spectres efficaces, surtout. Des Spectres qui peuvent réussir à réaliser des missions, qui peuvent concrétiser les différents objectifs de leurs Seigneurs. La question à se poser est la suivante...

« Penses-tu que dans ta situation, tu peux réaliser les objectifs de Sa Seigneurie ? » Il regarde un instant le sol. Non, bien entendu, la réponse n'est pas là ! Mais il poursuit, son regard azuré observant toujours ce sur quoi ils sont assis. « Actuellement, le système des réincarnations des Étoiles n'est pas franchement le plus parfait, semble t-il. Rogos est plus expert que moi dans ce domaine, mais j'imagine que si tu veux observer les choses de cette façon, alors il faut creuser un peu plus. Si ta Rage vient à te rendre inefficace, que vas-tu devenir, Oblivion ? Oh, bien entendu, la Rage n'est pas simple. La Rage est violente, surtout pour ton âme. Mais si elle te fait douter. Si elle brise, petit à petit, ton contrôle... Ne risques-tu pas d'aller plus loin ? Trop loin, même ? » Il se redresse, glissant ses mains dans son dos. « Entrer en harmonie avec ton Étoile te permettrait de mieux contrôler tes accès de furie. Mais aussi de pouvoir utiliser tes capacités avec un nouveau potentiel. » Il regarde un instant la jeune femme.

« Les Enfers ne souhaitent pas, je pense, perdre leur temps avec de nouvelles recrues, qui remplaceraient des êtres capables et possédant un potentiel fort appréciable. Surtout si l'Étoile en question n'est pas la plus simple à maîtriser. Je ne te demande pas d'être humaine, Oblivion. Je te demande d'être ce que tu peux être, simplement. » Dit-il. Est-il le mieux placer pour lui faire un tel discours ? Pour l'instant, il contrôle. Lorsque les crises de paranoïa ou les délires reviendront, alors il sera peut-être temps de s'inquiéter. Mais face aux mots de la jeune femme, qui cherche une vision pragmatique, il faut lui démontrer à quel point ce discours peut être dangereux, pour son avenir.
Car il y a toujours plus pragmatique que soi.

« En effet. Je suis en partie là pour observer la situation et l'évaluer. Mais, sincèrement... j'ai bien d'autres raisons qui me poussent à venir jusqu'à toi. Tu ne pensais pas que j'allais laisser notre si beau conte inachevé après notre errance en Chine ? Il se trouve que je mélange le travail... et le plaisir de quelques retrouvailles. » Peut-être, aussi, est-il là pour observer la transformation, qu'elle soit déchéance ou non, de la dame spectrale.

Peut-être, oui.
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Après quelques secondes de réflexion, je ne peux m’empêcher de briser le silence en me penchant vers l’avant pour récupérer ma tasse de chocolat et la vider d’un trait à nouveau. Je n’arrive presque plus à sentir mes jambes dans ce froid, même mes doigts semblent grincer à chaque mouvement, mais la chaleur du breuvage me permet de m’accrocher pour encore quelques secondes, d’ignorer l’engourdissement et la somnolence qui pourraient vite me renvoyer dans cet état second où ni rage, ni douleur ne sont nécessaires. Mais Ephemer parvient encore à retenir mon attention, ses questions me poussant à réfléchir pour lui donner la meilleure réponse possible. Il a beaucoup de solutions à offrir, beaucoup de possibilités que je n’avais jamais envisagées. Et si c’était justement ce que j’ai tout refoulé, ces non-dits et ces pensées gardées pour moi, qui causait toute cette instabilité? Mais la simple idée de devoir confronter Théo, mort ou vif, ou qui que ce soit d’autre, me terrifie au plus haut point.

-Il y en a tellement… Mais… S’ils ne veulent pas m’écouter? S’ils me détestent?

S’il n’est pas mort et que quelqu’un apprend qu’un Saint a déjà été ami avec un Spectre? Mon ancien collègue, plus que tout autre, aurait toutes les raisons du monde de ne rien vouloir entendre, mais ça ne le met pas hors de danger. L’âme de Prayer, ma sœur, n’a pas été revue depuis la destruction du Rosaire. Je n’ose même pas imaginer une réunion avec mes parents.
Il y en a d’autres. Pas des gens que j’ai perdu, mais ceux qui m’ont pris quelque chose. Ce ne serait pas un deuil, mais je pourrais m’y faire.

Est-ce que ce serait revenir sur le droit chemin mis en place par les Enfers pour ses Spectres? Difficile à dire, j’ai entendu cette promesse à maintes reprises sans jamais y parvenir, au contraire, j’en ai été tenue le plus loin possible. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas le droit de poursuivre cet objectif de mon propre chef, mais là n’est pas la question : la vengeance n’est pas le deuil. Et les avertissements du Papillon me rappellent que j’ai besoin de l’un bien plus que de l’autre.

-Je vais essayer…

La promesse marmonnée à voix basse n’est pas des plus convaincantes, mais c’est le mieux que je puisse faire : il me faudra peut-être quelques encouragements de plus le moment venu, mais si c’est ce que ça prend pour faire mon deuil, au moins voir ce qui est arrivé à Théo…

Lorsque le Papillon change de sujet pour me demander ce que je pense de mes propres capacités, je prends beaucoup plus de temps à réfléchir, incertaine de la bonne réponse. Si je connaissais mieux ma propre place aux Enfers, la question ne se poserait même pas, mais après tant de promesses et de secrets dont je ne peux parler —même pas à Ephemer, surtout pas à un Spectre— mon rôle est plus flou que jamais. Ou plus clair, qui sait, si l’on cesse de regarder le problème à travers nos yeux humains et que l’on tente d’imaginer ce qu’un dieu pourrait vouloir.
Des humains, il y en a une infinité. Quelqu’un qui est plus que ça, ou moins, c’est plus rare.
Mais je ne communique pas cette idée à Ephemer, me contentant de réciter d’une voix morne :

-Je ne peux pas prétendre connaître les pensées de mon Seigneur.

Un soupir, puis je secoue la tête.

-Mais… je ne sais pas… il doit savoir que mon Surplis fait ça, non? Et ce n’est pas comme si je pouvais faire les missions comme Rogos et Andréa, où il faut parler aux gens… Ce que je fais, c’est me fâcher et détruire. Parfois c’est des choses, parfois c’est des gens… Mais s’il faut que je détruise quelque chose qui est à moi encore… je ne sais pas si je vais le faire…

Est-ce que c'est ça qui me rendrait innefficace? Ou serait-ce de tenter ma chance quand même avec tous les risques que ça implique? Lorsque j’ai révélé qui j’étais à mon équipe, j’avais ce grand plan d’utiliser mes pouvoirs pour faire quelque chose de bien, pour nettoyer le monde de toutes ces imperfections avec toute la discipline que FIRMAMENT pouvait m’offrir. Mais depuis mon retour, ça m’a semblé impossible, un idéal stupide que je ne peux pas atteindre, pas parce que l’idée ne fonctionne pas, mais parce que moi, je ne fonctionne pas comme ça.
Mais il doit y avoir autre chose. La seule haine dont je peux tirer quoi que ce soit, ces temps-ci, c’est celle que je ressens envers moi-même. Ça ne peut pas être ma seule solution…
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HRP : Désolé pour l'attente et la qualité médiocre de ma réponse.

La question de la jeune femme résonne dans la ruelle, suivie d'un certain silence. Une certaine réflexion concernant la réponse à apporter ? On pourrait le croire. Pourtant il a sa réponse, qu'il vient donner alors qu'il retourne s'asseoir à ses côtés, tournant son regard bleuté dans sa direction, pour continuer cet échange. « Est-ce véritablement essentiel pour toi de savoir que ces âmes perdues te détestent ? »
La neutralité habituelle du thérapeute peut facilement paraître froide à cet instant. Pourtant, cette question attend une véritable réponse et n'est pas là uniquement pour faire réfléchir. « Tu as le droit. Tu as le droit de considérer la haine des autres, d'être freinée par celle-ci. Ce n'est pas un défaut en soi... C'est un phénomène naturel. »

La question de la jeune femme, mais aussi cette réponse plus interrogative qu'autre chose, soulève le véritable problème dans lequel se trouve Oblivion : son rapport à la haine, catalyseur de sa Rage. Oh, certes, si cette émotion n'est pas seule vecteur, elle en reste un trajet direct... Si une solution pouvait être trouvée à la problématique de la demoiselle Spectrale, alors Ephemer est certain d'une chose : elle deviendrait à la fois plus effrayante et efficace...

Et si elle pouvait remonter chaque sentiers et contrôler les différents vecteurs de cette Rage...
Alors Oblivion n'aurait plus à craindre pour son statut, ni même pour le regard des autres...

Si cette réflexion est loin d'être une utopie – il l'a observé, il a vu ce dont elle est capable –, elle reste difficile à mettre en place. Des étapes doivent être posées. Des paliers à franchir pour cette évolution émotionnelle. Car avant toute chose : Oblivion se doit de trouver un équilibre. Étrangement, c'est cet ordre mental, psychique, qui lui fournira la clarté nécessaire pour avancer... Enfin, si tout ceci se révèle réel : car cette analyse n'est finalement qu'une hypothèse. Qu'il faudra vérifier, un jour ou l'autre...

« Les voies divines sont impénétrables, c'est ce qu'on aime souvent dire. J'imagine que le fait que la divinité soit visible ou non ne modifie en rien cette réalité : quelque soit notre position dans la hiérarchie de notre camp, seul un dieu peut comprendre un dieu. » Et il est fort possible que seul un Spectre peut réellement comprendre un autre. Non pas qu'ils sont des dieux, mais tout simplement parce que la nature spectrale est une autre vision de la réalité. Une vision qu'aucun autre humain ne peut partager tant qu'il n'a pas fait ce voyage sans retour. « Mais si tu es réellement sensible à la haine des autres, peut-être peux tu exploiter ce trait de caractère à travers ton surplis... » Posant son index contre sa joue dans une certaine réflexion, il hausse ensuite légèrement les épaules.

« Tu es la seule qui est capable de comprendre au mieux ton Étoile. Tu pourrai faire toutes les analyses du monde, qu'elles soient faites par Rogos pour l'aspect biologique, ou moi pour l'aspect psychologique, tu seras toujours la seule qui a ce lien avec cette Étoile. » Une piste est à suivre. Il ferme ainsi ses yeux, réfléchissant aux différents éléments du problème. Il connecte ses idées, la situation...

« Capter et contrôler... Voilà ce qui serait intéressant de faire. Chercher à attraper les sentiments vecteurs de Rage, voire la Rage même, qui ne sont pas forcément liés à toi... Pour les contrôler et en faire ta puissance. Est-ce que cela est possible ? Je ne sais pas. Surtout que, toutes colères ne mènent pas forcément à la rage. » Il faut y réfléchir... Trouver un angle qui satisferait au mieux l'Étoile, sans pour autant enfermer Oblivion dans une spirale qui la rendrait inefficace.

Si elle n'avait pas de capacité à aimer, cela serait plus simple.
Mais elle l'a...
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-Je ne veux pas qu’ils me détestent.

La tension monte alors que je rétorque au Papillon, une vague de chaleur me traverse le corps et je sens quelques aiguilles prêtes à percer ma peau. Le reste de mes membres tardent à suivre cet élan de colère, trop engourdis par le froid, mais il ne me faut qu’un peu de concentration pour rappeler à Ephemer à qui il a affaire. Il a beau n’y voir que des âmes « perdues » sans nom et sans visage, je parle de ma famille et de mes amis, les seules personnes qui m’ont permis de grandir et de m’accrocher au peu d’humanité qu’il me restait, ceux qui m’ont extirpé de la folie et qui m’ont empêché de sombrer pour ne jamais revenir… et je devrais simplement ne jamais me poser de questions sur ce que je leur ai donné en retour?
Il y en a sans doute plein d’autres qui me détestent. Eux, je n’ai pas à y penser. Mais ceux qui comptent le plus, je ne leur ai jamais souhaité une chose pareille.

Le visage de Théo, les quelques secondes de défaite passive avant que je ne l’attaque, et mes mains se mettent à trembler. Il ne méritait pas ça… je dépose ma tasse sur le sol et croise les bras contre mon torse pour me réchauffer.

-Je ne le déteste pas, moi… je me suis fâché, c’est ma faute, mais je n’ai jamais voulu lui faire de mal, pas… pas comme ça.

Mais mon Surplis ne fait pas la différence, encore moins quand le choc du moment met un flou sur un visage familier pour le transformer en cible facile. À quel point puis-je le blâmer, pourtant? L’armure n’a pas inventé la rage, tout se dont elle avait besoin était déjà là…
Et elle me laisse seule avec les conséquences.

Le Papillon ne peut qu’être d’accord sur les intentions de notre Dieu, dans le sens où il ne les connait pas plus que moi, et il ne peut pas me donner de réponses sur mon rôle parmi les rangs infernaux. Mais il peut suggérer des solutions, par contre, et celle qu’il émet lentement mais sûrement ne lui vaut qu’un regard confus de ma part.

-Je ne comprends pas… tu penses que je pourrais utiliser la rage des autres… pour nourrir mon Surplis?

L’idée parait absurde, infaisable, mais quand je veux en faire part à mon collègue, je ne peux m’empêcher d’y penser encore plus. Ressentir la rage est facile, c’est venu tout naturellement avec l’acquisition de mon armure, mais il est difficile d’imaginer cette dernière exploiter ces sentiments de la même façon qu’elle le fait avec les miens. Mais pourquoi pas? Est-ce qu’une armure peut vraiment faire la différence? Peut-être pas, mais ce ne serait pas du temps perdu que d’essayer de lui apprendre.

Je grimace en portant une main à mon cœur, me cherchant quelques sentiments négatifs pour calmer mon Surplis. Même ressentir de l’espoir ne lui convient plus ; chercher autre chose pour l’occuper est donc plus que crucial.

-Il faut que ça fonctionne. Je ne sais pas comment je vais le faire, mais il faut que j’essaye. Je ne pourrai pas continuer comme ça plus longtemps.
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La définition des âmes suite à leur arrivée dans le Monde des Morts est un point essentiel, sur lequel pourraient débattre longuement les Spectres. L'importance d'une âme est son cœur, sa mémoire. Sa personnalité, du moins pour Ephemer, n'est finalement pas une donnée essentielle : elle finira par disparaître, tout comme son visage chaviré par les eaux des Fleuves Infernaux. Mais est-ce réellement important de se poser la question. Très important. La réaction de la demoiselle le prouve : les quelques mots qu'elle lance en réponse sont ponctués par une certaine vibration, dans son énergie. Quelque chose de fugace, quelque chose d'instinctif...
Un animal. Une bête féroce. Il faut parfois être prudent avec les mots employés... Hochant alors doucement la tête, il garde les lèvres closes. Oui, cette fois, il est préférable de ne pas aller plus loin, sur cette idée de sentiment de haine qu'ils peuvent ressentir à son égard.

Car, avouons le : finir épingler sur un mur d'un entomologiste passionné comme n'importe quel papillon n'est pas réellement le projet d'existence d'Ephemer. Oh, il pourrait tenter de lui donner quelques évidences : elle peut tenter de retrouver grâce à leurs yeux, etc... Mais à l'heure actuelle, la sensibilité de l'Étoile, mais aussi la sienne, à ce genre d'émotions, rendraient cette rencontre plus difficile qu'une tentative de paix entre deux nations ouvertement ennemies.

Ah qu'il est difficile de devenir Spectre d'une émotion, lorsque la personne ne peut maîtriser ces dernières... Les Étoiles peuvent être de petites saletés parfois... Cette pensée traverse rapidement l'esprit du thérapeute, qui reprend facilement le cours de la discussion alors que les capacités de la jeune femme sont maintenant au cœur de celle-ci.

À la question d'Oblivion, Ephemer hoche doucement la tête. « C'est bien cela. En puisant dans ta propre Rage, ou dans tes propres émotions, ton Étoile crée une situation où tu es animée par ta propre rage. Cela te rend plus forte, plus vive, mais aussi plus sensible à tes propres émotions. Du moins, c'est mon constat. » Il laisse passer un silence, pour ne pas écraser la demoiselle d'une explication qu'il essaye de rendre la plus simple possible – en évitant toute digression, par exemple. « Si tu pouvais puiser à travers les ressources d'autres êtres et qu'elles conviennent à ton Étoile, alors l'échange émotionnel serait bien moins contraignant pour toi. J'entends bien, c'est un grand conditionnel, cette théorie ne peut être testée autrement que par ta propre action. » Ils ne pourront pas, comme certains pouvoir d'éveillés, reproduire le schéma d'actions en laboratoire, pour observer les différences possibilités, probabilités d'échecs, etc...

Non là, elle aura besoin de le tester elle-même. Mais elle semble motivée. Prête à faire l'expérience. Parfait... « Bien... Alors il manque maintenant une chose importante... » Essentielle même. L'expérience de la jeune femme est particulière, et elle demande une ressource précieuse. « Tu dois impérativement trouver un cobaye pour tester cette théorie. Dans un environnement qui est neutre au départ, pour éviter tout accident malencontreux à ton égard. »

Cher Saints, accepteriez-vous de participer à une expérience d'ordre neuropsychiatrique ? Ne vous inquiétez pas, c'est presque sans danger. Non, cela ne risque pas de passer. Il est préférable pour le moment de se concentrer sur quelqu'un qui ne peut se défendre, ou qui acceptera de ne pas se défendre.

Bienvenue dans le formidable monde de la recherche, Oblivion !
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-... Oh... bien sûr...

En effet, il ne manque qu'une seule chose pour mener cette petite expérience, une évidente petite chose toute simple et bien facile à trouver pour deux Spectres aux multiples talents. Une bagatelle. J'ouvre la bouche pour ajouter quelque chose, mais aucun son n'en sort, et je reporte mon attention sur le thermos vide en cherchant mes mots. Ça me semble déjà si loin, et si peu, comparé à tout ce qui est venu après, qu'expliquer mon hésitation me semble absurde...
Doucement, je porte une main à mon visage, là où mes cicatrices sont les plus apparentes.

Le pire n'était même pas la douleur, mais le rappel constant que j'étais complètement seule dans cette épreuve, abandonnée à mon sort par mes prétendus frères d'arme pour réaliser que ma propre force n'allait jamais être suffisante pour me sortir de là.
Qu’est-ce qui serait le plus hypocrite, de changer de rôle et de faire subir la même chose à quelqu’un d’autre, ou de refuser de le faire alors que j’ai déjà fait bien pire dans d’autres circonstances? Je serais bien curieuse de savoir ce qu’Ephemer en pense, mais son opinion —et la mienne— n’est pas le plus important : l’important est que nous avons besoin de quelqu’un sur qui tester notre théorie, et qu’il faut trouver la meilleure personne et la meilleure méthode pour procéder.

-Il faut bien choisir, et faire attention… si on trouve quelqu’un et qu’on lui fait trop de mal, ça pourrait se retourner contre nous. Peut-être quelqu’un qui possède un peu de cosmos? C’est plus facile quand c’est un éveillé.

Mais pas quelqu’un que je connais trop bien, les résultats pourraient être biaisés… et pas quelqu’un de trop puissant, pas avant de savoir ce qui peut arriver. En réalisant ce que je suis en train de faire, je laisse échapper un ricanement. Dire que je n'aime pas avoir à trop réfléchir.

-J’ai passé un an avec des agents secrets. Je crois qu’ils ont déteint sur moi.

Mes pieds glacés ne ressentent plus vraiment le contact du sol, et c’est donc avec une grande prudence que j’entreprends de me relever, en m’appuyant sur le mur derrière moi pour m’aider. Quand je me suis réfugiée dans cette ruelle, j’étais trop horrifiée par mes propres actes pour oser faire quoi que ce soit, trop désillusionnée et défaite pour même penser à ce qui pouvait être réparé. Je ne sais pas ce qui est arrivé à Théo, peut-être que je ne le reverrai jamais, mais il y a plus important à faire avant de tenter de régler ce qui n’a pas fonctionné avec mon équipe : régler ce qui ne va pas avec moi. Et soudainement, l’idée de rester une seconde de plus dans cette ruelle m’est insupportable.

-Allons-y. Je me réchaufferai en marchant. Si on ne trouve pas, on ira ailleurs.
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