Saint Seiya
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Gorislava
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10.12.19 21:32
Dans les tréfonds de la prison de la Palestre, tous les pensionnaires avaient fini par sombrer dans les bras de Morphée. Seuls les geôliers se refusaient à fermer l’œil et maintenaient leur vigilance, au cas où se produiraient une intrusion ou une tentative d'évasion. Blueman et Ntikuma dormaient eux aussi comme des loirs, tandis que Reagan était plongé dans un état d'inertie indéfinissable. Nul ne savait s'il sommeillait comme tout le monde ou s'il était simplement en pleine phase de catatonie. Les sentinelles se désintéressèrent de lui à la longue et poursuivirent leurs rondes, passant régulièrement devant sa cellule pour au minimum vérifier s'il était toujours là. Peu à peu, les rondes devinrent moins fréquentes et un silence de mort commença à peser sur les lieux. Le pénitencier était devenu un havre de quiétude, où plus aucun bruit ne venait perturber l'ordre qui y régnait.

Cependant, un seul individu ne profitait pas ce silence salutaire : l'Oiseau de Paradis, dont les battements de cœur ne cessaient de résonner dans ses oreilles. Ses tympans vibraient de douleur devant cette cacophonie intolérable, couplée à des murmures cauchemardesques qui tournaient en boucle dans son cerveau endommagé. Bien que son âme ne le désire pas, il se remémorait inlassablement ses humiliations, ses obsessions et ses crimes passés. Ses vengeances inassouvies lui revenaient aussi à l'esprit, tout comme la connaissance des mains tendues à son égard qu'il avait rejetées. Autant de regrets et de souffrances qui ne faisaient que lui causer plus de peine et alimentaient le feu de sa rage. Mais contre qui dirigeait-il donc cette colère brûlante ? La réponse était évidente : contre lui-même, après s'être fourvoyé et enlisé tant de fois dans ses erreurs au lieu d'oublier ses vieilles rancunes.

En raison de la perte de ses repères, il ne se souvenait pas où et quand, mais il avait entendu un Chevalier dire qu'on l'avait protégé d'un funeste destin. Le renégat ne se rappelait plus de qui il s'agissait, mais il savait qu'il lui avait fait beaucoup de mal, comme à son propre maître. En dépit de toute la cruauté dont Harold s'était jadis rendu coupable à son égard, celui-ci n'avait jamais abandonné son apprenti, même lorsqu'il avait été reconnu coupable de meurtre contre ses condisciples. Reagan n'avait hélas pas voulu accepter les plates excuses et le repentir de son professeur, car il avait été entraîné trop loin dans la voie du démon pour s'en détourner après tous les efforts qu'il avait investis afin de satisfaire les attentes qu'on lui avait imposées. L'enfant innocent et timide qu'il était auparavant aurait célébré cette délivrance, mais pas le guerrier sanguinaire qu'il était devenu, qui cherchait un sens à toutes ses souffrances et désirait qu'on le félicite enfin pour son travail acharné. Tout reprendre à zéro était une perspective qui l'effrayait et dans sa couardise, il était devenu prêt à tuer pour ne pas avoir à emprunter ce sentier si angoissant et inconnu.

Durant toutes ces années, il avait cru être seul sur Terre, livré à lui-même et entouré de gens indignes de confiance ou de respect. Mais contrairement à ce dont il était persuadé, on ne l'avait jamais complètement abandonné. C'était sa persévérance dans la méchanceté qui avait forcé les autres à le laisser seul, pas le manque d'empathie ou de générosité de ses contemporains. Il avait assassiné son maître et perdu Mileva, la seule personne qui avait daigné fraterniser avec lui lors de ses débuts à Death Queen Island, à cause de son attitude ignoble. Heureusement, le forgeron paraissait encore être à ses côtés et il avait l'impression que sa mère adoptive n'était guère loin non plus. Quant au Sanctuaire, il aurait pu l'exécuter pour toutes les atrocités dont l'Oiseau de Paradis s'était rendu coupable, mais il ne l'avait pas fait. Que ce soit par pitié ou pour lui administrer une peine de réclusion à perpétuité, cela lui importait peu : il avait eu de la chance. Malheureusement, aucune volonté de se racheter ne pourra réparer ce qu'il avait infligé à ses victimes ni à lui-même. Sa psyché était trop fracturée et sa fureur trop forte pour qu'il parvienne à quelque chose de constructif...

Que pouvait-il donc faire de cette haine incendiaire qui torturait son cœur ? Subitement, une solution complètement tordue lui vint à l'esprit et l'anima d'un souffle nouveau. Le catcheur éclopé se dressa alors d'un coup, comme s'il était possédé, et marcha en direction de la porte de sa cellule. Il avisa ensuite Ntikuma avec son aura cosmique, qui roupillait tranquillement de son côté sans se douter de rien. Contre toute attente, Reagan arriva à se saisir des barreaux sans difficulté et à les tordre comme de vulgaires bâtons en caoutchouc. Ces derniers étaient censés contenir des Éveillés parmi les plus redoutables, mais le spécimen en question dépassait les normes en vigueur. Une fois libéré de sa cage, le renégat se déplaça lentement vers ce qu'il imaginait être la sortie de la prison. Malgré l'énergie dont il était habité, son visage affichait une expression absente, tel un zombie en vadrouille.

Extirpé de son sommeil par le bruit des barres métalliques en train de se déformer, Blueman fixa son ancien patron d'un air aussi terrifié que fasciné. Appréhendant ce qui semblait être son unique chance de se carapater du Sanctuaire, le premier se décida à emboîter le pas au second. Adieu l'incarcération, bonjour les joies du retour à la vie sauvage ! Les deux larrons sillonnèrent donc les couloirs à la recherche d'une issue donnant sur l'extérieur. Soudain, ils tombèrent nez à nez avec un garde de la Palestre, intrigué par le grincement strident qu'il avait entendu au loin. Ce dernier essaya de sonner l'alerte, mais l'Oiseau de Paradis l'en empêcha en abattant violemment son poing massif contre son crâne. Assommé, le sentinelle s'effondra lourdement par terre, laissant ainsi la voie ouverte aux fugitifs. Leur glorieuse escapade allait enfin pouvoir débuter !
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Gorislava
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11.12.19 20:44
BGM- https://www.youtube.com/watch?v=55iaGxEZwSY -BGM

Alors que tout le monde pensait que la paix était enfin revenue, des hurlements de terreur et des rugissements belliqueux déchirèrent le silence nocturne. Suite à la nouvelle de l'évasion de Reagan et Blueman, la Palestre sombra de nouveau dans la panique générale. A ces cris d'épouvante et de colère s'ajouta la féroce mélodie des fracas du combat qui se déroulait à environ cent mètres de la prison. Sur un vaste sentier rocailleux, les deux criminels luttaient avec acharnement contre une soixantaine de troufions du Sanctuaire. De nombreux autres gardes jonchaient le sol, complètement sonnés ou trop blessés pour se relever, autour de ce qui était devenu un véritable champ de bataille. Armé d'une paire de glaives, le punk tailla brutalement son chemin à travers les rangs adverses, son rire de hyène psychotique accompagnant chacun de ses coups. Quant à l'Oiseau de Paradis, il envoya valser ses ennemis à l'aide de mandales explosives et en projetant les vigiles les uns sur les autres. Il employa même son écharpe comme un fouet et s'en servit ainsi pour lacérer impitoyablement toute forme d'opposition à son avancée.

"GROOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!"

Clairement débordés par la force bestiale des mercenaires, les sentinelles s'efforcèrent néanmoins de leur faire barrage avec leurs corps musculeux. Une quinzaine de soldats supplémentaires débarqua alors en renfort et chargea courageusement sur les fugitifs. Ces derniers ne se démontèrent pas et se préparèrent à surmonter tous les obstacles qui se dresseraient devant eux.

"Allons-y les gars, nous pouvons le faire !" beugla l'un des péons afin de galvaniser le reste des troupes. "Nous devons au moins tenir jusqu'à l'arrivée d'un Chevalier d'Or !"

"DÉGAGEZ DE MA ROUTE !" vociféra Blueman tout en agitant ses épées déjà ensanglantées. "Je n'ai pas de temps à perdre avec de la piétaille !"

Ses lames étant devenues inutilisables après tant d'usure, il les balança sur des gardes qui se retrouvèrent avec le casque brisé et le crâne fendu. Les troufions contre-attaquèrent en jetant de lourdes chaînes et des filets lestés sur l'infâme duo pour les immobiliser. Cependant, ce ne fut guère suffisant pour mater Reagan, qui émit une puissante déflagration cosmique afin de se libérer et déstabiliser la formation adverse. Il fondit ensuite sur quatre sentinelles et les fit valdinguer d'un double round-house kick, avant d'encaisser le boulet à pointes d'un fléau en pleine poire. A cela s'ajoutèrent trois javelots qui se plantèrent soudainement dans son dos, une effusion d'hémoglobine ponctuant chacune des attaques qu'il venait d'essuyer.

"KAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!"

Le colosse éclopé riposta en tirant sur la chaîne du fléau qui venait de le frapper, entraînant avec lui le soldat qui se trouvait de l'autre côté. Le premier imprima donc sauvagement son poing dans la tronche du malheureux, mais fut puni pour cette action par une volée de carreaux d'arbalète dans la poitrine. Le punk profita que l'attention soit focalisée sur son compère pour se débarrasser de ses entraves à l'aide d'un couteau qu'il avait subtilisé à un vigile. Il se servit ensuite de son énergie spirituelle pour faire fondre les maillons encore enroulés autour de lui puis vint à la rescousse de l'Oiseau de Paradis. Toutefois, ce n'était pas par charité qu'il faisait cela, mais bien parce qu'il était conscient qu'il ne pouvait s'échapper sans son assistance.

"Z'avez envie d'vous suicider, hein ?!" aboya le voyou tatoué. "Puisque vous insistez, j'vais vous rendre ce service !"

Il poignarda ainsi un péon dans la gorge puis décocha un crochet du droit contre la mâchoire d'un second. Le sang gicla dans tous les sens et macula bientôt le sol rocheux du sentier, tandis que les vaincus s'empilaient les uns sur les autres à un rythme dramatique. Les mercenaires ne se préoccupaient de savoir si les gardes survivraient à cette confrontation : tout ce qui leur importait à cet instant était de quitter la Palestre. Renoncer à capturer les deux scélérats n'était pas non plus une option pour les troufions, qui étaient prêts à donner leur vie pour les arrêter. Ils ne pouvaient décemment pas laisser ces barbares dégénérés en liberté, la sécurité de l'humanité en dépendait !

"POUR L'AMOUR D’ATHÉNA, ARRÊTEZ CE MASSACRE ! ARRÊTEZ TOUT DE SUITE !"

Ce cri désespéré interrompit tous les belligérants dans leur élan, même Reagan, qui était entré dans un état de frénésie démentielle. La personne à l'origine de cette injonction sortit alors de la pénombre devant les regards médusés des soldats et l’œil curieux de Blueman. Il s'agissait d'une femme échevelée dans la cinquantaine, les yeux fatigués et vêtue d'un chiton fermé couvert par un manteau. Elle avait le souffle court et transpirait abondamment, comme si elle avait couru de toutes ses forces pour parvenir jusqu'ici.

"BORDEL GIANNA, QU'EST-CE QUE TU FOUS LA ?!" s'égosilla l'un des sentinelles. "TIRE-TOI D'ICI, TU VAS TE FAIRE BUTER !"

L'Oiseau de Paradis, indifférent à la peur ambiante, se contenta de se tourner dans la direction où il avait entendu cette voix féminine. Quant à Blueman, il devina aisément à qui ils avaient affaire et réfléchit à la façon dont il devait gérer cette réunion. C'était probablement l'occasion qu'il attendait pour fausser compagnie à cette bande de blaireaux... Il devait par contre faire gaffe à ne pas se laisser choper dans l'éventualité où il serait prématurément séparé du débile qui lui servait d'associé.
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Ntikuma
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13.12.19 21:04
Ntikuma croyait que son sommeil avait été léger.

D'une certaine façon, il l'avait été : dans sa tentative de surveiller les prisonniers, il avait résisté de son mieux à l'appel de Morphée, ne fermant les yeux que quelques minutes à la fois pour se reposer, et il avait tenu longtemps avant de sombrer pour de bon, épuisé par le stress et les nombreux voyages des derniers jours. Les minutes de repos devinrent éventuellement de longues heures de sommeil sans projection cosmique, jusqu'à ce que les cris au loin sortent le petit être de sa torpeur et qu'il réalise l'étendu de la situation.

Les barreaux tordus et cassés ne retinrent son attention que pour quelques secondes. Le plus important était le reste de la cellule. Complètement vide.

Son coeur battant à toute vitesse, le forgeron s'efforça de se remettre sur pieds, malgré ses membres engourdis et son mal de tête après être resté trop longtemps dans une position inconfortable, pour approcher de la prison et l'observer, son esprit embrumé peinant à comprendre ce qu'il voyait et faire le lien avec ce qu'il se passait à l'extérieur. Après quelques secondes d'examination, le choc de la réalisation le frappa comme un coup de marteau, et il fonça à toute vitesse vers la sortie.

Les torches parsemant le chemin vers la Palestre étaient éteintes, sans personnes pour les rallumer, mais le clair de lune projetait une lueur bleue assez puissante pour que l'Ashanti puisse voir où il allait. Le combat n'avait toujours pas pris fin, et les quelques émanations cosmiques lui permettait de repérer les fuyards, mais le petit alchimiste n'avait pas la vitesse d'un éveillé normal, encore moins l'agilité, et c'est donc après beaucoup trop de temps et de chutes au sol à causes de débris mal placé que Ntikuma trouva les premiers corps.
Plusieurs des victimes avaient été assommées, et plus il approchait de son ancien collègue et plus les blessures étaient sévères, voire même létales et vicieuses, cherchant les points vitaux plutôt que des frappes au hasard. Il fallait trouver de l'aide immédiatement. D'un coup, les clameurs cessèrent, et le muet accouru pour enfin trouver le mercenaire déchu, son horrible accolyte à ses côté, entouré de gardes et devant lui, une vieille femme...

L'atmosphère était plus que tendue, alors que tout le monde attendait la suite des événements. Reagan avait reporté son attention sur la femme, mais difficile de savoir à quoi il pensait. Blueman, par contre, était armé, et ses intentions étaient plutôt évidentes, peu importe si d'autres malchanceux devaient se trouver sur son chemin. En faisant taire ses peurs, le forgeron concentra son cosmos autour du voyou bleu, créant une complexe cage lumineuse composée de plusieurs toiles d'araignée qui, en un claquement de doigts, se changea en métal noir. Voilà qui devrait suffire à le retenir. Cela fait, l'encapé osa faire quelques pas en direction de l'Oiseau de Paradis, avec l'intention de rejoindre la vieille femme, il n'était pas certain qu'elle soit en sécurité mais s'ils restaient ensemble, il ne devrait pas y avoir de danger. Doucement, il laissa son cosmos augmenter de nouveau, mais sans aucune hostilité, seulement pour signaler sa présence et lui faire comprendre qu'il n'allait pas lui faire de mal, il n'y avait plus de besoin de se battre.
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Gorislava
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Alors qu'il veillait à ce que les gardes du Sanctuaire restent à distance de lui, Blueman vit une toile de lumière se dessiner autour de lui. Celle-ci se changea ensuite en une cage métallique qui l'enferma, l'empêchant ainsi de réduire ses ennemis en charpie. Frustré et stupéfait de se voir ainsi de nouveau emprisonné, le punk chercha du regard le responsable de ce prodige. Il entraperçut entre les barreaux la silhouette frêle et rougeâtre de Ntikuma, qui était lui aussi venu mettre fin aux hostilités. Difficile de l'embobiner cette fois-ci en jouant au sous-fifre opprimé, le voyou ayant été pris la main dans le sac avec ses armes dégoulinantes de sang. Plaider la folie n'allait certainement pas fonctionner non plus, car il était évident que l'assistance avait en face d'elle un dangereux psychotique en plein carnage. Le flagrant délit étant quasiment impossible à réfuter, Blueman perdit donc tout contrôle de lui-même et se mit à vitupérer à l'encontre du forgeron :

"NTIKUMA, ESPÈCE DE SALE TRAÎTRE ! T'AS INTÉRÊT A M'LIBÉRER ILLICO PRESTO SINON J'TE PROMETS QU'TU VAS MORFLER !"

Dans sa colère éruptive, il tenta de fracasser sa prison avec son couteau et ses poings, mais ne parvint qu'à briser le premier et à s'écorcher les phalanges. Il gémit de douleur devant cet échec pitoyable et se résigna amèrement à observer la scène qui allait bientôt se dérouler.

Reagan entendit quelqu'un se mettre en travers de son chemin, tandis qu'il commençait à s'approcher lentement de la femme qui était intervenue plus tôt. Il reconnut alors l'énergie de l'alchimiste, désormais si familière, qui s'éleva courageusement face à lui. Bien qu'il ait une certaine affection pour ce vaillant petit bonhomme, il ne pouvait l'autoriser à lui barrer la route, surtout à l'instant où il retrouvait enfin la personne qui lui était la plus précieuse sur Terre. L'Oiseau de Paradis grogna donc de désapprobation sous les yeux effarés de la quinquagénaire et s'avança vers Ntikuma d'un pas menaçant. Les sentinelles, pétrifiés de peur et dans l'expectative, n'osèrent pas s'interposer tant ils étaient paralysés par le critique de la situation.

"OOOOGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!"

La seconde d'après, le colosse éclopé infligea une baffe cinglante au forgeron, l'envoyant ainsi valser contre une paroi rocheuse. Et dire qu'il avait fait subir cela à l'individu qui s'était pourtant décarcassé pour le réhabiliter ! Les vigiles étaient révulsés par une absence aussi ignoble de gratitude de sa part, mais ils étaient trop terrorisés pour punir cette infamie. Ils ne purent que contempler, tétanisés, le monstre qui se trouvait à présent juste devant Gianna. Dans un silence lourd d'incertitude, Reagan demeura mutique pendant un long moment, comme s'il attendait une réaction. Celle-ci survint lorsque la femme, bien qu'hésitante au début, posa doucement sa main frêle sur la joue contusionnée du renégat. L'anxiété qu'elle ressentait jusqu'ici se transforma en tristesse et elle fondit finalement en larmes. Brusquement, elle gifla le catcheur et le laissa digérer les raisons derrière ce geste si soudain.

Ce dernier en resta médusé, comme s'il avait du mal à comprendre pourquoi il avait reçu ce coup, avant d'enfin saisir son erreur. Malheureusement, il ne savait pas s'il pouvait s'empêcher de la commettre de nouveau à ce stade. Honteux, il baissa la tête d'un air penaud comme le ferait un petit garçon réprimandé par sa mère... De mère, il en avait manqué cruellement pour le préserver de sa propre folie, mais cela faisait longtemps qu'il était trop tard pour corriger ce désastre.

"C'est fini maintenant, tu n'as plus à te battre ni à blesser personne..." lui expliqua la sexagénaire entre deux sanglots. "Tu en as assez fait comme ça... Tobias..."

"Mamá..." geignit Reagan. "Pourquoi pas venir chercher moi ? Pourquoi laisser moi seul ? Pourquoi laisser eux faire de moi méchant et laisser moi tuer ? Pourquoi laisser moi oublier mamá ? Moi besoin mamá..."

Sans dire un mot, son ancienne nourrice le serra tendrement dans ses bras et pleura de plus belle. Elle avait redouté ces questions depuis des lustres, mais elle ne pouvait décemment pas la fuir et abandonner son garçon une nouvelle fois. Ce qui avait été jadis brisé ne pouvait être réparé, même si elle pouvait au moins rassembler les morceaux à défaut de les recoller maladroitement. Tout ce qu'elle pouvait faire dorénavant était de demeurer aux côtés de son fils, fût-il psychologiquement endommagé de façon irréversible.

"Je n'ai pas vraiment d'excuse à te donner..." répondit Gianna. "T'emmener à l'entraînement pour devenir Chevalier était une décision du Sanctuaire et je n'avais pas songé à m'y opposer. Te voir séparé de moi alors que tu n'étais qu'un enfant m'avait causé une grande peine, bien sûr, mais je leur faisais confiance pour faire de toi un valeureux Chevalier... Combien ai-je eu tort d'accepter qu'ils t'enlèvent de notre foyer ! Combien ai-je eu tort de croire les autorités du Sanctuaire, qui avaient dissimulé leur échec en me disant que tu étais mort durant ton entraînement ! Mais le fait est que j'aurais dû persévérer malgré tout, que je n'aurais pas dû renoncer à la possibilité que tu sois encore en vie, que j'aurais dû garder espoir..."

L'Oiseau de Paradis écouta religieusement ces paroles, une expression grave sur son visage tuméfié et bandé. Quant à Blueman, il roula des yeux avec exaspération et rongea rageusement son frein. Les troufions de la Palestre, de leur côté, passèrent de l'angoisse à l'inquiétude puis à une appréhension teintée d'un fragile optimisme. Peut-être la nourrice allait-elle arriver à mater ce barbare sanguinaire, là où l'usage de la force n'avait eu aucun effet ? Les soldats restèrent toutefois aux aguets, veillant à ce que les retrouvailles ne dégénèrent pas en une sordide boucherie.

"Je ne sais pas si tu pourras un jour me pardonner pour mon inaction..." continua laborieusement la quinquagénaire, noyée dans ses propres larmes. "Je ne pourrai jamais te rendre toutes ces années que tu as passé à souffrir au lieu de vivre une enfance normale, mais je serai désormais à tes côtés, je ne t'abandonnerai plus ! Alors je t'en supplie, tout ce que je te demande c'est de ne pas partir... Tout le monde a suffisamment souffert comme ça..."

Reagan avait par cette confession reçu la confirmation définitive qu'il avait tant recherchée depuis son bannissement et sa défaite contre Eurydice : jamais il n'avait été réellement abandonné. Il n'était pas seul sur cette planète et cette conviction le navrait autant qu'elle le réconfortait. Sa figure se tordit ainsi d'un chagrin mêlé d'allégresse et il commença à son tour à pleurer abondamment. Que ce soit Azir, Ntikuma ou même Harold vers la fin de sa vie, il avait été béni par leur soutien alors qu'il s'était pourtant enfoncé dans les tréfonds de la noirceur humaine. Gianna ne faisait pas exception à cela et il en était éternellement reconnaissant. Hélas, il ne pouvait leur exprimer sa gratitude comme ils le souhaiteraient, car il ne pouvait plus réprimer la violence hideuse qui remuait dans ses entrailles. Quitte à finir son existence tel un soudard belliqueux de la pire espèce, autant qu'il dirige son agressivité contre ceux qui méritaient de la subir. L'Oiseau de Paradis n'aura droit au repos qu'une fois qu'il aura conclu son ultime combat !

"Désolé mamá, moi pas pouvoir..." avoua-t-il d'un ton mélancolique. "Merci pour tout, très heureux."

Il se délivra donc de l'étreinte de sa mère, qui essaya en vain de le retenir et d'infléchir sa décision. Voyant que le renégat risquait de s'enfuir définitivement de la Palestre, l'une des sentinelles du Sanctuaire se pressa auprès de l'alchimiste et l'interpella vivement :

"Allons, du nerf ! Vous n'allez quand même pas laisser votre pote en liberté et provoquer un nouveau massacre ?! Vous devez nous aider, je vous en supplie !"

"RAAAH MAIS TA GUEULE LE CLAMPIN !" aboya un Blueman plus que furieux. "On veut juste se barrer d'ici et retourner tranquilles à not' besogne, pas nous emmerder avec des guignols comme vous ! Tant qu'on s'mêle pas d'vos affaires, qu'est-ce que z'en avez à foutre, hein ?!"

Un pieux mensonge que cette déclaration, sauf qu'il n'en était plus à un bobard près. Il était hors de question qu'il poireaute plus longtemps dans cette maudite cage et qu'il pourrisse dans le domaine d'Athéna pour l'éternité ! Il voulait jouir de sa délicieuse liberté et il l'exigeait séance tenante !
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Ntikuma
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03.01.20 22:55
Enfin, Blueman montrait ses vraies couleurs. Finies les belles paroles et les promesses de rédemption, maintenant qu’il était pris au piège il n’avait plus besoin de faire semblant. Et il pouvait hurler, autant qu’il le voulait, Ntikuma n’avait pas peur de lui. Derrière ses vêtements de cuir, ses cheveux bleus et ses bracelets sertis de pics ne se trouvait qu’un simple pion qui, sans Reagan, n’était pas aussi puissant qu’il le croyait. Tout ce qu’il fallait était une cage, une qui allait tenir longtemps.
Mais Reagan n’avait pas besoin d’une cage. Cela allait tout de même finir par arriver, c’était inévitable après tout ce qu’il avait fait, mais il avait besoin de support et de beaucoup d’accompagnement pour qu’un jour la porte puisse se rouvrir et qu’il retrouve sa liberté. Il n’était pas trop tard.

Du moins, c’est ce que le petit être s’efforçait de croire, alors que l’Oiseau de Paradis s’avançait vers lui avec une fureur dans ses yeux qu’il n’avait vu qu’une seule fois, il y avait bien longtemps de ça. C’était durant leur première rencontre. Les choses avaient bien changé depuis… Probablement que Reagan ne lui aurait jamais fait de mal, dans ce temps-là, mais Ntikuma en aurait été terrifié malgré tout, parce qu’il ne le savait pas. Aujourd’hui, il savait, et il tint bon sans afficher de peur, même quand le prisonnier se mit à hurler de colère, et jusqu’à ce que ce dernier abatte son poing sur lui de toutes ses forces.

L’air quitta ses poumons et son esprit s’embrouilla, jusqu’à ce le contact avec la paroi rocheuse le ramène à la dure réalité. La pierre déchira sa peau et le choc envoya une onde de douleur dans son dos jusqu’à son épaule, et le petit être s’écroula comme un pantin privé de ses fils, un gémissement tordu s’échappant de sa gorge alors qu’il retombait au sol, immobile, assommé, déjà vaincu… Respirer faisait trop mal, mettre du poids sur ses épaules pour tenter de se relever était encore pire, mais avec beaucoup d’endurance et de patience, l’Ashanti parvint à se redresser et porta une main à son épaule droite pour évaluer les dégâts. Un sanglot s’échappa de ses lèvres quand il sentit sa manche imbibée de sang, et la position tordue de ses os.

Le pauvre alchimiste avait envie de tout abandonner ici et maintenant, incapable de se ressaisir et de continuer le combat. Qui allait être surpris qu’au fond, un si chétif éveillé ne puisse pas opposer de résistance à son ancien collègue? S’il partait, à qui allait-il manquer? La nourrice s’avança à son tour, échangeant quelques mots avec Reagan et parvenant enfin à le convaincre de l’écouter. Enfin, la vérité était dévoilée, le passé du mercenaire clarifiée et tout semblait enfin revenir à la normale… sauf pour le mercenaire déchu.
La voix du garde le fit sursauter, le ramenant à la réalité alors que Reagan semblait déterminé à poursuivre sa route, malgré ses retrouvailles avec sa nourrice. Jamais il n'avait reçu autant d'amour et de soutien, de chances de changer pour devenir une meilleure personne, et ce n'était pas assez pour le convaincre de laisser toute sa violence et sa haine derrière pour passer à autre chose. Ne pas avoir envie de retourner pourrir dans les cellules de la Palestre, d'accord, difficile de lui en vouloir. Mais pourquoi s'obstiner à repousser la dernière personne qui l'aimait vraiment? Pourquoi le faire comme s'il ne pensait pas en revenir? Et qu'est-ce qu'un simple petit forgeron était supposé faire pour l'en empêcher?

Ils s'attendaient à ce qu'il intervienne. À ce qu'il déploie toute sa puissance et soumette enfin son ancien frère d'arme à sa volonté, le traîne comme un chien enragé jusqu'à sa cage et s'assure qu'il n'en sorte plus jusqu'à ce quelqu'un se salisse enfin les mains et fasse le sacrifice nécessaire. Et comment s'attendaient-ils à ce qu'il y arrive? Ntikuma n'avait que bien peu à sacrifier... Mais il pouvait le faire, si c'était ce qu'il leur fallait.

Doucement, il entreprit de se remettre sur pieds, et les gardes reculèrent pour le laisser faire. Son écharpe s'enroula autour de son bras pour le stabiliser et improviser une attelle, ce qui lui permit de se redresser un peu plus facilement pour faire quelques pas en direction de Gianna. Une leçon mal apprise, certains pourraient penser, mais Reagan... non, Tobias, ne lui accordait plus d'attention, et cette fois le forgeron ne tentait pas de s'interposer entre les deux, il avait besoin de l'aide de la nourrice pour tenter de rejoindre l'Oiseau du Paradis une dernière fois. Une fois arrivé à la hauteur de la vieille femme, le petit être lui glissa un bout de papier, créé sans artifices ni spectacles, avec un message qu'elle allait devoir transmettre pour lui. Pendant qu'elle le lisait, l'artisan se mit au travail, et ferma les yeux pour se concentrer. Le boa autour du cou de l'ancien prisonnier s'anima soudainement et se mit à émettre une douce lumière, comme s'il reconnaissait son créateur et répondait à son appel. Juste assez pour le retenir un peu plus longtemps... Giana trembla en lisant à voix haute ce que le petit forgeron lui avait remis.

-Ton ami dit qu'il veut encore t'aider, mais il ne prendra pas de décisions à ta place. Tu ne lui appartiens pas, pas plus que tu appartiens à Athéna, à l’Ordre ou même à ton ancien maître. Il…

La voix de la nourrice flancha au moment de lire la dernière phrase, et elle leva les yeux vers Ntikuma en secoua la tête avec horreur. Elle ne pouvait pas lui dire ça. Mais le forgeron posa une main sur son épaule pour la rassurer, et puis l’encourager à continuer sans crainte de représailles, s’il devait y en avoir ce ne serait pas pour elle. La lèvre de la vieille dame tremblota, et une larme roula sur sa joue quand elle réalisa ce qu’il risquait de se passer, mais elle hocha doucement la tête et poursuivit.

-Si nous te laissons partir, qu’est-ce que tu feras?
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09.01.20 22:06
BGM- https://www.youtube.com/watch?v=OGMtg80iGSI -BGM

Volontairement sourd aux implorations de sa mère adoptive, Reagan lui tourna le dos et commença à s'avancer vers la sortie du sentier. Mais à peine avait-il commencé à marcher qu'il fut retenu par son boa, qui s'était de nouveau animé au contact du cosmos de Ntikuma. Ce dernier, après les supplications d'un garde de la Palestre, avait puisé dans toutes ses forces pour se relever malgré ses os fracturés. Impressionné par cette ténacité, l'Oiseau de Paradis daigna attendre que le forgeron lui montre ce qu'il avait dans le ventre. Il entendit un bruit de papier en train de se froisser puis la voix de sa nourrice, qui lui lisait le message qui était écrit dessus. L'alchimiste persistait à vouloir l'aider en dépit de tout ce qu'il lui avait fait subir, mais Gianna s'interrompit lors de la lecture. Elle demanda alors au renégat ce qu'il comptait faire une fois parti, manifestement effrayée à l'idée qu'il ne cause un quelconque désastre.

Il aurait pu répondre qu'il avait l'intention de massacrer Yasuha, histoire d'étancher sa soif de sang incontrôlable et d'affaiblir l'armée d’Éris, mais il savait que cette explication n'allait récolter que de la désapprobation. Défier la Discorde était sa façon de se racheter, bien qu'il soit persuadé qu'il était au-delà de toute rédemption. Reagan soupira de tristesse et posa doucement sa main gauche sur celles de la quinquagénaire. Néanmoins, il ne consentit pas à lui répondre et lui arracha à la place le papier des mains. Conscient qu'il faisait une erreur supplémentaire, il le déchira ensuite en petits morceaux sous les yeux affligés de sa mère adoptive. La mélancolie qui imprégnait jusque là le visage de l'Oiseau de Paradis se changea en une expression sévère, signe qu'il mettait fin à toute discussion. Plus rien ne le retenait désormais, et certainement pas les sentinelles de la Palestre : il pouvait enfin quitter les lieux. Veillant toutefois à ne pas blesser Gianna, il l'écarta de son chemin en la poussant avec son bras bandé.

"HEY ATTENDS-MOI !" s'époumona un Blueman hystérique. "TU VAS QUAND MÊME PAS M'LAISSER MOISIR ICI ?!"

Le catcheur éclopé s'arrêta et réfléchit durant un bref instant à s'il devait emmener le punk avec lui ou non. Le premier décida finalement qu'il avait encore besoin du second, même s'il savait qu'il était encore plus irrécupérable que lui. Certes, le punk ne méritait pas la liberté, fût-elle temporaire, mais qui était-il pour le juger ? Un pion restait un pion et il ne serait guère de trop pour sa dernière expédition. Reagan se dirigea donc vers la cage métallique dans laquelle était enfermé son acolyte puis la brisa d'un coup de poing. Délivré de sa prison, Blueman se dépêcha de rejoindre les côtés de son ancien maître, un sourire narquois aux lèvres. Il s'imaginait que le culturiste déchu le considérait toujours comme un fidèle compagnon, ce qui l'arrangeait dans son opportunisme. Quelle chance il avait d'avoir un entourage aussi stupide mais ô combien utile ! Cependant, les soldats du Sanctuaire ne comptaient pas les laisser s'enfuir et se lancèrent ainsi vaillamment à l'assaut.

"Vous l'aurez voulu, bande d'ordures !" rugit l'un des troufions. "Nous avons beau tenir à Gianna, nous ne t'épargnerons pas, Tobias !"

Aucunement intimidé par cette charge futile, l'Oiseau de Paradis se contenta de frapper le sol du talon, provoquant ainsi une déferlante rocheuse qui s'abattit violemment sur ses adversaires. Un nuage de poussière gigantesque fut soulevé par cette attaque d'une puissance extraordinaire et aveugla tous ceux qui se trouvaient dans le périmètre. Quand celui-ci se dissipa la minute d'après, les deux criminels avaient disparu du champ de vision de l'assistance, comme s'ils s'étaient évaporés. Les vigiles qui avaient essuyé cette brutale tactique de diversion se relevèrent péniblement et essayèrent de comprendre par quelle route le duo s'était enfui. Tout ce qu'il restait dans ce sentier dévasté était Ntikuma, grièvement amoché et à terre, ainsi qu'une Gianna éplorée. La pauvre femme en était réduite à crier désespérément dans le vide, suppliant en vain son fils de revenir à elle. Hélas, elle réalisa qu'elle avait échoué à le réhabiliter et que plus jamais elle ne le reverra...
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22.01.20 13:35
Les muscles blessés de Ntikuma se tendirent en voyant Reagan s'approcher d’eux pour prendre la main de Gianna, puis son cœur se serra alors que son collègue déchu déchirait le papier sans leur répondre. Étaient-ils si indignes de confiance à ses yeux? Avait-il tant de difficulté à croire que quelqu'un puisse encore s'inquiéter pour lui à ce point? Dépassé par les événements, le petit être se concentra pour créer un autre message, mais stoppa son geste et laissa le tourbillon de lumière dans sa paume s'effacer. Tout cela n'était qu'une question de confiance, alors soit, si Reagan ne souhaitait pas lui dire où il allait, il n'allait pas le forcer.

Mais même cette bonne volonté avait ses limites, et l'Oiseau de Paradis les avaient dépassées en entreprenant de délivrer Blueman. Cette fois, le forgeron ne se retint pas et usa de toute son énergie pour renforcer la cage, mais rien à faire, malgré son emprisonnement l'ancien musclé possédait encore une force capable de déchirer sa création comme si elle avait été en papier de soie, et les forces de l'Ashanti le quittaient anormalement vite en raison de ses blessures. Quand sa vue s'embrouilla d'un coup, il ne put rien faire pour empêcher Blueman de se libérer, ou la vieille nourrice de le pousser derrière pour le protéger des possibles foudres du punk. Une bravoure bien vaine, puisque les gardes étaient prêts à tenir leurs prisonniers occupés, mais ni l'un ni l'autre n'avaient l'intention de rester plus longtemps ; une déflagration cosmique de Reagan souleva un grand nuage de poussière qui projeta tout le monde au sol et la seconde d'après il n'y avait plus aucune trace des fugitifs.

Ensuite, ce fut le chaos total. Les gardes couraient dans tous les sens, certains pour sonner l'alarme, d'autres pour partir prévenir les Saints, d'autres pour porter secours aux blessés et une poignés qui resta derrière pour engueuler copieusement l'Araignée qui n'avait rien fait pour retenir son soi-disant frère d'arme, il avait même sympathisé avec lui! Mais leurs mots n'atteignaient pas le petit encapé, qui ne s'était même pas relevé et n'entendait que de vagues marmonnements. Il avait perdu beaucoup trop de sang et après le dernier tour de force de Reagan il semblait avoir été assommé pour de bon. Finalement, ce fut la nourrice qui s'en mêla en ordonnant aux gardes restant de se rendre utile en aidant leurs camarades, puis posa ses mains sur l'épaule valide de Ntikuma pour le remettre sur ses pieds et l'emmener loin du lieu de conflit.

-Vous devez partir, ils vont vous emprisonner si vous restez.

Normalement l'artisan aurait résisté, rien ne serait réglé de façon pacifique s'il fuyait comme un voleur, mais étourdi comme il était, il se laissait guider sans aucune résistance, sans même se demander où il allait. Il aurait tout le temps de s'inquiéter à son réveil.
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