-Son frère...

Je sens l'angoisse me serrer la poitrine alors que je ferme doucement les yeux pour analyser ce que je viens d'entendre. Son frère. Phobos a un frère, et maintenant c'est à lui que je fais face, peut-être que c'est mieux, je ne vois pas comment ça pourrait être pire, sauf s'ils sont pareils... ça ne semble pas être le cas, mais comment en être sure? Je sais où mène la confiance, à des souffrances sans fin une fois qu'elle est brisée. Je ne tomberai pas dans le panneau une deuxième fois.

Mais... il semble si gentil... est-ce vraiment l'hôte d'un dieu de la terreur? Si je ne le ressentais pas jusqu'au plus profond de mon être, je pourrais en douter, vu comme il tente de me rassurer et de me redonner confiance, allant même jusqu'à s'approcher et poser une main sur mon épaule malgré mon apparence et mon air pourtant aussi hostile. Malgré ses efforts pour ne plus m'effrayer plus que nécessaire, je n'apprécie pas le contact et repousse violemment sa main.

-Ne me touche pas!

Je n'en peux plus de ces paroles. Je ne suis plus une enfant. J'ai tué, j'ai été tuée, j'ai souffert, cette parcelle d'innocence que l'on retrouve que chez les enfants n'existe plus en moi depuis longtemps. Fut un temps où je n'étais que douceur et gentillesse, oui, mais ce n'étais qu'un mensonge, une belle histoire pour me permettre de vivre en cachant ce que j'ai d'enfoui au plus profond de mon âme: une rage ardente qui ne vit que pour tout détruire. Cette peur, elle a été ma faiblesse, elle m'a fait perdre ceux que j'aime, et je ne succomberai plus jamais. 

Il ne sait rien! Il ne connait pas ce que tu as connu!

Voilà qui m'a semblé bien sensé, et j'ai donné mon accord à ces voix qui sont pourtant la source de plusieurs de mes tracas à voix haute.

-C'est vrai, ça! Toi t'es l'incarnation de la terreur, et je connais vos sales trucs, tu ne m'auras pas comme ça! Qu'est-ce qui me dit que tu n'es pas comme ton frère, hein?

Je me penche vers l'avant jusqu'à ce que je me retrouve accroupie, prenant appui sur mes mains pour ne pas tomber et avançant lentement vers Takeya, le regard brûlant de colère. Je recommence à sentir cette odeur de sang, les voix recommencent à me crier dessus et je dois hurler pour pouvoir m'entendre.

-Tu mens, je sais que tu mens! Ça ne va pas aller!

Et alors que je m'apprête à me jeter sur lui, je sens l'anneau autour de ma gorge se resserrer et ma respiration se bloquer. Encore une fois, le guide tente de me remettre sur le droit chemin... mais je ne peux pas lui faire confiance, je ne serai pas aussi naïve! Mais si je ne le fais pas...

-Ah...

Le choc du manque d'air soudain me fait perdre mon équilibre déjà précoce et je me laisse tomber par terre, recroquevillée sur moi-même et tirant en vain sur l'anneau pour reprendre mon souffle. Je ne peux pas m'attaquer à lui, me dit le guide. Les voix le répètent à l'unisson. Mais comment être sure que c'est vraiment la bonne décision?

-Jure le... jure le sur ta vie... s'il le faut... mais prouve-moi... peux... faire confiance...



Ma poitrine commence à me faire mal comme si elle était en feu et ma tête semble prête à exploser. Ce guide, si c'est comme ça que je dois vraiment l'appeler, est des plus sévères, et sa punition pour ma désobéissance c'est la mort. Rien de moins. Je n'ai pas le droit de le décevoir, si je veux continuer de vivre.

Plus de souffle. Mes poumons s’enflamment, les battements de mon cœur s’accélèrent sous le coup de la panique, mes sens s’embrouillent, j’ai l’impression que quelqu’un me frappe le crâne à coup de marteau… l’armure rouge va me tuer, si je ne fais rien, si je n’arrive pas à lui prouver ce qu’elle veut savoir : que malgré ma méfiance, je ne ferai rien à l’hôte de Deimos. Et j’aurai beau me débattre, ça ne prendra qu’une pensée pour me libérer de cette nouvelle souffrance. Je ne peux pas en être persuadée, pas à long terme, mais je peux au moins être sure que pour l’instant, Takeya ne me fera pas de mal. Je vais devoir m’en contenter.

*Je ne ferai rien.*

L’anneau autour de mon cou se dé serre et je prends aussitôt une grande respiration. J’inspire, expire, tousse, crache du sang qui reste collé à la paroi de mon masque, ma gorge me brûle et me fais mal, le sang bat dans mes tempes, mais les secondes passent et je me calme enfin, tout va mieux. Je suis probablement déshydratée, santé fragile obligée, un seul coup trop fort et c’est le déséquilibre. Mais je n’ai qu’à attendre, faire preuve de patience et dès que possible partir, me remettre de cette humiliation et me reprendre le plus possible. Il n’est pas Iblis, leurs hôtes sont peut-être des frères mais dans le meilleur des scénarios, ils ne se connaissent pas. Mais ce que l’un des deux a eu la folie d’accomplir, rien n’empêche l’autre de le faire aussi. Ils ont beau avoir l’air différent, dans les bonnes circonstances, rien ne les empêche d’être identiques. Je le sais, et je resterai toute ma vie aux aguets s’il le faut, mais plus jamais je ne tomberai dans leur piège. Ils ne m’auront pas comme ça.

Lentement mais surement, je m’agrippe au bord d’un des bassins pour m’aider à me relever, encore pas tout à fait en équilibre sur mes deux jambes et décochant un regard des plus meurtriers au lion noir dès qu’il tente de m’approcher. Je ne veux pas de son aide. Je ne veux pas de sa pitié. Je ne veux pas qu’il me connaisse, et je ne veux pas le connaître.

-Ce n’est rien…

Il pourra s’approcher de moi quand je serai morte, pas avant. Je ne ferai pas preuve de faiblesse devant lui, plus maintenant, je suis une guerrière, j’ai vaincu Strygia, je n’ai plus le droit de tout laisser tomber. Je dois me battre.
Dans un geste lent et posé, je lève ma main gauche et la porte à mon visage, posant deux doigts contre ma tempe.

-Tu ne connais pas la rage. C’est la seule chose qui soit vraie, le reste, c’est que des mensonges pour plaire aux autres. Hah! Non, oublie ça! Le reste, ça existe pas, on fait semblant, on s’invente des émotions, mais à la fin, la colère prend toujours le dessus et te force à faire la chose à faire depuis le début.

Je serre les poings. Je me suis menti pendant onze ans. Ça a pris la torture et la mort pour le réaliser, tout perdre pour enfin m’ouvrir les yeux. Le prix à payer était grand, mais je ne compte pas gaspiller ce que j’ai réussi à en retirer.

Takeya est comme tous les autres. Il croit comprendre, il pense connaître cette haine envers le monde et ce désespoir qui me transperce comme une douleur fantôme, alors que pour chaque pas devant tout semble s'écrouler un peu plus. Il y a quelques semaines seulement, j'étais à genoux devant Athéna, aux côtés de mes frères d'armes, et je m'apprétais à partir en mission. Et depuis, qui reste? Personne. On les a tous remplacés, même Sargas...

J'aurais dû l'empêcher de partir. J'aurais pu le sauver. Non, Takeya ne comprendra pas cette rage de vivre, celle qui me pousse à continuer uniquement pour faire subir à ceux qui m'ont fait du mal les mêmes tourments. Murmurant de façon presque imerceptible ce que me disent les voix, je penche doucement la tête de tous les côtés comme pour mieux les écouter quand soudain...

Face au rire du Lion noir, tout se tait. Plus de voix, plus de sombres pensées, non. Face à cette trop soudaine manifestation d'énergie, en plus des jets de vapeur et de la température qui augmente, je n'arrive qu'à reculer de quelques pas rapides en me protégeant le visage, appeurée. J'attends qu'il m'attrape, me frappe ou même qu'il me brûle avec ses flammes, mais rien ne se passe. Il parle, c'est tout. Et c'est de moi qu'il se rit, alors qu'il me raconte son histoire. En m'appuyant contre le mur, je baisse lentement les bras, trop sous le choc pour répliquer, mais assez calme pour tout écouter. Il dit que c'est moi qui ai tort, que je ne connais pas la vraie rage et encore moins ce qu'elle peut me faire. Comme une enfant qui n'a pas encore compris une leçon.

Non! Je ne suis plus une enfant, je sais ce que je fais! Il pense comprendre mais il se trompe! Il ne comprend ce que la colère a réveillé en moi: une vision plus claire des choses, cette capacité à discerner le vrai du faux et tellement, tellement plus de puissance, en plus d'une raison pour m'en servir... Je me moque de ce qu'il a vécu. Ma haine, je l'exploiterai juste qu'au bout.

Il ne me connait pas. Il n'a pas le droit de me dire quoi faire, encore moins de me faire la morale. Je serre le poing face au nom qu'il me donne. Mon cosmos augmente tout doucement, prenant des teintes de rouille sous le coup de la colère.

-Ne m'appelle pas comme ça!

Mais sans m'accorder plus d'attention, il me tourne le dos et s'en va. Je serre les dents avec force alors qu'un goût de sang m'envahit la gorge et je crie avec colère:

-Reviens ici!

Mais il ne m'accorde plus d'attention. C'est plus qu'un affront, c'est une insulte, et je le ferai payer pour ça. Je serre les poings et des aiguilles noires comme la nuit jaillissent de mes jointures, trouant ma peau et retenant avec peine quelques filamments de sang coulants de mes mains, et je m'élance à sa poursuite. Cette foutue armure rouge pourra me menacer autant qu'elle veut, je ne le laisserai plus jamais personne me rabaisser de la sorte.

TOUS LES MÊMES

Ça ne me prendra que quelques secondes pour le rattraper. Encore moins pour porter un coup fatal et le réduire au silence pour de bon. Mais je n'arrive finalement pas à faire ni l'un ni l'autre...

Lorsque j'arrive devant le seuil de la pièce, quelqu'un d'autre surgit brusquement devant moi. En reconnaissant son énergie, je m'arrête brusquement à quelques millimètres de lui, faisant quelques moulinets avec mes bras pour ne pas perdre l'équilibre. Respirant de plus en plus vite, je recule de deux pas pour pouvoir relever la tête et mieux discerner son visage. L'étrange sensation où se mélange l'admiration, la peur et la honte revient et je murmure sans même le remarquer:

-Arès...

Mais le guide le remarque. L'anneau autour de mon coup se serre si brusquement que je m'en retrouve penchée vers l'avant comme si je venais d'être frappée au ventre. Ou comme si je m'inclinais. J'articule avec difficulté:

-S... Seigneur Arès... pardonnez-moi...

Le lien se desserre et je peux recommencer à respirer librement. Tout en me massant le cou, je me redresse et tente de jeter un rapide coup d'oeil derrière le dieu de la guerre. Takeya est juste derrière lui. Impossible de l'atteindre sans d'une quelconque façon atteindre aussi Arès. Sous mon masque, je pince les lèvres en guise de frustration, mais les voix tentent cette fois de me rassurer.

On va attendre. Il reviendra

C'est vrai. Je n'ai qu'à prendre mon mal en patience et quand je l'aurai à ma merci...
Presque malgré moi, je reporte mon attention vers Arès. Il me vient la vague pensée que même chez les Saints, je n'ai jamais pu autant m'approcher d'un dieu, je croyais même que c'était impossible. Les dieux ne sont pas des humains, même Athéna qui se réincarne ne pourra jamais dire qu'elle est une humaine, et ils ont leur fierté. Je recule donc encore plus, par politesse, en baissant les yeux. Et si ma nouvelle armure rouge était l'une des siennes...?

-M-Merci beaucoup de m'avoir accueilli, seigneur Arès...

Et de m'avoir soigné. Et de m'avoir accepté parmis ses guerriers. Du moins, je crois que c'est ce qui est arrivé. Si seulement tous les dieux pouvaient être comme lui...

Arrête! Penses à Sargas!

Ma gorge se serre, mais cette fois ce n'est pas le produit de l'armure rouge. Ce n'est que du remord et du désespoir. Un dieu ne se rabaissera jamais à avoir des sentiments pour quelqu'un comme moi, une abomination sans nom, et même si c'était le cas, ce serait éphémère. Ceux à qui je tenais sont tous morts ou bien, comme Vermalis, ils ont préféré m'oublier. Je ne veux pas revivre ça une nouvelle fois. Je ne veux plus perdre ceux que j'aime, même si pour cela je ne dois plus aimer personne.

Les paroles de son fils raisonnaient dans sa tête. Déimos avait changé, il n'avait plus rien à voir avec celui qu'il était autrefois, cette terreur des champs de bataille, celui qui se battait pour voir le sang abreuver la divine Gaïa en offrande à la terre elle-même. C'est la qu'Arès comprenait que les humains, ces créations des dieux, aussi faiblard soient-ils, pouvaient influencer les divinités.


D'ailleurs à ce moment même, en pensant à cette conclusion, Arès se tourna et regarda sa nouvelle amazone pour qui il ressentait de curieux sentiments. Serait-il lui aussi sous l'emprise d'une humaine ? C'était fort possible ... Quoi qu'il en était, tout cela était intéressant. 


Le regard perdu dans la danse de l'eau des thermes, le sourire léger, il répondit à son fils d'une voix simple, calme, mais perçante et profonde, à l'instar de ses convictions :

" Mon fils, tu vas perdre ton titre de terreur si ces mots s'échappent de ces lieux. N'oublie jamais que même si tu vis dans le corps tel un hôte, tu n'en restes pas moins mon fils, et tu dois faire honneur à ton nom terreur, et au miens, cela en va de notre identité. "

Après un léger silence, Arès reprit son monologue:

" Même si vos objectifs sont louables, elles restent utopiques. Les dieux, mes oncles, frères et soeurs seront toujours en conquête de la domination de se monde. Si tu t'imagines que des dieux au comportement fier, rancunier, susceptible et en quête de pouvoirs font enterrés une hache de guerre qui dure depuis un temps mythologique, bien au delà de ta naissance, tu es bien naïf mon fils. La guerre est nécessaire, quand elle est faite avec honneur et fierté elle fait des naître dans le coeur des hommes les sentiments les plus nobles qui sommeillent en eux, comme le patriotisme, l'honneur, le respect, le courage, la bravoure, elle forge les héros qui deviennent des symboles pour l'avenir des hommes. Mais hélas, les hommes de cette époque ne respectent plus la vrai et l'unique guerre, c'est que j'incarne, ils l'ont salis, l'ont faites devenir lâche et sans utilité, tuant femmes et enfants, ne profitant qu'à quelques hommes ... "

Les poings de la divinité se resserraient à la fin de ces bonnes paroles, traduisant la rage du roi des Berzerkers. 

" Zeus, mon père, a nommé Athéna à la tête de l'humanité pour préserver l'humanité, protégeant la terre des querelles des autres divinités souhaitant s'en prendre à ses intérêts, mais elle a complètement négligé son devoir envers les hommes, qui sont devenus pour la majorité des bêtes sauvages. Voilà pourquoi je suis revenu sur terre, et que je rétablirais cette équilibre sur terre, en détrônant cette fausse déesse de la guerre, et ceux qui se mettront en travers de mon chemin seront balayés. Tu es prévenu, mon fils.  "

A la fin de ses mots, la divinité se retourna une nouvelle fois vers cette fille torturée dans son esprit. De ses yeux les plus tendre, il l'a contempla puis il s'adressa à cette dernière tout en s'adressant aussi à son fils.

" Voici le commencement, tu as l'exemple du début du changement, cette ancienne servante Athénienne qui nous a récemment rejoint. Va, ma petite, tu as grand besoin de repos. Nous reparlerons plus tard, quand ton esprit aura trouvé ses marques. "

Face à la colère d'Arès, je réalise qu'au final, il pourrait ne pas être bien mieux que ses deux fils. Il pourrait même être pire, lui n'a peut-être pas les mêmes limites dues à son corps humain. Sa rage et sa haine, je les sens dévastatrices, et si ça venait encore à se retourner contre moi... je n'en reviendrais pas. 
Mais heureusement pour moi, je vois bien que ce qui le fâche autant est bien au dessus de moi. Si c'est ce que ça prend pour le mettre en colère, alors une simple humaine ne le dérangera pas. Une simple humaine...

Non! Ne fais pas ça!

Je me prends la tête entre mes mains en retenant un gémissement. Aimer les gens, c'est dangereux, je sais que c'est un sentiment qui ne me fera que du mal... mais un dieu? Je fais exprès ou quoi?! Les dieux n'ont pas de sentiments pour les humains, si j'en ressens pour lui je vais me faire du mal et je deviendrai un poids mort. Je ne peux pas me permettre de ressentir ça. Par contre, alors qu'il regarde Takeya sans m'accorder d'attention, j'en profite pour le regarder avec plus d'attention. Si c'est ça l'objectif de la guerre, je le suivrai jusqu'au bout du monde et le servirai jusqu'à la mort. Pourquoi je n'en ai jamais entendu parler avant? Pourquoi qui que ce soit aurait voulu l'empêcher d'enfin prendre la place d'Athéna? J'ai vraiment été aveugle, j'aurais dû venir ici et ce depuis le début, faire confiance aux Saints a vraiment été une erreur. 

Quand il se tourne vers moi, je baisse rapidement la tête pour éviter son regard, ignorant le plus possible la vague de chaleur qui me monte au visage. C'est une honte de ressentir ça, c'est plus que stupide de seulement espérer...

-Bien, Seigneur Arès...

Ma voix n'est qu'un vague murmure qui peine à traverser ma gorge serrée par la gêne alors que je m'incline un peu plus bas avant de timidement le contourner et de m'éclipser rapidement, non sans jeter un coup d'oeil vers Takeya. Il ne m'échappera pas, je l'aurai, je le jure...

Je traverse rapidement le corridor et réapparaît dans la salle du trône, juste derrière celui-ci. Là, et seulement là, je me permets de respirer un peu plus profondément et de relever la tête.

T'es contente? C'est ça que tu voulais?

La foule est encore là, et le silence est tombé. Tous me regardent, des centaines de regards posés sur moi, et tous sans aucune peur. Ils ne sont quand même pas... admiratifs?

Les imbéciles. Ils comprennent pas

Non. Ils ne peuvent pas me considérer comme ça. Je suis une traîtresse, je ne sais même pas me battre, j'ai débarqué à l'improviste sans même savoir ce que je faisais... je ne mérite pas ça...

Tu vas faire quoi, là?

D'un clignement d'yeux, je chasse mes larmes et pars en courant vers la sortie. Je ne peux pas supporter ça, le poids des regards sur moi, je ne suis pas capable d'assumer de telles responsabilités. Je ne peux pas protéger, je vais juste mettre tout le monde en danger... au final, je ne serai qu'un obstacle sur la route vers un monde parfait. 

Vas-y, cours. Fuis. Ne les laisse plus approcher, plus jamais.


Plus jamais...