Saint Seiya
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[Frontline] Codename : Gold Rush
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PNJ Hadès
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Un avion de transport militaire russe fendait le ciel obscur de Svalbard. Les conditions de vol n'étaient pas idéales mais elles auraient pu être bien pires : la saison de la nuit polaire s'achèverait bientôt et le blizzard ne soufflait pas aujourd'hui.

« Arrivée dans quatre minutes ! » avertit le pilote, ce à quoi le colonel Khalil répondit par un hochement de tête approbateur. Les Agences avaient énormément de matériel à décharger sur la piste d'atterrissage improvisée et très peu de temps pour le faire, le moindre retard provoquerait un effet domino désastreux au niveau du planning logistique.

L'iranien quitta le cockpit pour rejoindre la soute de l'appareil aux bancs occupés par une trentaines d'hommes en uniformes arctiques. À leurs pieds se trouvaient de grandes caisses solidement arrimées contenant provisions, munitions, tout l'attirail trop lourd ou volumineux pour que les soldats puissent le garder sur leur personne et encore bien d'autres équipements hétéroclites.

Cinq escouades en tout, plus le nécessaire pour leur permettre de rester pendant deux semaines sur le site qu'elles étaient chargées de protéger. Six éveillés mercenaires frais émoulus de leur programme d'entraînement formaient la première, Khalil était aux commandes des troupes avec sa douzaine de soldats et deux unités des troupes de choc de l'Agence russe complétaient le petit régiment de sécurité. Avec les hommes déjà sur place, il aurait de quoi faire... d'autant plus que Vassiliev avait jugé bon de dépêcher le sergent Archavine à leurs côtés. La communication risquait d'être difficile par moments mais les performances au combat – si combat il devait y avoir – du grand chauve au crâne scarifié compenseraient cet inconvénient.

Archavine:

Tout le monde n'avait pas l'air aussi à l'aise que lui en présence du sergent, paradoxalement toujours en tenue « civile ». Son visage sévère était figé en un masque de sombre, dure et perpétuelle détermination, ses yeux morts fixaient quelque chose que lui seul pouvait voir et il n'avait pas émis une syllabe de tout le voyage – ni n'en prononcerait durant la suite de leur séjour.

« Notre arrivée est imminente. » déclara le colonel au moment précis où l'aéronef entamait le virage qui le placerait dans le prolongement de la piste d'atterrissage. « Nous sommes perdus au bout du monde, à des dizaines de kilomètres de la zone habitée la plus proche, à des centaines de kilomètres de la véritable civilisation mais ne vous attendez pas à une mission facile. Selon toute vraisemblance, nous ne tarderons pas à avoir de la compagnie. Soyez prêts à tout, ne vous relâchez pas et souvenez-vous surtout que ce lieu ne doit en aucun cas tomber en d'autres mains que les nôtres. »

La raison pour laquelle les Agences avaient fait tout ce chemin pour venir établir une base isolée sous ces latitudes inhospitalières et étaient prêtes à y envoyer tant de soldats, c'était les ressources qui y dormaient dans les profondeurs de la Terre. Une analyse détaillée de très légères anomalies gravitationnelles, électromagnétiques, géologiques et thermiques les avait menées à la conclusion qu'à cet endroit de l'archipel norvégien se trouvait probablement un important gisement de matériaux aux propriétés défiant les lois de la physique, ceux-là même qui entraient dans la composition des armures d'éveillés. Un scientifique ordinaire ignorant les propriétés si particulières de ces matériaux n'y aurait vu que du feu, aurait attribué ces infimes déviations par-rapport aux valeurs standards à une erreur de mesure ou à une excentricité locale sans conséquence... Pas les iraniens qui avaient découvert cette méthode de localisation puis avaient donné leurs vies pour la préserver et la transmettre à leurs anciens rivaux. Son organisation défunte continuait le combat, ce qui animait Khalil d'une ardeur renouvelée.

Les soldats n'avaient reçu que le strict minimum d'informations nécessaire à la bonne exécution de leurs tâches, tout particulièrement les nouvelles recrues à qui l'on ne faisait pas encore totalement confiance. Leur première mission sur le terrain, ils avaient intérêt à assurer.

« La mission commencera à l'instant où vous poserez le pied à terre mais n'oubliez pas de passer à l'armurerie pour recevoir votre complément de matériel avant de vous installer dans vos quartiers. Rejoignez-moi ensuite en quatrième vitesse. Ne soyez pas en retard. » conclut-il à leur intention juste avant qu'un crépitement dans sa radio ne le prévienne qu'on lui demandait son code d'identification. Il le livra à l'opérateur au sol qui confirma que tout était en ordre et leur avion put amorcer sa descente. Un peu plus d'une minute plus tard, l'appareil s'immobilisait et la rampe de la soute s'abaissait, permettant enfin aux passagers de respirer un peu d'air frais – plutôt glacé, voire polaire – et de voir le tarmac enneigé... Ou du moins, la quarantaine de soldats qui les y attendaient l'arme au poing et qui vérifièrent individuellement l'identité et le chargement de chacun avant de les laisser quitter leur moyen de transport.

« Bienvenue à Svalbard. » fit la voix d'Ishii dans son casque. Archavine passa à côté du colonel sans ralentir, néanmoins ce dernier s'autorisa une pause de trente secondes pour admirer le paysage. La base avait été établie au fond d'un petit fjord, une forêt blanche s'élevait à quelques centaines de mètres vers l'intérieur des terres sur les premiers contreforts rocheux. L'examen des cartes avant de venir lui avait appris qu'une crique se trouvait à moins de deux kilomètres, de l'autre côté d'un amas de rochers ; elle aurait été plus pratique pour servir de port mais les Agences évitaient de recourir aux navires depuis les événements de Tokyo, de plus l'emplacement actuel de la base était plus discret.

La base... un amoncellement de hangars faits de pièces préfabriquées surplombant un réseau de galeries souterraines creusées en quelques semaines à peine. Plus rapide que la construction en dur. Il entrapercevait les silhouettes camouflées des « troupes » japonaises, patrouillant autour du périmètre. L'ingénieur était sans doute là pour veiller à leur maintenance, un rôle plus approprié que celui qu'il avait endossé plus tôt.
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Vitold, après un long et laborieux entraînement aux armes de l'organisation et avec les autres mercenaires, avait été assigné à sa première mission. Une situation plutôt étrange, sachant qu'il était déjà en mission au service des Enfers. Le Russe se rendait à l'archipel de Svalbard, au nord de la Norvège et en plein milieu de l'Océan Arctique, en compagnie de ses cinq nouveaux compères ainsi que de Khalil et d'un certain Archavine. Ce dernier, aussi silencieux qu'un bloc de marbre, pourrait paraître mort de l'extérieur si son visage n'était pas figé dans une expression d'une inébranlable sévérité. Au moins, il ne risquait pas de raconter de conneries, mais son mutisme et son apathie appelaient à la prudence au cas où le Bourreau voulait préparer un mauvais coup en douce. Ce type pouvait lui tomber dessus sans qu'il s'en aperçoive, alors autant s'en méfier.

Juste avant d'arriver à destination, Khalil délivra aux mercenaires les instructions à suivre pour commencer les opérations. Une fois l'avion posé à proximité de la base, Vitold et ses camarades sortirent de l'appareil, remplirent les formalités d'accueil, se rendirent promptement à l'armurerie afin de récupérer leur équipement et s'installèrent dans leurs quartiers. Le climat était glacial comme on pouvait l'attendre d'une région polaire, mais le temps était heureusement calme. Emmitouflés dans leurs manteaux, les mercenaires marchèrent dans la neige sous le ciel nocturne et purent observer une partie de la base dans laquelle ils avaient été stationnés. Il s'agissait d'un ensemble d'entrepôts et de structures modernes de fonction vraisemblablement militaire, planté au beau milieu d'un paysage d'une blancheur immaculée. Les régions septentrionales étaient un lieu idéal pour dissimuler des activités douteuses, et ce groupuscule ne dérogeait pas à la règle.

L'Exécuteur et ses compères s'empressèrent ensuite de rejoindre le Colonel au point de rendez-vous pour recevoir les détails de leur assignation. Vu à quel point la base était quadrillée et l'importance des ressources en jeu, ils ne risquaient pas de s'ennuyer. Le Russe espérait juste qu'ils n'allaient pas se farcir un Éveillé de niveau trop élevé de sitôt, au risque de trépasser prématurément ou de trahir son identité. En attendant, ces gisements pouvaient être d'un très grand intérêt pour les Spectres s'ils parvenaient à écarter définitivement cette mystérieuse organisation de l'équation, sans oublier les nombreux parasites ayant l'intention de s'en emparer. Ce premier travail était par ailleurs l'occasion pour Vitold de rentrer dans les bonnes grâces des officiers, ceci dans l'objectif de se rapprocher de leurs secrets les mieux gardés. Une fois la menace que représente ce groupuscule évaluée, il pourra enfin s'atteler à sa destruction méthodique...

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« La météo n'est pas de notre côté. » marmonna un Ishii résigné, pianotant sur son clavier. Des informations techniques sur les différents systèmes de défense de la base défilaient sur l'écran au gré de ses manipulations. Aziz observait calmement, assimilant les résumés qu'on lui faisait. « Une couche de brouillard persistante, deux-trois mètres de haut. Nous ne pourrons pas utiliser les Lansknechts sur une cible au sol, il faudra se contenter d'un rôle de défense anti-aérienne. »

« Ce n'est pas grave, ils sont conçus pour ça à l'origine... et puis nous n'avons pas attendu d'avoir ces jouets pour affronter et tuer des éveillés, nous pourrons nous débrouiller sans. Le sens du vent m'inquiète davantage. »

Une brise marine soufflait en permanence vers l'intérieur des terres, ce qui compliquerait l'utilisation d'armes chimiques à moins que leurs ennemis éventuels ne décident d'attaquer en passant par la forêt, un scénario hautement improbable. L'endroit où ils se trouvaient était isolé du reste de l'île par un terrain dangereusement impraticable, ne laissant guère que deux possibilités d'accès par la voie maritime : depuis le fjord ou la crique voisine. Si ses soldats devaient se retrouver à faire usage d'une grande quantité de gaz toxique, leur propre nuée mortelle reviendrait vers eux tandis qu'un adversaire recourant aux mêmes méthodes verrait son assaut grandement facilité.

Le colonel soupira en passant à la carte détaillant le placement des fosses, barbelés et autres mines antipersonnel. La ceinture de pièges entourant l'installation était inachevée, quant aux mines sous-marines... dire qu'elles étaient trop peu nombreuses aurait été excessivement charitable. La faute au manque de ressources et au surmenage généralisé des Agences. La faute à Poséidon donc. Il fallait espérer que ce qu'ils déterreraient ici vaudrait tous ces moyens investis et tous ces risques encourus.

En attendant il ne servait à rien de se plaindre. À la guerre comme à la guerre, on ne pouvait pas toujours choisir son champ de bataille ou ses équipiers. En parlant d'équipiers, l'officier reçut une communication l'informant que ses subordonnés venaient de se présenter à l'entrée du QG. Il ordonna que ceux-ci soient conduits en salle de briefing et partit lui-même dans cette direction, non sans avoir auparavant gratifié le japonais d'une tape dans le dos amicale. À voir ses cernes et le nombre de tasses de café sur son bureau, le pauvre ingénieur n'avait pas dû fermer l’œil depuis longtemps.

« Messieurs. » salua-t-il sobrement en entrant dans la pièce, constatant que personne n'était en retard – mercenaires, russes ou iraniens. Il fit un signe en direction de la caméra dans un coin de la pièce et un vidéoprojecteur s'alluma, dévoilant une image satellite aux couleurs artificiellement contrastées. « Je viens de recevoir les toutes dernières nouvelles et je suis au regret de vous dire qu'il se pourrait que nous ayons à exercer nos talents plus tôt que prévu. »

Trois cadres rouges vifs apparurent sur l'image, centrés chacun sur un objet sombre. « Le secteur où nous nous trouvons est normalement très peu fréquenté car éloigné des principales routes maritimes et à proximité de plusieurs réserves naturelles ; le trafic est pour ainsi dire tombé à zéro depuis Tokyo... Pourtant ces trois navires de grande taille font route droit vers nous. Les gardes-côte norvégiens les ont localisés sur leur radar mais leurs appels sont restés sans réponse et nous n'avons aucun élément pour les identifier. Nos observations laissent à penser qu'ils sont armés et pourvus d'engins volants. »

L'image changea pour une vue aérienne de la base et de ses environs. Deux ovales aux contours blancs vinrent souligner les points de débarquement du fjord et de la crique, vite rejoints par d'autres symboles colorés – heureusement assortis d'une légende sur le côté. « S'ils continuent sans changer de cap, ils devraient être sur nous d'ici quatre à cinq heures, peut-être moins si l'on compte une éventuelle reconnaissance aérienne ou l'envoi d'un groupe héliporté. Il a été décidé que les soldats présents dans cette pièce participeraient à la défense du fjord : les forces japonaises seront placées en embuscade en première ligne, les équipes Kazanski et Archavine en deuxième ligne et mes propres troupes en soutien à distance – et parées à venir en renfort des défenseurs de la crique ou des flancs de la base si nécessaire. Nous avons bien cartographié la zone, vous n'aurez donc aucun mal à utiliser vos combinaisons pour trouver les meilleures positions. Reposez-vous si vous pouvez une fois que vous y serez, tant que vous ne relâchez pas votre vigilance. »

Khalil cessa de pointer les diverses parties de l'image avant de passer à la conclusion de son exposé. Il ne pouvait être sûr de la fiabilité des renseignements qu'il s'apprêtait à livrer, mais si c'était vrai... alors cette mission revêtirait bientôt un caractère encore plus personnel. À sa connaissance, il n'y avait pas pléthore de gens qui pouvaient se rendre compte des richesses que recelaient ces terres...

« Il y a des chances que l'ennemi ne soit pas si différent de vous. Des mercenaires. » prévint-il en fixant les six nouvelles recrues. « Ceci n'est que supposition mais gardez-le à l'esprit. Des questions ? »
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Vitold et ses compagnons furent rassemblés par Khalil dans une pièce dotée d'un vidéoprojecteur pour un compte-rendu de la situation autour de la base. Apparemment, de potentiels ennemis s'approchaient en nombre de l'archipel par voie maritime, malgré la menace de Poséidon. Ces individus devaient posséder certains moyens financiers pour être capables de mobiliser trois navires, mais restait encore à voir s'ils avaient des Éveillés dans leurs rangs. L'Iranien récapitula l'organisation du déploiement des forces défensives puis informa les mercenaires que leurs casques avaient enregistré la géographie des lieux. Une fonction bien pratique afin de mettre rapidement au point des stratégies et investir au mieux les compétences qu'ils avaient gagnées au cours de leur entraînement. Le Bourreau sentait déjà que l'affrontement à venir risquait d'être énervant en raison du gisement reposant sous leurs pieds et du vent soufflant actuellement à l'extérieur. S'il n'était pas obligé de restreindre sa propre puissance, il n'aurait pas à se soucier du terrain et du climat ainsi. Khalil précisa aussi que la possibilité d'affronter des manieurs d'énergie cosmique existait, ce qui ne surprit guère le Russe outre mesure.

Finalement, le Colonel demanda à ses troupes s'ils avaient des questions avant de partir au combat. Vitold n'en avait aucune lui venant à l'esprit dans l'immédiat, la période d'apprentissage leur ayant donné toutes les cartes en main au cas où il aurait à se battre en milieu polaire. Son équipe et celle d'Archavine furent alors déployées à la zone de débarquement adverse avec le reste des effectifs militaires de la base. En combinaison et armés jusqu'aux dents, les mercenaires se mirent sur le pied de guerre et attendirent les ennemis depuis les positions qu'on leur avait attribuées. Face au paysage enneigé et l'anxiété nouée à l'estomac, ils observaient l'océan glacial d'où se profilait un péril inconnu.

Le railgun posé sur son épaule, l'Exécuteur devisait sur la stratégie à adopter avec ses camarades, chacun ayant consciencieusement pris note de leurs réussites et échecs durant les simulations de combat, ainsi que des divers conseils donnés par les instructeurs sur l'usage de leur attirail en terrain minier, neigeux et venteux. Les mercenaires savaient désormais comment coordonner leurs attaques et leurs mouvements, du moins sur le papier : il ne restait plus qu'à éprouver leurs compétences collectives sur le champ de bataille. La communication via les casques allait être primordiale, il était hors de question d'ignorer les coéquipiers et de se la jouer solitaire. Vitold aura besoin d'utiliser ses partenaires au maximum s'il comptait survivre et connaître le fin mot de l'histoire.

Pendant ce temps, Lootah fixait attentivement l'horizon à l'aide de la fonction "jumelles" de son casque, non sans avoir participé à la conversation. Doyle, Robert, William et Arnold s'ennuyaient ferme quant à eux, obligés de patienter avant de pouvoir se bastonner avec les guignols qui osaient les défier. Le second, pour briser le silence funèbre seulement entrecoupé de discussions stratégiques fatigantes, décida d'émettre une plaisanterie à l'attention du Russe :

"Bien... Quand ces empaffés seront arrivés, évite de nous tirer dessus Vitold ! Ce serait con que tu reprennes tes mauvaises habitudes alors qu'on a de véritables munitions en réserve."

"Ta gueule." rétorqua sèchement l'intéressé. "Ça n'est arrivé qu'une fois je te signale, alors lâche-moi la grappe avec ces conneries."

"Roooooh ça va, je ne faisais que rigoler !" s'offusqua le blondin, un sourire taquin dissimulé sous sa moustache. "Je suis sûr que même avec Archavine on peut avoir des conversations plus chaleureuses qu'avec notre ours de service !"

Sous sa combinaison, le Bourreau tirait une tronche exaspérée tandis que ses confrères ricanaient comme une bande de benêts. De son côté, l'Amérindien se retint d'émettre un gloussement et s'en retourna à sa contemplation. Qu'ils profitent de leurs pitreries tant qu'ils le pouvaient encore, car Vitold sera en première ligne pour les envoyer mordre la poussière une fois que les Spectres en auront terminé avec cette mascarade.

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Ils n'avaient pas passé ces heures d'attente à se tourner les pouces. Les Agences avaient activé tous leurs réseaux et relais d'influence, tous les outils d'espions et de hackers à leur disposition pour s'assurer que nul dans le monde extérieur ne se rendrait compte de ce qu'il se passerait ici. Bien sûr, l'efficacité de ces mesures dépendrait en grande partie de sacrifices consentis sur le terrain : les agents ne pourraient pas avoir recours au radar à longue portée ni à certaines méthodes de communication longue distance. Si la liaison satellite était interrompue, ils se retrouveraient coupés du reste du monde.

Ce petit travail de l'ombre avait également mis en lumière un fait troublant : leurs collègues s'étaient rendus compte que des dispositions avaient déjà été prises pour dissimuler les événements à venir... et ces manipulations-ci n'étaient pas de leur fait. Qui qu'il soit, l'ennemi était incroyablement bien connecté et il était venu préparé. S'il était prêt à faire usage de tels stratagèmes, il ne fallait pas s'attendre à le voir tourner les talons à la première difficulté...

Pas une seule fois les trois mystérieux navires ne tentèrent d'établir le contact avec les autorités norvégiennes, leur radio restant muette. Les gardes-côte avaient de toute façon cessé de chercher à les joindre et Aziz n'était pas sûr que cela soit dû à l'influence de l'alliance ou à celle de l'ennemi. Le colonel avait pris position avec ses hommes en haut d'une série d'escarpements rocheux qui lui offraient une vue imprenable sur les alentours du camp, le fjord et l'océan au-delà. Allongé dans la neige – bénie soit sa combinaison isolante –, il surveillait l'horizon en alternant régulièrement les capteurs utilisés : lumière visible, infrarouge, ultraviolet... Parfois il affichait une vue aérienne du futur champ de bataille, exploitant la connexion de son casque aux ordinateurs du centre de commandement – et aux drones d'observation en vol stationnaire au-dessus de leur position. Parfois il vérifiait le bon état de son railgun ou celui du fusil de précision plus classique installé à ses côtés, au cas où l'utilisation de l'artillerie lourde s'avérerait inutile, excessive ou contre-productive. Il pouvait également voir les machines de guerre nippones, sortes de plates-formes de tir ambulantes ressemblant à un scorpion ou une mante religieuse robotisés. Ces drones bien particuliers s'étaient à moitié enfouis sous la neige dans des emplacements prévus à cet effet, parés à surprendre l'ennemi ; des soldats étaient passés derrière pour effacer leurs traces et recouvrir les appareils de bâches blanches qui, de loin, les feraient ressembler à de simples congères.

« Vous êtes à cran, colonel. » nota la voix d'Ishii – il devait avoir les graphes des signes vitaux de l'iranien sous le nez – alors que les trois bateaux se séparaient, l'un partant en direction de la crique et les deux autres continuant sans ralentir vers le fjord.

« Qui ne le serait pas à ma place ? »

« Archavine et Robert, entre autres. »

« J'ai dit à ma place ; Robert est un imbécile et pour ce qui est du sergent... on aurait plus vite fait de faire peur à l'un de vos robots. »

L'ingénieur ricana dans son micro, sans doute exprès pour que Khalil puisse l'entendre. Il n'était pas près de l'admettre mais cette petite conversation réussissait effectivement à le calmer quelque peu. Un signal sonore fit repartir la tension à la hausse : d'après le radar, l'un des navires non-identifiés – maintenant à moins de deux kilomètres de l'entrée du fjord – venait de lancer son propre UAV. L'appareil sans pilote ne tarda pas à passer au-dessus de leurs têtes, relayant les images de la base à son opérateur. Moins d'une minute plus tard, ce fut un missile qui prit son envol depuis le pont du même navire tandis qu'un brouillage venait perturber leurs communications électroniques.

« TOUS À TERRE ! » beugla le colonel, n'attendant même pas de savoir si le système avait déployé les mesures appropriées. Il s'avéra heureusement que c'était le cas, comme le prouvaient les voix en provenance du centre de commandement qui ne cessaient de retentir dans son oreillette, l'informant de leurs réactions : « ECCM et CIWS activés, L1 à 12 feu ! »

L pour Lansknecht. Douze lasers militaires avaient tiré en même temps dès que le missile s'était élevé au-dessus de la ligne d'horizon, visant le même point afin de compenser la perte d'énergie due à la distance avec leur cible. De son point de vue, le projectile n'était encore qu'un point lumineux sur fond de nuit polaire ; ce point s'embrasa soudainement à mi-chemin de la base, les douze faisceaux invisibles ayant transpercé le métal pour détruire ensuite quelque composant sensible – sans doute un réservoir de carburant. Le bruit de l'explosion les atteignit un instant plus tard. Mais la partie était loin d'être jouée : le radar indiquait d'autres objets volants en approche rapide en provenance des trois navires. Les Lansknechts avaient beau représenter une amélioration de taille par-rapport aux lasers ATHENA, ils n'arriveraient jamais à tout intercepter... le sort de leur installation reposait sur les performances de leurs canons antiaériens. Le son de la mitraille et celui des explosions intermittentes commencèrent à s'entremêler.

Pas d'avertissement, de sommation ni de coup de semonce d'aucune sorte, leurs adversaires étaient venus s'emparer de cet endroit par la force ; la négociation n'était pas une option et ils ne faisaient pas de quartiers. « J'espère que personne ne comptait se rendre ! » grinça Aziz à l'intention de ses hommes.

« Ils ont mis des embarcations à l'eau, vous aurez bientôt de la visite ! » prévint le centre de commandement.

Déjà ? Si le déluge de missiles avait atteint sa cible d'accord, il aurait compris, mais les défenseurs ne venaient-ils pas de prouver qu'ils comptaient vendre chèrement leur peau ? Aziz se mit à réfléchir au pourquoi de cette action audacieuse tandis que le feu et le tonnerre déchiraient le ciel au-dessus de lui.

« Vous voyez, c'est pour ça que je suis à cran... » gronda-t-il, mi-furieux mi-anxieux. Un clignotement dans sa visière l'alerta une seconde avant l'apparition d'une image et une intervention d'Ishii : « Vous voyez ce que je vois, colonel ? Ces signatures infrarouge étranges qui se jettent à l'eau depuis les ponts des navires ? »

Ah, d'un coup tout devenait beaucoup plus clair !
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BGM- https://www.youtube.com/watch?v=_dYcqwPGYhE -BGM

Les navires mystérieux arrivèrent finalement en vue des côtes et, au bout de quelques minutes, les hostilités débutèrent sous un déluge d'explosions. Vitold et ses compères s'étaient mis à couvert, observant la situation et prenant garde à ne pas se manger un missile ou un quelconque projectile du genre. Les circonstances n'étaient pour l'instant pas hors de contrôle, le bouclier anti-aérien parvenant à suivre le rythme de l'offensive adverse. Ces gredins étaient décidément mieux armés que ce à quoi le Russe s'attendait, mais ce n'était pas suffisant pour enfoncer leurs lignes de défense. Face à la violence des assauts, Khalil sortit une blague pince-sans-rire sur une éventuelle reddition de leur part, ce à quoi Doyle répondit :

"Avec les saloperies que vous nous avez greffées ?! Comme si nous avions le choix Mon Colonel !"

Les mercenaires reçurent ensuite une transmission les prévenant que l'infanterie ennemie débarquait sur les côtes. Un autre message les informa que les soldats déployés semblaient plutôt costauds, ce qui les invita donc à la prudence. S'agissait-il bien d’Éveillés, ou les données que le Bourreau et ses coéquipiers analysaient se montraient trompeuses ? La seule manière de le savoir était d'étudier leurs déplacements et leurs signatures énergétiques, notamment par le biais d'une raisonnable dose de provocation. L'affrontement avec les forces japonaises allait être révélateur, mais Vitold n'avait pas envie de poireauter jusqu'à ce que l'adversaire vienne à eux. Il entra ainsi en communication avec l'Iranien et lui présenta sa requête :

"Mon Colonel ! Je demande l'autorisation de m'avancer avec Doyle à distance respectable pour que nous puissions tenir l'ennemi à portée de tir ! Nous ferons en sorte de ne pas toucher l'avant-garde et de maintenir l'ennemi sous pression ! Le reste de notre escouade nous suivra au cas où les gars d'en face fondraient sur nous plus tôt que prévu ! Nous voudrions jauger plus rapidement le niveau de l'ennemi et réagir en conséquence avant que les forces japonaises ne se fassent éliminer !"

Il s'agissait d'un des plans discutés lors de la préparation au combat, construit sur une approche plus agressive d'une formation défensive. Mieux valait pour le moment éviter l'usage de munitions explosives avec les railguns et privilégier les tirs de précision. L'escadron de l'Exécuteur était prêt à se lancer dans la féroce bataille, mais attendait comme il se devait l'aval de leur supérieur. Peut-être Khalil avait-il une meilleure stratégie en réserve après tout, autre que de titiller un adversaire inconnu ou d'attendre sagement depuis leurs positions. Même si c'était à une échelle fort modeste, le Russe avait confiance en la capacité de Lootah à gérer précautionneusement l'équipe au corps-à-corps si jamais l'ennemi parvenait à amener le combat au contact.

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Les signatures infrarouges émergeaient des flots en nombre ; heureusement, le système marquait chacune d'elles et les comptait automatiquement. Cent, deux cent, trois cent... les cales des navires devaient être absolument remplies de ces saletés, sans doute gardées en hibernation pendant la durée du voyage. Leur taille et leur forme ne mentaient pas : ces choses-là n'étaient pas humaines. Quant aux soldats fraîchement débarqués, leurs signatures s'étaient estompées... camouflage anti-infrarouge, leurs ennemis étaient bien équipés.

« Négatif Kazanski, vous êtes déjà à distance respectable pour faire usage de vos armes ; si vous vous avancez davantage vous aurez du mal à vous replier et vous risquez d'être submergés. Restez plutôt à l'affût, l'ennemi va sans doute profiter de la diversion pour vous tomber dessus. » répondit l'iranien à la requête du russe.

Comme pour lui donner raison, la vague de sources de chaleur se mit en branle. Plusieurs centaines de créatures non-identifiées fonçaient vers la base à une vitesse ahurissante, surnaturelle. Une charge furieuse visant à enfoncer leurs lignes de défense tout en donnant plus de liberté de mouvement aux troupes furtives.

« Chimères confirmées. » prévint le QG. Une petite armée de pions sacrifiables qui attaquerait au mépris du danger... mieux valait les opposer à leurs propres forces remplaçables plutôt que de risquer la perte d'un agent lors du premier engagement.

***

Les créatures couraient aussi vite que leurs pattes – et leur sang de monstre – pouvaient les porter. Les substances qu'on leur avait injectées décuplaient leur agressivité ; elles avaient reçu tous les nutriments nécessaires en intraveineuse mais leur estomac restait désespérément vide. Un fait exprès : la faim renforcerait l'effet des excitants. De temps en temps, une légère impulsion électrique dans leur cerveau orientait leur course, les rabattait vers leurs proies.

Elles laissèrent le fjord derrière elles et arrachèrent le fil de fer barbelé sur leur passage sans même y prêter attention. Improbables croisements de loup et de lion mâtinés d'éléments reptiliens, les aberrations étaient protégées de ce genre d'agressions mineures par les plaques osseuses recouvrant leur corps. Leurs griffes puissantes éventraient la couche de neige, leur souffle rauque s'échappait d'entre des dents longues comme des couteaux et les épines hérissant leurs queues venaient parfois érafler les flancs de leurs congénères.

Elles ne ralentirent pas lorsque le sol explosa sous les pattes de leur avant-garde. Elles infléchirent à peine la direction de leur offensive lorsque les suivantes sautèrent au-dessus des cadavres et des blessées et furent fauchées en plein vol par des tirs de mitrailleuse au timing et à la précision inhumains. Les bêtes étaient trop nombreuses, trop rapides, trop bien protégées ; elles endurèrent le tir de barrage et arrivèrent au contact en quelques instants malgré les mines et les tranchées.

Le premier corps-à-corps vit l'une des créatures tenter de trancher son opposant robotique en deux d'un coup de griffes. Sa patte fut bloquée par les bras manipulateurs de la machine mais le métal plia sous sa force. Qu'importe, le robot ne ressentait pas la douleur et en profita pour tirer une double rafale de balles explosives entre les côtes et dans l'abdomen exposé de la chimère. Sa victoire fut toutefois de courte durée puisqu'il fut immédiatement pris d'assaut par trois monstruosités supplémentaires qui le démembrèrent brutalement en autant de secondes ; sa dernière action fut d'activer le dispositif d'autodestruction en le synchronisant avec le déclenchement des munitions restantes dans son lance-grenades.

Un scénario similaire se répétait un peu partout sur le champ de bataille, chaque machine abattant plusieurs chimères avant d'être engloutie sous le nombre, puis de se transformer en boule de feu afin de faire le plus de dégâts possible. Dissimulés par leurs capes de haute technologie, les instigateurs de ce chaos observaient les combats tout en restant à distance et à couvert.

« Je ne sais pas qui sont ces types mais ils se défendent bien. »

« La mobilité de leurs robots est réduite à cause de la neige... Ils n'en ont pas tellement, nous pourrions facilement les détruire d'ici. » remarqua l'un des hommes en montrant son bazooka.

« Pas sans révéler notre position. Ils ont abattu notre UAV, évitons de leur donner encore plus d'avantages. »

« Oui mon Capitaine. »

Ils se remirent en route, utilisant juste assez de cosmos pour rester à la hauteur de la horde sauvage. Ils profiteraient du désordre ambiant pour s'infiltrer en contournant les points forts de la défense adverse... Une bonne vingtaine de chimères avaient d'ailleurs réussi à passer entre les mailles du filet et se dirigeaient à présent vers la base. De quoi forcer la deuxième ligne à se montrer.

***

« Kazanski, Archavine, ça va être à vous de jouer... Ishii vous envoie des renforts, essayez de tenir jusque-là et ouvrez l’œil. »

Khalil et ses soldats faisaient feu à l'aide de leurs fusils ordinaires, tentant de ralentir le flux de monstres passant par les trous dans leurs défenses. D'après la vue aérienne, un second débarquement du même genre prenait place en ce moment-même au niveau de la crique. Le terrain y était plus favorable aux machines de guerre, elles devraient tenir plus longtemps de ce côté...
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Khalil refusa la suggestion de Vitold et lui ordonna simplement d'attendre jusqu'à ce que les ennemis atteignent leur périmètre, ordre auquel l'intéressé et son équipe obéirent. Les mercenaires virent alors une meute massive de fauves abominables se ruer furieusement vers la base. Le poste de commande les avait identifiés comme des chimères, des créatures hybrides conçues à partir d'espèces existantes afin d'obtenir des spécimens plus redoutables. Il y avait aussi des humains dans le tas à ce que leur indiquaient leurs radars, mais ils s'évanouirent promptement dans la nature grâce à un quelconque système de camouflage. Une féroce bataille s'ensuivit entre les bêtes et les robots japonais, ces derniers se faisant rapidement mettre en pièces face à la rage destructrice de leurs opposants. Une vingtaine d'entre elles parvinrent à franchir la première ligne et fondaient désormais sur les militaires, qui se tinrent prêt à se défendre sur consigne de l'Iranien.

L'escouade du Bourreau intensifia donc son cosmos au maximum, le chef prenant bien entendu soin d'ajuster sa puissance à celle de ses coéquipiers. Le Colonel leur avait conseillé de ne pas se lancer en solitaire en plein dans la horde sauvage, aussi allaient-ils pour l'instant combattre à distance et déstabiliser leurs adversaires avant de leur rentrer dans le lard. Ils devaient aussi faire attention aux fourbes qui s'étaient rendus invisibles plus tôt, histoire de ne pas se faire poignarder dans le dos en pleine riposte. Vitold et Doyle avaient chargé des balles explosives dans leurs railguns et visaient chacun un monstre, en espérant que leurs tirs respectifs allaient toucher leurs cibles.

Les deux mercenaires firent feu et une double détonation fut provoquée lors de l'impact, soulevant une grande quantité de neige, de gravas et de fumée. La première attaque à longue distance effectuée, Lootah, Robert, Arnold et William s'avancèrent légèrement, de manière suffisante pour lancer des grenades, battre en retraite ou protéger leurs artilleurs. L'Amérindien avait dégoupillé une grenade explosive, tandis que le blond moustachu avait sorti une assourdissante et les deux noirs une incendiaire chacun. Évidemment, les mercenaires avaient paramétré leurs casques au préalable, de telle sorte qu'ils soient insonorisés le temps que l'assourdissante fasse son effet et vrille les tympans de l'ennemi. Ce fut d'ailleurs cette grenade qui fut lancée en première, suivie par l'explosive et enfin par les incendiaires, une fois le souffle de la déflagration dissipé.

Lootah et ses trois partenaires embrayèrent en dégainant leurs armes spéciales et en se mettant en posture de combat. Robert et Arnold gardaient aussi une main sur leurs pistolets automatiques, prêts à s'en servir au cas où les fauves seraient trop loin pour leurs Chunjuns. Les Gymnots de l'Amérindien et de William étaient quant à eux parés à foudroyer leurs cibles au moment où elles émergeraient du nuage de poussière soulevé par leur barrage de grenades. L'Exécuteur et Doyle, de leur côté, s'employaient à recharger leurs canons électriques avec une munition perforante pour l'un et une munition explosive pour l'autre. La bataille s'annonçait serrée contre ces chimères robustes et assoiffées de sang...

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Les fusils électriques firent merveille : l'armure naturelle des monstres ne leur était d'aucune utilité face aux projectiles hypersoniques. L'une des chimères s'écroula, son crâne ayant fait place à une ruine sanglante ; une deuxième tomba au sol, une patte avant arrachée par une balle et tout un côté de la cage thoracique ouvert. Elle se releva pourtant et partit à la poursuite de ses congénères malgré cette plaie hideuse qui ne tarderait pas à la tuer. Deux horreurs de plus périrent sous les balles russes et la neige se teinta de rouge autour de leurs cadavres.

Les grenades par contre eurent moins de succès, et ce en dépit de la portée extraordinaire des lancers des mercenaires. Rendues folles furieuses par leur soif de sang, les aberrations continuèrent à charger en ignorant le son qui agressait leurs oreilles. L'explosion qui s'ensuivit blessa trois créatures mais une seule sérieusement, l'espace ouvert et la trop grande distance entre les cibles empêchant l'onde de choc de livrer son plein potentiel destructeur. Quant au mur de flammes généré par les grenades incendiaires, il ne fut guère plus efficace : dépourvues de la peur instinctive du feu présente chez la plupart des animaux, elles passèrent au travers sans se soucier du produit chimique incandescent qui collait à leur carapace. Les russes, eux, avaient opté pour l'utilisation d'un barrage d'explosifs – qui fit peu de dégâts mais eut le mérite de ralentir l'attaque ennemie – combiné à des fumigènes afin de dissimuler leur position et brouiller l'odorat des bêtes féroces.

Quinze chimères étaient encore en vie dont une moitié déjà plus ou moins amochées. Une communication crépita dans le casque de l'escouade Kazanski, en provenance d'un des soldats de l'équipe Archavine : « Leur cerveau a sûrement été altéré, la peur et la douleur ne font que renforcer leur combativité. Privez-les de la vue plutôt que de l'ouïe. »

***

Aziz tirait à une cadence stupéfiante, fruit d'un entraînement intensif et de longues années de pratique. Il visait en même temps qu'il rechargeait histoire d'économiser quelques précieuses secondes à chaque coup de feu, éjectant la douille et la remplaçant par une balle neuve aussi vite que ses réflexes lui permettaient de procéder sans pour autant compromettre la sûreté du geste. Ses soldats suivaient le rythme avec une régularité de métronome. Les opérateurs du QG s'étaient livrés à une manipulation qui soulignait les silhouettes monstrueuses sur son écran d'un contour coloré : les rouges étaient déjà prises pour cible par l'un des automates nippons, les vertes par ses hommes, les jaunes par lui-même et les blanches étaient celles qui n'avaient aucune arme braquée sur elles. Ce petit tour permettait une synchronisation bien plus rapide et efficace entre les membres de son équipe et les robots ; l'intelligence collective animant ces derniers analysait d'ailleurs les mouvements en apparence chaotiques de la horde sauvage et améliorait encore davantage leur coordination. L'effectif robotique avait fondu comme neige au soleil et pourtant les unités restantes se portaient assistance de manière bien plus efficace, abattant presque deux fois plus de chimères que lors de la première phase du combat avant de succomber sous le nombre. L'expression « machines à tuer » prenait tout son sens.

Et toujours les détonations ébranlaient le ciel. Les navires ennemis étaient semble-t-il également pourvus de quelques canons qui pilonnaient inlassablement la base maintenant qu'ils avaient épuisés leurs missiles guidés – ou gardaient les derniers en réserve. Ils tiraient à l'aveugle mais les obus étaient plus difficilement repérables, c'était tout juste si les Lansknechts parvenaient à intercepter ceux qui risquaient de toucher le centre de commandement ou d'ouvrir un trou béant dans leurs lignes de défense. Cela ne pouvait se faire sans sacrifices : la piste d'atterrissage et les installations de moindre importance subirent d'importants dégâts, tous les projectiles ne pouvant être neutralisés en vol. Le colonel espérait que le reste du personnel avait pu trouver refuge dans un endroit sûr.

C'était de la folie, ça ne ressemblait à aucune des guerres auxquelles il avait pris part autrefois. Des vagues de bêtes suicidaires venant se briser les unes après les autres sur les rocs de leurs défenses, les érodant lentement mais sûrement, chacune des deux armées dépourvue de toute trace d'instinct de survie. Des échanges de tirs à distance s'annihilant au-dessus de leurs têtes, gérés par des programmes réagissant avec plus de célérité qu'un humain non-éveillé ne pourrait jamais le faire. Une épreuve à la fois de force, de volonté et d'endurance, les vaincus seraient ceux qui tomberaient à court de munitions et d'effectifs les premiers... ou ceux qui, à trop vouloir jouer la durée en conservant leurs ressources, seraient écrasés par le bombardement ou la déferlante de monstres enragés. Un équilibre délicat et susceptible de basculer à tout moment. Tant de mort et de destruction, déchaînées si subitement pour le contrôle d'un coin reculé d'un archipel de l'Océan Arctique...

Il y avait au moins une bonne nouvelle : les troupes tenant la crique n'avaient pas laissé le temps à l'ennemi de prendre pied sur la plage avant de commencer le massacre. Sans l'élan redoutable qui transformait le troupeau d'aberrations animales en rouleau compresseur, leur avance était beaucoup plus lente. Ce côté-là tiendrait encore quelques temps sans aide et la base ne serait pas prise en tenailles tout de suite.

***

Sans ralentir le pas, le Capitaine mesurait toute l'ampleur du carnage se déroulant sous ses yeux. Et il n'aimait pas ce qu'il voyait ou ressentait avec son Sixième Sens. Ils s'étaient bien rendus compte – à mi-chemin seulement – qu'ils n'étaient pas les premiers en ces lieux mais jamais il ne se seraient doutés qu'on leur opposerait une telle résistance.

« Ils ont... une dizaine d'éveillés en deuxième ligne, non ? »

« Douze. Et si j'en crois l'intensité de leurs cosmos ainsi que les effets de leur équipement ils sont assez forts pour triompher d'une chimère en combat singulier. »

« C'est pas bon du tout ça. Leurs foutues machines ne laissent pas passer assez de chimères, s'ils les affrontent au compte-gouttes et se battent en reculant on en perdra un paquet. »

« Oui, et qui sait combien de mines et de soldats ils ont encore derrière. Ce n'est pas le moment de tomber à court de pions, nous allons devoir ouvrir la voie nous-mêmes. Nous ne pouvons pas attendre qu'Amundsen et compagnie passent le point Delta. »

Ses hommes exprimèrent brièvement leur assentiment avant qu'il ne commence à délivrer ses instructions. Ils n'allaient pas attaquer de suite, ils devaient d'abord repérer le terrain et se faire une meilleure idée des capacités de leurs adversaires : il n'allait pas ordonner un assaut inconsidéré au risque de tomber dans un piège ou de se faire exterminer aussi sec par une riposte qu'il n'aurait pas vue venir.

Fichu métier... il aurait largement préféré prendre son temps, planifier méticuleusement leur offensive cependant cela aurait également bénéficié à ceux qu'ils étaient venus chasser de cet endroit. Plus de temps pour fortifier leur position, pour acheminer des renforts... La stratégie que son supérieur avait décidé d'adopter était grossière et simpliste mais dans de telles circonstances le blitzkrieg restait leur meilleure option – ou en tout cas la moins pire.

Les abominations rescapées arrivaient au contact. L'un des groupes d'éveillés avait disparu derrière un rideau de fumée, une tactique pertinente contre des créatures ne pouvant compter sur un avantage numérique écrasant et qui compliquait également l'analyse de leurs techniques de combat. Le second groupe, moins prudent, laissait les deux tiers de ses membres afficher clairement leur présence. Ça n'en faisait pas pour autant une décision stupide : les bêtes de guerre ne disposaient que d'une intelligence limitée d'autant plus réduite par les injections massives et attaqueraient en priorité la proie la plus évidente, laissant le champ libre aux tireurs à l'arrière... à condition que leurs protecteurs tiennent le choc bien sûr.

Les créatures se séparèrent : sept d'entre elles partirent en direction du rideau de fumée, huit vers ceux qui choisissaient de les braver de face. Le Capitaine tapota rapidement l'écran tactile fixé sur l'avant-bras de sa combinaison, modifiant les commandes envoyées par leurs implants électroniques. Leurs mouvements changèrent et ce fut dans un ensemble parfait qu'elles s'élancèrent toutes griffes dehors et la gueule béante à l'assaut des quatre silhouettes humaines. Il ne s'agissait pourtant que d'une feinte, la moitié des armes vivantes se préparant à passer entre les soldats que leurs congénères tiendraient occupés pour foncer vers les tireurs.

« Si vous pensiez avoir affaire à de simples animaux... »
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La bombe assourdissante et les incendiaires n'avaient eu aucun effet sur les fauves et un collègue ne tarda pas à le faire remarquer à l'équipe de Vitold. Les mercenaires en prirent bonne note et attendaient l'imminente collision avec leurs adversaires bestiaux. Ces derniers étaient dotés d'une endurance évidemment monstrueuse, ainsi devaient-ils faire en sorte de les terrasser d'un coup mortel et précis. Néanmoins, les créatures semblaient plus intelligentes que leur rage ne le laissait croire : une meute de huit fondit sur le Russe et son groupe pour ensuite se séparer en deux afin d'occuper les combattants au corps-à-corps et éliminer les snipers au contact. Lootah réagit rapidement à cette situation en ordonnant le repli puis en jetant une grenade fumigène alors que les abominations s'apprêtaient à le déchiqueter, lui et ses compagnons.

Il s'extirpa ainsi du nuage de fumée avec William, Arnold et Robert et ils s'empressèrent de rejoindre Vitold et Doyle pour les défendre. Arnold et Robert bondirent énergiquement sur une chimère chacun, surprenant leurs proies qui pensaient s'attaquer tranquillement aux snipers. En plein saut, ils assénèrent de concert un puissant coup de Chunjun au niveau de la nuque des bêtes. De son côté, William en rattrapa une qui menaçait Doyle de sa redoutable mâchoire et de ses griffes acérées, puis la paralysa à l'aide d'une impitoyable charge de Gymnot. L'artilleur profita de cette opportunité pour administrer un solide kakatogeri en plein dans le crâne du fauve et embraya en lui plantant brutalement son couteau à l'endroit précis où il avait frappé.

"WATAAAAAAAAAAAH !!"

Quant au Bourreau, il savait pertinemment qu'il ne pouvait pas tirer non plus avec son railgun au risque de toucher ses partenaires engagés dans la mêlée. Aussi opta-t-il pour l'usage du pistolet et vida-t-il son chargeur dans la caboche de la chimère qui se ruait sur lui, en prenant notamment soin de viser les yeux. Contre ces bestioles acharnées, mieux valait ne pas faire dans la demi-mesure et éviter de les provoquer au combat rapproché. L'escouade du Russe resserrait les rangs et défendait ses positions comme elle pouvait face à la violence des assauts ennemis. Elle allait lutter jusqu'au bout, même si le risque d'être submergé par le nombre et la férocité de l'adversaire la menaçait dangereusement.

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Le Capitaine et ses hommes décortiquaient attentivement les tactiques ennemies. Le groupe qui exposait ses éveillés imitait l'autre en recourant au même rideau de fumée : soit ils suivaient l'exemple, soit ils arrivaient à communiquer malgré le brouillage radio. Fâcheux mais rien d'inattendu. La grande inconnue se situait plutôt au niveau de leurs armes et de leurs pouvoirs individuels. Ces éveillés étaient peu puissants d'après son Sixième Sens et il était rare que des combattants de ce niveau développent des facultés spécifiques ; il fallait néanmoins récolter davantage d'informations sur leur arsenal aussi bien cosmique que technologique.

Les capteurs intégrés à son casque zoomèrent et il put se rendre compte de l'efficacité dévastatrice des épées ennemies : une chimère décapitée s'écroula instantanément, l'autre évita de peu de subir le même sort – une profonde entaille à son cou constellait la neige d'écarlate – et riposta en tentant de faucher son attaquant à l'aide de sa redoutable queue bardée d'épines. Son Lieutenant jura, et il était tenté de faire de même. Les plaques osseuses des bêtes de guerre n'étaient pas si résistantes mais elles étaient spécialement disposées de manière à dévier les attaques, qu'il s'agisse de balles ou de coups portés au corps-à-corps, même portés à grande vitesse. Le fait que ces lames – dont les manieurs ne lui semblaient pas particulièrement talentueux – aient réussi à surpasser cette défense malgré tout en disait long sur les efforts investis dans leur conception.

Une créature supplémentaire fut interrompue dans son élan, immobilisée par un arc électrique émis par un curieux fusil et promptement écrasée au sol par un enchaînement du sniper qu'elle s'apprêtait à déchiqueter. Le second sniper commit l'erreur de vouloir se défendre à l'aide d'un simple pistolet ; les projectiles échouèrent à pénétrer complètement le crâne épais de la bête. Éborgnée mais pas encore hors combat.

Le Capitaine délégua le contrôle des chimères survivantes à trois de ses subordonnés afin d'obtenir une plus grande précision dans la manipulation de leurs mouvements : seul, il ne pouvait que leur envoyer des instructions très générales, inadéquates pour ce type d'affrontement. Les aberrations initialement placées en position de distraction traversèrent le nuage de fumée sans succomber une fraction de seconde à la confusion qui s'était – brièvement – emparée de leurs congénères à la première utilisation de cette tactique et chargèrent les protecteurs qui leur tournaient maintenant le dos, prenant garde à rester dans un alignement qui empêchait les snipers de faire feu sans toucher leurs camarades. Quant aux deux « infiltrées » restantes, c'était à présent à elles de servir de diversion, d'occuper l'ennemi pendant la demi-seconde nécessaire à ce que les quatre autres les rejoignent. Leurs blessures les condamnaient déjà mais leurs dernières forces seraient utilisées à bon escient.

Quant à ses autres subordonnés, il les chargea de prendre le contrôle des créatures affrontant l'autre groupe d'éveillés...

***

La troupe de sept chimères eut la désagréable – et dans certains cas fatale – surprise de ne se rendre compte que trop tard que les russes avaient su profiter des quelques secondes de répit accordées par leur écran de fumée pour disparaître dans des trous préalablement creusés dans la neige, recouverts ensuite de petites bâches blanches pour les rendre invisibles aux observateurs. L'équipe Archavine n'avait pas hésité à faire apparaître le nuage aveuglant sur sa propre position, faisant confiance aux systèmes intégrés à leurs combinaisons pour souligner la silhouette de leurs collègues même au milieu de la purée de pois. La combinaison des nouvelles technologies et de l'entraînement des Spetsnaz – pour lesquels le combat arctique n'avait plus de secrets – était redoutable : cette manœuvre risquée leur avait permis d'éventrer deux aberrations tout en sortant de leurs cachettes et d'arroser les autres d'une bonne rafale de leurs armes automatiques. Les balles n'infligèrent que peu de dégâts ; ils notèrent la solidité de l'armure naturelle de leurs féroces adversaires.

Le commando adopta immédiatement l'une de ses formations standard, avec leur sergent juste derrière la première ligne formée de trois manieurs de Chunjuns. Enfin, « standard »... leurs tactiques habituelles avaient connu quelques changements depuis l'intégration des nouvelles armes. Pour commencer, le colosse russe était à présent capable de neutraliser deux ennemis en même temps.

Sur les cinq fauves encore en vie, trois tentèrent de contourner la première ligne et deux la chargèrent de front. Pas tout à fait le même genre de feinte doublée de passage en force que face aux mercenaires. Tous s'élancèrent avec une vivacité surpassant les limites de n'importe quel être de chair et de sang, fruit du cosmos inné conféré par leurs gènes monstrueux. Archavine porta sa propre énergie à son paroxysme, dégageant une aura à la sensation déconcertante. Il concentra son pouvoir sur la chimère attaquant à sa droite, qui fut immédiatement privée de la plus grande partie de ses facultés surnaturelles ; la chimère de gauche écopa d'une décharge de son Gymnot. Toutes deux furent massacrées dans l'instant.

Plus que trois de leur côté.

***

Aziz ponctuait chaque tir d'une des injures les plus colorées de sa langue maternelle mais cela ne suffisait pas à enrayer la montée de sa fureur impuissante. Il maudissait leur sous-équipement, leur sous-effectif et la recrudescence d'activité des groupes d'intérêts qui était à l'origine de ces carences. Il maudissait Poséidon et tous les faux dieux qui étaient à la racine de l'émergence de ces méprisables organisations, rêvait du jour où il pourrait leur rendre la monnaie de leur pièce... mais pour le moment, il fallait se contenter de faire feu, balle après balle après balle, pour ralentir autant que possible la progression de ces choses contre-nature.

Les tirs iraniens avaient de plus en plus de mal à atteindre un point vital – quand ils ne manquaient pas entièrement la cible. Il ne savait pas si c'était dû à la fatigue, à la perte de concentration ou si ceux qui contrôlaient la horde sauvage imprimaient à leurs pions un mouvement qui rendait la visée plus difficile. Peut-être les deux, il n'était pas sûr... et en plus il lui fallait suivre les nouvelles qui se succédaient dans ses écouteurs.

« L'ennemi a déployé ses soldats humains dans la crique et leur navire bombarde les drones. »

Il ne savait pas s'il devait s'en réjouir ou s'en inquiéter : d'un côté, c'était bien la preuve que les machines faisaient trop bien leur travail au goût de l'ennemi, de l'autre les Agences risquaient une perte de terrain massive et imminente. Il n'avait pas besoin de dire aux soldats du QG d'analyser minutieusement les capacités de ces soldats en tout cas, c'était parfaitement superflu.

« Je n'ai plus eu de transmission d'Ishii depuis un moment, où est-il ? »

« Parti au hangar pour aider les ingénieurs, mon colonel, il y a eu un problème... »

« Quel genre de problème ? »

« Un obus. Il y a un mort et plusieurs blessés mais les équipes sur place font tout pour vous envoyer les renforts au plus vite. »

L'iranien serra les dents mais la précision de son tir ne fut pas amoindrie par la mauvaise nouvelle, au contraire même. Sans soutien aérien ou naval, sans blindés ni artillerie digne de ce nom, il n'avait pas le droit à l'erreur. La première ligne de défense approchait de son point de rupture, ils ne tiendraient plus très longtemps avant d'être engloutis sous un tsunami d'armes vivantes ; il fallait à tout prix repousser cette échéance jusqu'à l'arrivée des renforts.

***

« Préparez les bonbonnes. »

Légère surprise parmi ses hommes, qui ne s'étaient pas attendus à se servir de ce type de matériel aussi tôt. Tout à fait compréhensible mais il valait mieux en faire usage là où le terrain s'y prêtait le mieux ; la base ennemie serait sans doute moins enneigée et de toute façon ça ne leur serait pas d'une grande aide pour combattre à l'intérieur des bâtiments.

Quelques secondes plus tard, chacun d'eux avait décroché la paire d'encombrants cylindres de métal qu'il transportait sous sa cape et en vérifiait le bon fonctionnement. Dans le même temps, le Capitaine apporta les ultimes modifications à sa stratégie en y intégrant ce qu'il venait d'apprendre des deux unités qu'ils se préparaient à attaquer. L'une d'elles était apparemment spécialiste de l'extermination de créatures monstrueuses, au vu de ses performances. L'affrontement serait rude, sa propre escouade ne s'en tirerait pas indemne...

Fichu métier.
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Robert échoua à décapiter sa chimère, la laissant grièvement blessée à cause de la profonde taillade à la gorge. Les yeux rivés sur elle, il ne la laissa toutefois pas le balayer avec sa queue épineuse et la trancha net à l'aide de son Chunjun lorsqu'elle arriva sur lui. L'appendice virevolta en l'air avant de choir piteusement dans la neige, laissant la bête estropiée. Néanmoins, son épaulière droite et la protection de son avant-bras avaient été lacérées par le membre coupé dans son élan. Doyle informa William, Arnold et son compère blond qu'ils devaient se concentrer sur les quatre fauves qui fonçaient derrière eux, ce qu'ils firent instamment. L'artilleur, quant à lui, s'occupa d'achever l'opposant de Robert d'un double round-house kick dévastateur dans le sens de la plaie. Vitold profita de l'angle mort du fauve qu'il avait éborgné pour lui asséner un crochet ravageur du gauche suivi d'un uppercut du droit tout aussi puissant. Après de telles attaques contre un cuir et des muscles si épais, ses poings étaient légèrement endoloris.

"Surtout faites attention les gars, gardez à l’œil chacune de ces saloperies, elles sont plus vicieuses que je ne le croyais !" lança le Russe à ses partenaires. "Si nous relâchons notre vigilance maintenant, nous allons leur servir de chair à pâté !"

"Aucun problème." répondit Lootah tout en dégoupillant une grenade aveuglante et en communiquant à ses alliés la fréquence de son arme.

Avec une grande réactivité, l'escouade paramétra ses casques de telle sorte qu'ils puissent s'adapter à la soudaine explosion de lumière. L'Amérindien lâcha finalement la grenade par terre, les quatre chimères étant déjà parvenues au contact. Si ces abominations s'étaient familiarisées avec les fumigènes, elles allaient certainement avoir du mal à se remettre du choc photonique. Ni une ni deux, William électrifia violemment une bête tandis qu'Arnold et Robert sprintaient et délivraient respectivement un coup d'épée à résonance harmonique d'un geste vif sur un monstre chacun.

"WORYAAAAAAAAH !"

"DEYAAAAAAAAAH !"

Trois ennemis avaient en tout été visés par cette vigoureuse riposte, mais le quatrième risquait de franchir le quatuor de guerriers au corps-à-corps indemne. Entretemps, l'équipe de Vitold avait reçu une transmission peu encourageante : une horde d'empaffés déboulait depuis la crique, les drones se faisaient concasser et pour couronner le tout, les renforts n'étaient pas prêts d'arriver. Apparemment, un obus avait dévasté un hangar stratégique en plus de ralentir Ishii dans ses opérations. Si leurs adversaires persistaient à les assaillir de tous les côtés de la sorte, le Russe ne donnait pas cher de sa peau et de celle de ses camarades...

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La moitié des créatures affrontant le second groupe venait de se faire occire. Il ne fallait pas sous-estimer les aptitudes de ces soldats pour le combat rapproché, même si la grenade aveuglante était l'élément décisif qui leur avait permis de riposter avec tant d'efficacité. Parmi les trois chimères restantes, une seule était encore en pleine forme, ses congénères ayant des difficultés à se mouvoir du fait des blessures subies pour l'une et du choc électrique pour l'autre. Quant au premier groupe, ses snipers avaient ralenti les monstres à l'aide d'un nouveau barrage explosif, permettant aux épéistes de faire volte-face et de commencer à les tailler en pièces – avec l'aide du mystérieux pouvoir du plus massif d'entre eux. Le Capitaine et son Lieutenant n'eurent aucun mal à se mettre d'accord sur le choix de leurs cibles.

Leur offensive coïncida – volontairement – avec l'arrivée d'une seconde vague de chimères ayant réussi à se faufiler entre les machines meurtrières de la première ligne. Ces pions-là auraient pour tâche de se concentrer sur les troupes russes, de les empêcher d'aller à la rescousse de leurs camarades ; le Capitaine se chargerait lui-même des mercenaires, épaulé par son Lieutenant et un autre de ses soldats. La majeure partie de son groupe, soit quatre hommes, resterait à l'abri afin de les couvrir à distance, de diriger leurs auxiliaires bestiaux et de détruire les robots par l'arrière. Les soldats activèrent les dispositifs d'injection intégrés à leurs tenues et reçurent leur dose de drogues de combat, dont les effets ne tarderaient pas à se manifester.

À son signal, tous intensifièrent leur énergie et lancèrent les bonbonnes dans les airs. Le groupe d'assaut se sépara du groupe de soutien et chargea à pleine vitesse, zigzagant afin de perturber les tireurs d'élites ennemis, leurs grandes capes blanches dissimulant leur silhouette. Ils empoignèrent leurs fusils d'assaut et vidèrent leurs chargeurs en direction des snipers mercenaires pour couvrir leur approche ; le troisième membre du groupe d'assaut utilisa même un lance-grenades. Pendant ce temps, le compte à rebours des bonbonnes arrivait à son terme : elles expulsèrent violemment leur contenu, créant un nuage de particules noires. Trop lourdes pour être charriées par le vent, elles tombèrent à terre en se mêlant à la neige tout autour de leurs cibles.

Une explosion retentit un instant plus tard en direction de la ligne de front, indiquant que le groupe de soutien faisait feu au lance-roquette sur les drones avant de changer de position pour ne pas être victime des représailles ennemies.

Jusque-là tout allait bien mais le Capitaine ne pouvait s'empêcher de déplorer cette situation. Devoir se ruer au corps-à-corps sur un champ de bataille moderne, c'était un comble ! Hélas, les armes à feu ne se prêtaient guère aux affrontements entre éveillés : la trajectoire des projectiles était trop prévisible, la cadence de tir trop faible... alors à moins d'un autre avantage pour compenser, il fallait souvent en venir aux mains. Heureusement, cette mêlée-ci n'aurait rien à voir avec les duels archaïques que se livraient les chevaliers.

« Cinq-deux-quatre ! » aboya-t-il dans son communicateur, au moment où ils posaient le pied dans la zone couverte par les étranges retombées.

« Reçu ! » confirma le Lieutenant. Cinquième configuration, deuxième variante, quatre cibles. Ils n'avaient même plus besoin de réfléchir, les automatismes forgés lors de leur entraînement leur permettaient de se synchroniser instantanément : les deux hommes libérèrent le cosmos accumulé, concentrant leur pouvoir dans la poudreuse sous leurs pieds. Une fraction de seconde plus tard, des lames de glace parcourues de fines veines noires surgirent du sol, visant Doyle, Vitold, William et Lootah. Affûtées comme des rasoirs et presque aussi solides que l'acier – et pour cause ! –, ces rapières cristallines en avaient empalé plus d'un par le passé...

Le Capitaine était toutefois certain que ceux-là étaient d'une autre trempe que ses précédents opposants, aussi n'attendit-il pas de voir le résultat de l'attaque pour faire passer son fusil dans sa main gauche et dégainer de la droite une épée noire aux reflets métalliques, courte et large. Ses deux subordonnés en firent de même, le Lieutenant se saisissant d'une arme semblable à la sienne tandis que le simple soldat se contentait de faire jaillir de ses gantelets une paire de lames rétractables. Le groupe de soutien faisait bien son travail : les chimères n'avaient pas cessé leur harcèlement...

***

Perché sur son promontoire, le colonel ne pouvait que reconnaître le sens du timing de ces intrus. Ils étaient sortis de leur cachette en profitant d'une ouverture dans les défenses robotiques des Agences qui menaçait de se transformer en une brèche catastrophique livrant passage à un torrent de bêtes féroces si l'iranien n'y focalisait pas tous ses efforts. Et maintenant ils s'employaient à rouvrir la faille tout juste refermée, l'empêchant lui et ses hommes de prêter main-forte aux équipes Archavine et Kazanski... C'était comme se retrouver prisonnier d'un bateau en plein naufrage, à tenter de boucher trois trous différents dans la coque avec seulement deux mains.

Il devait faire confiance à ses soldats, russes comme mercenaires. Et il avait toujours détesté ça : s'en remettre à la chance, espérer que pas un grain de sable ne vienne gêner ses plans, que ses hommes donnent le meilleur d'eux-mêmes voire surpassent leurs limites, que l'ennemi commette une erreur ou se révèle plus faible que prévu – prier pour un miracle, en l'essence – avait toujours été pour lui une marque d'échec. Un vrai chef militaire ne laissait rien au hasard. Il avait fait de son mieux avec le peu de temps et les ressources limitées à sa disposition mais force était de constater que ce n'était pas suffisant...

« Ils ont un Niveau 3 ! » rapporta un subordonné d'Archavine juste avant que son groupe ne doive intercepter une deuxième meute. Aziz se crispa et dut consciemment relâcher la tension qui venait de grimper en flèche, raidissant ses muscles et bloquant ses articulations. La situation venait à nouveau de se compliquer...

Le moment était venu de changer d'arme : les éveillés ennemis savaient où il se trouvait, ils étaient trop rapides et leurs déplacements trop imprévisibles pour qu'il soit possible de les toucher avec du matériel conventionnel. Mettant de côté son Shaher, il connecta le railgun qui reposait à ses côtés à un port de son exosquelette et le prit fermement en main. S'ils lui laissaient la moindre occasion d'en faire usage, ils allaient le regretter.

« Je compte sur vous pour maintenir le rythme sans moi. » lança-t-il à ses soldats avant de reculer hors de portée de vue des envahisseurs et de faire route vers un autre point de tir, à la recherche d'un angle qui lui permettrait de les prendre par surprise. « Dites à Ishii qu'il ferait mieux de se bouger les fesses s'il ne veut pas que ces choses viennent les lui bouffer ! » ajouta-t-il à l'intention du QG.

« Je transmettrai. »

« Du nouveau sur nos invités ? La portée et le champ d'action de cette attaque me semblent anormales, ce n'est pas un peu beaucoup pour un Niveau 3 ? »

« Oui mon colonel, c'est bizarre... les capteurs des combinaisons ne détectent aucun produit chimique dangereux, par contre ils nous signalent une forte activité électromagnétique. »

Il avait un mauvais pressentiment... « Répétez-ça aux scientifiques – et aux ingénieurs s'ils peuvent parler et bosser en même temps – si ce n'est pas déjà fait, je veux savoir ce qu'ils en pensent. »
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Trois chimères se tenaient encore debout face aux mercenaires, qui s'apprêtèrent à les achever séance tenante. Cependant, un signal provenant des détecteurs de leurs casques les alerta que des projectiles aériens se dirigeaient vers eux. Vitold ne comprenait pas d'où provenaient ces missiles, compte tenu qu'il n'avait vu aucun canon positionné à la distance où ils avaient été tirés. L'escouade s'aperçut alors que trois silhouettes humanoïdes courraient dans leur direction, manifestement armées et dotés d'une aura cosmique. L'ennemi avait donc décidé d'envoyer ses Éveillés sur la ligne de front, ce qui annonçait le commencement des choses sérieuses. Le Russe et Doyle eurent l'occasion de s'en rendre compte au prix fort et encaissèrent une pluie de balles suivie d'une roquette.

"GUWAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!"

Les deux artilleurs avaient essayé de parer et d'esquiver autant qu'ils le pouvaient, mais ils essuyèrent quand même de sévères dégâts : leurs plastrons et les protections de leurs bras étaient criblés de trous, sans oublier le souffle de l'explosion qui avait malmené les armures dans leur ensemble. Suite à cet assaut, leurs muscles étaient endoloris et leurs os vibraient de souffrance, mais ils étaient encore conscients. Lootah et ses coéquipiers ne purent qu'assister au spectacle, un amer sentiment d'impuissance les étreignant, bien que cela ait le mérite de leur rappeler qu'ils devaient rester vigilants.

"Les enfoirés !" pesta William. "S'ils croient qu'on va se laisser tuer comme du bétail à l'abattoir..."

"Gaffe !" prévint Robert, complètement excité. "Il y a des grosses bonbonnes qui nous tombent sur le râble !"

Les bonbonnes en question expulsèrent une poudre noire, apparemment inoffensive malgré la crainte qu'elle suscite, qui ne tarda pas à imprégner le sol enneigé. Cette matière donnait du fil à retordre au programme d'analyse de leurs casques, aussi valait-il mieux faire sans. Personne ne s'y trompait, cette poudre n'était pas là pour la décoration et risquait de leur jouer un mauvais tour.

"C'est pas bon les gars, il ne faut pas rester plantés là !" s'exclama Arnold.

En effet, le trio d'Éveillés adverse continuait de s'approcher dangereusement, puis deux d'entre eux émirent subitement une grande énergie. Des pieux de glace acérés jaillirent alors de la neige tandis que l'escadron du Bourreau détalait tant bien que mal du périmètre. Les mercenaires comprirent que la matière noire était en partie responsable de l'apparition de ces lames de givre, mais cela ne leur épargna pas quelques dommages. Leurs combinaisons avaient été tailladées et accrochées à plusieurs endroits, mais ils étaient parvenus à éviter d'être sérieusement blessés même s'ils étaient légèrement écorchés et égratignés.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=XhRmE8kf6Oo -BGM

Vitold était extrêmement courroucé d'avoir subi un tel supplice et brûlait de fracasser la figure des impudents qui avaient osé le ridiculiser. C'était l'heure de sonner la contre-offensive et d'écraser impitoyablement ces parasites sous leurs semelles. Il attrapa ainsi dans chaque main une seringue d'énergisant et de sérum de régénération et transmit ses instructions :

"Puisque ces salopards veulent jouer à ça, à notre tour de leur montrer ce que nous avons dans le ventre ! C'est l'heure de la piqûre de testostérone !"

Les mercenaires opinèrent du chef et s'injectèrent une dose d'énergisant, le Russe et Doyle consommant simultanément cette drogue et celle dévolue au soin. Remplis d'une vigueur nouvelle, les snipers braquèrent leurs canons vers les fauves restants et effectuèrent un tir précis en dépit de la vitesse de leur manœuvre. Vitold avait visé la bête paralysée avec sa munition perforante et le blondin s'occupait des deux autres à l'aide de sa balle explosive. Les crocs de glace avaient poussé les guerriers au corps-à-corps à s'écarter du chemin, facilitant amplement la tâche des artilleurs. Ils étaient déterminés à faire un carnage et à rembourser ces ordures au centuple.

Soudain, une communication supplémentaire les informa que l'ennemi avait un équivalent Bronze de ses rangs. Ce n'était pas une bonne nouvelle mais ils savaient comment se débrouiller en de pareilles circonstances. Lootah continua la riposte en jetant une grenade lacrymogène sur les trois inconnus, accompagné de William avec l'explosive. Robert et Arnold travaillèrent à clôturer cette phase du combat en lançant chacun une grenade incendiaire. Ceci fait, l'ensemble du groupe recula et demeura sur ses gardes. Leur cosmos ainsi que leurs capacités physiques étaient à leur sommet, sauf pour l'Exécuteur, et ils allaient gratifier les envahisseurs d'une vision prématurée de l'enfer.

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Leurs adversaires ne se laissaient pas démonter, le Capitaine ne pouvait qu'être admiratif. Les snipers s'étaient bien vite ressaisis et avaient promptement éliminé les dernières chimères. Le choix d'une munition explosive pour tenter d'atteindre deux bêtes d'un coup aurait été contre-productif avec n'importe quelle arme classique mais la puissance de pénétration de leurs fusils était telle que les shrapnels sortis du corps de la cible initiale conservaient assez d'énergie pour achever la deuxième. L'estropiée, qui se tenait légèrement en retrait du fait de ses blessures... s'il avait su, il aurait inversé leur placement. Tant pis, il n'avait pas le temps de s'attarder sur le passé en plein combat, surtout quand il devait s'occuper d'un barrage de grenades.

Il ne s'inquiétait pas trop pour la première, leurs masques à gaz les protégeraient sans peine de la fumée irritante, le problème se trouvait plutôt du côté de la réduction de visibilité. Ses observations préliminaires lui permirent cependant d'anticiper la prochaine manœuvre ennemie : il unit son pouvoir à celui de son Lieutenant et dressa un mur de neige entre son groupe et les mercenaires. Le rempart improvisé intercepta la deuxième grenade, qui explosa à bonne distance du trio en minimisant les dommages. Quant aux flammes chimiques, ils les étouffèrent assez longtemps pour pouvoir les traverser en retournant la couche de poudreuse sur laquelle elles avaient pris.

« Trois-sept-six. »

Les éclats de voix avaient fait place à un calme forcé, une lucidité provenant autant de l'expérience que des drogues circulant dans son organisme. Cette configuration-ci était l'une des plus éprouvantes puisqu'elle les obligeait à manier simultanément la neige de trois manières différentes : tout d'abord en faisant brutalement glisser celle qui se trouvait sous les pieds de leurs opposants pour les déstabiliser, puis en générant une grande lame glacée qui diviserait leur formation en deux et enfin en faisant surgir des trombes de givre devant les tireurs d'élite pour les aveugler.

Heureusement qu'il avait son Lieutenant pour l'épauler... et la poudre noire pour rendre possible une telle synergie. Il avait eu des doutes quant au bien-fondé de l'approche choisie par les têtes d’œuf – trop spécialisée, trop dépendante de la présence d'éveillés bien précis sur le champ de bataille – mais il fallait reconnaître que leur invention était efficace quand on la déployait sur le bon terrain.

Comme prévu, ils se séparèrent pour assaillir leurs cibles désignées : le Capitaine chargea Robert tandis que le Lieutenant s'élançait en direction de Lootah et William et que leur troisième homme s'attaquait à Arnold. Ils en profitèrent également pour tirer quelques rafales à l'arme automatique vers les snipers, toujours pour les perturber et les empêcher de faire usage de leurs fusils si dévastateurs.

Le Capitaine remarqua que l'épée de son adversaire était reliée à un câble électrique, tout comme la sienne. Il se demanda quel pouvait bien en être le secret... était-ce cela qui lui avait permis de couper si aisément à travers l'armure des chimères ? Il ne comptait pas avoir à le découvrir : son cosmos était plus puissant, il se servirait donc de sa vitesse supérieure pour massacrer son opposant sans lui laisser l'occasion d'infliger ne serait-ce qu'une égratignure ! Il focalisa son énergie dans sa lame et celle-ci se liquéfia, le métal noir se contorsionnant comme un serpent, s'amincissant et s'allongeant pour doubler la portée de l'attaque. Fluide comme de l'eau, son arme semblait animée d'une vie propre alors qu'il enchaînait les coups de taille ; malgré sa fragilité apparente, son tranchant mouvant n'était pas non plus à sous-estimer.

Le Lieutenant reproduisit l'action de son supérieur en arrivant au contact – et la particularité de son épée permettait une définition généreuse du mot – mais y ajouta sa touche personnelle en consacrant une part de son cosmos à l'émission d'une impulsion électromagnétique... sans succès, les systèmes électroniques adverses devaient être protégés. Ce n'était pas une surprise, il n'avait tenté le coup que par acquis de conscience. Il n'allait cependant pas se contenter de si peu et appela le groupe de soutien pour commander l'envoi d'une nouvelle roquette sur les snipers ; il fallait à tout prix maintenir la pression...

Les tours de passe-passe technologiques suffiraient-ils pour surmonter leur infériorité numérique ? Difficile à dire, l'ennemi étant également bien équipé. Le Capitaine se demandait quel groupe était capable de leur disputer les ressources de Svalbard en alignant un tel contingent d'éveillés... Se pourrait-il qu'il s'agisse de ceux qui avaient déjà failli avoir leur peau ? Si tel était le cas, l'heure était venue d'égaliser les scores !
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Le lancer groupé de grenades n'eut aucun effet sur le trio ennemi, protégé derrière ses épaisses barrières de glace. Les envahisseurs enchaînèrent en transformant le sol en patinoire, en séparant l'escouade de mercenaires en deux à l'aide d'une lame de givre puis en aveuglant les artilleurs d'une déferlante neigeuse. Déséquilibrés, Lootah et ses trois compères tombèrent par terre à la renverse tandis que leurs adversaires continuaient de charger. Ces derniers eurent le loisir de tirer sur Vitold et Doyle, qui étaient prudemment restés sur la défensive à cause du manque de visibilité. Deux balles se logèrent dans l'abdomen et l'épaule droite du Russe, son partenaire écopant d'une munition dans la cuisse gauche et d'une autre dans le bras droit. Toutefois, les drogues avaient fait leur office et les avaient rendus imperméables à la douleur. Bien que cela soit fort pratique pour demeurer concentré, les snipers ne devaient pas abuser de leur insensibilité, au risque de subir une blessure mortelle sans s’en apercevoir.

L’Éveillé de rang 3 se jeta sur Robert pendant que ses deux complices s’occupaient respectivement de William ainsi que Lootah pour l’un et d’Arnold pour le second. Avant de se battre à égalité contre ces raclures, il fallait se débarrasser de cette maudite poudre noire, probablement un dispositif permettant d’utiliser des sortilèges à grande échelle. Si son intuition était juste, le Bourreau avait justement la parade dans son arsenal : la grenade thaumatodisruptive. Nul besoin d’effectuer un geste compliqué ni particulièrement précis, il suffisait juste de la dégoupiller et de la laisser rouler jusqu’à ce qu’elle explose et empêche l’usage de la magie. Il fallait aussi troubler la vision de l'adversaire et adopter une stratégie adaptée au combat sur terrain glissant. Abuser de l'assurance de l'ennemi et lui faire croire que sa proie était à sa merci pour ensuite le surprendre était une tactique que l'escadron de Vitold avait travaillée, surtout dans une situation où ils seraient à terre.

Le Russe lâcha donc sa grenade thaumatodisruptive en plein milieu de la zone d'affrontement, bloquant théoriquement la capacité des envahisseurs à leur jouer un mauvais tour. Quant à Doyle, il lança approximativement un fumigène vers l'endroit où étaient localisés Lootah, William et Arnold. Robert, toujours étalé au sol et voyant son redoutable opposant tenter de le tailler en morceaux, activa discrètement un autre fumigène afin de se tirer de ce pétrin. L'épée liquide de cet enfoiré avait réduit la couche supérieure de son armure en lambeaux et lui avait occasionné de nombreuses coupures, un acte qui exigeait vengeance. Énervé et dopé, il se redressa prestement et, avec un jeu de jambes digne d'un patineur artistique, contourna son antagoniste pour lui asséner un coup rotatif de Chunjun au niveau des hanches. Son mouvement de toupie fit gicler de nombreuses gouttelettes de sang provenant de ses blessures, mais le blondin moustachu n'était pas prêt d'abandonner de sitôt.

Quant à William, il employa un troisième fumigène pour faire bonne mesure et déstabilisa son vis-à-vis d'un croc-en-jambe. L'Amérindien enchaîna en esquivant péniblement une attaque tranchante qui lui laboura vicieusement le dos en longueur, puis plaqua le gus pour tenter de lui planter son couteau au visage. Néanmoins, il ne s’arrêta pas là et martela vigoureusement sa cible de coups de poing, quitte à briser son arme dans le processus.

"BURARARARARARARARARARARARA !!"

Habituellement serein et réfléchi, il pouvait se montrer extrêmement sauvage et impitoyable dès que l’opportunité se présentait. Discipliner sa colère pour ensuite mieux la libérer à l'instant fatidique, telle était la clé pour gagner une lutte à mort. La drogue procurait aussi à Lootah le cran d'outrepasser la souffrance, un obstacle qui lui aurait empêché de pénétrer le périmètre adverse en temps normal.

Entretemps, Arnold évitait aussi du mieux qu'il pouvait par de multiples roulades les assauts répétés de son opposant, non sans essuyer quelques plaies mineures. La célérité et l'efficacité des griffes de ce dernier était problématique pour le métis, lui qui devait se débrouiller avec le maniement d'une lame raide alors qu'il était cloué par terre. Arnold dégaina alors son flingue automatique, autrement plus efficace et rapide qu'une pétoire ordinaire, et tira une rafale sur son ennemi dans le but de le désarçonner jusqu'à trouver une ouverture. Celle-ci repérée, le mercenaire bondit telle une panthère et abattit en diagonale son Chunjun contre son adversaire. S'il ratait son essai, il était bon pour se viander piteusement sur le sol lisse et gelé. Pour se donner le courage nécessaire au combat et impressionner son antagoniste, Arnold poussa un cri guerrier strident :

"KYEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEH !!!"

La confrontation entre les combattants au corps-à corps était désormais bien engagée, mais les canonniers avaient toujours du pain sur la planche. Effectivement, Vitold et Doyle perçurent grâce à leur vigilance augmentée l’approche d’une roquette les visant. Les deux hommes plongèrent chacun de leur côté afin de se mettre à distance de sécurité et établirent promptement une communication. Le souffle de l'explosion était puissant, mais ils s'étaient suffisamment éloignés pour ne pas l'encaisser de plein fouet et restaient couchés à plat ventre.

"Si ça continue comme ça Doyle, nous ne serons jamais capables de remplir notre fonction de snipers !" nota le Russe. "Il nous faudra envisager de passer à l'affrontement au contact !"

"J'espère pas !" rétorqua le moustachu. "Attendons au moins qu'une occasion se présente pour canarder ceux qui nous bombardent !"

"Et si ces connards sont trop loin ?!"

"Dans ce cas nous suivrons ton conseil et nous porterons assistance à Lootah et aux autres ! Au moins, leurs artilleurs n'oserons pas nous tirer dessus tant que nous serons mêlés à leurs troupes !"

Les trois Éveillés adverses étant dorénavant occupés, le duo de tireurs espérait retrouver son rythme de croisière et faire de nouveau usage de leurs railguns. Pour le moment, ils allaient privilégier la mobilité : il suffisait qu'ils se mangent directement une roquette et cela en était terminé d'eux. Les protections de Vitold et Doyle étaient trop endommagées pour servir de bouclier, la précédente détonation n'ayant rien arrangé à l'affaire. Au moins, leurs casques étaient pleinement opérationnels, c'était le plus important.

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La grenade thaumatodisruptive atterrit non loin du Lieutenant ; les réactifs qu'elle contenait furent mis en contact par son mécanisme, ce qui activa le contre-sort captif. L'explosion – qui n'en était pas une – ne fut pas accompagnée du vacarme et de l'onde de choc habituels mais d'une note grave qui résonnait dans le ventre et dans les os. Une sphère d'énergie de plusieurs mètres de diamètre fit son apparition : sa surface était parcourue d'éclairs noirs, comme tirés d'un négatif photographique, et toutes les couleurs présentes à l'intérieur se changèrent en nuances de gris. Le spectacle ne dura qu'un instant et disparut aussi vite qu'il était venu.

Aucun des trois éveillés ne fut affecté mais, combinée aux fumigènes, cette distraction fut suffisante pour que les adversaires du Lieutenant prennent l'avantage. Il invoqua son cosmos en urgence pour se protéger : sous l'impulsion de son aura électrique, la neige sombre se déplaça pour le recouvrir tandis que dans sa combinaison, des poches d'un fluide semblable à celui constituant son épée se muaient en armure improvisée. Loin du niveau des formidables cuirasses des chevaliers mais ces mesures diminuèrent la puissance des coups de poing, lui évitant des blessures fatales. Quant au couteau, il l'attrapa par la lame avec sa main gauche, non sans l'avoir auparavant enveloppée d'une couche de neige. Ayant ainsi survécu à l'assaut, il pouvait maintenant passer aux représailles... et il n'avait même pas besoin d'agiter son arme pour ça.

« Cinq-un-deux ! »

Leur coordination fut si parfaite qu'on aurait pu jurer que le Capitaine avait lu dans les pensées de son second. Leurs cosmos s'additionnèrent une fois de plus par l'entremise de la poudre noire et les pieux de glace jaillirent en cercle autour d'eux, formant une barrière acérée. De quoi garder William à distance pendant que le Lieutenant remodelait son épée, formant non plus une mais plusieurs lames souples qui se recourbèrent vivement en visant vicieusement les points faibles de la protection de l'amérindien ; en voilà un qui allait regretter d'être venu au contact.

Le second mur de pointes transparentes créé pour se prémunir d'une attaque de Robert, dissimulé par le rideau de fumée ne fut par contre d'aucune utilité face à son Chunjun, qui les découpa sans ralentir. Le Capitaine fut obligé de dévier le coup, une fraction de seconde trop tard : il écopa d'une entaille au flanc malgré sa tenue renforcée. Il avait fait très attention à ne pas parer tranchant contre tranchant mais plat contre plat, pourtant il ressentit un puissant contrecoup lorsque leurs armes entrèrent en collision, une secousse qui lui donnait l'impression que chaque molécule de sa lame ne cherchait qu'à se désolidariser des autres le plus violemment possible et qui n'était nullement due à la force de son ennemi. Lui aussi amplifia de nouveau son cosmos, raffermissant son emprise sur l'eau de son environnement et ordonnant la liquéfaction de son arme et des pointes glacées à proximité immédiate pour pouvoir se dégager.

Son intuition s'avéra payante : sous forme fluide, la fréquence vibratoire de son épée fut modifiée et il put empêcher son éclatement in-extremis. Et il savait enfin ce qui rendait l'équipement ennemi si spécial... Il concentra ses perceptions sur la couche de neige qui, parcourue par son énergie, lui indiquait l'emplacement du blond même s'il ne pouvait compter sur ses yeux – son Lieutenant pouvait faire de même, bien que par un biais légèrement différent – et repassa à l'offensive. L'assistance de son subalterne n'était pas nécessaire contre un seul opposant : il souleva brusquement un épais écran de givre, en solidifia une partie en plein vol pour former des aiguilles qui volèrent en direction du mercenaire et termina par un nouvel enchaînement où il divisa son arme en deux fouets bougeant indépendamment l'un de l'autre.

Leur troisième homme, moins bien pourvu en matière de pouvoirs, ne s'en tira pas à si bon compte. Il garda ses points vitaux autant que possible à l'aide des plaques blindées fixées à ses gantelets, laissant passer plusieurs projectiles qu'il n'était pas assez rapide pour esquiver. Même avec le nec plus ultra des gilets pare-balles, à cette distance, un fusil d'assaut pouvait infliger des dégâts considérables. Il serra les dents, espérant que les drogues de combat arriveraient à juguler l'hémorragie, et croisa ses griffes pour intercepter le coup de Chunjun. Un soubresaut douloureux se propagea dans ses bras alors qu'une gerbe d'étincelles fusait des deux morceaux de tungstène ; son blocage fut franchi et l'épée harmonique traça une estafilade brûlante le long de sa cuisse gauche.

Il retint un cri, décocha un grand coup de pied dans les côtes de son ennemi et s'éloigna tout en dégoupillant et jetant l'une des grenades passées à sa ceinture pour couvrir sa retraite. Incrédule, il examina brièvement ses lames jumelles... quelle ne fut pas sa surprise de voir leur tranchant marqué d'une profonde incision ; un peu plus et cet instrument pourtant conçu pour supporter sa force d'éveillé aurait été brisé net.

« Ils utilisent les vibrations. » l'informa son Capitaine... si seulement il avait pu le faire plus tôt. Plus question d'opposition frontale face à ces épées : il imita Arnold en se munissant de son pistolet-mitrailleur, qu'il utilisa en tandem avec sa griffe droite – la moins endommagée – pour plus de prudence.

***

Ishii travaillait sans rien sacrifier de sa méticulosité à son empressement ou à la peur qui étreignait tous les techniciens du hangar lorsqu'un obus tombait trop près. L'un des leurs avait déjà péri et personne n'avait eu le temps d'enlever le tas de chairs mutilées gisant parmi les décombres. Heureusement, il avait l'habitude de compartimenter son esprit, de mettre de côté ses émotions pour faire ce qui devait être fait... Ce qui lui permettait également de jongler avec plusieurs tâches en même temps et donc d'être en mesure de suivre la conversation tout en jouant de la pince et du chalumeau. Un casque de rechange qu'il utilisait pour accéder aux images des combats autour de la base grâce à la réalité augmentée faisait d'ailleurs double-emploi en tant que masque de soudeur.

« Ce n'est pas de la magie, Colonel. Les tomates – » il ne montra pas le moindre signe d'humour en ayant recours à ce surnom, il évitait simplement une perte de temps inutile en ne répétant pas « grenade thaumatodisruptive » à chaque fois, et puis ce n'était pas parce qu'il empêchait ses pensées de revenir vers le cadavre qui avait été l'un de ses collègues ou le trou béant au plafond qu'il en oubliait son sens de la décence... « – provoquent toujours une réaction bien précise lorsqu'elles s'attaquent à un sort, même si celui-ci est de niveau trop élevé pour être annulé. Et là il n'y avait rien. »

« Donc vous êtes en train de dire que Kazanski en a gaspillé une pour rien ? »

L'ingénieur n'eut pas à répondre à cette question, une autre voix – appartenant à un physicien britannique si sa mémoire était bonne – s'en chargeant à sa place, le laissant libre de se concentrer sur un branchement particulièrement délicat.

« Pas pour rien, grâce à lui nous avons éliminé une possibilité. Par déduction, je dirais que nous sommes face à un cas de CPTA... SATI pour être précis. »

Capacités Parapsychiques Technologiquement Augmentées et Synergie d'Anomalies Technologiquement Induite, respectivement et selon la terminologie en vigueur à FIRMAMENT. Les anglo-saxons et leur amour immodéré des acronymes... Le japonais imaginait sans peine la moue agacée que l'iranien devait arborer en ce moment-même. Ce n'était pas comme si l'officier ignorait les caractéristiques de leur matériel et leurs implications, il serait sans doute parvenu à ces conclusions tout seul mais il n'avait pas le loisir d'analyser les images en détail, occupé qu'il était à faire route vers un nouveau point de tir, aux aguets et s'efforçant de ne pas se faire repérer.

De nombreuses propositions avaient été émises par ses collègues lorsque l'ennemi avait dévoilé ses cartes. Les données envoyées par les capteurs des combattants étaient passées au crible et tout comme le Capitaine avait percé le mystère des Chunjuns, les Agences ne tarderaient pas à lever le voile des secrets des envahisseurs.

« La clé c'est cette profusion de champs électromagnétiques. »

« Si la cible numéro 2 n'est pas électrokinésiste je veux bien être... »

Le colonel s'interrompit brusquement, juste avant de terminer sa phrase. Quel dommage, cela avait piqué sa curiosité : que voulait-il bien être ? Pendu, cocu ? Quelque chose de plus original ? Certes, cela ne convenait pas à la gravité de la situation mais on emmenait à présent l'un des techniciens blessés plus tôt, et ses cris de souffrance étaient autrement plus difficiles à ignorer que la seule vue du cadavre, surtout quand ils s'accompagnaient d'une recrudescence des chutes d'obus à proximité du hangar. Les circonstances avaient changé, il avait besoin d'un coup de pouce pour tenir jusqu'à ce que sa tâche soit achevée...

« Je crois que je les vois ces enfoirés ! »

Une nouvelle image s'afficha, artificiellement contrastée par l'ordinateur. Les éveillés restants, ceux qui soutenaient de loin leurs camarades aux prises avec l'équipe Kazanski et dirigeaient les chimères. Ils n'arrêtaient pas de bouger, Khalil ne pourrait pas les abattre de suite... mais il pouvait marquer leur position et donc permettre à leurs logiciels de modéliser leurs lignes de mire à l'attention des mercenaires. Voilà qui serait utile... pour peu que les fauves les laissent tranquilles. Ishii devait se hâter, les robots ne tiendraient pas éternellement. Les opérateurs étaient déjà en train de transmettre les informations pertinentes aux agents sur le terrain ; peut-être que le mort serait bientôt vengé...
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La grenade thaumatodisruptive n'avait malheureusement eu aucun effet sur la manipulation de la glace utilisée par l'ennemi. Cet échec cuisant courrouça Vitold, dont l'intensité du cosmos continuait progressivement d'augmenter. Il se rappela néanmoins qu'il ne devait pas l'intensifier trop haut, au risque de sortir du lot. Au lieu de s'égarer dans sa frustration, il observa le déroulement du combat et vit que ses coéquipiers étaient en train de se faire lentement écharper. Toutefois, Doyle l'informa que Robert et William étaient parvenus à infliger des plaies ouvertes à leurs adversaires respectifs, ce qui signifiait qu'ils pouvaient dorénavant employer les grenades émétiques et neurotoxiques. Le Russe persuada alors son partenaire de se joindre à la bagarre afin d'éviter que leurs compères ne se fassent charcuter et s'épargner la peine de tenir le front à seulement deux personnes. C'était indéniablement risqué, mais le blondin avoua que c'était le meilleur choix qui se présentait à eux dans l'instant.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=Nn8NzfeRGb0 -BGM

Maintenant qu'ils s'étaient mis d'accord, le Bourreau se dépêcha de transmettre la consigne suivante via les émetteurs des casques :

"Injectez-vous tout de suite les immuno-boosters, nous allons vous prêter main-forte ! William et Lootah, débrouillez-vous avec vos grenades chimiques !"

Les deux intéressés comprirent aisément quel était le plan de leur chef, mais ils étaient en assez mauvaise posture. Effectivement, le métis noir était séparé de l'Amérindien par un mur de givre et ne pouvait voler au secours de son partenaire. Il pouvait cependant jeter une bombe neurotoxique par-dessus la barrière sans problème, mais restait à savoir si Lootah allait s'en tirer. Ce dernier avait le foie et le poumon perforés, ce qui le mettait dans une fâcheuse situation malgré son insensibilité à la douleur. Ignorant cet état de fait, William prit sa dose d'immunisant et attendit que son binôme lui réponde, la grenade en main.

"Courage mon pote !" lui cria-t-il. "Marave-moi ce gros bâtard !"

Le peau-rouge entendit distinctement son camarade et sourit, avant de raffermir sa prise sur son antagoniste en lui empoignant la gorge. Il dégaina ensuite son pistolet avec célérité, plaqua le bout du canon contre la tronche de son adversaire et vida son chargeur à bout portant avant qu'il puisse réagir. Lorsque le flingue arriva à court de munitions, Lootah le lâcha et abattit rageusement son poing sur le visage de sa proie puis s'extirpa des pieux de glace. Il roula ensuite piteusement au sol et s'administra laborieusement une piqûre d'immuno-booster.

"C'est bon, vas-y..." haleta faiblement l'Amérindien.

"HERE WE GO NIGGA' !!" répliqua son partenaire tout en jetant sa bombe neurotoxique à l'intérieur du mur.

Parallèlement à cette confrontation, Vitold se rua vers l’Éveillé de rang 3 et lui envoya une neurotoxique par derrière, non sans s'être consciencieusement préparé au gaz. Robert avait fait de même, en dépit de la gêne occasionnée par une double attaque au fouet en plein pectoral. Le blondin embraya en adoptant une position défensive pour encaisser la pluie d'aiguilles et s'injecta une dose de sérum de soin une fois l'averse passée. Quant au Russe, il continua de courir et tenta d'infliger de tout son poids un solide coup d'épaule à l'ennemi, qui lui tournait pour le moment le dos. L'objectif était de pousser ce salaud en direction de son collègue afin qu'il puisse le réceptionner du tranchant de son Chunjun. Si la cible s’était bien imaginée recevoir une lacrymogène ou un simple fumigène, elle pouvait s’attendre à une terrible surprise et à ne plus maîtriser son corps comme elle l’entend.

"MURYAAAAAAAAAAAAAH !"

Doyle et Arnold, pour leur part, procédèrent de manière identique, à ceci près que le second avait dû essuyer une rafale de balles qui s'étaient logées dans son ventre et sa cage thoracique. Il avait évité d'être directement atteint au cœur ou aux poumons, mais il sentait que ses côtes risquaient de lui jouer un tour pendable tôt ou tard. Certes, la mixture de régénération était d'une grande assistance dans ces circonstances, mais elle avait certainement ses limites. Campé fermement sur ses jambes malgré le terrain passablement glissant, il s'apprêta à lacérer l'envahisseur d'une traite. Si ces enflures survivaient aux assauts meurtriers des mercenaires, ils allaient être obligés de se frotter aux gaz empoisonnés. Il suffisait que ces parasites en absorbent par leurs plaies ou en inhalent un peu pour que leurs organismes subissent une ignoble torture.

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La vitre pare-balles et le masque en kevlar intégrés au casque du Lieutenant étaient renforcés par son armure de neige noire... mais il avait eu beau y concentrer tout son cosmos, ça n'avait pas suffi à le protéger de plusieurs tirs à bout portant, sans parler du coup de poing de l'amérindien. Son visage était une ruine, méconnaissable ; il n'y voyait plus que d'un œil – et encore –, sa mâchoire était défoncée et son corps ne lui obéissait plus. Il avait dû perdre connaissance l'espace d'un instant avant d'être réveillé par la souffrance aiguë qui lui fendait le crâne. Il ressentit une piqûre au cou et ce ne fut que quelques secondes plus tard qu'il regagna un semblant de conscience de son environnement. Les systèmes surveillant ses signes vitaux avaient activé les injecteurs automatiques : une ultime dose de drogues de combat pour le forcer à agir alors même que s'éteignaient les braises de son énergie vitale. Ses salauds d'employeurs ne voulaient même pas le laisser mourir en paix.

Il pouvait sentir la faible charge électromagnétique résiduelle des fragments de son épée logés dans les chairs de son adversaire. Si son aura arrivait à les atteindre, il pourrait leur ordonner de se transformer en enchevêtrements d'épines qui le déchireraient de l'intérieur... Il se rendit alors compte que son Capitaine hurlait quelque chose dans son micro depuis un moment déjà. À mesure qu'il se concentrait, les mots reprirent un sens... gaz toxique ?!

Enragé par le décès apparente de son second, le Capitaine n'avait pas vu venir le tacle du russe. Cela dit la fureur amplifiait également son cosmos, ce qui lui permit de réagir juste à temps pour ne pas être cisaillé en deux. La lame mordit cependant profondément dans son bras gauche et sectionna certainement un nerf puisque le membre retomba contre son flanc, inerte. La blessure exacerba à nouveau son énergie ; dans un cri sauvage, il fit surgir une forêt de pieux cristallins plus dense que chacune des précédentes, sans même prendre la peine de viser. Puis les voyants clignotants de son casque l'informèrent de deux choses : tout d'abord, son Lieutenant vivait encore – mais plus pour longtemps – et ensuite, les capteurs détectaient une attaque chimique. Les protocoles de sécurité préprogrammés se déclenchèrent sans son intervention, lui inoculant un mélange de diazépam, d'atropine et d'autres substances utilisées pour contrer les effets des gaz de combat les plus communs. Il savait que ce ne serait pas suffisant, qu'il devait limiter son exposition au poison.

En une fraction de seconde, la part de lui-même qui restait toujours froide et détachée – certains diraient insensible – fit le calcul. Son Lieutenant ne survivrait pas, même avec une assistance médicale immédiate, le cocktail de stimulants l'achèverait en lui faisant brûler ses dernières réserves si la neurotoxine ne s'en chargeait pas avant. Comme pour toutes ces chimères qu'ils avaient envoyées au massacre, l'heure était venue d'utiliser sa mort à bon escient. Il lui devait bien ça, faire en sorte que son sacrifice ne soit pas vain.

Il avait donc prévenu le mourant, sachant que celui-ci comprendrait, qu'il saurait quoi faire. Et il ne fut pas déçu : le cosmos de son second s'éleva pour une ultime offensive combinée... à l'instant-même où leur troisième homme, qui avait hésité devant la formation du nuage empoisonné, se faisait ouvrir le thorax d'un coup de Chunjun, succombant à l'attaque en tenaille de Doyle et Arnold. Maudits soient-ils... comment les choses avaient-elles pu tourner aussi mal en si peu de temps ?

L'énergie du désespoir porta son pouvoir à son paroxysme malgré les plaies et la fatigue, chaque molécule d'eau de l'arène passant sous son contrôle. La neige noire jaillit en une trombe monstrueuse avant de converger autour de chaque éveillé, les enveloppant dans une gangue glacée... la différence étant que celle recouvrant les mercenaires cherchait à s'infiltrer dans leurs blessures pour ravager leur organisme de l'intérieur et restreignait leurs mouvements tandis que la sienne les assistait et l'isolait du gaz. Il exerça également sa volonté sur l'eau qui composait 60% de son propre corps, forçant son bras mutilé à bouger : il expédia d'une main une rafale d'aiguilles vers Wolgorn et de l'autre scinda son épée-fouet en de multiples lanières qui assaillirent Robert.

Il savait que les ennemis étaient trop nombreux, qu'il ne pourrait jamais les éliminer tous à lui seul... Mais cela n'avait jamais été son intention, l'objectif était avant tout de créer une ouverture.

« ALLUMEZ-MOI CES FUMIERS ! »

Immobilisés ou en tout cas ralentis, ses adversaires feraient des cibles parfaites pour le groupe de soutien. Il allait rejoindre ses soldats, formuler une nouvelle stratégie et ensuite...

***

Les événements s'enchaînèrent très vite.

Obéissant sans nul doute à un ordre de leur commandant, les envahisseurs en marge du combat cessèrent de se déplacer et prirent position sur la crête surplombant l'arène, pointant leurs armes vers les mercenaires captifs. Parés à faire un massacre.

Une occasion pareille ne se représenterait pas et ses subordonnés allaient y passer si rien n'était fait, deux excellentes raisons pour l'iranien de se jeter à plat ventre dans la neige en adoptant la posture optimale pour faire usage de son railgun. Cette fenêtre de tir était l'une des plus étroites de sa carrière mais il ne laissa pas la moindre incertitude saper ses réflexes : il avait anticipé cette possibilité dès qu'il avait vu les éveillés ennemis tomber pour ne plus se relever et il s'était préparé à réagir en conséquence. L'alignement des cibles était parfait, l'angle idéal...

Il appuya sur la gâchette et le fusil électrique expulsa son projectile hypersonique dans un vacarme infernal, le recul mettant chacun de ses os au supplice malgré l'exosquelette. Ce fut un tir magistral qui traversa de part en part deux éveillés debout côte à côte, déchirant leurs corps et répandant une spectaculaire traînée de sang et de débris sur la neige ; la surprise de l'ennemi fut telle qu'ils n'eurent le temps de lancer qu'une seule roquette, in extremis et sans aucune précision avant de détaler pour se mettre à couvert. Quand Khalil parvint à se remettre devant son viseur, ils avaient disparu.

Malheureusement son triomphe fut de courte durée car il était intervenu trop tard pour empêcher ces hommes d'accomplir leur objectif premier. Leur harcèlement avait fait son office : la première ligne robotique avait cédé et le flot bestial jusque là endigué déferlait en direction de la base.

« Chimères en approche ! » tonna-t-il dans son communicateur en cherchant frénétiquement une nouvelle cible. « Capturez ce type vivant si vous pouvez puis retraite ! »
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Lootah, William, Doyle et Arnold avaient triomphé de leurs adversaires, mais celui de Vitold et Robert était trop agile et tenace pour se laisser vaincre aussi facilement. Avec toute l'énergie de son désespoir, il utilisa sa glace noire pour recouvrir les mercenaires d'une couche de givre et diminuer leur mobilité. Le froid pénétra impitoyablement dans leur organisme telle une myriade de poignards, à l'image des lames et aiguilles qui assaillirent le Russe et son partenaire escrimeur. Ils essayèrent maladroitement de se protéger, mais les attaques meurtrirent leur chair à travers leurs combinaisons élimées sans aucun problème. Les bras du premier étaient sur le point de le lâcher, mais Robert était encore assez dynamique pour continuer la bataille grâce au sérum de soin précédemment injecté. Néanmoins, leurs organes internes étaient tous plus ou moins touchés, à l'exception du cœur et du cerveau, précieusement protégés. Ils pouvaient sentir leurs côtes cassées chatouiller leurs poumons, ceci en dépit des anti-douleurs contenus dans la drogue stimulante.

Une roquette tomba alors derrière le Bourreau et le blondin, sans parvenir à les effleurer. Visiblement, quelqu'un avait tenté de les allumer pendant qu'ils étaient concentrés sur l’Éveillé de rang 3, heureusement en vain. Cependant, les événements ne cessèrent de prendre une tournure dramatique avec notamment une transmission de Khalil les alertant de l'approche des chimères. Miséricorde, si l'escouade défensive affrontait ces fauves sanguinaires maintenant, ils risquaient de finir hachés menus ! Un autre message provenant de William les informa que Lootah était en train d'agoniser sur place, incapable de s'administrer une piqûre de potion salvatrice. Le Colonel, n'en ayant pas terminé, ajouta qu'ils pouvaient éventuellement capturer le chef ennemi s'ils en avaient encore la capacité. Débordés par toutes ces nouvelles, les mercenaires étaient aussi abasourdis que stressés, sauf Vitold, qui bouillait d'une rage silencieuse. Comme s'il pouvait se payer le luxe de se farcir un prisonnier dans des circonstances aussi critiques !

Légèrement endolori mais sévèrement affaibli, il chargea son railgun d'une munition thaumaturgique, la seule susceptible de terrasser le capitaine adverse d'une traite. Même si le Russe était épuisé, il lui suffisait de tirer cette balle dans la bonne direction pour que ce misérable fuyard soit pulvérisé. Si cette enflure croyait qu'elle pouvait survivre à cette bataille, elle se mettait le doigt dans l’œil jusqu'au coude ! Le Bourreau lutta contre les engelures qui restreignaient ses mouvements, mit le couard en joue et beugla à ses coéquipiers :

"Barrez-vous les gars ! Si vous restez plantés là une minute de plus dans votre piteux état, vous allez vous faire déchiqueter !"

"Mais-" s'insurgea William. "Et Lootah ?! On ne peut pas le laisser là !"

"Nous n'avons ni le temps ni l'énergie pour le secourir ! De plus, ses signaux vitaux sont extrêmement faibles, il est déjà trop tard !"

Le métis, juste à proximité de la prison de glace dans laquelle était enfermé l'Amérindien, était bouleversé à l'idée d'abandonner son camarade au beau milieu de cette plaine hostile. Toutefois, ses collègues n'appuyèrent pas ses contestations, car ils savaient que Vitold avait raison. William essaya de s'injecter son sérum de soin, mais le gel affectait sa circulation sanguine et empêchait le médicament d'agir à la vitesse souhaitée. Le pauvre hère se sentait impuissant, ses jambes étant trop engourdies pour bondir suffisamment haut et franchir la barrière, sans oublier les complications supplémentaires causées par le sol glissant. Cela ne l'empêcha pas d'essayer de briser la glace d'un coup de poing, mais son bras frigorifié n'arriva pas à déployer la puissance nécessaire.

Alors que le manieur de Gymnot s'apprêtait à réitérer son essai, Arnold l'agrippa par l'épaule et l'entraîna avec lui vers la base militaire. Doyle avait quant à lui songé à utiliser une grenade incendiaire afin de faire fondre le mur de givre, mais il abandonna l'idée face à la vision des monstruosités qui se ruaient vers eux et le handicap que lui infligeait le gel. De toute évidence, ils n'auraient pas eu le temps d'agir, chaque seconde comptait s'ils voulaient que l'escadron ne termine pas massacré. Soudain, l'encéphalogramme de Lootah affiché sur la visière de l'artilleur devint plat, marquant la conclusion de son existence. Ses horribles blessures et la cruelle morsure du froid avaient finalement eu raison de lui... Résignés, les deux métis et Doyle s'empressèrent de quitter les lieux aussi vite qu'il leur était possible.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=6vo9J26PdMM -BGM

Au moment où le Russe était sur le point de tirer, une secousse sismique le perturba et faillit le faire tomber à la renverse, mais il fut rattrapé in extremis par Robert. Ce dernier soutenait avec vigueur son frère d'armes à l'aide de son propre corps, mû par la volonté de venger la mort de l'Amérindien. Néanmoins, l'Exécuteur n'en avait cure du décès d'un humain et de la tristesse qui en découlait, la seule chose qui importait était sa fierté de guerrier ! Assisté par le blondin, il se remit donc en position de tir et se concentra au maximum sur sa cible. Même si la température polaire n'avait de cesse d'accabler Vitold, son cosmos brûlant allait lui permettre de triompher de l'adversité pourvu qu'il ne renonce pas.

"Il est l'heure pour toi de rejoindre tes subalternes en Enfer, sale cloporte..." gronda le Russe à l'attention de son antagoniste, désormais trop loin pour l'entendre. "M'assurer que tu ne viennes plus nous ennuyer est le minimum que je puisse faire."

L'instant suivant, il appuya sur la gâchette et une violente détonation fut émise par le canon électrique, dont le redoutable projectile fusait vers le capitaine ennemi. L'impulsion et le recul exercés par l'action furent tels que le sniper et Robert labourèrent le sol sur environ cinq mètres. L'explosion magique résultant du tir fut aussi phénoménale que bruyante, un véritable festival chromatique si ce n'était pas pour sa force destructrice. Rudement éprouvés par cette ultime offensive, les mercenaires savaient que ces souffrances en valaient la peine s'ils avaient au moins réussi à venger Lootah ainsi qu'à écarter définitivement l’Éveillé de rang 3 de la partie.

Étalés dans la poudreuse, ils notèrent que la neige recommençait à tomber, sauf que leurs casques les informèrent qu'il s'agissait en réalité de cendres volcaniques. Se pourrait-il qu'une éruption de grande ampleur ait eu lieu dans cette région du globe ? A défaut de savoir quel volcan pouvait avoir pu se réveiller si brutalement, cela pouvait expliquer l'origine du récent tremblement de terre. En tout cas, Vitold et le blondin devaient absolument se dépêcher de détaler s'ils voulaient avoir le fin mot de l'histoire. Le duo se leva donc laborieusement puis s'entraida dans la retraite, histoire d'éviter de trébucher et d'être dévoré, à la suite du reste de la troupe.

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Malgré la position de tir précaire du Bourreau, la balle ensorcelée atteignit sa cible. À l'instant où elle toucha le Capitaine, les symboles mystiques gravés dans le métal s'illuminèrent d'un éclat sanglant avant que le projectile n'éclate, libérant de longs rubans de lumière colorés qui s'étendirent dans un rayon de plusieurs mètres. La simili-aurore boréale se replia sur elle-même aussi vite qu'elle était apparue, entraînant brusquement la matière à proximité vers le centre de l'anomalie. La violence du phénomène brisa net la colonne vertébrale et les côtes de l'éveillé tout en creusant un trou de la taille d'une tête humaine dans son flanc, les chairs présentes à cet endroit maintenant comprimées dans le volume d'un poing d'enfant... Puis la force d'attraction se changea tout aussi soudainement en répulsion, l'implosion en explosion ; le souffle d'air revenant à sa pression d'origine déchiqueta ce qu'il restait de son corps avec autant d'efficacité qu'une grenade.

L'ensemble du processus avait duré moins d'un dixième de seconde mais Khalil se promit avec une sombre satisfaction – s'il survivait à cette journée – de prendre le temps de regarder au ralenti les images enregistrées par son casque. Et d'en faire parvenir une copie aux compagnons d'armes du défunt.

Mais il avait des problèmes plus pressants pour le moment : faire en sorte que ses subordonnés survivants ne se fassent pas dévorer vifs par exemple. Les mercenaires étaient blessés, les abominations gagnaient du terrain, même s'il tentait de ralentir leur avancée avec son fusil, même si l'équipe Archavine assurait leurs arrières...

Avec son attention divisée entre ses réflexions et le maniement de son railgun, il faillit ne pas remarquer les points clignotants qui venaient d'apparaître sur sa carte aérienne du champ de bataille. Huit points en provenance de la base qui se rapprochaient à grande vitesse.

L'avant-garde de la marée bestiale fut fauchée par un barrage de balles, une suite ininterrompue de détonations trahissant l'utilisation de mitrailleuses. Comme lors de l'offensive initiale, les fauves n'eurent d'autre choix que de perdre du temps à contourner les cadavres ou de sauter par-dessus en offrant du même coup une cible rêvée aux tirs d'armes automatiques. Plusieurs formes blanches dépassèrent rapidement l'unité Kazanski en plein repli, soulevant des traînées de neige dans leur sillage.

« Vos renforts sont arrivés, Colonel. » fit la voix d'Ishii.

L'iranien serra les dents, identifiant les silhouettes comme de nouveaux robots qui s'élançaient à la rencontre des chimères sans cesser de tirer. « Pas trop tôt ! Vous êtes sûrs que ça va suffire ? »

« Ne vous en faites pas, on a monté les machines sur des châssis de motoneiges pour plus de mobilité, changé les munitions dans les chargeurs... »

En effet leurs mouvements s'étaient améliorés et il pouvait voir qu'il fallait moins de balles qu'avant pour abattre l'une des armes vivantes, néanmoins il doutait que cela suffirait face à cette charge aussi massive que furieuse. Comme pour lui donner raison, trois monstruosités ayant réussi à traverser la pluie de métal arrivèrent au contact et sautèrent sur l'automate de tête pour le mettre en pièces... mais ses bras manipulateurs se déployèrent et fendirent l'air. Des gerbes de sang giclèrent avant que les créatures ne retombent au sol démembrées ou éventrées ; le sniper ne put retenir sa surprise tandis que l'ingénieur terminait sa phrase :

« …et le meilleur pour la fin, on a ajouté des Chunjuns sur les bras. Ça devrait les retenir un moment. »

Khalil ne pouvait qu'être d'accord avec le japonais... Non, il était même encore plus optimiste que son collègue. Les envahisseurs humains étaient trop occupés à fuir pour reprendre le contrôle de leur armée, qui se retrouvait sans autre tactique à sa disposition que celle de l'assaut frontal suicidaire. Capitalisant d'ores et déjà sur cet avantage, les machines changeaient de direction, les « tourelles » pivotant sur les parties motrices afin de toujours garder leurs cibles en joue pendant la manœuvre. Elles se battraient en reculant, tenant l'ennemi à distance à coups de lance-grenade et saignant ses effectifs tout du long. Si seulement elles avaient pu arriver plus tôt, peut-être que...

Le colonel chassa ces pensées. Il n'avait pas le pouvoir de changer le passé, il ne pouvait que faire de son mieux dans le présent et se préparer pour le futur ; repointant son fusil vers la déferlante de fauves, il délivra ses instructions. « Équipe Kazanski, retournez à la base, les médecins vous attendront à l'entrée du bâtiment F. Je préviens l'intendance pour le remplacement de vos combinaisons et du reste du matériel. Archavine, fermez la marche et sortez Lootah de là. » Il n'aimait pas les mercenaires – question de principes – mais l'amérindien avait accompli l'ultime sacrifice, hors de question de le laisser derrière ; sa famille ne pourrait de toute façon sans doute jamais récupérer sa dépouille et c'était déjà bien assez cruel. Il s'adressa ensuite à ses propres soldats : « On couvre leur retraite, tuons-en le plus possible. »

***

L'état des soldats russes n'était guère reluisant après leur combat contre la seconde vague de chimères, ce qui ne les empêcha pas de mener un repli ordonné tout en protégeant leurs camarades éprouvés par l'attaque des éveillés ennemis. Leurs utilisateurs de railgun apportaient leur concours aux efforts des snipers iraniens, s'arrêtant pour tirer et abattre une aberration puis reprenant leur marche le temps que le canon refroidisse avant un nouvel arrêt, un nouveau tir. Quant à Archavine lui-même, inflexible malgré ses blessures, il s'était positionné à une dizaine de mètres derrière les machines de guerre, hors de portée de griffes et faisait usage de son Gymnot et de son pouvoir pour stopper les mouvements des bêtes qui s'approchaient trop près, permettant aux drones de les achever avec aisance. Peut-être parviendraient-ils à les avoir à l'usure s'ils procédaient avec calme et méthode...

Les épéistes par contre avaient pris de l'avance. Lorsqu'ils arrivèrent à la hauteur des cadavres laissés par l'unité Kazanski, ils se séparèrent immédiatement pour se charger chacun d'un fardeau : ils soulevèrent les carcasses du Lieutenant et du troisième homme du groupe d'assaut vaincu – et surtout leur précieux équipement – sur leurs épaules. Le dernier soldat appuya sa lame sur la gangue cristalline de Lootah et l'activa ; les vibrations se propagèrent dans la glace, qui se brisa comme du verre. Le corps du mercenaire tombé au champ d'honneur fut transporté avec bien plus d'égards que ceux des envahisseurs.

Le soldat sursauta lorsqu'il tourna la tête et vit le colossal sergent courir à ses côtés. Comment, leur ligne de défense avait-elle encore cédé ? Il regarda en arrière et, bien loin d'être accueilli par le spectacle d'une gueule béante garnie de crocs effilés prête à se refermer sur lui, se rendit compte que la meute avait tourné les talons. Les rôles s'étaient inversés, maintenant c'était au tour des robots de les poursuivre en les canardant dans le dos.

***

Encore couvert de suie et de cambouis, Ishii et ses collègues observaient les informations défilant sur leurs écrans avec un mélange de soulagement et d'inquiétude. Les automates modifiés étaient arrivés juste à temps pour empêcher la catastrophe, arrêtant l'élan ennemi. Si l'on ajoutait à cela la perte de ses propres soldats éveillés, il ne disposait plus de forces suffisantes pour prendre les Agences en tenaille, franchir les dernières lignes de défense et occuper la base.

Qui que soit le commandant de cette opération, il avait dû parvenir aux mêmes conclusions : l'attaque avait cessé sur les deux fronts et les survivants reprenaient la mer en toute hâte. Il était toutefois trop tôt pour célébrer la conclusion de cette bataille.

« Ça, ça va compliquer les choses... » grimaça-t-il en examinant les relevés atmosphériques. Les satellites météorologiques et stations sismiques les avaient avertis de l'éruption d'un volcan à Asgard plus tôt dans la journée mais ils n'avaient pas prévu que le phénomène s'intensifierait à ce point, pas plus qu'ils n'avaient vu venir le brusque changement de direction des vents qui poussaient à présent le nuage de cendres vers eux. Dans le pire des cas...

« Pas le choix. »

Ils retournèrent prestement vers les hangars, anticipant l'ordre que l'iranien ne tarderait sans doute pas à donner. Il était ingénieur électronicien, pas mécanicien mais il savait manier les outils et ils auraient besoin de toute la main-d’œuvre disponible pour installer les filtres sur les hélicoptères avant qu'il ne soit trop tard.
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Les mercenaires essayaient de s'enfuir, mais les chimères étaient bien plus rapides qu'eux, en particulier Vitold et Robert qui avaient dégusté le plus. Le Russe avait grande peine à se mouvoir et devait compter sur l'assistance de son collègue pour continuer à avancer tant ses muscles étaient éreintés. Ses os étaient fracturés à de multiples endroits et même la drogue ne pouvait l'aider plus que cela dans ces conditions. Mais quand les fauves furent sur le point de rattraper les deux soldats, des silhouettes blanches leur passèrent à côté d'eux à toute vitesse. L'instant d'après, les rangs ennemis commencèrent à être frénétiquement lacérés sous leur regard incrédule. Étonné par ce rebondissement, le blondin s'interrogea à haute voix :

"Mais c'est quoi ces machins ?!"

"Nos renforts, je suppose." répondit le Bourreau. "Pas le temps de les regarder cependant, nous avons encore du chemin à faire avant d'être à l'abri..."

Robert opina du chef et se concentra sur la route qui leur restait à parcourir jusqu'à la base militaire. Leur équipe reçut d'ailleurs une transmission de Khalil leur ordonnant de rentrer au bercail, ce qu'ils faisaient déjà. Pince-sans-rire, Doyle rétorqua à son supérieur :

"Avec tout le respect que je vous dois Mon Colonel, est-ce qu'on a l'air de se diriger vers le casse-pipe ?"

Le Colonel les prévint aussi qu'ils allaient essayer de récupérer la dépouille de Lootah avant qu'il ne se fasse dévorer par les monstruosités. William peinait à retenir ses larmes en même temps qu'il courrait, suivi par Arnold et le sniper moustachu, qui affichaient des expressions fermées mais lourdes de sens. Ce n'était ni le moment ni l'endroit pour pleurer, car la mort était le sort qui attendait tous ceux qui s'engageaient dans la voie de la guerre. Les mercenaires devaient dorénavant s'habituer à risquer leur vie à chaque mission, leur descente en enfer n'ayant fait que commencer. Ils allaient devoir se surpasser s'ils voulaient s'opposer aux dieux, ce qui était la condition sine qua non pour survivre en cette ère troublée.

L'escouade de Vitold arriva finalement à la base et fut immédiatement prise en charge par le personnel médical. Les combinaisons des mercenaires étaient complètement écharpées et leurs blessures étaient sévères, mais pas encore mortelles. Ils furent emmenés sur des civières en cellule de soin, histoire qu'on les rafistole et de remplacer leur équipement ruiné. Manifestement, leur camp avait réussi à repousser l'invasion adverse, mais le Russe supposait que c'était loin d'être terminé. En réalité, tout le monde devait le savoir et se préparait à un nouvel assaut en masse. La neige de cendres était pour lui un mauvais signe, quelque chose de terrible devait se tramer non loin d'ici. Étouffant à l'intérieur de son casque, l'Exécuteur décida de l'ôter afin de respirer un peu et ferma ensuite les yeux. Mieux valait ne pas trop se triturer les méninges, il lui fallait se détendre ne serait-ce qu'un bref moment...

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« Je ne sais pas Doyle, vous auriez pu être en train de vous replier derrière le deuxième champ de mines pour y établir une nouvelle position. » grinça le colonel en appuyant sur la gâchette, clairsemant un peu plus les rangs des chimères. Il était prêt à laisser passer cette impertinence du mercenaire par égard envers son camarade tombé au champ d'honneur mais pas à concéder le dernier mot.

Une volée de missiles en provenance des navires – sans doute envoyée pour couvrir la retraite des éveillés ennemis survivants – fut interceptée par les Lansknechts et canons anti-aériens. Le son et lumière qui en résulta marquait le chant du cygne de cette invasion ; pour preuve, le flot bestial n'était plus alimenté par de nouvelles monstruosités et commençait incontestablement à se tarir.

Sa présence ici n'était plus nécessaire, il serait plus utile à la base et pourrait en profiter pour remplacer son propre équipement qui approchait dangereusement de ses limites : la chaleur irradiant de son railgun avait fait fondre la neige dans un rayon de cinquante centimètres autour du canon.

***

Un quart d'heure plus tard, il fit son entrée dans l'infirmerie où les soldats éveillés se remettaient de leurs épreuves. Enfin, « se remettre » était un bien grand mot, le terme « rafistolage d'urgence avant de retourner au feu » était plus approprié. Les toubibs russes – la médecine ordinaire ne suffisait plus à ce stade – recouvraient leurs plaies de bandages humides arborant une ressemblance dérangeante avec de la peau fraîchement écorchée, encerclaient les membres aux os brisés à l'aide de plâtres alvéolés qui n'étaient certainement pas faits de plâtre ou de résine... Cependant l'iranien savait que le plus extraordinaire était le contenu des seringues qu'on leur plantait dans les veines l'une après l'autre. Mieux valait éviter d'évoquer l'origine de ces remèdes qui faisaient passer les drogues de combat les plus avancées pour de la simple tisane : ils auraient déjà suffisamment de raisons de le maudire quand il prendrait la parole et plus encore le lendemain quand les effets secondaires se manifesteraient.

« Mauvaise nouvelle messieurs. » déclara-t-il en guise de préambule. « Ces satanées cendres empêchent tout vol longue distance ; non seulement nous sommes coincés sur cet archipel pour les prochains jours mais il sera impossible à nos collègues d'envoyer un aéronef saborder l'ennemi. Comme vous vous en doutez, nous ne pouvons les laisser fuir ou prévenir leurs petits copains une fois sortis du champ d'action de nos brouilleurs. Nous sommes les seuls capables de les atteindre alors je veux voir tous les hommes encore en état de se battre à l'héliport dans quinze minutes, dernier délai ! »

Archavine se leva immédiatement et sortit de la pièce en empoignant au passage l'une des nouvelles combinaisons apportées par l'intendance. Ses soldats lui emboîtèrent le pas comme un seul homme à l'exception de ceux dont le traitement n'était pas terminé ; les retardataires ne tarderaient pas à le suivre, Khalil en était sûr.

La présence des troupes russes ne suffisait pas à elle seule à le rassurer. Les événements conspiraient pour leur mener la vie dure, menaçant de transformer une victoire en désastre : cette nouvelle addition malvenue à l'opération serait dangereuse à la fois dans son exécution et dans ses conséquences en cas d’échec. Le secret était l'arme la plus efficace des Agences, cette bataille se serait déroulée très différemment si leurs adversaires avaient été au courant de leurs capacités.

Il jeta un dernier regard sur les occupants de l'infirmerie, les invitant à parler s'ils avaient quelque chose à dire – qu'ils en profitent, il ne se montrerait pas aussi accommodant tous les jours – avant qu'il ne les laisse pour rejoindre Ishii. Le japonais avait quelque chose d'important à lui montrer.

« Connais ton ennemi », comme dirait l'autre...
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Vitold et son escadron se faisaient panser et ressouder grossièrement les os avec les moyens du bord par l'équipe médicale. On leur injectait aussi seringue après seringue une grande quantité de drogues dont ils ne connaissaient pas la composition, mais ils n'avaient d'autre choix que de rester allongés et d'attendre. Le fluide qui leur était administré leur procurait une vigueur nouvelle mais ne leur épargnait pas une sensation lancinante de souffrance. Une fois la séance de soin intensive terminée, on donna des combinaisons protectrices neuves aux mercenaires. Lorsque tout le monde fut équipé, Khalil vint à l'infirmerie pour leur résumer la situation ainsi que la suite des opérations. Les nouvelles n'étaient pas encourageantes : non seulement ils étaient piégés sur cette île, mais en plus ils devaient déjà retourner à l'assaut afin de finir le boulot. Naturellement, l'organisation ne voulait pas risquer l'encerclement face à la haute probabilité que l'ennemi appelle à son tour des renforts si elle tardait trop à réagir.

L'Iranien demanda enfin à ses troupes si elles avaient quelque chose à exprimer, ce qui ne paraissait pas être le cas. Les compagnons du Bourreau en particulier étaient trop tendus pour dire quoi que ce soit, le décès de Lootah pesant encore sur leur estomac. Leur chef, quant à lui, était plus gêné par la perte que cela représentait pour son escouade en termes de puissance de feu. Contrairement à ses partenaires, il n'était pas déprimé et son esprit combatif brûlait ardemment. Néanmoins, Vitold contenait toujours sa force cosmique et s'empêchait de commettre un carnage dans les rangs adverses. Vivement qu'il puisse tomber les masques et ne plus avoir à se battre tel un faible humain, ces performances étaient indignes de lui.

Après s'être consciencieusement préparés, les cinq hommes se rendirent à l'héliport à l'heure prévue comme Khalil le leur avait ordonné. Leurs armes en main, l'équipe du Russe attendait qu'on leur expose le plan d'action. Gavés de drogues, les mercenaires rongeaient leur frein devant la perspective de massacrer les envahisseurs. Même s'ils n'avaient tué qu'un seul de leurs camarades, ils étaient déterminés à tous les trucider jusqu'au dernier. William et Arnold savaient pourquoi l'Amérindien avait rejoint cette périlleuse aventure et le fait que l'ennemi ait brisé son rêve était impardonnable. Ils souhaitaient ainsi le remercier pour son sacrifice en dépit de l'importance de la mission dont il s'était investi.

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Lorsque le colonel fit son entrée dans le laboratoire, Ishii et ses collègues étaient regroupés autour d'une table d'expérimentation sur laquelle reposait l'une des étranges épées noires prises sur le cadavre de l'ennemi. L'une des plaques couvrant la poignée de l'arme avait été dévissée et les scientifiques avaient branché plusieurs câbles électriques sur des ports situés à l'intérieur ; à l'autre bout de ces câbles se trouvaient plusieurs appareils disposés sur un chariot. À chaque fois que quelqu'un appuyait sur un bouton ou tournait une mollette, la forme de la lame s'altérait plus ou moins drastiquement : parfois seules ses dimensions étaient altérées mais d'autres fois elle se métamorphosait complètement.

« Hum... ce n'est pas dangereux ? » s'enquit Khalil, appréhendant l'instant où l'objet se changerait en fouet à plusieurs lanières bougeant anarchiquement dans tous les sens. Ces lames étaient assez acérées pour entamer les plaques de blindage de leurs combinaisons, il préférait ne pas penser à ce qu'elles feraient à des corps humains non protégés...

« Du tout. » rétorqua le japonais, se faisant le porte-parole de ses confrères malgré sa propre arrivée récente. « Le ferrofluide est inoffensif en l'absence d'un cosmos circulant à l'intérieur. »

Avant que l'iranien ne puisse l'en empêcher, il en fit la démonstration en touchant du doigt le tranchant de la lame... qui se déforma sous la pression avant de retrouver son aspect d'origine lorsque l'ingénieur reprit ses distances. « Ça a la consistance d'une gelée particulièrement épaisse. »

Bon, puisque tout danger semblait écarté, peut-être que son collègue consentirait enfin à lui dire ce qu'il faisait là. « Et vous m'avez appelé pour me parler de cette chose ? »

« En effet. Nous avions beau avoir déduit l'essentiel avant d'en avoir un exemplaire sous les yeux, ce sabre colloïde – c'est le nom que nous lui donnons en attendant de connaître sa désignation propre – est absolument fascinant : notre hypothèse est qu'il diffère des exemples classiques de ce genre de substances par sa capacité à créer et briser sur commande des nanostructures composées de particules ferromagnétiques afin de grandement renforcer sa solidité, ce qui permet une transition quasi-instantanée entre un état fluide pour les changements de forme et un état solide pour le combat en lui-même. Cette transition a lieu sous l'influence de certains types de facultés parapsychiques contrôlant soit le courant électrique circulant à travers la lame, soit un ou plusieurs de ses éléments constitutifs, à savoir l'eau, les nanoparticules métalliques et un liant de composition encore inconnue : c'est donc une arme polyvalente pouvant aussi bien être maniée par un électrokinésiste que par un hydrokinésiste ou un ferrokinésiste avec bien plus d'efficacité, de simplicité et d'économie d'énergie qu'en utilisant simplement de l'eau ou de la poudre de fer pour créer une arme similaire. La neige noire fonctionne d'ailleurs apparemment avec les mêmes principes de base bien que les deux se distinguent aux niveaux microscopique et macroscopique par... »

« STOP ! » exigea Khalil, interrompant le débit de plus en plus rapide de l'ingénieur. D'accord il était impressionné que les têtes d’œuf aient pu récolter tant d'informations en si peu de temps, oui il était content de voir Ishii aussi enthousiaste – quoique, c'était un peu triste quelque part de voir quelqu'un de marié à son travail au point de ne plus sortir de sa morosité habituelle que pour parler boulot – sauf qu'il n'était pas venu prendre un cours magistral. « Tout cela est très intéressant mais je n'ai pas toute la journée alors dites-moi ce qui me concerne là-dedans et vous me résumerez le reste pour plus tard. »

L'assistance redevint immédiatement et mortellement sérieuse. Il n'y avait pas besoin d'être prophète pour deviner qu'il n'allait pas aimer ce qu'ils avaient à lui dire.

« Nous avons recoupé ces informations avec celles de la base de données centrale. Il n'y a qu'une seule correspondance pour un projet semblable, une création conjointe de la Tomorrow Corp., Van de Koop Ltd. et Mann, Cooper & Darnell. En d'autres termes... »

« Phénix. Cette arme a été développée par Phénix. »

Il s'en était douté, avait cru s'être préparé à cette éventualité et pourtant une rage et une haine sourdes lui étreignaient le cœur. Ce nom était celui d'un conglomérat secret de grandes entreprises aussi puissantes qu'amorales ; convoitant les secrets des éveillés, Phénix s'était montré d'une cruauté sans bornes dans sa quête de pouvoir. Après avoir atteint l'apogée de son potentiel de nuisance en parvenant à infiltrer l'organisation dont l'iranien était originaire, le conglomérat avait eu l'honneur d'être la cible de la toute première action concertée des Agences avant même l'établissement de l'alliance. Phénix avait été démantelé il y a un peu moins de quatre ans mais une partie de la vermine s'était glissée entre les mailles du filet. À supposer que Khalil manque de motivation à faire son travail – ce qui était très loin d'être le cas –, cette révélation serait le parfait antidote.

« Je vois. Merci beaucoup. » fit-il d'un ton aussi chaleureux que le vent arctique. « Auriez-vous l'obligeance de travailler avec le centre de commande pour réunir les documents pertinents et les transmettre à mes hommes pour que nous les consultions pendant le vol ? »

Le japonais acquiesça et le colonel prit congé. À peine avait-il fait quelques pas que les premiers fichiers arrivèrent sur sa tablette : ils avaient dû s'attendre à sa requête et se préparer à l'avance. Toujours un plaisir de faire équipe avec des professionnels.

***

Il arriva à l'héliport au moment-même où il terminait de lire un bref compte-rendu des caractéristiques du prototype d'armure électroréactive inventée par Phénix – et dont une version plus avancée équipait sûrement le meurtrier de Lootah – tout en se répétant en boucle les noms des soldats éveillés identifiés et non-appréhendés de cette méprisable organisation. Il reconnut avec satisfaction la silhouette massive d'Archavine et nota l'approche des mercenaires. Personne n'était en retard, parfait.

« Nous sommes là pour terminer le boulot, à plus d'un titre. » commença-t-il en appuyant sur une icône de sa tablette ; les documents qu'il avait triés au fur et à mesure qu'on les lui envoyait pour ne retenir que ceux présentant un réel intérêt pour les combattants furent transmis à chacun de ses subordonnés.

« Notre ennemi est Phénix ou du moins ce qu'il en reste. Le plan est simple : nous rattrapons ces fils de chiens en volant sous leur plancher radar le plus longtemps possible, une fois arrivés à bonne distance nous les aveuglons avec nos roquettes spéciales... » poursuivit-il en désignant la myriade d'engins volants placés sous les ailes de leurs moyens de transport et leurs têtes chargées de phosphore pour les écrans de fumée ou de paillettes métalliques pour confondre les radars. D'autres contenaient des explosifs plus classiques ou des shrapnels pour la suite : « S'il leur reste des munitions après le feu d'artifice de tout à l'heure, nous interceptons leurs tirs avec nos propres armes puis nous nettoyons une aire de débarquement à la bombe et à la mitrailleuse. Nous sortons de l'hélico, rentrons dans le navire en neutralisant ou contournant ce qui nous résiste, prenons le contrôle du pont de commandement et / ou de la salle des machines et nous rentrons au bercail pour faire cracher aux prisonniers – s'il y en a – ce qu'ils savent sur leurs salopards de patrons. »

Plus facile à dire qu'à faire certes mais c'était bien pour ça qu'ils partaient avec autant d'hélicoptères, histoire d'opposer des leurres aux projectiles ennemis. Au-delà de ça, il ne pouvait guère faire plus que cette dernière mesure :

« Kazanski, votre équipe sera affectée à la prise de ce que nous pensons être le navire amiral. Comme il s'agit de la mission la plus dangereuse et pour compenser la perte de Lootah, le sergent Archavine rejoindra votre groupe. »

À ces mots le colosse inexpressif se sépara de sa propre escouade et vint se placer à côté des mercenaires – pour leur plus grand bonheur, à n'en pas douter. Le colonel conclut en précisant qu'il y avait dans chaque hélicoptère un sac rempli de thermite, pains de plastic et détonateurs idoines pour aider les soldats dans leur infiltration, puis en les avertissant que si l'opération se révélait trop difficile, ils devraient battre en retraite pour permettre à leurs collègues restés à l'extérieur de couler les bateaux – pas le plus brillant des plans B mais qu'y pouvait-on... –, les Agences n'appréciant pas particulièrement les pertes inutiles. Même chose si l'ennemi décidait de son propre chef d'envoyer les embarcations par le fond bien sûr.

« Allez, tous en piste ! »
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